31 octobre 2008

Hollywood et la vérité historique

Etant amateur d’Histoire et appréciant de la sorte les reconstitutions correctement documentées ainsi que les films bien réalisés, il m’arrive d’errer sur la toile en quête de l’actualité du grand écran. Je suis donc tombé sur une nouvelle qui, je dois bien l’admettre me satisfait autant qu’elle m’inquiète. Hollywood serait enfin capable de s’attaquer à des sujets non patriotiques et (je l’espère) décrits sans parti pris puisque le thème est l’opération Walkyrie qui fut, le 20 juillet 1944, la dernière tentative d’assassinat d’Adolf Hitler. Oui bon, déjà là on va me dire « tu parles encore des nazis, de la guerre… tout ça… » Et bien oui je l’admets j’ai une certaine passion pour cette période et puis si cela ne vous intéresse pas, je ne vous impose pas ma lecture !

Bon là je dérive avec un coup de gueule aussi injustifié que pénible. Revenons à nos moutons (gris souris) : l’attentat à la bombe fut organisé, planifié et exécuté non par des résistants civils mais par une véritable organisation à l’intérieur de l’armée allemande, la fameuse Wehrmacht qui fut jusque là une fidèle exécutrice des plans mégalomaniaques de leur illuminé de dictateur. Qu’est-ce qui a bien pu pousser des officiers de haut rang à décider d’éliminer leur chef ? Quel était l’état d’esprit de ces hommes pourtant voués à être « honneur, fierté et bras armé de la Patrie ». C’est cette question que je me pose en regardant les documents disponibles sur les acteurs de ce drame qui malheureusement fut un échec. Tous étaient des soldats décorés, certains de l’école prussienne où la devise était « un soldat ne se mutine pas ». Là, c’était pire qu’une mutinerie, c’était décider de l’avenir de l’Europe, du peuple allemand et en ligne de mire la fin du pouvoir nazi. Von Stauffenberg, principal acteur de cet attentat manqué (c’est lui qui a déposé la bombe sous la table où se tenait une réunion stratégique, table qui sauva par ailleurs Hitler de par son poids et son épaisseur), était un officier connu et décoré, et qui avait payé dans sa chair le prix de la guerre : mutilé, borgne, l’homme avait donc tout pour ne pas être un conjuré mais au contraire un soldat fidèle à son serment. Alors… que s’est-il passé ?

Tout homme devenu soldat n’en demeure pas moins un homme. L’armée allemande n’a pas à être rangée dans le même affreux tiroir que les camps, pas plus qu’on irait classer les résistants dans le même tiroir que des terroristes. Là où l’armée n’a pas à agir, en principe, c’est au niveau politique. L’armée a pour rôle de préserver les libertés et protéger la nation contre toute agression. Là où le modèle s’est transformé c’est que cette même armée devint aussi l’arme d’invasion, donc au final une arme tant politique que militaire. Est-ce là le pourquoi du choix de tuer le chef d’état ? Si l’on y réfléchit la situation allemande était déjà désespérée : débarquement des alliées en France, effondrement sur le front de l’est, bref le pays était pris entre deux forces qui inexorablement avançaient jusqu’à écraser l’empire allemand. Désillusion suite aux revers ? Fatigue de voir une jeunesse être sacrifiée sur un autel honteux et indigne des grandes vues de l’armée, héritière des traditions de l’empire prussien ? La psychologie est un terrain fertile aux idées aussi différentes et paradoxalement menant aux mêmes conséquences. Prenez les tentatives d’assassinat sur Hitler : aucune ne réussit et pourtant elles furent nombreuses et aussi hallucinant que cela puisse paraître décidés par des gens se haïssant cordialement. Communistes, résistants anti nazis et enfin soldats de l’armée elle-même, quoi de plus radicalement opposés que des anarchistes et des militaristes ? On dit même qu’un pacifiste tenta vainement de tuer Hitler avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale…

Pour revenir à Hollywood, rares sont les films qui traitent de sujets aussi délicats et ne pardonnant pas l’approximation. Si je devais citer quelques films bien faits traitant du point de vue allemand, aucun ne serait américain, sauf à inclure Croix de fer de Sam Peckinpah (1977). En dehors de ce film, je dois citer Stalingrad (1993) et la chute (2004), réalisés et tournés par des allemands. Sans complaisance ils traitent de la bataille de Stalingrad et des derniers jours d’Adolf Hitler à Berlin. Regard froid posé sur leur passé, ces deux œuvres méritent d’être vus avec à l’esprit que la réalité historique fut probablement encore plus dramatique car rien ne saurait restituer ce qui s’est passé. Là où je suis inquiet donc c’est que le film nommé Walkyrie et prévu pour 2009 en France a pour acteur principal Tom Cruise. Qu’on aime ou pas cet acteur, je reste circonspect non sur sa capacité à tenir le rôle de Von Stauffenberg (qui lui aussi avait un profil de jeune premier) mais plutôt sur la capacité d’Hollywood à nous offrir un film complet et documenté sur cette opération. Va-t-on avoir le droit à un florilège d’action au détriment du fond ? Les inexactitudes et erreurs vont-elles distribuer des inepties chez les spectateurs ? Je crains vraiment ce résultat tant les films comme Pearl Harbour furent colporteurs de contre vérités et d’absurdités arrangeant bien les réalisateurs (et l’armée américaine, financière et partie prenante dans le tournage de ce … truc).

Espérons donc que ce film aura autant à offrir en tant que spectacle qu’en tant que base documentaire !

Voici des liens utiles :
Site en flash relatant le 20 juillet

Site sur la résistance allemande contre le nazisme. Lire l'article sur le 20 juillet

Site officiel du film (en anglais)

30 octobre 2008

Imagination

S’il m’est parfois donné d’avoir l’illumination en me saisissant de la plume (pour être plus précis du clavier vu mon incapacité à avoir une écriture manuscrite déchiffrable), je me dois tout de même d’avouer quelque chose ; pas plus honteux qu’un grain de beauté mal placé ou bien qu’une idée retorse, j’admets quand même que je ne suis pas nécessairement détenteur du sujet auquel je m’attaque. C’est bien entendu par pur égocentrisme que je me targue de vous rédiger ainsi, sans filet, ces quotidiennes alors qu’au fond je me penche souvent sur le réseau, un peu comme une mauvaise fée sur un berceau voué à l’inévitable humanité, et qu’ainsi je porte entre mes mains le bambin malformé qu’est ce texte.

Certes, j’ai la grande chance de ne pas me retrouver coi devant la feuille blanche (encore que …), et encore moins d’être en reste de réflexions aussi inutiles qu’acerbes afin d’exhiber mon désarroi camouflé dans le costume de l’ironie pathologique. Préférant donc jouer avec les mots qu’avec les explosifs je me permets donc d’apostropher mon lecteur et l’entraîner dans les limbes de mes pensées en espérant que vous, râleurs impénitents mais moins expressifs, puissiez vous dire avec une certaine objectivité que « Moi aussi je suis un râleur qui aime malgré tous les Hommes ». Oh, bien entendu chacun se cherchera une excuse qu’il piochera dans son enfance, dans les incessantes guerres, dans la chute des uns à laquelle suivra la montée des « autres », et au bout du compte tout cela pour se refuser à admettre qu’on est tous aussi pathétiquement englués dans un humanisme qui survit très mal au quotidien.

Alors, l’imaginaire, qu’en fait-on ? Le laisse-t-on moisir sur une étagère, enserré entre Lewis Carroll et Emile Zola ? Doit-on laisser l’aventure à Jack London et ne pas faire preuve d’audace en se voyant tour à tour cavalier, voyageur intergalactique ou bien amoureux d’une princesse prisonnière d’un château anonyme ? Pour ma part le lyrisme de certains récits me laisse froid car à force d’abreuver le lecteur de billevesées ayant pour but d’endormir sa méfiance à l’égard des mondes imaginaires, j’en viens à vanter le réalisme froid de bien des plumes acides. Point de nains, ogres, trolls déchaînés, armés de haches, de magiciens dont les mains crépitent ? Au contraire ! Rêver ce n’est pas ennuyer et une créature sortie de l’esprit (tordu) d’un écrivain en verve peut autant me plaire qu’un être banal dans un monde banal. Mais alors pourquoi je me plains ?

En fait ce qui m’horripile dans l’imagerie populaire du monde féerique véhiculée par des films apparemment réalisés par le même personnel et les mêmes maquettes, c’est qu’elle ne laisse guère de marge de manœuvre : un nain se doit d’être vénal, armé d’une grosse hache, nanti d’une barbe tressée, l’elfe est un être efféminé au charme troublant et le héros se doit d’arborer une musculature et une stature sans faille. Je râle ! Pourquoi n’aurait-on pas des anti héros, un demeuré traversant les épreuves plus par coup de chance que par choix ? Damned ! Ce serait tout de même drôle de voir le gros costaud humilié par erreur, tué par accident ou bien la frêle princesse coller une raclée mémorable au dragon qui lui sert de geôlier ! Je conviens toutefois que ce genre de discours ne saurait être donné aux enfants, ceux-ci n’ayant pas forcément la patience ou l’humour nécessaire pour saisir tout l’intérêt d’une telle situation. Enfin bon, à mon goût j’aurais plaisir à me payer la fiole d’un sorcier à qui rien ne réussit plus qu’à savourer ses victoires sans éclat (excepté celui de ses sorts lancés avec moult effets spéciaux). C’est ainsi, j’apprécie probablement plus les loosers amusants que les champions sans âme.

Régalons nous ! Il existe une solution pour se gargariser de la bêtise des héros. Et oui, l’Internet, une fois n’est pas coutume, offre la possibilité d’écouter ce qu’on appelle des « saga mp3 ». Qu’est-ce donc ? Pour la plupart d’entre vous (sauf si, comme moi, vous avez écouté France musique dès votre tendre enfance) vous ignorez le concept de série radiophonique. En gros : prenez une série télévisée et faites jouer des acteurs au micro. Enregistrez les bruitages, soutenez l’action à l’aide d’un narrateur et le tour est joué ! Alors voici quelques liens fort utiles pour écouter ces amusantes, délirantes et passionnantes anti aventures bourrées de références…

Bonne écoute, et surtout… REVEZ !

PS : Je vous conseille d'écouter dans l'ordre:
Les reflets d'acide
Les aventuriers du Survivaure
Le donjon de Naheulbeuk.

Ces trois séries sont vraiment au-dessus du lot!

Ah oui, on me dit à l'oreillette que j'ai oublié de mettre le lien:

Les sagas mp3 en streaming

28 octobre 2008

Obama ou Kennedy?

Si l’on en croit les organes de presse et d’information deux néo nazis auraient envisagés le massacre de 88 noirs ainsi que le meurtre du candidat Barack Obama, ceci dans le but de revendiquer la (je cite sans y toucher tant le thème me donne la nausée) « suprématie de la race blanche ». Que l’on soit sceptique ou non concernant cette nouvelle, force est de constater que de vieux démons supposés être nés dans la vieille Europe prolifèrent très bien sur celui d’un pays se croyant à l’abri de toute trace de nationalisme et pire encore de racisme, et qu’au bout du compte l’espèce de tolérance tacite accordée par la constitution américaine aux groupes fascisants les mènent peu à peu au désastre.

Reprenons vaguement les faits : deux gamins (18 et 20 ans) décérébrés et formatés par des groupuscules d’extrême droite se sont rencontrés via Internet et se sont mis en tête de tuer le candidat à la présidence, ceci pour une question de couleur de peau. Soit. Le meurtre politique est déjà en soi une honte et les USA ne sont pas en reste dans ce domaine : quatre présidents assassinés, un qui a failli y rester (R.Reagan), exécution de plusieurs leaders d’opposition ou de groupes tentant un changement dans la société (le pasteur King ou bien Malcom X pour ne citer qu’eux). Bref, ce pays n’a pas vraiment à s’étonner du phénomène tant les dirigeants semblent être des cibles de choix. Là où la chose est inquiétante tout de même c’est qu’on est dans une réflexion non posée par des gens de pouvoirs mais par deux imbéciles craignant qu’un noir puisse prendre place dans le bureau ovale. On ne peut que craindre de tels débordements, d’autant plus qu’il est fort probable qu’un candidat qui prône un désengagement de l’Irak, une mise à plat de certaines institutions et une « moralisation » de la politique américaine et qui au surplus n’est pas un « bon père de famille blanc » représente une véritable menace pour certaines personnes influentes dans la proximité du pouvoir en place plus que pour ces assassins en herbe.

Alors, Obama future cible d’un sniper ? A mon sens la question ne se pose pas si cette éventualité est posée d’un point de vue politique. Faisons un parallèle : nombre de personnes revendiquent les opinions et idées de Kennedy sur le Vietnam et mettent en perspective la position du président Obama face à l’Irak. Cela a-t-il un sens ? En fait pas vraiment : on ne peut pas envisager un retrait facile et rapide des troupes d’occupation car après tout, à force de disloquer le système politique et social local les USA sont à présent responsables de l’avenir de ce pays. Quand on met quelqu’un sous tutelle difficile de l’émanciper sans craindre le pire. De fait, Kennedy est mort bien avant d’avoir réellement tenté de solder le conflit vietnamien et m’est avis que la réalité du terrain lui aurait été fatale d’un point de vue politique cette fois. Aurait-il retiré ses troupes en trois mois, six mois, qui sait, un ans peut-être ? Obama aura le même problème à sonder et il ne pourra s’y soustraire sans heurter des sensibilités : pris entre les pacifistes unis avec ceux qui en ont marre du conflit et l’enclume des militaristes unis à des intérêts financiers évidents, sa marge de manœuvre sera proche du néant. Kennedy fut exécuté et ce fut potentiellement une erreur sur le long terme tant les américains sont devenus méfiants. Eliminer Obama ? Inutile, autant le laisser s’enliser... ou au pire l’aider à se noyer dans des dossiers sensibles.

On pourrait alors imaginer le fou, le tueur solitaire, le psychopathe enragé contre le président, un peu à l’instar de celui qui voulut tuer J.Chirac lors d’un défilé officiel. Nul officiel n’est en sécurité face à des personnes déterminées, et il existe une règle simple concernant l’assassinat : pour être totalement efficace, il faut s’approcher de la cible et accepter de se sacrifier. Rares sont les meurtriers qui échouèrent lorsqu’ils purent être au contact de leur cible, tout comme il est plus difficile d’aligner un fusil à 500m qu’un couteau à 30cm. Dans ces conditions, la paranoïa n’est pas de mise concernant Obama s’il est élu, ce qui reste encore à faire à l’heure où j’écris ces lignes. Ce que je crains bien plus pour lui par contre c’est un sabotage intérieur de la part des institutions et élus en place. Pourquoi soutenir un président réformateur, noir de surcroît et qui fait tout un cinéma médiatique au lieu de jouer les pragmatiques en temps de crise ? Bien des dirigeants dans le monde se sont heurtés à la réalité du fonctionnement de leur état, fonctionnement qui eut raison de bien des projets et de bien des illusions. Aujourd’hui il est affreusement difficile de prendre le contrôle d’une mécanique tellement complexe qu’elle en devient autonome. Tout état moderne s’est doté d’un nombre incroyable de règles, procédures et autres gardes fous qui sont autant de carcans pour tout président. La France a changé de république à chaque modification majeure de ses institutions avec par exemple le retour d’une véritable fonction présidentielle (pouvoir et direction des armées) lors de l’institution de la cinquième république. Obama devra-t-il songer à une réforme de cette ampleur pour s’accorder une véritable emprise sur les USA ? Resterait à convaincre les élus, leur faire adopter des lois lui libérant les mains... mais ce n’est sûrement pas pour demain.

Alors qu’est ce que je pense de Mc Cain et Obama ? L’un comme l’autre ont un nombre de dossiers brûlants qui les attendent : crise économique, deux conflits avec projection massive de force et de logistique, situation sociale déplorable, épuisement des ressources premières du pays (pétrole en tête) et j’en passe. Si Mc Cain ne m’attire pas ce n’est que par sa ligne de conduite clairement alignée dans la continuité d’un désastreux Bush plus soucieux de ses avoirs dans le pétrole que de la vie des GI, et Obama ne me convainc guère plus du fait qu’il devient pénible à trop jouer sur sont image de « noir qui réussit ». Le libéralisme et le conservatisme ont le même but : préserver les richesses et les acquis d’une nation vivant sur le dos des autres, et franchement la seule chose qui m’inciterait à dire Obama ce serait par repli sur un candidat noir (une première !) et n’étant pas un héritier des deux Bush (père et fils). Maintenant, les urnes vont parler et le mandat à venir va être fort intéressant. Je suis curieux de voir comment l’élu va se dépatouiller avec le bourbier irakien et comment l’économie intérieure américaine va subir la crise mondiale s’ajoutant aux dépenses pharaoniques de guerres aussi inutiles qu’ineptes.

PS : Je tiens à préciser une chose: Kennedy fut le premier président catholique des USA, mais ce ne fut sûrement pas l'enfant de choeur (son père encore moins) qu'on nous vend sans arrêt dans l'imagerie populaire américaine. Ce fut un président mais le peu de temps qu'il fut au pouvoir fut plus consacré aux annonces (le discours de Berlin, son engagement concernant l'exploration spatiale...) qu'à des actes définitifs et importants. Cherchez, renseignez-vous, je crains que l'icône soit ternie une fois la chose analysée avec froideur...


27 octobre 2008

Te souviens tu

Te souviens-tu de ces moments, allongé sur le tapis le regard planté dans la télévision encore bombée ? Te remémores-tu de ces gros boutons en plastique chromés pour changer de canal et cette antenne qui ne captait pas toutes les chaînes ? As-tu vécu la création de Canal+ ; la déchéance de la Cinq, étais-tu de ceux qui ont connus l’absence de couleurs dans le poste ? Es-tu donc de cette génération à cheval entre l’ancien mode de vie sans technologie et celui qui se profile à coup d’inventions aussi inutiles que devenues indispensables ? Si tel est le cas nous sommes donc plus proches que tu ne le penses.

As-tu arpenté les squares en gravier ou la campagne semée d’orties ? T’es-tu écorché les genoux en jouant au football sur un terrain vague devenu parking ? Quand tu voulais contacter un copain de classe, était-ce en téléphonant chez ses parents et non sur son portable dernier cri ? Quand les gens voulaient discuter se rencontraient-ils encore dans un café, dans la rue ou sur un banc public au lieu d’un impersonnel MSN ? Sommes-nous si vieux pour ne pas réussir à comprendre cette génération qui monte et qui n’a pas côtoyée la cassette audio, le VHS, la téléphonie avec fil et les voitures sans climatisation ? En quoi sont-ils si différents ces adolescents qui ne jurent plus que par la console portable, les émissions sur le satellite ou les blogs illisibles de la vedette de la classe ? J’ai l’impression de vieillir plus vite que de raison ...

Il pleut, les gens se servent encore de parapluies et de capuches pour échapper à l’ondée. Pour combien de temps encore ces survivances d’anciennes techniques éprouvées seront d’actualité ? A quand des manches en plastique réussissant via un miracle technologique à chasser les gouttes du ciel ? Mes chaussures qui martèlent l’asphalte vont-elles un jour se doter d’un dispositif d’entretien automatique ou de la climatisation régulée ? Vais-je subir le poids non plus du textile mais des batteries affectées à mon confort égoïste ? Le temps passe, il fait nuit et pour quelques temps encore je ne serai pas capable d’être nyctalope grâce à une quelconque opération chirurgicale sensée améliorer mes performances. Nous sommes des êtres ordinaires, je me trouve aussi ordinaire que la passante dont je viens de couper la trajectoire éphémère. Elle aussi porte des lunettes, elle aussi bataille avec la buée qui se forme sur les verres. Qui sait si demain les lunettes ne seront plus que des accessoires de mode et non pas d’indispensables compagnons du quotidien.

Les gosses braillent, ils jouent, s’agacent mutuellement à propos d’un dessin animé dont j’ignore même l’existence, leurs poches se sont emplies non plus de billes ou de carambars mais de cartouches de jeu, d’images de mangas aussi brutaux que dénués d’intelligence et pour eux le concept d’album avec des images à coller semble déjà périmé, hors d’âge, d’une autre ère révolue. Panini, comment survis-tu à cette déliquescence de mes symboles enfantins ? Savent-ils toute la passion que nous autres marmots aux mains souillées par le sable et la graisse de la chaîne du vélo mettions dans les échanges équitables d’images autocollantes ? Les mômes comprennent l’informatique, la trouvent banale, le miracle du réseau Internet est un fait quotidien et nul n’aurait à l’esprit une vie sans cette accessoire vie virtuelle. Où sommes-nous, nous autres parents de ces enfants ? Avons-nous créée une génération de futurs adultes accrocs aux informations numériques, au paysage sur écran plat, à la nature par procuration virtuelle.

Pourtant, te souviens-tu de la saveur de cette pomme prise dans un verger, goûtes-tu encore le goût des mûres ramassées le long d’une voie ferrée désaffectée ? Les ronces ont-elles encore du piquant pour les enfants ou bien cette plante est-elle reléguée à la section « souvenirs » de mon existence ? Pourquoi suis-je si triste de voir des adolescents discuter uniquement par électronique interposée alors que rien ne saurait valoir une conversation assis sur un banc, à scruter le temps qui passe, à se nourrir de l’air ambiant et non des puces qui s’amoncellent dans nos poches. Triste temps où les terrains de jeu sont désertés pour ceux faits de point sur des dalles...

24 octobre 2008

Tic tac, tic tac...

N’entendez-vous pas ce maudit réveil qui dans sa rigueur toute mécanique fait cliqueter ses engrenages pour mesurer le temps qui passe ? Ecoutez le attentivement : rigide, droit, sûr de son emploi il martèle les secondes comme le ferait un métronome pour un musicien. Là, traînant soit au pied de votre couche soit sur une commode d’un style quelconque, il symbolise la vie moderne comme aucun autre objet. Et pourtant dieu sait qu’il y aurait de quoi mettre dans un sac pour regrouper nos objets indispensables : voiture, ascenseur, ampoule électrique, téléphone ... et pourtant seul la montre, le maudit réveil signe à lui tout seul le rythme effréné de notre modernité.

Tiens, le voilà qui s’ébroue comme le coq à levant. Ses aiguilles se croisent et le mécanisme s’approche inexorablement du déclencheur sadique vous tirant d’un sommeil supposé réparateur. Il tinte, grêle, hurle même son chant bien réglé, comme s’il jouissait dans l’instant après s’être contenu une journée entière. Haïssable entre toutes les choses ayant élues domicile dans votre chambre, il s’exprime avec une gaieté qui n’appartient qu’à lui, car finalement pour vous cela marque la fin des songes pour le début du quotidien inlassablement renaissant. Chacun y va de sa technique pour le faire taire : le coup brutal sur sa base pour faire cesser la cacophonie, l’enterrer sous un oreiller lestement jeté dessus et même pour certains sauvages le lancé à travers la pièce jusqu’au mur destructeur et salvateur. Et puis, finalement, dans un élan de volonté contrite on se lève, s’assoit sur le bord du lit, on baille puis l’on se décide à rejoindre la cuisine ou la salle de bains (ou les deux dans un ordre appartenant à chacun).

Le plus infâmant dans le réveil c’est qu’il est la marque certaine du sadisme humain. Jusqu’à une époque pas si lointaine le réveil avait besoin de soins pour fonctionner : il fallait le remonter, faire attention à ne pas le briser en le faisant tomber et puis finalement c’était un équipement relativement cher donc précieux. Depuis l’avènement de l’électronique des pourris se sont échinés à tuer le tic tac métronomique pour le remplacer par le silence monacal des puces. Hélas, s’il s’avère être plus confortable de soupirer sans le cliquetis honni ses manières sont passées de la polie cloche martelée au pervers hurlement synthétique. Buzzer ! Sauvage ! Là, le réveil est une arme de destruction auditive, il vous cannibalise les tympans et se charge de mettre d’une humeur digne d’un conquérant échouant dans sa quête. N’est-ce pas là un signe que de passer de l’éloquence religieuse d’une cloche à la barbarie dénuée d’érudition d’une impie électronique sans âme ?

Oh, certains préfèrent encore le braillement de la radio en guise d’acte de mort pour Morphée, mais en fait à bien y regarder cela peut s’avérer une substitution peu judicieuse. Personnellement je n’ai aucun plaisir à me faire réveiller par le crachotement d’un speaker déclamant les catastrophes du monde, ou bien par la cacophonie d’un groupe à la mode ayant pour seule vertu de permettre le renouveau du marché des prothèses auditives. Sincèrement, s’entendre raconter « Guerre en ... 150 morts d’après le gouvernement de ... et le triple d’après une ONG », ça me laisse généralement mal embouché pour la journée ! Alors quoi, les synthétiseurs sont-ils dont incapables d’imiter la fameuse cloche de tête du réveil d’antan ? Il faut vivre avec son temps, mais de là à le subir il y a une grande marge.

Et puis finalement toute la journée on ne se contente pas de maugréer contre ce foutu réveil, on s’en attache un au poignée pour être certain de ne pas être en retard. En retard à quoi ? La vie c’est avant toute chose un enchaînement de contretemps, de retards, d’imprévus qui se finit inévitablement par une mort intemporelle. Il y a évidemment des petits malins qui font acte de retard à leur propre enterrement mais ce serait déplacé de les blâmer à ce moment là. Joli pied de nez à la vie moderne que se pointer à la bourre à ses propres funérailles je trouve, et puis cela a plus de classe que de ne pas venir du tout ! Pour ma part j’ai trouvé un remplacement plus qu’honnête au réveil aussi bien ancien que moderne, mais hélas c’est une mécanique qui ne se remonte pas, qui s’avère parfois peu fiable et qui plus est peut agir de manière assez surprenante pour trouver une nouvelle manière de vous réveiller. En l’occurrence je songeais à une compagnie partageant la même couverture que vous. Certes, c’est plus agréable de soupirer en duo, mais pour autant il est encore relativement difficile de lui confier vous tirer du sommeil.

Quoique, confions lui le supplice du réveil !

23 octobre 2008

Ce soir je suis un fainéant

Tout est dit!

Donc pour vous faire patienter, une petite vidéo très jolie...

Bonne soirée à tous!


22 octobre 2008

Caféine

Toi qui dictes mon état physique dès le matin, toi qui sais provoquer la stimulation suffisante pour que ma carcasse soit active, je te remercie ! Toi la caféine, molécule étrange aux pouvoirs, tu es une compagnonne fidèle depuis des années. Sans toi que de matinées mollasses et sans relief j’aurais passé, combien de tasses manquées me furent pénibles ! Grâce à ta présence fumante dans des tasses démesurées j’arrive à rependre le pas sur le sommeil qui souvent se refuse à quitter mon corps. Doux breuvage, ne disparais jamais !

On nous parle de ta découverte, des innombrables façons de te préparer, mais pour moi tout ceci n’est qu’accessoire : le café reste le café, ce rituel matinal ou post bâfre qui a le don d’être indispensable tel un rituel dans mon quotidien. Certains affirment que tu es un poison, que tu es une véritable addiction au même titre que le tabac et même que tu représentes un stimulant digne des pires molécules inventées par l’homme. Je m’en fous ! J’assume mon vice, je le revendique même : je suis caféinomane (vive le barbarisme) mais dans son meilleur aspect c'est-à-dire celui de l’esthète qui aime avec mesure et non celui qui dépend littéralement de sa potion. Je savoure et goûte à l’envi ma tasse, la levant patiemment pour en humer la chaleur, puis lentement j’en jauge l’amertume jusqu’à la dernière goutte. Quand je vois certaines personnes expédier leur café comme l’on descendrait un verre d’eau je fulmine ! Respectons le café comme les Anglais respectent le thé !

A mes yeux le café c’est un ensemble hétéroclite de choses digne d’un inventaire à la Prévert : c’est à la fois des souvenirs, des sens éveillés, des rencontres, des gens et même des sentiments. Comment oublier la tasse partagée avec une personne aimée au petit matin face à un paysage idyllique ? N’est-ce pas une saveur inoubliable que celle du petit noir partagé à une terrasse anonyme avec des amis qu’on a perdu de vue ? N’avez-vous pas eu la joie de goûter ce café dit « à la turque » préparé sur le feu et servi avec son marc ? On le préparait ainsi chez moi, sans artifice, et partager le café c’était (et c’est encore) un rituel d’accueil autant qu’un moment de vraie détente. On ne boit pas le café pour se restaurer une énergie interne, non, nous le partageons car il est force d’amitié et d’amour filial. Quand j’y songe avec intensité je vois aussi le bol fumant dans la froideur nocturne et hivernale d’une aire d’autoroute, le breuvage qui sort d’un thermos gardé comme réconfort, et puis cette cigarette qui se marie si bien avec ma boisson tant aimée…

Vous pensez que j’exagère ? Croyez-vous que l’usage de la chicorée soit apparu par simple plaisir de consommer un substitut ? C’était la pénurie et le rationnement qui dictèrent l’apparition de la fameuse « Chicorée Leroux » et non pas l’envie de débarrasser du café de nos tasses ! Quoi qu’il en soit énormément de gens restèrent fidèle à la plante uniquement pour des raisons pécuniaires ; la preuve en est, aujourd’hui rares sont ceux qui continuent à se servir de la chicorée en lieu et place du café. D’ailleurs ça me fait songer que je ne sais même pas s’il existe encore de la chicorée vendue dans le commerce. Et dire que les gens cherchent à présent à détourner le temps nécessaire à se préparer un vrai café en usant et abusant d’ersatz : solubles, machines préparant tout et vous servant une boisson à peine colorée et même des automates qui vous vomissent un breuvage noirâtre plus digne de la fosse à vidange que du gobelet en plastique pourtant peu ragoûtant pour l’amateur de caféine que je suis. Vandales ! On ne décaféine pas ! Assassins ! On ne lyophilise pas cette boisson ! Ayant déjà les frais (amers) de tentatives infructueuses de la part d’amis fort intentionnés dans ce domaine, j’affirme sans ambiguïté que le soluble, c’est vraiment de la merde. Bon, je ne saurais imposer un percolateur dans le foyer de ce charmant couple qui n’a pas ma passion pour ma boisson, mais somme toute à tout choisir je ne consomme plus que du thé chez eux. D’une part, cela leur évite d’acheter spécifiquement une saleté en poudre, et d’autre part je m’épargne le supplice de vider une tasse si généreusement offerte par mes hôtes.

Et enfin, juste là, en face de moi il y aura ma grande tasse du matin, exhalant son pouvoir et ses saveurs dont je me transirai de plaisir. Les yeux encore embrumés, le cœur légèrement noyé dans l’ivresse de la nuit, je me faufilerai dans le jour qui naît emmitouflé dans les volutes bleutées d’une cigarette se mêlant à celles blanchâtres de mon café non sucré du matin. Ah, que le réveil est bon dans ces conditions !

21 octobre 2008

Collabo, qui moi?

Je dois l’admettre, ma couardise naturelle s’éveille à chaque fois que le sujet de la collaboration, ou de la résistance est mise en scène dans un documentaire. Jamais las d’exhumer un croulant sympathique ou d’éveiller l’émoi avec une relique centenaire survivante des geôles nazies les réalisateurs de ces spectacles simplistes à destination du demeuré moyen ont juste le mérite de secouer ma conscience. Aurais-je été un vil collaborateur, un sadique gardien jamais en manque d’imagination, ou bien un résistant actif prêt à crapahuter pour se débarrasser de l’occupant honni. En tout état de cause ce n’est pas tant la moralité de chacun de ces statuts qui me posent un vrai problème, c’est avant toute chose l’analyse des conséquences. Oh je sais, nombre de petits malins bourrés de poncifs et d’une fierté mal placée vous ânonneront qu’ils auraient pris les armes contre le vert de gris et qu’ils auraient acceptés de sacrifier leur vie pour la « cause ». Pensez-vous qu’ils sont sincères ? Croient-ils dans ces idéaux aussi stimulants que dangereux ?

« On ne s’improvise pas juge pour des choses que l’on a pas vécu » vous dira le sage que je ne suis pas. Ma foi, je ne porte en effet pas de jugement sur le passé mais je mets les accusés modernes face à la tribune pour qu’ils supportent la vindicte populaire. Non messieurs dames, vous n’êtes certainement pas les héritiers d’un courage commun aux deux ennemis car après tout ce n’est pas la collaboration active qui est lâche, c’est l’apathie égoïste qui est criminelle. Enfin bon, on va me susurrer que les collabos clichés se sont enrichis à outrance et que peu d’entres eux ont subis les foudres de la justice, si ce n’est celle divine si l’on a le malheur d’y porter crédit. Oui certes, faire fortune sur la misère humaine est honteux, mais j’ignorais qu’il y avait une différence de finalité entre un vendeur au marché noir avec l’accord tacite de l’occupant et le PDG de société délocalisant son usine, c'est-à-dire faire du fric ! De vous à moi je ne suis pas convaincu que le commerce puisse avoir une composante morale, je dirais même (merci monsieur Comte Sponville) que le marché est amoral : il se fout des hommes, il vit grâce aux fonds et non à ceux qui les détiennent. De fait je crois que collabo dans ces conditions pourrait devenir attirant, non ?

Oh il y a bien des dérives comme la dénonciation active tant de minorités que de son voisin, et là on touche à un tabou moral qui est celui du respect d’autrui. Tiens, c’est amusant de parler de respect mutuel quand aujourd’hui l’on vomit les SDF, les immigrés ou bien les musulmans avec toute la dose de clichés sales que ces populations véhiculent. L’homme, respecter un autre homme ? Si celui-ci a un pouvoir, de l’argent ou qu’il représente une menace potentielle pourquoi pas, mais s’il s’agit de quelqu’un que l’on classe comme rebut de la société là pas de problème. C’est fou que l’on ne comprenne pas que la plupart des gens ayant dénoncés des juifs étaient convaincus d’agir avec discernement pour leur pays, et que même certains après avoir goûté le béton des prisons françaises continuèrent à revendiquer haut et fort leurs idées. N’allez pas croire que je soutiens leurs thèses, il s’agit simplement du constat édifiant qui veut que toute personne convaincue puisse mettre en sommeil toute trace de charité et même d’humanité. Bien sûr j’exclue les psychopathes et autres sadiques qui agirent pour assouvir des pulsions malsaines, mais dans la majorité des cas la collaboration ordinaire fut et sera toujours une souplesse intellectuelle qui dit simplement que « la force est à eux, profitons en ».

Résister, tenir le fusil, se dire qu’on agit contre l’ennemi commun, voilà de bien belles pensées. Mais parmi tous ces résistants oublie-t-on combien furent juste des fantoches, des vindicatifs n’ayant connu pour seule épreuve du feu celui du campement à la campagne ? Une étiquette de résistant fait toujours plus « classe » et propre sur soi que d’arborer un portrait vichyste. Je n’irai pas chercher des statistiques, celles-ci prêtant souvent le flanc à critique tant ceux qui comptaient et ceux qui répondaient avaient des intérêts communs, c'est-à-dire avoir un nombre impressionnant pour pouvoir dire avec orgueil « nous avons tous résistés ». Ne me faites pas dire que je vomis les résistants, ils furent et sont courageux, mais simplement j’aurais tant aimé que la nature humaine n’aille pas gonfler les chiffres pour que chacun se sente important. Bon d’accord, prêtons leur des intentions nobles comme prendre le pouvoir (les communistes, ça ne vous dit rien ?) ou bien simplement s’amuser comme des gosses confondant devoir et loisir. Mais là je vais encore passer pour un être méchant et vil.

Alors ? Moi ? Aucun choix étant donné que je ne suis pas en position d’en décider. Chacun est libre d’avoir des convictions mais qu’il ne vienne pas prétendre qu’à l’heure critique du choix entre un mal ou un autre qu’il prendre le « meilleur ». La vie est ainsi faite qu’un choix ne se fait qu’une fois et que la conscience n’est pas forcément bonne conseillère.

20 octobre 2008

Crise de rire et droit de réponse

Si je rédige cette note c’est avant toute chose pour répondre à un lien qui a été placé en commentaire d’un de mes messages précédents. N’étant pas adepte de la censure, j’ai préféré en afficher le contenu et laisser chaque lecteur juger du « niveau intellectuel » de l’émetteur. Si je dois porter un regard tant sur le contenu que sur les personnes qui font partie de ce « clan » Internet, force est de constater qu’une hilarité cynique me fait tressauter. Non, la vidéo mise en lien n’est pas responsable ce rire, non ce n’est pas le contenu pas plus que le groupe (les inconnus) responsable de cet amoncellement pathétique de clichés, c’est avant toute chose la dérive communautariste non déguisée qui me vaut ce commentaire affublé d’une indigente démonstration de la part des comiques.

Ah oui au fait, voici la vidéo en question :


Jusque là certains riront probablement de l’humour gras et déplacé du trio, d’autres auront un rictus devant la piètre prestation ainsi que le tournage digne de collégiens se filmant dans le cadre d’un TP de dessin, et les derniers comme moi se poseront la question de savoir pourquoi diable cette vidéo termine sa course parmi mes commentaires. Je n’ai qu’une réponse : propagande ! Il faut un support à celles et ceux qui se cherchent une manière de vilipender une religion ou une population donnée, et les inconnus se firent fort de présenter tous les clichés des années 80 : les juifs (notre cas), les rappeurs, les bourgeois, la télévision poubelle et j’en passe. Ici, le rire n’est plus de mise tant le support est repris à des fins de propagande qui pour ma part me fait hurler de rire. Comment ça ce n’est pas drôle ? Comment ça c’est inquiétant ? Mais êtes-vous donc si benêts pour ne pas voir le côté drôle de la chose ? C’est remarquable pourtant ! Cette clique d’antisémite au crâne farci d’inepties dictés par des professeurs non de la foi mais de la connerie humaine ont réussi à se rendre pathétiques en se servant d’un média qui à la base était prévu pour faire rire non aux dépends d’une population mais au dépend des clichés colportés sur eux. Arrêtez de trouver ça inquiétant ! C’est juste débile, sans intérêt et profondément absent de qualités, quoi que vous cherchiez.

J’aime faire usage de mon droit de réponse : le fascisme, le racisme, enfin toute forme d’extrémisme me fait vomir. Là, c’est un des exemples des plus flagrants d’indigence intellectuelle par l’absence de fond dans le discours et de profonde faiblesse morale tant ils sont prêts à tout récupérer pour colporter leur « petite » mentalité. C’est ahurissant : à en croire ces personnes tous les juifs ont un accent déplorable, tous les juifs sont des escrocs, des malandrins enfin bref une population à éradiquer. Alors que devrais-je dire concernant les musulmans ou les arabes ? Qu’ils sentent mauvais, qu’ils sont racistes bêtes et sans éducation ? Allons bon, voilà qui serait des plus lamentable ! Je ne serai jamais le colporteur du racisme quel qu’il soit même si certaines vérités peuvent tailler en brèche certains états ou certains peuples. Ce n’est pas une question de peuple d’ailleurs mais de situation géopolitique : dire que certains états africains sont rétrogrades et que le peuple soutient cet état de fait n’est pas une analyse dictant que les noirs sont rétrogrades, non, c’est juste qu’un peuple n’ayant pas accès à l’éducation et qui désespère de sortir du tiers monde se tourne généralement vers le fédéralisme offert par la religion (valide en Amérique du sud par exemple) et donc vers des hommes capables de prendre en main ce mouvement de masse. Ces peuples ne sont ni idiots ni sous développés en quoi que ce soit, c’est simplement que le désespoir mène souvent au communautarisme le plus brutal. Je ne dissocie d’ailleurs pas le fascisme, le nazisme ou bien les extrêmes dans les religions : tous se fondent sur la volonté d’être une unité supérieure à celle des voisins, tous se fondent sur le besoin d’un ennemi, enfin d’une sorte de cible à haïr de manière inconditionnelle. Dans ces conditions j’estime que ceux qui crachent de la sorte sur les juifs ne valent pas mieux que ceux qui les faisaient s’évaporer dans des crématoires. La haine raciale est une faiblesse morale, une tare intellectuelle, bref quelque chose de pire encore que la bêtise.

Pour en finir avec cette bande de crétins (je pèse mes mots) : défoulez vous, aucun souci je supporte aisément tant l’insulte que la critique, mais je doute qu’une quelconque once de courage saurait vous faire agir avec intelligence et soutenir vos thèses puantes ici même. C’est toujours pareil : on vomit mais l’on assume pas. Allez, des tripes que diable ! Venez voir celui qui vous renvoie votre connerie comme un miroir, venez donc m’affronter histoire qu’on rigole…

17 octobre 2008

Les russes à la bourre ?

Depuis le temps que je répète que les ours sont des mammifères peu commodes... On n’a cessé de m’asticoter les tympans de la déchéance russe et ce depuis la chute du mur de Berlin, et en ajoutant à cela avec tout le fiel de l’incompétence nourrie par les médias que « La Russie est dorénavant condamnée à un rôle de second plan ». Tiens donc. Je suis particulièrement amusé et ravi que les pronostics les plus sombres se soient avérés non seulement faux mais pardessus le marché totalement opposés à la réalité. Aujourd’hui les grands argentiers du monde sont en passe de devenir russes et chinois. Belle démonstration de retour de manivelle pour les USA et même pour l’Europe !

Bien que je ne sois pas fondamentalement pour les systèmes proches de la dictature, il faut tout de même admettre et surtout convenir que le système russe fonctionne, qu’il a fait d’énormes progrès et qu’à l’heure actuelle la Russie s’avère être un compagnon économique des plus fréquentables. Certains hurleront bien entendu concernant la liberté de la presse qui est des plus précaires ainsi que l’obscurantisme d’état concernant bien des dossiers (dont celui de l’armement et des décisions militaires), mais somme toute l’état y a une place que bien des pays lui envient. Dénigrer le système ? Lorsque c’est fait ce n’est pas sur des peccadilles ou des détails de finance, non c’est sur des fondamentaux méritant analyse, alors que dans les nations se proclamant démocratiques le jeu est de presser sur des incongruités globalement sans impact notable sur notre quotidien. De là je pense qu’il faut savoir respecter ce qu’est un drapeau, un pays et donc par voie de conséquence constater que les russes ne sont pas chauvins mais nationalistes, donc totalement le contraire des français.

Face à la Russie l’ambiguïté est de mise pour nombre de membres de la communauté internationale : l’ours soviétique reste dans les mémoires, les actions en Tchétchénie et en Géorgie sont d’actualité et soutenir ouvertement Poutine puis maintenant Medvedev reste délicat même pour le plus éclairé des analystes. Un seul terme me vient à l’esprit : lâcheté. On ne peut décemment pas rejeter l’efficacité sous prétexte de craindre que l’ex URSS réapparaisse. D’ailleurs, pourquoi refuser à la Russie sa place dans le monde ? N’est-ce pas une puissance nucléaire, une puissance économique et un gigantesque territoire ? Ce besoin maladif de rabaisser les anciennes nations communistes me semble des plus suspect, d’autant plus quand il s’agit de négocier les équilibres dans le monde actuel. Qu’on ait craint une action débile des croulants ayant été secrétaires général du parti du temps de l’étoile rouge, je le comprends, mais refuser le droit de citer à un président démocratiquement élu et visiblement soutenu par sa population, là j’ai bien plus du mal. Mais cela doit être un de ces honteux reliquats de la guerre froide...

Si l’on parle de Russie aux européens force est de constater que l’immense majorité d’entres eux ne voient que la vodka, les poètes suicidaires et les forces de l’armée rouge. Soit. Ce sont des symboles forts de cette nation ainsi qu’une imagerie volontairement entretenue à des fins de propagande, mais la réduire à cela c’est oublier sa place comme producteur de matière première, sa position prépondérante dans les relations avec les anciennes républiques du pacte de Varsovie, ainsi qu’un allié (si si !) face à l’envahissante Chine qui ne cesse de monter. Il serait donc intéressant de voir le monde se mettre à la raison et non à la péroraison qui est encore sa façon de communiquer avec Moscou. Notez tout de même que bien que faisant preuve d’arrogance et même de défiance à l’encontre du Kremlin force est de constater que toute décision ferme et résolue prise par le gouvernement russe se voit mise en œuvre sans réelle réaction internationale. Tout au plus entendra-t-on quelques grincements de dents et commentaires cinglants, mais sans action réelle derrière. Je rebondis sur ce point en constatant avec amusement que la Russie s’est retirée de Géorgie quand elle l’a décidé, non quand l’ONU l’a enjoint de le faire. Ce retard a-t-il donné lieu à des représailles quelconques ? Certainement pas, on ne donne pas un coup de pied dans les fesses d’un ours sans risquer de se faire méchamment chahuter, ou pire encore.

Sont-ils donc en retard sur nous ? Economiquement parlant non, la transition est dorénavant effective et l’économie de marché fonctionne à plein. Techniquement ? Le changement d’orientation politique du pays permet à présent l’entrée des technologies étrangères, l’investissement dans des sciences jusqu’à présent indisponibles, et il est surtout impressionnant de constater que le modernisme n’est pas absente du « jeune » état russe. Alors où seraient-ils à la bourre, ces russes alcooliques et rois de la chanson mélancolique ? Nulle part si ce n’est peut-être dans les droits de l’homme. L’héritage dictatorial et l’obligation (hélas) d’imposer un système fort où l’état est unanimement respecté fait que ce grand pays est encore affublé de tares dont il se départira au fur et à mesure de son développement. Plus une nation est riche plus elle tend à avoir une éducation efficace, donc plus elle tend vers la démocratie par la présence d’esprits éduqués et éclairés. Sans doctrine politique mélangée à l’enseignement, force est d’espérer que la Russie ne sera probablement plus un pays émergeant du marasme provoqué par la fin de l’ère communiste, mais une nation forte, riche et présente sur la scène internationale... donc à la place qui lui est due !

16 octobre 2008

Est-ce que ?

Le monde est morose, il s’enfonce inexorablement dans le marasme qu’il a lui-même bâti avec indolence. A l’heure actuelle investir est soit un signe extérieur de richesse, soit une prise de risques inconsidérés. Dans un cas comme dans l’autre le regard de ceux ayant perdus tout ou presque au jeu de « celui qui gagnera le plus vite et le plus facilement » se posera comme acide et amer. De toute façon comment apparaître honnête quand on n’a pas été pris dans la tourmente ? C’est ainsi, se refuser à participer à ce genre de stupidité passe pour être un déni d’action, une sorte de refus de participer à la marche du monde. Alors dans ces conditions je me targue de ne pas être un mouton acceptant la tonte forcée par le capitalisme mondialisé.

Alors, être heureux est donc injurieux face à la misère humaine ? Il semblerait que de manger à sa faim, de pouvoir financer son logement est à cacher, comme si la réussite se faisait honte alors qu’elle était pétrie par l’orgueil des années 80. Dans tous les cas la grisaille devient une valeur refuge et nous poussons le vice jusqu’à reporter les couleurs ternes sur nos vêtements. Je suis convaincu que si l’on mettait en parallèle les tendances vestimentaires avec les situations économiques force serait de constater que chaque crise fait réapparaître le brun et le gris cendre. Moi ? Peu m’importe, je m’amuserai des teintes tant que je ne serai pas trop miro pour en savourer l’impact. Tenez, en parlant d’impact, un simple vêtement peut provoquer de véritables crises : prenez des bureaux emplis par un personnel guindé snobant toute innovation et glissez-y un tordu de mon genre arborant fièrement un t-shirt estampillé « Ricard staff » avec le logotype qui va bien. Quelle rigolade ! De fait la crise me fait me moquer du monde et je vis aux crochets des grognements d’autrui à mon encontre. Doux plaisir que de passer pour un dingue aux yeux d’un imbécile…

Certes, on peut estimer que la discrétion est une vertu et qu’avoir l’intelligence d’éviter l’ostentatoire est plus du respect que de la simple nécessité d’être accepté des autres, mais à mes yeux c’est tout le contraire : commencer par se respecter soi-même est autrement plus important que d’obtenir celui de la foule morne, emmitouflée dans ses soucis mêlant crise du logement, prix du baril (qui s’effondre en ce moment même) et pouvoir d’achat. Digressons à nouveau : le pouvoir d’achat ? Tant que la population n’aura pas saisie l’importance de consommer pour que le pays fonctionne nous n’aurons qu’une majorité de râleurs jamais satisfaits par les prix et qui bien entendu se targueront de vivre de manière économe. Etre économe ce n’est pas exiger la gratuité, c’est trouver le juste prix, nuance ! Je sais, il y a des dents qui grincent à cette affirmation, d’autant plus que nombre de ménages vivent réellement la difficulté du quotidien. A qui je m’adresse ? A celles et ceux qui s’offrent les moyens de me lire ici même au lieu de se préoccuper de faire chauffer la casserole. Question de priorités je suppose.

Serais-je donc foncièrement méchant ? A me moquer des gens ruinés, à provoquer voire insulter la classe moyenne française et à revendiquer sans trop de camouflage une certaine passion pour la dictature, je pourrais passer pour un être froid et monstrueux. Erreur ! Je suis pire que cela : j’estime que nous payons bêtement et méchamment notre existence et notre absence de considération pour autrui. Que le financier sautasse par la fenêtre de son building ? Mais je m’en fous, du moment qu’il ne m’atterrisse pas dessus ! Que l’imbécile marâtre battant sa progéniture en vienne à se pendre ? Mais qu’elle le fasse, j’aurai alors l’occasion de me saisir de ses chevilles pour m’assurer de son trépas ! Que le prix du pétrole, du tabac ou de quoi que ce soit d’autre joue au yoyo ? Mais franchement, dans l’absolu, grogner sur le prix des choses dont on n’est pas foutus de se passer, et pour lesquels l’on sait pertinemment que les vendeurs se moquent de notre avis, est-ce que c’est vraiment utile ? L’utile serait d’agir en groupe et non pas dans son coin, à marmonner et ressasser sa rancœur. « Le moral des français en berne » ânonnent les feuilles de choux entassées dans les kiosques puis les salles d’attente impersonnelles des médecins bobos. Grosse erreur d’analyse : les gens ne sont pas moroses, ils veulent juste profiter du beurre, de l’argent du beurre, s’envoyer la crémière et accessoirement prendre possession de la boutique sans la payer. A l’heure des dépenses pharaoniques pour colmater les fuites du navire ivre du capitalisme mondial, force est de constater que nul n’accepte d’écoper, alors que chacun s’est empressé de verser son seau dans la cale !

Rigolons un peu, rappelons nous de Coluche, Desproges, Devos, Bedos… et rions de nous avant que la mort se rit de nous.

15 octobre 2008

A demain, si j'veux!

Ce soir ce sera silence radio... Pour une fois je m'octroie un peu de repos et laisse les évènements de ce monde si bordélique au placard. Entretuez-vous joyeusement je ne me nourrirai pas de vos restes indigestes!

A demain (si je le veux!)

JeFaisPeurALaFoule

14 octobre 2008

Argent comptant sur vous

Quelle vaste blague que le système économique mondial non ? Sous prétexte d’avoir été des incompétents notoires les grandes banques ont trouvés le moyen de se renflouer sur les fonds des états, donc en bout de chaîne sur notre argent puisque la dote nationale est le fruit du labeur des concitoyens. J’aime cette idée comique qui est que l’on peut s’offrir le luxe de tout mettre sans dessus dessous puis de réclamer l’aide d’autrui et au bout du compte de contourner joyeusement les sécurités supposées ôter toute folie aux intervenants. Allez, je vous signe un chèque en blanc pour le plaisir de me voir ruiné ?

Mine de rien bien que l’informatique soit devenue maîtresse et dompteuse inflexible des opérations boursières les prises de décisions humaines sont encore défaillantes et soumises à la règle immuable du sentiment. Quelle est cette règle ? Elle est tacite, pernicieuse, toujours opérante malgré les épaisses couches du vernis de la rigueur supposée. Tout cela consiste juste à paniquer au pire moment et prendre des décisions à chaud sans se préoccuper outre mesure des conséquences. Celles-ci sont dorénavant identifiées : faillite d’entreprises pourtant saines (faute de liquidités), chômage accru et même endémique alors que la conjoncture ne s’y prête déjà guère, puis vient donc la crise sociale avec potentiellement famines et révoltes pour le pain, et enfin montée en puissance des nationalismes les plus sombres. Pour celles et ceux qui semblent encore me trouver particulièrement sombre je rappelle que 1929 a fait quelques petits tout à fait ingrats. Dans le genre progéniture infâme Hitler et Mussolini sont franchement de beaux exemples de la dégénérescence des modèles économiques basés sur la prise de risques privés.

Ai-je une solution à proposer ? Somme toute il serait illusoire de prétendre verrouiller les banques et autres investisseurs. Lorsqu’on travaille avec l’argent rien n’est sûr car nul n’est à l’abri de l’impondérable, le petit caillou dans le coucou suisse, bref rien n’empêche un débiteur de se débiner donc d’entraîner dans sa chute le prêteur mal inspiré. L’argent appelle l’argent et ce ne sont pas les petits taux d’intérêts qui intéressent les sociétés, ce sont les gros capitaux placés à court terme et à fort rendement. En effet, pourquoi attendre six mois quelques pourcents quand en une semaine l’on fait dix fois plus ? Même moi qui ne suis pas un modèle de respect pour le capitalisme j’avoue que les sirènes du profit facile sont redoutables pour mes oreilles !

Qu’il est morne ce bilan de fin d’année : faillites en pagaille, naufrage capitaliste prévisible et surtout évitable, sauvetage potentiel des économies de marché à l’aide des fonds d’états… dictatoriaux (Chine en tête et juste derrière Russie pseudo démocratique). N’est-ce pas là une belle ironie ? Les USA renfloués par l’axe du mal Sino Russe ? N’est-ce pas une belle démonstration de force de la part des systèmes basés non sur le libéralisme sauvage mais sur le contrôle des finances ? Je sais bien que nombre de personnes affirmeront avec cruauté que l’argent n’a pas d’odeur, pas même celle de la sueur des travailleurs forcés/esclaves (les premiers étant des détenus, les seconds des salariés qui ne peuvent faire autrement… nuance subtile). Quoi qu’il en soit les états auxquels l’on refusait le droit à la parole se voient aujourd’hui flattés et entourés comme jamais. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai dans l’idée que la Russie et la Chine se sont faits un malin plaisir de conserver ces gros capitaux au frais juste dans l’idée de se protéger d’une telle crise, voire même pour pouvoir les prêter avec intérêts (pas fous, on ne prête qu’aux riches mais pas gratuitement) et ainsi tenir leurs anciens créanciers par le portefeuille.

Finalement Noël sera pareil aux précédents : une suave répétition de mots doux vidés de sens, une incitation à la surconsommation, et enfin tout un monde se demandant s’il n’est plus sage de dépenser avant que les sous durement économisés ne s’évanouissent dans la jungle de l’économie mondiale. Monsieur le banquier, mes euros, où sont-ils actuellement ? Servent-ils à l’achat d’armes pour quelque république bananière ? Ou bien renflouent-ils les pertes d’un trader incompétent ?

13 octobre 2008

Chaîne alimentaire

Si l’on doit regarder quelque part avec attention c’est bien au fond de nos assiettes. Entre pesticides cancérigènes, OGM douteux et pourtant imposés par des lobbies industriels, et pardessus le marché des produits dont la composition laisse plus que perplexe, manger est devenu une épreuve sportive à part entière. Pourtant tous les grands groupes s’accordent à dire que leurs plats, fruits, surgelés et autres marchandises sont tout à fait comestibles et ne prétendent aucun danger pour la santé. Ah ? Voilà qui serait donc épatant vu qu’il y a régulièrement des alertes sanitaires pour la présence de produits chimiques ou bien de petites choses sympathiques comme la listéria. De toute évidence il y a un écart flagrant entre ce qu’on est supposé ingurgiter et ce qui finit réellement dans nos assiettes.

D’aucun prétendrait que je tiens un discours écologistes et s’attendrait à me voir brandir la pancarte brocardant l’élevage en batterie ou l’usage de pesticide. Erreur ! Je ne revendique nullement une position d’intégriste rétrograde (pléonasme ?) se vantant de n’être nullement victime des grands vendeurs de malbouffe. Bien au contraire même : les colorants m’excitent, les solvants m’agitent les papilles et les agents de texture stimulent mes neurones. En fait ce qui m’est pénible entre tout c’est l’acharnement qu’ont les publicitaires à nous vanter des produits qui sont sommes toute les mêmes qu’avant mais ré étiquetés pour paraître plus sains : margarine soudainement « bonne pour gérer le cholestérol », crème « activant vos défenses naturelles » et j’en passe. Dites, les masturbateurs intellectuels, quand vous arrêterez de nous prendre pour des demeurés vous me ferez signe... Bon d’accord, j’avoue, la cible est suffisamment stupide pour avaler ces fadaises, mais tout de même il y a des limites ! Et puis, au fond, ce qui compte, c’est de prendre plaisir à goûter, que ce soit naturel ou non. Tenez, prenez les enfants : ces bestioles raffolent des produits chimiques et autres colorants qui entrent dans la composition de leurs bonbons, c’est un signe tout de même !

Certes, j’exagère un peu ma satisfaction face à la présence de substituts divers et variés dans mon assiette. D’une certaine manière je crois que je suis surtout résigné au fait que pour le moment l’agroalimentaire nous fournit des références pseudo comestibles en attendant de se rabattre sur le soleil vert ou bien sur le tout soja déjà imaginé par bien des scientifiques. Comment ça ? Votre culture vous épargne la connaissance de ces deux merveilles ? Le soleil vert est un aliment constitué à 100% d’homme recyclé et donc permettant d’une part le désengorgement des cimetières et d’autre part le retraitement du déchet biologique que nous sommes. Le second est un peu plus subtil. Le soja a une particularité impressionnante qui est de ne pas avoir réellement un goût, ou du moins de pouvoir passer pour n’importe quoi. Jetez un œil dans les rayons surgelés sur les steaks d’entrée de prix (pas les purs bœuf, la mention garantissant un minimum de ne pas avoir de végétaux dedans) : 40/50% de soja pour remplacer la viande et donc réduire les coûts. Résultat ? A terme on peut envisager de mettre du soja absolument partout (c’est déjà le cas) et remplacer totalement certains ingrédients comme la viande, simplement en lui donnant l’aspect de celle-ci et en la parfumant vaguement. Efficace, peu cher et surtout... cynique comme j’aime.

Finalement, nous avons rompus avec une chose essentielle dans la Nature : la chaîne alimentaire. En effet nous ne pouvons pas estimer qu’il existe pour nous un prédateur naturel suffisamment répandu et efficace pour qu’il représente une menace pour notre existence à tous (virus et bactéries exceptés). De fait que ce soit le requin, le tigre ou bien même le mélange des deux nous pouvons nous considérer relativement à l’abri de ce genre d’inquiétudes. Ce ne serait pas justice si la Nature, dans sa grande intelligence mathématique et dénuée de sentiments nous sorte une bestiole suffisamment adaptable et sauvage pour nous faire la peau ? Certains hurlent déjà à l’obligation d’extermination de la chose, mais somme toute entre se nourrir de nos poubelles faites de ce qui semble être aussi peu ragoûtant avant et après consommation, et manger de l’homme engraissé par le jeu de sa fainéantise moderne et de sa surconsommation, personnellement en tant que carnivore je me jetterais sur un petit obèse incapable de courir et pesant son poids de lipides. Que de cruauté vais-je encore entendre dire, que de soupirs effarés vont venir me siffler aux tympans ! Silence ! Pauvres hères dénués de sens pratique : une fois le problème de surpopulation résolu par cette hypothétique bestiole, qui profiterait de s’être armé et barricadé ? Votre serviteur...

J’en ris d’avance !

10 octobre 2008

Noblesse

Bien qu’il soit suranné de parler de noblesse j’estime que l’on a malheureusement dénigré une certaine forme de richesse morale au profit d’une attitude molle adoptée par le plus grand nombre. En quoi être noble de cœur serait une tare ? Nous nous sommes tous faits les chantres de l’individualisme forcené et chacun peut constater avec effroi que l’entraide et la générosité sont des vertus qui n’ont pour ainsi dire plus cours dans notre quotidien. C’est d’autant plus dramatique que nous allons probablement avoir à supporter le contrecoup de la crise financière mondiale qui nous annonce de bien longs mois de disette forcée. Certains vont me dire que je vois les choses en noir mais j’estime tout de même que tout ceci sent fortement la future montée des nationalismes, la clôture de bien des marchés internationalisés au profit d’un retour à l’isolationnisme et finalement la renaissance des partis à connotation fascisante.

Dire qu’être noble est pour moi non pas un statut social mais plutôt une éthique de vie. N’allez pas me parler de noblesse de cour, celle-ci n’avait de noble que la particule minuscule souvent acquise lors d’une prétendue bataille, ou par négociation pécuniaire. Non, là je songe à la vraie noblesse d’épée, du moins celle que l’on peut imaginer quand il s’agit de celle du Japon féodal. Oui, je l’admets, je songe au samouraï, à ce guerrier philosophe et érudit qui défendait autant son honneur que celui de sa bannière. L’histoire japonaise à ce sujet est surprenante car la plupart ces samouraïs restés dans les mémoires sont morts dans des drames ou lors de trahisons. Contrairement à nous autres européens cette manière d’envisager l’honneur et la noblesse d’âme consistait à ne jamais renier une opinion et à payer, si nécessaire, le prix du sang pour cette foi. Aujourd’hui il paraîtrait stupide de mourir pour un idéal mais je crois qu’à tout choisir je préfère la détermination nihiliste du samouraï à la mollesse de volonté de ceux qui partagent mon espace vital.

En quoi tenir l’épée est si dégradant ? Bien qu’il soit compréhensible que tuer ne soit pas un talent agréable force est de reconnaître aux héritiers de ces soldats d’élite qu’ils arborent avec fierté leur courage et leur volonté de victoire. Ce n’est pas péjoratif de défendre quelque chose, ça n’est pas dégradant d’être celui par qui la victoire arrivera, ou celui qui périra pour ne pas subir la honte de la défaite. C’est difficile à comprendre mais c’est ainsi : se déshonorer est pire que la mort, et c’est un noble choix que de tenir tête au destin jusqu’aux derniers moments de sa vie. Suis-je moi-même un samouraï ? Que j’aimerais pouvoir le revendiquer, pouvoir affirmer que je suis de ceux qui n’acceptent pas la reddition et qui lèvent le sabre uniquement quand cela s’avère nécessaire. Je suis hélas tout aussi frêle et lâche que mes compatriotes et je n’ai que rarement eu la chance et l’honneur d’être un soutien pour quelqu’un de plus faible que moi. C’est ainsi, je suis tout aussi corrompu et mauvais que les autres…

J’espère pouvoir un jour prétendre à la sagesse, à la richesse de cœur qui saura apaiser mes proches, enrichir les jeunes et s’enrichir des autres. Je désire pouvoir symboliser une sorte de sérénité satisfaite, non pas celle de celui qui sait tout mais la sérénité de l’homme qui apprendra jusqu’à la fin de ses jours. Assis sur le haut de la montagne j’aimerais alors pouvoir avoir un regard serein sur un monde dont je ne comprendrai qu’une partie de l’éclat, mais j’aurai alors atteint au moins une étape essentielle pour l’âme : celle de la connaissance. Quand on me demandera conseil je ne donnerai pas un avis mais j’inciterai l’autre à réfléchir, quand on m’affirmera quelque chose je serai à l’écoute, je réviserai mes opinions en les enrichissant de la connaissance portée par les autres. Serai-je donc un noble ? Si le destin me le permet, je le désire ardemment.

Alors, au dernier de mes soupirs je pourrai exhaler mon dernier souffle en affirmant sans trop me tromper que « j’aurais vécu une belle vie. »

08 octobre 2008

Assurance du mâle

Comme il peut être étrange de décortiquer l’attitude des hommes (au sens masculin du terme) en situation urbaine ! Loin d’être aussi neutre qu’on voudrait le prétendre, l’homme ne trimballe pas sa libido, son surpoids et ses frustrations sans jouer un minimum la comédie sociale de se mettre proprement en avant. Par essence, l’homme se doit d’être assuré, fier, droit, limite constipé et de présenter le profil du gagnant estampillé « sourire du champion des affiches vantant des rasoirs à douze lames ». C’est ainsi, l’homme moderne n’est plus à l’abri des obligations de l’apparence.

Certes, il faut évidemment reconnaître que la femme est déjà victime de cet adage qui dit « apparence est existence ». Jusque là je supposais son homologue non émasculé épargné par la vampirique nécessité d’être présentable, mais plus je penche sur le cas du spécimen commun moins je crois au déni d’esthétique. Drame terrible à mes yeux, l’homme est dorénavant tenu de marcher dans la mode comme d’autres baptisent leurs chaussures dans des déjections canines. Quelle plaie ! Pourquoi respecter une codification quand le propre de l’être humain est justement d’être unique et d’avoir la faculté (hélas rarement employée) d’avoir une réflexion individuelle ? C’est sûrement aussi castrateur et réducteur que l’est le régime nord coréen sur les idées de libertés et d’égalité. Quoi qu’il en soit, il faut une attitude digne, un maintien acceptable à l’homme de la rue de sorte d’une part à satisfaire l’image masculine qu’il se doit d’offrir à sa compagne ou à celles qu’il regarde avec désir et frustration, et d’autre part pour affronter ses congénères moins lucides et plus imprégnés par le culte de l’image.

Relativisons : contrairement à la femme l’homme a encore cette chasse gardée de pouvoir paraître attirant tout en traînant sur lui ce qui serait plutôt de l’ordre de la tare génétique : calvitie, pilosité anarchique, visage simiesque s’ornant d’une inutile et pénible barbe, et n’oublions pas la petite brioche quasi inévitable passée un certain cap. Certaines femmes affirment que ces détails font partie du charme du sexe opposé... Admettons, je ne suis pas bégueule je leur concèderai cela comme l’on concède les Sudètes à un dictateur, c'est-à-dire plus par obligation que par réel désir de conciliation. En fait l’homme moderne se heurte lui aussi au phénomène de la cosmétique ciblée : baume après-rasage supposé soigner les balafres, déodorant empestant le musc viril ou ne sentant plus rien du tout (concept du déodorant sans odeur... merci de m’expliquer), bref l’homme lui aussi se voit courtisé par les géants de la tartine de gélatine vaguement parfumée. A quand le maquillage au masculin ? A quand le fond de teint pour homme ? Stop ! Merci de me laisser ce dernier carré de quiétude où je peux trôner sans émotion le visage dénué de tout artifice poudré !

Si je songe à l’attitude, je songe avant tout à celle du dominant que l’on nous prête dans les médias : fier, le regard énigmatique, le menton légèrement incliné pour inviter au doute... Si vous connaissez ce genre de gravure de mode faites moi signe car la plupart du temps ma psyché me retourne plutôt le personnage pataud, mal dégrossi et passablement ébranlé par le labeur quotidien et les doutes qui sont mon pain intellectuel. Quel drame, quelle cruauté que ce miroir qui se fissure au moment même où l’on souhaite y voir un athlète et qu’on y perçoit un pachyderme en quête de sommeil réparateur. Avoir la démarche assurée, arpenter le bitume avec la ferme intention de s’imposer dans la trépidante foule agglutinée aux abords d’un arrêt de bus anonyme, voilà ce qui est supposé être notre destin ! C’est tenter de vendre du sable pour de l’or ! Chacun va et erre de son pas personnel engoncés que nous sommes par les soucis, emmitouflés dans la névrose de quelques évènements contrariants montés en mayonnaise et finalement nous sommes fermés à toute velléité d’apparaître. Oh, je sais bien qu’il y a toujours un minimum de charme à aborder, un minimum d’illusion à la Pinder à mettre en avant, mais arrêtons tout de suite : l’homme est ce qu’il est, aussi misérable que sublime dans sa détresse d’être pensant.

Si l’abord du sexe opposé est si difficile c’est aussi parce que le rôle supposé du « mâle » est d’être celui qui fait le premier pas, celui qui s’avance et invite une partenaire inconnue à le suivre dans une danse endiablée se finissant au petit matin dans l’odeur amère et agréable du café chaud. Trêve de rêves : être timide n’est pas spécifiquement féminin pas plus que le courage n’a de sexe. Séduire c’est à deux que cela se fait, et plaire n’est pas un attribut quantifiable. Je suis parfois lassé par l’imbécile exigence qu’ont certaines personnes envers l’autre bord. Entre ces femmes fantasmant sur l’homme parfait aux traits idéalement campés par un acteur à la mode, et ces hommes s’abreuvant de mensurations et quêtant vainement le visage de porcelaine d’une poupée peu bavarde et prompte à céder à tous leurs caprices, il y a de quoi douter de la santé mentale de l’humanité.

Je crois que la dernière chose que j’exècre le plus reste encore ce cliché inusable qu’emploie certaines jeunes femmes lorsqu’elles parlent de celui qui leur sert d’ornement plus que de compagnon. « Mon homme ». Risible, pathétique expression supposée poser un statut de virilité pour ce type qui s’avère être un gringalet, un chétif, ou a contrario un rondelet bonhomme jovial et chaleureux. Rien qu’à l’expression « mon homme » on s’attend à voir apparaître le bellâtre musclé et polyglotte, pour finalement avoir la déception de découvrir un gus ordinaire, peu bavard et somme toute déprimant de médiocrité. Doit-on leur dire ? Doit-on leur expliquer qu’il est à l’image des autres hommes qui se croisent chaque jour dans le monde ? Surtout pas, il ne serait pas judicieux de briser l’illusion car cela tiendrait lieu de crime à la hauteur du vol d’une sucette à un gosse. Après tout si cette description du mâle lui convient, pourquoi lui ôter ses dernières illusions puisque le cancer, la calvitie et la sempiternelle prostate se chargeront bien de lui rappeler avec cruauté la vraie nature de l’homme... moderne ou pas.

07 octobre 2008

A quoi ça sert l'amour?

Certains se posent encore la question alors que la grande Edith Piaf y a répondu il y a bien longtemps déjà...

Bonne vidéo!

06 octobre 2008

quelques vidéos profondément drôles!

C'est idiot, sans intérêt, mais ça me fait rire... Alors je les partage avec vous!











La bourse et vous

N’ayant guère de compétences en comptabilité ou en gestion d’actifs je me garderai d’analyser la crise financière qui ébranle l’économie capitaliste mondiale. A tout choisir je préfère sourire d’un air narquois tant il est vrai que le naufrage des banques est le symptôme fort d’un système qui tient plus de l’expérimentation d’un alchimiste sous stupéfiant que d’un raisonnement scientifique correct et éprouvé. Après tout, jouer avec l’argent des autres c’est déjà par essence absurde et confier son argent à des joueurs n’a guère plus de sens. Dans ces conditions la mondialisation nous fait aujourd’hui payer l’optimiste saugrenu d’investisseurs incapables de se rendre compte qu’à la roulette il n’y a que le casino qui gagne... sauf que le casino ici n’a pas de coffre car l’argent « perdu » l’est généralement pour presque tout le monde.

Ce que je trouve effarant dans cette déconfiture qui semble-t-il a été concoctée par delà les océans c’est qu’au lieu de prendre un minimum de précautions concernant les achats et ventes de produits financiers nos chères banques européennes auraient acquises des produits sans en connaître le contenu ! Avez-vous déjà acheté quoi que ce soit sans savoir ce que recèle la boite ? Personnellement je ne me porterai jamais acquéreur de quoi que ce soit sans avoir l’intime conviction de ne pas me faire avoir (même si cela ne m’épargnera probablement pas d’une éventuelle déconvenue). Alors, doit-on en tirer comme conséquence que nos gestionnaires sont des branques ? Ce serait faire un raccourci probablement un rien exagéré bien que plus d’une fois je sois de ceux qui doutent fermement de la santé mentale des intervenants de la bourse : valoriser une entreprise, puis la déclarer simplement « pas terrible », lui faire perdre son prix à l’action pour ensuite la racheter à vil prix, n’est-ce pas là le principe même de la bourse ? Dans ces conditions impossible pour moi de créditer quelque manipulation que ce soit de ma confiance déjà fortement altérée par mes humeurs anticapitalistes.

Revenons aux fondamentaux : la bourse dicte le marché et énonce le prix d’une unité quelconque d’une entreprise. De là, les gens spéculent dessus en déclarant que l’action vaut plus, ou bien moins que le prix annoncé. A l’instar d’une vente aux enchères les structures se voient donc décortiquées et étiquetées sans que cela soit réellement lié à la santé de la société en question. Rien que ce concept me laisse perplexe : si une entreprise avance et rapporte alors pourquoi diable sa cote s’effondre du jour au lendemain ? Un courant d’air, une simple phrase mal interprétée ou sortie de son contexte suffit à faire s’effondrer les édifices financiers. C’est bien entendu plus complexe mais qu’on m’explique alors comment du jour au lendemain l’on peut dévaloriser quelque chose d’un tiers de sa valeur initiale ! Les machines outils sont-elles toutes tombées en panne pendant la nuit ? Ca me dépasse.

J’entends d’ici les réflexions moqueuses de ceux qui connaissent mieux que moi le système et qui m’expliqueront avec force exemples que je n’ai rien compris. Soit. Je ne constitue sûrement pas un oracle financier et encore moins le client type vu que je me suis toujours refusé à placer mes économies où que ce soit ailleurs qu’au chaud sur un compte sans fioriture. A y regarder d’encore plus près je suis même un type étrange vu que je refuse tous les produits proposés par mon conseiller, placements qu’il m’annonce comme « sûr, sans risque, garanti ». Garanti ? Le mot « garantie » n’a aucun sens en capitalisme étant donné que c’est le risque qui fait augmenter le capital, pas la sécurité. Somme toute les connaisseurs pourront donc me décrire les mécanismes auxquels je n’entends rien, mais il ne parviendront pas à me convaincre du bien fondé de la situation actuelle : je ne tolère pas que l’on joue avec mes biens sans mon accord ! Qu’on s’en serve c’est une chose, qu’on le place peut encore être compréhensible, mais qu’on le dilapide dans des conneries là je grogne (et je pèse mes mots).

Je suis un petit bourgeois va me rétorquer le communiste qui sommeille en moi. Pauvre idiot, si tu crois que le bien d’autrui m’intéresse tu te trompes lourdement : pour l’heure je préfère avoir la conviction de ne pas avoir à éponger les imbécillités d’un golden boy au rabais que de te concéder qu’en voyant mes actifs disparaître je serai plus enclin à jouer de la fronde pour révolutionner ce système stupide. Epargner ? Oui, mais où ? Chacun aura son tuyau, son astuce pour faire de l’argent avec de l’argent (aparté intéressant : l’argent est la seule chose capable de faire spontanément apparaître de la ressource et ce sans trace de quelque action physique que ce soit. Un miracle équivalent à la multiplication des pains par Jésus en somme). Moi j’ai choisi : j’investis sur le plaisir que j’ai à passer du temps avec ceux que j’aime, ça ne me coûte rien et ça m’apporte énormément plus que des séries de chiffres.

A bon entendeur...

03 octobre 2008

Bestioles!

Maintenant que la culture, la science et l’intelligence se sont liguées pour nous offrir le droit d’avoir des animaux pour le plaisir et non plus par nécessité, nous faisons pulluler des bestioles à poils, à plumes et à écailles dans nos logis. Depuis l’innocent chat à la lignée douteuse jusqu’à l’incongrue tarentule dont il est à craindre qu’elle soit en situation irrégulière force est de constater que nous ne manquons pas d’imagination pour la multiplication des espèces et des races. Pourtant dans un passé pas si reculé avoir un chien ou un chat n’avait rien d’un luxe et l’on pouvait estimer qu’au même titre que la poule pondeuse ces bêtes étaient vouées au labeur chez leur propriétaire. Dorénavant c’est le propriétaire qui devient laborieux et l’animal roi en ces terres inconnues couvertes par une moquette au teint improbable.

Ah, l’extase de la bestiole tenue en laisse et refaisant le trottoir banlieusard que j’arpente chaque jour ! Quel plaisir ragoûtant que de slalomer entre les défécations multicolores de nos toutous toilettés avec soin et qui trouvent en plus le moyen de nous offrir un concert gratuit d’aboiement la nuit tombée. Merci à ces mamies qui s’entichent de la petite boule de poil rose peureuse et traîtresse qui vous grogne dessus, vous mordille les mollets puis s’enfuit pour se camoufler dans le giron de mémère à canne en bois. C’est dans ces moments que j’en viens à regretter à ne pas avoir été un sportif assidu dans ma prime jeunesse, surtout pour apprendre le salvateur dégagement du gardien de but au football. Soyons sympas, satellisons ces corniauds qui n’ont de canidé que l’origine et qui sont aujourd’hui des peluches omnivores. Oui je l’admets j’ai en horreur ces clébards courtauds et aussi benêts que leur maître, ces choses à poils que l’on habille en latex en hiver et qui provoque en vous l’ardent désir de haine SPA des familles ! Petit, viens là petit... mais non ma batte de baseball n’est pas dangereuse...

Après les chiens passons au pervers, à la saleté, le squatteur par excellence à côté de qui tout parasite pubien passerait pour un temporaire et non un permanent. Je songe au chat, oui le félin apprivoisé qui vous miaule dessus, cherche votre caresse, et se fait en douce votre papier peint derrière le canapé ne serait-ce que pour marquer son territoire. Que celui qui parle de chat obéissant s’apprête à mes foudres ! Le chat n’est pas obéissant, il concède à l’autorité pour mieux s’en moquer ! Laissez donc un chat en liberté, lui au moins saura se nourrir alors que les autres animaux domestiqués eux s’empresseront de quémander de la nourriture. D’ailleurs, un chien errant est généralement affamé, pouilleux et malade alors que le chat de gouttière lui sait nager dans les eaux troubles de l’errance citadine ! Si les égyptiens te vouaient un culte c’est sûrement parce que tu es trop malin pour t’enticher de bestioles comme nous, hein ! Saleté ! Pourriture ! Et puis quel hypocrite : le chat se vautrera sans hésitation ni doute dans la luxure de la caresse complice tout en se réservant le droit d’y mettre un terme d’un grognement ou d’un coup de patte asséné avec fermeté. Sanctionner un chat ? Autant sanctionner un arbre alors ! Stoïque notre matou se moquera comme d’une peste de votre sainte autorité avec la constance d’un anarchiste vomissant les gouvernements du monde entier.

Songez donc ! Maintenant les gens ne s’arrêtent plus à ces deux catégories ! Mais non, un félin et un canidé ça n’est plus assez, passons à l’exotisme. Que penser du type qui entretient un aquarium ? Faire subsister et cohabiter des poissons avec lesquels toute relation autre que celle de voyeur à exhibitionniste me semble des plus étranges, d’autant plus qu’on n’aurait pas l’idée de caresser ou gratouiller le menton d’un poisson rouge. Oh, c’est vrai, les couleurs sont belles, mais de là à rester des années durant à en observer la lente croissance puis l’inexorable stagnation... J’ai comme un doute. Si l’on dérive un peu on peut aussi trouver des insectes, des serpents, des reptiles à pattes, des scorpions, des perroquets, des mammifères de toute taille et poids (allant du minuscule chinchilla jusqu’au colossal tigre)... Y en a qui ont quand même un problème d’ego là dedans : pourquoi s’entêter à faire prisonnier de tels animaux qui seraient tellement mieux en liberté ? A quoi bon maintenir en cage des bestioles qui de toute façon n’ont aucune faculté d’adaptation à la vie urbaine ? On a parlé des tortues pendant les années 90 : « offertes » et vendues dans les foires, celles qui grossissaient trop finissaient dans nos lacs et rivières pour finalement y dévaster l’environnement. Merci à ces imbéciles qui sous couvert de bon cœur ont réduits à néant des parcs aquatiques et provoqués de vrais désastres écologiques.

Et puis finalement on a la collectionnite qui débarque : un chat, pas assez, dix c’est mieux ! Les rats ? En colonie c’est plus crédible. Les vivariums sont plus sympas quand il y en a partout ! dites les gens, au lieu de vous rabattre sur des relations de maître à animal, pourquoi ne pas expérimenter les relations humaines ? Il paraît que ça fonctionne pas trop mal.

PS: pensez à cliquer sur l'animation ci-dessous... le site cible est intéressant.







02 octobre 2008

Renault et son histoire

Je sais que je ne vais pas forcément toucher le plus grand nombre avec ce lien, mais je pense que ce site fort documenté et argumenté mérite amplement une visite.

Mais de quoi je parle? Mais d'un site dédié à l'histoire (qui a dit l'aventure?) de la marque Renault avec ses projets, ses idées, ses échecs aussi, et finalement une véritable épopée industrielle.

Cliquez sur l'image pour parvenir au site "Renault Concepts" !




(PS: merci au blog
Colors of Ads pour cette image!)

Une belle page de ce même site présentant l'évolution des logos dans l'automobile

01 octobre 2008

Björk

J'adore cette chanteuse... bien qu'elle soit un peu "tordue" dans son genre!

Bonne écoute!

Communication absconse

Faites donc l’essai chez vous : communiquer avec une génération différente de la vôtre ou bien usant d’un vocabulaire suffisamment dissemblable peut vous amener à quelques crises de nerfs bien senties. Pour ma part lorsque j’éprouve le désir malsain de mettre en rogne l’idiot qui m’adresse (m’agresse) la parole j’use et abuse alors de mots formés de plus de deux syllabes. Effet garanti, d’autant plus lorsqu’il s’agit de noyer l’importun sous un amoncellement de termes techniques ou d’un français dépassant allègrement le niveau du collège.

Pourquoi tant de haine me direz-vous en vous moquant de ma faconde ? Et bien il ne s’agit pas là de haine, tout au plus dois-je reconnaître ne pas éprouver la moindre charité pour celui qui se refuse à progresser et qui vous tance de son importance en prétendant que « tu causes pas français ! ». Si si ! J’y ai eu le droit en employant le mot « irrévérencieux » ! Bon, le placer tient de la gageure mais pour autant s’entendre dire que je ne parle pas français c’est un comble ! J’admets avoir alors cédé à la facilité en répondant « Toi parler mal. Toi dire insulte, toi malpoli ! ». Pour le coup je fus compris et bien entendu honni, et je lui en fus gré en riant de son incurie. On ne se refait pas, je suis trop prompt à me laisser aller dans ce genre de diatribes…

Ceci étant ce n’est pas tant l’obstacle de la langue qui me dérange mais plutôt l’entêtement chronique qu’ont certains à refuser toute remise en cause de leur absence de vocabulaire. Pour eux tout semble pouvoir se résumer à un petit livret contenant au mieux 600 mots et tout ce qui apparaît au-delà tient lieu de superflu pour ne pas dire de superfétatoire. A les écouter ânonner que c’est trop difficile le français j’en viens même à douter de leur véritable désir de simplification car après tout ce sont les mêmes qui « enrichissent » (je pouffe) le vocable ordurier de termes provenant de différentes langues et même de différents dialectes ! C’est ainsi que nous sommes passés aux noms d’oiseaux présents dans le Littré à des termes dont seuls les habitants du Maghreb ont le secret. Je n’ai rien contre cela de prime abord, la langue devant en effet progresser avec la société, mais de là à en saccager l’orthographe et la grammaire j’ai autrement plus de mal à l’admettre.

Je suis un rétrograde : pour moi rien n’est plus précieux que le langage car il est le seul outil conçu pour communiquer et se faire comprendre d’autrui. Son essence c’est de détailler et spécifier les choses pour que chacun puisse s’entendre. On ne remettra pas en cause la fonction d’une chaise, et je n’ai pas spécialement envie d’en voir le nom commun rectifié à coups de béliers verbaux mal choisis. Ah ! L’abominable souffrance que me provoque le choix entre clef et clé… rien que ce mot suffit à exprimer tout le dégradant travail de sape de nos académiciens sur une langue qui a déjà bien du mal à être acquise par nos rejetons ! Dans le même ordre d’idée ces croulants défenseurs d’un vocabulaire qu’ils sabotent avec un certain talent sadique en font une nomenclature absconse : cd-rom devient cédérom, un mail devient courriel et j’en passe. Heu, mes amis les vieillards portant sabre et bicorne, cd-rom signifie Compact Disc Read Only Memory, ce qui techniquement signifie (pour les profanes) : Disque compact pouvant servant de mémoire accessible qu’en lecture. En gros, un cd-rom c’est de la mémoire qu’on n’est pas supposé effacer et ou écrire. Donc faire un barbaresque cédérom me fait hérisser le poil !

Suis-je donc un défenseur des belles lettres ? Certes non vu que je suis le premier à apprécier la peu ragoûtante mais toujours amusante déclamation des comiques de qualité, mais pour autant je ne peux que me dresser contre la monotonie qu’on souhaite instaurer à notre beau français. Le français est tordu, complexe, bourré de règles cruelles pour les étudiants, mais c’est ce qui en fait la langue des poètes et des romanciers. On dit que la France fut une nation des arts, n’allons pas jusqu’à l’autodafé de notre culture sous prétexte de la rendre accessible ! Qu’il soit écrit qu’en tant qu’amateur de l’écriture et passionné de la lecture je revendique le droit d’avoir des livres écrits et pensés en français !