30 juillet 2008

Congés d'été

N'allez pas vous réjouir trop vite, je ne fais que quitter les ondes durant trois semaines. De ce fait plus d'un de mes détracteurs iront probablement s'enivrer en priant que je ne revienne pas traîner mes guêtres ici...

Ceci étant, je sais aussi que mes lecteurs assidus espèrent un retour prompt et virulent comme je l'ai toujours été (du moins j'ai essayé de l'être). De ce fait, malfaisants et malfaisantes, je reviendrai l'esprit clair et prêt à en découdre avec vous!

Pour mes proches, mes amis et premiers lecteurs fidèles je vous dit à bientôt avec l'espoir de rire en votre compagnie. (Non je ne donnerai pas de la tirade "camarades" un rien trop connotée...)

Au plaisir!
Votre serviteur,
JeFaisPeurALaFoue / Frédéric

25 juillet 2008

Regards

Des yeux qui se croisent, qui se fuient ou qui se fixent, des sourires qu’on voudrait partager mais qu’on n’ose pas exprimer.

Des joues qui prennent le teint rose, des cils qui s’abaissent tant par désir de charmer que par timidité. Des mains qui se cherchent sans se toucher, un soupir qui s’envole quand l’autre passante disparaît à son arrêt de bus. Le vieil homme qui s’installe en face de soi, qui scrute par la fenêtre et qui probablement rêve d’abolir la solitude. Des mains fripées qui se joignent sur les genoux, une casquette qui fait de l’ombre au regard fatigué. Il s’accoude à la cloison, le visage se reflétant dans le grand panneau de verre feuilleté estampillé sécurit.

Une jeune fille prend sa place avant le terminus, elle hoche la tête au rythme endiablé d’un baladeur qu’elle secoue avec frénésie dans sa main amoncelant fanfreluche et pacotilles. Couleurs improbables tant pour la peau maquillée que pour les vêtements, elle s’agite, les yeux fermés, prisonnière dans son monde intérieur, libre du monde extérieur. Je souris, scrute et me demande si d’ici une dizaine d’années la gamine sera encore aussi enjouée, si la fin de la vie étudiante, les premiers chagrins d’amour et les premières tristesses d’adulte lui briseront son enthousiasme de la jeunesse qui s’épanouit. Ironie ou bien chance d’être quelqu’un d’autre, pour le moment c’est du futur lointain, du lendemain qui ne compte pas encore à l’heure des premiers baisers et des rencontres dans les boîtes de nuit.

On descend tous, certains me suivent et grimpent dans le même bus que moi. Correspondance, regards rapides à la pendule, aux affichages impersonnels alignant horaires et destination où chacun identifie sa route, son logis ou son néant personnel. Certains s’assoient sur un banc de plastique, d’autres directement sur le bitume, les derniers font le pied de grue ou s’adossent à la cloison de l’abri en verre dépoli. Les visages pivotent, les yeux cherchent le bus qui n’arrive pas encore. Des regards se croisent à nouveau, certains anonymes, d’autres déjà aperçus hier, avant-hier, un jour ou bien il y a quelques secondes. Certains espèrent que ce n’est pas par inadvertance, d’autres s’enfuient et se détournent. Lueur du soleil qui réchauffe l’asphalte et échauffe certains esprits impatients. Conversations mêlées, certaines intéressantes que l’on voudrait suivre et même intervenir pour y ajouter son grain, d’autres d’un ordinaire déprimant, du prix des pâtes qui augmente ou de la voisine qui fait trop de bruit avec son gosse en bas âge. Les yeux dans un livre, j’oublie, j’attends, je m’enfuis comme tant d’autres.

Il est là, il s’aligne avec le quai. Cohue, course pour une place assise. Face à une jeune femme je redresse mon bouquin comme un soldat de l’ancien temps redresserait son bouclier. Elle en fait autant, protection si fine et si impénétrable. Que lit-elle ? Curiosité en quête d’un regard amical ou véritable intérêt pour un ouvrage inconnu. Peur d’être déçu par un roman de gare ou d’être hors course avec un titre incompréhensible ou trop technique pour soi. Quelle importance ? Ses prunelles ne se soucient pas de celles des autres, je me noie à nouveau dans les lignes de ma lecture, oubliant presque sa présence. Vit-elle le même dilemme, montrer qu’on cherche une compagnie même fugace, un moment d’humanité au milieu du bétail d’hommes ?
Sentir le regard d’autrui, se sentir écorché, détaillé et même scalpé par des yeux impitoyables. Est-ce moi qu’elle observe ? Aucune idée, lever les yeux ce serait avouer qu’on ressent un besoin de répondre, ne pas le faire serait une lâcheté invisible, une marque d’indifférence protectrice et puérile. On cède, on regarde et finalement il n’y a personne. Descendue à l’arrêt précédent, personne en face et très peu dans le bus lui-même. Encore des kilomètres à circuler, à se moquer du temps qui passe, à se dire qu’une journée de plus est passée et qu’on posera un regard identique et pourtant un rien différent demain soir sur les gens, en se demandant si elle, ou une autre, ou un homme, un gosse qu’on a aperçu y sera à nouveau. Sera-t-on encore timides ou bien fut-ce par accident que je croisai ces yeux splendides et si distants ? Qui sont-ils tous ces visages fermés comme des portes en hiver, qui sommes-nous, ces monstres qui s’acharnent à refroidir la chaleur humaine à coups de regards assassins et de paroles sans finesse. Marcher, se taire, fuir l’entrevue… puis voir la violette, la fleur dont on rêve tous d’avoir envie… Rêve ? Réveil… solitude.

24 juillet 2008

Pour répondre à Thoraval dans son commentaire

Je ne pouvais pas me permettre de me contenter de quelques lignes réductrices face à une analyse et une dissection bienvenue de mes propos (voir le message d’hier et surtout le commentaire de Thoraval associé). A ce titre je l’en remercie et m’incline bien bas, son expérience militaire m’aidant à avoir une analyse plus complète et surtout moins théorique.

S’il est vrai que les tenants et aboutissants de la politique mondiale ont changés depuis la chute du mur de Berlin, puis par la suite la disparition de l’étoile rouge sur le Kremlin, force est de constater que la mutation des guerres s’est orientée vers une utilisation minutieuse de troupes d’élite, troupes dont le coût humain et matériel est bien supérieur à celui du « troufion ». Il est dramatique, dans cette logique, de constater que les soldats restent des outils et non des personnes, jetables, utilisable à l’envi et surtout dénués d’identités. Si l’aspect « grande guerre » avec ses divisions de soldats en armes est aujourd’hui dépassé, force est de constater que malgré tout une présence militaire ne saurait se faire par le truchement de petites unités bien formées, et qu’il reste tout de même indispensable d’être capable d’occuper le terrain. Ceci dit, il est également vrai comme le souligne Thoraval que le soldat d’antan, « fanatisé » politiquement et capable d’endurer des souffrances pour une haute idée de la patrie n’est plus d’actualité. L’apolitisme et le désintérêt croissant pour le fonctionnement de la nation de la part de ses concitoyens pose effectivement le problème d’identifier une volonté combattante au milieu d’un marasme moral terriblement pénalisant en cas de conflit.

L’idéologie et la foi dans un système politique est malheureusement nécessaire pour obtenir des résultats avec des troupes formées de manière plus légère que celles dont l’expertise n’est plus à prouver. En cela je soutiens pleinement les idées de mon contradicteur qui analyse avec pertinence la problématique, mais à cela je pense qu’il faut ajouter une nuance de taille qui est que le rôle principal de la conscription était justement d’offrir un premier vernis non pas idéologique mais technique et moral aux soldats. Je distingue l’idéologie et la morale pour deux raisons : la première est que l’idéologie est une politique, c'est-à-dire un choix de soutien au système en place alors que la morale est l’identification personnelle du soldat par l’esprit de corps. En offrant à chaque homme et femme la possibilité d’être d’une grande famille, cela peut nous donner des troupes non pas rompues à la théorie politique mais avant toute chose convaincue de la nécessité de protéger son frère d’arme. Le second point qui me fait faire une dichotomie entre idéologie et morale c’est que l’idéologie peut se permettre de faire des entorses aux règles élémentaires de moralité alors que la morale impose malgré tout une forme de respect envers l’ennemi quel qu’il soit. Prenons deux exemples très distincts mais finalement très proches dans leurs conséquences. A l’heure actuelle c’est la fanatisation des troupes (régulières ou non) qui mènent à des massacres dans les pays du tiers monde au titre que le porteur du fusil déshumanise son ennemi par idéologie. Efficace, brutal, mais impardonnable envers les civils. Mettons en parallèle l’efficacité des Waffen SS (et non les TotenKopf, hommes gérant les camps qui n’ont rien à voir avec les soldats) qui furent une des plus redoutables organisation militaire de la seconde guerre mondiale. Formée politiquement, fanatisée, elle fut d’un côté reconnue et saluée pour son courage et sa combativité même par les troupes alliées, mais elle perdit son lustre militaire par des exactions honteuses même pour le régime nazi. Résultat des courses : c’est avant tout l’esprit de corps qui fut mis en avant dans ces troupes de choc, ce qui en fit des soldats de la « régulière » de la plus haute qualité. Dans cette optique j’estime donc qu’en adaptant la formation non sur la technicité mais sur la camaraderie il est plus que probable que nous pourrons alors avoir des forces armées fières d’elles et surtout capables de se défendre sans jouer la carte du défaitisme par manque de confiance en ses décisionnaires.

Si le rôle d’une armée peut être soit de se préparer à l’agression soit à la défense non de la patrie mais de son peuple (aussi bigarré soit-il), c’est avant toute chose aux politiques de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires à faire valider l’idée que la dite armée est indispensable à la nation. Je m’explique : si l’on se contente de dire que l’armée a un coût déterminé et que son efficacité opérationnelle semble douteuse à la population, aucune chance que celle-ci soit prête à soutenir quelque effort de guerre que ce soit. Observons par exemple la seconde guerre mondiale en France : nombre de politiciens furent taxés de faiblesse pour avoir tergiversé avant l’attaque éclair allemande. Il ne faut pas oublier que les dits politiques n’ont fait que suivre l’opinion publique qui se refusait à remettre le couvert après les souffrances de 14-18. Malgré tout, une fois l’occupation en place nombre de personnes choisirent l’exil pour entrer dans les forces françaises libres, soit de « prendre le maquis », démonstration flagrante d’un choix personnel et non politique. Dans la même veine les russes ayant pourtant haïs Staline furent parmi les meilleures troupes de partisans durant le conflit. Est-ce par idéologie ou nationalisme ? Probablement plus par amour du pays que par amour du communisme ou d’une quelconque passion idolâtre du petit père des peuples. A l’heure actuelle être antimilitariste fait bon chic bon genre, contester l’autorité est un automatisme ancré dès le plus jeune âge dans l’éducation. Sans trop dériver force est de déplorer que les professeurs montrent une ferme volonté de mettre en doute la nécessité des forces armées et de colporter un 1968 déjà mort et enterré depuis longtemps. Résultat des courses, une absence de foi en quoi que ce soit d’autre que l’individualisme, ce qui est en contradiction avec l’esprit de corps qui est l’essence même d’une armée.

Ce qui m’incite le plus à croire que la mutation de l’armée est indispensable c’est avant toute chose mes doutes sur l’illusoire stabilité européenne. Depuis la fin de la guerre et surtout depuis la chute du rideau de fer il est notoire de devoir s’affoler concernant le contrepoids aujourd’hui disparu que constituaient les deux blocs. Sans présence soviétique nombre de républiques « fraîchement » réapparues sont devenues des dictatures potentiellement armées des restes de l’armée rouge, tout comme l’on a vu éclater le conflit Yougoslave, s’exacerber les problèmes entre minorités nationales, la montée d’un nouveau fascisme populaire dans des états qui se croyaient à l’abri de telles mouvances politiques. L’extrême droite sort régulièrement son spectre dictatorial car l’ordre est séduisant quand un pays s’effondre économiquement et socialement. Notons d’ailleurs que le FN s’écroule peu à peu tant parce que la situation n’est pas si dramatique qu’on le laisse souvent entendre que parce que la réaction à la présidentielle de 2002 fut somme toute insuffisante. A trop vouloir craindre le bruit des bottes et à en agiter le spectre pour tout et n’importe quoi la population française s’est vue devenir placide face aux entorses à leurs libertés. Le président Nicolas Sarkozy est fondamentalement un nationaliste, pas aussi extrême qu’on veut bien le présenter, mais il est tout de même inquiétant d’observer une totale impunité dans ses décisions liberticides. Tout juste une opposition de principe lui est mise en travers et qui est piétinée avec le sourire indispensable aux médias. Dans cette voie l’armée ne pourrait-elle pas se faire garante de nos libertés ? La Turquie, malgré son totalitarisme a réussi tant bien que mal à s’éviter les travers de l’islam radicalisé par le truchement d’un maintien tant d’un état laïc que par la puissance avérée d’une armée prête à déboulonner ses pairs en cas de débordements. Mais là, cela voudrait alors dire que le soldat se doit d’être finalement « politisé » et donc de repartir vers une formation trop proches de systèmes de sinistre mémoire.

Enfin, le côté formateur de l’armée a quelque chose non de séduisant mais de réellement socialisant. Alphabétisation, formation technique à tous les corps de métier, ceci allant de la boulangerie jusqu’à la mécanique de précision, obtention de diplômes gratifiants, tout ceci était l’essence même du service obligatoire. Nombre de jeunes furent heureux d’accéder au permis de conduire gratuitement, nombre de jeunes purent s’instruire pour rattraper une éducation ratée (sans débat sur la question je vous prie) et ainsi revenir dans le civil avec un bagage plus lourd qu’en la quittant. Mais cela sous-entend alors des choix clairs de nos politiques, une « propagande » affinée pour que le peuple puisse se convaincre et admettre que l’armée ce n’est pas seulement aller tirer quelques cartouches pour jouer les gros bras, c’est aussi et avant tout une école de la vie basée sur la discipline tant de groupe que personnelle.

Pour conclure, merci à Thoraval pour la pertinence de son propos, je vous invite, chers lecteurs non à le lire mais à en étudier précisément la teneur. Ils sont à mes yeux une véritable synthèse d’une analyse contradictoire bienvenue dans ce monde d’uniformisation des opinions.

23 juillet 2008

Avenir et armée

Depuis quelque temps les grandes armées du monde se retrouvent face à des situations auxquelles elles n’ont jamais été préparées : guérilla, terrorisme, utilisation intensive des médias modernes, armes « du pauvre » (gaz et autres saletés peu engageantes), il s’avère donc que les anciennes stratégies sont aujourd’hui obsolètes ou du moins inadaptées. Raisonnons à une échelle mondiale : depuis la chute du communisme les ennemis ne sont plus des blocs se chargeant de maintenir l’ordre (par la terreur) dans tous leurs satellites, ce sont ces fameux satellites qui deviennent des menaces potentielles. Pour s’en convaincre il ne suffit pas de se cantonner aux problèmes du moyen orient, il faut aussi élargir le point de vue avec les guerres civiles en Afrique ainsi que les guérillas en Amérique du sud.

Des armées comptant trop sur la technologie
Bien que l’information soit réellement le nerf de la guerre, on ne peut que déplorer une dérive qui mène à ce que l’esprit humain devienne un accessoire de la machine et non l’inverse. En effet, il est flagrant de constater que les grandes armées se basent sur l’analyse satellite, sur les écoutes téléphoniques ainsi que sur l’inévitable espionnage électronique (téléphonie mobile, réseaux informatiques …). De fait, ces méthodes que l’on pourrait qualifier de modernes se révèlent efficaces contre un ennemi étatique, pas contre des groupuscules basés sur la notion de cellule indépendante. L’exemple flagrant est le 11 Septembre : à en croire les analystes qui a posteriori critiquent l’incompétence des services gouvernementaux américains, force est de constater que l’excès de données rend par sa propre foison impossible toute analyse rapide et efficace. Un mastodonte tel que l’URSS avait besoin de temps pour bouger, une unité d’une dizaine d’hommes est terriblement mobile. D’un temps de réaction de quelques heures il faut donc passer à quelques minutes voire moins pour contrecarrer les éventuelles actions terroristes prévues que quelques instants auparavant. Ce premier point appuie donc certaines thèses qui réclament un retour à la présence d’agents humains sur le terrain (voire par infiltration) plus que derrière des bureaux les mains sur des claviers.

Le second point où la technologie avoue ses limites est globalement opérationnel : plus l’outil est complexe plus ses utilisateurs doivent être formés. Il est en effet irréaliste d’envisager l’usage de drones, l’analyse de situation par informatique, la maintenance des véhicules ultramodernes (donc électronique à outrance) sans avoir un appui technique et technologique de haute volée. Paradoxe des temps, cela fait donc une colonie de soldats en col blanc réduisant le nombre de portes fusils sur le front réel. De là à dire que certains stratèges fantasment sur l’usage de robots ou de faire la guerre comme on joue aux jeux vidéo… N’oublions pas également que la fiabilité d’une arme est proportionnelle à sa maintenance, et sa précision à l’information mise à disposition. On a pu constater les erreurs de frappes avec les missiles Tomahawk suite à des lacunes graves des services de renseignement. Et oui, une bombe guidée doit frapper quelque part, et le hasard n’existe pas en combat.

Tout ceci nous amène donc à avoir des armées très avancées en terme de technologie mais totalement engoncées dans des procédures et des technologies incapables de réellement s’adapter à la situation. Un groupe mobile en montagne, vivant sur et grâce au terrain n’usera pas d’équipements de communication, sortira la nuit pour éviter toute possibilité d’être vu facilement par les troupes déployées, usera des grottes pour se réfugier et y vivre en autarcie, et enfin agira en guérilla en ne frappant que de temps en temps, ceci affectant terriblement le moral des soldats présents. Inutile de dire qu’une photo satellite sera pratique dix voire quinze minutes, mais une fois analysée les hommes visibles sur la photo seront ailleurs… comme toujours.

Un choix du « commando » contestable
A vouloir spécialiser ses troupes et ses armes il est plus que flagrant que la plupart des grandes nations se sont séparées de la conscription. Est-ce judicieux ? A mon sens le bilan est plus que mitigé : l’efficacité opérationnelle des forces commando est indiscutable mais son coût tant humain que technique est démesuré. Entre l’entraînement, l’équipement spécifique, la sélection drastique d’hommes et de femmes limitant à des groupes peu nombreux, on ne peut que douter sur l’aspect réellement efficace en temps de véritable guerre. La projection de troupes commando s’avère essentiellement efficace dans des rôles de renseignement, d’exfiltration ou de sabotage, mais impossible de compter dessus pour supporter un assaut de troupes conventionnelles nombreuses et suffisamment armées. En déplaçant le débat sur des terrains aujourd’hui réservés à l’ONU, même ce genre de troupes nécessite des soldats classiques, des « troufions » simplement équipés d’une arme automatique, d’un uniforme standard et d’un casque. Le gilet pare balle est une solution onéreuse mais qui peut sauver à peu de frais des soldats, donc envisageable sur la durée. Et pourtant rares sont les pays qui maintiennent une véritable force opérationnelle d’envergure avec le profil « bidasse ». Des compagnies existent mais souvent elles sont peu utilisées et restent souvent plus par prestige que par véritable choix stratégique.

Une consultation sur les armes non létales
Depuis des décennies des chartes de bonne tenue en temps de guerre prônent la disparition et le non usage d’armes telles que les mines, les BASM (Bombes A Sous Munitions… de belles saletés) ou d’armements BC (bactériologique et Chimique). De fait, tout y est géré : le calibre des munitions, le type de déflagration, bref tout un catalogue du savoir-vivre au front. La nouveauté réside en ne plus tuer l’ennemi mais le rendre inopérant ou l’handicaper temporairement. Dans cette optique la police utilise efficacement le Tazer, redoutable paralysant électrique projeté qui offre une méthode de substitution au gaz poivre somme toute peu fiable et souvent inopérant contre les personnes « coriaces ». L’armée devra développer ce type d’équipement notamment du fait que les guerres civiles imposent des interventions délicates où tribus ou communautés doivent être maîtrisées sans pour autant causer de morts chez les civils (donc les combattants). C’est dans cette voie que peuvent apparaître les gaz paralysants, les dispositifs à base de lasers incapacitants pour la vue ou de microbes rendant malade sans pour autant tuer. Bien entendu, cela semble de la science fiction mais le front du futur nécessitera probablement de gérer situation urbaine et foule hostile mais non armée. Il en va de la survie des troupes envoyées sur place de pouvoir disperser les attroupements sans pour autant provoquer de bavure irréparable.

L’intervention toujours plus rapide
Parmi l’attirail aujourd’hui disponible l’envoi de troupes se fait majoritairement par avion et éventuellement par dépose de soldats via l’hélicoptère. Le schéma type du conflit au nord Vietnam a démontré que la solution est efficace mais qu’elle pâtit d’une lenteur dangereuse. Dans cette optique il sera donc probablement inévitable d’orienter la conception des avions vers des solutions V/STOL Vertical/Short Takeoff and Landing (vertical/court décollage et atterrissage), c'est-à-dire des avions capables de se poser à la verticale et de repartir de la même manière. Combinant vitesse de l’avion (au-delà du son) et capacité de dépose hors piste aménagée, ces équipements devront également combiner des améliorations notables dans la communication interarmes : mise à disposition de cartes et remises à jour en temps réel, téléphonie autonome et cryptée pour la sécurité des troupes, capacité de géo localisation accrue (GPS) offrant des possibilités de choix tactiques plus étendus. De plus, il sera judicieux de combiner l’information entre toutes les armes (air, terre et mer) de sorte à ne plus risquer d’incidents de tir ami.
Concernant les véhicules terrestres, le choix se portera sur l’augmentation de l’autonomie des véhicules de transport ainsi que sur une réflexion sur la doctrine du blindé. Hier adapté aux plaines, l’apparition de véhicules aériens spécialisés imposera des développements majeurs tant dans la forme que dans la mission des chars. Il est également plus que nécessaire d’avoir une réflexion sur la combinaison du blindé et l’emport de troupe, solution facilitant à terme la logistique et épargnant l’obligation de la multiplication du nombre de soldats placés à la fonction de conducteur. En allant au bout du concept, il sera également intéressant d’avoir une réflexion sur la possibilité d’emport des dits véhicules par des engins rapides, du moins plus rapides que les actuels transporteurs qui nécessitent au minimum une piste même basique pour le parachutage des équipements lourds.

Réflexions complémentaires
Du fait que la technologie peut être utilisée aux dépends des troupes basées dans le monde (Internet, téléphonie mobile…) cela laisse augurer une ère où le terrorisme et la guerre se rapprocheront de plus en plus tant en concepts qu’en mise en œuvre. Il est donc indispensable de maintenir un degré élevé de formation sans toutefois sacrifier tout sur l’autel de l’électronique. Un homme sachant tenir un fusil sera toujours plus capable de réagir qu’un appareil susceptible de tomber en panne de manière inexpliquée ou devant subir des maintenances régulières. D’autre part, la mise en place d’une amélioration des connaissances culturelles et politiques des troupes projetées dans le monde facilitera leur présence de part leur capacité à ouvrir le dialogue mais aussi et avant tout de juger de la situation en temps réel et non dans l’attente d’un hypothétique message envoyé d’un bureau climatisé. Je plaide donc pour un retour progressif à la conscription dans son aspect fondamental de formation des jeunes ainsi que pour son côté offrant une intégration à une armée en pleine mutation tant technologique que philosophique.

22 juillet 2008

Plaidoirie dans le vent

Si certains espèrent encore ouvrir la voie aux autres avec pour principal espoir le désir de devenir un messie, il s’avère que nombre de domaines ne permettent guère de jouer les visionnaires. On aura beau croire, entendre et même comprendre les discours enflammés reniant notre matérialisme maladif et pire encore notre art consommé de transformer notre planète en un tas de déchets invivable, nul ou presque n’ira jusqu’à se plier à la bonne discipline indispensable au progrès. Mine de rien, tous les anarchistes de bas étage (excluez moi cette référence à Bakounine qui n’a jamais été anar, c’était un grand bâtisseur de la classe ouvrière… mais là je m’égare pour quelques freluquets nostalgiques du stalinisme) ne comprennent pas que le désordre n’apporte pas la réussite, il n’engendre que chaos, destruction puis finalement dictature et reconstruction à marche forcée.

Expliquez donc aux penseurs qu’ils n’ont que de courtes vues sur l’avenir du monde et ceux-ci se mettront à pérorer sur votre compte en vous taxant pêle-mêle de rétrograde, de menteur et sublime insulte de fasciste. Laissez-moi donc rire : il s’avère que le penseur se contente d’observer et de mettre en forme ses remarques alors que le visionnaire lui plaidera dans son coin, tentera parfois de faire admettre qu’il voit plus loin que le diplômé d’une quelconque école d’administration ou de philosophie « pré chiée » et au bout du compte risquera l’emprisonnement pour des problèmes de santé mentale. Oh, il est exact que l’oiseau de mauvais augure finit son existence plus facilement sous les cartouches d’un chasseur de malheur que dans la tombe d’un sauveur, mais cela ne tient qu’à la crainte ancestrale de se tromper de voie. Tels des enfants se croyant adultes, nos experts se plantent donc lourdement et démontrent donc que les « fous » sont souvent les plus intelligents de notre humanité. Terrifiant non ?

Des exemples pour soutenir mes fadaises ? Ils ne manquent pas : quand un romancier annonçait que l’on se verrait par écran interposé, que l’on volerait au-dessus de l’atlantique, que des sous-marins fonctionneraient à l’électricité nucléaire et qu’il y aurait un jour des hommes visitant la lune, il dût être pris pour un fou ou au mieux pour un romancier pétris de fantasmes irréalistes… et dire que Jules Verne avait vu juste pour énormément de choses ! D’autres cas célèbres ? Quand nombre de gens annoncèrent que polluer les villes, ne pas faire preuve d’un minimum d’hygiène pouvait faciliter l’expansion de pandémies on leur rit au nez. La peste s’est régalé à leurs dépends, les gens « propres » ayant alors la chance de survivre au milieu des villes ravagées par cette infection. Ajoutons également le fait que la nature elle-même se fait sirène d’alarme et nous aurons donc notre compte d’avertisseurs. En effet, il s’avère que nombre d’animaux réagissent en avances aux catastrophes naturelles, et que les observer pourrait sauver des vies humaines… mais qui irait regarder le mouvement d’un saumon, d’une grenouille ou d’un éléphant ? Je parle d’éléphant c’est à cause d’une histoire rigoureusement authentique qui mentionne qu’au moment du désastreux tsunami de sinistre mémoire des troupeaux entiers d’éléphants fuirent les rivages pour se réfugier dans les hauteurs. Comme quoi, l’animal peut se faire messie et donc remettre en cause notre analyse de la fiabilité des « petits esprits ».

Pour ma part je crois que nombre d’experts écologistes, d’économistes de renom se contentent de remuer les mêmes thèses de manière à défendre non des réalités mais au contraire d’intimes convictions basées que sur des incertitudes. Le réchauffement planétaire ? Il est vrai, mais il s’est déjà produit des ères glaciaires et des périodes très chaudes sans notre intervention. La crise du pétrole ? Celui qui me parle d’impossibilité de prévision me fait doucement rigoler étant donné que nombre de personnes sonnaient l’alerte il y a plus de quarante ans. Mais ces gens là étaient trop « virulents », dérangeaient une idée répandue comme quoi l’expert est omnipotent et omniscient et que toute autre réflexion n’a que peu de valeur.

Faut-il voir un formatage des pensées dans le déni d’analyse ? Lorsqu’un propos est colporté et que les autres courants de pensées sont censurés ou au mieux tournés en ridicule il y a de quoi se poser des questions sur l’impartialité des médias et même de leurs auditeurs. On me taxe souvent d’avoir une approche dictatoriale des choses, d’envisager un peu facilement l’usage de la force. , et j’ai même le droit à l’épithète flatteur de fasciste. Je suis un fasciste ? Moi ?! Excellent en soi, ce commentaire me fait sourire car il démontre que penser différemment est immédiatement considéré comme déviant, dangereux et par conséquent à dénigrer de toute urgence. Je ne suis pas une personne qui croit dans les libertés, je ne crois qu’en l’équité des décisions. Je m’explique : notre devise est liberté, égalité et fraternité. Ne demandez pas à avoir les mêmes libertés étant donné que toute liberté se doit d’être encadrée pour ne pas devenir une anarchie. L’égalité ? C’est la seule chose que l’on se doit de tenter d’obtenir, une égalité s’inscrivant dans une ligne de mire visant l’équité des hommes sans distinction économique, sociale ou religieuse. La fraternité ? Quand on me démontrera que je peux être frère avec un nazillon, avec un raciste quelque soit sa couleur ou avec un psychopathe de la pire espèce alors peut-être accepterai-je de mentionner ce mot avec plaisir et non avec commisération.

A toi le visionnaire qui plaide dans le vent, à contre-courant des idées du jour… je te dédie donc ces lignes !

17 juillet 2008

Mr Boomba

Je vous présente Mr Boomba... un personnage attachant, foncièrement peu malin mais pétri de bonnes intentions (dont celle de séduire une jeune fille très mignonne).

Ces animations flash me font rire, alors je partage avec vous les dix épisodes que je connais. cliquez sur l'image pour accéder au site officiel!

Site officiel de Mr Boomba

Et là, la liste des épisodes!
Episode 1
Episode 2
Episode 3
Episode 4
Episode 5
Episode 6
Episode 7
Episode 8
Episode 9
Episode 10

Liberté de la presse

Comme souvent je me prends à rebondir sur l’actualité comme le ferait une balle de caoutchouc dans un couloir. En effet, il s’avère que des journalistes sont mis en examen pour une affaire d’espionnage industriel suite à la plainte du constructeur automobile Renault. Recadrons un peu l’histoire : des salariés de l’ex régie ont fournis des informations sensibles au journal Auto Plus, chose qui a provoqué les foudres de la direction de la société qui a porté plainte. Au fur et à mesure de la procédure les locaux du journal automobile ont été perquisitionnés et un journaliste placé en garde à vue. L’idée n’est pas tant de s’attaquer au journal par lui-même mais de faire avouer à la rédaction le ou les noms de leurs informateurs. Dans un but de justice nous devons nous pencher sur ce sujet sensible qui, semble-t-il, selon les termes de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication : « Je suis toujours mal à l'aise quand un journaliste est mis en garde à vue et lorsqu'un journal est perquisitionné et je tiens à rappeler mon attachement intangible au principe de la liberté d'informer ».

Deux aspects majeurs sont à identifier dans cette affaire : le point de vue légitime de la société Renault et l’aspect journalistique avec la protection des sources. Prenons le premier point de vue : une entreprise à la pointe de la technologie sur un marché concurrentiel investit de grosses sommes afin de mettre au point des produits susceptibles d’être mieux acceptés que ceux des concurrents, et qui plus est compte énormément sur le design pour se démarquer. Sur ce principe toute divulgation anticipée des études menées en interne amène forcément les autres sociétés à prêter une oreille attentive voire à s’inspirer des « découvertes » et orientations choisies. Mine de rien si Renault peut y perdre en parts de marché les autres en profiteront sans vergogne. A ce titre il est donc assez légitime que Renault se plaigne ouvertement des fuites d’informations vers un journal à aussi fort tirage que Auto Plus. Ajoutons au surplus que non content d’être un coût l’étude d’un nouveau modèle est aussi une stratégie établie sur le moyen voire long terme. La déclinaison d’une gamme (ou segment) ouvre parfois des portes inattendues : dans les années 80 Renault ouvrit la voie pour les monospaces avec le Renault Espace (le bien nommé) qui fut de son temps un best seller sans concurrence. Imaginons si Peugeot, Mercedes ou bien d’autres avaient eu vent de ce concept, m’est avis qu’ils auraient sortis un modèle équivalent bien plus tôt. Dans ces conditions exiger du journal le nom des salariés mettant en péril des années de travail et potentiellement des millions d’Euros d’investissement est normal et même obligatoire.

A contrario je me pose une question plus insidieuse. S’il s’agit de secrets industriels la morale offre à Renault une ouverture et une compréhension généralisée, mais s’il s’agit de quoi que ce soit d’autre, est-il normal de tenter d’imposer un aveu de cette manière ? De nombreux scandales tant financiers que politiques furent divulgués avec l’aide de taupes bien informées et soucieuses de mettre fin à des pratiques plus que douteuses. Si une personne morale porte plainte et estime diffamant l’édition de ces dossiers, le tribunal doit-il alors imposer à la rédaction de dénoncer la source ? Peut-on, dans un état de droit considérer que la liberté de la presse doit être assujettie à de telles obligations ? La morale n’est pas forcément du côté de la plume, mais pour autant elle ne doit pas devenir une monnaie d’échange ou un moyen de pression sur les éditeurs. Il est souvent délicat de prendre pour agent comptant les propos tenus dans bien des articles mais mine de rien imposer une « transparence » illégitime serait alors mettre à mort la vraie presse, celle d’enquête et d’investigation, celle qui ne se contente pas des communiqués fournis par les conseillers en communication, celle qui fait les poubelles des grands pour y trouver le formulaire ou le dossier suspect qu’on tente d’escamoter à la vue du public. La transparence ce n’est pas faire d’un journal un vase vide c’est avant toute chose empêcher la presse de déblatérer des âneries pour faire du papier.

Considérons donc le juridique de tout ceci : qu’est-ce qui empêche dans l’avenir une perquisition au canard enchaîné si celui-ci découvrait des malversations financières dans un parti politique ? Qu’est-ce qui ferait qu’un pigiste ne finirait pas entre quatre murs pour lui forcer la main et lui faire avouer qui est le mouton noir du parti ? Trouver un équilibre entre obligation de délation et protection des « témoins » est indispensable et légiférer sur cette question est plus qu’urgent. Je suis totalement convaincu que bien des organes de presse furent contraints à se taire ou à éluder l’essentiel parce qu’il y avait un arsenal légal suffisamment fort pour les coller dos au mur. L’état de droit ne doit pas conserver une telle faille facilitant tant la censure que le déni d’information. On sait tous que nombre de journaux se gargarisent d’informations fabriquées, notamment dans la presse populaire « people », mais pour tous les journaux sérieux laisser une telle procédure se terminer revient à leur mettre une arme sur la tempe en leur murmurant à l’oreille « pas de souci, si tu bouges on te descend ». Espérons simplement que tout ceci sera réglé avec bon sens et non de manière discrète en poussant à bout Auto Plus et finalement en lynchant les bavards.


BONUS! (Et oui comme dans les films en DVD!)


16 juillet 2008

Vite, embarque les gosses on décolle !

Ah, les vacances d’été, ces congés qu’on planifie des mois à l’avance, période faste pour certaines professions comme les commerçants dans les stations balnéaires, les cambrioleurs de banlieue et les stations services d’autoroutes surchargées ! Quoi de plus séduisant que cet alignement bariolé de véhicules emplis de nos chers voisins et de leurs chérubins se déchaînant sur la banquette arrière ? Il n’y a pas à dire, les transhumances d’été sont presque aussi spectaculaires que les nuées de sauterelles grégaires en Afrique : là où ils passent, l’herbe ne repousse pas. Le bonheur, ça tiendrait donc à peu de choses qui seraient la possession de la voiture suffisamment grande pour entasser pêle-mêle le gourbi de l’épouse, les jouets de plastique des gosses et les fringues démodées du lourdaud qui leur sert d’époux et de père, le tout augmenté de l’inusable caravane ou de la tente canadienne devenue igloo par effet de mode (ou de serre ?).

Que dire, si ce n’est… non je l’avoue sans ambages : je hais les touristes beauf qui amoncellent à l’approche des péages, qui ronflent dans les campings en se gargarisant de mauvaise bière et qui font en sorte d’apparaître encore plus pathétiques qu’ils ne le sont en réalité. Quel est ce besoin maladif de ressembler aux clichés tels que les Bidochon ? Pourtant ils sont prévenus : le bob Ricard, le maillot Marcel sont démodés, faire l’effort de ne pas ressembler à une écrevisse est autant médicalement qu’esthétiquement conseillé et surtout, oui surtout être un minimum respectueux et propre ne sont pas accessoires. Hélas, trois fois hélas les gens se contentent donc de s’entasse sur les plages, de se retourner la couenne au rythme d’un mouvement de l’heure, de se préparer joyeusement des mélanomes et autres joyeusetés de la surexposition au soleil, et pardessus le marché s’en félicitent en déclarant ostensiblement (par le truchement d’autocollants fournis par le syndicat d’initiative de dieu seul sait quel patelin paumé :) « Je suis allé au bord de la mer et j’aime ça ». Bordel, mais en quoi est-il si indispensable d’avoir l’air idiot, à moins que ce soit une marque de reconnaissance dans les tribus autochtones. Je devrais me renseigner auprès d’un naturaliste, ça pourrait aider.

Bref, les loisirs nautiques et le camping, vous l’aurez compris, m’indiffèrent et cela non par le manque d’attrait pour la grande bleue souvent noir pétrole mais avant tout à cause de la présence du parasite es touriste, en fait même pas le touriste, mais plutôt le Touriste majuscule, le couillon estivant qui suppose à tort que tout lui est dû et qui semble avoir perdu sa fierté au même moment où il a « oublié » le toutou de la petite dernière sur une aire de repos. Fielleux mes propos ? Assurément, je n’ai pas de considération pour celles et ceux qui se présentent en maîtres alors qu’ils sont des hôtes, ce qui en terme d’éducation représente une sacrée différence non ? Que l’on aspire à un confort chèrement payé je l’admets, que l’on se comporte en sagouin souillant, dévastant et vilipendant le commerçant pas assez empressé, là je dis non.

Est-ce une prise de conscience collective ou bien l’attrait de la nature semble prendre quelque force ? Depuis quelques années le tourisme vert se fait fort d’offrir des paysages « vierges » à des gens déjà plus avertis sur la nature et qui plus est leur permet d’admirer des richesses qui semblaient hier encore des territoires désolés. Messieurs dames, regardez votre France : elle n’est pas faite que de Paris et des plages (ou des stations de ski bétonnées à la va vite dans les années 60/70), elle est aussi collines, campagnes, rivières, falaises, lacs et que sais-je encore. Pourquoi s’intéresser qu’à la rose des Sables d’Olonne alors que l’ancolie de montagne est plus jolie encore ? Bref, l’apparition des causes écologistes a un impact sur le tourisme et pour une fois je remercie les écolos de tous poils de permettre de décharger les plages au profit des sentiers de nos si jolis terroirs.

Tout cela, c’est l’été ? Pas seulement. L’été c’est aussi le honteux marchandage de la vie des animaux de compagnie, le ramassage des dites bêtes dans des refuges puis souvent l’obligation de leur ôter la vie par manque de place. Humains ? On se dit humains ? On n’abandonne pas un animal comme on jette une canette vide, mais ça, c’est du consumérisme d’imbéciles heureux de s’être débarrassé du corniaud encombrant de la petite dernière. Je suis convaincu que c’est le même con qui s’extasie ensuite au zoo en déclarant que le « tigre est magnifique », alors qu’il dénigrera sans vergogne le hérisson, la taupe, le furet ou le chat de gouttière. « Gros con ! » c’est bien le seul épithète encore poli que je trouve à lui jeter au visage.
N’est-ce pas le même qui se défausse de ses parents à l’hôpital quand il estime l’ancêtre trop encombrant ? N’est-ce pas là la même ordure qui dit à son père impotent « tu seras bien ici papa », tout en espérant que la canicule soit au rendez-vous. Fumiers sans respect pour vos géniteurs, en quoi s’occuper d’une personne âgée est dégradant ? Ah, je sais, c’est le temps qui file, l’inquiétude quant à la prise des clés de la location si chèrement acquise pour une semaine de rêve dans le sud… Et ça se demande ensuite pourquoi leur descendance en fait de même. Bel exemple de connerie humaine ? Pas vraiment, je me rassure comme je peux en estimant que le salaud abandonnant ainsi son ascendance aura donc le droit au même sort. L’ingratitude ça se refile de génération en génération apparemment.

Sinon, dites là-haut, il existe une canicule pour les cons ? Ce n’est pas tant que j’aie envie de financer les PFG mais j’estime que ce serait une mesure de salubrité publique.

Pas cette année ?

Dommage !

15 juillet 2008

Feu d’artifice

Cela faisait bien dix ans que je n’avais pas assisté à un feu d’artifice, tant parce que l’ambiance associée à cet évènement me semblait tenir du rassemblement d’imbéciles venant découvrir qu’un produit détonant pouvait léser tant la peau que les tympans. Bien qu’il me fut donné de me raviser, j’errai, tergiversai et me refusai à fêter dignement la prise de la Bastille en me contentant de chips au moment du défile des armes... Bien mal m’en prit je crois. En effet j’ai pu assister au feu d’artifice organisé par la mairie de ma ville et je dois leur concéder que non content d’être particulièrement réussi l’ambiance fut festive et bon enfant. Moi qui m’inquiétais de revivre le pénible souvenir de fête nationale associée à excès d’alcool et bagarres dans les fourrées, je fais à présent mon mea culpa. Maire de Champigny Sur Marne, votre choix fut réussi !

Somme toute, le feu d’artifice rappelle terriblement que la poudre (et donc les armes à feu) peut être utilisée à des fins pacifique et même esthétique. Ignorons d’emblée tout cliché : ce n’est pas la canonnade provoquée par les tirs, pas plus que le son strident des fusées suggérant un tir de barrage qui m’a plu, c’est l’abondance de couleur et la poésie s’en dégageant. Viles mauvaises langues, tout de suite ... Bon bref, oui ce fut superbe, profondément poétique du fait de l’emploi judicieux de musique pour accompagner des « tableaux » visuels et sonores. Mélanger diverses tonalités joyeuses et chatoyantes à des explosions brillantes, c’est une ode à la vie et à l’espoir et non une revendication de l’usage des missiles dans son propre espace aérien. Certes, l’odeur de poudre aiderait quelques narines fragiles à se remémorer Bagdad ou bien Reims sous les bombes américaines, mais qu’importe là c’est une naissance fugace d’une étoile née de la poudre et de l’étincelle de vie.

Comment ça je ne suis pas crédible ? Pourtant je l’affirme, j’ai adoré cette vision légère de l’existence, depuis la naissance symbolisée par de lentes montées lyriques jusqu’à la renaissance explorée à travers de grandes traînées de lumière. En tout cas j’ai interprété la chose de cette manière, d’autres ne faisant que s’extasier à chaque détonation. « Ah ! Oh ! » ... mouais, bon, c’est joli, c’est puissant, mais de là à jouer les imbéciles éberlués à chaque bombe s’élevant dans le ciel il y a des limites. Je crois avoir passé l’âge de m’émerveiller d’un rien, même si de ce point de vue j’aimerais pouvoir redevenir enfant l’espace d’une seconde. Voir le pétillement des yeux d’un gosse émerveillé, l’observer suivre la trajectoire d’une fusée et dire « Bleu, non elle sera rouge ! », c’est si tendre et si candide ! Par contre un adulte sain d’esprit jouer le même cinéma alors que l’on sent bien que c’est par pur besoin d’imiter la meute... pathétique. Mais passons outre, ce serait gâcher mon plaisir.

L’invention des feux d’artifices est antérieure à celle des armes, et n’avait pour seul but que de plaire et d’impressionner la foule. Faire la fête en Asie (en Chine notamment qui est le lieu de création de ces fusées) est aujourd’hui encore totalement associé aux pétards et aux feux d’artifice. Esthétique, bruit pour chasser les mauvais esprits, couleurs variées pour charmer les divinités et s’attirer leurs faveurs, tout un rituel qui a un sens et que nous n’avons guère en tête. On célèbre, envoie des fusées dans les airs pour subjuguer par la démesure plus que par une envie d’être en phase avec la nature. Les écologistes répondront que les explosions font du bruit, que la poudre sent mauvais... mais bon sang c’est aussi un bienfait, une communion sans frontière d’âge ou de religion ! Le 14 Juillet représente à mes yeux la valeur vitale pour une nation : l’unité nationale. Certains parlent de liberté et se trompent, le 14 Juillet 1789 symbolise l’union d’un peuple contre un système royal dépassé par les évènements, une gestion déplorable des ressources et une oppression permanente des pauvres. Quoi qu’on en dise, l’histoire n’a pas donné raison à la révolution (vu le bilan de la terreur sous Robespierre), mais elle aura donné raison à un fait : un peuple, une nation. Le feu d’artifice m’a semblé être cette unité dessinée dans les airs, des couleurs et des fois différentes, mais finalement unies pour un seul et même spectacle : celui de la Vie.

11 juillet 2008

Retour sur soi

Comme une renaissance, un bout de mémoire qui revient à la surface au milieu des méandres de l’esprit, le passé pousse tel un arbre que l’on croyait mort et desséché. J’observais des photos artistiques de véhicules anciens (ce qu’on appelle des laborieux, des utilitaires et des camions en fait) essoufflés et saisis par la rouille un peu partout dans le monde quand soudain je me revis tel que j’étais il y a deux décennies. Quel phénomène étrange que la mémoire ! Tout m’apparût tel que furent ces lieux de mon enfance, avec les odeurs, les saveurs et le toucher si particulier qu’on a quand on découvre tant par malice que par curiosité.

Je revois donc cet immense jardin, ce grand terrain où s’amoncelaient des carcasses de voitures désossées, des épaves de tracteurs à la peinture défraîchie, et ces monceaux de pièces oxydées par les éléments. A chaque vacances j’errais des heures durant dans cette grande carrière de ferrailles en quête d’aventures et d’imagination, me saisissant au hasard d’un volant de bakélite cerné de lambeaux de cuir, amoncelant des compteurs dépareillés pour m’imaginer mécanicien d’un jour, ingénieur réinventant la voiture ou le camion de mes rêves. Juché sur la tôle servant de selle d’un vieux tracteur démarrant à la manivelle, je sentais l’énorme diesel besogneux et gras de milliers d’heures de labeur, j’en savourais tous les parfums et le toucher si particulier de la machine qui a vécue et qui peut presque parler de ses malheurs. Borgne, sans cabine, les manettes et autres tirettes sans manche de plastique, il fut pourtant l’ami et le confident de mes envies d’évasion de gosse fasciné par les mécaniques les plus ordinaires. Je l’avais entendu tousser plus d’une fois son âge avancé dans son échappement vertical couvert d’un brun rouille des plus effrayants et pourtant son claquement de machine à coudre m’enchantait… puis un jour il se tût, la panne achevant sa vie de forçat, le condamnant à périr à petit feu dans ce cimetière des objets usagers. Le volant me semblait immense, mes bras ne pouvaient pas s’ouvrir suffisamment pour que j’en saisisse tout le diamètre et pourtant, que de tours imaginaires j’ai vécu à son volant !


Là, juste à côté, il y avait cette Trabant bleu horizon dont l’intérieur était mité, percé par les dents voraces des rongeurs, et ses capots ouverts montraient que la mécanique s’était envolée pour offrir des organes de secours à une de ses sœurs d’infortune. La Trabant, cette voiture populaire de l’Allemagne de l’est, la « Zweitag » (deux-temps comme son fonctionnement au mélange… de mobylette), celle qui véhicula des générations de prolétaires ignorant les modèles de l’ouest, elle fut aussi mon refuge de jeu quand la pluie se chargeait de me chasser de l’ami tracteur. Dépourvue de direction il était donc facile de faire tourner le volant sans rien commander d’autre que la colonne désassemblée du reste de la mécanique. Dans un dénuement total d’accessoires qui ferait honte à une voiture moderne, je trouvais pourtant mon bonheur dans le basculeur de clignotants ou l’interrupteur des feux, et puis ce compteur me promettant des vitesses somme toute acceptables pour un tel engin ! Quel gosse rêverait de se traîner à cent à l’heure aujourd’hui ? A mes yeux, c’était une grande vitesse, la vitesse du voyage, le mouvement m’offrant mes vacances chez moi, dans la campagne, dans cette casse improvisée chez un voisin.


C’est ici aussi que je pus voir tout un tas de blasons aujourd’hui oubliés de tous ou presque : Zastava, Zaz, Lada, MZ, c’est quoi tout ça pour un gamin ? Ce sont des souvenirs, mes souvenirs de vieilles tôles parfois froissées, souvent rouillées, mais toujours vivantes et mouvantes sous la lueur du soleil d’été. Parfois quand l’orage grondait on pouvait alors écouter le clapotis de l’eau dégoulinant dans l’écheveau de poutres et de plaques pour finir en mares sur la terre battue par les machines et la manutention. Un coup un moteur entrait dans le parc, un autre le quittait pour de meilleurs services, une autre fois une des voitures repartait pour emmener les paysans dans les vignes, rageuse petite mécanique usée mais vaillante, fumant bleu et s’accommodant d’essence de piètre qualité. Et ces odeurs de garage, cet éclairage un peu faible de la grande pièce couverte où la fosse semblait plonger jusqu’aux entrailles de la terre ! Aux murs s’affichaient des cartes routières périmées, des étiquettes de pays récoltées par les amis les voisins et le ferrailleur, et puis là, dans un coin, un autocollant de la Vierge Marie noirci de cambouis sous un crucifix aux côtes foncées par la nicotine. Les pneus s’empilaient à hauteur d’homme, tas de gommes élimées qui savaient toujours trouver preneur parmi les gens désargentés de cette campagne rude et fière. Rien que d’y songer l’huile de vidange me chatouille les narines, la texture de la graisse noire m’agace les doigts et je rêve, oui je rêve du camion aux formes surannées mais à la puissance bien réelle. Ce TAM (marque inconnue en France de camions et de bus construits à Maribor… du temps de la Yougoslavie). Il fallait être chauffeur à cette époque pour savoir ce que labeur veut dire, il fallait savoir tenir le cerceau sombre pour réussir à emmener ces bêtes jusqu’en haut des coteaux sur les routes jamais goudronnées, et puis surtout il fallait avoir l’amour de son métier pour apprécier le bruit lourd et haché de ces moteurs faits pour le travail et non le sport. Non, le passionné de voitures de sport n’aura pas la même compassion que moi pour ces laborieux, non il n’appréciera sûrement pas la magie de ces gros engins qui aujourd’hui encore peuplent mes souvenirs de gosse. Une casse ? Non, une garderie pour moi, un lieu de détente, de poésie pour peu qu’on s’y attarde.


10 juillet 2008

Exprimez vous!

Depuis le temps que je rêve de sortir un titre aussi ronflant!

Alors, le scénario est simple: pour une fois je voudrais avoir vos choix, c'est-à-dire vos favoris dans trois domaines particuliers qui sont le cinéma, la musique et la boisson. Globalement, cela revient donc à lister quelques films cultes (à votre goût), quelques groupes/chanteurs/brailleuses et de quoi vous enivrer. Bon pour la dernière section je vous laisse la possibilité de refuser de mentionner quelque boisson que ce soit, les convictions religieuses/morales pourraient en effet vous pousser à décréter que l'alcool c'est "maaaal".

Donc pour ma part voici quelques films:
- JFK
- Le Parrain
- Les tontons flingueurs
- La chute
... il y en a tant que je me contenterai, pour le moment, de ceux-ci

Question musique?
- Un peu de Led Zeppelin
- Une goutte de bérurier noir
- Ajoutez quelques doses de Kenji Kawai
- Allongez le tout avec des accords de classique
Agitez le tout et servez frais.

En complément, libre à vous d'ajouter quelque chose, mais pour ma part ce sera vodka (sans glace, merci), ou eau de vie faite maison. Je ne rechigne pas à l'idée d'une pression fraîche, à condition que ce soit une Guinness!

A vous... et sachez que vos informations seront utilisées ici pour se faire une idée d'une cinémathèque idéale.

Bonne participation!

09 juillet 2008

Deezer!

Pour une fois qu'une major de la musique devient intelligente et nous offre un produit gratuit, ergonomique et qui plus est totalement légal... Oui! C'est une petite et timide révolution, mais tout de même, Universal qui offre le droit d'écouter en ligne sa gigantesque médiathèque, le tout assorti d'un moteur de recherche et d'une interface agréable, on aurait tort de s'en priver! Je vous présente donc :


Aussi pratique que bien conçu, le site vous permet donc de rechercher par artiste, album et par titre les morceaux que vous désirez écouter. En étant inscrit vous pouvez même vous créer une liste de favoris de manière à les conserver et réécouter votre liste quand vous le désirez! C'est un vrai progrès dans le domaine de la diffusion musicale, et j'espère voir se développer cette solution au-delà d'un seul label.

dernier raffinement et non des moindres: la possibilité de récupérer un morceau (non pour le stocker chez soi) mais pour en offrir l'écoute sur une page internet. Voici un exemple d'un morceau que j'ai envie de partager avec vous ce soir...


Esclavage moderne.

Comme il est facile de taire ce que l’on n’a pas envie de voir ! Aujourd’hui l’esclavage est banni des législations et dans les principes de nos démocraties nous sommes supposés être égaux et libres. Bien sûr, tous nous savons qu’il s’agit là d’utopies bonnes pour bercer l’enfant ou au mieux estampiller des revendications libertaires sur quelques maillots qui deviendront tôt ou tard icônes de modes éphémères, mais l’esclavage lui perdure, continue son œuvre d’avilissement de l’homme et personne ou presque ne semble s’y intéresser, en particulier quand c’est hors du territoire français. C’est sûr, il n’est pas suffisamment inquiétant de voir un pays qui soumet ses enfants au travail forcé dès huit ans, il est autrement plus suspect de devoir payer le juste prix d’une paire de chaussures parce que le salaire des ouvriers est devenu décent.

Somme toute, quand on parle d’esclavage on ne voit plus que les fers, les images et autres peintures remontant au XVIIIème siècle, et personne ne croit plus à la traite des êtres humains. Demandez à n’importe quel passant, il vous affirmera sans frémir que l’esclavage a été aboli et que nul humain ne peut s’accorder le droit de soumettre d’autres humains pour en faire des marchandises. Foutaises ! Ignorance et voile sur les yeux, voilà ce qui fait de ce passant ignare le pire des messagers et le meilleur des alliés pour les esclavagistes modernes. Non en effet on ne déporte plus ouvertement par navire, non effectivement on n’a plus de marché public avec un prix fixé aux enchères, mais la prostitution organisée de filles de l’est, le montage d’ateliers clandestins où les ouvriers travaillent, mangent, dorment, en bref vivent sans jamais sortir pour se payer le droit de rester en France, c’est quoi alors ? Les honnêtes gens sont des aveugles qui se contentent de râler quand cela devient trop visible. C’est sûr, le bruit d’une machine à coudre ça dérange dans la cave quand il est trois heures du matin, par contre le sort de cet esclave moderne produisant les chemises que portent ces honnêtes gens, nul n’en a cure. Pire encore, on ira jusqu’à les conspuer en déclarant qu’ils tuent le travail français. Foutaises ! Mensonge ! Bonne conscience puante ! En se plaignant des prix, en cherchant le moindre coût la société légitime l’emploi de main d’œuvre forcée, en estimant que tout doit être extrêmement abordable nous cautionnons l’esclavage des enfants au Bengladesh.

Aussi dégueulasse que cela puisse paraître nous savons très bien détourner le regard quand cela nous arrange. Un homme qui réduit en esclavage une femme pour qu’elle fasse le trottoir et il sera simplement inculpé pour proxénétisme, un « commerçant au-dessus de tout soupçon » qui fera de ses frères des larbins dans son pressing sera condamné pour avoir prêté assistance à des sans papiers, et au pire s’il y a torture physique (menant à la mort), alors peut-être une enquête sera diligentée, mise sur une pile déjà trop grande pour un seul inspecteur, et se noiera dans les procédures et le temps du fait que « La mort d’un clandestin, bah c’est hélas pas aussi grave que celle d’un bon payeur des impôts ». N’allez pas voir une responsabilité ni une volonté de mal faire de l’inspecteur en question, c’est de plus haut que la consigne est donnée : il ne faut pas agiter le bocal de l’esclavage car il rapporte des milliards à tout le monde, et permet une consommation à vil prix. Le bilan est atroce : usines délocalisées employant des gosses à la pelle, métiers à risque où les esclaves se ruinent la santé pour quelques centimes, production de masse où les mots repos et vacances sont des fantasmes, tout est esclavage dès qu’on y regarde de plus près. Vous n’y croyez pas ? Le recyclage des plastiques est fait par des enfants qui trient les plastiques en les brûlant et en reniflant l’odeur. Pas mal les vapeurs pour leurs poumons fragiles ! Des hommes qui descendent dans des soufrières sans protection, qui ont leurs poumons tapissés par la vapeur jaune et la peau rongée par l’acide sulfurique se créant par mélange de leur sueur avec les poussières, c’est de la science-fiction ? Que dire des ballons de football, des chaussures, des vêtements tous estampillés de grandes marques qui proviennent de pays où le sens du mot liberté est « survivre ».

Je suis révolté par l’attentisme des politiques, par le manque d’honnêteté de ceux-ci quand ils déclarent « la guerre contre l’esclavage » alors qu’ils ouvrent en même temps des marchés publics avec les mêmes pays. Les USA emploient une main d’œuvre esclave de mexicains dans les états du sud, les salariés locaux étant à leur goût trop cher. La France a de véritables négriers qui embauchent temporairement des maghrébins à vil prix pour faire les récoltes, les vendanges ou les moissons. Il est tellement plus simple de les payer au prix du pays d’origine à peine amélioré plutôt qu’aux conditions salariales locales ! Bien sûr tous ne font pas ça, mais il suffit d’un seul toléré pour que ce soit déjà une honte pour tous. Cautionner, ne pas contester ces méthodes c’est donc accepter par déni de prise de position. Que dire des pays africains où les grands pétroliers usent et abusent des ouvriers locaux, des détenus fournis par les « républiques » (bananières) pour défricher les forêts, transporter les équipements au péril de leur vie et souvent sans rémunération. Qui récolte ces bénéfices, qui ramasse l’argent nécessaire pour financer ces hordes d’esclaves ? Les mêmes qui les enferment… donc des esclavagistes digne de la traite des noirs.

J’abordais la question de la traite des blanches : nous savons que cela existe et personne ou presque ne semble s’en offusquer. On ira dire que la prostituée agit par « nécessité » et non par contrainte. Ah, parce que vous êtes convaincus que la gosse de 17 ans qui arrive fraîchement à Paris a envie de faire le tapin ? C’est plutôt la menace qui pèse sur ses parents au pays qui lui fait accepter la situation aussi sordide soit-elle ! Nombre de bourreaux en France sont armés d’un sésame légal, un bout de carton maintenant quelques feuilles imprimées… un passeport diplomatique. Est-ce légitime de laisser ces esclavagistes s’implanter ici, dans le pays qui revendique une éthique et une morale concernant les droits de l’Homme. Encore une fois : Foutaises ! Aucun passeport ne devrait permettre d’agir en toute impunité, de violer des droits fondamentaux, d’autoriser les châtiments corporels ou d’acheter et vendre des êtres humains. Je ne suis pas un humaniste paraît-il. Oui c’est vrai je n’ai pas la fibre de l’humaniste rêveur et utopiste qui croit que la propreté de l’âme suffit à rendre les choses meilleures. Pour le coup, je crois aux vertus du peloton d’exécution pour ce genre de monstres, je crois à l’utilité de la corde pour nous débarrasser de ces oppresseurs et par voie de conséquence terrifier ceux qui oseraient tenter la même chose. Mais là on va venir m’engueuler en disant que la peine de mort est complexe, délicate et j’en passe… Alors, on va tergiverser alors que des mômes feront vos Nike à bas prix ?

Désolé pour les sous-titres en Espagnol, je n'ai pas trouvé la vidéo originale... Mais écoutez les paroles avec attention. (Oui je sais, c'est du rap, ça en gonflera plus d'un, mais là c'est un chanteur que j'apprécie pour sa clairvoyance alors merci de ne pas cracher dans la soupe avant de l'avoir goûtée)


08 juillet 2008

Certains personnages me plaisent malgré tout.

On pourrait me reprocher d’apprécier certains stéréotypes faciles, voire même de revendiquer une certaine tendresse pour des personnages qui sont presque trop beaux pour être vrais. Je l’admets sans difficulté j’éprouve une espèce de passion pour quelques « héros » qui jalonnent mes expériences cinématographiques et pour le coup deux d’entres eux se concentrent sur un seul acteur : Sylvester Stallone. J’entends d’ici les quolibets sur « Sly », roi de la gonflette et aux scénarios décérébrés, maître es navet action sans intérêt. Pourtant, qui pourrait renier une étonnante souplesse concernant John Rambo et Rocky Balboa ? Certes les deux icônes du film musclé ont vu leurs noms souillés par des séquelles aussi mauvaises qu’inutiles, mais finalement en reprenant les fondamentaux de l’un et l’autre de ces anti-héros on se doit d’admettre que tant à la plume que devant et derrière la caméra Stallone s’est fort bien débrouillé. Vous ignoriez que Musclor est l’auteur des deux scenarii ? Voilà qui est fâcheux n’est-ce pas ? Loin d’être un crétin monsieur est une plume semble-t-il adroite et un fin amateur de peinture… Cela remet quelques convictions et clichés au placard apparemment.

Revenons un peu à nos personnages. L’un comme l’autre ce sont des écorchés vifs, des hommes pas spécialement plus intelligents que la moyenne, sans autre éducation que l’expérience et qui affrontent volontairement ou non des situations qui semblent les dépasser. Là où je trouve Rocky magnifique c’est dans la vérité d’un regard simple sur les choses, celui d’un homme qui ne demande qu’à s’en sortir et qui fait autant d’erreurs que de bons choix. Si l’on prend les six films (et oui ! Cinq numéros plus le dernier simplement nommé Rocky Balboa), le spectateur a le droit au commencement, à la souffrance, puis à la consécration, qui précède la déchéance et enfin la vie qui continue malgré tout. Si je me devais de supprimer des épisodes (et c’est même indispensable) on pourrait alors conserver les trois premiers puis le dernier film de sorte à avoir cette découverte d’un Philadelphie sale, ordinaire et fade, voir l’homme qui choisit à tort l’argent et qui finalement perd énormément plus que quelques billets. Le dernier épisode présente en effet un Rocky vieilli, veuf, ruiné (dans le 5 de triste mémoire) et qui a remonté la pente à travers un restaurant sans prétention. La caméra est impitoyable sur les débordements du personnage, elle présente celui qui a vécu, qui admet ses erreurs et qui veut combattre ses démons.

Rocky n’est pas un personnage lisse et parfait, c’est l’exemple type du héros comme je les aime car il donne à réfléchir sur ce qu’il est réellement, son manque d’éducation (sa femme l’aide à apprendre à lire), sa culture de la rue, les petits boulots miteux et le désir de sortir à tout prix de la médiocrité qui est supposée être sa destinée. Ce n’est pas un personnage qui profite d’un miracle, c’est quelqu’un qui se bat pour réussir, qui saigne, souffre et se sacrifie pour aller au-delà des barrières et des embûches. Loin d’être artificiel il donne et perd autant qu’il prend, il pleure et aime sans concession. Oui, Monsieur Balboa est un humain comme j’aimerais qu’il y en ait bien plus en ce bas monde. A l’époque de la sortie de la première mouture nombre de personnes se sont mises à la boxe non pour ressembler à Rocky mais dans l’espoir d’être Rocky, de se sortir de la rue par les poings mais sans cogner le vigile du supermarché du coin. Quel personnage de cinéma peut se vanter d’un tel résultat ? Oui c’est vrai, on peut reprocher à Stallone d’avoir surexploité la licence, d’en avoir fait un personnage de foire, mais au final, je ne garde comme image que deux scènes cultes et essentielles : celle de la montée des marches et ce cri déchirant qui annonce son amour pour son épouse, support et passion qui seront d’indéfectibles personnages dans la série. Quelqu’un d’ordinaire ? Oui, il aime sa femme, aime son gosse, se trompe, fais confiance à un beau frère aussi demeuré que pathétiquement pardonnable… la vie de tous les jours quoi.


Le second personnage de monsieur Stallone est Rambo. Là, ce sont les antimilitaristes convaincus, les crétins n’aimant pas le kaki parce que « ce n’est pas seyant en soirée » qui me font la tronche. A ceux là je réponds sans ambiguïté « Vous n’aimez pas ? Allez voir ailleurs si j’y suis ». Sur les quatre films seuls le premier et le dernier sont à retenir, les deux intermèdes étant des bouffonneries inutiles au personnage. Pour recadrer : l’homme est un vétéran de la guerre du Vietnam, déchiré par ses souvenirs et l’horreur vécue au quotidien, traumatisé par un retour au pays se soldant par le mépris et même la haine de civils ne comprenant par le soldat déchu. Torturé par sa mémoire, devenant quasiment fou en revivant chaque jour les tortures subies en tant que prisonnier de guerre, Rambo se « venge » au prix d’en devenir un ennemi d’état… pour finalement se laisser reprendre, en larmes, cherchant chez un colonel Trautman (son chef et ami de toujours) plus un père qu’un officier.

Là où j’aime Rambo ce n’est pas seulement pour l’action qui est distillée avec talent (dans ces deux opus uniquement) et où celui qui se bat le fait d’abord par désespoir, puis enfin par conviction personnelle. Nombre de personnes critiquent ces aspects alors qu’ils sont justement ceux qu’il faut accepter pour comprendre que Rambo 1 et John Rambo sont des plaidoyers pour l’assistance aux anciens combattants, au respect de ceux ayant défendu une certaine idée de la patrie, puis enfin un plaidoyer contre toutes les guerres. C’est violent, dur, très dur même, et pourtant on se prend à comprendre ce soldat, enfin ancien soldat qui n’est jamais vraiment revenu de la jungle. Chaque geste, chaque regard est à la fois celui d’un professionnel habitué à tuer que celui d’un homme qui s’est perdu dans les méandres d’une folie le dépassant totalement. Rambo, un fou ? Non, un homme ayant perdu toute fois en l’Homme lorsque ses derniers camarades disparurent et que lui revint vivant. Une scène est symptomatique : A la fin du premier opus, Rambo raconte ce qu’il a vu, la mort d’un ami tué par une bombe humaine (un enfant portant une boîte à cirer piégée), et l’on sent cette violence mêlée de désespoir l’étreindre. Il raconte alors, en larmes, qu’il se réveille sans savoir où il est, d’où il vient… syndrome post traumatique connu des médecins et psychiatres militaires.


Sous des dehors de films d’action, les deux personnages mettent en avant bien des facettes peu reluisantes de la société américaine. Rambo décortique la gestion des anciens combattants, la politique de l’autruche concernant ceux-ci, mais également la façon dont la population peut rapidement oublier le sacrifice demandé à leurs troupes qui finalement sont taxées d’être des sauvages. Rambo aborde également le retour à la maison, l’espoir qui tôt ou tard renaît quand on se trouve une cause à défendre, puis aussi le dernier épisode décrit une situation que peu de gens connaissaient jusqu’alors (persécutions des catholiques en Birmanie), ce qui en soi vaut déjà un coup de chapeau à monsieur Stallone.
Rocky lui affiche sans fard la vie des ghettos, la solitude des paumés y errant de petits boulots en situations précaires, la crasse, la pauvreté de quartiers abandonnés de tous, ainsi que la violence ordinaire de gens réduits à vivre de presque rien. Rocky analyse aussi avec une certaine cruauté la déchéance de héros d’un jour, ces vedettes passées à l’anonymat par le truchement de la fin de carrière. De la même manière Rocky décortique crûment le regard d’un fils qui ne se reconnaît en un père charismatique et idolâtré par une génération dont il ne fait pas partie. Quoi de plus dur que le regard d’un fils qui n’aime pas ce qu’était son père ?

Je suis partisan, je sais, ce n’est pas une analyse honnête… mais même les musiques de John Rambo et Rocky Balboa me plaisent car elles bouclent sur des scènes qui font le lien entre le premier et le dernier épisode de chaque série. Et puis reconnaissez que le « Gonna fly now » de Rocky est connu de tous.

Une dernière vidéo qui vaut toutes les autres...


07 juillet 2008

C’est standard ce truc ?

C’est en regardant avec dédain mon communicateur de substitution (comprendre un vieux téléphone portable dont j’ai actuellement l’usage en remplacement de celui que je me suis offert à prix d’or et qui s’est pris de convulsions électroniques… enfin là n’est pas le sujet) qu’il m’est apparu comme évident que le mot standard est une chose des plus incongrues dans notre monde. Passionnés par la « norme », nous recherchons sans cesse quelque chose permettant de dicter des règles de bonne conduite, des technologies permettant, paraît-il, de se défaire des problématiques de compatibilité, tout cela pour en arriver à un constat des plus lamentables : le standard, ce n’est pas la chose qui est commune à tous, mais juste l’adoption par certains d’un moyen de fonctionner en commun qui se fera une joie de ne pas être adaptable au standard autoproclamé du voisin…

Ah, ces appareils électriques que l’on trimballe avec soi pour pêle-mêle recharger son téléphone portable, se sécher les cheveux ou se raser ! N’ont-ils pas un côté frustrant lorsque l’on part à l’étranger et que l’on constate avec horreur qu’au mieux la prise est inadaptée, et au pire la tension est différente ? Nos chers voisins anglo-saxons utilisent des prises à bouts carrés alors que les nôtres sont rondes, et si vous avez le malheur de passer la frontière du pays à la bannière étoilée, préparez vous à un choc des cultures car la tension est de 110 et non 220 (en fait 230 Volts) dans notre cher pays. De là, il existe des adaptateurs, accessoire indispensable du voyageur que, bien entendu, personne n’emmène avec lui par méconnaissance du problème. Avec de la patience et de l’entêtement on finit bien entendu par trouver le petit machin en plastique qui vous permettra de vous refaire la tignasse, ceci bien entendu au détriment de quelques heures de vos si précieuses vacances ! Et puis, pour revenir sur les téléphones portables, quel luxe d’embouts différents, quel florilège de formats propriétaires qui ne sont compatibles avec personne : tentez donc de brancher un téléphone de la marque A sur le chargeur de la marque B, vous m’en direz des nouvelles. Le premier sera bien entendu cylindrique comme un embout de transformateur, le second sera rectangulaire et plat comme une limande. Dans l’esprit on pourrait alors imaginer qu’il s’agit là d’un psycho-test comme on en fait passer aux enfants avec des trous de formes géométriques…

Pour le moment il s’agit d’une anecdote, d’un aspect presque comique du standard proclamé, mais allons plus loin. Qui n’a pas hurlé à la mort en constatant qu’un petit appareil utilise des piles d’un format inconnu au bataillon ? Kodak par exemple (oui c’est une marque, mais elle a réussi à me rendre dingue, donc je la cite !) produisait fut un temps des appareils photos « bas de gamme » appareillé avec un flash simple et alimenté par une pile. Jusque là, tout va bien, mais c’est au moment du remplacement de la pile que les ennuis ont commencés. La dite pile avait une taille d’une hauteur moitié plus petite que celle d’une télécommande par exemple, mais moitié plus grosse en diamètre, ainsi que des caractéristiques très particulières de tension et d’intensité. Pas décontenancé, je me mis alors à arpenter les magasins, boutiques d’électronique et autres spécialistes en photographie… Peine perdue ! Tous furent sidérés par la chose, tous me répondirent « C’est quoi ce truc ? », ce qui m’amena à envisager de me soulager de ma peine par l’usage du maillet sur le dit facétieux appareil photo. Le salut provint d’un divin hasard, un passage chez un horloger pour réparer une montre où je pus enfin acheter l’objet de ma convoitise (après six longs mois de quête tout de même). Standard ? Mon œil oui !

Si seulement le terme standard ne cachait pas aussi des dangers ! On a pu constater que le standard est inhérent tant à une volonté industrielle qu’à une métrologie particulière. Typiquement les anglais usent et abusent d’un système qui n’est pas métrique (merci les pouces !) et dont le sens de rotation des vis est à l’encontre de celui utilisé par chez nous. Maintenant imaginez qu’une vis d’un diamètre donné en millimètres bien franchouillards se retrouve mêlée à celles en pas anglais. L’une et l’autre se ressemblent mais l’écart infime de filetage (taille et pas de la vis) a provoqué des accidents d’avion ! Et oui : on ne monte pas impunément une vis d’une taille (même) très légèrement inférieure dans un logement qui ne lui est pas destiné. Si ça se visse, ça ne veut pas dire que c’est fait pour. Je pense que les survivants du crash sont d’accord avec moi. En étant moins effrayant il fut un temps où les premiers vélos fabriqués en Asie apparurent sur le marché français. Il s’avéra que toute la visserie des dites petites reines était bien entendu en pas anglais, ceci amenant au gag des premières réparations impossibles par déficience des outils ou d’une quelconque visserie de rechange. Les premiers acheteurs furent probablement ravis de s’entendre dire par le vendeur « allez en quincaillerie ou dans un garage spécialisé dans les anglaises, qui sait, avec un peu de chance… ».

Après tout, c’est sûrement le besoin maladif de l’humain de « si c’est simple, c’est que ce n’est pas assez compliqué ! » qui nous amène à de tels résultats ! Notez que le standard très personnel peut aussi révéler des décisions stratégiques et/ou politiques. L’écartement des rails dans les pays européens fut décidé de sorte à ce que deux pays frontaliers ne puissent pas utiliser en commun les réseaux ferroviaires, ceci afin d’éviter tout risque d’invasion. Ainsi l’Espagne et la France ont des écartements différents. De la même manière nombre d’armées adoptèrent des calibres de munitions de sorte à ce que l’ennemi ne puisse pas utiliser tout stock abandonné sur le front. Alors, standard salvateur ? Mouais… alors les militaires sont donc plus malins que le commun des mortels ?

04 juillet 2008

Pas de post ce soir.

Je crois que tout est dit!

03 juillet 2008

Faites de vous une victime sympathique

C’est en flânant sur la toile que j’ai découvert cette page dite « informative » concernant la relance d’une affaire vieille de quasiment huit ans.
L'article sur France soir.fr
Au demeurant, on pourrait résumer la situation par « Un père palestinien voit son fils pris entre deux feux à Gaza, il en meurt, c’est la faute des israéliens », du moins ce fut présenté de cette manière à l’opinion publique internationale. Entre médiatisation d’un drame réel et exploitation de l’image par montage, mon cœur balance tant il est vrai que les deux camps savent faire preuve de talent dans la manipulation de l’information. D’un côté nous avons un peuple expulsé de sa terre qui demande justice, mais qui emploie le terrorisme comme moyen d’expression ultime, de l’autre une nation dont la construction prête déjà le flanc à critique, mais qui pour autant peut tout à fait demander le droit à l’existence. Jonglons un peu avec ces différentes données pour voir un peu ce qui en ressort.

Commençons par l’information la plus basse qui soit dans ce cas : Gaza est un haut lieu des émeutes intercommunautaires, et c’est aujourd’hui encore une zone fortement sensible à la moindre étincelle de violence. Les deux camps connaissent très bien le terrain tout comme le coût humain de s’y engager définitivement. Personne ne pourra en effet oublier le passage de blindés s’attaquant à des jeteurs de pierre, tout comme les clichés de bus de touristes pulvérisés par des kamikazes. Par conséquent, la scène d’un enfant arpentant une zone de guerre (appelons un chat par son nom) n’a hélas rien d’anormal dans cette région du globe. Ce qui pose réellement problème, c’est de savoir si oui ou non la responsabilité de sa mort est à coller sur le dos des israéliens ou bien s’agit-il d’une opération de propagande. Donc l’information initiale incontestable a priori est que l’enfant est décédé par balles, et que le père accuse Israël d’avoir tué son enfant.

Reculons un peu : l’état israélien n’a (apparemment) pas renié une part de responsabilité dans la fusillade mise en cause, et qui plus est la situation diplomatique de l’époque ne leur permettait sûrement pas de revendiquer la mort d’un enfant. D’ailleurs, il est impossible de revendiquer une telle chose, quelque soit la situation où cela arrive. Ce qui est autrement plus problématique c’est que l’affaire (si affaire il y a ce dont je doute), c’est par l’intermédiaire du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) que le « scandale arrive ». Le groupe présente des rushs démontrant que le tout est un montage, des experts en balistique affirment que les blessures ne correspondraient pas aux tirs supposément être du camp israélien et j’en passe. Pour ma part ce qui coince c’est le délai (huit ans !) ainsi que l’acharnement à déterrer de telles choses. Cela ressemble plus à un besoin maladif de décréter que l’ennemi est un menteur plus qu’à une réelle nécessité médiatique. Huit ans après, cela ne changera pas le fait que l’enfant soit mort et que israélien ou pas quelqu’un porte la responsabilité de la mort d’un gosse. Enfin bref, je suis plutôt peu enclin à avaler quoi que ce soit de tel, d’autant plus que l’institution se mêlant de cela est française et non internationale et qui plus est ouvertement religieuse et non pas impartiale. Difficile de demander au CRIF de reconnaître les bévues d’Israël par exemple… De fait j’estime que leur intervention est déplacée (ce n’est pas leur rôle) et d’autre part que ce n’est pas en remuant « la merde » qu’on fait progresser la paix. Merci à ces chers imbéciles qui, une fois de plus mettront de l’huile sur le feu au lieu de tenter d’apaiser le conflit. Et après ça viendra expliquer que seuls les palestiniens sont coupables…

Ce qui me gêne encore plus finalement c’est qu’après tout, si la dite vidéo était réellement un trucage, nul ne prendra le risque d’admettre que le CRIF avait raison, et moi le dernier. L’ingérence d’institutions de ce genre dans des affaires où leurs compétences relèvent plus de l’action partisane que de l’assistance désintéressée fait que je n’ai que peu d’estime pour de tels groupes. Par analogie, on se doit de revenir sur la condamnation de la SNCF comme autorité morale dans les déportations durant la seconde guerre mondiale. SNCF ? Autorité ? L’occupant décidait et je vois mal toute une infrastructure refuser de faire son boulot aussi dégueulasse soit-il. Comme toujours les « juges » (entendre par là ceux qui ont déclenchés ce genre de plainte) sont ceux qui n’y étaient pas pour en comprendre la complexité. Tant par goût de l’équité que par provocation, je crois qu’il serait donc nécessaire de porter plainte contre le CRIF pour « dénigrement des résistants du rail », ces cheminots qui se sont battus contre l’occupation et qui ont payés de leur vie une autre façon de voir la France… mais là je vais à mon tour être taxé d’antisémitisme. Je ne suis pas antisémite, je suis révolté par la bêtise humaine, et faire les poubelles des médias pour en exhumer le corps d’un gosse, ça me laisse perplexe sur la moralité revendiquée d’une structure comme le CRIF.

A quand les manifestations hurlant à tue-tête « Français tous collabos ?»

02 juillet 2008

Armement

Toute la question qui se pose encore et encore concernant la détention des armes est la compétence ainsi que le bon sens de ceux qui veulent en posséder une. Techniquement, rien ne vaudrait un monde dénué d’armes, rien ne saurait être plus rassurant qu’un pays où les armes (notamment les armes à feu) seraient reléguées au rang de reliques d’un passé honteux. Pourtant, on constate une constante augmentation de la demande, ainsi que le maintien de lois qui autorisent jusqu’au port d’arme (USA notamment), alors que nombre de nations se sont lancées, en vain, dans des politiques de suppression de ces objets dangereux. Posons nous quelques questions sur ce que représente ce marché du « flingue » dans nos cités où la guerre n’est qu’une vague image coincée dans un écran réducteur de réalités.

Pourquoi s’armer ? Essentiellement par crainte, la réponse est aussi simple que la question semble l’être, mais peur de quoi après tout ? La ville est-elle donc une jungle où chaque coin de rue s’avère être le lieu d’un potentiel guet-apens ? La sinistrose et l’exagération du mal-être amènent nombre de personnes à croire que toute chose les entourant est une menace au point de les rendre paranoïaques. S’il est une chose qui ne prévient pas, c’est bien la violence. Elle peut apparaître n’importe où, n’importe quand, et la bourgade tranquille perdue dans la lande peut tout aussi bien être le théâtre d’une agression que la cage d’un escalier sombre d’un quartier mal famé. Dans ces conditions et cet aspect de la vie quotidienne où l’on nous abreuve de haine et de violence gratuite, il n’est pas difficile d’imaginer la femme seule, l’artisan fatigué d’être ennuyé par des jeunes turbulents ou bien la grand-mère craintive envisageant l’achat et l’usage préventif d’une arme à feu. Cependant, mettre une arme entre les mains de n’importe qui c’est aussi s’exposer à des bavures dramatiques : la jeune femme mère de famille qui voit son jeune enfant jouer avec le 22, mémé qui laisse à portée de crocs du bichon les munitions, ou bien l’artisan qui oublie bêtement son automatique sous son siège de voiture… ça semble caricatural, mais il y a plus de chance d’avoir un mort par accident que par légitime défense, c’est bien là le problème majeur !

En France, la catégorisation des armes est supposée en interdire (du moins restreindre) la prolifération, ce qui se dément d’une part à cause de la grande disponibilité d’armes en provenance de pays en guerre, d’autre part à cause de l’idée clichée qui suppose qu’une fois armé il est plus facile d’imposer sa volonté ou de générer de la crainte chez l’autre. Dans tous les cas, l’apparition d’armes de guerre (de type fusil d’assaut) dans les rues n’a rien d’étonnant par le phénomène d’escalade : ils ont des matraques, je sors le grenaille ; ils ont des grenailles, je sors le 22 ; ils me menacent au 22, je débarque avec le 38 … et ainsi de suite. Conséquence directe du besoin d’être supérieur, c’est donc tout autant l’interdiction que le sentiment de force qui font que le calibre et la puissance de feu augmente sans arrêt. C’est un désastre en puissance, tout le monde en est conscient, mais comment empêcher l’importation illégale de AK47 quand ceux-ci sont disponibles à moins de 400 euros ?

Si j’aborde la question du danger des armes à feu, c’est aussi en songeant que le Canada est en tête du nombre d’armes par habitant (et non les USA comme beaucoup l’énoncent à tort), mais aussi un des pays où le taux d’accidents par arme à feu est le plus faible. Il vaut toutefois se souvenir que la majorité des dites armes sont de chasse et non de poing, donc des fusils stockés correctement et entretenus avec soin. On est donc loin des rues sombres et glauques de L.A ou de Paris… Bref, c’est aussi une question d’éducation de toutes les générations, car si les américains estiment de par la constitution qu’être armé est un droit, j’estime qu’il me paraît aujourd’hui incongru d’avoir un pistolet dans la boîte à gant de ma voiture. Le Far west n’est plus qu’une image d’Epinal qu’on distille dans de vieux westerns aux couleurs passées, et c’est la violence qui a pris le pas sur le besoin physique de protection.

Dernier point, c’est concernant le drame de Carcassonne. Quoi qu’il puisse être dit sur les faits, ce qui me pose le plus grand problème c’est que le tireur est un professionnel vivant au contact des armes depuis des années. Ne pas différencier une munition à blanc et une munition de guerre me semble inacceptable de sa part, quant bien même l’on pourrait prétendre à l’erreur humaine. Je ne le chargerai pas plus que cela (en l’insultant ou en fustigeant l’armée comme beaucoup se sont déjà donnée la peine de le faire…), vivre la culpabilité qui va peser sur ses épaules me semble bien assez dur à supporter comme ça. Espérons que tous vont survivre à ce drame et ce sans séquelle, histoire qu’il puisse, un jour, pouvoir dormir à nouveau à peu près tranquillement, et que surtout cela n’arrive plus jamais.

01 juillet 2008

Tremblez !

Dit-il en brandissant sa pancarte arborant un slogan parlant de fin du monde, de cataclysme et de destruction de Sodome et Gomorrhe… Ah les prédicateurs de tous poils, ils sont comme les puces sur le dos d’un chien car plus on fait tout pour s’en débarrasser plus il y a de chances d’en trouver en quantité. Depuis l’antiquité ce rôle d’inquiet menaçant est toujours apparu comme nécessaire aux civilisations, pour finir aujourd’hui en rôle de l’idiot du village qui braille en vain ses menaces sur la société en décomposition. C’est une constante chez les énervés du prêche : la civilisation dans laquelle il vit est systématiquement corrompue, toujours source de mal-être social et pardessus le marché pervertie par tout un tas de facteurs incontrôlables comme le sexe, l’argent et la drogue. Pour ma part ces gens là m’amusent car ils ont le don non d’alerter sur de grandes vérités mais au contraire de décrédibiliser tous les combats menés contre les déviances du monde où ils vivent.

Comme par nature les hommes sont superstitieux, on peut se rappeler de ce « couturier » devin (non je ne me suis pas trompé de mot à mettre entres les guillemets…) qui a craint la fin du monde pour l’an 2000. Vision d’horreur : la chute de la station MIR ou bien un bombardement de météorites (je ne sais plus vraiment), mais en tout cas une triste fin violente pour l’humanité. Dommage mon grand, tu nous auras bien fait marrer le jour de l’éclipse totale supposée être l’annonce du déluge final, de l’anéantissement de l’être humain par des forces obscures. Pour ceux qui s’en souviennent, il fut tout de même interviewé sur nombre de plateaux de télévision, exhibé en une des journaux à fort tirage et même cité à des milliers de reprises dans tous les organes d’informations possible en France. Risible ? Inquiétant plutôt tant l’impact médiatique fut grand. Mine de rien, ce fut l’année Paco Rabanne et sa connerie et non pas l’année de l’éclipse totale, ou bien l’année de l’an 2000. Comme quoi, il nous aura fait rire mais il aura eu son moment de gloire moins éphémère qu’il n’y paraît de prime abord.

Remontons un peu plus loin dans le temps. Aujourd’hui que risque vraiment un oiseau de mauvais augure ? Au pire l’internement et l’injection de médicaments à fortes doses, mais sûrement pas le bûcher ou bien la torture. Nous sommes devenus des êtres civilisés qui ne pratiquent plus la question avec des tenailles, nous le faisons par l’usage de stupéfiants redoutables. Dans ces conditions, rien d’étonnant à croiser un type se prenant pour le messager d’un dieu quelconque derrière les murs d’une institution psychiatrique. Dommage tout de même, la torture en place publique avait quand même pour avantage d’être ludique, d’enseigner l’anatomie aux enfants et même, suprême luxe, d’offrir un divertissement efficace à la foule illettrée. Aujourd’hui on remplace cela par le football… quel gâchis ! Je m’égare… donc… Ah oui je disais donc que nous sommes autrement plus tolérant envers les messies en goguette car finalement nous ne les écoutons plus autrement que d’une oreille amusée et dédaigneuse. C’est probablement ça, la force des médias modernes : enterrer des « fous » pour en montrer d’autres plus présentables. C’est vrai qu’un Saddam en uniforme fait plus crédible qu’un type en pagne vociférant contre les USA… sur les trottoirs des champs Elysée. Question de standing.

Pourtant, ma plus grande déception est que finalement ces pauvres bougres transportent dans leurs imprécations des choses authentiques, souvent une véritable volonté d’alerter l’opinion à propos de phénomènes de société menant à l’autodestruction. A l’instar d’une Rome se décomposant à grande vitesse pour finir par voler en éclats, le monde actuel arrive à une société basée sur le loisir et non plus sur la production. Conquérir, oui mais conquérir quoi ? A force de saturer l’économie et les marchés potentiels nous en sommes donc plus à envisager une croissance mais plutôt à comment faire pour éliminer des marchés fiables pour les faire ensuite renaître (concept de la guerre écrémant les populations, détruisant les moyens de production et paradoxalement relançant les industries et le commerce). Au fond, le loisir c’est dans énormément de cas non pas s’amuser mais au contraire tester ses propres limites morales. Les romains testèrent toutes les « déviances » possibles, tous les abus alimentaires, physiques et visuels possibles en leur temps, tout cela pour se rassurer de leur propre grandeur. Les messies critiquant l’abus d’alcool, de stupéfiants, le pourrissement des relations humaines par la finance, ont-ils fondamentalement si tort que ça ? Je ne sais quoi en penser tant il est vrai que l’Homme s’évertue à tester ses bornes et à les outrepasser sans s’en rendre compte.

Alors, le messager de l’apocalypse, un symptôme d’une société qui va mal ? Peut-être pas tant que ça, il est surtout l’héritier d’une étiquette qu’il s’évertue à trimballer comme un fardeau et à l’afficher à la face du monde qui, bien entendu, s’en moquera ou la fustigera avec force. On n’aime pas qu’on nous mette nos vérités sous le nez, d’autant moins quand il s’agit de nos vices. Ceci dit, je me ferais bien une petite balade avec un panneau mentionnant en grosses capitales d’imprimerie « Tas d’idiots, nous sommes tous condamnés ! » d’un côté, et de l’autre « Bah oui, nous sommes tous mortels ! »…

Mais de là à croire que les gens ont de l’humour…