25 juin 2010

testez vous!

Vous voulez connaître votre vitesse de frappe?

Utilisez ce truc (cliquez sur l'image ci-dessous).

Pour ma part... 43 mots, pas si mal, non?

De l’œuf à la poule, faut que ça roule !

D’abord, un petit avertissement : je serai en congés quelques temps (environ un mois), et je vais probablement avoir autant de flemme que d’absence de connexion, ce qui va avoir pour impact majeur l’absence de mise à jour de ce site. De ce fait, et par avance pour beaucoup d’entres vous, je vous souhaite à tous d’excellentes vacances.Toutefois, comme je suis quand même présent pour vous donner cette explication, je ne saurais trop me retenir de caser une énième diatribe avant mon effacement temporaire de la toile ! Ah, tempérament de râleur, quand tu me tiens.

Alors, de l’œuf ou de la poule, lequel est arrivé en premier ? C.Colomb, jamais avare de question existentielles, s’est posé la question en ces termes, ceci probablement pour toucher du doigt la perplexité des humains concernant le miracle de Dieu, et surtout celui de la création. Alors, le grand malin qui nous a tous collés ici, tu as choisi de mettre quoi en premier ? L’omelette ou le rôti ? Bien sûr, la question semble absurde, d’autant plus quand on s’appuie sur des réflexions moins créationnistes, et qu’on raisonne en terme d’évolution des espèces. Donc… je descends d’un microorganisme, il s’est fédéré, a créé un bidule vivant dans l’eau, ensuite il est sorti pour aller bronzer à Saint-Malo… De là, le machin a copulé avec ses potes, ils ont vu leurs petits s’adapter, faire pousser des poils parce qu’il faisait froid… Et ainsi de suite jusqu’à l’homme. Admettons. Cela fait très joli dans les schémas, et puis la génétique semble permettre de cartographier des « ancêtres potentiels ». Incroyable, non ?

Mais le bémol monstrueux à coller là-dedans, c’est qu’il n’y a aucune poésie. Hé oui, si l’on met en équation l’évolution, on ôte toute magie à la Vie, on détruit toute imagination. Finies les chimères, adieu licornes et dragons, et bonjour le bidule à nom latin aussi illisible qu’imprononçable ! La science, ce juge de paix (ou de guerre si l’on traite des problématiques telles que l’atome ou les virus mortels), réduit quasiment à néant toute trace d’imagination, en tout cas pour celles et ceux qui s’y adossent mordicus. Le scientifique moyen, pourtant, rêve, il cherche le rêve même, car dans ses théories et hypothèses, il tente de poser des équations décrivant des fantasmes ! Vous en doutez ? Imaginez donc le type qui a, le premier, parlé des trous noirs. Equations et analyses de l’espace à l’appui, notre illuminé s’est pris à rêver d’un « truc » physique improbable, un glouton astral capable tant d’absorber la matière que la lumière. Qu’est-ce donc que ce truc qui bouffe et ingurgite tout ? La science fiction a alors retranscrit cette imagination en situations telles que les voyages intersidéraux, ou bien de dimensions parallèles.

Nombre d’études s’acharnent à identifier les comportements par des nombres et des formules. Loin de toute beauté du geste, des ahuris s’empressent chaque jour à sortir des statistiques aussi inintéressantes que risibles. Je soupçonne ces gens de le faire contraints et forcés, parce qu’il s’agit d’une commande débile d’un client qui paye rubis sur l’ongle. A titre de comparaison, la majeure partie de ces analyses peuvent être résumées par le slogan de la Française des jeux : « 100% des gagnants ont tentés leur chance ». Chouette, une évidence mathématique majeure ! Sans déconner : est-ce qu’on peut réellement tirer des conclusions d’un échantillon de population ? Les élections ne sont-elles pas les reines de la remise en question des dits échantillons ? Quoi qu’il en soit, je pense que Colomb, sans le vouloir, a juste taillé un costard à ces scientifiques bornés qui cherchent toutes les réponses.

J’aime les questions stupides, et la liste de ces questions est potentiellement infinie : combien sont morts en tentant de traverser la Manche à la nage ? Combien y a-t-il de grains de céréale dans un paquet de 350 grammes ? Est-il possible qu’une balle lancée dans l’espace puisse maintenir à tout jamais une trajectoire rectiligne, et une accélération constante ? En fait… on s’en fout ! Tout comme les astronautes ayant fait du golf sur la lune, tout ceci n’a rien de scientifique ni même de signifiant. La science pour le fun ? Pourquoi pas, il existe d’innombrables recettes et autres expériences débiles mais drôles ! Et pour ma part, l’aspect philosophique de la poule et de l’œuf, vous savez… ce que je sais, c’est que je suis (en principe) vivant, que je déblatère des inepties pour mon plaisir (et le vôtre j’espère), et que je suis condamné au caveau, comme chacun de nous !

Alors, de l’œuf ou de la poule, ces deux éléments aussi ordinaires qu’un pot de mayonnaise pour les agrémenter, qui le premier est arrivé ? On s’en fout, et le scientifique aussi. L’essentiel est de trouver le temps de cuisson, et de les déguster dans un délai raisonnable !

24 juin 2010

Saveur d’été

Il fait étonnamment beau sur cette banlieue parisienne que beaucoup honnissent à juste titre. Il y a cette surprenante chaleur qui vient enfin enrober les gens et les choses, comme si la saison d’été voulait renouveler le décor. Le vert est éclatant dans les branchages, le rouge est sanguin sur les lèvres des femmes apprêtées, et le blanc s’installe sur les torses par les chemises dont le col s’ouvre plus que de raison. C’est ainsi, les couleurs explosent, elles se substituent enfin au gris uniformément sale des immeubles environnants.

Je me serais volontiers assis sur un coin de pelouse à l’ombre d’un chêne, pour, comme disait J.Lennon, regarder les roues qui tournent encore et encore, observer le pas cadencé des gens qui se pressent je ne sais pas trop pourquoi, et pour écouter le chant d’un moineau taquin qui se moque de notre empressement aussi vain que ridicule. Que j’aimerais pouvoir tremper mes pieds nus dans une petite rivière, humer alors l’air, renifler les fleurs qui s’épanouissent, et plonger mes sens dans l’ivresse des parfums d’été. Le bitume, lui, a l’odeur âcre et entêtante qui lui est propre, celle de cette industrie trépignante sous mes pas. Encore un train qui dévale son tunnel… ou une bête fantasmée, une bestiole de conte de fée qui creuse son tunnel, ravie de voyager loin de nos regards.

On se vampirise les uns les autres, s’usant mutuellement les nerfs à coup de propos d’irascibles insatisfaits, de frustrés du quotidien qui ne savent plus profiter des choses simples. Assis là dans mon bureau, je rêve simplement d’un feu de bois au crépuscule, d’un verre de vin frais, d’une présence aimante qui me sourit tout contre moi. J’ai envie d’une couverture tirée dans le pré, de deux mains qui se mêlent pour s’assurer qu’il s’agit d’une réalité, et non d’un rêve pour s’évader du béton. J’imagine alors un paysage fait de champs, de bosquets, de forêts sur les collines au loin, d’étendues de verdure où les maisons semblent s’intégrer plus que s’imposer. Je vois des toits qui dépassent à peine au milieu des cimes, et parfois, j’aperçois volontiers quelques âmes qui déambulent, juste pour le plaisir d’être là, d’aimer la terre et le bonheur d’y vivre.

On se fait la guerre, on brûle, on pille et l’on tue. Par omission et crainte d’autrui, on légitime par le silence l’existence des haines millénaires. Moi je rêve alors d’une fête de village, de bancs alignés autour des tablées, des gens qui rient, se serrent la main, partagent un verre et un repas élémentaire. Je lève le nez pour aspirer la brise chargée par la cuisson des saucisses et des pommes de terre, je goûte avec délice l’estragon de la moutarde, et me délecte du ravissement que vivent les autres en agissant comme moi. On communie, non par foi, non par courant de pensée ou de culture, on partager parce que nous hommes des êtres identiques, humains, juste des âmes qui veulent un moment de quiétude, une pause dans le quotidien.

On s’évite, on se fuit, on ne regarde par les autres parce qu’ils encombrent alors nos pensées. Je songe un orchestre, un haut parleur crachotant un air connu, enivrant, attirant nos pas vers la danse. On se donne les mains, on bouge avec plus ou moins de talent, mais l’on agit pour se détendre et rire du lendemain. Il fait beau, il fait chaud, la lune va nous éclairer, et les cœurs continueront à s’aimer jusque tard dans la nuit. Avec un peu d’entrain et de chance, on continuera jusqu’au petit matin, et on s’endormira la tête pleine de souvenirs et de moments de tendresse. Je l’enlacerai, lui tendrai un bouquet de fleurs, je l’embrasserai si elle le veut bien, et nous rentrerons, qui sait, ensemble…

Je serre les doigts, ce n’est pas sa main que je tiens, ce n’est qu’un crayon. Qu’importe, il est là, il existe. Il fait chaud, cela pénètre mon bureau anonyme. Je sens sur ma peau qui se tanne un peu que demain il fera tout aussi chaud. Je sens l’envie que mes rêves deviennent réalité.

J’ai de la chaleur dans le cœur, et c’est tant mieux. Faites que cela reste ainsi pour toujours…

23 juin 2010

Et puis, pour de rire...

Humour infect

Autant je suis outré quand un sujet important n’est pas traité par les médias, autant je le suis aussi quand on critique ceux qui ont le courage et l’humour nécessaires pour en rire. Il est de notoriété publique que rire d’un désastre récent attire plus les colères que les sympathies, et critiquer ouvertement un gouvernement, une région ou un politique pour une gestion de crise calamiteuse mène souvent au procès pour diffamation, ou tout du moins à la censure généralisée. N’étant ami ni avec des cols blancs, ni avec des organes de presse, je me doute bien qu’en cas de notoriété inattendue (on ne sait jamais, un coup du sort qui ferait que les requêtes google mènent tous le trafic sur mon blog…) je pourrais me faire tailler en copeaux pour irrévérence, diffamation, ou tout autre truc bien désagréable pour mon matricule de sécu pouvant l’amener à se transformer en numéro d’écrou.

Dans un premier temps, il faut bien entendu ne pas céder à la facilité : lors d’inondations, jouer sur le thème de Moïse utile pour sauver les sinistrés, ou de Jésus en guide spirituel pourrait avoir mauvaise presse. Cela n’empêche pas pour autant de critiquer tout en ironisant avec une certaine forme d’autodérision ! « Y sont passés, les pompiers, pour le calendrier de noël ? Oui ! En zodiac, pourquoi ? ». De la même manière, les sinistrés des grandes tempêtes du nord pourrait présenter la chose sous la forme d’un « Une caravane, c’est quand même plus pratique qu’une maison. En cas de nouvelle tempête, ils mettront moins de temps à nous en fournir une, qu’à gérer notre dossier en indemnisation ». C’est infâme, certes, mais tellement plus proche des vérités du terrain…

Je n’aime pas trop que l’on puisse railler les victimes. La majorité des victimes n’ont aucune culpabilité dans leur malheur, et elles subissent toutes les éléments, ou bien les actions incongrues de tiers. Les effondrements de digues sont autant le fait de la nature que de l’incurie des régions concernant la préservation de cet héritage séculaire. De là, il faut donc rire des régions, des politiques, pas des citoyens. « Tiens, v’là le maire qui va voir sa maîtresse. Enfin bon, c’est plus discret quand il prend le kayak que quand il prenait sa grosse Mercedes. Et puis ça nous coûte moins cher.» Je suis moqueur…

Dans cet esprit, peut on plaisanter de l’équipe de France ? J’en ai bien assez dit à leur sujet, donc autant ne pas en ajouter des couches, d’autres s’en chargeant fort bien au quotidien. D’ailleurs, c’est plutôt les journalistes que j’ai envie de railler là… A force de parler des bleus, ils seraient avisés de faire des stocks de la dite couleur, sous peine de devoir se rabattre sur une autre teinte. Et puis, question sponsors, grâce aux bleus et leurs affaires de fric, de cul, de pouvoir, les journaux peuvent enfin leur offrir une nouvelle part du gâteau ! Vive les unes avec les trois bandes en pleine page, vive les images et les ralentis où l’on voit le logo un peu trop petit sur la poitrine… De vrais hommes sandwichs !

On dit qu’il faut un délai entre l’information et l’ironie, parce qu’il faut éviter de plaisanter sur des sujets sans certitude. C’est vrai que cela mettrait mal à l’aise de se payer la fiole d’un politique trempant dans des histoires de fric et d’enregistrements bizarres… Et puis non : j’en rigole tout de même. A quand la vidéo pornographique cachée de Bettencourt avec le ministre ? On n’est plus à ça près finalement ! Allez, quelques autres révélations bien crades, j’aime avoir de la matière.

Et puis enfin il y a ces regards auxquels je n’ai aucune envie de toucher, ces yeux embués que je ne veux pas souiller : ceux des gosses terrifiés par les inondations en Chine, et ceux des gosses d’un autre continent, tristes de voir leur pays ne pas passer le premier tour. Je pense à ce gosse asiatique qui voit sa maison s’effondrer, et à ce gamin africain qui rêvait de voir les bafanas bafanas arriver en huitième de finale. Comment ça, je ne pense pas au petit français ? Parce qu’il faudrait que je pense au désoeuvrement du mouflet de banlieue qui pleure son héros mal éduqué ? Et puis quoi encore ?

Et c’est parti, je me fous encore une fois de la gueule de l’équipe de France… Et merde !

22 juin 2010

Moi je dis du mal, lui il dit du bien.

Allez le voir, ce type m'éclate : sincère, rigolard, bien dans sa peau, il est l'antithèse de ma mauvaise foi et de mes colères absurdes...

Régalez vous: il dit du bien! (Cliquez sur l'image pour accéder à son site)

La der’ des der’

Je ne sais pas trop comment formuler la réflexion autrement, si ce n’est à la manière des poilus de la première guerre mondiale qui, incrédules, virent la fin des hostilités. « Plus jamais ça », « La der’ des der’ », en clair l’espoir prononcé à haute voix de ne plus assister à un tel massacre, à une telle débâcle. Comprenons les, et méditons honnêtement sur leur intime conviction qu’il n’y aurait plus jamais tel désastre humain dans le monde.

Et dire que personne n’a voulu les écouter…

On fête, ces derniers jours, les propos du général de Gaulle sur radio Londres. On célèbre le 18 Juin 1940 comme étant le jalon historique de la renaissance d’une France résistante, d’une France honnête, blessée mais encore droite dans ses opinions et ses idées. Pourtant, on célèbre là aussi la naissance d’un titan politique, d’un monstre sacré de la cinquième république (dont il fut à l’origine), mais aussi la mise sous les feux d’un demi dictateur qui a souvent oscillé entre des positions tranchées, et des réflexions hautement démocratiques. Que l’on aime ou pas la position à droite d’un tel homme, force est de constater que son héritage tant moral que politique n’est pas reniable. Regardons nous : la France est aujourd’hui l’héritière de ses actions militantes contre la présence militaire américaine à long terme sur le territoire national, contre l’OTAN sous sa forme primitive et soumise à l’oncle Sam, pour une Europe construite avec les Allemands, pour une République où le président aurait un sens, pour une réforme de décentralisation, et enfin actif dans la gestion de la décolonisation.

Certes, nombre de ces points importants sont dorénavant très lisibles et nous semblent évidents, mais les relire avec le regard d’un citoyen de l’époque nous offre une toute autre perspective. N’était-ce pas visionnaire que de dire « Il faut que l’Allemagne soit un acteur majeur de la politique Européenne », plutôt que d’en faire le même paria post Versailles, ayant engendré le national socialisme ? Qui, parmi la population ayant subie l’occupation, les privations et la répression, aurait pu prendre pareille position en faveur d’une construction européenne raisonnée ? L’Europe d’aujourd’hui a ce visage grâce à nombre de discussions et d’actions sous son régime (je ne dis pas mandat… pour des raisons que j’aborde plus tard). Donc de Gaulles, père de l’Europe ? Non, ne lui accordons pas des actions issues d’autres esprits que le sien, mais reconnaissons lui en revanche une certaine intelligence dans ses relations internationales, si conflictuelles fussent-elles avec les puissants de l’époque.

L’OTAN ? Ce fut une manière de décréter que la France ne serait pas un vassal tel que l’Angleterre pour les USA. Loin de refuser la participation de la France dans les affaires du monde, de Gaulle voulut juste rappeler à celui-ci que la nation n’avait pas à se soumettre au jugement d’un tiers encombrant pour agir. On le voit bien : les Anglais suivirent les USA en Irak, en Afghanistan, et ceci bien que l’opinion internationale fut globalement contre ces actions armées. La France, elle, s’est refusée à suivre bêtement les USA contre S.Hussein. Aussi ironiquement que pusse être l’histoire, c’est un gaulliste convaincu, en la personne de J.Chirac, qui fit revivre la voix du général à travers le refus Français de cautionner l’attaque « alliée » sur le despote. Comme quoi, l’âme du bonhomme continue à hanter les couloirs et les bureaux de l’Elysée…

Et n’oublions pas la bombe atomique : par devers les réticences, les oppositions, de Gaulle a insisté pour avoir un potentiel nucléaire, ainsi qu’une indépendance énergétique à travers l’énergie nucléaire. Pourquoi ? Par prétention ? Non, par bon sens : un état ne doit pas dépendre des ses voisins, sous peine de devenir un vassal de fait. Notre capacité de frappe atomique, si petite qu’elle soit, représentait et représente encore un moyen de démontrer notre autonomie militaire. De la même manière, l’apparition de centrales nucléaires, n’en déplaise aux écologistes de la branche dure et débile du mouvement, a permis le développement de la France, son progrès technologique et industrielle.

La décolonisation est une situation qui, même maintenant, empoisonne la politique Française à l’étranger. Difficile d’effacer les guerres, les financements occultes de dictatures de substitution, tout autant que d’effacer l’impact au quotidien de la France dans ces pays. C’est un héritage souvent lourd à absorber, et de Gaulle en a subi les crises : Indochine, Algérie, ce fut au prix du sacrifice de nombreuses vies que ces deux désastres furent consommés. Peut-on croire qu’il y aurait eu meilleure gestion possible ? Y croire, cela serait oublier qu’à l’époque, nul ou presque n’aurait toléré l’éclatement colonial de la France. L’OAS a d’ailleurs démontré sa réaction en tentant d’assassiner l’homme au Petit Clamart ; je me demande d’ailleurs ce que cela aurait changé en cas de réussite de l’attentat. Probablement rien. Enfin bon passons. Tout l’appareil d’état est à blâmer, tant les réfractaires à la fin des possessions coloniales, que les timorés qui fantasmaient sur une solution amiable. Amiable ? Comment négocier l’émancipation d’un pays ? Sans accroc, sans révolte ? Bilan triste, tant pour ceux qui restèrent fidèles à la France, et ceux qui regrettèrent à posteriori le départ du « grand frère tricolore ». Je ne me poserai donc pas en juge sur cette époque trouble si peu documentée…

Enfin, et sorti de tout ceci, je crois que de Gaulle, cliché de l’homme de la résistance, représentant d’une certaine idée de la France, a le droit à sa place dans le panthéon. Ce fut un dictateur ou presque, imposant censure et contrôle sur les médias, à deux doigts d’utiliser l’armée pendant mai 68, tranchant dans le vif sans pitié avec les oppositions, ferme sur ses positions internationales au point de les scléroser. Churchill lui reconnaissait des compétences, mais ne l’aimait pas. Roosevelt le détestait et parlait de lui comme un Staline à la française. Il n’avait peut être pas tout à fait tort, si ce n’est le fait que le dit despote n’a pas œuvré en ce sens. Il avait une idée pour la France : celle d’une grandeur aujourd’hui bien ternie, du moins si l’on s’en remet au patriotisme fané des masses. Il a représenté le courage, l’indéfectible passion pour la nation, et la volonté suprême de garder une France autonome, forte, fière de ce qu’elle est. Ce n’est pas pour le 18 Juin que je vais éventuellement saluer le drapeau. Je vais le saluer pour le respect qu’il m’évoque, et pour saluer la mémoire d’un grand de ce monde, même si nombre de ses actions ne furent pas celles que j’aurais cautionnées.

Mais je ne suis pas un politique paraît-il… Donc, un verre à la mémoire du grand monsieur de Gaulles.

Voici un enregistrement du 22 juin 1940, celui de Juin n'ayant pas été enregistré... Donc, nous honorons un discours dont seuls les témoins peuvent se souvenir, puisqu'il n'en existe plus de trace.

21 juin 2010

Deux propos distincts pour une seule journée

Alors, pour une fois, je ne me contenterai pas d’un seul thème pour ma diatribe quotidienne. Je vais plutôt aborder deux points très différents sur les faits, et qui convergent sur l’aspect médiatique. En effet, j’ai tout récemment poussé un cri de colère concernant la situation médiatique du Var, et celle surmédiatisée des footballeurs de l’équipe de France. D’une certaine manière, ma fureur s’orientait autant contre les organes de presse que contre la foule, et j’insistais sur l’absence de dignité et de respect pour des victimes autrement plus à plaindre que des millionnaires en crampons.

Et aussi bizarre que cela puisse paraître, TF1 semble m’avoir été, ou tout du moins avoir quelqu’un à la rédaction ayant le même genre de point de vue. Etant le premier à vilipender la chaîne pour ses émissions aussi honteuses que débilitantes, je me dois aussi de remarquer les bons points. Tant par éthique que par respect pour une certaine presse, je me dois donc d’appuyer sur ce point : bravo à TF1 pour le reportage sur le Var dans l’émission « 7 à 8 » du 20 juin 2010. Pour une fois, la caméra et les interviews se sont révélées respectueuses, discrètes, et qui plus est humaines. C’est assez rare pour être noté, car, bien trop souvent, lorsqu’une catastrophe survient, on diffuse avant tout les images choc, comme une maison s’effondrant sous la pression des flots en furie, ou bien d’un pan de forêt qui disparaît dans un glissement de terrain. Les journalistes de TF1 ont bien entendu agrémenté le reportage de quelques images, mais des discrètes, sobres, juste pour appuyer les dires des anonymes réagissant et racontant leur enfer du 15 juin 2010.

L’œil d’une caméra peut être lubrique, tout comme il peut s’élever pour devenir témoin, conteur d’une réalité aussi terrible qu’elle est humaine. J’ai été surpris, ému et rassuré quand la chaîne n’a pas passée aux cribles les malheurs des victimes. Un homme ayant perdu ses deux parents s’émeut, il retient ses larmes ; la caméra se coupe, respect pour le deuil et la douleur. Retour sur lui, oreille attentive, sans commentaire inutile et incongru, juste une oreille qui retient la simplicité d’un homme blessé par la vie, et qui évoque avec émotion la mémoire d’un père et d’une mère retraités, emportés par les flots. Le seul mot qui me soit alors venu à l’esprit est « dignité ». Pour une fois qu’une telle émission se révèle digne, je ne peux qu’insister sur mon merci le plus grand qui soit. J’avais craint, en tombant sur l’annonce de ce reportage, d’assister à un saccage visuel et moral de la mémoire des victimes. Là, pas de débordements, juste une équipe qui relate, avec honnêteté, de la dureté de la catastrophe. Ca, c’est du journalisme.

Et puis, enfin, les scènes magnifiques, celles des héros ordinaires, de ce jeune homme qui est allé sauver une dame inconnue, au péril de sa vie. Dans son regard aucune fierté, juste le sourire presque candide d’un homme qui a su avoir de vraies valeurs humaines. Comment retranscrire l’émotion de cette femme sauvée des eaux, si ce n’est par ses yeux embués et son trémolo dans la voix ? Là encore, la dignité, le respect pour la vie ont primés. Merci à TF1 pour cet acte télévisuel qui fait date pour moi. D’autres l’ont vu sans même s’en préoccuper. Moi, il m’a rappelé qu’il existe encore des êtres humains solidaires, et qu’il existe encore un potentiel de journalistes agissant avec une certaine idée de leur profession. Merci à eux.

Le second point convergeant est que cette même émission n’a pas repris le naufrage en bleu pour en faire ses choux gras. C’est un acte qui leur vaut un nouveau merci de ma part : il y a bien eu assez de commentaires de divers experts sur le sujet, et j’aurais trouvé superfétatoire que l’émission se penche sur cette honteuse dérive du sport. D’ailleurs, je dis sport, je devrais dire une dérive juste « people », pitoyable, inacceptable dans une sélection nationale. Je ne me poserai pas en spécialiste sportif, d’autant plus que je serais foutu de faire des contresens ou des erreurs d’analyse. Non, là je me pose en citoyen, en simple citoyen outré par ce carnage. Et je pense qu’il y a de quoi bondir de colère : pour qui se prennent-ils ? Qui représentent-ils ? La France ! Nous autres, citoyens !

Domenech, l’équipe, Anelka, et je ne sais qui d’autre sont mis en avant. On parle des mots d’un Anelka insultant son sélectionneur. On nous annonce que le dit joueur est alors exclu pour ses propos. On nous présente alors un sélectionneur péteux lisant les déclarations d’une équipe faisant acte de refuser de s’entraîner. Enfin, on nous montre un désastre interne où chacun cherche à savoir « qui est la taupe ». Alors messieurs de l’équipe de France, tous autant que vous êtes, je vais vous rappeler, puisqu’il semble indispensable de le faire, quelques fondamentaux.

Tout d’abord : vous jouez pour une sélection nationale, par pour vous-mêmes. Vous n’êtes pas de simples salariés, vous êtes les représentants d’une nation, d’un peuple qui vous observe, parce qu’il compte sur vous pour défendre un drapeau et une qualité sportive. Vous n’avez respecté ni le peuple ni le drapeau en vous comportant de la sorte. Honte à vous, honte à tous ceux qui se croient supérieurs aux intérêts d’un pays. Honte à ces types qui se pensent plus importants que leur drapeau. Juridiquement, un tel acte porte un nom : de la haute trahison ! En France, ce fut, pendant des décennies, puni par la mort.

Ensuite : Refuser de vous entraîner, prendre le pays en otage en déclarant que vous faites ce que vous voulez, c’est mépriser tous les efforts faits par des milliers de sportifs qui rêvent d’arriver un jour à votre place. C’est également cracher sur ceux qui se crèvent derrière vous pour vous offrir une chance d’arriver en phase finale. Et c’est surtout estimer que votre encadrement n’est fait que de cons, et que les Français le sont aussi, car ils sont le douzième homme sur le terrain. D’un point de vue militaire, une telle action collective porte un nom : une mutinerie. En France, ce fut, pendant des décennies, puni par la mort.

Enfin : insulter un supérieur hiérarchique de la sorte, le traiter de tous les noms, c’est une marque claire et précise d’une bêtise sans nom, et d’un manque flagrant d’éducation. Qu’un supérieur puisse être le pire des incompétents se comprend. Qu’il ne convienne pas ou plus à l’équipe, je le conçois. Et qu’il soit difficile voire impossible de communiquer avec, je l’ai pratiqué. Par contre, proférer des insultes comme un imbécile, aller jusqu’à l’insulte qui n’est qu’une preuve flagrante d’un manque total de répartie, c’est le signe même d’une éducation à refaire. Il ne s’agit pas là d’un coup de sang, d’une saine colère, du hurlement primaire. Non, j’y vois juste un adolescent attardé qui, en guise d’expression orale, ne sait user que de l’injure. D’un point de vue militaire et professionnel, cela porte un nom : l’insubordination. Dans l’armée, cela équivaut à aller passer quelques temps en prison. Dans la vie professionnelle, cela mène au licenciement immédiat pour faute grave. Quoi que puisse dire ses équipiers, c’est inacceptable et indéfendable.

Je suis furieux : non parce que la France perd, et non parce qu’elle a des joueurs qui s’insultent. Je suis furieux parce que nous avons à présent non plus des sportifs dignes de porter le maillot de l’équipe de France, mais des égocentriques qui ont oublié en chemin ce que représente une place en équipe nationale. Ils souillent les espoirs de milliers de gens espérant atteindre le firmament du football, ils souillent également les espoirs de millions de supporters qui, aujourd’hui, par écoeurement, ne suivront certainement plus autant les aventures de l’équipe. Vous avez gagné le droit de rentrer à la maison, la tête basse, et d’être tous autant que vous êtes, virés sur le champ. Par respect pour l’Afrique du sud, je ne peux hélas pas prôner votre retour immédiat en métropole. L’Afrique du Sud mérite votre respect, et vous ne lui avez pas accordé en vous comportant de la sorte. Jouez ce dernier match avec le reste de dignité qui pend à vos souliers à crampons. Perdez ou gagnez, peu me chaut, mais jouez ce match avec à l’esprit que les Africains du sud, eux, se battront jusqu’à la dernière minute. Non parce qu’ils sont payés pour le faire, mais parce qu’ils seront fiers de défendre leur patrie et leurs supporters jusqu’au coup de sifflet final. Vous avez oublié ce qu’est le football : pas qu’un business, pas qu’un sponsor de plus à accrocher à votre maillot. Le football, c’est avant tout un sport populaire, un sport qui peut être joué par un gosse désoeuvré sur les plages de Rio, ou dans un stade de 120.000 places. Charge à vous de retrouver un peu de décence et de fierté pour ce match qui aura toutes les chances d’être votre dernier.

Et faites que cela soit le dernier tout court : tant pour la coupe du monde, que pour l’équipe sous sa forme actuelle.

18 juin 2010

Inondations

Je suis furieux ! On parle en long, en large, et à travers des frasques et de l’incompétence des cogneurs de ballon rond en bleu, mais que quelques lignes pour les victimes des inondations dans le Var. Déjà 25 morts, et le bilan va s’alourdir. Cela ne choque donc personne que la misère de nos propres concitoyens passe après les « misères » d’une équipe de football ? Cela ne dérange pas qu’on puisse faire des heures de baratin sur les résultats minables de millionnaires regardés par des smicards ? Que vous faut-il pour réagir et hurler au scandale ? Que faut-il donc comme électrochoc pour que la France se préoccupe enfin d’elle-même, et non de son image de marque ?

Le manque chronique d’informations me fait hurler de colère : allez sur yahoo, ou google, et regardez qui tombe en premier… Pas le désastre du Var, mais non, les commentaires et autres analyses bidons faites autour de la coupe du monde. Aujourd’hui, des familles entières vivent comme des réfugiés, d’autres vont enterrer leurs morts, et certains même espèrent qu’on retrouve leurs disparus. Et ça, ça doit passer après les vuvuzelas et autres conneries du genre ! Français, vous me révoltez, vous me donnez la nausée ! Dieu merci, l’intérêt pour la compétition va fondre vu la prestation de l’équipe nationale qui sera très probablement éliminée. De là, avec un zeste de chance, les médias s’intéresseront ENFIN aux victimes du Var au-delà des quelques secondes qu’on leur accorde. Où est votre dignité ? Pour un manager de football, l’équipe nationale fait une minute de silence. Et pour les morts du Var, RIEN ? N’y avait-il pas parmi eux des gens qui vous aimaient, des supporters ? Fumiers !

J’ai honte de cette foule qui regarde son plaisir personnel, et qui zappe les malheurs des autres. J’ai honte de cette nation qui se préoccupe plus du sort d’un Domenech, que de celui d’un anonyme qui vient de tout perdre en France. Parce que oui, c’est en France que cela se passe, pas à l’étranger, pas au fin fond d’une jungle ou d’un désert au nom imprononçable. Que croyez-vous faire en regardant pas le malheur chez vous ? Vous le cautionnez, vous créez l’oubli, le même oubli qui tue les SDF, le même oubli qui fait que des sinistrés, plusieurs mois voire année après, vivent encore dans des caravanes ou des mobile homes. Le même oubli, enfin, qui permet à des gens de penser que la France n’est plus une nation digne, mais une nation honteuse, égocentrique, repliée sur le souvenir de sa gloire passée, et qui n’est même plus capable de jouer de la solidarité. Et je commence à être de ceux là.

Vous avez clamés « on ne veut pas aider la Grèce ». Bien. Vous avez justifiés cela avec force explications. Toujours bien. Et votre soutien aux causes locales, à la réduction de la misère, de la faim, de la pauvreté, des violences conjugales ? Où sont vos grandes intentions ? Au fond d’une boîte de biscuits ouverte pour grignoter pendant un match de la coupe ? N’est-ce pas là une attitude détestable ? N’est-ce pas là le signe même de votre honteuse gabegie morale ? Où sont vos belles intentions, si ce n’est derrière l’écran de télévision, là où s’accumulent autant de poussière que de bons sentiments ?

Le Var est atrocement sinistré. Des gens sont morts, d’autres sont désoeuvrés, sans abri. Regardez avec dignité. Si vous pouvez aider, si vous avez des proches là-bas… aidez les. Le simple fait de les héberger en dépannage, ou juste de prendre de leurs nouvelles vaut bien plus que des trésors versés dans les caisses. Ne laissez pas le bénéfice de l’entraide à quelques associations politisées, soyez citoyens, soyez humains. Ne soyez plus des zombis pour la télévision abrutissante !

PS: Suite au commentaire de Thoraval, voici une vidéo édifiante!

J’aurais voulu être un artiste…



Ah, cette rengaine, elle semble être mélancolique, douce amère, d’un pauvre type qui pense avoir foiré sa vie en n’ayant pas assouvi son désir d’être un artiste… Tu te fous de qui ? Salopard ! Oui, j’y vais avec la virulence inhérente à ma saine colère contre les menteurs et les baratineurs en tous genres, parce qu’en fait, si l’on y réfléchit un instant, quelqu’un qui réussit dans les affaires ne peut décemment pas s’être encombré de telles considérations métaphysiques, sauf éventuellement en phase terminale d’un cancer quelconque que son argent ne peut pas aider à guérir.

Je suis intimement convaincu que la réussite financière passe tôt ou tard par une forme plus ou moins pernicieuse d’ambition. Celui qui n’a pas les dents longues ne peut pas espérer réussir dans les affaires, parce qu’il est de notoriété publique que les hyènes ne se font jamais de cadeaux. Prenez Kerviel et cette pantalonnade de jugement : croyez-vous sincèrement que ce type, ou que ses anciens patrons et collègues, puissent être innocents de ce qu’on leur reproche ? Kerviel paye comme un lampiste, celui qui a fait quelque chose qui se voit un peu trop sur les comptes. Pour les autres, c’est devenu un pestiféré, celui qui a « merdé », alors que ce n’était clairement pas le bon moment (subprimes… quand tu nous tiens par le portefeuille). Croire à cela, c’est oublier que lui, comme les autres, brassaient et brassent encore des sommes colossales, et que tous se base sur des prises de risques souvent délirantes. Amis d’hier, les hyènes déchiquètent aujourd’hui le lampiste désigné, parce qu’il faut bien un coupable au naufrage du système boursier.

Mais Kerviel, seul ? Prenant des décisions unilatérales, par devers ses responsables et sa direction ? Juste une réflexion : pour ceux qui travaillent, est-ce déjà arrivé que vous preniez une décision capable de mettre la boîte en faillite, sans qu’un chef quelconque avalise ce geste ? Non ? Alors pourquoi croire que la société générale ait pu rester aveugle et sourde à de tels agissements ? Je ne vois que deux possibilités : soit ceux qui gèrent notre argent sont des incompétents notoire, et c’est grave, soit ils ont cautionnés ces agissements pour rapporter plus en peu de temps, et c’est grave ! Je suis tout particulièrement amusé par la candeur de l’ancien trader, notamment dans sa communication. Qu’il cesse un instant de se poser en victime d’un système, car sinon je me ferais un plaisir non dissimulé de lui demander de nous présenter ses revenus à la belle époque, ainsi que les bonus encaissés sur le dos des petits épargnants. Il a participé, et il s’est vautré. Maintenant, il n’est pas plus logique qu’il paye pour tout le monde. A mon sens, son chef, et le directoire même de la banque mériteraient de tâter du banc des accusés.

Pour revenir à la chanson de Michel Berger, je l’écoute systématiquement avec un ton plus cynique, telle qu’elle fut écrite à l’origine : un PDG qui se fout de ses ambitions d’ado rêveur, et qui constate où il a pu en arriver en piétinant le monde entier, en vivant sans vraiment avoir une présence sociale, et qui finalement se dit qu’il est arrivé à son but… être riche, mais à quel prix. C’est Michel Berger qui en a fait un air mélancolique, certainement pas le parolier Luc Plamondon ! Relisez donc ces paroles, et dites moi si vous y voyez un air triste, ou un air cynique… (très second degré je dois l’admettre).

Bonne lecture, cynique !

[i]J'ai du succès dans mes affaires
J'ai du succès dans mes amours
Je change souvent de secrétaire
J'ai mon bureau en haut d'une tour
D'où je vois la ville à l'envers
D'où je contrôle mon univers
J'passe la moitié d' ma vie en l'air
Entre New York et Singapour
Je voyage toujours en première
J'ai ma résidence secondaire
Dans tous les Hilton de la Terre
J'peux pas supporter la misère.

{Choeurs:}
Au moins es tu heureux?

{Chant:}
J'suis pas heureux mais j'en ai l'air
J'ai perdu le sens de l'humour
Depuis qu' j'ai le sens des affaires.
J'ai réussi et j'en suis fier
Au fond je n'ai qu'un seul regret
J'fais pas c' que j'aurais voulu faire.

{Choeurs:}
Qu'est ce que tu veux mon vieux!
Dans la vie on fait ce qu'on peut
Pas ce qu'on veut.

{Chant:}
J'aurais voulu être un artiste
Pour pouvoir faire mon numéro
Quand l'avion se pose sur la piste
A Rotterdam ou à Rio
J'aurais voulu être un chanteur
Pour pouvoir crier qui je suis
J'aurais voulu être un auteur
Pour pouvoir inventer ma vie
Pour pouvoir inventer ma vie

J'aurais voulu être un acteur
Pour tous les jours changer de peau
Et pour pouvoir me trouver beau
Sur un grand écran en couleur
Sur un grand écran en couleur

J'aurais voulu être un artiste
Pour avoir le monde à refaire
Pour pouvoir être un anarchiste
Et vivre comme un millionnaire
Et vivre comme un millionnaire

J'aurais voulu être un artiste....
Pour pouvoir dire pourquoi j'existe[/i]

17 juin 2010

rien ce soir

Etant donné que je suis attendu pour une soirée boisson-nourriture et potentiellement un peu ballon rond, je ne peux pas trop accorder de temps à un message ce soir.
En conséquence... à votre santé, bon appétit, et pour les amateurs de football (dont je ne suis pas): bon match!

Votre obligé
Frédéric/JeFaisPeuraLaFoule

16 juin 2010

Outillage cinématographique

Le cinéma me régale constamment de ses idées les plus farfelues ; en effet, au lieu de se concentrer sur les aspects psychologiques, voir psychiatriques des tueurs, assassins et autres bouchers, le grand truc des scénaristes est d’user et abuser d’objets incongrus pour les meurtres. Pourtant, l’arsenal classique ne manque pas : armes à feu, lames diverses et variées, et même tronçonneuse devenue objet de culte pour les amateurs de steak tartare humain. Et là, pourtant, les réalisateurs se fendent de multiplier l’attirail, d’innover, au point même que le jeu du spectateur est de trouver quel sera le prochain objet contondant mis en scène ! N’étant pas un grand amateur de gore, et encore moins du cinéma dit « d’horreur », je trouve pourtant fabuleux ce besoin inusable de jouer l’innovation à tout prix. Quelques exemples méritent toutefois d’être mis en avant.

L’assassin n’est pas que masculin, loin s’en faut. Les criminologues ont résumés cette problématique à des statistiques telles que la passion du poison pour la femme, et du flingue pour l’homme. Dans ces conditions, nul besoin d’aller pêcher des choses saugrenues pour faire une femme une tueuse redoutable ! Pourquoi lui coller une statuette à pied en marbre dans les mains, au lieu de se contenter d’une bonne boîte de pilules pour l’arythmie cardiaque ? Pourquoi s’obstiner à lui placer une lame entre ses doigts fins et délicats, alors qu’il suffit d’un simple sèche-cheveux jeté négligemment dans le bain de l’amant devenu encombrant ? Mais pour le spectacle pardi ! Voir une jolie minette se souiller le visage et les mains, cela semblerait même faire fantasmer les plus obsédés… Enfin bon, cela démontre donc que l’innovation barbare ne se contente pas des criminels de sexe masculin, et que le beau sexe voue, lui aussi, un culte au crime.

Notez que tout objet du quotidien fait l’affaire. Le stylo bille est une arme mortelle entre les mains d’un professionnel, tout comme un téléphone portable peut servir à tout autre chose qu’à répondre à un sondage concernant l’achat de moquette. Ah, c’est dantesque ! Un bureau est alors une zone violente, une arène en réduction où le tueur peut user et abuser des accessoires. Humour ? La souris à fil qui permet d’étrangler le benêt, la ramette de photocopieuse pour assumer la pleureuse classique du cinéma d’épouvante, et l’inévitable coupe papier que plus personne ou presque n’a dans son tiroir. Une agrafeuse est donc tout aussi redoutable qu’un gros revolver, un fax une massue de bonne taille… A quand l’usage du ventilateur de bureau comme mixer facial ? Cela a dû être déjà fait, enfin je suppose… Concrètement, tout lieu est prétexte à faire bon usage de l’armement improbable.

J’apprécie énormément l’imagination débordante d’Hollywood. Avant, le tueur en série utilisait le bon vieux couteau déniché dans n’importe quelle coutellerie. Aujourd’hui, il pousse le vice jusqu’à créer sa propre ligne d’outils tranchants, et en plus d’y ajouter la forme avec un costume aussi étrange que dépareillé. Il me semblait pourtant que les statistiques criminelles démontraient que les pires bouchers sont souvent les voisins les plus ordinaires… Passons sur ce détail pour nous concentrer sur les scalpels et autres hachoirs : Dommage que Victorinox ne soit pas à sponsoriser ces navets, l’entreprise aurait énormément à y gagner. Ce qui est fou, c’est que cette constante innovation rend presque l’outillage électroportatif totalement banal et suranné ! Finie la scie circulaire, oubliée la perceuse sans fil, pas de décapeur thermique ou de chalumeau ! On se modernise, on commande des lames découpées au laser, commandées sur Internet, et livrées en 48H chrono par le facteur.

Il y a une nouvelle mouvance assez rigolote. Le tueur ne veut plus ressembler à tout autre tueur, il veut faire dans le moderne, voire dans l’artistique. Alors vive la chimie, ou la biologie ! Congeler une victime dans l’azote liquide est devenu habituel ; le faire exploser en lui ayant fait ingérer un explosif liquide quelconque aussi. On pousse le vice jusqu’à suggérer le terrorisme à base d’anthrax, ou, modernité aidant, de nanobots tout aussi effrayants que brutaux. Les meurtriers deviennent même subtils : certains sont des amateurs d’électronique et vous bidouillent un détonateur « impossible à désamorcer » (sauf en coupant le fil rouge), d’autres vont jusqu’à user de l’Internet pour piloter leur crime et le diffuser au plus grand nombre. Hé, là, les fous furieux du scénario perché : ça ne vous dirait pas de retourner à vos fondamentaux, et vous tuyauter auprès de véritables experts ?

Enfin, il faut que cela tache, que ça salisse le tapis et le plafond, il faut que la tripe gicle… Désolé, cela ne me rend pas plus amateur de la chose, car quitte à voir de la bidoche, je préfère qu’elle soit dans ma gamelle. Mais là, grand « innovation », tôt ou tard on me fera manger de la viande humaine, parce que c’est encore l’un des pires tabous. Comme quoi, rien ne choque plus vraiment : pas de souci avec le viol, les démembrements, la charcuterie à vif, mais pas d’humain qui mange des humains. C’est d’ailleurs pour cela que l’immense majorité des cas abordant la question s’appuie sur les zombies. Des « non » humains, c’est quand même moins sujet à polémique, non ?

Bon, où ai-je laissé le poivre… Garçon, remettez moi un foie d’ado, mais sans alcool ce coup-ci.

15 juin 2010

Un peu de multimédia

Voici, pour changer, un peu de vidéo...

14 juin 2010

Sensation étrange

Je n'ai qu'une demande aujourd'hui: mettez la musique de la vidéo pendant la lecture... Par avance, merci.

Je ne sais pas trop comment l’on peut qualifier certaines sensations personnelles. Généralement, on apprécie de coller des mots sur des impressions et des sentiments, de manière à pouvoir les partager. Seulement, il arrive des instants où l’émotion étouffe littéralement l’emphase, où la larme ou la boule au ventre remplace tout propos incongru. Celui qui n’a pas vécu ce genre d’émotion n’a tout simplement pas vécu tout court. Il n’a pas ressenti l’essentiel de l’existence, ce moment où l’indescriptible nous envahit, car c’est le moment même où notre nature humaine s’exprime réellement : au-delà de tout mot, au-delà de tout langage intelligible.

Dimanche, j’ai remis les pieds dans une pièce où je n’étais pas allé depuis pas mal de temps. C’est un atelier, une cave aménagée pour entreposer du matériel. Pour beaucoup, ce n’est qu’un nid à poussière, un lieu où l’on les gens ont travaillés, versés de la sueur et parfois des larmes d’épuisement. C’est aussi une atmosphère où seul le travail semblait être autorisé. Pourtant, c’est ici que j’ai appris la valeur des choses, l’essentiel dans l’existence, la règle élémentaire de toute vie : aimer. Je pense au mot aimer dans sa part la plus noble, l’amour que l’on donne à ses proches, celui qui nous pousse à nous dépasser, celui qui exhorte à ne pas céder à l’abattement ou à la fatigue accumulée. Cet atelier, cette grande cave, c’est celle où mon père a commencé à travailler en France, celle de feu son ancien patron, son second père, l’homme que j’aurais aimé appeler dignement papi.

C’est comme redécouvrir un lieu pourtant connu. Plus d’une fois, je me suis baissé à la lucarne pour saisir des barres de fer d’un échafaudage, fait glisser des planches de chêne, trimbalé des pots de peinture et des seaux. Plus d’une fois, j’ai senti l’odeur caractéristique de l’huile de lin et des solvants, et cela m’a pris aux tripes d’y remettre les pieds. J’ai caressé les murs bruts de pierre, j’ai lissé les établis du bout des doigts. Chaque outil à sa place, chaque vis dans la boîte correspondante ; là, un marteau pendu là où il faut ; ici, un diamant à couper le verre soigneusement rangé dans une petite boîte de carton jauni par le temps. Et puis, dans un coin, des documents, des listes, des souvenirs laissés là, le passé marqué au stylo plume sur des carnets à souche pour fiche de paie. 1600 Francs. Avril 1973. Un retour en arrière, des souvenirs qui saisissent à la gorge mon père qui ne dit mot, et qui simplement saisit quelques limes, quelques clous, une taloche, un couteau à enduire ; Juste pour ne pas perdre ces derniers bouts de ce passé vécu avec un homme humble, ordinaire, immense. Son patron. Son ami. Presque son père.

Son fils nous a invités à prendre ce que l’on désirait. Pourquoi ? Parce qu’il ne sait que faire de ces souvenirs, d’une existence qui n’est pas la sienne, d’outils dont il n’aura que faire. Il a déjà pris les photographies dans la maison qui va être vendue. Il a déjà emmené les plus importants souvenirs de son enfance, de ce père décédé, et de cette mère qui aujourd’hui survit plus qu’elle ne vit à cause d’Alzheimer. Et nous, deux étrangers par le sang et par le nom, des membres de la famille par le cœur, nous avons évoqués sont souvenir, la mémoire de Jacques, Jacques l’artisan, l’ami, le père, le courageux, le méticuleux. J’ai appris en quelques mots plus sur les relations entre mon père et lui qu’en deux décennies de conscience de mon environnement. J’ai entendu mon père citer un évènement anodin, un quotidien assis dans une estafette blanche que j’ai moi-même connue. Jacques achetait le France-soir, et, une fois lu, le tendait à mon père pour l’inciter à lire. Le lendemain, il lui demandait ce qu’il avait compris, quels mots il n’avait pas saisi. C’est avec lui que mon père a appris à lire, et qu’aujourd’hui il navigue dans les journaux et les livres qu’il affectionne.

On a pris une perceuse, un rabot électrique. Ils ont servis à construire des vies, ils serviront peut-être à en construire d’autres. Ces outils, ce furet, cette brosse à laquer, cette cale à poncer, ils parcourront plein de murs, lisseront des fenêtres en bois, nettoieront des parquets usés par le temps. Ils feront revivre le geste, la main calleuse et authentique d’un homme que j’ai profondément aimé et respecté. J’ai aidé son fils à ouvrir le store du garage ; on a levés les caisses, les seaux, et entassés le tout dans le coffre de la voiture. J’ai revu, en regardant le jardin, sa corpulente masse courageuse s’avancer vers nous, les lunettes vissées sur le nez. Son sourire me manque, ses paroles franches et sincères aussi. Il parlait avec passion du passé, se souvenait, autour d’une tasse de café, des charbonniers à Paris, son Paris à lui, celui d’après-guerre. Ils évoquaient, mon père et lui, ces clients aujourd’hui disparus, ces moments de rigolade avec des femmes, des hommes, souvent partis à tout jamais. Ils étaient proches comme peu de gens, ils se vouvoyaient avec respect, alors qu’ils ont passés plus de temps ensemble qu’avec leurs épouses.

On a fermés le garage, fermés le portail. Je suis monté dans la voiture, et, sans un mot, on est partis. Dernier regard sur une maison qui bientôt sera vendue à des inconnus. Ils ne sentiront pas ces vies passées dedans. Ils ne ressentiront aucune émotion en descendant à la cave. Ils verront un endroit un peu moins plein, juste un petit peu, parce qu’on ne peut pas emmener quatre décennies de souvenirs dans une voiture ni dans une camionnette. On n’emmène que ce qu’on peut de matériel, et ça ne pèse rien face aux tonnes que pèsent nos larmes quand elles perlent de nos yeux. J’ai pleuré quand il est mort. J’ai pleuré comme un gosse quand je l’ai vu dans l’église. Je l’ai longuement pleuré le soir même, brûlé à l’âme par la perte de quelqu’un que j’aimerai à tout jamais. Je passerai devant cette maison en éprouvant toujours ce même pincement au cœur, celui qu’on a quand on aime quelqu’un qui est parti.

Pour moi, ce fut un peu comme le voir partir une seconde fois. Pourtant, et c’est là que la magie opère… Rentrés à la maison, mon père et moi avons rangés ce petit trésor. Il a souri, m’a montré les outils, m’a parlé d’eux avec passion, se souvenant des endroits où ils furent utilisés. Il a ri en se rappelant du coup du marteau sur les doigts, de la peinture qui coule sur la nuque quand le rouleau était mal égoutté. Il n’a pas pleuré, il n’a pas soupiré. Il n’était pas triste, il était heureux d’avoir sa part de Jacques, sa petite minute de nostalgie, d’un passé difficile devenu présent heureux.

A vous, monsieur Jacques.

Merci.

11 juin 2010

Psychiatrie

Tout d’abord quelques avertissements nécessaires : le clip associé à ce texte est d’un style très « dur », au titre que tant son esthétique que la musique associée (Prodigy – Breathe) ne laissent vraiment pas indifférents. De deux choses l’une : soit vous aimez la musique en question, soit celle-ci agira comme un répulsif très puissant. Je vous laisse seuls juges, car, pour une fois, j’admettrai sans peine que cela puisse vous déplaire.
Le second avertissement concerne l’essence même du terme et du texte à venir : je n’ai aucune compétence médicale pour critiquer, juger ou estimer la compétence ou les méthodes utilisées en psychiatrie. De ce fait, si je commets des erreurs, vous pourrez tout à fait les rectifier dans les commentaires, et ne seront causées que par mon manque de compétence, et non un désir camouflé de déformer une quelconque réalité. Toutefois, sur le fond, nombre des propos soutiendront mes opinions sur ce domaine de la « médecine ». Cela pourra éventuellement choquer, mais qu’importe, j’assume pleinement le contenant et le contenu.

A bon entendeur… Bonne lecture, amateurs avertis !

Que je maudis ces murs éternellement gris ! Non qu’ils soient sales, ou que les lieux soient mal entretenus, ils sont juste peints dans un gris uniforme, glauque, d’une propreté toute hospitalière… Au sens administratif du terme en tout cas. Hospitalité ? Non ! Hospitalisé plutôt ! Je doute que l’on puisse croire dans le sens premier du mot pour parler de cet endroit. D’ailleurs, j’ai un mal de chien à rattacher hospitalité à cet endroit plus digne d’un goulag que d’un refuge décent pour des âmes perdues ; et des âmes perdues, ce n’est pas ce qui manque dans le coin. Entre le type qui mange continuellement des mégots, et qui ne parle jamais, et celle qui déambule sans but entre la fontaine d’eau du couloir et sa chambrée, il y a de quoi faire. Pour certains, les familles pensent qu’il s’agit de l’endroit idéal, un endroit où le proche « déviant » est bien traité, avec dignité et respect. J’ignorais que bourrer de calmants un type psychotique était une chose décente. Ce serait comme annoncer que de farcir les oies au tuyau était un acte de charité. Enfin bon, quelle importance cela peut avoir, puisque le patient ici n’a le droit qu’à une chose : au silence, du moins s’il a des avis négatifs à émettre.

Personne n’a à se plaindre en fait. Nous sommes nourris à heures fixes, les repas valent ce qu’ils valent, tout au plus peut-on leur reprocher d’être de piètre qualité. Ensuite, nous avons de véritables régulations de la journée, comme la prise des médicaments, la visite du médecin traitant, la petite conversation hebdomadaire pour faire un point, et même l’émission de 19h30 après le dîner ! La routine est telle qu’en sortir s’avère pour certains insupportables. Ainsi, n’allez surtout pas troubler certains des malades internés ici, sous peine de les faire entrer dans un état de fureur incroyable… c’est même le pourquoi de la présence d’infirmiers assez solides et au regard évoquant plus un kapo qu’à une aide à la vie en hôpital… psychiatrique. Je ne leur reproche pas, après tout, parmi nous il y a tant des déprimés chroniques, que des types potentiellement très violents, des asociaux, des gens qui sont capables de s’automutiler, ou encore de suicidaires. Alors bon, à eux, on peut pardonner.

Je ne suis pas en prison, si ce n’est chimique. La pilule du matin, celles du midi, avec obligation, bien entendu, de les ingérer. Certains essayent de se faire vomir pour ne pas les absorber, mais c’est peine perdue, ces saletés sont conçues pour agir rapidement ; et puis, au pire, il y a la seringue, l’intraveineuse qui, elle, trouve tout de suite son chemin. Les effets sont divers chez chacun. Depuis la fin d’une phase délirante, jusqu’à l’apathie la plus complète, ces cocktails chimiques sont redoutables, et avec pour but final plus de calmer que de soigner. Après tout, est-ce qu’on soigne les pathologies psychiatriques, ou est-ce qu’on atténue simplement les syndromes ? Certains psychotiques sont « guéris » de leurs voix intérieures, parce que le bon produit ferme le bon interrupteur cérébral, mais ce n’est que trop temporaire. Chez d’autres par contre, on se contente de choisir l’injection plutôt que la camisole. L’hystérie peut vous prendre au dépourvu, alors tout le monde s’observe, se craint à juste titre, et le paranoïaque subit le pire de ses cauchemars : être épié par tout le monde.

Les toubibs ? Il y en a des compétents, qui connaissent une incroyable étendue de maladies, qui saura détecter en chacun de ses patients « son syndrome » bien à lui. Il y en a qui sont même convaincus d’avoir une mission sanitaire, de protéger ceux du dehors, et de soigner ceux du dedans. Et il y a les autres, ceux qui, après une bonne décennie de désillusions voire même de drames violents, se contentent des petites réussites au quotidien. Peu de temps à passer avec chaque patient, des rythmes de travail rapides, des difficultés à tout concilier, bref le toubib finit toujours par baisser plus ou moins sa garde… ou alors il devient presque victime de névroses qu’il n’aurait jamais eues en temps normal. Comme quoi, celui qui prétend que la folie n’est pas contagieuse n’a pas mis les pieds dans un H.P… Pour ma part, c’est une certaine forme de complaisance qui m’incite à les écouter, à leur accorder quelques instants de ma routine, de sorte à tant eux que moi, occuper un peu de temps dans la journée.

Bien sûr que mon comportement et mes réflexions ne sont pas tolérables au dehors. Ils en ont jugés entre experts, c’est dire à quel point ils ont raison ! Je suis ce qu’ils appellent « un danger pour la civilisation et la vie humaine ». Barbare ? Selon quel critère ? Ne sont-ils pas des sauvages à nous intoxiquer et nous détruire à petit feu ? Ne sont-ce pas eux, les barbares, quand ils réduisent notre volonté à néant ? Ne sont-ils pas cruels en nous faisant croire à la liberté de la cour de promenade, alors que finalement, nous sommes tous des détenus mis en prison sans jugement pour la plupart ?
Je suis un monstre asocial, une déviance intolérable. Je n’éprouve pas ce besoin pourtant naturel de cohabiter avec des êtres comme moi. D’ailleurs, « comme moi » est un abus de langage, car nous ne nous ressemblons que physiquement. Ils refusent, contrairement à moi, d’admettre que nous sommes une engeance, une erreur d’un « Dieu » aussi cynique qu’incompétent. Fou ? Je ne voue aucun culte à la valeur de la vie humaine, je nous trouve par trop orgueilleux que de prétendre à avoir plus de valeur qu’un chien par exemple. Et puis, c’est aussi et surtout pour cela que je suis là. Je n’ai aucun remords, aucune forme de culpabilité pour mes crimes contre la société. Elle, lâche, indolente, a préféré m’enfermer dans une cellule capitonnée et jeter la clé au loin. Est-ce une solution ? La plupart des autres patients ne sont rien de plus que des détraqués par la vie, énormément sont brisés par un monde qui n’éprouve aucune pitié pour les faibles et les « différents ». Et les médecins m’étudient, en espérant réussir à me faire dire des choses sur mes fantasmes et mes plaisirs. Imbéciles qu’ils sont : qu’ils s’auscultent eux-mêmes, qu’ils étudient leurs propres déviances, car, au fond, tout être humain est déviant par essence. La seule question qui se pose à chacun de nous est de savoir où est la frontière entre désir et acte.

Je suis passé à l’acte. Je suis un monstre. Je l’assume. Ne me laissez plus sortir, sinon je recommencerai…

Et une autre bien fun!

Quand les adultes redeviennent des gosses!

Une vidéo de Moby

Si juste et si triste...

10 juin 2010

Comment ne pas avoir à se taper votre famille en quelques leçons très simples

Comme promis dans le message précédent, je vous annonce une sorte de petit livret à utiliser en cas de problèmes réguliers dans la gestion de votre entourage familial, notamment quand celui-ci vous encombre plus que de raison. En effet, comme le dit la petite phrase assassine « On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille ». Cette phrase peut être élevée en règle de vie tant la notion de famille est volatile : un cousin pénible et qui aime jouer les invités surprise, un demi-frère moralisateur, ou encore une belle-sœur qui ne débarque que pour vous taper de cent balles, les exemples sont nombreux. Il faut donc savoir se prémunir contre ces parasites sociaux, tout en jouant d’une forme particulière de diplomatie. Notez qu’au même titre que les repas interminables et souvent pénibles, il faut parfois faire preuve de tact, et donc éviter les crises.

Tout d’abord, un fondamental : ne perdez jamais votre sourire. Qu’il soit teinté d’ironie, ou qu’il soit crispé comme celui d’une statue de cire, ne faites jamais la gueule. C’est une évidence : plus vous bouderez, plus vous serez la cible de celles et ceux qui n’ont d’autre activité dans l’existence que de se mêler de ce qui ne les regardent pas. A eux, présentez donc un faciès avenant, n’hésitez pas à entrer dans les discussions pour sembler affable, voire même bavard. Un bavard agace, et on aime à l’isoler… Alors parlez plus que de raison ! Enlisez les discussions, pourrissez l’ambiance avec un air si angélique qu’on pensera à de la candeur ; Feinte, bien entendu. Dans les cas où vous ne pourrez pas provoquer la crise comme dans mes exemples de la veille, soyez plus malin que votre pénible cousin, jouez de la charité intellectuelle en lui tendant des perches qu’il aimera saisir, à son grand dam puisqu’il aura attrapé la perche supposée salvatrice, alors qu’elle sera la trique pour le battre.

Maintenant que le décor est planté, fourbissez vos armes en fonction des situations. Il faut dans un premier temps définir qui est votre boulet du jour, et donc spécifier en quoi il vous encombre. Les sujets les plus communs sont ceux qui se plaignent à tout va de l’existence, ceux qui sont fauchés et qui vous empruntent du fric, et ceux qui aiment à critiquer tout ce qui bouge. Il y a d’autres espèces, comme les piques assiettes, les « bonne conscience » et les pires de tous, les candides. Alors, maintenant que vous avez ces critères en tête, utilisons les pour les virer sans que cela soit une déclaration ouverte de guerre… Car ces gonfleurs de rate sont ceux qui savent aussi se faire aimer de tous. « Mais non, le cousin bidule n’est pas un glandeur qui emprunte sans jamais rembourser, c’est un type qui traverse une mauvaise passe ! » … mouais, une mauvaise passe d’une décennie, c’est long. Enfin bref, prenons les un à un et ouvrons les hostilités secrètes.

Alors… commençons par les geignards. Cette espèce est connue de tous, nous les avons tant comme familiers que comme « Merde, c’est le copain d’un pote ». Celui-là, s’il débarque, c’est la larme à l’œil pour se plaindre pêle-mêle de sa copine qui s’est barrée (tu m’étonnes), des impôts qui ne lâchent pas le morceau (10.000 Euros de dettes, ça ne s’enterre pas mon pote), de sa bagnole pourrie (dont il omet de préciser qu’il ne l’entretient jamais), ou encore de sa maladie (imaginaire). Comment le faire taire, comme réussir à le détourner de sa plainte lancinante et casse bonbons ? Facile, contrairement à ce que vous pensez ! Laissez le dans un premier temps vous faire son cirque, mais sans commenter ou abonder dans son sens. Laissez le s’enfoncer péniblement dans ses explications, tout en refusant toujours de prendre parti. « Mais oui, je comprends, mais comprends la aussi » pour sa copine partie, « Tu leur dois ce fric, non ? » concernant les impôts, « Passe au garage pour faire les travaux » pour la voiture, et fin du fin « Tiens, voilà mon médecin traitant, il est excellent » concernant son mal inconnu et intolérable. Bien entendu, cela va pousser le couineur du vendredi soir à se récrier, à vous traiter de sans cœur et j’en passe… Laissez dire ! Ne le brusquez pas, il serait foutu de vous pomper l’air deux heures durant pour vous faire comprendre que vous êtes dans l’erreur. Une fois qu’il se plaint plus brutalement, lancez LA phrase qui solde le contentieux : « Oh après tout, fais comme tu l’entends, c’est ta vie pas la mienne ». Hop ! Vous êtes un sans cœur ! Oui ! Un sans cœur, mais un sans cœur peinard qui va pouvoir aller se reposer au lieu de se coltiner les sanglots long du crétin qui vient tout le temps, même en automne.

Le fauché. Ah, le fauché, l’investisseur malheureux, le ruiné par Eurotunnel (soi-disant), celui qui a fait une mauvaise affaire… Cet énergumène ressemblant plus à un démarcheur d’aspirateurs foireux et vendeur de poudre de perlimpinpin vient toujours vous taper d’un billet (plus ou moins gros selon votre cœur et votre crédulité) pour se retaper (encore soi-disant). Le coller à la porte, ou plutôt le pousser à partir de lui-même ? C’est généralement très simple, encore faut il accepter de mentir comme un arracheur de dents, et y aller franchement au culot. Premier pas vers la délivrance : lui parler de VOS problèmes financiers (imaginaires j’espère). Parlez lui longuement, avec force larmes et gémissements de plainte de votre crédit à taux variable, de la bagnole qui justement commence à battre de l’aile, ou pire encore, de la mutuelle qui refuse de payer les lunettes de la petite dernière. Parlez aussi avec les mêmes jérémiades du pognon que vous versez pour financer une arrière grand tante malade (et imaginaire), ou encore de votre mauvais placement en bourse. Tiens, il a autre chose à faire, il est en retard… chouette, il s’en va ! Efficace, cruel, et surtout… vicieux, parce que le personnage ira colporter tout ceci au tout venant, ceci vous garantissant, à terme, le soutien de votre famille (la partie honnête en tout cas), ainsi qu’une étrange disparition des quémandeurs habituels.

Les critiques sont une espèce réellement protéiforme. Généralement, cet aspect insupportable de leur personnalité fusionne avec d’autres, comme par exemple le piqueur de fric et le critique s’emboîtent bien pour donner « Société de merde qui ne me donne pas toutes les possibilités de m’épanouir ». De ce fait, l’emmerdeur qui critique tout, et vous avec, a le don d’exacerber vos envies d’homicide. N’en faites rien (à moins d’être sûr de votre fait, mais ce ne sera pas l’objet d’un cours sur le meurtre prémédité…) ! Jouez au contraire avec ses nerfs à lui ! Hé oui : le critique cherche soit l’affrontement pour légitimer ses opinions, et c’est là qu’il faut faire preuve de stratégie. S’il sourit de ravissement en vous insultant, jouez les flagorneurs, reconnaissez tous les torts et pire encore, quitte à vous accuser vous-même de légitimer l’usage d’esclaves humains dans les mines de sel de dieu seul sait quelle république ex Soviétique à l’orthographe incompréhensible. Cela l’agacera au plus haut point, et pourtant il ne pourra alors pas vous blâmer, vu que vous lui donnez entièrement raison. Jouez les masochistes ! Il fuira l’absence de résistance, et vous taxera d’être « que des dingues ». Ca tombe bien : les dingues n’aiment apparemment pas les cons.

Le pique-assiette est l’espèce la plus facile à virer : déclarer d’emblée qu’il n’y a rien à bouffer, et que le buffet est payant, et paf il s’envolera en maugréant contre votre pingrerie. Insistez pour qu’il reste en annonçant un tarif exorbitant auquel vous aurez « la générosité » de faire un rabais fort intéressant. Dites « 85 Euros par personne, je te le fais à 50 parce que c’est toi… payable d’avance » ; Tiens, il a fui le pourri ! Chouette, il n’essayera plus de s’incruster à l’heure du repas celui-là !

Les « bonne conscience » n’apparaissent que plus rarement. Ce sont ceux qui se font mousser d’être venus vous soutenir dans les moments pénibles, d’être là quand vous avez besoin d’eux, qui ne se priveront jamais de vous le rappeler. Là, pas de pitié : virez les ouvertement en disant que vous n’avez pas besoin d’une pleureuse dans vos pattes. Radical, méchant, mais excusable puisque vous êtes dans une mauvaise passe. Allez y franco, tirez dessus, soyez cruels en lançant des « tu n’as pas assez de tes ennuis, alors tu viens regarder ceux des autres pour te rassurer ?! » Criez si nécessaire, pour créer un malaise dans l’assemblée, pour qu’il ait une telle honte qu’il n’y revienne plus.

Et enfin, le champion du monde, l’insupportable, l’impardonnable crétin, le candide, celui à qui il n’arrive que des emmerdes parce qu’il est trop candide et con pour les éviter. Ce phénomène social, ce parasite involontaire, c’est le pire des pire, parce qu’il est très difficile de lui reprocher autre chose que son manque chronique de tempérament. L’engueuler ? Inutile, il pleurera comme une madeleine. Le soutenir ? Il vous tiendra alors la jambe pour quémander des conseils. L’aider financièrement ou moralement ? Vous en ferez un assisté qui vous fera les poches, et s’habituera à la situation. Alors, que faire ? Tout dépend. Pour ma part, j’use de la stratégie inversée, qui consiste à lui demander des conseils alors qu’il est déjà largué. J’use et abuse de ses avis éclairés, pour ensuite lui dire « ben tu vois, tu peux me conseiller et m’aider, ça veut dire que tu peux te dépatouiller »… et donc de lui donner temporairement de la confiance et de la contenance, juste le temps qu’il lui faudra pour rejoindre la rue, et qu’il comprenne alors qu’il s’est fait rouler. Ne chargez pas trop la mule, posez des questions sur des sujets qu’il prétend (à tort) maîtriser, emmenez le jusqu’à l’extase de la satisfaction, et vous en serez débarrassé… jusqu’à son prochain gadin. Enfin bon, on ne peut pas non plus tout lui reprocher : c’est un candide après tout… C’est presque excusable !

Quoique…

Allez, vous me les brisez ! Les casses burnes, dehors ! Oui tata machin, je m’en cogne que tu aies de la tension, moi j’ai ma rate qui se dilate. Non cousin bidule, pas un kopeck, je ne suis pas l’armée du salut. Oui Chose, je comprends que cela te fasse du mal… mais tu me les brise à ne pas te bouger le cul ! NON ! Oncle Truc, tu ne boufferas pas dans MA gamelle, sauf si tu aimes les croquettes pour clébard. Non ? Alors dégage.

TOUT LE MONDE DEHORS !

Fais chier, j’ai perdu mon sang froid…

09 juin 2010

Faites grincer des dents votre entourage

Certaines attitudes sociales sont plus recommandées que d’autres. En effet, on conseille fortement au beau-fils de fermer sa gueule face à la belle-mère envahissante, au salarié de s’écraser face à son chef, ou encore de ne pas avoir de propos désobligeants avec un type en uniforme. Somme toute logiques, ces attitudes sont pourtant bien souvent empruntes d’un désir immodéré de beugler un « merde ! » salvateur, d’autant plus quand l’intéressé est obligé de faire des courbettes et des ronds de jambes. Qui n’a pas eu envie d’étrangler un parent insupportablement prétentieux et pédant ? Qui n’a pas ressenti l’intense désir d’accrocher à son véhicule la carcasse décharnée d’un agent assermenté, affecté à votre insécurité ? Admettez que se mordre la lèvre et se taire relève parfois du challenge, ou du supplice de Tantale. Dans le meilleur des cas, on arbore un sourire de circonstance, on se tait, on fulmine intérieurement, et l’on plie bagages aussi vite que possible, ceci pour réduire au maximum la durée de la torture mentale.

Cessez donc d’agir de la sorte ! Le remède est pourtant aussi simple et identifiable que le mal, parce que finalement, quel est le mal, si ce n’est le fait qu’on accepte tacitement de ne pas réagir ? Agissez, exprimez vous, dites ouvertement ce que vous pensez, n’ayez plus peur de froisser. Déjà, vous ne sentirez plus la tension intérieure d’avoir été tenu au silence, ce qui en soi est une grande victoire sur l’adversité. Ensuite, respirez, prenez une bonne bouffée d’oxygène, car il vous faudra gérer le pogrom à venir. Hé oui : envoyer balader la belle-mère, c’est prêter le flanc à la colère de la compagne (ou du compagnon), mais également donner une chance inespérée à celle-ci de se plaindre de vous. Pas de panique, il y a également des méthodes efficaces pour faire grincer des dents la vioque aussi chiantes que du chiendent, les crises d’urticaire en bonus. Pour cela, agissez avec intelligence, ne jouez pas les bulldozers aveugles de la bande de Gaza, soyez plus pernicieux !

Il ne faut jamais, ô grand jamais soulager votre ego flétri par des colères rouges agrémentées de noms d’oiseaux. Déjà parce que l’élégance prône que les insultes soient réservées aux classes inférieures, et parce que se mettre à postillonner a quelque chose d’inélégant. Servez vous des arguments et idées de l’adversaire, et surtout mettez le en défaut aussi souvent que possible. Je vous avertis par avance, il faut le faire avec un argumentaire aussi solide que complet, sous peine de passer pour un « fouteur de merde », bien que cela puisse servir à ne plus avoir à supporter le sempiternel cassoulet familial aussi bourratif que trop cuit. J’aborderai peut-être la question dans un autre texte, sous l’étiquette probable du « comment ne pas avoir à se taper votre famille en quelques leçons très simples ».
Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos punaises ; tout d’abord, identifiez le sujet qui passionne la cible. Généralement, vous avez tous remarqués un certain radotage concernant des thèmes tels que l’immigration, la prostate du grand oncle Machin, ou encore sur la politique économique du président. Là, engagez la cartouche et tirez le chien, simplement en lançant des piques bien senties. Si c’est un cancer, et que le « pauvre tonton » était un alcoolique, n’hésite pas : « Il aurait pu apprendre à se modérer ». Si c’est l’économie ? « Que proposez vous ? Une réforme des systèmes de taxation de la richesse boursière ? ». Si c’est l’immigration, faites preuve d’imagination… tout est possible !

Toutefois, faites le, je le répète encore, avec intelligence. Si l’insupportable compagnon de tablée connaît le sujet, traînez le sur des terrains boueux où vous savez qu’il s’enlisera à loisir. Un fervent partisan du capitalisme aura du mal à défendre le pourquoi des fermetures d’usines rentables, et la création d’un chômage au profit du capital (donc au détriment de la nation). Un amateur des méthodes expéditives sera sûrement mal à l’aise à la suggestion de l’instauration de brigades dignes des voltigeurs de triste mémoire. Le fin du fin, le caviar du fouteur de merde des repas familiaux, c’est la gauchiste de salon ! Là, sortez l’artillerie, visez juste, et videz la culasse ! En effet, ce sont les mêmes qui se plaignent que « le petit Nico, il ne trouve pas de boulot, c’est terrible quand même, ce chômage » et qui ajoutera dans la foulée au détour d’une melba infecte « on devrait régulariser les sans papiers ». Là, faites votre fasciste qui se cache, piquez au vif avec un « Et ces régularisés, ils vont avoir du boulot ? Et pour Nico alors ? ». Oui je sais, c’est dégueulasse, mais ça marche.

Jouez aussi les antagonismes. Prenez un couple que vous avez en grippe, et jetez les l’un contre l’autre sur des sujets où ils ne s’entendront jamais. Lui est adhérent CGT à la SNCF, elle est cadre dans une société de service où son salaire est mirobolant. Balancez leur un sujet sur du social… Et comptez les points. De temps en temps, abondez dans le sens de l’un ou de l’autre, parce que cela fait grand seigneur de ne pas soutenir une idée, et parce que cela leur fera croire que vous êtes quelqu’un d’intelligent et posé. C’est un régal, surtout si tout le monde se détourne de vous pour se mettre sur la gueule.

Et là, ce sera le moment de prendre la tangente, satisfait de ce forfait verbal, vous assurant quelques mois de quiétude, parce qu’on ne réinvite que rarement les fouteurs de bordel ambiant. Bien sûr, l’obligation morale et généalogique aidant, vous devrez sacrifier une autre soirée, mais aussi lointaine que possible ! Ahhh… que ça fait du bien de dire merde à celles et ceux qui vous prenaient pour un idiot fini… Que c’est bon de savourer un moment où vous n’êtes plus au centre des préoccupations !

08 juin 2010

Culture électronique

Je crois que nous sommes entrés dans une ère culturelle jamais connue jusqu’alors : celle de l’omniscience. En effet, la culture était auparavant au mieux peu accessible aux masses, au pire totalement réservée à une élite lettrée, formée à la seule fin de maintenir et contrôler les foules. A présent que le numérique est devenu quelque chose d’ordinaire, chacun peut (en principe) apprendre, découvrir, et s’informer, ceci sans pour autant être obligé de compter sur le système scolaire, ou sur des médias fortement politisés et censurés. Dans ces conditions, nous sommes devenus « omniscients », au titre que le réseau devient peu à peu capable de répondre à toute interrogation de l’être humain, à condition, bien entendu, que quelqu’un ait daigné prendre le temps de laisser la réponse dessus !

Que ce soit pour se renseigner sur une période historique à travers des encyclopédies en ligne, ou des sites plus spécialisés, ou pour connaître l’avis d’acheteurs pour un produit particulier, nous pouvons nous reposer sur le réseau pour ne plus être dans l’ignorance. Vous voulez changer de machine à laver ? Des comparatifs techniques argumentés sont disponibles. Votre fils veut le dernier jeu à la mode que vous ne connaissez pas ? Pas de panique, des vidéos, des extraits et des tests sont visibles partout sur la toile, ceci vous apportant la certitude qu’il n’est pas trop jeune pour y jouer. Ajoutez à cela les démarches philanthropes comme la numérisation des livres (et leur potentielle mise à disposition gratuite), la diffusion de musique et de contenus additionnels pour les films, et vous obtenez le web tel qu’il devrait être, c'est-à-dire une énorme base de connaissances, un univers d’échanges rapides et surtout le socle des futures discussions.

Les scientifiques sont les premiers à avoir identifiés le besoin, ceci de manière à accélérer les échanges d’informations pour leurs recherches. Plus de papier à envoyer, plus de patience à avoir avec le courrier, le réseau leur permit d’optimiser la communication. De la même manière que le pigeon voyageur fit partie de l’arsenal du renseignement allié en France, le web est aujourd’hui un outil indissociable de la guerre de l’information des champs de bataille modernes. Même les grands médias sont aujourd’hui présents en masse, ceci en rendant interactifs l’information, les schémas, les animations, en complétant leurs offres par des commentaires des internautes… Et c’est là que la dérive commence réellement. Qu’est-ce qu’un internaute, si ce n’est vous, moi, en fait toute personne connectée ?

J’ai nommé cet article « culture électronique » parce qu’il est spectaculaire de constater à quel point l’informatique et l’électronique sont devenus des domaines où la foi complète l’information. Quand on parle de « keynote » chez Apple (réunion annuelle de présentation des nouveaux produits à venir), on parle souvent de « messe ». Cela prend donc une dimension mystique, et qui dit mysticisme dit aussi potentiellement ostracisme, avec le rejet des autres, isolement volontaire d’une communauté, et une forme insidieuse d’évangélisation des masses. Apple n’est pas le seul à agir de la sorte, mais il représente tout ce qu’une culture électronique peut être : des produits élevés au rang d’icônes, des attitudes pourtant commerciales traitées comme des réflexions philosophiques, et un leader charismatique systématiquement encensé par les masses passionnées. On note également une forme d’acharnement à refuser la discussion, et en retour une attitude hostile des non convertis, ceci pouvant mener à l’affrontement verbal.

A force de croire que la culture est électronique, nous finissons par oublier que la culture est quelque chose d’intangible : celui qui lit se cultive, celui qui fait de la musique ou en écoute aussi, tout comme celui qui dessine crée de la richesse culturelle. Le fait que le web permette la diffusion rapide et globale des données n’est qu’un support, pas une entité pensante, et encore moins une autorité morale. Nombre d’observateurs avertis martèlent que le réseau doit être neutre, c'est-à-dire exempt de contrôle étatique (comprendre censure gouvernementale comme en Turquie/Chine avec Google), fonctionnant sans que les opérateurs soient des juges de paix, et que l’utilisateur peut y avoir le droit à la vie privée, tout comme à l’anonymat (dans les limites légales bien entendu).

Le net n’est pas du tout une référence intellectuelle, il n’est qu’une vaste bibliothèque où se mêlent le vrai, le faux, le précis, l’incohérent, le tolérable, l’atroce, et que c’est à chacun d’y trouver son plaisir ou son besoin. C’est une notion vitale, car, plus d’une fois, des personnes s’appuient sur des « vérités » virtuelles, ceci pour finir ensuite ridiculisés de par la nature même de l’information : absurde et fausse (demandez à BHL l’effet que cela fait de passer pour un imbécile en citant des références qui n’existent pas…). Il est clairement difficile de penser que nous sommes capables de tout vérifier, de tout valider, et donc de créer une véritable culture omnisciente virtuelle. Après tout, qui est le contrôleur, si ce n’est nous même… Et les cas de problèmes liés à la véracité de l’information sont légions, et les tribunaux n’ont pas fini de devoir traiter des affaires liées à cela. Neutre, le réseau l’est par son essence sans conscience. En revanche, nous ne savons clairement pas être neutres, encore plus si les sujets abordés sont sensibles. Politique, économie, morale, religion, guerres… que des sujets épineux toujours sujets à controverses.

En admettant qu’il y a nécessité de contrôler, nous admettons donc, par dépit et non par véritable acceptation morale, de devoir censurer et faire valider des propos et des contenus. Mais qui contrôle les contrôleurs ? La question se pose au quotidien avec les environnements tels que les forums ; espaces ouverts (soumis à une simple inscription), l’immense majorité de ceux-ci fonctionnent sur l’autorégulation, comprendre par la gestion faite par des bénévoles, dont les responsabilités sont, mine de rien, très limitées. Que de despotes, de petits acharnés fiers d’un pouvoir aussi vain que virtuel ! Trouver un consensus sur l’élection d’un opérateur (en gros, d’un censeur) n’est pas chose aisée, car les conflits d’intérêts et d’opinions ne peuvent que s’exacerber. Alors, quelle solution viable ? Une charte ? Des lois ? L’appareil juridique n’est pas impuissant vis-à-vis du net, il est simplement nécessaire que ceux qui s’en servent soient formés à la problématique, pas de laisser libre court aux interprétations les plus saugrenues.

Enfin, une question demeure, et c’est la pire de toutes : jusqu’à quel point va-t-on laisser le web devenir omniscient nous concernant ? Les réseaux sociaux (que je déteste cordialement) vont jusqu’à localiser leurs utilisateurs, et leur accorder des bonus ! Des équipements de plus en plus compacts permettent une diffusion en temps réel du son et de l’image (webcams, téléphones mobiles ultra riches…), et des mairies mettent à disposition des réseaux sans fil… Jusqu’où pourra-t-on envisager de rester tranquilles, quand tout sera interconnecté, disponible, et visible ? Ce droit à la liberté d’opinion pourrait devenir un véritable piège pour les citoyens, tant il est déjà relativement facile de pister quelqu’un. La Chine démontre chaque jour que la traque aux opposants n’est pas dénuée de résultats ; la Turquie montre depuis quelques jours son véritable visage de censeur. Et puis, qui ne tremble pas à l’idée d’être juste étiqueté grâce au web ? Les réseaux sociaux sont renseignés volontairement par ceux qui, en théorie, tiennent à leurs libertés fondamentales. Renseigner volontairement un fichier digne des pires fichiers policiers, cela a un aspect quand même assez hallucinant, non ?

J’estime qu’il est de notre devoir individuel de ne pas laisser des traces sur le réseau, sauf à vouloir les revendiquer haut et fort.

Et c’est ce que je fais.

Votre obligé.

07 juin 2010

Cloner n’est pas jouer

Ca craint. Ca craint vraiment ! Avec l’incroyable évolution de nos connaissances dans nombre de domaines scientifiques, il est aujourd’hui possible de parler de manipulations génétique, et même de clonage. Bien entendu, l’éthique, derrière pourfendeuse des hérétiques à la seringue, est supposée freiner et bloquer l’expérimentation de telles techniques sur l’être humain. Donc, on ne saurait voir, en principe, de clones humains avant bien longtemps. Fut une époque, ce qui rassurait les législateurs, c’est que la technologie mise en œuvre dans le clonage semblait inutilisable pour l’homme. Or, nombre de sociétés se sont lancées sur ce marché avec nos animaux de compagnie, et plus notablement avec les chiens !

Chouette ! La voisine hystérique et casse bonbons va faire revivre son foutu corniaud avec la génétique ! On va devoir lui rouler à nouveau dessus, lui faire un look façon sandwich SNCF au Yorkshire à sa mémère. Plaisanterie d’un goût douteux mis à part, je trouve fascinant l’envie qu’ont ces maîtres fortunés (une centaine de milliers de dollars le clone, tout de même) de voir « revenir à la vie » leur défunt clébard. Rex est mort, vive Rex ! Et ça ne semble pas trop choquer les médias, vu la certaine complaisance qui est mise dans l’œil de la caméra. Bah oui, ce sont des originaux fortunés, des tordus qui ne voient rien de mal à cloner un animal de compagnie, et qui, sous couvert de moralité, certifient qu’ils ne veulent pas entendre parler de clonage humain. Qui y croit ? Moi le premier, j’affirme qu’ils financent sciemment ces sociétés (douteuses à n’en point douter), de manière à s’assurer la primauté des procédés, si les lois venaient à s’assouplir à ce sujet. Ah, le rêve de renaissance ou d’immortalité, que ne feras tu faire aux hommes !

Bien qu’il soit concevable que le clonage puisse avoir certaines applications utiles, comme par exemple la reconstruction d’organes vitaux pour les malades, ou encore les soins via thérapie génique, j’ai énormément de mal à sourire à l’idée que des particuliers puissent financer de tels projets dignes de Frankenstein. « Et que je prenne une cellule X dont j’ôte le génome, et que je le fourre comme un donut avec le nouvel ADN, et que je mette le tout à cuire un petit moment, et paf, un chien tout neuf ! ». Affolant, d’autant plus qu’il s’agit là de pratiques apparemment tout à fait légales, puisque ne blessant aucun animal, et manipulant du patrimoine génétique non humain, donc non soumis à des moratoires et autres gardes fous. Et demain ? Ben le youki il avait les yeux marrons, et qu’on lui bidouillera un successeur avec les yeux bleus, parce que le bleu c’est plus classe sur cette race de toutou à sa mémère.

Jouer les apprentis sorciers n’est pas une solution pérenne : je ne crois absolument pas à la vertu de l’expérimentation en aveugle, surtout quand les dites manipulations peuvent nous mener à la catastrophe. Aujourd’hui on clone des chiens, demain des humains. Dans quel but ? Offrir un libre-service pour des organes de premier choix ? Constituer des armées dévouées et formatées pour l’exploration spatiale, ou les guerres du futur ? Créer une sélection de clones pour tester des médicaments ou des thérapies nouvelles ? Les horizons sont sans limite, tout comme ils sont aussi terrifiants. Après tout, si l’on extrait un ADN, on peut envisager de le bricoler à loisir. Je vois d’ici les gros titres des tabloïds : « Nouvel exploit chez Genoplex Inc. La fusion de la mouche et du chat, donnant naissance au nouvel animal hybride à la mode : le flycat ! ». Seigneur, j’en frémis d’avance, et n’ose même pas imaginer ma facture en baygon et en tapettes géantes…

Qu’il me soit permis de dire que j’aime le progrès, que j’estime que la génétique est un domaine à étudier, simplement pour l’idée qu’on puisse sauver des vies avec de nouveaux procédés de soins. Qu’on se dise aussi qu’il n’est pas question que l’on sélectionne notre descendance comme l’on choisirait des chaussettes dans un catalogue La Redoute. Et qu’on arrête de croire que se cloner soi-même, c’est s’offrir l’immortalité. En effet, mourir, c’est démontrer que la vie a un sens (même s’il est pénible de se dire qu’il y a une fin), et donc par voie de conséquence, vieillir fait partie des obligations de la nature. Au premier immortel qui aura le malheur de vivre sans jamais craindre, je dis bonne chance, car il perdre goût à toute chose, car toute chose n’a de goût que parce qu’elle est temporaire et volatile.

Sur ce, je vais de ce pas passer commande pour un bataillon de clones. D’ici à ce que les petits soient grands, entraînés et équipés, j’ai une petite vingtaine d’années à patienter. Espérons que le SAV sera à la hauteur, parce que je ne paierai pas pour une armée de bipèdes décérébrés ou mal formés… Allez hop, m’sieur Mengele, on s’fait une toile ?

PS: Amusant, la société Bioarts, responsable de ce marché du corniaud cloné, a décidé d'arrêter le business... C'est édifiant.
Les six raisons de l'arrêt du clonage des chiens?
1) Un marché trop réduit (ben oui, 100.000$ pour un clebs...)
2) Une compétition et un marché noir "sans éthique". A mourir de rire! Ils pensaient rester seuls sur le marché du clonage?
3) Le manque de possibilité de breveter la chose (donc de toucher des royalties sur qui se lancerait sur ce marché). La vie ne se brevète pas, bordel!
4) De la bioéthique peu maîtrisée. Dites, vous n'auriez pas pu y songer AVANT de commencer?!
5) Des résultats imprévisibles. Ben voyons, on joue les apprentis sorciers, puis l'on s'étonne de sortir des horreurs dans les laboratoires.
6) Le facteur distraction. Le plus risible de tous je crois: à se mettre en avant sur un marché aussi sensible et médiatisé, difficile de croire que la société BioArts ne s'attendait pas à une telle affluence de journalistes et autres enquêteurs à la recherches de réponses....
Bioarts arrête la production de clones... pour des raisons éminemment éthiques... donc financières (en anglais)

04 juin 2010

Sectarisme scolaire

Ah, cette école publique, ce lycée technique et public, cette formation au gauchisme estudiantin de bon ton, et ce nivellement de la pensée par le bas ! Que de souvenirs j’ai en tête quand je songe à celles et ceux qui se chargeaient, bon gré mal gré, de nous enseigner quelques rudiments de penser. Qu’il me soit permis d’évoquer cette façon si particulière d’en coller une bonne couche dans les esprits malléables des adolescents : c’était la grande rengaine du « la gauche est mieux que la droite », et du « la droite est facho, la gauche socialo ». Mouais. Rien que le souvenir édifiant des avortons abordant l’étoile rouge sans en connaître ni la symbolique, ni même l’impact sur les nations derrière le rideau de fer me donnait la nausée. Après tout, mes origines slaves s’offusquaient d’entendre un abruti, pardon un camarade, siffloter sans vergogne l’internationale qui, pendant des décennies, a conduit des millions de personnes derrière les barreaux. Mais là je m’éloigne du sujet.

Hé oui : l’école véhicule souvent l’idéologie des professeurs qui y enseignent, avant même de fourrer dans nos têtes blondes des fondamentaux en histoire et en économie. Tenez : vous aurez plus de chance d’entendre un adolescent affirmer sans frémir que « la gauche, c’est mieux », et qui sera infoutu, en même temps, de vous expliquer la différence entre l’assemblée nationale et le sénat. Edifiant, d’autant plus que notre cher inculte chronique aura, sous peu, le droit de voter pour son président, son maire, donc pour choisir sans la moindre compétence un pourri de gauche, ou un escroc de droite. Dans ces conditions, c’est à croire que nous fondons notre avenir sur des jeunes endoctrinés à l’idéal socialiste… ou plutôt, crypto socialiste, car, dans les faits, les gauchos d’hier sont ceux qui votent à droite, non ? C’est logique : si tous ceux embarqués dans l’idée du petit livre rouge, ou bien dans l’espoir vain et rêveur de voir une société plus juste à travers une politique sociale, se tenaient à voter à gauche, comment la droite serait parvenue au pouvoir, ceci depuis 1995 ?

On ne forme pas une élite dans les écoles, pas plus que l’on forme des stratèges dans les casernes à troufions sans éducation. On forme une masse besogneuse (si possible), corvéable (puisque soumise), et disciplinée (avec un peu de chance). De là, on compte donc sur le secret dessein qu’ils restent fermement accrochés à leurs idéaux pour toujours… Or, la réalité se rappelle à eux rapidement. Prenez un étudiant X fortement influencés par les idées marxisto ordurières que lui vend son professeur (sans précision de la matière) ; expliquez lui qu’il va gagner un salaire quelconque, et qu’il en perdra la moitié pour financer ceux qui, contrairement à lui, ne travaillent pas. Enfin, rappelez lui qu’il sera tenu de payer, sous peine d’être pris pour un délinquant, un traître à la nation qui ne paie pas ses impôts… et écoutez le geindre ! « Vais pas payer pour les autres ! » dira-t-il avec empressement. Tiens, parce que le socialisme, ce n’est pas partager ses richesses avec les démunis et les moins biens lotis ? Maintenant, faites lui le topo d’une ponction moins grande, mais d’une hégémonie des grandes entreprises, d’un travail raréfié et mal payé, parce que les ploutocrates auront créés une société de consommation, et non de production. Expliquez lui qu’en cas de pépin, la sécurité sociale ne lui versera que le minimum qu’il aura pu cotiser, et que la solidarité est un fantasme. Il couinera alors aussi fortement, exprimant son dégoût pour le dieu pognon.

A force de faire avaler n’importe quoi aux gosses, nous en faisons des êtres qui rêvent d’une vie facile, d’un salaire élevé pour un travail pas trop dur. Nous lui faisons miroiter les RTT, les congés payés, la sécurité sociale… mais sans lui expliquer la contrepartie des horaires variables, des salaires qui n’augmentent pas en regard du coût de la vie, et des situations où l’employé reste malgré tout, de peur de ne plus trouver du travail ailleurs. Belle connerie que d’endoctriner les gosses de la sorte, non ?

La société Française s’est empressée de juxtaposer doctrine et islam, parce que c’est plus facile d’appréhender un barbu cliché avec un terroriste au cerveau lessivé par la propagande. Il est plus évident de dire « Ils sont formés à tuer. Ils ne respectent rien. Les salauds ! », que d’aller regarder devant chez soi si tout va bien. Une école « Catholique » est actuellement sur la sellette pour ses méthodes d’enseignement déficientes, la pratique apparemment courante de coupes vives et négationnistes dans l’histoire, ainsi que l’embrigadement à une xénophobie assez brutale. Surpris ? Pas le moins du monde ! Pourquoi être surpris, quand notre propre système scolaire n’est pas foutu d’aborder les plaies de la collaboration, ou des guerres de décolonisation. Il est pour le moins incroyable que les gens puissent encore croire que l’enseignement puisse être fait sans une couleur politique, notamment quand il s’agit d’expliquer les grandes erreurs et drames de notre temps. Le cas le plus flagrant est la mise en exergue des crimes nazis, et le silence tout sauf relatif concernant les crimes du communisme. Ah, expliquer que Staline était un dictateur… mais aller faire le bilan des massacres programmés, des déportations massives de ce despote, on met de côté. Pourtant, Staline a fait plus de victimes qu’Hitler, et ce avec son propre peuple ! Quoi penser d’une telle censure ?

J’estime qu’il est du devoir des parents, s’ils en ont la connaissance et surtout la capacité, d’informer et d’aider leurs enfants à ne pas se laisser embarquer dans des clichés et des voies nauséabondes. Je trouve tout aussi mauvais d’obtenir des votants gauchistes, que des chemises noires, que des gosses voués à une cause pseudo religieuse. Je ne mets pas en doute toutes les écoles religieuses, je mets en doute la capacité de ces mêmes écoles à expurger le contenu de l’enseignement de la couleur forcément politique d’une éducation stricte dans la foi. La laïcité n’a pas été mise en œuvre pour censurer les fois, mais pour empêcher de telles dérives. Et puis, chapeau bas : pour une fois que le rectorat se bouge pour faire disparaître un sectarisme puant… Jusqu’au jour béni où les recteurs feront le même ménage dans leur propre chapelle, en rappelant à l’ordre les enseignants. Enseigner, ce n’est pas faire apprendre une idéologie unique, mais au contraire faire comprendre et analyser les différentes formes de perspectives. Mais là, c’est un fantasme tout personnel...

L'école catholique en question, à Bordeaux (lepoint.fr)