26 décembre 2006

Noël au Pôle Nord...

Comme toujours, cliquez sur l'image pour l'agrandir dans une nouvelle fenêtre...


24 décembre 2006

Joyeux noël

Malgré tous les côtés qui font que je n'aime pas noël je tiens tout de même à vous offrir à tous, chers lecteurs, un texte et un chant qui remplacerait fort bien toutes les chansons qu'on braille en cette période qui devrait être festive.

Amicalement,
Votre obligé,
Frédéric.




Happy Xmas (War Is Over)
Yoko Ono & John Lennon
(Happy Xmas Kyoko
Happy Xmas Julian)

So this is Xmas
And what have you done
Another year over
And a new one just begun
And so this is Xmas
I hope you have fun
The near and the dear one
The old and the young

A very Merry Xmas
And a happy New Year
Let's hope it's a good one
Without any fear

And so this is Xmas
For weak and for strong
For rich and the poor ones
The world is so wrong
And so happy Xmas
For black and for white
For yellow and red ones
Let's stop all the fight

A very Merry Xmas
And a happy New Year
Let's hope it's a good one
Without any fear

And so this is Xmas
And what have we done
Another year over
A new one just begun
And so happy Xmas
We hope you have fun
The near and the dear one
The old and the young

A very Merry Xmas
And a happy New Year
Let's hope it's a good one
Without any fear
War is over, if you want it
War is over now

Happy Xmas

17 décembre 2006

N'oubliez pas


Tout d’abord cette brève va commencer par un simple merci, sincère et direct à tous ceux qui perdent leur temps pour lire ces propos parfois incohérents, souvent virulents mais toujours honnêtes avec mes opinions. A défaut de pouvoir saluer mes lecteurs de vive voix je le fais donc à l’aide de ces quelques lignes qui vous sont destinées. J’aimerais bien pouvoir vous faire cadeau de plus mais à défaut vos passages sont une incitation à continuer dans ma lancée. Par conséquent bonne lecture de ce qui va suivre.

Lorsque mes pas me mènent dans certains lieux particuliers je ne peux m’empêcher de songer à ce que l’Histoire a pu laisser comme trace soit sur l’asphalte glacée de ces nuits automnales soit sur les antédiluviens pavés de la capitale. Est-ce la noyade d’un fleuve déchaîné, le martèlement des chaussures ou des bottes, ou encore la souillure du sang versé qui ressort ? la ville a des relents rances et c’est stupéfiant de prendre une carte et de marquer par de petites croix les zones où la violence s’est déchainée. Depuis un pont on a jeté des innocents, sur certains murs des balles ont percées des corps, des soldats ont utilisé l’homicide volontaire contre la foule pour en réprimer les demandes les plus élémentaires de liberté ou pire encore de nourriture et pourtant l’on arpente tels des rats sans mémoire ces mêmes endroits.

Au hasard de certains carrefours on peut voir un petit mausolée, sur des façades une plaque commémorative mais aujourd’hui qui se souvient ? le calendrier est-il seulement fait de saints, de prénoms de martyrs dont les histoires elles-mêmes deviennent obscures ? j’ai été frappé de voir un bout de marbre portant des noms de résistants fusillés en 1944 par les allemands en déroute être dégradé, gribouillé par des imbéciles. C’est une insulte à la mémoire de ces gens ordinaires mais courageux de marquer d’une croix gammée sur ce petit rappel au souvenir collectif ! j’ai honte pour l’homme dans son ensemble, de plus en plus honte pour la façon dégueulasse qu’il a de jeter aux orties ses propres erreurs et d’agir contre toute forme de bon sens.

En septembre 1972 un commando de terroristes Palestiniens a pris en otage des sportifs, des « innocents » puis a fini par les exécuter suite à une des plus grosses bavures policières de la décennie : un assaut totalement raté, une démission quasi-totale des forces d’intervention et la réussite médiatique pour la première terreur mondialement diffusée sur les petits écrans. Ce qui m’écoeure ici c’est que bon nombre de responsables prétendent qu’il n’y avait rien à faire, mais sait-on seulement qu’on a sacrifié ces otages sur l’autel de la réconciliation entre les peuples allemands et juifs ? oui ! je l’affirme l’action n’a pas échouée, on a choisi de la faire échouer pour s’assurer d’avoir des martyrs de la cause Israélienne et ne pas entacher la toute fragile et naissante collaboration entre Bohn et Jérusalem. Là on va me demander ce que vient faire une telle remarque ici, mais bon sang c’est une évidence : il fallait jouer sur la mémoire d’un pays brisé par sa propre folie et s’en servir pour une cause totalement différente. Ainsi, l’Allemagne De Brandt a eu les mains liées, les journalistes bâillonnés et le tout transformé en pugilat contre les idées de la toute jeune autorité Palestinienne. On oublie, on enterre, on nettoie… les familles des victimes ont porté plainte contre l’état allemand pour négligence criminelle : on leur a répondu qu’il y avait ensuite prescription... Bienvenue en démago.. non démocra… j’ai du mal à utiliser le bon terme !

Qui a la mémoire qui flanche ? le peuple abasourdi par l’histoire quand on daigne la lui raconter en toute transparence et qui ensuite l’oublie à la vitesse phénoménale des générations, ou bien les états qui se font forts de ne pas déterrer les cadavres et de fermer à double tour les penderies pleines des squelettes de leurs bavures ? il n’y a donc pas que la ville elle-même qui oublie, il y a surtout ceux qui en font l’existence qui s’arrangent pour ne se rappeler que de l’essentiel. Aujourd’hui il n’existe que très peu de villes qui conservent des stigmates des bombardements ou des batailles, le béton pousse la pierre qui a elle-même poussée la brique. Le cycle de renaissance est sans fin, et je ne vois guère qu’Hiroshima qui a maintenu la présence de ruines pour que les gens n’oublient jamais. Je ne prétends pas que voir la Mort s’afficher avec son insolente sale gueule en plein centre ville soit une solution, mais doit-on pour autant nettoyer, faire reluire et ainsi réduire à néant la mémoire des peuples ? de la nouvelle génération combien ont conscience qu’ils foulent une terre qui a du se défendre jusqu’au sang dans les sillons, combien ont connaissance de ce qu’est le vélodrome d’hiver et de ce qu’il a pu représenter dans les années noires de la guerre ?

Il y a dix ans déjà, le 3 décembre 1996 des gens sont morts dans le RER station Port Royal à Paris pour avoir eu le malheur d’être là, au mauvais endroit au mauvais moment. Quatre morts, 170 blessés par la fameuse et sanglante bouteille de gaz trafiquée. Qui connaît leurs noms à ces innocents crucifiés, qui revoit les scènes d’apocalypse dans la station ? la foule ne se rappelle pas, on a juste les « si vous voyez un paquet abandonné, veuillez le signaler aux agents… bla bla bla ». Vigipirate, es tu notre seule mémoire de la violence gratuite ? la France, le monde entier même ne doit pas oublier qu’il y a eu d’autres morts inutiles en dehors du WTC et que les américains n’ont pas eu le monopole de la souffrance de son peuple. Je tiens également à souligner l’injuste et stupide résultat de ce terrorisme aveugle : l’attentat était d’origine « musulmane » (non je ne dirai pas qu’ils étaient musulmans ces assassins, c’étaient tout sauf des humains et des croyants), deux jeunes étudiants Younes Slimane Nait et Mohamed Ben Chou, étaient de jeunes Marocains, qui étudiaient les mathématiques à Paris. Leurs thèses ont été soutenues in absento comme symbole de respect pour leurs mémoires. Merci à ceux qui ont osé agir ainsi, ils méritaient de réussir comme n’importe qui d’autre. N’oubliez pas ces deux prénoms, ils sont là pour hurler avec colère qu’on ne doit jamais faire table rase du passé et en tenir compte dans l’avenir.

« Noooël , Noooël… » braillent les gosses en ces heures qui nous séparent du minuit fatidique. Qui a le courage de dire que le bonhomme rouge et son imagerie sont made in Coca Cola ? qui va avoir encore le cran de renier ce sponsor qui vomit sa bonne publicité et son consumérisme débilitant ? j’ai horreur non pas de Noël finalement mais de l’attitude des gens lors de cette fête. Ils se souviennent de vous ? pensez vous, c’est l’obligation du donner pour un rendu qui les fait agir sans aucune conscience et sans même respect pour vous. Emballé c’est pesé doivent-ils se dire en apposant une petite carte mielleuse avec son arrière goût de fiel. « Joyeux Noël ! » et en filigrane « et n’oublie pas mes cadeaux ! ». Calendrier de l’avent ? oublié. Générosité envers les autres ? envolée. Tendresse autour de l’âtre ? dans les braises ! Doit-on se rappeler qu’on a une famille et des amis qu’au moment des fêtes et non durant toute l’année ?

Trop de questions pour si peu de réponses,
Trop de colère dans laquelle on s’enfonce.
L’Homme s’oublie si facilement aujourd’hui,
Que de se souvenir profondément l’ennuie.

Des bras tendus aux tombes creusées,
Juste un pas pour tomber dans ce Creuset.
La mémoire est une case qu’on jette,
Car de la place il faut faire dans les têtes.

Demain si la Mort frappe notre ville,
Que les bombes tueront des civils,
Une dizaine d’années suffiront à nettoyer,
Le sang dégorgé des veines sur le pavé.

Que la Terre soit détruite par notre folie,
Et qu’on assassine et viole à l’envi,
Personne ne se souviendra des bourreaux,
A part peut être des murs et des barreaux,

Qui ont servi de cellules aux résistants.

10 décembre 2006

Je ne hurlerai pas avec les loups

Chanson de Gilles Servat...

Je suis fan (merci à jamais à vous Monsieur Thoraval Mc Benah (qui mérite les majuscules de la dignité d'être un Homme)

A quoi bon les vers et les rimes
Ces bijoux dérisoires
Ces mots qu'on cisèle et qu'on grime
Au jeu de l'illusoire
A quoi bon les vers et les rimes
Quand la rage a rendez-vous
Avec le désespoir

Je ne hurlerai pas avec les loups, ne comptez pas sur moi. Je ne vomirai pas avec la droite, sèche comme un coup de trique. Pendant vingt ans elle a joué matraque et réprime. Sur Plogoff elle a lâché ses chiens farouches. Aux jours éclatants de 68, quand ses grenades offraient leurs fleurs de larmes aux barricades, quand noire était l'étoffe qui protégeait nos yeux, elle avait pris la fuite pour embrasser l'armée sur la bouche! Maintenant elle pleure sur Varsovie, dans un mouchoir de soie brodé d'or, parfumée 'Soirs de Paris'. C'est un crocodile. C'est un cannibale qui pleure en suçant les os de sa mère!

Je ne hurlerai pas avec les loups, ne comptez pas sur moi. Je ne brandirai pas mon flingue avec "Battling Sam", le shérif de l'ouest. Regardez le nouveau monde : c'est une guêpe! W.A.S.P. White-Anglo-Saxon-Protestant. Au nord, la tête. Au sud, l'Amérique latine, l'abdomen des States. Au centre, la taille qui se déglingue. Le COW-boy dégaine, assis sur Saint-Domingue, les éperons griffant les flancs du Salvador, le Chili marqué au fer qui fume encore. "Battling Sam" le vengeur dégaine, yeah! Deux larmes aux coins des yeux : l'une pour la Pologne, l'autre pour Somoza 1 C'est un crocodile. C'est un cannibale qui pleure suçant les os de sa mère!

Je ne hurlerai pas avec les loups, ne comptez pas sur moi. Je ne défilerai pas avec ce général qui sanglote, lui aussi. Peut-être est-il sincère. Pourtant à Gdansk, c'est bien un militaire, général comme lui, qui dicte la loi de l'artillerie! Une larmichette, au bord de sa paupière lourde, tremblote et puis ruisselle sur ses balafres. Instant d'émotion et de gêne. Car naguère, en Algérie, quand il n'était que colonel, c'était un tortionnaire! Les droits de l'homme, il leur mettait une dynamo, des pédales, un guidon, une selle, et s'asseyait dessus pour alimenter la gégène. C'est un crocodile. C'est un cannibale qui pleure en suçant les os de sa mère!

Et la France est indignée! Quoi? Comment? Qu'ouïs-je? Qu'entends-je? Rêve-je? Pendant le partage de la Pologne, l'Allemagne et la Russie interdisaient aux petits Polskis de parler leur langue à l'école! Quelle horreur! s'écrie l'ange au bonnet phrygien. Vilains Russes! Méchants Prussiens! Honte sur vous, et pire encore! Elle verse un pleur et se déchire les seins Peut-être le remords Il n'y a pas longtemps elle en faisait autant et sans vergogne, en Bretagne et ailleurs

Je ne hurle pas avec les loups. Je dis, tourné vers le soleil levant qu'avez vous fait des espérances de 1917 ? Les fleurs vermeilles des Soviets, écloses sous les nuées ardentes de l'aurore du siècle, se sont fanées peu à peu sous la neige pesante des années Et les sinistres corneilles de la sclérose n'ont pas laissé germer le grain semé. A présent leurs corps noirs couvrent votre terre, et l'air vibre de leurs cris tristes et sonores ! Camarades ! Peuple des tourbillons, peuple des vents cinglants, le Staline d'or est toujours debout! Aujourd'hui, les pays frères sont votre Amérique latine, votre drapeau c'est la faucille et la carabine, et c'est l'état-major qui vous dirige. Aujourd'hui, les militaires sont le dernier rempart du parti contre la classe ouvrière. Camarades, peuple des tourbillons, peuple des vents cinglants, peuple des cyclones irrésistibles, peuple ses ouragans de l'histoire, un hiver terrible étend sa banquise sur l'espace de vos vies, et sous l'emprise de ses glaces, vos pensées sont prisonnières Aujourd'hui, l'armée rouge, pour que rien ne se passe, tire sur tout ce qui bouge! Demain, ses cibles seront les vagues, ou le feuillage sous la brise, ou le courant des fleuves, ou l'éclosion des fleurs vermeilles.

Je ne hurle pas avec les loups, même si l'on m'en accuse, et ils m'en accuseront! Je dis qu'il est beau comme un songe de liberté ce peuple otage des partageurs de monde, bloqué dans les cachots de l'Europe, étouffé par des brontosaures et plaint par des paralytiques, prisonnier de, trouillards planétaires, piqué au formol par des croque-morts blafards, encamisolé de force par des infirmiers fous, lobotomisé par des docteurs paranoïaques Il vit! Écoutez battre son coeur! Il vit sous le couvercle kaki! Il est beau, ce peuple qui ne plie pas! Beau comme le rêve d'un étang qui se voudrait rivière! Et je crie merde à Pinuchevski, triste pantin roide! Mais c'est facile à crier, ici, loin, dans l'incroyable confusion. Ici où les cadres critiquent l'autogestion avec Solidarité au revers de la veste! Même le gouvernement turc ose soutenir Solidarité! Marécage des idées, sables mouvants, brouillards, feux follets, apparences, fantasmagories, attrape-nigauds, vessies, lanternes! Solidarnosc! On se sert de toi! Des mains adverses te manipulent te triturent te transforment! Déjà, pour certains, tu n'es plus qu'un ballon qu'ils se disputent pour se marquer des buts!

Je ne hurle pas avec les loups! Je dis, à vous tous qui m'écoutez : méfiez-vous. Les gentils, les méchants, c'est pour les enfants. Le bien est dans le mal comme la chaleur est dans Ia flamme. La vie est confuse, les héros vieillissent, les martyrs enfantent des bourreaux! Rien n'est simple, même Solidarité! Rappelez-vous, Israël, le Liban, Pnom-Pehn libérée, le départ du tyran de Perse Vers.I'Ayatollah, vers le vieil homme à la barbe lumineuse coulait la sympathie comme un fleuve invincible. Et voici : le flot de ferveur est devenu fanatisme. La dictature des croyants a éteint la lumière. Le vieillard noir, assis sur les cadavres, nous l'avons chassé de nos coeurs. Dans nos poitrines, la place était vacante pour accueillir les résistants des vallées afghanes. L'imam, démon obscur, les Afghans, héros clairs et purs, voilà l'image qu'on nous présente! La même religion les guide et les arme. Quand les résistants gagneront quel voile viendra cacher la face de l'afghanistan? Non, je ne soutiens pas l'envahisseur. Il est exécrable, indigne, brutal, odieux, méprisable, inhumain, dégueulasse! Il doit quitter le territoire afghan tout de suite, aujourd'hui, ce soir, et cesser sa soie guerre honteuse et inutile. Je crie dehors! Mais ne m'en demandez pas plus. L'agression ne change pas l'agressé en héros clair et pur. Ne me demandez pas d'entrer dans le jeu truqué du choix simpliste le Coran ou le Capital, le tchador l'american way of life, le Pape ou le P.O.U.P., les catholiques ou les protestants, l'infarctus ou le cancer, le gaz russe ou l'atome, le coup de poing dans la gueule ou le coup de pied au cul, les SS 20 ou les Pershings. Choisis! Dans les airs se joue un opéra titanesque. A l'ouest les cons d'or. A l'est, les cons d'acier. Au milieu, les pauvres cons! Choisis ton con, camarade!

Je choisis le doute! Fini les mains jointes, les yeux fermés, la bouche ouverte! Je ne veux plus croire. Je veux savoir, connaître, comprendre, pénétrer, saisir, appréhender, juger en connaissance de cause, poser le doute comme principe Je veux laisser les certitudes aux bulldozers!

Je choisis le doute et la non-violence! Il y a deux violences. La première, celle qu'on impose, l'ordinaire, avec sa gueule d'homme ordinaire La seconde, celle qui répond au silence. Celle-là, je la comprends. C'est un cri! Se taire sur l'injustice précipite la violence. Le silence, notre silence est lui-même une violence! Censeurs, tripatouilleurs d'informations, trieurs de nouvelles, menteurs, étouffeurs de vagues, toutvabienistes, jeteurs de voiles pudiques, autocenseurs peureux, complices par omission, vous êtes tous des allumeurs de violence! Combien faut-il de morts pour desserrer vos dents? Envoyez vos barèmes! La seconde violence, je la comprends. Mais, une fois brisé le silence, quand elle continue, elle devient ordinaire. Elle ne règle rien. Elle est injuste. Elle affaiblit les causes justes. Quelque part, en Angleterre, une bombe. Sur le trottoir, un enfant tombe, le visage arraché Le sacrifice de Bobby Sands et de ses amis s'estompe Les index braqués sur Londres s'abaissent .. Et l'Irlande, seule, pleure ses fils et leur message anéanti...

Je choisis le doute, la non-violence et la dignité. Je défendrai la dignité des êtres et même des choses. La dignité des hommes, des animaux, des plantes, des pierres, des pays, des langues, du travail, des peuples, des mers, des paysages, des sols, des algues, des tribus, des pensées, des enfants, des poissons, des insectes, des races, des continents, des céréales, des femmes, des labours, des maisons, de la paix, des étoiles, des planètes Qu'elle est belle, dans l'espace, la Terre d'azur spiralée de lait! Sa dignité est entre nos mains! L'homme seul peut la dégrader, car l'homme, seul, est conscient!

La dignité de la Terre est entre nos mains. Partout s'assemblent et s'organisent des hommes et des femmes qui refusent la rigidité d'un monde cadavérique. Partout de nouvelles formes d'action paraissent, pour en finir avec l'économie coloniale, brûler les racines de la misère, court-circuiter les multinationales cachées derrière les dictatures, abattre les murailles entre les races, pulvériser les temples du profit, déchausser la médecine, reprendre les terres, diversifier les cultures, produire sur place des médicaments simples, abolir les tortures, apprendre à lire, ouvrir les prisons, donner la parole aux pauvres, écouter ce qu'ils ont à dire! Partager! Partager la Terre entière! Chaleureusement!

Enfin arrive le temps du concret! Enfin, on cesse de faire entrer de force la réalité dans le moule des idées! Enfin arrive le temps du respect! Difficulté suprême.. Laisser libres les pensées différentes Que chacun regarde en soi. La bête est là, tapie, sournoise, prête à tout dévorer. L'hydre du fascisme est en chacun de nous. Chaque soir je la décapite. Chaque nuit ses tètes repoussent dons ma tète. Parfois, elle me soumet. Parfois, je suis vainqueur En moi : l'intolérance, moisissure fadasse je ne vaincrai jamais définitivement Mais, sans relâche, je décapiterai le monstre. Jamais je ne prendrai la Kalachnikov pour imposer mes idées, ma loi ou ma croyance. J'ai trop peur d'avoir tort!

Merci à vous Monsieur Servat
F.H

Pink Floyd, un moment de plaisir auditif

Ce n'est qu'un lien simple pour écouter tranquillement le morceau "Welcome to machine".

Comme disent les anglais "just enjoy"


06 décembre 2006

Ecophobie

Ce néologisme étrange n’est pas anodin. Si je l’utilise ce n’est certes pas dans un refus obstiné de faire preuve de civisme pour la nature mais c’est essentiellement dans un esprit critique exacerbé que je le revendique haut et fort. Alors la contradiction est flagrante : d’un côté je prétends accepter de bonne grâce les petits gestes quotidiens pour préserver notre habitat « naturel » (si tant est que le béton soit une forme naturel d’habitat pour le vertébré décérébré que nous sommes tous) et de l’autre je clame ma haine féroce contre l’écologie au point d’en faire une phobie. Mais est-ce-que je parle réellement de l’écologie dans ses concepts fondateurs ?

L’humanité a pour particularité somme toute étrange d’utiliser son intelligence à ses dépends : pollution systématique de ses espaces de vie, destruction irréfléchie de ses ressources et pardessus le marché une fâcheuse tendance au nihilisme. De fait, s’entendre reprocher par ses con-frères son manque de respect pour mère nature a un petit quelque chose de savoureux. Bien sûr qu’il faut progresser, améliorer sans cesse notre relationnel avec la Terre, mais de là à s’entendre reprocher ce que soi même l’on ne fait pas, c’est de l’ordre de l’insulte ! les « verts » ont cette faculté d’occulter aisément les réalités quotidiennes au profit d’idéaux sympathiques mais anti pratiques au possible. Faisons un point (ou plusieurs pour permettre aux plus lents de suivre tout de même le raisonnement) sur les suggestions et les faits avérés.

Ecotaxe, et une idée saugrenue une ! qui va-t-on taxer ? les entreprises ? non, les consommateurs, vous et moi donc à hauteur d’une portion congrue de notre consommation dilettante. C’est joli, intéressant même mais dans l’absolu ne serait-il pas plus intelligent (insulte à ceux se disant géniaux) d’anticiper et d’exiger une fabrication plus rationnelle et réfléchie ? dosettes individuelles, emballages sur emballages au point d’en oublier le contenu au profit du contenant, qu’est ce qui empêcherait l’industrie de se contenter d’un minimum nécessaire au lieu d’en faire des tonnes (de déchets) ? si l’on prend le simple plat cuisiné, on touche en un instant au sublime de la bêtise : un carton sérigraphié (donc encres, vernis ; colle et bois), une barquette en plastique et/ou aluminium, le tout pour contenir environ 200 grammes de nourriture aseptisée. Splendide, on en a pour plus cher de matière première que de produit manufacturé et réellement ingérable par le client final. Dans la même démarche il y a de quoi frémir sur le contenu de nos poubelles tout de même : hystérie sur les cartonnages, folie des grandeurs de la multiplicité des formats de vente, hérésie des fameux sachets fraîcheur qui ne ferment plus au bout de la première utilisation. Si réduction de la pollution il y a cela passera par la mise à mort des emballages inutiles et difficiles à retraiter.

Les énergies alternatives, je ne demande que ça de se débarrasser de la puanteur du mazout, de l’infection nucléaire et enfin bannir le millénaire charbon fumeux de nos nécessités. Aujourd’hui des solutions sont proposées en vrac sans la moindre réflexion de fond, juste pour en valoriser la forme la plus simplette, histoire que les électeurs aient quelque chose à apprécier. Prenons l’éolienne. Qui en veut une près de chez lui ? personne bien entendu, ça enlaidit le paysage et génère une nuisance sonore, et c’est sans compter le rendement somme toute faible par unité… ceci engendrant la création de véritables forêts à hélices. Donc voilà : on veut se séparer du nucléaire mais pas question d’envahir notre « espace vital » de poteaux décamétriques surmontés de pales métalliques. Faudrait savoir les gars, la France n’est pas du genre à pouvoir s’étendre (sauf phénomène climatique ou géologique sans précédent) dans quelque direction que ce soit. Il est donc clair qu’on veut le beurre, l’argent du beurre (je vous laisse réciter le reste de la maxime). L’énergie hydraulique ? et les lacs artificiels en veut-on ? inutile de tergiverser plus longtemps, on n’a pas de solution à court terme sur ce thème.

Les thèmes sont nombreux au fond. A chaque nouvelle crise de nerf écologiste on peut systématiquement leur opposer un côté pragmatique qu’ils semblent laisser pendre au guidon de leurs vélos. Je constate simplement avec un agacement plus que profond que la plupart s’attaquent aux consommateurs au lieu de taper sur les producteurs. C’est tout de même effarant qu’on se rende compte qu’aujourd’hui que l’automobile utilise des dizaines de formes de plastiques différentes et que quasiment aucune d’elles peuvent se recycler en même temps : ABS, PP, PA, PVC, thermoformables, thermodurcissable, le panel est tel qu’il est pour ainsi dire impossible de recycler intégralement une voiture et c’est paradoxalement sur le portefeuille de l’acheteur qu’on va venir encore et encore taper.

L’écologie est une affaire non pas personnelle mais sociale et à faire fonctionner de manière mondiale et pas juste locale. Les exemples sont légions et rien n’incite vraiment à être respectueux de l’environnement sans toucher aux libertés fondamentales de l’économie de marché qui sont consommer et dépenser sans contrainte. Les petits gestes font les grandes causes parait il dans les publicités incitatives, mais j’aurais une flopée de questions pour les pourfendeurs du monde vert :
  • Dis Nicolas Hulot, ton ULM il marche à l’éco carburant ? et quand tu prends l’avion pour faire ton émission en Afrique, il tourne au colza ?
  • Dis madame Voynet ton logement tu le chauffes au solaire ou à l’électrique ?
  • Dites les verts, vos prospectus sont ils intégralement écologiquement acceptables ? l’encre est-elle propre, le papier 100% recyclé et la colle pour les affiches non toxique ?
  • Dites les dirigeants des verts, vous vous déplacez en voiture de fonction ou bien en transports en commun ?

Je suis vachard mais j’ai surtout horreur qu’on se foute de moi et par la même occasion du monde !

Ecolo oui mais pas n’importe comment !

27 novembre 2006

Foot ou crève

Encore une fin de semaine sous le signe de la violence, du sang, de la mort et cela pour un simple bout de cuir. C’est fantastique, fabuleux que dis-je superbe de voir des imbéciles s’apprêtant à tuer l’autre en face sous prétexte qu’il ne soutient pas la même équipe. J’adore ce comportement fantasque de la foule où la bêtise conjuguée à l’ivresse crée une meute incontrôlable d’abrutis tout juste bons à rappeler combien la nature humaine est détestable. De quoi je parle ? mais des vandales (hooligans n’est pas français dans le texte) qui se sont jetés sur un homme pour la seule raison qu’il a vu son équipe gagner.

Depuis des décennies on martèle sans cesse que le racisme ne doit pas être vivace, que le respect mutuel est à présent indispensable et l’on cite sans vergogne Shoah, nazisme et Hitler dans la phrase histoire de bien affirmer l’ignominie de ces comportements. Petite chose intéressante tout de même : j’ignorais que ce phénomène de violence collective était cantonnée à l’antisémitisme et d’autant plus au cercle fermé des stades de football. Il m’est donc intolérable d’écouter les balbutiements stupides des bavards en manque de sensationnel qui répètent encore et encore que la sécurité au PSG est mauvaise. Qu’est ce qui est mauvais ? le comportement de la foule et rien d’autre, et ce n’est pas prêt de changer.

L’Histoire n’est pas avare d’exemples à mettre en parallèle avec l’incident de ce samedi… non ne regardez pas l’historique des morts sur et autour des stades, je parle de références autrement plus anciennes. Prenons la Saint Barthélémy, ce n’était sûrement pas une balade bucolique sous les oliviers et encore moins une partie de chasse au sanglier (sauf si l’on associe le protestant au bétail en fuite). De fait la foule fanatisée ne s’est pas privée pour jouer de la fourche, de la hache et du fléau pour tabasser, égorger et éventrer les fuyards. En terme de mouvement de foule c’est ce qu’on peut définir comme une référence.
De proche en proche les calendriers peuvent mettre en lice les jours prompts à participer au championnat du massacre populaire le plus efficace. Entre les crimes de l’inquisition, les diverses révolutions dans le monde et plus récemment la tendance à la délation l’humanité n’a pas vraiment progressée et le fanatisme reste donc une valeur sûre pour les meneurs de tous poils.

Quoi qu’il en soit en reprenant les évènements on constate donc avec effroi que :
- un policier a dû faire usage de son arme pour protéger un passant et se protéger lui-même de la foule hystérique,
- cette même foule scandait des propos de haine raciale et religieuse,
- la masse globale des furieux s’étant jetée sur le commerce était majoritairement faite d’imbéciles bornés prêts à tout pour le nom d’une équipe.
En partant de ces constats on peut sans problème dire que le brun aurait pu être sur leurs épaules sans vraiment dénoter en quoi que ce soit l’image perçue. 70 ans nous séparent de Nuremberg… et pourtant !



Sympathique comme blason n’est ce pas ? (kop de Boulogne ou bien nommé boulogne boys)


Le vrai moteur de cette haine n’est pas tant la haine antisémite qui sera incessamment sous peu médiatisée et politisée par tout politicien en quête d’image. La véritable motivation de ces fanatiques est on ne peut plus simple et dramatiquement machinéenne : le besoin d’être vu et reconnu. L’immense majorité des groupements violents fonctionnent sur le même mode qui est de s’identifier de la foule informe par des coups d’éclat. Schématiquement il suffit de faire plus voyant et plus terrifiant que le voisin pour être donc plus fort et de fait plus imposant. Le système se répète ainsi par la transmission de la haine d’un membre à un autre de la fratrie. Cependant à partir de là la véritable problématique se fait remarquer : il faut un ennemi, unique, difficile à vaincre et surtout redoutable. Les dictateurs choisissent les minorités, les racistes une couleur de peau, les laissés pour compte la soi disant richesse d’un groupe d’une religion donnée. C’est ça l’antisémitisme à la française : haïr les juifs pour l’argent qu’ils sont supposés faire sur le dos des « honnêtes français ». Il est donc clair qu’on assiste à une montée non de l’antisémitisme mais de la connerie humaine à son stade le plus pitoyable.



Et pourquoi pas une croix gammée tant qu’ils y sont ?


Les questions vont pleuvoir d’ici peu :
- le policier devait-il tirer ou bien temporiser ? ma réponse est radicale : sauver sa peau ou se faire massacrer par la foule et bien je choisis eux plutôt que moi. C’est déplorable mais c’est comme ça.
- Doit-on sanctionner le policier ? hors de question, il a fait son métier !
- Doit-on punir le club pour les débordements de ses supporters ? là par contre je reste mitigé. Mon âme « humaine » me fait dire que l’équipe n’est pas en cause, qu’il faut savoir faire la part des choses et paradoxalement j’ai bien envie qu’on colle au pilori l’équipe entière pour l’exemple. C’est excessif paraît-il mais dans l’absolu si l’équipe déguste ce seront les supporters les plus dangereux qui seront humiliés.
- Existe-t-il une méthode pour faire disparaître ces violences ? en dehors d’une peur panique de l’uniforme je n’en vois aucune…

Maintenant espérons que ce genre de crise ne revienne plus sur le tapis, il faut à tout prix (quitte à ruiner une équipe pour arriver au résultat) mener une guerre sans merci contre ce genre de groupes et surtout ne pas hésiter à faire usage de la force pour montrer que l’état n’est pas un vain mot, que la violence est sanctionnée et pour finir que respecter autrui est un devoir et non un droit.

15 novembre 2006

Silences

Ce n’est pas par amour du silence que j’écris plus que je ne parle, c’est surtout que depuis bien longtemps j’estime la parole comme étant un outil rébarbatif et pénible. Cela peut sembler absurde pour ceux qui pensent que j’aime la communication, mais paradoxalement il m’arrive de choisir le mutisme borné qu’on ne trouve guère que chez l’homo imbecilus dont je suis un fier exemplaire. Mais… là j’entends LA question insupportable et pourtant logique du « pourquoi garder le silence ? »

Le Silence qui dort

J’aime le silence, comme si le néant sonore était un miracle dans l’environnement urbain de la capitale. La ville qui ne se couche jamais, on devrait plutôt la renommer la ville qui vous démolit l’oreille interne : véhicules bruyants à outrance, population qui se sent obligée de hurler pour se faire entendre, mes esgourdes subissent le supplice sans cesse répété du brouhaha de la foule aux borborygmes de bestiaux allant à l’abattoir. Qui n’a pas hurlé contre les deux roues stridents, la voiture conduite par un crétin du bitume, qui n’a jamais rêvé de ne plus entendre ces avions se croiser dans le ciel ? bien sûr on peut prétendre à la paix au prix de fenêtres à double vitrages, de pièces insonorisées mais franchement la société voue un culte au bruit. Les médias braillent à qui veut l’entendre le mélange infâme de publicité et de sitcoms disloquées, les radios vocifèrent les derniers tubes du moment ponctuées de « jingles » (anglicismes je vous hais) tonitruants et les rues sont le théâtre du boxon auditif. La gloire du marteau piqueur, l’honorifique titre d’emmerdeur aux camions et trains filant entre les immeubles, la ville aime le bruit, et moi j’aime le sommeil. Nous ne sommes pas faits pour nous entendre !

Le Silence du mort.

L’écriture nécessite pour certains une concentration extrême, la poésie semble être associée à la méditation, alors oui le silence est roi dans l’art de la plume. Ne m’estimant pas artiste pour deux sous (pas même d’un seul honnêtement vu la richesse de mes fautes), je me laisse souvent porter par une musique choisie selon sa thématique : qui n’a pas entendu Carmina Burana ne peut comprendre la facilité à « voir » une scène de bataille sur les ténors en trémolos, qui connait G.Winston au piano peut saisir l’aisance obtenue à entrevoir la douceur d’une caresse féminine et qui aime le rock endiablé a facilement l’image d’une poursuite automobile dans un quartier quelconque de la capitale. Et là, étrangement quand je m’éprends de ma plume (sous la forme de 105 touches thermoformées et thermo-gravées engoncées dans une carcasse 100% ABS) et que je songe en vers, le silence se fait. Pas de musique, pas de bruit en dehors du martèlement frénétique de mes doigts. La poésie n’est pas un art silencieux, parler de la Mort en tirades rimées est chez moi synonyme de recueillement auditif. Etrange situation…

Le Silence de l’étreinte.

Plus d’une fois je me suis demandé pourquoi l’amour (et le sexe) ont ce besoin ardent d’être mis en forme avec une vigueur sonore indescriptible à l’écran. Est-ce que faire l’amour se contente de cris de jouissances ou bien parfois l’on étouffe ses gémissements sur les lèvres de l’autre ? je n’ai jamais compris cette thématique de la musique langoureuse lors de l’étreinte, je n’imagine même pas un disque tournant en fond sonore dans la même pièce que moi. A croire que les réalisateurs de films pensent qu’il faut intensifier le mélo par l’ajout d’un morceau pénible. Vous mesdames et mesdemoiselles, éprouvez-vous l’envie de vous lancer dans des vocalises de cantatrices quand le plaisir monte au creux de vos reins ? on dit que des personnes aiment à extérioriser leurs sensations par le cri, parfois l’insulte, les mots démembrés et sans suite. Dire que je trouve un regard et une main tendue bien plus sensuels qu’un hurlement hystérique est un euphémisme…


Silence et paroles

Si l’on pouvait utiliser la parole à autre chose qu’à vociférer ou déblatérer des lieux communs je serais le premier heureux. Qu’il m’est pénible de répondre à des insipidités par d’autres propos creux, qu’il m’est lamentable de faire des bilans oraux sur une semaine morne de travail ou bien sur mes amours contrariés ! Faites moi plaisir, utilisez la belle langue pour de belles choses, du moins pour faire avancer les autres. Laissez moi le silence, il m’est précieux comme le regard qu’Elle porte sur moi quand elle me désire…

13 novembre 2006

11

Les décennies passent, les gens trépassent et pourtant nous ne sommes toujours pas capables de regarder en face notre histoire. Qu’y a-t-il de si honteux à rendre les honneurs aux sacrifiés de 1914-1918 ? on aura beau coller des médailles (à titre posthume aujourd’hui), rallumer les braises de la fierté nationale et fleurir des morceaux de marbres orgueilleux, rien n’a changé. Enfin si une chose majeure a changé : nous sommes devenus incapables d’avoir la tête haute en respect pour ces hommes et ces femmes perdus au front.


Site de la bataille de Verdun
Cliquer sur l'image pour aller sur le site de la bataille de Verdun.


1918, bientôt 90 ans et presque personne n’éprouve le besoin de s’incliner face aux symboles du sang versé pour une haute idée de la Nation. Bien sûr que la grande guerre (comme s’il pouvait y a voir de grande guerre, toutes les guerres sont misères et déshonneur) est un jalon dans nos livres au collège et au lycée, bien sûr qu’on profite du jour férié offert à l’occasion de l’armistice mais finalement qui se préoccupe du destin de ces pauvres bougres ?

Petit rappel des faits : l’Alsace Lorraine est allemande car 1870-1871 a été une cinglante défaite française. Depuis, toutes les grandes puissances (entendre par là les grandes puissances coloniales) se disputent les marchés mondiaux à coup de milliards en or, de marchandises provenant des colonies et de soutiens sur les états esclavagistes hors de l’Europe. Les USA s’inquiètent plus des progrès à faire dans leur industrialisation et regardent d’un œil circonspect la possibilité d’un conflit territorial au sein du vieux continent. Un assassinat, un crime probablement orchestré par des services secrets quelconques suffisent à allumer le brasier de la haine. Il est étrange de voir à quel point la propagande avait déjà préparé les foules, les futurs conscrits et les futures veuves à la colère contre l’autre en face, l’Ennemi héréditaire, le boche ou le buveur de rouge. En quelques jours on aligne des millions d’hommes, des vies fraîchement arrachées aux campagnes et aux usines pour les équiper de fusils et d’uniformes aux couleurs improbables : rouge et bleu azur pour les français (sic) et gris souris pour les allemands. Je passe sur les détails stratégiques, des centaines d’ouvrages traitent mille fois mieux que moi de ce sujet et je doute qu’un pavé imbuvable traitant des différents généraux français et allemands soit vraiment à sa place ici..

Pourquoi revenir sur cette guerre ? j’y vois deux raisons majeures que je vais vous détailler.

Le bourbier et le sang pour glorifier la folie.

A partir de 1915 les hommes commencent à s’enterrer, à créer des réseaux de tranchées et à vivre comme des rats. Promiscuité, humidité, absence ou presque d’hygiène, chaque soldat se voit imposé la souffrance de la terre froide et douloureuse tandis que le moral se désagrège au fur et à mesure des assauts aussi inutiles que dévastateurs. Dix mille morts en une seule journée sur un seul assaut… n’est ce pas suffisant pour faire changer de position les dirigeants et les officiers ? pas le moins du monde, la faucheuse est maintenue dans ses règles en espérant que l’ennemi sera à court de renforts et de chair à canon avant soi. Bataille de la Somme, Verdun, le Chemin des Dames, rien n’y fait personne ne prend en compte l’inutilité d’une telle stratégie. Une fois de plus le soldat n’est que bétail à sacrifier sur l’autel de l’orgueil et du soi disant génie milita ire (contresens…). Qu’est ce qui change aujourd’hui par rapport à ces poilus abrutis par l’artillerie, déchiqueté par le schrapnel, empalé sur les barbelés et les herses ou mutilés par les gaz de combat ? on n’aligne plus les troupes à la parade, on les envoie subir les radiations des armes à l’uranium appauvri, on les gave de médicaments douteux et expérimentaux et d’armées il ne subsiste finalement que des bataillons de commandos prêts à tout pour réussir. Est-ce vraiment un progrès ? les avions remplacent l’artillerie, les missiles les obus et finalement on tue de plus en plus précisément. « Guerre propre » disent ils avec fierté ces hypocrites vêtus des honneurs futiles de la médaille gagnée sur le sang des autres. Et puis l’atome est maintenant à la portée de toutes les bourses ou presque…

Non décidément la guerre n’a pas progressé, on a juste amélioré la précision dans le massacre et l’homicide volontaire.

La guerre comme facteur économique majeur.

La guerre de 14 a permis de faire circuler comme jamais les devises, de lancer des industries lourdes dans des proportions invraisemblables et moderniser à outrance les moyens de communication. Nous, je veux dire l’Europe sommes offert un vrai réseau télégraphique grâce aux combats et au besoin acharné de passer de la guerre à la carte à la guerre de l’information. En cela chaque seconde passée au téléphone est payée par une goutte de sang d’un soldat ayant péri sur les différents fronts dans le monde.
On dit que la misère n’est pas à l’échelle humaine, son besoin de posséder et dépenser l’est encore moins. Quel besoin pouvait éprouver un état de s’offrir une flotte de navires de guerres en dehors de se préparer à un conflit ? dire à qui veut l’entendre qu’ « on a la plus grosse » ? voyons, soyons un rien pratiques et reconnaissons que les états impliqués ont dépensés pour ensuite gagner au change… sauf que dans ce raisonnement seuls les vainqueurs peuvent se permettre de jouer à ce jeu dangereux. Malheur aux vaincus dit le dicton, l’Allemagne a tellement souffert de cette dette de guerre qu’on a créé un état totalitaire et offert le terreau idéal à un certain Adolf H…

Ecoutons le clairon qui sonne lorsqu’on doit se souvenir des victimes de l’abomination de la première guerre, taisons nous le temps de la minute de silence pour reconnaître aux soldats des deux camps qu’ils ont été courageux, héroïques même (bien que je déteste ce mot) et qu’on ne doit plus jamais renouveler un tel massacre. Et dire que les survivants parlaient de la « der des der »….

Bilan de 14-18 :
- 9 millions de morts,
- L'Allemagne, La France et la Russie concentrent à eux trois 60% des pertes.
- En France ou en Allemagne ce sont entre 20 et 25% des hommes entre 20 et 30 ans qui disparaissent au combat.

Et dire qu’on a vendu la chair des pays européens au prix de l’ambition, du manque de discernement, de l’orgueil et de la folie des hommes de pouvoirs.


10 novembre 2006

Ne salissez plus

J’en ai assez de la morne souillure quotidienne qui s’étale sur les âmes. J’en ai plus qu’assez de sentir qu’on détruit à coups d’imbécilités les plus belles choses de la Vie. Quelle valeur a le mot aimer dans cette société où l’individualisme est dressé en maître incontestable ? Chaque matin j’observe les attitudes apathiques des errants engoncés dans leurs défroques d’anonymes, et pas un n’est foutu de redresser ses lèvres pour adresser un sourire simple et chaleureux. Râleurs, détournant le regard à la première occasion plus personne ne soucie plus de ce qui a vraiment de l’importance. Pour s’en convaincre il n’y a qu’à regarder les films qu’on aligne à la parade : des amourettes vomitives farcies de bons sentiments surmontés du coulis de la morale ou bien des adultères assumés et dressés en culte. Ne salissez plus le verbe aimer ! Assez ! Plus de ça !

Ne démolissez plus l’Amour avec des chansons stupides, des comportements avilissants. Respectez la Femme qui vous tend les bras, aimez la comme vous devriez les aimer comme rien d’autre sur Terre. Ecoutez la vous dire son besoin d’être rassurée, enlacez la sans vous demander camouflé derrière votre sourire si vous devez la quitter ou si elle vous trompe. Ne vous faites plus soumis aux modèles, aimez vous comme bon vous semble, comme l’autre accepte de vous aimer. Donnez vous de la propreté dans votre cœur car cœur aimant est cœur pur !

Ne salissez plus l’honnêteté des rares volontaires qui se battent fièrement pour des idéaux qui tournent souvent au désespoir. Pourquoi tourner en dérision les ONG ? pourquoi leur accorde-t-on une oreille à peine intéressée quand ils demandent des fonds pour aider ceux qui en ont besoin ? on va leur dire gentiment que l’état tout puissant distribue assez d’argent, que la pauvreté est souvent une non volonté de ses victimes et qu’au surplus un sou est un sou. Où vivent ces lâches, sur une planète nommée ignorance. Pas un n’a le courage de relever la tête pour admettre qu’on n’est pas seul dans l’existence, que certains aident et d’autres ont besoin d’aide, qu’on peut passer une nuit complète à écouter les déboires des gens qu’on aime sans souffler d’ennui ou simuler l’intérêt en laissant l’autre soulager son âme flétrie. Assez de souillure, aimez sincèrement ou n’aimez pas mais pas d’indifférence !

Ne venez plus vomir vos inepties sur ceux qui souffrent de la faim et du froid dans les rues et avenues de vos belles villes. Ils ne demandent rien finalement, juste le droit qui devrait être inaliénable à tout être humain, celui d’avoir un toit et deux repas chauds par jour. Ne venez plus leur offrir un masque oppressant qui leur reproche leur situation de sans abris. Demandent ils à vivre en dessous du seuil de pauvreté ? demandent ils à ne plus avoir de relations humaines simples, ont-ils envie d’être des symboles de la déchéance ? Ils sont comme vous et moi, ce ne sont pas des bêtes à qui l’on devrait coller une dernière étiquette de paria mais des Hommes et des Femmes qui veulent un peu de respect et de compassion.

Arrêtez d’allumer le feu de la haine dans vos enfants, ils n’ont pas à subir vos stupides frustrations et reproches sur des boucs émissaires que sont les étrangers, les voisins ou plus généralement les pas comme vous. On nait avec une couleur de peau sans qu’on nous demande la moindre autorisation et l’on meurt avec le même teint qui va de l’ébène au blafard. Humains nous sommes tous, tous nous devons comprendre et faire amende honorable. Suis-je meilleur ou pire qu’un autre ? non je ne suis que moi avec mes défauts et mes qualités, mais l’autre lui n’est pas pire que moi, il est différent, point final.

Enfin ne venez plus jamais m’expliquer que les relations humaines sont complexes et qu’on ne règle pas tout d’un coup de baguette magique. La seule volonté dont on a besoin c’est celle de tous, oui tous autant les uns que les autres. La morale n’a pas la moindre importance, je me fous des critères sociaux comme de ma pire poisse. Je veux et j’exige le bonheur pour tous, un respect mutuel simple et sincère qui accorde à un bonjour et à un au revoir valeur d’or pur.

Vivez pour ne pas être salis, soyez riches d’être aimé des gens qui entourent, pas de la jalousie que vous aller susciter dans leurs regards.

29 octobre 2006

Education hypocrite

Quelle ironie... après avoir discuté des bienfaits de l'éducation pour les générations futures nous nous sommes mis une amie et moi à disserter sur les réelles valeurs des actions sociales au cours de l'histoire. Etrangement point par point elle supposait que de nombreuses lois avaient été pondues pour assister le peuple et lui offrir des perspectives, et c'est à ce moment précis que le déclic fut intense, un peu comme l'explosion d'une lueur au fin fond d'une mine obscure."Sociale, quelle action sociale? cite moi en une seule qui le soit vraiment et dénuée de tout intérêt politique.". Elle commença à réfléchir, à lister intérieurement les différentes actions menées dans des vues hautement symboliques, désintéressées puis se mit à réciter une litanie de moments phare de l'évolution de la société française:
- le SMIC? dit-elle en souriant.
- Double qualité: faciliter la gestion des coûts d'une entreprise en imposant un salaire donné non critiquable et annoncer une mesure sociale au peuple
- Les APL? ajouta t'elle alors en pestant.
- Un moyen détourné de faire croire aux gens qu'ils peuvent accéder à un logement. Trop de SDF ferait désordre
- La Sécurité sociale
- Une forme de financement pour détourner les problèmes de trésorerie quand une entreprise voit son employé être absent. De cette manière on s'assure que ce n'est pas l'employeur qui prend directement en charge les soucis administratifs... en gros le patron paye une société tierce pour qu'elle s'occupe de ses malades
- L'école obligatoire

C'est là que je fis un bond de lucidité grognante et agacée. Est-ce que l'école obligatoire peut être considérée comme une action réellement sociale et un bénéfice pour le peuple dans son ensemble? force me fut de reconnaître que de prime abord on pourrait le croire, mais d'un coup cette maudite lueur de l'obscure profondeur du cynisme assumé des états m'apparut. Peut on dire donc que l'école a été un geste social? non! "Comment ça non?!" râlent de suite les défenseurs de l'école laïque pour tous. Et bien pauvres fous bornés réfléchissez donc à l'époque et au pourquoi ensuite nous allons éventuellement pouvoir raisonner.

L'école comme moteur de pouvoir économique

L'éducation et le fait de savoir lire a de tout temps été une forme de pouvoir pernicieux pour le patronnat ou les dictateurs de sorte à empêcher que la culture soit moteur de révolte. Je m'explique: un paysan du XVIIIème siècle avait-il besoin de savoir lire pour faire ses semences? pas vraiment, le principe de maîtriser le rythme des saisons se suffisait à lui-même, en revanche il en était tout autrement pour le propriétaire terrien. En effet, celui qui possédait devait savoir lire et écrire pour d'une part avoir une connaissance des lois dictées par les ministères du Roi et d'autre part pouvoir se plaindre par écrit des éventuelles réticences vis à vis de celles ci. Il est donc évident que l'éducation étant payante elle se voyait réservée à la caste des riches et excluait d'office les pauvres. Qui sait lire a le pouvoir pourrait-on caricaturer.

Arrivé à la fin du XIXème siècle on est arrivé dans la phase de la révolution industrielle: les paysans montent dans les villes, se voient embauchés dans les filatures, les usines sidérurgiques... les campagnes se mirent à saigner de leurs forces vives. La particularité de ce mouvement était délicat car il a fallu enseigner à des illettrés comment utiliser la Machine (avec le M majuscule de Maudite) et en respecter le fonctionnement. Trop dangereux de laisser quelqu'un ne pas comprendre clairement ce qui est écrit sur les cadrans ou bien sur les panneaux pendus dans les entrepôts. De fait savoir lire était tout aussi vital pour trier les offres d'emploi listées dans les journaux ou bien sur les affichages à l'entrée des usines. Un patron recrutant devait donc favoriser celui qui savait lire (même insuffisamment) sur l'illettré. La solution fut très simplement trouvée: laissons l'état financer via l'école publique, ça évitera une formation interne des salariés.

Jusqu'à récemment (disons vingt ans environ) ce précepte fut maintenu et c'est pourquoi le certificat d'étude était suffisant pour travailler: savoir un minimum lire, écrire et compter, avoir des connaissances minimales en histoire et géographie et avoir lu deux trois livres simples pour permettre de s'exprimer correctement. La crise de l'éducation apparût alors de manière pernicieuse: l'ouvrier armé du certif' devenait insuffisant puisque la machine se modernisait tandis qu'il stagnait dans son ignorance, l'automatisation jetait dehors des chaînes complètes avec une rupture colossale du tissu social et les grandes villes dépendantes des industries se prenaient de plein fouet le chômage. Qui dit machine compliquée dit concepteur de haut niveau, quasi scientifique comprenant des choses inaccessibles aux étudiants dix ou quinze ans en arrière, maître es productivité expert en économie de masse.

A partir d'une certaine période de notre histoire très récente nous nous sommes mis à délocaliser les usines pour justement réduire le coût représenté par nos employés et les remplacer par des esclaves payés vingt fois moins pour deux fois plus de travail. La majorité des activités dites lucratives se sont orientées vers le service: le commerce, l'administratif, la conception et quelques industries de pointe impossibles à mettre en oeuvre à l'étranger, ou tout simplement trop chères à délocaliser. De fait le besoin en "cerveaux" s'est fait sentir: si l'éducation se cantonnait à ne pas dépasser le certificat d'étude on avait donc automatiquement pas assez d'ingénieurs, de comptables et d'architectes pour mettre en branle la mutation révolutionnaire de la société française. Pourquoi le travail manuel s'est vu ainsi dénigré? parce qu'on a poussé les petites gens à devenir des futurs salariés de bureau et non des manouvriers. Pourquoi a t'on du mal à trouver un plombier? parce que le service public est dressé en modèle de tranquilité au lieu de valoriser la main salie et fière. de son oeuvre. Pourquoi diable inciter les étudiants à choisir certaines branches et pas d'autres? afin de s'assurer aisément une future population d'employés déjà orientés vers les besoins du marché prévu à long terme.

Il est par conséquent clair que l'éducation a été et sera toujours une arme de sélection que manipule à loisir le patronnat. On ne verra plus de cours pour certaines matières et bien entendu l'éducation nationale devra laisser mourir des branches complètes de ses programmes pour coller au mieux aux réalités du marché du travail.

Education et politique

On entre dans le royaume de l'insolente hypocrisie politique car on entre en cours comme on entre en doctrine. Les programmes ne sont pas faits pour relater les besoins, la compréhension et la perception du monde qui nous entoure mais tout simplement pour nous orienter et nous faire choisir les discours les plus adaptés aux situations du moment. Prenons l'histoire, parle t'on des échecs de la colonisation, prend on le temps d'expliquer aux adolescents les résultats de la guerre d'Algérie ou d'Indochine? cette période historique est traditionnellement abordée en troisième où les pré adolescents gobent ce qu'on leur donne et tout au plus leurs manuels contiennent deux pages cumulant les deux situations, en laissant la part belle à l'héroïsme des résistants de la deuxième guerre mondiale et le courage des troufions de la première. Bien entendu on pourrait dire qu'il s'agit là des deux conflits majeurs du XXème siècle, mais de là à passer sous silence des dizaines de milliers de morts, la chute des empires coloniaux et le début de la société française telle qu'on la connait.

Aujourd'hui on se plaint du manque de votants, de l'absentéisme des jeunes dans le profilage électoral, mais pourquoi les cours d'éducation civique sont devenus portion congrue (voire incongrue vu le manque de volonté de les maintenir) du cursus scolaire? se moque t'on du monde? rares sont ceux qui connaissent les institutions françaises, plus rares encore sont ceux qui peuvent s'exprimer sur le pourquoi de certaines règles ou lois.

On comprend donc mieux que les cités s'effondrent socialement: les parents sont la génération des ouvriers peu éduqués, des arrivants immigrés à qui l'on n'a pas eu l'intelligence d'offrir la culture et la langue et leurs enfants sont aujourd'hui condamnés soit à être des basses oeuvres de la manutention ou du service direct (vente dans les magasins, caissiers...). Les peu nombreux dont les parents ont la clairvoyance de les maintenir dans le système scolaires sont en proie à deux phénomènes: des écoles inadaptées et transformées en ghetto pour étudiants de basse catégories sociales et une embauche quasi impossible du fait que l'état martèle qu'un jeune adulte de cité n'est bon qu'à vendre de la drogue et à se laisser vivre sur les revenus de ses traffics. Oublie t'on donc que l'intelligence est une denrée qui ne connait pas la couleur de peau et qu'elle se moque des frontières sociales?


Eduquez nos enfants pour qu'ils soient parties prenantes et actives de notre monde, au moins vous éviterez de voir les cités vous exploser au visage...

17 octobre 2006

Merci à tous

Et bien pour une fois que je peux remercier quelqu'un sur le web, pour une fois que je peux lancer un signe satisfait à la population grouillante du réseau virtuel, je tiens donc à vous saluer pour votre présence et votre lecture! en effet, après avoir ajouté un petit dispositif discret et non intrusif me permettant de relever quelques statistiques, j'observe que peu à peu la quantité de lecteurs augmente et bien malgré moi j'ai un sourire de fierté en voyant les (ho mon dieu!) 8 à 15 lecteurs journaliers! Seigneur! la gloire! encore un peu et on pourra voir mon visage aligné sur les affiches électorales avec pour emblème de parti un "mort aux c..." en grosses capitales d'imprimerie.

Plaisanterie mise à part je suis sincèrement fier de pouvoir distraire et offrir un peu de lecture à qui le veut, ceci ouvert à tous les vents qu'ils soient contestataires ou bien conservateurs. Je me moque de connaître l'étiquette politique de mes lecteurs, cependant je souhaiterais en toute humilité avoir la chance de confronter mes points de vues avec ceux qui ont le loisir de me lire. Pour se faire j'ai ouvert la possibilité de commenter mes messages et ce sans inscription à quelque service que ce soit.

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La parole appartient à chacun d'entre nous, exprimez-vous, contestez mes affirmations, démontez mes raisonnements, je serai le premier heureux de pouvoir en apprendre de vous autant que vous en découvrez sur mes idées.

Votre obligé,

Jefaispeuralafoule / Frédéric.

PS: comme toujours si vous souhaitez recevoir un courrier électronique vous tenant au courant des évolutions de ce site, faites moi signe via le lien ci-dessous:

>Mail d'inscription à la ML

15 octobre 2006

Juste un poème du soir

Un peu de poésie ce soir...


Sur un ring

Le décompte est fini tout s'arrête,
Dans son coin il exulte d'avoir gagné.
Les spectateurs vont me dédaigner,
D'avoir perdu, pour moi pas de fête.

Je me suis assis les jambes ballantes,
La lumière est sur l'autre qui sourit.
Son visage exprime la force de la Vie,
Sur le mien c'est du sang qui serpente.

J'ai perdu, il m'a allongé à la cinquième,
Et j'ai entendu le silence de la salle,
Qui retient son souffle sur le plancher sale.
En perdant je n'ai songé qu'à te dire je t'aime.

Comme un gamin je pleure cet échec,
Un de plus dans une vie de perdant.
J'enlève et jette au loin le protège dent,
Frappant des poings mon coeur sec.

Tu n'étais pas là pour me dire de tenir,
Tu étais dans ses bras à lui bien loin.
Je me suis moqué de tomber, de mourir,
Mes yeux ne te voyaient pas dans mon coin.

On me propose un brancard, on me soigne,
Et je m'en fous je ne veux que partir.
C'est fini la boxe, fini toi faut que je m'éloigne,
Loin de cette ville, loin des gants qu'on cire.

Adieu mes potes, adieu mes ennemis,
J'ai perdu ma femme et mon titre.
Adieu mes fans, adieu les faux amis,
J'ai joué mon dernier acte de pitre...

12 octobre 2006

Des armes et cætera

PS: Avant de lire ce "pavé" pensez à passer la souris sur les liens, certains sont commentés de manière à ajouter des informations sans venir encore un peu plus surcharger le texte. Merci de votre compréhension.

Et c’est reparti les artistes à l’atome décroché et brisé par l’électron « libre » Coréen du nord se remettent à gratter les feuilles blanches de la stratégie mondiale. Encore une fois une nation « criminelle » (terme désignant en fait tout ce qui n’est pas américain dans le dogme ONU-sien) s’équipe de manière incongrue avec une arme de vraie destruction massive. Là on n’agite plus le pantin désarticulé d’une Irak exsangue, non là c’est du vrai, du viril (à défaut du viral caché à bon escient au fond des laboratoires des forces de l’OTAN mais là je digresse) et de l’honnête plutonium fraîchement fissuré pour le bien de la dictature monolithique et idolâtre qu’est devenu cette nation. C’est impressionnant qu’on en vienne encore à se demander qui a la bombe alors qu’il serait tellement plus simple de recenser ceux qui ne l’ont pas encore. L’Iran s’équipe, le Pakistan, l’Inde et Israël l’ont déjà et tous se moquent éperdument des menaces qu’ont pu faire planer les paralytiques à New York et cela n’a fait que les conforter dans le bien fondé de la décision de s’équiper de «l’arme absolue ».

Il y a plus de soixante ans on (oui on, inutile de fuir la responsabilité collective vu qu’on a accepté de s’offrir l’outil atomique dans les années 50) pulvérisait Hiroshima et Nagasaki dans un joli feu d’artifice de quelques millièmes de secondes, avec une superbe colonne de poussière visible à des kilomètres de là. « C’est de l’art ! » aurait pu s’extasier plus d’un dictateur en comptabilisant le ratio coût résultat. A chaque fois qu’on analyse les frais d’une armée on parle de dépenses princières et injustifiées, on déclare à qui veut l’entendre que l’achat et l’étude de l’armement moderne est pure perte et qu’en plus se prémunir de l’allié d’aujourd’hui en estimant qu’il sera l’ennemi de demain n’est que pure folie, mais au fond qui a raison ? le militaire calculera (ou plutôt un statisticien le fera pour lui) que le coût unitaire du mort par ogive est ridiculement bas : prenons une ville d’un million d’habitants, une ogive à 100 millions d’euros (et encore je trouve cela cher étant donné la maîtrise qu’on a de la production) cela amène donc le mort à 100 euros. Ce n’est pas cher payé pour une telle réussite locale et instantanée ! Quelle armée faite de troufions à peine préparée, mal équipée et sclérosée de luttes de pouvoirs (ah ces officiers ambitieux…) n’arriverait à un tel résultat qu’au prix de dizaines de milliers de soldats sur le carreau. Ainsi si l’on regarde la perspective de l’armement de la Corée du Nord avec la bombe A on ne peut que s’en féliciter en espérant derechef qu’elle l’utilisera si possible dans les dix prochaines années contre sa sœur du sud.

Là j’entends déjà les esprits chagrins, les libéraux et pacifistes de tout poil hurler à la mort : « c’est scandaleux de souhaiter la guerre ! » ou « T’as pas honte de dire qu’il faut utiliser la bombe ?! » et bien messieurs dames qui vous élevez en jurés et en protecteurs de l’humanité (rien que ça !) vous semblez tous oublier que vous dépensez plus par an pour l’armement et l’équipement de votre troupe nationale que pour l’éducation de vos enfants. Oui ! Sidérant, vos impôts vont plus dans la poche de la grande muette que de vos petits braillards. De fait en reprenant une telle perspective force est d’estimer qu’il faut alors faire fonctionner une armée et surtout éviter qu’elle s’embourbe dans une routine pacifique et dangereuse pour l’esprit de corps et de guerre. De là, si l’on considère aussi le fait qu’une industrie de guerre assure rapidement l’emploi des chômeurs, qu’une mobilisation générale (ou même partielle) verse le sang de nos inactifs on se doit donc de rêver aux bienfaits du champ de bataille où qu’il soit. Donc si la Corée du nord devient un ennemi du fait qu’il possède le jouet favori des nations riches, il sera donc évident qu’en cas de conflit d’abord frontalier l’ONU et l’OTAN se feront une joie avec un empressement digne d’un commercial en manque de chiffre d’affaire d’aligner quelques dizaines de milliers de soldats pour affronter les méchants communistes.

Le paradoxe de la guerre c’est qu’elle s’adjuge le progrès, l’évolution des sciences, la réussite des civilisations et même leur décadence. Pas un système politique (qu’il soit dictatorial ou démocratique) n’a disparu sans avoir tout d’abord subi ou mené un combat contre un ennemi, qu’il soit intérieur ou extérieur : le Chili par un putsch militaire orchestré et assisté par la CIA, la France au moment de l’occupation, l’Espagne avec la guerre civile… les exemples sont légions, seulement oublie t’on alors tous les conforts gagnés sur le sang des soldats ? faisons un inventaire à la Prévert : le moteur à explosion, l’avion à réaction, la téléphonie sans fil, l’électricité atomique, le satellite, les plastiques, la métallurgie moderne, la production de masse standardisée, l’agriculture à haut débit et même l’Internet ! (pour s’en convaincre il faut se rappeler que le WWW que nous connaissons n’est que le descendant de l’ARPANET -cliquer sur le lien- ) il est donc très clair qu’on ne peut pas dire que la guerre soit une œuvre de destruction !

Là, même mon lecteur le plus patient et attentif devient sceptique en se grattant l’occiput en suggérant même qu’il y a non sens.. guerre constructrice, ça n’a pas de sens, c’est une horreur et une infamie que de proférer de telles inepties. Et pourtant, qu’est ce qui fait qu’un état est ce qu’il est ? ses frontières ? ça fluctue autant que le débit d’une rivière. La population alors ? si l’on se fie à ça alors l’Inde autant que la France ne peuvent prétendre au titre de nation. La langue ? foutue Suisse polyglotte ! Ainsi, ce n’est ni une symbolique et encore moins l’étendard qui dicte la construction d’un état et d’une nation cohérente dans ses frontières, c’est bel et bien les conflits que les territoires ont subis durant des siècles. Pour en revenir à la Corée du Nord n’oublions pas qu’elle s’est scindée après un conflit de doctrine politique (et d’influences extra territoriales mais ce n’est pas notre sujet) et que finalement seule une guerre pourra réunir les deux morceaux de terre.

L’avantage de la terre justement en y songeant c’est que contrairement à nous elle se fout du temps et des passages imbéciles des chefs d’états ambitieux voire mégalomanes et qu’après le sang rougissant ses sillons la terre elle continuera à être au-delà de nos existences mornes et vouées à la mort. C’est splendide comme idée fédératrice ça : « pas de frontière ni de guerre, tous des frères ». Là franchement c’est l’explosion de rire, le spasme du diaphragme et le quasi étouffement dans les larmes du comique de l’affirmation. Moi, frère avec un taliban convaincu, moi frère avec un bushiste, moi frère avec un nazillon né dans le confort d’un pavillon petit bourgeois ? non merci, plutôt tenir un fusil que de supporter une telle insulte. Si le gène est notre point commun il n’en demeure pas moins que l’Homme est et restera un con belliqueux qui n’aura jamais de cesse de se démolir joyeusement, de s’étriper dans des chants lyriques et de s’atomiser pour le bienfait de l’humanité. Des imbéciles philosophes affirmant que l’homme peut vivre dans la paix et l’amour en passant par le crétin sénile prétendant qu’il y a un avenir dans les institutions de l’ONU tous oublient que le simple fait de vouloir dicter une loi pour tous est de l’ordre de l’utopique. Donnez moi un seul état dit fort qui acceptera de rabaisser son orgueil national et se désarmer et je lui offrirai une bouteille de champagne du meilleur cru. Qu’on ne vienne pas persifler avec les accords de désarmement, aujourd’hui comme hier les états signataires sont équipés avec une puissance amplement suffisante pour rayer de la carte toute forme de vie pour un bon moment (car rien n’est éternel excepté la Nature dont nous nous serons exclus par ce génocide nucléaire). Les signataires de START ont-ils vraiment tout démonté ? non !

L’évolution mondiale est telle qu’aujourd’hui les situations les plus explosives sont présentes et que le tableau noir des morts au front se prépare à recevoir son lot de nombres froids et précis. L’appareillage de guerre est prêt, on a tout fait pour qu’il soit au point et superbement en place. On va me dire que la France ne participe pas à ce genre de comportement. De deux choses l’une, soit les gens qui disent ça sont foncièrement stupides soit ils ne sortent plus de chez eux depuis la fin de la guerre d’Algérie. N’a-t-on pas conçu et produit le Rafale de Dassault Industrie, construit le gigantesque porte avion Charles de Gaulle dans des vues totalement pacifistes et désintéressées ? personnellement j’ai du mal à associer missile de croisière avec la paix, j’ai un mal de chien à mettre en relation un avion de chasse avec un symbole d’amour universel. Le politique n’aura jamais de cesse de me faire rire avec son côté démagogue en prônant la paix tout en finançant à grand frais la guerre.

Ainsi donc la Corée du Nord a cyniquement exploité toute cette dialectique et ces hypocrisies pour rejoindre le monde de la bombe atomique et notre responsabilité à tous est engagée car tôt ou tard elle servira à autre chose qu’à faire des fissures dans la croûte terrestre...
Conclusion : « Pour avoir la paix, prépare la guerre »…

06 octobre 2006

Lutte de pouvoir

Après un moment de silence (justifié par énormément de critères qui me sont personnels) je reviens à la charge afin de m’amuser de ce que la politique est capable d’engendrer…

Ca y est, la course, ou plutôt le marathon présidentiel est commencé. Chaque coureur s’équipe, enfile le maillot d’éligible et entonne gaiement sa publicité à qui veut l’entendre. La cour des miracles s’agite, les hémicycles vibrent à tout rompre et les pauvres militants se doivent de revendiquer haut et fort leurs choix alors qu’il est juste temps de se réunir et mettre en lice un candidat unique. Chaque parti hormis les radicaux sont en pleine effervescence (pour des solubles rien d’étonnant à cela) et les noms s’alignent à la parade pour tenter désespérément de faire front commun. A gauche les différents branchages, pour ne pas dire broussailles mal élaguées agitent les feuilles de la discorde consommée : DSK, Ségolène, Hollande… tous y vont du « pousse toi que je m’y mette » le tout dans un fatras de petites phrases assassines et de sous entendus lourds de conséquences. Qui va représenter le PS lors de la course à l’Elysée ? Pour ma part je n’y vois guère qu’une espèce de bordel ambiant où chacun défend férocement sa place car n’oublions pas que les rejetés du système seront alors placés dans des juridictions de moindres importances (voire même tout simplement mis sur la touche pour un temps plus ou moins long). A droite, même bilan dévastateur, aucune tête ne semble prête à céder son strapontin de manière à favoriser sa faction. C’est à croire que pas un seul de ces personnages n’ait saisi le sens profond de la politique.

Qu’est ce donc que la politique finalement ? défendre sa chapelle envers et contre tout ? protéger ses intérêts personnels face à l’intérêt de la nation ? c’est incompréhensible, surtout si l’on analyse encore un peu plus la nébuleuse des réactions épidermiques provoquées par la sélection non naturelle des éligibles. Reprenons à droite : Sarkozy émerge de sa courte tête populiste au milieu des dinosaures et/ou VRP et pas un seul candidat potentiel ne souhaite le voir sortir définitivement du lot. Le peloton se resserre et l’étreinte fatale des propos propagandistes du ministre de l’intérieur a pour conséquence une véritable haine intestine. Sincèrement, ont-ils seulement la présence d’esprit de se rendre compte qu’ils alimentent ainsi la doctrine des extrémistes de tous les bords ? le Pen a de quoi se gargariser avec les conflits internes, sa doctrine est fondée sur son image et nulle autre vitrine politique. La dissection du FN montre bien que son poumon le plus fiable est la hiératique icône du borgne intraitable.

Somme toute les politiciens ont beau jeu de se mettre des bâtons dans les roues vu que personne ne s’en préoccupe (du moins pas l’électorat décérébré qui représente une part non négligeable de la masse de votants). Force est de constater que le votant de base (pléonasme) se fout des tirades enflammées et se soucie plus de la liste finale, pas de ses précédents. A trop jouer le jeu des « une place pour trois ou plus » la ventilation anarchique des votes n’aura d’autre effet que d’offrir une place au second tour à le Pen. Il est tout de même important de ne pas oublier 2002 ! bien sûr bon nombre de déçus des dernières élections se joindront au mouvement pour agir dès le premier tour mais si au lieu d’une seule tête ils en voient trois, il y a fort à parier que des 30% classiques l’UMP et le PS se verront alors affublés de trois fois 10% par branche. On aura alors un joli : candidats UMP : 3*10%, candidats PS : 3*10%, le Pen 20% et le solde dans l’escarcelle du facteur et de la gauchiste. Dans ces conditions le Pen sera à nouveau au second tour. Pitoyable non ?

Je suis incrédule sur le résultat du premier tour et je ris cyniquement d’avance en imaginant la situation la plus désagréable qui soit pour ceux qui ont foi en la démocratie : un petit duel Sarkozy – le Pen ? que votera t’on alors ? qui s’associera à la droite durcie et boursoufflée de discours sécuritaires et qui s’orientera vers le nationalisme farci de démagogie folâtrant allègrement avec le racisme ? l’importance d’anticiper un tel naufrage est vital, quel que soit l’idéologie de chacun.

L’intérêt supérieur de la nation ne doit pas être sacrifié sur l’autel des ambitions personnelles, et il faut obligatoirement que la gauche et la droite fassent preuve d’un comportement adulte en agissant sur les questions de fond et non sur la forme. Montrez un peu d’unité, choisissez un coureur, un seul et pas une armada de seconds couteaux prêts à s’étriper au premier signe de défaite.

26 septembre 2006

Age de raison?

Quoi de plus invalidant que la vieillesse ? depuis des années et au fur et à mesure que je prends de l’âge je me demande si c’est vraiment ça qui handicape la progression dans le temps de l’Homme. En tout état de cause on suppose tous (en étant jeunes) que vieillir est une blessure, un affaiblissement de ses capacités et surtout une disparition partielle voire totale de certains plaisirs. On parle de l’endurance qui s’amenuise, de cette fatigue dont on a plus de mal à se débarrasser, de cette lassitude dans les endroits bondés et mouvementés. Est-ce vraiment la prise d’années qui dicte réellement cette situation ?

Chaque jour on prend un jour… magnifique dans le genre aphorisme de comptoir, mais en fait la seule réalité de la progression du temps serait plutôt qu’à chaque évènement marquant on use un peu plus nos forces et notre corps, un peu comme en débitant dans un capital qui n’est pas inépuisable. Bien sûr, bon nombre de signes font que d’avancer dans le calendrier n’est pas vraiment bénéfique, la santé est la première chose qui nous rappelle rapidement à l’ordre. Mais au fait, n’oublions nous pas le fond même du pourquoi de ces épuisements ?

La seule et grande vérité (à mon sens) est qu’on vieillit plus mentalement que physiquement et que bien souvent l’équilibre entre ces deux mesures est plus que précaire. Prenons par exemple les boites de nuit : sommes nous tous encore attirés par la masse au-delà du trentième anniversaire ? ce n’est pourtant pas le lieu ou le monde agglutiné qui nous dérange le plus, c’est juste que la génération des habitués du moment n’est plus la nôtre. Alors donc ce n’est pas les trois décades mais juste l’écart générationnel qui est en cause ?

Celui qui n’a pas vécu de conflits avec ses parents est soit un chanceux soit un orphelin. On a tous entendus la phrase lapidaire du « c’était mieux de mon temps », et à chaque fois nous avons levés les bras au ciel. La nostalgie est inévitablement ancrée dans nos gènes sinon comment se fait-il que nos parents et grands parents pleuraient le bal musette alors que nous, nous regardons avec complaisance des dessins animés d’une qualité plus que douteuse ? nostalgie ! on se souvient non pas vraiment de l’émission mais d’une jeunesse révolue, de sujets de conversations enfantins et agréables et l’innocence perdue quelque part entre le collège et la vie active.

Trentenaire… se dire qu’on a déjà oublié qui était en classe de primaire avec soi, se raccrocher aux quelques photographies à l’époque où l’appareil numérique existait dans les BD de science fiction et où les pulls bruns à coudes renforcés étaient légion… sommes-nous vieux pour autant ? La vieillesse est difficile à discerner et même à quantifier tant il est vrai qu’un âge dit avancé ne sous-entend pas forcément un âge périmé. Prenons ces retraités qu’on qualifie à présent de « jeunes retraités ». Sont-ils si avancés en âge pour qu’on parle d’eux comme on peut parler de nos grands-parents ? ils ne sont rien de moins que la génération de nos parents (voire même plus jeunes !) qui ont quitté la vie active au profit d’un peu de repos avant celui éternel. Par conséquent si eux sont jeunes nous le sommes, non ?

Donc, si être vieux ce n’est ni l’âge ni la situation, qu’est-ce donc ? à mon sens être vieux c’est juste être las de sa propre vie, estimer qu’on a « tout vu, tout vécu » (du moins l’essentiel) et qu’on n’attend plus que la stèle de marbre pour finaliser une vie. Etonnant constat car à ce prix là plus d’une personne dite « jeune » est donc susceptible d’être déjà « vieille » (toujours selon ces critères mentaux).

Doit-on dire de quelqu’un de gâteux qu’il est vieux ? même cela n’est pas une référence ! écoutez donc discuter des adolescents tournant en rond sur un seul et unique sujet comme le loisir. S’ils ne rabâchent pas dix fois la même vérité personnelle énoncée avec la force de conviction d’un Tibétain face aux fusils Chinois c’est donc qu’ils radotent affreusement ! de fait la santé mentale est tout autant à exclure de ces critères… ça en devient pénible à définir cette histoire de vieillesse !

Finalement, qui est vieux, qui est jeune ? tout dépend d’où l’on observe (merci les référentiels mathématiques). Nos critères sont aussi variés qu’il y a de variété chez l’Homme et bon sang, qu’est-ce-que je me sens vieux en rédigeant ce texte, j’ai l’impression d’avoir passé un siècle d’exil en réfléchissant à chacun de ces propos…

Maudit soit le calendrier !

25 septembre 2006

Enfants de la patrie

Depuis la nuit des temps le pouvoir a toujours estimé que nous sommes des enfants et que nous expliquer les fondements même des décisions prises à notre sujet ne nous concernaient pas. Cette réflexion a ceci d’affreusement cynique qu’elle mène à une autre idée : sommes-nous, en tant que peuple, une masse ignare et indocile nécessitant qu’on nous cache sans cesse des vérités ?

Que ce soit l’Irak, l’implication des services secrets dans les actions terroristes et même les meurtres perpétrés contre certaines personnalités publiques, nous n’avons le droit de savoir que des bribes symboliques, ces petits riens qui font les grandes rumeurs. Kennedy est mort sous les coups de feu de tireurs professionnels, dans un vrai champ de tir… et pourtant l’on nous ressert sans arrêt Oswald l’unique assassin du président. Quoi d’étrange là-dedans ? le monde était-il (le sera-t-il un jour ?) prêt à saisir les raisons profondes de cette exécution publique ? après tout le monde a continué à tourner sans lui bien que certaines de ses idées aient pris le chemin de la trappe (dont notamment le retrait rapide des troupes américaines au Vietnam).

Globalement on (entendre par là le peuple) aime tous la propreté, la transparence dans l’imagerie populaire de la politique internationale. Il n’est pas gênant d’avoir un dictateur, au moins le peuple peut le haïr ou l’encenser en toute connaissance de cause alors que l’obscurité des hommes (ou femmes) de pouvoir est plus difficile à cerner. Je parlais de Kennedy, était-il si propre que ça ? était-ce réellement le jeune révolutionnaire de la politique américaine qu’il semblait être ? ce qu’on en sait n’a pas l’immaculée conception pour symbolique : trafics d’influence, votes biaisés, présence occulte de la mafia en tâche de fond, rien n’est simple et rien n’est clair, et ce bien qu’on voudrait en faire un héros national.

A présent on peut alors légitimement se poser la question suivante : si ces hommes et ces femmes qui nous dirigent sont si humains, doit on les laisser exercer ainsi leurs mandats sans que nous, peuple électeur n’ayons rien à leur dire ? en toute honnêteté je me demande s’il est si judicieux de laisser à la rue le droit de commenter et de vociférer contre tout et n’importe quoi. Ne perdons pas de vue que la foule par essence est une chose mécontente et qui n’acceptera de réponse que celle qui lui convient. Si les gens prennent le pouvoir ce sera encore et toujours non pour le bien public, qui se constitue du moindre mal mais pour le bien unitaire et personnel. De fait cela revient donc à dire qu’une population révoltée se croyant démocratiquement investie d’un droit de réponse n’est finalement détentrice que d’une force physique et non intellectuelle. Les dernières manifestations publiques (anti CPE et autres) n’ont pas démontré une présence d’esprit ou une quelconque réflexion mais juste une capacité à repousser personnellement certaines décisions prises pour tout le monde.

Bien entendu le droit de manifester, de renier le pouvoir et d’en tenter le changement font partie de mes priorités : il ne faut surtout pas interdire ces droits élémentaires du peuple à s’exprimer et à présenter les griefs nécessaires à la bonne marche d’un état. Cependant comment réagirait la foule si elle savait réellement tout ? apprécierait elle d’apprendre les vraies dépenses, les vraies problématiques qu’on nous cache chaque jour ? durant les années noires de la guerre froide combien de fois le monde a-t-il frôlé l’affrontement atomique ? Dieu (et quelques hommes clés du pouvoir des grandes nations d’alors) seul sait que notre monde a failli s’auto détruire pour des convictions bassement idéologiques. Ainsi je crains fort que chaque complextié des arcanes du pouvoir ne peut être présentée avec toute la transparence qu'on souhaiterait car la terreur de comprendre le cynisme de notre monde serait si effrayante que la panique serait alors générale. Savoir que l'on vit sous un parapluie atomique est franchement affolant non?

En tout état de cause l’avenir des nations ne passera pas par une clarification des décisions et une transparence du pouvoir. On ne vivra jamais mieux que dans la douce quiétude de l’ignorance des manipulations à l’échelle mondiale. Je ne doute pas que bon nombre de bavures ont été commises au nom de la liberté, de la démocratie ou bien de la sécurité de l’état. Qui est l’état ? démocratie veut dire « par le peuple et pour le peuple ». Par le peuple, vaste blague puisque nous ne sommes que des électeurs, pas les détenteurs de la vraie force de décision. Pour le peuple, encore faudrait-il que chacun d’entre nous assume ses responsabilités en agissant avec responsabilité et non en se refusant à décider. Il serait bien plus honnête d'accepter alors les choix secrets pris pour notre "sécurité" que de râler à chaque squelette sorti d'un placard électoral.

Evidemment, on peut instrumentaliser ces craintes et ces actions camouflées en les ressortant le moment venu pour dire qu'un tel est un pourri, qu'un autre est un escroc et que le dernier n'a jamais rien compris aux besoins réels de son pays. C'est une arme redoutable mais finalement peu s'en servent de peur que l'adversaire visé en fasse autant... douce ironie qu'est le pouvoir sur la société, incroyable force qu'est celle du silence de plomb qu'on scelle à coups de contre vérités...



Peuple, ne te plaint pas de ne pas savoir si tu refuses de choisir ceux qui t’informent.

21 septembre 2006

Castro au pouvoir

Un grand merci à Monsieur le Chien pour la qualité de ses dessins... j'ai honteusement "volé" un de ses personnages favoris pour exprimer mon opinion du jour.
S'il considère que ce piratage bon enfant n'est pas de son goût qu'il me le fasse savoir, je serai heureux de supprimer mon bidouillage.


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Nota : j'ajoute après coup un nouveau merci à Monsieur le Chien étant donné qu'il m'a donné son accord. Allez d'urgence dévorer son blog!

20 septembre 2006

Commentateurs perdus

Quelle bizarrerie que l’opinion publique et les discussions oniriques du moment, c’est même de l’ordre du phénomène hallucinatoire. A croire que je consomme des stupéfiants lorsque j’ai le malheur de tendre l’oreille pourtant rétive d’habitude vers ces propos incongrus que sont dans le désordre la politique extérieure de la France, la dernière victoire ou défaite d’un club de football, sa sainteté défendant bec et ongles la valeur de l’église catholique face aux démoniaques musulmans ou bien encore le fait qu’on se soit doté d’une femme au ministère de la défense. Du statut de mouton de panurge élevé au grain de la propagande éculée ces mêmes analystes de comptoir s’instaurent eux même experts. Magnifique, incroyable mais totalement rocambolesque dans les raisonnements et incohérents au point d’en devenir obscurs dans les conclusions.

J’abhorre la prise de position morne et fluctuante au gré du CAC40 ou bien de l’état de santé de nos prostatiques dirigeants, je préfère l’expérience bien moins douteuse de l’Histoire. N’est-on pas moins imbéciles en supposant à tort que le monde a changé ? en quoi a-t-il tant évolué pour qu’on n’ose encore se targuer d’être meilleurs que nos ancêtres ? la guerre existe toujours, les armes se vendent aussi bien que les confiseries et au surplus on n’évite pas le phénomène de déstockage en revendant nos inutilisés (dont la date de péremption pour la fiabilité est bien entendu révolue). C’est donc une évidence tout aussi claire que celle constatée sur les champs de bataille qui m’amène à répéter l’adage suivant : « c’est le vainqueur qui écrit l’histoire ».

J’aime la critique lorsqu’elle est saine, j’aime entendre des gens se révolter contre la pauvreté ou bien l’utilisation des
BASM (cliquer sur le mot pour comprendre de quoi il s’agit) mais qui ose regarder près de chez lui et soulever le voile qu’on s’applique joyeusement pour s’éviter des déconvenues ? rares sont ceux qui ont le bon sens d’admettre leur incompétence sur un sujet donné et souvent l’on se fait resservir des plats réchauffés aux micro-ondes télévisuelles. Nouvelle cuisine ou bien tambouille prémâchée pour esprits confus voire mollassons ? cessez ce massacre intellectuel fomenté par l’imagerie castratrice des mass médias et surtout servez-vous de ces neurones que l’évolution a eue la bêtise de nous offrir.

J’imagine bien que je me sois fourvoyé plus d’une fois dans des dithyrambes alambiquées mais c’est en toute bonne foi que j’exige par la présente une prise de conscience collective : nous ne sommes pas des bêtes de somme et encore moins des agneaux. La puissance d’un peuple se mesure par sa prise de responsabilité dans les instances de son pays. A lire les statistiques de participation aux élections je puis donc conclure qu’au mieux le « peuple » (entendez par là bétail décérébré et beuglant à la moindre variation du prix du pétrole ou du tabac) est borné au pire il se fout totalement de son avenir.

J’entends déjà au fond des isoloirs le grognement distinctif du vindicatif qui va me jeter à la figure son civisme où il a fait l’effort de se passer de pêche à la truite pour voter… et là je ris, je m’esclaffe à en perdre haleine. Est-il judicieux de se vanter de voter quand on n’est pas même capable de convaincre ses amis et voisins d’en faire autant ? l’honnêteté est d’agir dans le bon sens, que ce soit lors des truculentes conversations de bistrots que face à ses responsabilités électorales. Il est tout autant lamentable de l’entendre dire qu’il s’agit là d’un effort et non d’une volonté propre d’être citoyen. En tenant ce genre de discours n’a-t-on pas assisté en vrac à l’avènement du fascisme et du nazisme en Europe, à la force de Mc Carthy aux USA, et chez nous au passage du borgne au second tour des présidentielles ? bon nombre des mécontents de la politique actuelle sont pour moi des bavards épris d’auto satisfaction morne en revendiquant une prise de position malsaine. De ce nombre combien ont été des imbéciles en ne votant pas au premier tour pour justement s’épargner un tel pugilat ? vous avez voté pour lui, il est en place, on assume jusqu’aux prochaines élections cette décision. A ce que je sache il n’a pas volé sa place, pas plus que le Pen n’a pas volé sa présence au second tour. Nous ne sommes pas dans un duel Bush Kerry mais dans une situation totalement légale et provoquée par ceux même qui n’ont pas assumé leur devoir de citoyen.

Au-delà de ces considérations le râleur et le chroniqueur de tabouret (ou de parc, de rue, de pause café… ajoutez en si vous le voulez) est une spécialisation du jamais content. Celui qu’il a mis sur le « trône » ne sera jamais le bon, le président de l’état voisin sera encore et encore un idiot du village et la société de consommation sera à jamais une vacherie tuant le petit commerce. Bien que sur certaines idées de départ il soit dans le vrai (pas besoin de citer qui que ce soit, cela tombe sous le sens à chaque une des journaux) il est quand même surprenant de les entendre s’exprimer sur l’économie alors que leurs idées sont d’une incurie profonde. Majoritairement l’idée à retenir serait que le collectivisme serait la solution ultime à tous les soucis de chômage et d’économie de marché. Belle démonstration d’incompétence totale en terme d’histoire mais surtout d’incompréhension profonde des us et coutumes du marché ouvert vers le monde. Sans faire d’explication longue et fastidieuse (dont ce n’est pas le propos ici) ces chers (et chères, la gente féminine n’en est pas avare malheureusement) je demanderai à chacun de faire un point sur ses possessions : la voiture construite à l’étranger, la paire de chaussures fabriquée en Chine, les vêtements 100% main d’œuvre pauvre et affamée et que les produits alimentaires sont « made in France » à partir du moment que le conditionnement final est effectué sur le sol français… sans souci aucun pour l’origine des produits intégrés à la préparation du dit produit. Le bilan est alors si glorieux que ça ?

Soyons humbles, apprenons à faire preuve de circonspection dans nos discours, nous ne nous en porterons jamais plus mal…

12 septembre 2006

Abomination

Ils se dressent dans la poussière le regard hagard, usé et les joues lavées par les larmes. Ils se sont vainement battus pour sauver des vies et des collègues y sont restés. Ils ont envie de justice, soif de comprendre et rien ne leur explique le pourquoi du comment. Qui sont ces silhouettes épuisées qui errent entre les immeubles et les ruines? ce sont ces âmes qui crient le désespoir d'une nation blessée dans sa chair et son amour propre.
11/09/2001, deux avions percutent deux tours dans New York. Le 11 Septembre le monde apprit avec horreur qu'il n'existait finalement pas de limite dans l'infâmie, que la violence n'est pas juste une vue de l'esprit. Le 11 le monde fut remis à l'heure de sa propre existence, celle d'un monde sans foi ni loi où seule la violence justifie la présence des nations et des lois.

Que sommes-nous devenus depuis le 11 Septembre? des acteurs de cette haine qui était jusqu'à présent qu'une simple ondée sur les terres prospères et fertiles du "monde civilisé". En quoi avons-nous le droit de nous dire plus juste que les autres? par la richesse de nos comptes en banque? les terroristes s'en moquent ils ont de quoi payer. Par la puissance de nos industries? nous leur offrons alors des cibles de quoi avoir des critiques légitimes. Alors de quoi disposons-nous au fond? notre existence même représente la corruption la plus profonde et la plus malsaine qui soit pour l'Histoire. Jamais aucune civilisation n'a survécu à un tel matérialisme, aucune nation ne s'est vu le droit de se maintenir hors du néant restranscrit dans les livres après avoir déviée sur de telles pentes.

Coupables. Nous sommes tous coupable de la faiblesse de coeur dont nous faisons preuve chaque jour, nous recommandons la générosité et pourtant nous acceptons de bonne grâce l'esclavage des enfants, la guerre civile dans les pays dont nous importons les matières premières et pardessus le marché nous nous complaisons à croire que nous portons en bandoulière la justice et l'équité.

Le 11 Septembre j'ai beuglé à qui voulait l'entendre que ce serait la guerre quelque part, que des hommes donneraient leur vie pour un idéal et un drapeau... que j'aurais aimé me tromper, que j'aurais aimé être oiseau de mauvaise augure et non prophète en terre de folie! Je pleure les "innocents" (si tant est qu'il en existe encore dans notre pauvre monde décharné) et les "héros" (je hais ce terme, ils étaient de vrais humains comme je voudrais en voir tous les jours) qui ont péri.

On me parle de la lâcheté de l'attaque terroriste, ensuite j'entends parler des théories mi fumeuses mi réalistes sur les faits du 11 Septembre mais qui se soucie de ça? l'important est de faire le deuil, de dresser non pas une orgueilleuse tour de verre mais juste un mémorial digne qui porterait chacun de ces noms et prénoms, pour ne jamais oublier. Ils crient tous non pas vengeance mais Vérité, Justice et Paix! De leurs tombes ils nous implorent de donner un sens à ce monde qu'on laisse jour après jour pourrir et se saigner de lui-même.

N'est-on pas en droit d'exiger, tous autant que nous sommes de ne plus jamais voir arriver des catastrophes écologiques comme celle d'Abidjan en Côte d'Ivoire?

"L'homme est son propre pire ennemi, emprisonnons ses accès dans une Justice supérieure à l'individu"
Regardez attentivement cette vidéo et surtout... notez les banderoles.