30 janvier 2009

un peu de multimédia

A écouter... Personnellement j'adore.




29 janvier 2009

Révélateur

Il me paraît délicat de croire que l’on puisse avoir un scope suffisamment précis de l’état du monde sans pour autant en occulter d’autres. En effet, rares sont les analyses suffisamment pertinentes sur les interconnexions entre les états et les politiques choisies, et de plus la plupart se contentent d’imprimer une étiquette de « c’est un fait indiscutable » sur des causes pour en déduire des conséquences. Par exemple, on déclare comme une évidence le « terrorisme international » et donc l’on s’en sert comme prétexte pour la guerre, la répression ou plus simplement l’expulsion de populations immigrées.

Alors, qu’est-ce qu’il faut prendre comme révélateur d’une société ? Excluons immédiatement le quidam, ce piéton croisé dans la rue qui a la fâcheuse tendance (en France du moins) à toujours se plaindre et à chercher des boucs émissaires. Les politiques alors ? Pas du tout, ils sont les témoins de notre temps mais restent aussi des partis pris forcément pour ou contre quelque chose. On ne verra que très difficilement un élu aller dénigrer son propre parti en place, et encore moins identifier avec courage ce qu’il faut changer dans la société qu’il a en charge. C’est ainsi : tant les électeurs que les élus ne sont pas le reflet de la société où nous vivons. Alors qui, ou quoi ?

Le matérialisme forcené de notre société de consommation aurait pu à lui seul être une marque intéressante à suivre, mais cela se heurte à deux phénomènes volatiles : l’économie qui, par essence fluctue et influe sur les produits manufacturés, et surtout la mode qui crée et défait les réputations encore plus vite que les faillites. Dans ces conditions, ce n’est pas le bien matériel qui définit notre société, c’est notre société qui définit par sa propre existence le besoin de matériel. Résultat des courses ? Le consumériste électeur, le produit qu’il achète, celui qui les vend tout comme celui qui a été élu par ces deux populations ne sont pas des stigmates de notre monde, tout au plus sont-ils symboliquement présents de temps en temps, comme des marques d’une époque donnée que l’on voudrait soit pérenne soit révolue. Prenons un exemple : Steve Jobs (PDG de Apple) est une sorte de messie technologique derrière lequel bien des gens se rangent pour ses idées supposées prophétiques (du moins du côté des nouvelles technologies). Symbole d’une société, maître à penser avec un slogan « Pensez différemment », Jobs représente donc non pas un profil de notre société, mais juste une de ses icônes.

De ce fait, nous avons exclus les électeurs, les élus, les grands patrons, les rayonnages des magasins... que reste-t-il ? Je crois que paradoxalement ce sont les enfants qui sont le reflet le plus proche de l’instantané, de la révélation du moment présent. L’enfant est à la fois la projection des désirs des parents (éducation), le souhait d’un monde meilleur pour lui (consommation frénétique pour le bambin), ainsi que le symbole fort des mutations sociales (famille monoparentale, adoption, métissage, parents homosexuels...). De fait, si l’on prend un enfant au hasard dans une classe de primaire, on pourra globalement constater que :
  • Il sera vêtu selon des codes convenus,
  • Il portera des marques à la mode du moment,
  • Il aura le vocabulaire en vigueur dans son entourage,
  • Il utilisera les dernières technologies en vigueur sans la moindre hésitation,
  • Il sera un connaisseur avisé de la programmation télévisuelle,
  • Il pourra identifier sans difficulté les dernières voitures,
  • Il retiendra peut-être même (si ses parents sont intéressés par la politique) quelques noms d’élus en exercice,
  • Il aura un teint métissé (potentiellement en tout cas),
  • Il ne se formalisera pas pour le métissage de ses camarades, ni même pour les autres religions (si tant est qu’il en ait une),

En bref, l’enfant est donc la véritable image de notre quotidien : son visage est le présent, ce qu’il sera est son avenir, et nous ne sommes plus que son passé quelque part. A lui ensuite de perpétuer le cycle en devenant lui-même parent, et donc à son tour de restituer ses envies inassouvies, d’infléchir la trajectoire sociale qu’il vit en offrant d’autres chances à sa descendance. Prenons un cas concret complémentaire pour expliciter le propos : on constate une plus forte proportion d’enfants arrivant à suivre des études relativement hautes. Pourquoi ? Par choix ? Non, parce que tout simplement les parents qui n’avaient pas eu la chance d’y parvenir (finance, immigration...) se chargent de leur ouvrir cette porte de sortie. En conséquence, l’enfant est bien le reflet tant de notre monde que de ce qu’on aurait voulu qu’il soit pour nous.

28 janvier 2009

500!!!

Le film disait 300...

MOI JE DIS 500!!! 500 messages! c'est officiel: je suis un grand malade!

Fêtons ça en choeur avec une bonne tranche de rigolade offerte par Monsieur Michel Courtemanche.




Protéiforme

La mutation perpétuelle des sociétés a une conséquence fort surprenante et particulièrement difficile à tracer au quotidien : les gens changent très vite d’opinion. Quoi qu’on en dise, quoi qu’on en pense, tôt ou tard les opinions varient et s’étiolent. D’une certaine manière ce qu’on pouvait penser hier devient aujourd’hui ridicule et continuer à soutenir une ligne de conduite peut être assimilé au mieux de la nostalgie, au pire à du passéisme malsain. Pourtant, quelle est la véritable problématique dans ce phénomène ? Evoluer n’est ce pas là changer, s’améliorer, réviser ce que l’on pensait être un fondamental immuable ?

Dans un premier temps on pourrait donc élégamment croire que c’est en bien que les mentalités progressent, mais hélas on ne peut que renier ce principe. Il est de notoriété publique que chaque crise a pour conséquence de provoquer le plébiscite des extrêmes, le retour à un nationalisme teinté de fascisme, et que pardessus le marché les institutions sont systématiquement battues en brèche. N’oublions pas l’histoire : toutes les dictatures se sont instaurées suite à des crises majeures, tous les despotes profitent de l’effondrement de la nation pour soi-disant « la rebâtir en mieux ». Certes, ce n’est pas l’immobilisme et le renoncement qui saurait être bénéfique, mais je rappelle toutefois que tous les messies ne sont pas bons à suivre.
Ces dernières années furent par exemple notablement pénibles pour l’extrême droite : économie stable, capacité de production et d’emploi crédibles, financement international en pleine embellie, bref de quoi rassurer les petits épargnants et donc leur offrir un répit dans la rhétorique frontiste. Hélas, dès que le mouvement d’écroulement de l’économie mondiale s’est engagé il est notable de constater que les médias virent réapparaître les « parasites du PAF » : Jean Marie Le Pen réapparaissant comme par enchantement pour dénigrer le gouvernement, le clownesque et déprimant Dieudonné rebondissant, une fois de plus, sur des propos aussi déplacés qu’ineptes, bref un retour aux vieilles mauvaises habitudes. Alors ? Pour une opinion publique supposée progressiste nous sommes encore capables de faire revivre des fantômes malsains.

Là où tout cela devient encore plus dramatique c’est que plus la crise est grave, moins l’on est tatillon avec les libertés fondamentales. Censure, réduction des droits de la presse (en leur sabordant discrètement leur financement), augmentation du nombre d’agents de contrôle, retour à une phase de propagande menée tambour battant, tout est fait pour autant rassurer le quidam concernant son portefeuille que pour sa propre sécurité. Qu’on se le dise : cette méthodologie n’est pas l’apanage de notre président, cela fut tout aussi bien utilisé par les présidents de la pseudo gauche que de la diverse droite. Ouvrons les yeux : la méthode sécuritaire est redoutable pour enclencher un régime d’acceptation tacite, et il n’est que probable que les gouvernements dans le monde reviennent sur cette façon de faire, du moins pas à un horizon de cinq ans. On clame que Obama est un réformateur... Hélas il sera comme tous les chefs d’états : prisonnier d’un système complexe et opaque, incompétent pour traiter tous les problèmes, et il servira d’alibi aux oligarques si les réformes échouent. Au mieux, si la crise s’amenuise suffisamment pour rassurer les riches, ces mêmes dictateurs en col blanc viendront se vanter d’avoir soutenu le candidat tout au long de sa campagne. Simple, peu coûteux en regard des avantages financiers, et au final redoutable en terme de levier politique.

Les seules évolutions du discours sont plus insidieuses, curieusement plus discrètes et pourtant tout aussi majeures. Que le sujet soit social (avortement, pilule...), économique (aide aux entreprises, participation de l’état dans les grandes sociétés...) ou juridique (changement du statut du père, multiplication des divorces, abolition de la peine capitale...), les idées neuves deviennent des idées normales quand elles prennent leur temps pour être dans les mœurs. On n’impose pas réellement le changement, on doit l’injecter et attendre patiemment que le virus « idée neuve » se mêle, prolifère, puis finalement vienne à bout des dernières résistances. Le mariage mixte par exemple était encore il y a peu très mal perçu : aujourd’hui le métissage semble tout à fait commun et même souhaitable. Qu’est-ce qui a fait que cela s’est mué en une normalité jadis classée comme une tare ? Tout simplement la multiplication de ces couples mixtes, les naissances métisses, ainsi qu’une visibilité de plus en plus forte des minorités supposées dans les médias. Nous avons enfin des présentateurs qui ne sont pas blonds aux yeux bleus, nous avons enfin des présentatrices à la peau foncée, et enfin nous pouvons dire sans honte que la France progresse contre le racisme. Hélas, le racisme, l’intolérance, la xénophobie sont des refuges pratiques car ils empêchent l’inconnu, ils détruisent le changement plus violemment encore que n’importe quelle répression d’état. Rappelez vous ceci : le changement, c’est par une attitude individuelle qu’il devient une normalité générale ! De fait : agissez, changez les mentalités en faisant en sorte de redonner du pouvoir à votre voix dans les urnes, ne négligez plus de partager vos connaissances, et soyez prudents quand on vous dit que la révolution fera tout. La révolution, c’est le train qui vient heurter le mur des dictateurs, mais c’est souvent celui qui transporte son remplaçant... en pire bien souvent.

27 janvier 2009

Extra terrestre en vue !

Ah, le vieux fantasme humain de croire que le ciel n’est pas inhabité et qu’une ou plusieurs intelligences extraterrestres nous surveillent. Depuis des décennies tant le cinéma que la paranoïa ambiante maintiennent le doute sur ce que les anglophones appellent UFO et les français OVNIS. Qui sont-ils ? Nous observent-ils ? Automatiquement la réaction populaire mène au sempiternel « Les gouvernements nous mentent ! ». Oh, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, mais de là à affirmer que les nations taisent l’existence de peuples autres que humains, je suis franchement perplexes... mais laissons une chance à la question en nous interrogeant d’une part sur ce que nous savons, et d’autre part sur ce que nous avons constatés jusqu’à présent.

Contentons nous pour le moment de quelques réflexions d’ordre générales. Pour commencer : Si un peuple très avancé arrivait sur notre bonne vieille terre, que penserait-il de nous ? Par défaut le peuple extraterrestre est nécessairement très avancé techniquement pour voyager dans l’espace (chose dont nous sommes pour le moment incapables puisque l’on ne réitère même pas l’exploit des missions Apollo à destination de la lune), et qui plus est capable de gérer des données qui nous posent problème comme l’énergie nécessaire à ce voyage, ainsi que l’alimentation de l’équipage. On pourrait défendre une théorie de l’explorateur automatisé... mais cela sous-entendrait forcément une intelligence artificielle de très haute volée pour être capable de prendre contact, analyser le niveau d’avancement technologique de la nouvelle race rencontrée, et enfin de savoir prendre des mesures en cas de réaction hostile. Il est donc vital de se mettre en position d’infériorité intellectuelle et scientifique et d’admettre la supériorité de l’arrivant. Maintenant, réfléchissons sur les conséquences de cette avance : en dehors d’une nécessité géologique ou scientifique d’étude, à quoi servirions nous à des nouveaux venus qui, en comparaison nous dominent autant que nous dominerions l’homme de Neandertal ? A pas grand-chose, tout au plus à faire des sujets d’expérimentations diverses et variées. Et puis, quelle menace serions nous en cas d’attaque ? Négligeable, ridicule, pathétique même !
Partons du second postulat qui prétend que nos chers visiteurs ne seront pas hostiles et très heureux de partager leur savoir. Nous avons appris à nos dépends que donner la science aux peuples peu développés sans prendre de précaution mène systématiquement au désastre. C’est par exemple le cas avec les habitants de la forêt amazonienne totalement corrompus et déphasés par l’apparition de la technologie dans leur mode de vie. Si nous comprenons ce problème, pourquoi exclure que l’extraterrestre n’en tirera pas les mêmes conclusions ? De ce fait tout au plus nous serons des vassaux qui se verront assistés pour peu à peu assimiler les avancées du peuple arrivant ... et probablement par devers notre volonté d’indépendance.

Jusque là je n’ai pas fait preuve d’une grande charité avec les ufologues (fanatiques des ovnis). J’ai volontairement exclu la science du débat car nos connaissances ne sont pas adaptées. Il faut impérativement penser à cet adage : « Tout ce qui est impossible aujourd’hui sera banal demain ». Téléphonie mobile, vol supersonique, polymères plastiques et j’en passes, toutes ces découvertes et inventions étaient encore inenvisageables il y a de cela un tout petit siècle. De fait, je ne saurais prédire de quoi nous serons capables dans cent ans, et encore moins si ce n’est pas nous qui deviendrons alors les « extraterrestres » pour un autre monde. Ufologues, je vous concède également que certains évènements terrestres laissent perplexes : vidéos non truquées plus qu’étranges, apparitions « spontanées » d’avancées techniques majeures, méthodes suspectes des différents états dans le domaine de la communication... Bref le doute pourrait être presque permis ! Je reste quand même et malgré tout prudent : c’est plus que difficile d’accuser de mensonge qui que ce soit sans preuve tangible. Je rappelle également qu’à force de crier au loup, le jour où celui-ci attaque personne ne vous croit. J’ai bien de la peine à croire que les ovnis arriveraient de manière pacifique, et encore moins à avaler que les dits arrivants seront d’apparence humaine.
A ce sujet, les scientifiques de nombres de pays se sont posés des questions sur l’apparence des extraterrestres et tout a été envisagé : grands, petits, d’apparence proches de certains animaux connus, de formes biscornues et même d’absence d’apparence précise (vie gazeuse ?). Tous se fourvoient ils ? Pour ma part je ne crois pas trop à ces projections vu que notre monde arrive encore à nous étonner et à prendre ces théories en défaut : fond des océans à très hautes pressions, vies adaptées à l’environnement. Quoi qu’il en soit réellement, les monstres du cinéma restent encore une référence difficile à déboulonner car, au moins, ils mettent une étiquette aisée à retenir sur l’image que trop floue (et potentiellement fausse) de ce que sont les visiteurs de l’espace.

A terme si l’on découvrait que nos états mentent depuis des décennies, que se passerait-il ? Des révoltes je suppose, des manifestations, un désaveu de la classe dirigeante. L’arrivée d’un peuple très avancé pourrait alors paradoxalement nous conduire à la ruine et même à un retour à l’âge de pierre. Reste à voir si finalement nos gouvernements ne sont pas tout aussi impuissants que nous le sommes face à l’inconnu.

Un site sur le sujet (à prendre avec des pincettes!)

26 janvier 2009

L’enfer est fait de quatre murs.

En général l’être humain a une attitude sédentaire, c'est-à-dire qu’à l’opposé du gastéropode comme l’escargot il ne se déplace pas avec sa maison, il la plante à un endroit donné et a pour l’habitude de ne pas trop en changer. L’homme n’est donc pas un bernard-l’ermite qui révise son habitat à son gré en abandonnant sa coquille, et je dirais même qu’il est plus tributaire de ses murs que le contraire. L’avantage de l’immobilier c’est justement sa relative immobilité (sauf à Kobe, Hiroshima ou bien Los Angeles), et c’est à mettre en regard avec notre frénétique besoin de mouvement. La fourmi qui se trouve de l’utilité à rester cloîtrée chez elle ? Etrange non ?

De fait, nous arborons une fierté monstrueuse à détenir du bâtiment, à connaître sa surface habitable et même, suprême orgueil, a en avoir agencé chaque petit recoin selon ses fantasmes de décorateur en herbe. Mais c’est par là que commencent généralement les ennuis : en partant du postulat que la maladresse augmente de manière énormément face à l’incompétence, on ne peut donc que décréter que : « Tout incompétent verra le nombre de dégâts infligés à son logement augmenter en fonction de son niveau de compétence réelle ». C’est un fait : le type qui se croit capable d’aborder des sujets pointus fera énormément plus de boulettes qu’il n’en aurait fait sur un domaine peu sensible. Vous en doutez ? Tenez quelques exemples : un peintre débutant aura généralement pour principale maladresse de renverser de la peinture, ou plus classiquement de mal peindre les surfaces qu’il désirait voir parfaites. De là, peu de risques d’amener à un danger immédiat pour le résident… Mais alors, vu que ce niveau de compétence est faible, quel à désastre doit-on s’attendre quand le même incompétent tente de bidouiller sa chaudière à gaz ? Les pompiers ont probablement de bonnes statistiques sur le sujet, tout comme les hôpitaux traitant les grands brûlés.

Oh, parfois l’on n’est pas forcément mauvais, c’est juste que la situation dépasse, et de loin, ce qui était prévu. De prime abord couper le courant et changer une bête prise de courant semble potentiellement simple et sans danger, mais nul n’est à l’abri de la règle élémentaire du bricolage domestique : « Tout incompétent un tant soit peu crétin fera en sorte que toute chose simple et sûre devienne complexe et nécessairement dangereuse ». En gros, au moment où le tournevis vient en contact avec la dite alimentation l’électricien découvre avec horreur que « électricité = danger ». Les exemples ne manquent pas : l’étagère fixée dieu seul sait comment et qui s’effondre qu’au moment le plus inattendu, la plomberie raccordée au scotch, le miroir collé à la fameuse Patafix et j’en passe. Bien entendu nombre de professionnels taisent ces expériences ou alors au pire en parlent avec l’humour bien connu des gens du métier… Mais de là, ce n’est pas que les prédécesseurs qui agissent contre vous, eux aussi sont capables d’en faire autant tant par besoin d’économie que par fainéantise crasse.

Mais il arrive surtout que le sort s’acharne contre vous. La bâtisse de vos rêves, ce bel appartement qui présente si bien et aux avantages si nombreux, n’est-il pas le repère de malfaçons tellement nombreuses qu’elles en deviennent des plaies pires que celles qui se sont abattues sur l’Egypte des pharaons ? Notez que, lorsqu’on rencontre ce genre de choses la maison en question a un sens de l’humour très particulier. C’est à croire que le lieu est hanté tant les situations sont improbables. J’ai en mémoire quelques évènements qui tiennent plus du burlesque que du crédible. Imaginez donc une fuite, mais la belle fuite d’eau où une soudure décrète qu’elle a fait son temps. Là, bête et discipliné vous décidez de couper court en fermant la vanne d’arrêt mais qui, comble de drôlerie au trentième degré s’avère inopérante. Usure ? Mauvaise qualité ? Qu’importe la raison vous vous retrouvez donc à découvrir qu’une maison peut facilement devenir une pataugeoire. Enervant, d’autant plus agaçant quand on ignore comment remédier au problème. Allez, pour la bonne bouche un autre exemple qui semble-t-il a traumatisé plus d’une génération de bricoleur. On appelle cela poliment le coup de la cloison. Je m’explique : c’est une vraie loi de Murphy elle toute seule ! « Toute cloison dans laquelle vous voudrez percer un trou pour quelque raison que ce soit sera faite en plâtre et verra son autre face s’effondrer sans que vous vous en rendiez compte ». Cela semble idiot, mais le plâtre aime à s’effriter et se briser au fur et à mesure où le foret le perce. Alors, d’un simple trou trop petit pour y passer un doigt immanquablement vous vous retrouvez avec une ouverture apte à laisser passer votre poing sur l’autre face de la cloison. Tant que c’est chez vous, tout va bien, par contre si le mur en question donne sur le logement du voisin…

Comme quoi, bricoler peut être une véritable partie de plaisir !

Pour finir voici quelques vidéos d’un vieux film de Tom Hanks nommé en français « Une baraque à tout casser ».



23 janvier 2009

L’éveil

Si l’on ouvre les yeux sur le destin, bien souvent c’est sur le néant qu’on pose son regard. On se demande si l’on a fait les bons choix, si l’on a suivi le bon messie et surtout si l’on n’a pas sa part de responsabilité dans le naufrage général. Assis entre la vie et la mort on soupire, on hésite à reconnaître ses erreurs et, tant par lâcheté que par désespoir on se déleste du drame sur un autre responsable. Honteux, effrayés par l’avenir, chacun hésite et n’ose plus avancer en craignant les représailles de ceux qui ont soufferts par notre faute.

Ainsi, à l’aube d’un jour sombre où un empire s’écroule sous les coups de bélier d’un ennemi croyant se battre pour une juste cause, le soldat s’assied, attend et parfois même prie pour son salut. Doit-on faire payer le prix du sang à ces gens qui ne savent plus ni ce qu’ils sont ni ce qu’ils croient ? Les savoir errer dans le doute et le drame d’assumer leurs responsabilités n’est pas suffisant ? A chaque fin de conflit il y a ceux qui pensent avoir vaincus, ceux qui ont choisi de baisser pavillon, et ceux enfin qui, placés entre les belligérants, tentent de panser leurs plaies. A-t-on seulement conscience de cette infinie détresse quand on passe à côté d’eux, juché sur un char, à pieds avec son bataillon, ou simplement en les survolant de très loin ? L’homme est de ces animaux qui ignorent le pardon tout en prétendant être capable de savoir le faire.

L’éveil, la sortie de la lourde torpeur du sommeil qui leur aura tant manqué, cette sensation affreuse de fatigue qui ne disparaît pas, et cette poussière qui a envahi la peau et les cœurs. De partout affluent les réfugiés, les gens devenus rats dans les ruines, les enfants adultes qui ont le regard brisé et vide. Pourquoi se lever ? Pourquoi marcher et aller quémander un peu d’eau ? La soif et la faim tiraillent, les mères ne peuvent plus allaiter et les corps s’amoncellent. On creuse des fosses, on enterre à la va-vite en déclamant quelques vers, puis une croix de bois est plantée. Les larmes n’existent plus, elles sont sèches, le cœur devient aride car la seule priorité est de survivre, vivre malgré tout, défier la mort qui est aussi présente que pendant les combats. Les canons sont silencieux pourtant la faucheuse fait encore sa récolte.

On s’assoupit enfin, les refuges s’encombrent vite et le froid, mordant, cruel, implacable terrasse les plus faibles. Sans rêve, chacun se noie dans un océan noir. Les paupières closes certains hurlent leurs frayeurs et les autres acceptent, las, usés par tant de peines accumulées en si peu de temps. Où sont les parcs ? Où sont les avenues clinquantes et un peu artificielles ? Pourtant certains continuent à sourire, ils espèrent, eux ils maintiennent un semblant d’envie d’exister. Aucune menace n’a su les briser, ils s’éveillent avec le défi qui les taraude, celui d’offrir une perspective à tous ceux qui flanchent, de bâtir un nouveau monde sur les ruines de celui qui vient de disparaître. A ceux là on devrait donner une médaille, les aider, leur tendre la main… Pourtant c’est souvent un labeur solitaire où la passion pour les autres est rarement récompensée.

La haine n’est plus, même l’ennemi d’hier offre ses rations et tend une cigarette à ceux qui la demandent. Fraternité ? Chaleur humaine ? Quelle importance ? Ce qui compte c’est que c’est l’espoir et le pardon qui tentent désespérément d’émerger du néant, qui luttent contre l’oubli et la colère. La vengeance est souvent dans le cœur mais il arrive parfois que ce désir brûlant disparaisse au profit d’une envie plus impérieuse encore : la rédemption. L’éveil à la Vie est un choc terrible, c’est une sensation de désintégration de soi pour le voir renaître plus beau encore, plus virulent, aussi bruyant que le cri d’un nourrisson et aussi violent que l’orage arrosant la forêt. Il pleut dans les âmes, mais le soleil perce déjà à travers l’obscurité des nuages. Donnez nous l’envie d’être meilleurs dira celui qui prie pour son salut et celui des autres. Je dis « Donnez moi la force d’être meilleur pour que les autres prennent exemple sur moi ».

22 janvier 2009

Et un dernier (pour le moment)

allez dis moi ce soir ce que tu aimes,
Dis moi quels sont les gestes qui te plaisent.
Allez dis moi ce soir si je suis blême,
Ou bien mets toi un peu plus à l'aise.

Allez ce soir, enlace moi de tes mots délicats,
De tes envies folles et fleuries d'aimer.
Allez ce soir dis moi à l'oreille comme un chat,
Qui ronronnerait de plaisir de se caliner.

Allez laisse toi faire, on se balance tendrement,
Comme deux amoureux transis mais heureux.
Allez emmène nous derrière le firmament,
Là où nous seuls connaissons les lieux.

Allez dis moi encore et encore je t'aime,
Car je pourrais te répondre à mon tour "moi aussi"
Allez serrons nous l'un contre l'autre cette nuit,
Je te désire encore et encore même si,
La nuit te volera à mes bras qui t'aiment pour la vie.

poésie (bis)

Cela faisait longtemps que je n'avais pas relu mes poèmes. En voici un second pour vous faire (j'espère) plaisir.

J'entends quelques notes sur un vieux piano,
Il reste quelques gouttes dans mon verre,
Ce n'est probablement pas de l'eau,
Mais à chaque fois je me ressers.

Des doigts glissent des touches noires,
Et pressent tendrement les blanches.
Je laisse à cette mélodie un peu de mon cafard,
Peut être que demain je gagnerai la manche.

Après tout, oublier c'est le début de l'amour.
Faire une croix sur le passé ,c'est un peu
Ecouter le ressac qui efface, pour toujours,
Ce qui un jour, vous a rendu malheureux.

Viens à moi chanteuse, enchanteresse,
Serine moi encore ta petite mélodie,
Je ne pars pas ce soir. Rien ne presse.
J'ignore la pendule, il est peut être midi,.

Mais, peu importe, la nuit vient de s'écouler,
Comme ce liquide qui reste dans mon verre.
Ce n'est pas des larmes que j'y ai versé,
Juste mes souvenirs que ce soir j'enterre,
Au son de ta voix, et à la lueur de tes pupilles.

Trinque avec moi, amour, qui renait encore une fois.
Au comptoir de la vie, ce sont les papilles
Qui décident, ce soir, que je serai ton roi.
Et toi ma reine.

Une peu de poésie...

J'ai parlé de toi à une fleur ce soir.
Elle m'a répondu qu'elle était gênée.
Je l'ai regardée surpris et peiné,
Car elle se disait broyer du noir.

Alors la fleur me dit de sa corolle dorée:
"Son sourire éclaire ton âme chaque matin,
Tout comme le soleil de rayons me fait un écrin,
Et je n'ai pas ta chance de pouvoir l'admirer.

En effet la fleur se brûle à ces rayons d'or,
A cette lumière intense et pourtant nécessaire,
Alors que toi tu peux t'approcher et être fier,
De serrer dans tes bras l'être aimé que tu adores."

Comblé par cette vérité et un peu triste à la fois,
Je me suis penché vers elle et j'ai versé,
Quelques gouttes sur ses racines et embrassé,
Ses pétales pour sentir son odeur légère comme la soie.

"Fleur ne crains pas la morsure du céleste,
Partage avec moi tes qualités incroyables.
Tu es parfum subtils et couleurs inneffables,
De celles pour notre joie peu à peu tu te délestes.

Car après t'avoir cueilli ce sera ta fin,
La déchéance lente d'une plante qui se meurt,
Pour le bon vouloir d'un homme qui a peur,
Que son amour parte et qui te fera un écrin,

Pour rassurer de ses sentiments la Femme,
Celle qu'il ne peut pas se permettre de délaisser.
Alors fleur fais moi ce cadeau qui va te blesser,
Celui de t'offrir en sacrifice pour ma Femme."

La fleur sourit alors et ferma ses pétales,
Pour qu'elle puisse éclore à nouveau,
Ceci Dans un vase blanc pas spécialement beau
Afin qu'elle garde en elle son joli hâle.

21 janvier 2009

Sous les armes

Si l’on se réfère aux informations communiquées au quotidien concernant les périmètres d’intervention de l’armée française, on peut aisément identifier des territoires étrangers où nos troupes sont stationnées : Côte d’Ivoire, Tchad, Afghanistan, Sénégal... On peut donc préciser sur une carte où ces soldats (souvent d’élite d’ailleurs) agissent selon divers mandats : force d’interposition de l’ONU, maintien de la paix voire même soutien à un gouvernement ami. Jusque là aucun problème majeur si ce n’est le choix de maintenir ou non des troupes. Bien entendu ces actions sont autant dictées par la politique extérieure de la France que par les impératifs économiques internationaux. Somme toute il est donc raisonnable d’identifier que nos troupes agissent de manière relativement légitime. Là où la présence de forces devient délicate à accepter ce n’est pas quand l’uniforme est français, c’est quand le dit uniforme n’appartient pas à une force précise... C’est ce que l’on appelle les mercenaires.

Observons la carrière du personnel de l’élite de nos troupes, incluons les trajectoires des membres du RAID, GIGN ou du GIPN qui sont assez proches de celles des soldats de l’actif, et réfléchissons à l’avenir de ces hommes très bien formés et entraînés. Globalement ces soldats (ou policiers agissant comme des militaires ainsi que des gendarmes qui sont des militaires de fait) peuvent agir sur une période temporelle relativement faible car l’âge peut devenir un handicap pour la performance physique en opération. De plus le stress, les conditions rudes de combat incitent généralement à réduire encore un peu plus cette carrière. De là, que deviennent-ils ? On ne retourne pas dans le civil comme l’on change de métier pour une reconversion professionnelle. Alors, si abandonner la vie spartiate, le contact des armes et la hiérarchie s’avèrent difficile, autant se recycler dans un métier très proche de celui de servir sous les drapeaux. C’est là qu’interviennent une nouvelle économie, une nouvelle ressource humaine : la sécurité internationale.

Pour comprendre l’intérêt de ces sociétés il faut regarder le monde avec énormément de recul et s’octroyer une froide analyse des enjeux économiques. De plus en plus de nations sont instables et deviennent des terreaux fertiles pour le terrorisme, la criminalité internationale ou locale, et finalement les intérêts des grandes entreprises s’en trouvent menacés. Par exemple il est de plus en plus complexe de voir un cargo traverser les eaux à proximité de la Somalie où règnent des pirates bien équipés, bien armés et qui profitent de complicité au sein d’un état corrompu. Comment y pallier ? Offrir une force d’intervention de sécurité fondée sur l’expérience militaire et agissant sans véritable légalité. L’essentiel est de ménager les susceptibilités... mais tuer une dizaine de pirates assassins et violents ne semble pas vraiment être une difficulté. De fait, nombre d’entreprises se sont spécialisées dans l’information et le conseil en sécurité physique des biens et des personnes, et ajoutent une activité de protection paramilitaire capable d’agir comme n’importe quel commando partout dans le monde. En termes plus explicités, c’est bien de mercenariat dont il s’agit : des soldats qui se vendent aux plus offrants.

Continuons la démarche. L’état français investit de grosses sommes dans la formation de ces soldats d’élite et leur apprennent aussi bien comment tuer qu’utiliser des équipements très spécifiques : pilotage de véhicules, guerre de l’information, sabotage, minage déminage... En gros cette expertise devient alors une manne de professionnels aguerris propres à agir sur des ordres précis et qui plus est avec une efficacité bien supérieure à toute formation fournie par ces sociétés. Dans le cas d’une présence paramilitaire on ne peut donc que croire que leurs mandats ne se cantonnent pas seulement à la préservation des intérêts économiques vu que les ministères de tutelle que sont ceux de la défense et de l’intérieur sont en contact permanents avec ces structures. On sous traite donc la sale besogne, on mandate des privés pour faire le boulot que le public ne saurait tolérer de soldats portant le drapeau français à l’épaule. Ce qui est inquiétant c’est que le potentiel humain serait insuffisant pour être efficace, il y a également la logistique qui se doit d’être impeccable. Par le passé Bob Denard fut arrêté pour son rôle dans les divers coups d’état aux Comores, mais lorsqu’il se mit à menacer ouvertement l’administration française de devenir bavard tant les médias que les ministères devinrent très silencieux. Accords ? Négociations ? Allez savoir, mais l’essentiel est là : les barbouzes sont devenues des sociétés privées qui ont une capacité d’intervention très forte, voire supérieure à celles de certaines nations !

Bien que ces points soient déjà très délicats, ajoutons également que le côté militaire n’est pas le seul aspect de la privatisation des guerres. Les compétences des agents ayant œuvrés dans le secret sont aujourd’hui des mines d’or à exploiter de toute urgence. Ex KGB, STASI ou l bien les anciens agents de la DST/DGSE sont à présent des ressources humaines très recherchées. De fait, les grandes entreprises n’hésitent plus à faire appel à ces experts de l’intoxication, à ces pros de la surveillance pour traquer tant l’espionnage industriel qu’en faire usage pour surveiller les adversaires économiques. A très court terme on peut donc légitimement suggérer que les oligarques financiers se tourneront vers ces services « spéciaux » pour agir dans l’ombre des gouvernements et même envisager de déboulonner le chef d’état pas assez sensible à leurs arguments. Aurait-on autorisé de déporter la compétence vers le privé si l’on n’envisageait cet aspect ? A mon sens offrir un tel service c’est potentiellement autoriser que l’on devienne la cible de ses anciens « serviteurs »...

La globalisation a cet effet pervers : la guerre peut être exportée sans de grosses difficultés, l’intervention paramilitaire peut être montée en quelques jours (voire quelques heures !) et qui plus est les moyens financiers mis en branle sont gigantesques. Voir qu’une société offre ouvertement des services tels que (je cite) :
  • Analyses des modes opératoires terroristes,
  • Sécurisation de sites et de convois en zones de conflits,
  • Description d’une menace, typologie des agresseurs et des agressions,
  • Mode d’agressions terroristes,
  • Vérification et fouille d’un véhicule, d’une chambre d’hôtel, d’une salle de conférences,
  • Procédures de secourisme en milieu hostile, massage cardiaque, évacuation, transport ...
  • Manipulation de diverses armes de poing et d'armes longues utilisées en protection, présentation et utilisation de plusieurs modèles,
  • Les protections balistiques utilisées, les munitions, les protections individuelles,
  • Les aspects législatifs en vigueur à l'étranger,
  • Tir en situations spécifiques (obscurité, éblouissement, sortie de véhicules),
  • La protection armée en solo ou en binôme, les techniques de dégainés (intense).
  • Prévention des risques d'embuscades et mise en application de contre-embuscades (instruction Group Alfa),
  • Extraction de cibles, investigation de bâtiments (les reconnaissances, arrestations et extractions),
  • Mise en application de Protection de convois, de sites, et de Hautes autorités.
Tout ceci sous-entend donc très clairement du combat commando avec du personnel totalement prêt à intervenir. Pour préciser, le groupe alfa est le nom du groupe d’intervention équivalent au GIGN... En Russie. C’est un triste constat : nos experts deviennent les formateurs de ceux qui paient le mieux. D’ailleurs, certaines entreprises de ce marché se sont ouvertement présentées comme formant des troupes sur le territoire irakien, ceci afin d’aider les forces américaines dans leur besogne de transition entre l’occupation et le retour à un état souverain. Savoir que des hommes d’actif français prennent des congés pour toucher gros dans ce genre de missions me terrifie car à terme cela sous-entend que non seulement nous sous-traitons les conflits mais que ceux-ci pourraient s’importer directement dans l’hexagone. Que l’on ne raconte pas n’importe quoi : bien des pays acceptent d’héberger des camps d’entraînement et donc offrent un terrain propice à la préparation d’un coup d’état par exemple.

Je vous fournis une des entreprises de cette nébuleuse, ainsi qu'un reportage France 2 sur la question... (Le site fonctionnait hier, à l’heure où je dépose ce texte ce n’est pas le cas mais il sera probablement remis en ligne d’ici peu de temps).
Lien vers la société IFS2I Consulting

19 janvier 2009

Je reprends la plume!

L'inspiration m'est venue pour un tout autre chantier que ce site.
Donc ce soir point de chronique, demain peut-être!
Cordialement,
Votre serviteur.

16 janvier 2009

Qu’il est sécurisant !

C’est rassurant de pouvoir compter sur certaines choses acquises, de pouvoir se reposer sur des postulats au quotidien. C’est en soi inévitable : la technologie, les obscures manipulations des intervenants se préoccupant de votre compte bancaire, le fonctionnement d’une voiture, bref tout ce que nous ne contrôlons pas et qui par essence nous est finalement nécessaire. Alors, à tout choisir il faut avoir une certaine foi dans cette délégation de responsabilité qui, bien qu’elle soit souvent imposée, nous permet tout de même de dormir sur nos deux oreilles.

Le transport par exemple, voilà un monde où l’on est totalement impuissants face à la responsabilité d’autrui ! On s’engage à bord de l’avion, on se sent rasséréné par le sachet placé dans la pochette face à soi, puis l’on apprécie la compagnie discrète mais efficace de l’hôtesse de l’air. Alors, une fois goûté la joie d’être installé dans son fauteuil on se prend à se satisfaire des commentaires platoniques et vains du commandant de bord : « Température, humidité, temps de vol... » Et j’en passe. Ah, là sécurité que l’on ressent à ce moment là... Bon d’accord, je vous concède qu’un avion qui se met à subir des trous d’air ou bien une cabine qui dépressurise pour une raison inconnue, ça n’a rien de très attirant, mais entre la réalité et la fiction des films d’action il y a une marge, non ? Non ? Pas tant que ça ? Soit. Il y a les terroristes, les accidents, l’impondérable, la boulette mortelle du contrôleur ou du pilote, l’ivresse du second, la cartographie erronée ou périmée... Rhaaa stop ! Un avion c’est plus sûr qu’une voiture, ce sont les statistiques qui le disent !

Quoique, les passagers du 11 Septembre doivent avoir quelques doutes sur mes affirmations...

Passons.

Et pour la vie quotidienne ? On a bien confiance dans nos banques, on leur laisse bien nos économies tant pour les préserver que potentiellement nous enrichir ! En voilà un système sécuri... Eh merde ! Elles font faillite, roulent leurs clients, engloutissent des fonds comme moi j’engloutirais volontiers un sandwich rillettes cornichons mais tout de même la plupart sont fiables... Ah bon ? Pas plus que cela finalement ? Bon d’accord, il arrive que certaines écritures comptables nous soient défavorables, que les erreurs soient toujours défavorables aux clients, mais ne noircissons pas le tableau quand même, on peut même leur emprunter de l’argent à de bonnes...

Bon là je divague, les conditions ne sont jamais bonnes pour le client. Encore un truc où la confiance nous est imposée en fait. Fais suer !

Si ! J’ai un terrain où l’on peut encore faire vraiment confiance à la sécurité ! L’alimentaire ! C’est un domaine où tout est mis en œuvre pour nous protéger contre les maladies, les épidémies, pour nous donner des produits de bonne qualité. Quoi salmonelles ? Quoi du mercure dans le poisson ? Eh ! Ce n’est pas comme s’ils trafiquaient nos assiettes en y collant n’importe quoi n’importe comment... Arrêtez de râler contre les OGM, ils n’arrivent pas jusque dans nos gamelles ! Si ? Bon là d’accord, ça craint un petit peu que l’on soit potentiellement des éprouvettes ambulantes pour vérifier leurs expériences, mais ce n’est pas si commun, et puis ce n’est pas comme s’ils déversaient des produits chimiques dans les plats.

Hein ? Exhausteurs de goût ? Colorants alimentaires ? Substituts à base de soja ? Conservateurs ? Arômes artificiels ? Même la tambouille devient un terrain glissant !

Alors à qui faire confiance ? La sécurité n’est donc qu’une vaste illusion, une fumisterie pour que l’on dorme sur nos deux oreilles alors. Tiens en parlant d’oreiller va falloir que je vérifie qu’il n’est pas miné ou équipé d’un casque de lecture mentale, à ce compte là, autant être totalement paranoïaque ou au contraire faire avec les mensonges du quotidien et se sentir... En sécurité !

15 janvier 2009

A l’ancienne

S’il y a un personnage culte parmi les auteurs que j’apprécie c’est bien Michel Audiard. La verve fine, l’esprit pointu, les jeux de mots en pagaille, ce grand nom du « titi parisien » s’est fendu de dialogues aussi savoureux et cultes que ceux du film « les tontons flingueurs » ou bien les répliques assassines des « barbouzes ». Ayant moi-même côtoyé des personnages hauts en couleurs et au verbe particulier, je n’ai pas résisté à cette influence aussi étrange que profitable où l’insulte est remplacée par la remarque piquante. En toute honnêteté m’exprimer de cette manière me vaut généralement des regards étonnés et même des questions évoquant l’incompréhension et l’inculture. Toutefois je dois hélas reconnaître quelques lacunes dans ce domaine où le grand Audiard excellait. Alors, pour mon plaisir très personnel je vous offre un peu de ce que j’arrive à rédiger « à la manière de ».

Ah les claques, ces gourbis où errent les caves en quête d’érotisme torride qui finissent généralement ratiboisés le petit matin venu, ces rades qui servent de ports aussi bien aux freluquets soucieux de se faire une étiquette à bon compte qu’aux bonnets qui hantent les nuits de la capitale, tous ces bars et boîtes de nuit me font encore soupirer d’aise. Après quelques piges à visiter ma cabine gracieusement meublée par l’administration pénitentiaire je suis revenu aux sources pour m’envoyer quelques roteuses et tailler une bavette avec les tire mousses. C’est comme ça qu’on se relance, en causant et surtout en ouvrant bien les esgourdes. Tiens, chez René, ça va être la razzia sur les cahouètes et l’obole dans la soucoupe de la douloureuse. Faut arroser pour être au parfum !
- Alors René, comment que ça roule ? Lui balançai je en posant mes miches sur le tabouret.
- Ah Jules ! Ca fait quoi ? Quatre berges que t’as mangé ?
- Oh ça tu sais, j’avais un corbeau pas très dégourdi pour la parlotte mais foutrement bien calé pour me refaire les fouilles. Ouais, quatre piges à me refaire une santé ! Et toi alors ? Ca roule ?
- On va dire ça, mais c’est fini le bon vieux temps tu sais. Depuis que la pince s’est faite sauter sur un braque y a trois ans la jeunesse respecte plus rien.
- Quoi ? Léon la pince s’est fait refroidir ? Sursautai-je en me saisissant du demi servi sans faux col.
- Refroidi, disons qu’il a pas eu l’intelligence de sortir de la turne les pognes en l’air. En même temps ses potes ont tirés sur la volaille, ça aurait fait mauvais genre, une flag’ sans résistance…
- Alors quoi ?
- Alors deux plombs dans le buffet.
- Merde alors, enfin bon, c’est un aléa du métier.
- Comme tu dis Jules. Sinon, et toi alors ? Tu comptes te recaser ?
- Recaser ? Attends ma moitié s’est pas envolée !
- Je parlais turbin, a-t-il souri cet empaffé en sirotant son jaune sans glaçon.
- Ah ! Mais c’est que le JAP me colle au train maintenant ! D’après lui faudrait que je prenne un taf, un plein temps SMIC pour me payer une piaule HLM. Tu vois le tableau…
- Ca te ressemblerait pas trop Julot, toi qu’on appelait Jules le trois pièces !
- Tiens tu m’en remets un ! Bon d’accord mais faut que je m’refasse quand même, cent sacs à la sortie ça mène pas loin et je me vois mal faire le métro pour engourdir quelques larf’s ! T’aurais pas vu Michel par hasard ?
- Si fait l’ami, il est passé y a deux plombes de ça. Il est toujours dans la course mais c’est plus un outsider qu’un premier couteau maintenant. Deux mioches, ça donne envie de se ranger faut dire…
- Ah ? Deux gosses ? Lui qui braillait qu’il aurait des marmots le jour du jugement dernier.
- La Marianne lui a mis le grappin dessus. Tu t’souviens de Marianne ?
- Ah ouais, la serveuse ?
- Non la proprio de la boutique de frusque sur l’avenue !
- La veuve ?
- Ouais, la veuve ! Ils se sont collés la bagouse et tout le tremblement ! T’aurais vu le cirque à la mairie : cette raclure de maire qui commence à déblatérer ses classiques et ce crétin de Michel qui commence à se marrer en se souvenant du gus quand il l’a alpagué avec une frangine dans un de ses claques ! Laisse tomber la couleur pourpre sur la poire du maire, il était limite syncope si tu vois ce que je veux dire ! Bon alors, tu veux réellement un boulot ? Attends une petite plombe y a Marius qui doit venir me montrer ses dernières trouvailles.
- De la jonquaille ?
- Je touche plus à ça, trop la misère, non non il aurait un plan sur de la téloche, de la couleur s’il te plait ! T’en es ?
- Va savoir… Allez j’en rince une autre !

Petites précisions :
Claque, gourbi : synonyme de bordel, maison de passe, ou bien utilisé pour des bars ou boîtes de nuit douteux.
Esgourdes : oreilles.
Ratiboiser : Vider les poches d’autrui.
Berge, pige : Année
Braque : contraction de braquage (à mains armées)
Demi sans faux col : bière (blonde pression) sans mousse sur le haut.
(Se faire) refroidir : (se faire) tuer. Se dit aussi dessouder, descendre.
Turne : boutique (ici une banque).
Pogne : main. Se dit aussi paluche.
Volaille : Police (ou poulet)
Flag’ : Flagrant délit.
Piaule : Appartement, chambre. Lieu de repos ou de repli.
Larf : Portefeuille.
Plombe : Heure.
Bagouse : Bague.
Alpaguer : attraper, prendre en flagrant délit.
Frangine : Prostituée.
Poire : Visage, tête. Se dit aussi tronche, trogne, gueule.
Mioche, marmot : enfant (à charge).
Jonquaille : Bijoux.
Rincer : Payer son verre.

14 janvier 2009

La morale

C’est une constante universelle, une certitude absolue à laquelle nul ne saurait déroger : il faut toujours une morale. Non que ce soit réellement une nécessité absolue pour l’homme, auquel cas aucune guerre ou aucun crime ne serait commis, mais c’est avant toute chose une méthode peu onéreuse et qui plus est bien pensante de nous farcir le crâne avec des banalités rassurantes. Depuis le « Tu ne tueras point » biblique jusqu’au « Les gentils gagnent toujours à la fin », nous avons donc une quantité invraisemblable de morales prêtes à l’emploi.

Le cinéma dans son ensemble ne saurait me refuser d’admettre ce constat. Allez quoi, soyez honnêtes, vendre un rassurant et charismatique héros qui s’en sort finalement assez bien ça a plus de chances de réussir que de pondre un tueur en série incapable de sentiments. Certes, le cinéphile va me balancer Hannibal Lecter au visage en agitant sa carrure et la force du personnage à l’écran. Fort bien, et en dehors de lui ? Personne ? Tiens étrange, et puis, à sa manière, Lecter n’est-il pas l’archétype même du héros qui est devenu cynique vis-à-vis de l’humanité ? La morale est globalement sauve puisque les victimes de Lecter sont pour une bonne part les « méchants » de l’histoire, et sa façon de faire, bien que dérangeante, s’avère efficace. De ce fait il est alors plus difficile de regarder un film sans vivre le dépit d’une scène de fin trop chargée de morale à bon prix. Reprenons notre fameux héros qui s’en prend plein les dents tout au long du scénario : quoi de plus mielleux que de le faire mourir pour sauver l’humanité ? L’Internet a même vu apparaître une expression pour décrire ce concept, c’est l’effet Armageddon (film où Bruce Willis sauve le monde en se faisant exploser avec une météorite menaçant la terre). Ce film résume en effet si bien le principe d’exergue de la morale qu’il en devient risible tant au premier qu’au second degré.

Poussons plus loin l’étude. Le cinéma c’est une chose, on peut omettre la morale en traitant froidement les sujets abordés (guerre, histoire…) alors que le petit écran lui est impayable dans la morale de quatre sous : séries télévisées où les héros sont inévitablement les vainqueurs (et ne meurent quasiment jamais), comédies bourrées de clichés de la ménagère, du couple libre ou des amis habitant sur le même palier… De quoi s’offrir de grandes crises de fou rire involontaires ! Moqueur ? Mais non allons, c’est un simple constat avec lequel jonglent les scénaristes. Il faut à tout prix que la fin soit acceptable et même belle, quant bien même toute la trame s’avère bourrée de méchancetés et autres morts en pagaille. Quoi qu’il en soit, c’est évident qu’on ne pourrait pas traiter le personnage central d’une série sans un minimum de complaisance ou de charité sinon le tout serait très mal perçu. Pourtant, pour en revenir au psychopathe à la Lecter, il existe bien Dexter qui s’avère être un tueur en série mais qui tue des fous comme lui. Pas de morale ? Hé bien si étant donné que la justice triomphe, même si c’est de manière assez bancale.

Les livres regorgent d’histoires diverses et variées, et paradoxalement l’écrit subit moins cette pression moraliste qui apparaît dans le multimédia. L’écrit offre bien plus de souplesse et, pour une fois, le gris est autorisé. Le héros peut être celui qui croit en une cause juste, mais il peut en même temps utiliser des moyens peu reluisants pour y parvenir. Cela doit être la raison qui fait que je préfère un livre au cinéma, car le livre ne m’impose pas totalement ses vues, il m’incite à imaginer les composantes du spectacle. Un film d’action noie le spectateur sous les explosions, les effets de tir et de caméras jusqu’à rendre le malade alors qu’un bon bouquin, lui, décrira, prendra le temps de bâtir des images et de nous laisser le champ libre. Bien sûr qu’il y a énormément de « classiques » supposés où la victoire revient aux gentils, mais dans le lot nombre d’entres eux annoncent aussi le prix à payer. Merci aux auteurs de séries et de films de reprendre un abonnement dans une bibliothèque, ils apprendraient énormément des auteurs qu’ils sont supposés adapter ou du moins paraphraser.

Je me moque et chronique tout cela en m’empressant de noircir le tableau, j’en conviens, toutefois j’aimerais aussi que l’on cesse de prendre le spectateur passif (vous, moi) pour un idiot. Chacun sait que la victoire du bien sur le mal n’est qu’une illusion propre aux contes de fées et que le quotidien est autrement moins charitable avec le commun des mortels. D’ailleurs, la richesse de ce monde c’est bel et bien, hélas, que nous sommes capables du pire pour mettre en suite en œuvre le meilleur afin de tenter de nous rattraper. Sans le mal, sans l’erreur, la charité et le bien n’auraient plus de sens après tout. Alors juste pour une fois, faites donc que le mal soit perdant mais que cela soit crédible, ou du moins sans une morale de cour d’école.

13 janvier 2009

Sectaire et pourtant

Je dois être d’une méchanceté affreuse. Je l’avoue, j’ai un mauvais fond, j’ai certainement cette noirceur qui sait souiller les choses les plus belles qui soient. Qu’il soit beau, tendre ou même généreux j’éprouve de la haine pour l’Homme, pour ce ridicule petit être pétri par la folie et dont l’esprit se cantonne plus souvent à imaginer sa voisine nue qu’à trouver des solutions pour contrer la famine dans le monde. De fait, être abordé par des portes paroles religieux, ou plus probablement de sectes qui n’osent pas s’en vanter vaut pour moi le détour. Je sais, je ne devrais pas m’amuser à agacer les gens qui ont la foi, allez je vais même le dire : je suis méchant d’agir ainsi.

Imaginez la scène : moi, bourru errant entre les murs bariolés d’un centre commercial aussi agressif par le son qu’il est inexpressif et froid par le design, et eux, plantés là dans l’allée, espérant pouvoir trouver une oreille attentive à leurs idées. Petit aparté je vous prie : je dois également avoir la gueule de l’emploi, c'est-à-dire que je les attire ces zozos quémandeurs et autres pourfendeurs d’idées, à tel point que je me dois d’être prudent en écoutant le discours des gens qui m’abordent. Bref, les voilà qui me tendent la perche et cherchent à discuter (je cite) « des causes de la crise mondiale ». Alors, plutôt que de disserter sur les mécanismes obscurs de l’économie mondialisée et de compléter, avec à-propos sur les impacts financiers de la déstabilisation boursière, je me suis laissé aller à lâcher une petite pique : « L’Homme et son égocentrisme forcené ». Alors les voilà ravis nos deux représentants d’une église quelconque, ils jubilent même de pouvoir m’entraîner sur la spiritualité de l’Homme et de son besoin de revenir à des fondamentaux. Rhaaaa, c’est qu’ils tiendraient presque un discours mormon ces … ! Alors ni une ni deux, je suis passé à la seconde étape : l’offensive !

« Chargez ! » Aurait hurlé un commandant d’infanterie, moi je me suis contenté de repousser chaque argument en faveur d’une charité universelle ainsi que d’une communion des âmes, le tout enrobé d’une indéfectible foi dans un Dieu omnipotent et omniscient. Crédibilité de l’argument mis à part je n’ai pas résisté à La question fondamentale qui emmerde profondément les théologiens, la fameuse question qui provoque de l’urticaire chez les féministes : le rôle d’Adam et Eve dans notre déchéance. Allez, un peu de vacherie dans ce monde éthéré d’écrits et de Bible comprise à la « vas y comme je te pousse ». Tout d’abord, c’est quoi ce choix pourri où l’on met la tentation sous le nez d’un être pensant ? L’omniscient a donc su et vu AVANT qu’on allait se louper et, bien entendu, entraîner le désastre qu’est notre monde ! Donc de fait on pourrait penser qu’il s’agit d’un test… Encore tout faux : un test ne vaut que si l’on a des doutes sur le résultat, pas quand on CONNAIT le résultat (omniscient encore une fois). En conséquence, ce n’était rien d’autre qu’une façon de symboliser la liberté de penser et de choisir, et que nous avons un don pour choisir la route la plus pourrie, si tant est qu’une route positive soit présente sous nos yeux.

Bon là, ça tente le rattrapage aux branches en exprimant la nécessité de s’entraider et que l’espoir provient d’une rédemption par l’homme lui-même et non par une église. Oh ça, bien sûr qu’on peut croire dans les vertus de l’âme humaine… si l’on omet de se souvenir de l’Histoire et qu’on « oublie » avec une aisance intellectuelle invraisemblable que nous continuons à nous faire la guerre pour des motifs futiles et vains. Tiens ? Ils abondent en mon sens en tentant de se servir de mes idées pour les rendre proches des leurs. Rigolons un coup et laissons les mener vers la Foi et Dieu. Ah, tiens ils dérapent encore une fois en partant du postulat que nous avons tous la capacité de se pardonner et de pardonner. Et hop, me revoilà méchant et cynique en poussant le raisonnement du pardon : « Pardonner à un fou qui aurait tué votre enfant ? Excuser la barbarie nazie ? Traiter avec égard un détraqué sexuel ? ». Teint blême, agacement visible dans le regard mais entêtement qui tient plus du défi de me faire céder que de m’entraîner sur leur terrain.

Dernier acte, le coup de grâce, celui que l’on aime porter telle une estocade en escrime, la pointe qui vient transpercer le cœur avec précision. En finissant par prendre le prospectus en mode « Aussi vite lu que placé dans une corbeille » je me suis fendu d’une question aussi cruelle qu’efficace pour replacer le débat sur leur « révélation » (avec des pincettes, j’y tiens !) :

« La foi en un Dieu unique est relativement récente, du moins au sens biblique du terme. La foi polythéiste est ancestrale à tel point qu’on suppose que nombre de peintures rupestres rendent hommage à des divinités diverses et variées. Pourtant, au-delà même du langage, au-delà de toute considération culturelle, pourquoi le plus ancien corps d’homme connu dans le monde apparaît comme être la dépouille d’une personne morte percée d’une flèche taillée ? Nous sommes donc tous faits pour tuer, être tués, et ainsi renouveler le cycle naturel des violences ordinaires. Animaux nous sommes, animaux nous resterons à jamais ! »

J'allais oublier, un lien vers le discours de ces personnes:
La révélation d'Arès

12 janvier 2009

Le moment de solitude

Cette expression pourrait être explicitée comme suit : « Subir une situation comique à ses dépends ». On peut par exemple estimer que le pauvre type qui se retrouve nu au milieu d’une place publique vit « un grand moment de solitude ». Pourtant, est-ce que le quotidien s’émaille de ces gags et autres fous rires, ou bien sont-ils l’apanage que du cinéma et des séries télévisées ? A tout bien y réfléchir je pourrais dans un premier temps répondre que rire se fait souvent (toujours ?) aux dépends de quelqu’un, et que par conséquent il est plus que probable que chacun peut vivre ce moment de solitude si pénible. Mais là intervient mon pragmatisme de fond de tiroir. A vouloir rire des autres on finit par passer pour un être cruel, un de ces monstres qui se regarde le 20 heures en s’enfilant des lasagnes et qui rote à la vue d’un enfant souffrant de malnutrition. Hé non ! Nous ne sommes vraiment des monstres incapables de compassion, tout comme notre rire se tait quand la situation ne se prête plus vraiment à la moquerie...

... Et pourtant ! Regardez donc autour de vous. Y a-t-il vraiment nécessité de jouer du gag de bande dessinée pour se moquer ? On voit bien le seau d’eau placé sur la porte, on visualise bien la pauvre fille glissant par inadvertance sur le verglas d’une esplanade, et pourtant la chute du type en béquilles dégringolant les escaliers en poussant de nombreux couinements de douleur ne semble pas exciter les zygomatiques. Pire encore : la violence ordinaire, l’hémoglobine pulvérisée sur les écrans choque encore et retourne même l’estomac alors que, dans une majorité affligeante de cas, l’esthétique obtenue est non seulement déplorable mais l’effet désiré totalement raté. Alors quoi ? L’humour cinéma ne passe pas au quotidien ? Quelle pitié, moi qui pensais que l’on pouvait se gausser sans arrière pensée du malheur d’autrui ! Tenez, n’est-ce pas drôle en diable de voir deux ahuris se démolir joyeusement le faciès suite à un malheureux accrochage en automobile ? N’est-il pas rigolo de suivre du regard la mère de famille désemparée par le tempérament insupportable de ses rejetons ? Si fait, je suis moqueur et cruel, mais j’ignorais qu’il existât un barème de rire « politiquement correct » en ce domaine.

Alors donc il faut savoir rire de peu de choses et se contenter d’être vaguement souriant à une chute sans gravité, pouffer sous cape des démêlés de X contre Y lors d’une séparation qui s’éternise, puis enfin rire franchement à la dernière plaisanterie, antisémite certes, mais au si bon goût d’interdit sans excès ! Du concret, du moment de solitude quotidien, ben quoi on ne peut plus s’en moquer ? Le type qui fait tomber ses clés de bagnole dans le caniveau et qui hurle à la mort, il ne vous fait pas marrer ?! Bordel, c’est pourtant con de ne pas rire face à cette intimité avec l’absurde ! J’aime rire, quitte à ce que ce soit à mes dépends, quitte en fait à ce que je sois ridicule. L’humour c’est avant toute chose rire de soi puis ensuite rire des autres. Je conçois qu’il soit délicat d’accepter la moquerie basse et sans épaisseur intellectuelle, mais quand on passe pour un con pourquoi se braquer ? D’autant que le tout à chacun a le chic pour vous enfoncer : « Allez rigole, c’est pas un drame ! ». Non c’est vrai, se bouffer une porte en verre par inadvertance, ce n’est pas le drame de l’année, mais le faire devant la superbe secrétaire sur laquelle on fantasme depuis des mois... Allons allons, du calme ! Le moment de solitude se doit donc d’être drôle sans être nécessairement méchant, bien au contraire cela se doit d’être un minimum disons... fin ? Non pas forcément subtil... Gentil ! Voilà c’est le terme, gentil, c'est-à-dire sans cruauté exagérée. Le type qui se trouve coincé dans les toilettes avec le rouleau vide, c’est du moment de solitude de compétition alors que le type qui confond le rouleau de papier tue mouche avec le dévidoir de papier toilette...

Bref, rions, moquons nous, n’ayons plus peur de cette franchise zygomatique qui semble s’être évanouie en même temps que le terme consensus est entré dans les mœurs. Je me fous de savoir si c’est méchant, bête, cruel ou quoi que ce soit d’autre ! Je ris, tout simplement parce que l’on se doit de rire. Rire de la mort, de la pollution qui nous étouffera tous, de la pathétique folie humaine, de l’inepte désir de conquêtes, bref de nous est salutaire, autrement plus que tous les discours moralisateurs qui émergent ça et là. Une société qui moralise c’est une société qui se censure.

Tiens, et si je m’envoyais un bon gros film franchouillard ? Pas subtil, pas fin intellectuellement, mais tellement drôle au premier degré...

« Si je chope le con qui a fait péter le pont... »

09 janvier 2009

Questions et réponses inutiles

Comme chacun sait Internet met à disposition énormément d’articles et de support de réflexion et ce sans véritable limite de censure ou de frontière… bon d’accord les réfugiés politiques et les censurés en Chine, il y a quelques pays archaïques qui censurent. Revenons au sujet : donc nous pouvons consulter librement des millions de pages supposées nous tenir au courant de tout et nous offrir, à nous pauvres ignares pétris de connaissances malhabiles trop étalées au tout venant, une capacité d’analyse et de réflexion. De là, il y a un problème majeur qui est la capacité de synthèse. A force de trop trouver d’informations il devient paradoxalement très difficile d’y recenser tant la vérité que la justesse de toutes les données. Prenez par exemple Gaza (oui bon je sais, c’est provoc’, mais on ne se refait pas) : vous trouverez sûrement autant de pages de soutien au Hamas que de pages décriant le terrorisme de l’état palestinien. Alors qui croire ? Le râleur qui a une verve plus efficace, l’analyste consensuel qui ne se mouille pas, celui qui se déclare neutre alors qu’il ne l’est jamais ? C’est dans cette atmosphère de pugilat mêlée à quelques relents nauséabonds de propagande qu’apparaissent des services supposés précieux pour poser les bonnes questions. Là, j’ai passé quelques jours à errer sur les « Questions /réponses de yahoo », et j’en tire une expérience aussi drôle qu’édifiante sur la connaissance et la condition intellectuelle des internautes. Vous allez partager avec moi cette plongée dans l’enfer de la connerie élevée au rang d’art !

Commençons par une mise au point : le site en question fonctionne sur le collaboratif, c'est-à-dire qu’une personne pose une question dans un domaine, et les autres lecteurs peuvent répondre, noter la question et éventuellement apporter quelques pierres à l’édifice. Jusque là, pourquoi pas, n’appelait-on pas tribuns ceux qui tiennent tribune et partagent les idées et les décisions, et n’était-ce pas un fonctionnement analogue que de discuter lors d’assemblées ? Hélas non, car dans un cas les dits tribuns avaient une certaine connaissance des sujets abordés alors que là, par contre, c’est plutôt la méconnaissance voire même l’inepte qui prime. La liberté d’opinion et de parole est très bien représentée sur ce principe à un détail qui a une énorme importance : avoir des opinions c’est bien, s’en servir pour détourner une question c’est en revanche grave et très mauvais. Pour ma part je me suis intéressé de près à pas mal de sujets : politique, histoire, économie et même mon domaine, donc l’informatique. Et là, le drame : au mieux j’ai ri de bon cœur des bêtises amoncelées au fur et à mesure des diatribes, au pire j’ai été terrifié par l’incompétence crasse de nombre d’intervenants. Oh, je pourrais vous offrir un florilège de citations bonnes pour le « Best Of du pire du web », mais là n’est pas le propos. Mon propos est plus pernicieux : à force d’ouvrir la porte à tous n’avons-nous pas créé un média vicié et sclérosé par sa propre ouverture ?

Regardons de plus loin le fonctionnement même des « Q/R ». Chacun y va de sa question mais personne ne procède à un tir préalable. Quand une question existe déjà rien n’empêche de la reposer (avec donc évidemment surabondance de réponses parfois radicalement différentes de celles utiles), quand la question contient du racisme à peine voilé personne ne supprime ou presque. Dans ces conditions la moitié des demandes valent juste la peine d’être lues par curiosité malsaine, les autres s’y perdant, ce qui est plus que dommage étant donné la qualité de certains propos. Ceci dit, l’actualité se cristallise assez brutalement dans les sujets et celui qui suit régulièrement les nouvelles questions peut aisément mesurer la température générale de l’opinion publique. Ce qui me fait bien plus peur c’est que cette apparition de demandes sur Gaza (en ce moment en tout cas) a pour résultat de voir émerger le sujet dans tous les sens. Tenez : Sami Nacéri, acteur de son état, est actuellement dans une nouvelle affaire de violence. D’une part c’est de l’ordre du privé, et d’autre part qu’il soit violent et con ne nous concerne que très peu. Hé bien pourtant certains réussissent à faire entrer du « sionisme qui modifie la vérité et s’acharne sur les frères arabes » dans le fil du sujet ! Chapeau bas ! Saboter le média de la sorte, même moi qui suis un bordélique je n’avais rêvé d’y parvenir à ce point !

Au global cet environnement transpire donc d’une part la trop grande jeunesse des interlocuteurs qui s’emportent que trop facilement et défendent avec virulence des causes qu’ils ne comprennent pas, et d’autre part la terrible puanteur de la propagande menée par tous les convaincus, ces fameux acharnés qui marchent derrière des drapeaux sans se poser des questions. Le risque est de faire fuir celles et ceux qui tentent de construire leurs réponses (et donc de faire baisser encore un peu plus la qualité des réponses), mais aussi de laisser comme seule trace des sujets mal traités et par conséquent de désinformer les lecteurs potentiels. Doit-on censurer pour autant ? Aucune idée, je ne suis pas partisan de ce genre de méthodes mais de là à tout tolérer il y a encore de la marge je pense. A vous d’en juger, je vous mets le lien ci-dessous.

08 janvier 2009

Passé

Il est notoirement plus difficile de parler de son propre passé que de comprendre celui des autres, d’autant que l’on a la terrible tendance à enterrer au fond de soi toutes les douleurs et les peines qui émaillent le quotidien. Sans que cela soit un manque de courage nous censurons nos remords et nos regrets de manière à assumer, la tête apparemment haute, tout ce bagage que l’on traîne avec peine telle une entrave fixée à nos chevilles. Alors qu’il se devrait d’être moteur de réflexion pour nous éviter de réitérer les mêmes erreurs nous nous enlisons, remémorons tant avec mélancolie que dépit chaque situation où nous aurions pu peut-être faire autre chose si ce n’est mieux. Ressasser est-il notre lot à tous ?

L’amour est volatile, il se pose sur un cœur et l’emporte au loin alors qu’on le voudrait proche de soi. On aime, on chérit l’être aimé puis un jour il s’en va, s’évanouit de notre paysage pour ne jamais y revenir. Pourtant, amers et entêtés nous répétons inlassablement des dates de naissance, des anniversaires de rencontre et nous revoyons des lieux chéris à deux comme s’ils étaient de véritables pèlerinages. Quelle folie que de se laisser piéger de la sorte alors que l’autre souvent vit cette séparation avec intelligence ! Que l’on soit ou non responsable de cette fin douloureuse, que l’on ait à se haïr pour avoir mal agi ou non notre âme continue alors à se tourner vers le passé et à s’inciter à croire que « c’était mieux avant ». Mieux ? Qui sait si l’on ne vivait pas dans le mensonge, si l’on ne se voilait pas la face en se refusant de voir les signes alertant nos sens mais pas nos sentiments ? Et puis, n’est-ce pas par pur orgueil que nous nous entêtons ? Après tout, c’est souvent plus la vexation que le véritable sentiment initial qui finit par nous motiver et c’est avec une amertume à peine voilée que l’on devient cynique et même cruel. Dans ces conditions, cet amour n’est-il pas totalement vicié et corrompu ?

La mort elle n’est-elle pas une servante idéale de la vie, fidèle et toujours prompte à agir ? Elle frappe, aveugle, sourde à nos suppliques, elle emporte sans jamais rendre les êtres qui nous sont chers. Tant par pensées que par gestes on se lamente alors de cette irremplaçable perte d’un proche voire même d’un amour pourtant si beau et si tendre, et puis l’on reproche au monde entier cette disparition, et enfin l’on se reproche énormément de choses. Fierté, orgueil, méchanceté gratuite et vaine, bref toutes les erreurs du quotidien qui réapparaissent alors qu’on les croyaient évanouies dans les limbes du temps qui passe. Quelle imbécillité que la vie qui s’envole aussi vivement qu’elle se pose au sein du monde, quelle bêtise d’avoir la foi dans la vie alors qu’on nous l’ôte sans jamais nous la rendre ! On se hait, on hait les autres, on cherche les causes, les responsables sans vraiment en trouver un qui serait le coupable idéal. A quoi bon frapper l’assassin car la vengeance ne restitue pas les morts, tout comme à quoi bon se lamenter puisque aucune larme ne saurait remplir le Styx pour ramener la barque du disparu. Vivre et mourir sont deux chose que l’on se doit d’accepter, de pardonner et être pardonné, de subir sans haine ni contrainte, et surtout d’avoir des souvenirs autres qu’une marche funèbre. L’être qui fut si important le sera à jamais car il sera un souvenir qui ne doit pas s’effacer. Et puis ces gens qui s’en vont dans un souffle, ne sont-ils pas ceux qui nous demandent de ne pas se lamenter justement ? N’ont-ils pas vécu la fierté de nous aimer autant que nous les aimions ? Offrons leur un visage humain et heureux, remboursons notre dette éternelle en les aimant de tout notre cœur et chérissons leur mémoire.

Et puis il y a toutes ces erreurs, ces violences, ces errements, ces démences qui nous rongent, tous ces instants gâchés par le geste ou la parole de trop, par la prétention de tout contrôler alors que justement le propre de la vie est d’exploser sans maîtrise. On aime, on déteste, on en vient même à tuer pour l’une ou l’autre de ces raisons, et tout cela en pure perte. S’enrichir ? Quelle vacuité de la vie ! La richesse est temporelle, la possession tout aussi temporaire et puis l’on s’en va en se persuadant d’avoir bien agis. Quels mensonges que ces obsessions humaines alors qu’il nous serait tellement plus profitables de se pardonner et de savoir pardonner ! L’ennemi c’est énormément nous-même, l’ennemi c’est rarement celui en face. Nous borner à croire que l’autre est parfait c’est prendre sur soi ses erreurs et puis un jour s’éveiller en se rendant compte que le temps a passé et qu’on a été oublié. Suis-je un souvenir perdu dans certaines mémoires ? Suis-je de ceux qu’on laisse sur le bas côté ? Toute cette fierté accumulée, cette prétention d’être important n’est qu’inutile mais rassurante hypothèse qui se dément hélas bien souvent. L’essentiel ce n’est pas qu’on se souvienne de vous mais que vous, en revanche, vous vous souveniez de l’autre. Je n’ai qu’à fermer les yeux pour revoir certains visages disparus de mon existence : amis perdus de vue, amour aujourd’hui lointains, proches et amis morts toujours trop tôt, ces photographies qui n’auront un jour plus de sens pour qui que ce soit en ce monde ne doivent pas nous réduire en esclavage, elles doivent au contraire être libératrices, elles se doivent d’être des bons moments que l’on se remémore avec plaisir et contentement, pas des poignards affûtés au fusil des regrets et polis à la pierre des remords. Vivre et mourir heureux, c’est déjà pas si mal vous ne pensez pas ?

07 janvier 2009

Trop de boulot

Tout est dit!

06 janvier 2009

D’un poing levé jusqu’au bras tendu

Où se situe la frontière entre une légitime revendication et l’exigence qui devient diktat ? Où doit-on définir précisément la fin de la révolte motivée par des envies de liberté, d’égalité et de démocratie et le début de la dictature faisant marcher au pas de l’oie les soldats de sinistre mémoire ? Dans ce monde où chacun s’occupe de soi sans se préoccuper des conséquences sur les autres, bien des symboles importants et même essentiels se sont vus transformés et massacrés par les « représentants » d’une élite qui finalement toujours les pires représentants de l’humanité. C’est terrible à dire, mais le symbole qui fut un temps un fierté est souvent déchu et traîné dans la boue pour de mauvaises raisons. La honte des uns fait la richesse des autres, le vaincu n’écrira jamais l’histoire et le menteur sera le grand vainqueur au jeu de la propagande.

Qui se souvient du geste de Tommie Smith et de John Carlos lors de la remise des médailles du 200m aux J.O de 1968 ? Qui se souvient de ces deux poing gantés de noir levés en défiance du racisme institutionnel aux USA ? La mémoire, la propagande en ont fait des « black panthers », des criminels activistes d’une cause noire inacceptable dans un pays au fonctionnement archaïque plus proche de la république bananière et esclavagiste que de la grande démocratie si souvent revendiquée par les politiques. Cette même année Martin Luther King était assassiné et personne ne fait le rapprochement. Est-on en droit d’oublier ce courage politique de deux sportifs qui choisirent la victoire sur la piste comme terrain de revendication ? Honte à cette mémoire défaillante qui arrange tout le monde, comme si les ghettos avaient disparu une fois les téléviseurs éteints ! Pourtant ce poing, ce geste est communément associé à la violence, à l’action brutale, à la révolte, aux triques levées par les ouvriers contre l’état. Quel état ? L’oppresseur qui se targue de maîtriser les foules, celui qui choisit de pressurer la masse ouvrière au profit d’une oligarchie de plus en plus active et présente. De courage on en fait un crime de lèse majesté, on récupère et modifie l’information. A quand les associations scabreuses comme les nazis en firent avec des termes comme « judéo bolchevisme » ?

Nous nous représentons à présent la dictature sous la forme du bruit des fers des bottes des soldats sur le bitume, on voit le vert-de-gris comme étant la couleur de l’oppression militaire, mais l’on oublie qu’avant toute chose ce n’est pas tant le bras tendu à la romaine qui est un symbole, mais plutôt ce qu’on en fait. Tendre le bras peut signifier le respect à une éthique, tout comme les indiens d’Amérique levaient la main pour saluer ceux qu’ils respectaient. C’est si simple de ne prendre ce qui peut arranger le monde, tout comme la croix gammée qui est reconnue sans vraiment en savoir l’origine. La croix en forme de svastika est une exploitation d’un symbole très ancien qui était une symbolique religieuse jaïne, hindoue et bouddhique, et en Chine pour représenter l'éternité. Rien à voir avec les intentions criminelles de l’état Nazi ! Et pourtant l’on ne retient qu’une monstrueuse utilisation du graphisme, un choix délibéré pour s’approprier le pouvoir fort de ce dessin. Alors, la croix est-elle nazie ou non ? Je pourrais poser mille fois la question que mille fois l’on me répondrait par l’affirmative tant cette idée est ancrée dans les esprits. De là à douter de cette propagande idéologique qu’on nous enfonce dans le crâne dès le collège, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement.

Un peuple en révolte, une volonté d’indépendance, un rêve de liberté et voilà qu’on en fait des actes de violence gratuite, qu’on taxe ce peuple de barbare, de criminel et que chacun s’empresse de décréter que leur cause n’est pas juste. Comme je l’ai déjà dit et répété la « cause » n’est pas forcément la conséquence. Le terrorisme est un terme qui dépend totalement de l’objectivité de chacun. Actuellement Israël se fait fort d’écraser le Hamas en Palestine. Soit. Laissons de côté les raisons, posons d’abord cette question : est-ce que le Hamas est une organisation terroriste ou un gouvernement légitime élu par les Palestiniens ? Vous connaissez déjà la réponse, ce qui a pour conséquence d’invalider bien des discours honteux et ridicules tenus contre eux. Certes ils ne sont pas politiquement propres, certes ils usent de méthodes que nous considérons comme honteuses, mais je rappelle tout de même que tant que le terme de colonie sera en vigueur en face, tant que leur statut sera celui de réfugiés et non d’hommes libres rien ne saura empêcher chaque homme, chaque femme d’aller se battre contre l’occupant. Nous montons donc en scène un véritable cirque médiatique pour se rassurer en décrétant que le soutien que nous avons apporté à l’état hébreux était une bonne idée. Dorénavant est-ce que le même symbole qu’est l’étoile de David n’est-il pas souillé ? Les millions de morts des camps n’ont-ils pas honte que leur état rêvé soit devenu à son tour oppresseur et expert en déportation ?

J’ai un mal fou à admettre qu’on puisse tour à tour soutenir puis vomir un seul et même symbole comme peut l’être un drapeau. Dans l’immense majorité des cas cet étendard fut défendu au prix de nombreuses vies, dans bien des pays avoir embrassé la cause du drapeau amena à la potence ou au poteau. En quoi faudrait-il avoir honte de l’histoire de son pays ? Ne sommes nous pas des héritiers de cette histoire ? N’est-on pas tenus de ne pas oublier pour justement ne pas réitérer les mêmes erreurs ? L’école, les grandes écoles elles-mêmes formatent une « élite » qui se doit de répéter ces clichés, qui se doit de voter comme « il faut », bref de fournir un corps dirigeant prêt à la continuité quitte à faire disparaître des droits fondamentaux comme le droit de s’informer et de penser librement. Les ondes sont inondées d’informations tronquées voire fausses, on s’acharne à rassurer le quidam que son sort est entre les mains de l’état et que celui-ci sera capable de tout prendre en charge. Foutaises ! J’ai beau être d’une philosophie décrétant que l’homme se doit de réfléchir par lui-même je constate que la phrase « Aide toi, le ciel t’aidera » a une connotation religieuse affirmée. A croire que la Foi serait une solution alors qu’elle est actuellement un problème en soi ! Tout un programme !

Je me demande finalement si à force de vouloir croire nous n’avons pas oubliés qu’avant de croire il faut savoir penser. Nous ne pensons presque plus, nous croyons le faire alors que nous avons tous le don de resservir les mêmes fadaises entendues ici et là, juste parce qu’elles semblent être correctes. Par simple provocation et par amitié pour mon Irish je rappelle à la foule ici présente que l’Irlande du Nord n’est pas libre, qu’elle est encore à tenter d’obtenir par tous les moyens (pacifiques ou non) une légitime indépendance. Et pourtant la seule chose qui vienne à l’esprit des gens quand on prononce le nom IRA c’est l’action terroriste... Démonstration de bêtise ou de compétence de nos propagandistes ? A vous de choisir.

05 janvier 2009

Nouvel an cynique!

Ah, le nouvel an, ce moment où l’on se rend compte que chacun vieillit, moment où l’accolade hypocrite s’avère la seule arme autorisée, et puis cet instant de grâce où la pendule vous déclare de tout son aplomb mécanique « Ca y est, encore une année de tirée ! ». Je dois admettre que me plier à cette culture du passage ne me met guère en joie, toutefois je concède en revanche apprécier la compagnie de quelques cyniques comme moi qui, désabusés, se laissent légèrement griser à la vodka et s’adonnent alors à la moquerie du dit rituel. Après tout, quitte à faire comme les autres autant se moquer se soi, non ?

Bien sûr que la nouvelle année ne s’annonce guère clémente : crise financière qui n’en finit plus, chiffres divers et variés faits pour que tout consommateur soit plongé dans la morosité, guerres ethniques incessantes, bref encore un beau bilan à présenter en fin 2009. A mon sens pourtant je crois que chaque année ne diffère pas tant que cela de la précédente tant les situations semblent être taillées dans le marbre. L’Afrique reste encore affamée et sous la trique de quelques dictateurs, l’Europe croit encore en un avenir qu’elle n’a plus depuis l’avènement de l’Asie, et l’Asie espère concrétiser ses rêves de grandeur, rêves en devenir depuis Mao. J’en entends qui se plaignent du raisonnement en estimant que, d’une part le monde a bien changé de par la chute du communisme soviétique et d’autre part l’émergence de l’islamisme ce à quoi je vais méchamment répondre : « Erreur ! ». Le monde n’a pas changé, on ne fait que changer d’ennemi, pas de situation. En effet, avant l’islam il y a eu les terroristes de l’intérieur (Baader Meinhof, action directe...), encore avant eux les résurgences de groupes néo nazis prêts à tout, et l’on pourrait remonter ainsi jusqu’aux origines du monde. La civilisation quelque soit celle-ci a toujours engendré de la résistance, de la contradiction et donc potentiellement des actions armées. De cette conclusion l’on peut donc affirmer sans trop se tromper que le monde bouge, mais à un rythme si lent que c’en est imperceptible.

Certains s’offusquent encore en déclamant les miracles de la science ou bien l’avènement d’une Femme enfin « l’égale » de l’homme. Tiens donc, la science, en dehors de créer de nouvelles façons de tuer ou bien de détruire l’environnement, a-t-elle été si bénéfique ? L’informatique isole de plus en plus les gens, la télévision abrutit, la médecine préserve certes la vie mais prolonge aussi le martyr des morts en attente, alors où est donc ce fameux progrès ? La situation de la femme ? C’est, j’en conviens, un véritable bond en avant que de leur avoir donné le droit de vote ou d’avortement mais est-ce réellement l’égalité ? Une femme est encore rémunérée différemment d’un homme à poste et compétences égales, une femme est encore traitée en inférieure par bien des hommes et qui plus est on traite de manière peu élégante celles qui osent faire de la politique, surtout si c’est avant la ménopause. Nos mœurs sont encore barbares avec des rôles qui tardent réellement à progresser sur ce point, d’autant que les progrès d’un côté nous donnent de véritables harpies féministes pour qui enfanter relève de l’insulte à leur corps (sic). Alors des progrès ? Ca se traîne !

Nous trouvons le moyen de régresser même, c’est assez impressionnant quand on songe à la situation de « modernité » que nous revendiquons. De la famine alors que nous jetons de quoi nourrir le monde, des morts de froid alors que nous avons les moyens matériels et humains pour mieux faire, des guerres qui n’ont plus de sens mais que l’on alimente pour enrichir quelques oligarchies financières, c’est franchement digne du moyen âge plus que de notre siècle. Je sais, on va me dire qu’il y a des réfractaires, des gens qui refusent la main tendue voire pire encore qui estiment notre monde comme condamné donc comme inutile à préserver. Raisonnement égocentrique symptomatique d’une société qui se fout de son voisin plus encore que du sort d’un canidé abandonné. Où sommes nous arrivés aujourd’hui ? A l’irrespect de la condition d’Homme en ce monde et à l’idolâtrie de l’argent. Je me demande jusqu’à quel point nous oserons sacrifier notre existence pour le profit...

Et puis finalement j’embrasse quand même l’autre qui me tend la joue, j’éclate de rire à la pensée ironique qui me taraude les neurones : « Pauvre pomme, toi aussi tu auras des métastases ».