29 février 2008

Un message pour les femmes

Si je prends ma plume ce soir ce ne sera pas pour jouer les poètes ou l’écrivain mielleux lancé dans un spleen déchirant de romantisme faisandé, mais pour une révolte que j’estime aussi légitime que trop ordinaire. Pourquoi est-ce que l’on aborde si rarement la condition des femmes battues ? Pourquoi a-t-il fallu qu’il y ait quatre décès dans la même journée en Espagne pour qu’un battage médiatique puant de bonne conscience daigne traiter la question ? Deux millions de femmes au moins sont maltraitées et environ 400 d’entres elles décèdent chaque année, soit statistiquement plus d’une femme par jour ! Ramener le sordide à des chiffres est pire encore car mine de rien, les gens utilisent ces chiffres pour dédramatiser et minimiser ce scandale social. J’ai honte d’être un homme dans ces conditions, j’ai honte d’avoir le sexe masculin quand je sais que mes congénères se comportent de manière pire que la plupart des animaux. Comment se regarder en face quand on a battu sa femme ? Qu’on m’explique, j’ai du mal à comprendre.

Je suis révolté par l’attitude impassible des passants, elle me mène à la colère la plus noire qui soit. Comment ça, ils ne sont pas au courant ? Comment ça, ça ne se remarque pas une femme qui est battue par son conjoint ? Et les hématomes, ils sont dons occultés, l’œil au beurre noir c’est la divine chute dans les escaliers ? C’est outrageant d’entendre le discours dédouanant qui leur tient lieu d’excuse « Je n’ai pas à me mêler de la vie privée des autres ». Parce que porter assistance à quelqu’un en danger c’est immoral ? J’ai en travers de la gorge cette banalisation qui fait que, chaque jour, une femme finit mise en terre et que son bourreau soit traité sur une base d’homicide involontaire. C’est un meurtre, pur et simple, une épée de Damoclès qui pendait au-dessus de la tête de la victime et que chacun savait être prête à porter l’estocade fatale. Arrêtons de se mentir, nous sommes responsables de la situation à trop laisser faire !

Que les voisins ne s’en mêlent pas est une chose, mais qu’on cherche pardessus le marché des excuses psychologiques, des syndromes bien cadrés dans les livres de psychiatrie analytique l’est encore plus, et surtout je ne tolère pas l’excuse imbuvable du « son père faisait pareil ». Désolé, un fils d’alcoolique n’est pas tenu de boire comme son père, une fille de toxicomane n’a pas l’obligation de se mettre les veines en compote, pas plus que les enfants d’une prostituée auront le malheur de faire le trottoir pour survivre. C’est si simple de résumer des crimes par des antécédents… Ces femmes qui pleurent en silence, qui subissent la violence gratuite d’un homme déchaîné demandent justice, simplement la justice que nous leur devons, nous les concitoyens autant que les pouvoirs publics. N’est-il pas scandaleux qu’une femme battue est accueillie avec suspicion dans les commissariats, qu’elle soit limite refoulée sous couvert d’une faute morale supposée ? Un homme qui bat sa femme n’a pas de prétexte valable, aucune bonne raison n’est suffisamment impérieuse pour expliquer une telle rage. Hors de question de trouver d’une manière ou d’une autre une atténuation dans la sanction.

Depuis quelques temps maintenant la loi a daigné prendre en compte la peur légitime des femmes n’osant pas porter plainte : la procédure prévoit enfin que les pouvoirs publics puissent déclencher la procédure sans même avoir besoin d’une plainte écrite… mais combien de temps aura-t-il fallu ? Combien sont alloués à un tel rôle ? Deux millions… deux millions de femmes, ce n’est pas une quantité négligeable bon sang. Osons toucher à ce problème de société, c’est une priorité tant sanitaire que sociale. Sanitaire au titre que la plupart sont mères et les enfants sont eux aussi en danger, et sociale parce qu’il nous faut absolument marquer la volonté de chacun de faire cesser cette honte nationale. Nos femmes, nos sœurs, nos épouses ne sont pas des souffres douleurs, des exutoires aux frustrations masculines, elles n’ont pas à porter le fardeau de nos petits drames intérieurs. Offrons leur soutien et respect car elles méritent plus qu’un encart dans un vague journal et ce l’espace d’un jour de souvenir aussi pathétique qu’énervant.

Marie Trintignant est morte. On en a parlé, fait tout un battage, mais aussi étrange que cela puisse paraître personne, je dis bien personne n’a fait le moindre rapprochement ni déclenché de médiatisation d’un phénomène dépassant deux vedettes alcoolisées et sous tranquillisants. Un drame reste un drame, pas question d’en minimiser la portée privée, mais pour moi j’ai trouvé de déballage totalement incongru tant on l’a dissocié du fond du problème. Une femme battue qui meurt… on en tient alors compte que si elle est fille d’un acteur célèbre ? Une femme qui souffre un martyr quotidien… on s’en préoccupe alors uniquement quand elle est fille de ou épouse de ? La médiatisation des drames personnels n’est pas le plus indispensable, loin de là, c’est avant tout le thème complet qui mérite une explication à l’échelle du pays. J’estime d’ailleurs que la condition féminine n’a faite que se dégrader ces dernières années : attitudes dénigrantes envers les femmes dans les musiques à la mode (Merci au bimbos classant la femme de tous les jours au rang de « boudin » et merci aux rappeurs d’avoir fait des femmes des « putes »), on ne les voit presque plus comme étant humaines mais comme étant objets de désirs. Désolé, femme ou homme nous devons un respect égal à tous les sexes, et qui plus est il est un devoir qu’on ne saurait remettre en cause : celui d’être droit. Quand je parle de droiture, je parle de respect de l’humanité d’autrui, de la compréhension de son existence et de sa personnalité, pas d’une conscience purement philosophique tout juste bonne à être étalée à un comptoir crasseux.

Bien des femmes ont une attitude qu’on leur a enfoncé dans la tête dès leur plus jeune âge : tu seras comme ci, tu seras comme ça, tu le laisseras dire quoi faire… mais merde ! Une femme n’a pas à se plier à un joug quel qu’il soit, vivre en couple c’est en partager les bons et les mauvais aspects de l’existence. En quoi une femme est-elle tenue d’être la bonne du foyer ? Historiquement c’est, mine de rien, elle qui a toujours géré les finances et la bonne tenue de la maisonnée. J’estime qu’il serait juste que cela devienne un partage équitable et consensuel de ce quotidien, de cette routine à laquelle on tient malgré tout.

Si vous avez une femme que vous savez être battue… appelez. Faites en sorte que son calvaire cesse. On parle souvent en guise de placebo moral qu’elles ont des enfants, que la séparation est dure, que quitter un foyer est un déchirement. Oui, certes, mais ça sera toujours moins difficile pour un enfant de quitter un papa brutal que d’accompagner le cercueil de maman.

A vous de choisir, moi j’ai choisi mon camp.

28 février 2008

Les sept péchés de la plume


Juste une information en passant: ne faites pas confiance à la correction orthographique des logiciels du commerce... ne faites pas comme moi, ne m'étant pas relu c'est après coup que j'ai constaté que péché est devenu pêché. L'un dans l'autre ça changeait radicalement le sens de mon propos, non?

Après une petite introspection digne des divans les plus matelassés et ayant écoutés les confessions les plus intimes, je me trouve bien penaud face au dilemme de devoir ou non reconnaître le pourquoi de ma passion pour l’écriture et indirectement pour la chronique. Bien sûr il y a là l’ombre de mon « maître » à penser que je ne présente plus (ou que les moins assidus reconnaîtront en me lisant en amont de ce texte), mais hélas, trois fois hélas je dois constater que la seule et unique raison de l’usage de la plume est simplement le péché. Oui, le péché, enfin les sept capitaux, ceux qui vous garantissent sans aucun doute le voyage sans retour en classe affaire vers l’enfer. N’étant pas spécialement prêt à me faire rôtir le séant dans les forges fumantes d’un démon amusé par ma grande gueule, je vous liste donc ce qui fait de moi un pécheur parmi les pécheur, un hérétique doublé d’un voyou linguistique pas peu fier d’être dans la ligne de mire divine… si ça ce n’est pas de l’orgueil ça…


Commençons par l’avarice, puisqu’il faut bien commencer quelque part. Les plus gentils avec ma trogne de scribouillard diront que je ne suis pas avare en terme de volume ni en terme de réflexions, mais se rendent-ils compte que j’use et abuse de ce procédé uniquement parce que ça ne coûte rien de critiquer et qu’en cas de bonne analyse cela rapporte l’admiration d’une foule facilement impressionnable ? Et oui, c’est bien avec l’esprit de corruption que je viens donc coucher chaque jour ou presque mes élucubrations plus proches de la masturbation intellectuelle que de l’analyse finement menée. Je n’ai rien d’un documentaliste travaillant au courrier international et probablement suis-je trop monolithique voire dogmatique dans mes propos pour pouvoir envisager un jour une place dans un vrai journal. Enfin bon, du moment que je ne sois pas tenu de signer un chèque pour vous permettre de me lire… Bref, radin je suis radin je serai !

Ah le péché de la colère, ce bon vieux compagnon de mes infortunes morales, cet ami de toujours qui vous conseille si mal que finalement vous lui trouvez des excuses. Je ne me cache pas de pécher sans arrêt de la sorte, braillant à qui veut l’entendre ma haine de la bêtise, ma frustration quand un crétin se croit malin en prétendant avoir un savoir dont il n’a pas la moindre compréhension et surtout une haine farouche pour l’Humanité et son inusable débilité. Colérique, moi ? A peine ! Rageant pour à peu près n’importe quoi, je pense que c’est là une de mes pires déviances au point qu’elle en deviendrait presque une des bases principales. Après tout, rien que mon nom de plume est fait pour y exprimer l’agoraphobie que je subis quand je suis au milieu de ces moutons bêlant en attendant l’abattoir militaire, social ou juste biologique. Mourir oui, mais pas comme un con ni même pour rien. Alors la Mort, voilà je suis en colère contre toi, tu m’emmerdes à venir me faire digresser en pleine exposition exhibitionniste de mes pensées les plus intimes !

L’envie ? Facile et peu à dire dessus : j’envie les génies, les vraies plumes, ces pointures capables de vous emmener rêver en trois mots, chose qu’un autre ne sera pas foutu de faire en cent pages. Les énumérer serait si long qu’une journée de travail n’y suffirait pas, et malheureusement je n’ai pas ma place dans le classement des génies littéraires. C’est un cercle vicieux : j’envie London, je ne peux pas lui arriver à la cheville donc je suis en colère, et pardessus le marché je constate alors que je suis trop paresseux pour être aussi besogneux que lui. Oh rage, oh désespoir, oh faiblesse ennemie…

Que vient faire la gourmandise dans l’écriture ? Pour une fois (et sûrement la seule fois) je trouve que la gourmandise n’a rien à faire dans la liste des péchés tant il m’est agréable d’être gourmand de livres, dévoreur de magazines passionnés, véritable épicurien du verbe qui se nourrit littéralement de la littérature comme d’autres se bâfrent de sport. A ma décharge j’avoue avoir un faible pour le livre pur et dur tant il sait nous emmener au-delà de toute limite physique… Pourtant on dit qu’il faut être mesuré, patient et peu gourmand pour pouvoir savourer chaque part à laquelle l’on peut aspirer. Moi je pompe la moelle des livres, m’en goinfre et ma vie sera trop courte pour me donner le temps d’arriver à satiété. Pardonnez-moi parce que j’ai péché, je me suis envoyé l’intégral d’Emile Zola et pas d’Emile et images…

La luxure est de l’ordre du domaine privé mais sachez tout de même que je n’hésite pas à user de ce que la plume peut offrir de plus sensuel avec la personne qu’il faut. Ca… pas question d’en parler ici, à moins qu’on m’en fasse explicitement la demande (avec le chèque qui va bien).

Que je suis bienheureux de vous savoir encore là à me lire, à me sentir utile à quelque … ah merde ils sont tous partis, là je cause tout seul. Et oui j’ai l’orgueil en bandoulière et l’égo démesuré. Fier de ma plume, ça oui je le suis, et qui plus est je le revendique sans état d’âme. J’aime écrire, j’aime partager et j’aime encore plus quand on me dit que je fais le bien. Ca flatte le cœur de se savoir apprécié, et pourtant je n’ai pas une si haute estime de mes compétences. C’est juste qu’il est bon de se savoir lu et commenté malgré toute la charge que cela représente chaque jour … Comment ça je ne suis pas crédible ? Mais si c’est du boulot que d’écrire, enfin taper sur un clavier ! C’est une vraie charge que de fouiner et trouver des informations utiles pour vous faire plaisir … Bon d’accord, c’est moins long que d’enquêter et surtout moins difficile quand on ne fait que dire des banalités, mais bon… Voilà je suis fier de moi et merde à ceux qui ne sont pas contents.

Enfin, douce paresse, tu arrives en dernier parce que c’est elle qui motive ma passion de la lecture car trop flemmard pour faire du sport et trop malin pour m’épuiser à courir vainement autour d’un stade j’ai choisi le fauteuil anglais accompagné du feu de cheminée pour y déguster paisiblement les pages agréables d’un auteur compétent. Ecrire ici est juste une façon de faire plaisir à bon compte et surtout sans trop se fouler. C’est plus facile d’écrire tout cela que de faire les boutiques pour faire un cadeau aussi vite ouvert qu’oublié, c’est bien moins contraignant que de connaître les goûts des autres pour leur donner ce qu’ils aiment. Ici, il me suffit de soulager mon esprit et voilà que tout le monde est content. Pratique non ?

Bon je vous abandonne, Satan m’attend, il leur manque un joueur pour la belotte. Tiens t’es là aussi Bouddha ? Salut Jésus, salut Pierre, comment va Marie ? Allah ! Toujours à bouder celui-là… mais non le jeu n’est pas prohibé ! On est en enfer là ! Reviens !

27 février 2008

Point d'écrit pour ce soir

N'appréciant pas les gens qui ne se présentent pas aux rendez-vous et en sachant que j'ai quelques lecteurs assidus (les pauvres...), je prends donc le temps de dire qu'il n'y aura pas de brève ce soir pour tout un tas de bonnes raisons.

Je vous souhaite à tous une bonne soirée et à demain.

Frédéric / JeFaisPeurALaFoule

26 février 2008

Pédant

Que je peux honnir les gens qui sous couvert d’expertise dans un domaine particulier ne se « prennent pas pour de la merde ». Ils ont le don de m’irriter tout particulièrement lorsqu’ils ajoutent sans arrêt « Tu ne peux pas comprendre ». Rien que cette phrase suffit à distinguer celui qui a des connaissances et qui les partage et celui qui n’a pour but que de se glorifier. Ils sont partout ces cuistres qui vous bourrent la tête de faits supposés et qui généralement voient des faits inévitables être étrangement éludés. Depuis le plus petit des sans compétence revendiquant un savoir aussi inutile qu’abscond (ah le doux plaisir d’écouter le « roi » du culinaire faisant preuve d’une morgue incroyable concernant les sandwichs Mc Donald’s) jusqu’au professoral autoproclamé œnologue déblatérant des lieux communs sur un verre de vin dont (je cite) « le grenat de la robe et le maintien en bouche sont excellents ». Ah bon ? Parce qu’en dehors de ressortir cette foutue phrase tu es capable de reconnaître un Bourgogne millésimé d’un Gewurztraminer vendange tardive ? N’ayant aucune compétence dans le domaine je me gausse pourtant de ces êtres bâtis par la prétention d’enseigner et détruits par l’inculture qui les as mis au jour.

Tout prête à ce comportement et nulle chose humaine ne saurait y échapper. Prenez la politique… non pas la fuite je viens juste de commencer ! Donc la politique : à lui seul ce domaine suffirait à remplir toutes les étagères de la bibliothèque, enfin bestiaire à opinions formatées et aux démonstrations sans aucun fondement. Certains nomment cela à juste titre la brève de comptoir, cette réflexion qui tient plus de la lapalissade que d’une analyse complète de la situation. Tenez, Poutine, ce brave président russe qui symbolise aujourd’hui le diable en occident. Demandez donc à vos experts ce qu’ils savent de lui, ce qu’ils connaissent de ses actes politiques et surtout, oui surtout soyez vicieux en leur demandant ce qu’ils auraient faits pour l’école de Beslan. Etrangement vous obtiendriez tout un tas d’idées allant de la négociation légitimant alors le terrorisme jusqu’à la plus farfelue des propositions comme une intervention limitée des forces spéciales. Comme si un chef d’état pouvait s’offrir le luxe de faire une partie de jeu vidéo quand il y a la vie d’écoliers en jeu… Bref, notre spécialiste pédant vous battant les oreilles d’un « Si c’était moi, je … » mérite autant de coups de pieds au fondement qu’il y a de bêtises dans sa culture. Cela relancerait, je crois, l’industrie hexagonale de la chaussure et même de la bottine tant cela représenterait de coups à porter !

Paradoxe de l’Homme : plus la chose est complexe à expliquer plus il aime la résumer en quelques phrases toutes faites. Telle chose aurait pu être faite parce que … telle autre n’aurait jamais du arriver parce que… C’est quand même dingue de se dire que certains vont jusqu’à s’imposer spécialistes des batailles antiques et de suggérer des stratégies différentes aux illustres généraux et/ou empereurs. Comme si Alexandre, Napoléon ou Rommel avaient eu besoin d’un guignol pour mener des batailles difficiles… C’est toujours un véritable morceau de bravoure que de les voir s’enfoncer dans l’inepte et l’incongru quand ils vous démontrent que « Si machin avait ouvert le flanc gauche de bidule, m’est avis qu’ils auraient gagnés ». Etrange qu’un conquérant ayant vaincu sans arrêt n’ait pas pensé à ça… Laissons le délirer en paix, probablement a-t-il appliqué sa stratégie dans un jeu quelconque.

Dans le quotidien vous en avez des plus proches de vous, de ces pédants qui vous suggèrent tout et n’importe quoi. Il a le bon rôle, l’expert : celui qui conseille n’est que rarement celui qui agit, et si cela mène à l’erreur il n’en subira pas les conséquences. J’ai un souvenir ému de ces tordus qui conseillaient, pince sans rire, d’acheter de l’eurotunnel en pleine euphorie. Merci à eux d’avoir ruinés des milliers de petits porteurs, tout cela au nom d’un progrès qui me semble aujourd’hui encore plus que douteux. Bon là sur ce thème je reconnais sans ambiguïté une certaine inimitié pour l’Albion, probablement eut égard à son tempérament insulaire et insolant envers l’Europe. Mais ça c’est une autre histoire. Pour tout dire (et revenir au thème qui nous intéresse) je crois que la majorité des dits pédants se trouvent hélas entre les murs isolés des banques, les fesses bien fichées dans des fauteuils de cuir et qui vous dévisagent d’un regard condescendant quand vous avez le culot de quémander un crédit.

Le pire des pédants est finalement le con (là par contre j’y vais franchement) qui vient expliquer à des parents comment éduquer leur progéniture, tout en sachant qu’il n’est pas parent lui-même. Ce serait comme un professeur de natation ne sachant pas nager, non ? Ils sont là, à dire « Il mériterait une dérouillée ce mioche » comme si la sanction avait systématiquement des vertus éducatives. C’est encore lui qui se sentira agacé de voir remuer un enfant et d’aller dire à ses parents avec un sans-gêne évident « Faudrait le tenir en laisse ». Prétentieux, évite de te reproduire, d’une part cela évitera un gosse traumatisé et d’autre part ça nous évitera surtout d’avoir à gérer ton rejeton au moment où tu auras perdu toute patience.

Par pitié faites les taire ! (Les pédants je veux dire…)

25 février 2008

Quatre roues

Je vais décevoir les amateurs de dessins animés de qualité mais il ne s’agira pas de commenter l’excellent film d’animation du studio Pixar (à ce titre je vous conseille leur dernier film nommé « Ratatouille » qui est un vrai régal à tous les niveaux), mais en fait d’aborder la rude et délicate question du handicap. Etant ami avec l’un d’entre eux, je puis sans difficulté énumérer les bêtises et autres hontes dont nous nous affublons quand il s’agit de traiter avec eux. J’omets de dire que je me refuse à faire une brève sur la performance de notre président au salon de l’agriculture au titre que j’ai trouvé son comportement indigne par deux fois de la charge présidentielle. Qu’il se ridiculise, il n’a même plus besoin d’analystes pour identifier ses bourdes…

Revenons donc au sujet du jour je vous prie. Tous autant que nous sommes (je parle des valides, du moins ceux qui se targuent de l’être), nous sommes pour la plupart totalement incapables de gérer la proximité d’une personne ayant un handicap qu’il soit physique ou mental. D’ailleurs j’insiste lourdement sur la formule « Personne » : les handicapés sont des personnes à parts entières et pas une caste de gens à exclure de notre société. Je diverge, m’énerve et grogne… je vais finir par perdre le fil. Ah oui, ça y est : je disais donc que nous tous, chanceux de ne pas connaître une existence différente nous sommes réduits à l’impuissance par ces personnes qui ont bien souvent besoin de nous pour des choses élémentaires comme se laver et même se nourrir. Pourquoi avons-nous un geste de recul, cette faiblesse morale de fuir au lieu d’être simplement humain ? Probablement par crainte d’être maladroit autant que de se sentir inutile car oui, finalement c’est notre inutilité avérée qui nous frustre plus qu’autre chose. Il est connu que le handicap n’est pas contagieux, sauf excepté dans les zones minées ou bien dans les régions atteintes par la lèpre, mais globalement toucher quelqu’un en fauteuil ne risque pas de vous y coller à votre tour.

Ce qui me fait souvent hurler de colère c’est qu’une fois de plus tant que quelqu’un n’est pas directement impliqué par la problématique son comportement sera celui de l’indifférence la plus scandaleuse, et poussera même le vice jusqu’à brailler sa colère quand un retard se fera jour dans un train sous prétexte de « Encore un handicapé à embarquer. Font ch… ces gens là ». Ces gens là : notez le dédain teinté d’un racisme qui ne se revendique pas. En quoi celui touché par le destin ou la maladie devrait pâtir de la bêtise d’un égoïste ? Dans une société où la maladie se soigne, où la durée de vie se prolonge sans arrêt, on trouve encore le moyen de traiter le handicap comme une tare. Je suis passablement révolté par le manque de respect dont on fait preuve pour le quotidien de ceux et celles qui vivent ces difficultés : places de parking utilisés par le fainéant parti faire ses courses avec sa morue (je pèse mes mots et les maintiendrai même dans un tribunal), le manque chronique d’équipements fondamentaux dans les lieux publics (certaines administrations sont inaccessibles… et il s’est avéré que fut une époque les services dévolus au handicap étaient eux aussi touchés par ce problème ! Un comble !) et pardessus l’absence totale d’aide de la part du quidam. « Qu’il se démerde ce gars en fauteuil »… Ecoeurant.

Je parlais du handicap moteur car il est celui que je connais le mieux. On ne remarque que rarement le fauteuil roulant, on s’en moque, on n’y pense pas. Il n’est là que quand il est « trop tard » ; Désolé pour les imbéciles bornés croyant que toutes les personnes assises dans un fauteuil sont des victimes de la route : la maladie peut faire de vous un utilisateur de ces équipements tout comme les accidents de la vie auxquels bien des crétins ne songent même pas. On ne demande jamais à finir paraplégique, on le subit. On ne demande jamais à être dépendant des autres pour sa toilette : on fait avec en serrant les dents. On ne demande rien d’autre que d’être accepté comme on est. Voilà ce qu’ils demandent. Je voue un grand respect à celles et ceux qui se battent chaque jour contre un corps défaillant, se débrouillant tant bien que mal pour avoir une indépendance suffisante pour ne pas se sentir tel un poids pour l’entourage. L’autonomie c’est un trésor que l’on gâche à loisir et qui lorsqu’on la perd vous semble la valeur la plus indispensable au monde. Quoi de plus ordinaire de pouvoir aller aux toilettes ? Quoi de plus gratifiant que de ne plus à être assisté pour le faire ? Songez y, ce n’est pas anodin.

Et dire que les maladies génétiques abîment le corps n’est pas un vain mot : entre maladies orphelines et syndromes ne présentant pas encore de traitements la liste est trop longue pour la détailler ici. Le physique est si fragile qu’il est incroyable que nous soyons si nombreux à ne pas souffrir de tels problèmes. La chance génétique probablement. A côté de cela les maladies déformant l’intellect ne sont pas non plus tendres avec l’être humain : trisomie, retardement mental… Pourquoi les cacher et les traiter en sous-hommes ? Le sourire honnête et franc d’un enfant atteint de trisomie me touchera toujours plus que le râtelier détartré d’un hypocrite prêt à tout pour se faire une place au soleil. L’enfant lui au moins aura cette chose pure que l’on perd en vieillissant : la candeur. Ce n’est pas pour rien que les gens atteints d’un retard mental plus ou moins grave s’avèrent être si attachants, c’est parce qu’ils aiment sans compter, se donnent sans réfléchir et qu’au bout du compte vous offrent ce qu’ils ont de meilleurs en eux. Bon nombre de crétins qui seraient avisés d’apprendre à vivre pensent que celui atteint de mongolisme est inconscient de son état. C’est une lourde erreur de croire que parce que l’esprit est plus lent que l’être n’a pas conscience de ce qu’il est. Perception et capacités mentales sont deux choses totalement différentes : on peut être lent à comprendre et être pleinement capable de le constater et l’admettre.

Honte à ceux qui ne savent pas aimer la différence, honte aux égoïstes qui se plaignent des places handicapés en ville, honte aux cons (je le répète et le revendique : SALES CONS !) qui refusent d’être charitable et généreux sans retour. La vie avec le handicap ça demeure la vie et rien d’autre. J’admire mon ami qui, malgré sa tétraplégie insuffle une chaleur intérieure à tous ceux qui le côtoient. Sa force et sa détermination me font frémir tant son regard brûle d’une flamme intense. Il vit, et je suis content que ce soit le cas. Merci à toi, mon pote, mon ami.

PS: Les industriels, ça ne vous viendrait pas à l'esprit qu'il faudrait améliorer certains produits pour aider le quotidien des handicapés? A l'heure actuelle il est tout particulièrement difficile de trouver des équipements adaptés ne serait-ce qu'en domotique ou en informatique. Tous les acheteurs ne sont pas valides, pensez à eux!

22 février 2008

Journalisme (suite)

Après l’article d’hier je me suis dit qu’il serait intéressant d’observer le courage dont ont fait preuve certains rédacteurs et photographes lorsqu’il a fallu transmettre l’information malgré des conditions difficile de travail. Pour la plupart leurs noms sont restés dans l’anonymat alors que leurs textes et clichés sont devenus cultes. On a tôt fait d’ériger des statues à la gloire de ceux qui tiennent un fusil mais jamais à celui qui a osé relater l’horreur et la réalité. Je trouve qu’ils méritent un hommage autrement plus appuyé qu’une journée organisé par reporters sans frontière qui finalement se noie dans l’indifférence la plus totale. Tout au plus une publicité arrive à mettre en émoi les gens quelques secondes au moment du repas pour ensuite retomber et se perdre dans les méandres des images clignotantes les moins intéressantes qui soient. Caser la lutte pour la liberté de la presse entre le décap’four et l’eau de javel me semble tout de même lamentable. Un écran noir ? Qui s’en préoccuperait ?

Des victimes ordinaires pour des comportements extraordinaires, voilà qui saurait résumer l’attitude de bien des journalistes quand ils doivent subir la censure et l’oppression des régimes totalitaires. Garants de l’information sans propagande, ils subissent alors les geôles, la torture et souvent la mort pour que le silence remplace les paragraphes. Depuis que l’information est devenue indispensable les dictatures se sont chargées de museler les journaux puis les autres médias de sorte à s’assurer une chape de plomb concernant ses exactions. Quelle différence entre le journaliste mort d’avoir osé prévenir l’Allemagne de son avenir nazi et celui qui n’a pas accepté de taire les crimes de Pol Pot ? Aucune si ce n’est le lieu. L’un comme l’autre occupent une ligne dans les listes de victimes et l’un comme l’autre sont aujourd’hui oubliés par leurs contemporains. Messieurs dames, vous qui êtes libres de penser et d’analyser en toute indépendance, songez donc à ce qu’ils ont subi pour vous obtenir ce droit. Nul n’est plus garant de l’indépendance du peuple que les organes d’information et nul n’est plus tributaire de la protection du peuple. Sans lecteur une plume n’est rien, sans plume le peuple n’est plus que bétail.

Certains sont morts d’avoir voulu être là où l’information se perdait : Liban, Tchétchénie, Afghanistan, nombre de photographes dits « de guerre » ont péri pour avoir voulu montrer au monde l’horreur quotidienne que nous autres, chanceux de ne pas connaître la misère ou l’oppression systématique puissions voir et critiquer. A toi tombé sous les balles d’un camp ou de l’autre j’ôte ma casquette et salue ton abnégation. Toi qui est partie à Sarajevo pour y comprendre le conflit je te salue sur ta tombe… mais à toi intellectuel qui se pointe après les flammes pour y prêcher ta doctrine j’offre une volée de plombs. Ne laissons pas cet héroïsme désintéressé être renié sous prétexte que ses collègues sont pathétiquement encroûtés dans le confort d’une presse sans relief.

Aujourd’hui encore énormément de pays vivent des situations politiques dures et même des conflits armés sanglants. Pour une bonne part d’entres eux nous sommes incapables de les localiser et pour ceux qui, par chance nous connaissons nous nous avérons incapables de savoir qui se bat et surtout pourquoi. Sommes-nous devenus sourds aux douleurs de notre monde ou bien soutiendrait-on le principe du « moi d’abord » ? J’ai du mal à croire que dans une nation qui a subi l’occupation, la dictature, l’obligation de révolution pour se séparer de ses rois nous soyons tous arrivés à en être si individualistes. Ils paient le prix du sang et de l’enfermement pour que la population puisse savoir, nous sommes aveugles en regardant ailleurs… Honte à nous.

Il est plus facile d’aller fouiller les poubelles d’un ministre faisant cocu sa femme que d’aller remuer la boue d’un champ de bataille perdu dans la forêt. Il est plus simple de se cantonner à une lecture partielle et partiale de l’actualité que de reconnaître que la simplicité n’amène que l’incompréhension. Enfin, il est bien moins légitime de se déclarer journaliste quand on colporte des vérités tronquées que quand on a vécu soi-même cette actualité. J’ai en mémoire les larmes honnêtes d’un journaliste ayant vu la misère des camps de réfugiés au Sahel, j’ai au fond du cœur le bourdonnement du silence d’un commentateur perdu au milieu du fracas des chars américains et j’ai dans la tête la douleur honnête du caméraman filmant la mort de son collègue, abattu par un tir ami.

Certains osent aussi agir à proximité, montrer nos déviances, remuer cette mare où nous nous posons sans y prêter attention. Chômage, alcool, stupéfiants, errances du monde moderne, prostitution éternelle, tout ce que la modernité et la « liberté » a de pire à nous montrer. Nous ne nous offusquons plus de la faim en Afrique que celle ordinaire dans notre métropolitain. Quand parfois une caméra ou un appareil photo se pose dessus… ça fait mal. Ca remue.

Merci à toi, vrai journaliste. Merci à toi, honnête colporteur de la réalité et non des mythes faciles à digérer. Enfin… merci à toi d’être tombé avec à l’esprit le devoir qui est le tien de nous permettre de comprendre ce qu’est notre monde.

Le site de reporters sans frontière

21 février 2008

Journalisme

Il m’arrive de vilipender la profession de journaliste au titre que j’estime qu’une personne supposée véhiculer l’information n’a pas à être partisan dans ses propos mais au contraire de pouvoir restituer celle-ci dans son aspect le plus réaliste possible. Hormis ceux qui travaillent sous une chape éditoriale fortement connotée (tous les partis se reconnaîtront je pense), il est devenu difficile de trouver des plumes franches et dénuées d’influences au point même que certains journaux en font trop : Marianne ne sera jamais l’organe de l’UMP pas plus que le figaro se fera l’écho des communistes. Enfin bon, dans ce monde où le tirage joue autant que la franchise, je suis souvent attristé de voir que certains grands titres sont obligés de se vendre au plus offrant pour survivre.

On accuse un peu facilement les médias alternatifs d’être la cause de la mort progressive de certains journaux : radio, télévision et Internet sont souvent pointés du doigt comme étant les vecteurs de l’information au détriment du papier. Je conteste fermement cette assertion surtout eut égard à la différence majeure entre l’instantané et le raisonné. La radio peut diffuser sur le champ les informations, la télévision présenter des vidéos choc dans la minute où elles sont enregistrées et l’Internet se faire écho des deux premiers. La plume, le crayon et maintenant le clavier sont plus précieux, nécessitant une plus intense analyse pour que le corps du texte soit riche et surtout soit compréhensible par les lecteurs. Le devoir du journalisme d’écriture est donc celui de l’investigation, de la démonstration parfois fastidieuse mais néanmoins indispensable, chose que bien des chaînes de télévision se devraient de faire. La réaction à chaud est devenue la norme au point qu’on en oublie que peu de choses arrivent par hasard et qu’une conséquence a besoin de causes qui sont souvent complexes à comprendre.

Ce qui est irritant c’est que le mot journalisme regroupe trop de fonctions et de métiers où la qualité est plus que variable. L’éditorialiste du nouvel observateur n’est sûrement pas à comparer avec celui de la « presse » (j’en frémis) people (beurk) et le premier peut se targuer de savoir se servir de ses connaissances autrement que pour distinguer les miches flottantes d’une princesse en goguette sur un cliché flou. Bien entendu il en faut pour tous les (é)goûts et c’est avec circonspection que je vois ces feuilles de choux se vendre à la pelle. Devenus organes d’information aussi analysés que le sont les autres vrais journaux, ces amoncellements d’inepties, de ragots et de vies privées exposées à la plèbe me retournent franchement l’estomac. Sans rire : qu’est ce que cela change à ma vie si X couche avec Y alors qu’il est marié avec W ? Rien. Par contre, comprendre pourquoi deux peuples s’entretuent me semble plus nécessaire, ne serait-ce que pour se dire que nous sommes encore une fois des ignares bornés quand il s’agit de regarder le tiers monde autrement qu’avec commisération.

Qui j’admire dans la presse ? En fait je crois que ceux que je trouve admirables sont ceux qui sont au contact direct des évènements. Certains parlent de voyeurisme quand un photographe prend un cliché de la misère en Afrique, on parle même de violation de la dignité quand un portrait présente la douleur d’une mère après la mort de son unique enfant. Oui les photos peuvent être dures, oui en effet on peut taxer tout cela de malsain mais en toute honnêteté je leur tire mon chapeau. Relater les faits avec l’œil acéré d’un objectif est autrement plus difficile que de rédiger une brève laconique derrière un bureau confortable. Parmi toutes les photographies, au milieu de la quantité astronomique de photos dites historiques, certaines marquent les esprits au point qu’elles en deviennent symbole : le portrait du Che, Mitterrand à Solutré, les photos des camps… il fallait montrer, informer et présenter le monde tel qu’il est et non pas tel qu’on voudrait qu’il soit.

La vidéo est devenu elle aussi un vecteur d’informations seulement rares sont ceux qui s’en servent sans les détourner. Un exemple rare : le « no comment » de Euronews qui a le mérite de présenter sans commentaire les images du monde. A chacun de se faire une idée de se qui se passe et d’en comprendre les finesses. Pas de commentaire signifie non pas un refus d’explication mais en réalité un refus de donner une seule version des faits. Le regard humain a pour défaut d’accepter trop facilement une version erronée des choses quand la parole vient détourner les faits. N’importe quelles images peuvent se voir ruinées et torturées pour dieu sait quelle cause : les attentats du 11 septembre tournés en complot mondial paranoïaque par du pseudo journalisme, des images de guerre où l’ennemi est celui qui est mis en avant et ainsi de suite.

Pour ma part je ne demande qu’une seule chose aux journalistes : refusez les pressions, faites votre métier avec toute l’honnêteté qu’on attend de vous.

Je mets ci-dessous quelques photographies qui me semblent autant « belles », que dures et même parfois pathétiques. No comment ? Aucun commentaire dessus, comprenez les comme vous le souhaitez…

Le chat et le soldat
Napalm girl au Vietnam
l'étudiant de Tienanmen
Le Che

20 février 2008

Je me trouve presque trop sérieux

Bien qu’il soit franchement nécessaire d’être soi et d’assumer ses opinions, je trouve parfois dommage que le sérieux puisse prendre le pas sur le côté rigolard des choses de la Vie. J’aime à me dire que malgré toute l’obscurité dont nous savons faire preuve au jour le jour il existe de bonnes raisons de rire, et surtout de rire de nous-même. Moi qui vous parle je sens le regard amusé de certains de mes lecteurs lorsque je m’emporte sur une question d’histoire ou de politique. Je le vois, le fourbe souriant de mes diatribes en se disant que « Quelle foutue grande gueule celui-là ! ». Bien qu’il me soit parfois pénible d’accepter une telle ironie (puisque je préfère vendre mon rire au plus offrant que prêter moi-même le flanc à la moquerie), je vous donne raison de vous payer ma trogne. Riez ! (Non dieu ne vous le rendra pas eut égard aux différences d’obédiences).

Comique… pourquoi parler de comique ? Parce qu’aujourd’hui je n’ai rien trouvé de très réjouissant dans les informations du monde : Le Kosovo se désagrège au rythme du calcaire sous l’acide chlorhydrique, parce que l’Afrique vit ses génocides sans qu’on s’en préoccupe autrement que par bribes télévisuelles aussi longues qu’une publicité pour un fromage, parce que les finances du monde m’ont l’air tout particulièrement refléter les pires craintes de Marx… et puis parce qu’au fond je trouve que notre monde va bien suffisamment mal pour qu’en plus je me fasse le corbeau attendant les morts des champs de batailles à venir. D’un certain point de vue j’aimerais être l’affichage terrifiant incitant les gens à la pondération et à la réflexion car sous des dehors d’un cynisme bon teint et éduqué à la force des pages des plumes les plus féroces il reste malgré tout en dessous un adulte fantasmant de pouvoir rire de tout et surtout avec tout le monde. Ah, l’unité, la cohésion tant vantée par nos politiques, que n’a-t-elle subie comme camouflets au cours de l’histoire de l’humanité ! Nous lui devons bien quelques excuses, à cette unité utopique, non ?

Remarquez j’ai fort à faire avec les vérités premières des relations humaines. Entre mon rejet de la bêtise et mon intolérance pour les opinions conservatrices (ou voulant se faire étiqueter comme telles), je me retrouve souvent comme serpent dans le jardin d’un jardinier du dimanche. Il paraîtrait que le serpent est utile, mais hélas le dit jardinier fera comme mes détracteurs, c'est-à-dire me clouer à la fourche pour s’assurer de ma non prolifération qui lui semble trop douteuse pour être tolérable. Dans cette ère de banalisation du pire, nous sommes donc sous le coup d’une censure proclamée par nos propres soins. Je trouve ce comportement d’un comique ! Bizarrement ça ne fait rire que moi que la foule appréciât de se tenir coi et de s’enfouir la tête dans le sable. Au fait, pour information, nul n’a jamais constaté qu’une autruche ait planté sa tête dans le sol sous le coup de la frayeur. Ses longues jambes, son corps musclé et son cerveau de la taille d’une arachide l’incitent toujours à prendre la fuite et donc ne pas attendre les mâchoires du prédateur. Les gens n’en font pas autant… peut-être que l’arachide de l’autruche est donc plus grosse que notre boite à neurones.

Au demeurant les thématiques et esthétiques du passé reviennent à la mode. On n’hésite plus à arborer ses opinions dans les discussions, à jouer les gauchos en brandissant exégèses de la bêtise de nos gouvernants, et pourtant je ris de bon cœur. Qui a fait en sorte de les placer au pouvoir si ce n’est le peuple ? Il est un devoir national que de critiquer tout ce qui se dit ou se décide et ce que ce soit justifié ou non. On veut réduire la facture des remboursements médicaux ? SCANDALE ! On envisage de réformer les retraites ? OUTRAGE ! Que cela plaise ou non il faut hélas parfois agir contre l’opprobre populaire pour le bien du peuple. Bon là, je plaisante puisqu’on sait que bien des réformes sont faites pour éviter de toucher à ce qui existe, au point qu’un juriste même zélé s’arrache les cheveux en tentant de naviguer dans l’écheveau des lois, des articles, des ajouts, des réformes et autres décrets d’application. Rions donc de la dramatique complexité que notre système s’est offerte à grands frais. Nous avons des lois riches mais faites pour appauvrir la compréhension de celles-ci. Certains ajouterons que la richesse des uns va en plus inciter la loi à devenir défavorable aux pauvres… mais là n’est pas le propos initial. Quoi qu’il en soit, plus je recherche moins je comprends.

Au final, qui s’en sort le mieux si ce n’est l’idiot ? Il a tout pour lui : la quiétude d’avoir des opinions qui ne sont qu’à lui, l’inusable stoïcisme qui est sien quand on le traite d’idiot et qui plus est sa certitude de pouvoir influer sur le monde de par son droit de voter. En bref, le con est celui qui dirige, l’imbécile celui qui revendique le droit de voter idiot et finalement l’intelligence se perd au profit du médiatique. Observons nos élections et comparons les avec les primaires américaines : votent-ils pour des idées ou pour des marques déposées ? Obama le noir, Clinton Femme de, ou bien Mc Cain le pro Bush ? Je sens que l’Irak va subir pendant quelques années encore le doux ronronnement des missiles, le rire saccadé des mitrailleuses et la caresse délicate de la main des généraux couleurs désert… je vous laisse deviner qui je vois bien arriver au sommet, n’est-ce pas ?

RIONS !

19 février 2008

Un petit pas vers quoi ? Vers Cuba bien sûr!

Grande nouvelle tant pour les rêveurs démocrates que pour les anticommunistes primaires, el Fidel cède le pouvoir ! Oui ! Vous avez bien lu, Fidel Castro, à 81 ans, renonce au pouvoir après une domination sans partage depuis près d’un demi-siècle (depuis 1958-1959). Incroyable de longévité, souvent présenté comme une idole médiatique tant par son image de guérilléro infatigable que par son ton aussi arrogant que presque comique, Castro symbolise avec Guevara l’image même de la révolution communiste hors des préceptes et directions des partis centraux Soviétiques et Chinois.

Ne revenons pas sur l’histoire, celle-ci nécessiterait (encore une fois) un véritable livre et non quelques lignes prétentieuses et castratrices dans ce blog, posons nous plutôt les questions vitales que sont l’avenir de Cuba et des changements que pourraient vivre cet état si particulier. Toutefois, rappelons la situation géographique et politique : un pays situé à 77 km d’Haïti à l’est, à 140 km de la Jamaïque, au sud-est et surtout à 180 km des États-Unis, au Nord-Est, l’île principale Cuba (et les quelques autres îles du pays) sont depuis 1959 le symbole du communisme sous le nez des américains. Situation à la fois comique et tragique, ce territoire a été un formidable levier politique pendant la guerre froide (l’affaire des missiles nucléaires soviétiques sur le territoire cubain), médiatique ensuite avec les immigrés fuyant la dictature castriste et économique avec l’apport incessant de fonds soviétiques pour sauver l’économie cubaine exsangue. Subissant l’embargo américain, le petit état reste tout de même une destination touristique à la mode, tant par le fait d’une économie réclamant des devises que par ses qualités climatiques et humaines. L’accueil des cubains pour les touristes est vanté partout…

Revenons à nos cigares, pardon moutons. Quelque part ce pays a une telle singularité dans son maintien du communisme et son existence sous le nez du géant américain qu’il est connu de par le monde et qu’il a toujours attiré les sympathies. Quoi qu’il en soit, il est dorénavant clair que Fidel Castro ne sera plus à la tête du pouvoir bien qu’il conserve une place d’honneur en tant que premier secrétaire du parti Communiste Cubain (PCC), parti unique mais qui n’a plus réellement tenu de congrès depuis près de 11 ans. A quoi s’attendre dans ces conditions ? De par sa longue convalescence qui n’intéressa que peu d’observateurs le pouvoir est sous le contrôle de son frère Raul, 76 ans (pas jeune non plus dites donc !). De cette intérim va découler une décision à prendre entre lui et le vice-président Carlos Lage, un médecin de 56 ans. Qui prendra le pouvoir en définitive ? Certains espèrent la jeunesse du vice-président avec toute l’ouverture d’esprit que cela peut impliquer, d’autres souhaitent conserver le pouvoir tel qu’il est avec un frère avec l’ombre du grand frère en guise de cape.

Il est clair que le pays par lui-même n’a que peu d’espoir d’industrialisation étant donné son retard technologique hallucinant ainsi que par l’absence quasi-totale de fonds à allouer au développement. L’image d’Epinal des vieilles américaines retapées jusqu’à la corde n’a rien d’une tromperie : depuis la chute de l’ancien gouvernement aucun bien de consommation ou presque n’a réussi à pénétrer le territoire. Depuis quelques temps maintenant les devises réussissent enfin à transiter (le dollar notamment) ce qui permet quelques progrès, trop faibles toutefois pour relever le niveau national. Ici, c’est un tiers-monde Caraïbe et non un paradis de carte postale qui attend dorénavant un mieux démocratique pour ensuite attendre un mieux économique.

Quels sont les risques ? Tout d’abord il s’agira d’éviter au maximum un passage à l’économie de marché de manière anarchique. La Russie a vécu un échec cuisant en libéralisant à outrance l’économie, ceci permettant tant à la mafia qu’aux oligarques de s’enrichir très rapidement mais aussi et surtout de prendre le contrôle de secteurs entiers de l’économie. Il est à craindre qu’une ouverture trop brusque mène donc à un résultat similaire. Il est également important de note qu’en allant trop vite les devises se feront une joie de partir à l’étranger dans des banques offrant autrement plus de garanties que celles locales, ce phénomène amenant nécessairement à une perte de valeur de la monnaie locale. Quand les caisses sont vides on ne peut plus raisonnablement valoriser le papier monnaie. De là, ce serait alors une inflation galopante et une dégradation substantielle des conditions de vie du peuple.

L’autre point à soulever est le pouvoir omniprésent de l’armée et des services de sécurité. Ces corps de l’état accepteront-ils une transition vers des élections démocratiques ou bien vont-elles comme trop souvent soutenir le plus autocrate des candidats au pouvoir ? Il est à craindre un coup d’état ou du moins un soutien inconditionnel à la conduite la plus dure des affaires de l’état, ce qui serait alors pris pour une continuité absurde de l’état de fait actuellement en vigueur. Ajoutons également à cela le risque énorme d’une crainte justifiée des agitations qui vont immanquablement apparaître, avec la conséquence logique d’une baisse majeure de la fréquentation touristique, ce qui serait un désastre sans précédent. Le dernier point noir dans la fin de Fidel Castro c’est également la fin d’un soutien populaire de l’étranger. Cuba fut une épine dans le pied du colosse américain, sans Castro cette épine redeviendra poussière comme l’est actuellement Haïti. Plus d’inquiétude, plus de soutien des Russes, bref la fin du dernier de la génération Nasser Tito…

Des solutions ? Les étapes majeures à envisager sont et ce simultanément un assouplissement démocratique de manière à rendre au peuple des libertés fondamentales, l’ouverture progressive des frontière, l’accueil contrôlé des investisseurs, ainsi qu’une libéralisation progressive de l’économie. Pas question d’éclater d’un seul coup tous les secteurs, il s’agira d’agir par étapes de manière à maintenir les activités déjà existantes tout en permettant la libre concurrence locale. Les importations de produits manufacturés devront elles aussi être maîtrisées de sorte à éviter une concurrence déloyale de produits venant de l’étranger : par exemple, pas question d’importer à bas prix des produits déjà fabriqués sur place afin que les commerces locaux restent actifs. L’argent doit circuler à tout prix pour que tous profitent efficacement des réformes. Enfin, il s’agira de réformer les pôles de dépense tout en ménageant les susceptibilités : réduire peu à peu les dépenses militaires pour les réorienter vers l’éducation, moderniser progressivement les infrastructures et ainsi enrichir le pays tout entier.

Finalement, la situation est hésitante mais j’ai bon espoir que le calme sera maintenu par des personnes de raison qui auront l’intelligence de ne pas ruiner cette chance de donner une vérité à la phrase « Cuba libre ! »

18 février 2008

Dormir avec une grenade dégoupillée

En commençant cet article j’envisageais de ne pas parler du Kosovo, ne serait-ce que pour des principes d’opinions qui sont les miennes à ce sujet. De fait, je vais simplement décrire ce que je sens comme conséquences à l’acceptation de cette indépendance et ce par devers les institutions Serbes. Pour certains mes propos sont déjà intolérables et teintent mon discours d’un nationalisme bon teint. Ce que je dis est hélas très simple : en voulant forger des nations qui n’existent pas on forge l’épée avec laquelle on va se faire tuer.

Observons la situation actuelle telle qu’elle est vraiment. Nul ne croit en la paix, pas plus les Serbes habitant là-bas que les Kosovars. Je précise pour ceux qui l’ignorent qu’une partie de ceux cherchant l’indépendance sont des musulmans vivant au Kosovo et donc pouvant se réclamer d’un hypothétique peuple Kosovar, et qu’une autre partie de cette même population se réclame Albanaise. Résumons : nous avons les Serbes qui ne voient pas de raison de quitter ce qui reste de la Yougoslavie, une population voulant l’indépendance du Kosovo, et une dernière part voyant dans cette indépendance comme une étape avant de rejoindre le giron de l’Albanie. Rien que là nous avons donc trois clans capables de s’entretuer pour des raisons qu’on estimera légitime.

Maintenant regardons de plus près le pourquoi d’une résistance farouche de la « minorité » Serbe. En l’espace d’un siècle la population Serbe ne progressa que très peu en comparaison de la population « Albanaise », ceci inversant peu à peu les rapports de force. De majorité les Serbes devinrent la minorité, ceci imposant alors une gestion délicate d’un territoire de toute façon litigieux depuis des siècles. De plus, après la fin du conflit mondial l’immigration albanaise vers le Kosovo ne fut pas neutre dans les changements majeurs rencontrés là-bas. Qui a raison ? Qui a tort ? Je laisse le soin à chacun de juger de la situation mais je rappelle à toute fin utile qu’un bon nombre d’habitants espèrent voir naître une république islamique… aux portes de l’Europe ! Bien qu’ils soient une minorité, c’est cette même minorité qui a tenu les fusils contre les troupes Yougoslaves… le pouvoir du fusil pour influencer les élections à venir en quelque sorte.

Cette situation instable a rendu la vie des Serbes d’autant plus délicate qu’elle est maintenue possible par des forces de l’extérieur. Je doute que le départ de la police de l’ONU soit d’une totale intelligence. Au dernier soldat casque bleu quittant les lieux, les représailles ethniques ainsi que la ségrégation réapparaîtront sans aucun doute. Si ce n’est pas abandonner un peuple à son sort je ne sais pas ce que c’est, surtout quand on connaît le nationalisme galopant dans les Balkans. Rapidement, on peut donc comprendre que les Serbes demanderont d’abord de l’aide à l’ONU (par acquis de conscience), puis aux Serbes eux-mêmes qui ne manqueront pas de faire pression pour qu’il y ait règlement. Quiconque croyant qu’une telle situation puisse rester pacifique est un doux rêveur !

Une fois ce climat délétère acquis, des luttes intestines se feront jour entre les Albanais eux-mêmes : entres ceux croyant à une certaine laïcité à la Turque, ceux qui voudront imposer un pouvoir à l’Iranienne et les derniers incitant tout le monde à devenir Albanais dans les faits, les élections deviendront des points cruciaux de prise de pouvoir. Peu se résoudront à repousser une échéance qu’ils estimeront vitales, les uns voulant une réaction immédiate, les autres une réaction radicalement opposée à la première. Les urnes deviendront le nerf de la guerre, et même une source potentielle de guerre réelle celle-ci. Les fusils pourraient alors crépiter non pour défendre le droit de vote mais pour interdire à l’autre de faire cet acte civique. Coincés dans cette nuée de mouvements radicalisés par des influences extérieures (financement des extrémistes religieux par des pays du golfe, propagande proserbe et nationaliste assistée par la Serbie voire la Russie…), les combats naîtront là où les symboles seront les plus forts : villes ayant subi les mauvais traitements de l’ex armée fédérale, villages ayant une mosquée ou une église orthodoxe, lieu d’histoire quelconque… tout sera bon à défendre et à n’importe quel prix.

Merci à vous, ONU, d’avoir dégoupillé une grenade et de l’avoir placée à nos pieds. Comme si cela ne suffisait pas c’est sur les contribuables que vous allez financer la prochaine intervention militaire qui pourrait en représailles créer du terrorisme à l’international. Nous avons créés Ben Laden avec le consentement de la Cia, vous ONU vous allez créer un de ses héritiers moraux en légitimant indirectement un conflit ethnique. J’avertis de plus ceux et celles qui iront s’en mêler : Les russes ne seront pas spécialement tolérants concernant les actions militaires Américaines ou européennes sur place. A l’époque les USA ont profités de la faiblesse du pouvoir russe, aujourd’hui et surtout demain il faudra s’attendre à autre chose qu’un simple avertissement courtois de Moscou.

Et si Churchill avait eu raison en déclarant que « la prochaine guerre mondiale commencera dans les Balkans » ?

15 février 2008

Halte au feu !

Voilà une tirade que pourrait hurler n’importe quel sous-officier lors d’une escarmouche ou d’un corps à corps mortel avec un ennemi quelconque, moi je le braille à destination de certaines personnes qui, sous couvert d’un devoir de mémoire on ne peut plus justifiable se retrouve à exacerber mes réactions d’allergie face au pouvoir institutionnel. Dans la canonnade des petites phrases supposées utiles et maintes fois analysées et décortiquées, la dernière bévue de notre cher président vaut son poids de pain azyme. Je cite : « Cet enseignement présentera également, pour les plus grands, les règles élémentaires d'organisation de la vie publique et de la démocratie: le refus des discriminations, la démocratie représentative, l'élaboration de la loi, les enjeux de la solidarité nationale ». C'est « dans ce cadre que s'inscrira l'initiation des enfants au drame de la Shoah. » Je veux bien être tolérant et compréhensif mais sûrement pas fermer ma gueule face à de tels propos !

Qu’on ait à enseigner l’histoire aux enfants est une chose évidemment indispensable, qu’on inscrive dans les mémoires les erreurs du passé également, mais de là à supposer qu’une des priorités de l’école primaire est de faire comprendre le drame de la Shoah aux enfants est digne d’un démagogue qui ne se cache plus derrière le prétexte de la nécessité scolaire. Avant toute chose nos gosses ne devraient-ils pas savoir lire, écrire et bien entendu compter avant de rejoindre le collège ? Les élémentaires notions de vie en communauté (qui servent d’ailleurs de fond de commerce de ces propos) ont-ils vraiment besoin qu’on aille tenter d’inculquer la complexe histoire de ce drame ? Où va-t-on aller dans l’auto flagellation pénitente ? Je n’ai pas à porter sur mes épaules les erreurs et drames du passé, et encore moins à venir me frapper la tête contre un mur d’école en couinant fiévreusement « C’est notre faute, notre très grande faute »…

J’en vois déjà certains qui envisagent mes propos sous la lumière glauque de l’antisémitisme. Je réponds en préambule à toute discussion « Qu’on m’explique pourquoi seule la religion juive a le droit à un terme désignant une forme de racisme à son encontre alors que toutes les autres religions, persécutées ou non, n’ont pas d’équivalent ? » L’équité morale veut qu’on soit capable de traiter sur un même pied toute personne et ce quelque soit sa confession. Je disais il y a quelques temps de cela que les propos de M. Brubaker m’avaient ulcérés sur la suggestion de financer la construction de mosquées à l’aide de fonds publics. Donc, dans une nécessaire remise d’aplomb du refus légitime de l’état français à cette demande, pourquoi envisager alors un régime spécifique pour les crimes de guerre contre les juifs ? Je ne suis ni négationniste, ni antisémite (que je hais ce mot !) mais alors faisons la démarche jusqu’au bout en reconnaissant les drames de la décolonisation, en parlant de la déportation et le massacre des protestants du territoire français (voir la Saint Barthélemy sur laquelle il n’y jamais plus de quelques lignes dans les livres d’histoire à destination des étudiants) ou encore plus de l’esclavage dont bien des familles françaises pourraient avoir à rougir.

J’en ai plus qu’assez qu’on vienne me grogner dans les oreilles à propos du LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme). Pourquoi préciser antisémitisme ? Le catholique persécuté en Asie, le musulman maltraité par les garants de l’ordre public américain, pourquoi ne pas parler d’eux ? Un étudiant juif se fait agresser on braille crime raciste, un arabe tabassé par des racistes on parle de bagarre entre bandes rivales et un « blanc » qui se fait maltraiter en passant dans un groupe d’étrangers c’est un fait divers. Non ! Désolé je ne tolère plus ce genre discrimination qui finit par rendre honteux toute identification nationale, toute identité propre où systématiquement se dire français et ne pas accepter n’importe quoi passe pour du racisme. Je clame depuis des années que le respect se doit d’être mutuel, tout comme par exemple le devoir de ne pas siffler la marseillaise et ainsi l’hymne du pays faisant face aux français. Dans cette optique, bien que n’ayant que peu apprécié le président Chirac, je me dois de lui rendre hommage pour son attitude exemplaire dans la tribune d’un match de football qui est restée dans les mémoires non pour le score mais pour sa saine colère contre les « Cons qui sifflent la marseillaise ».

Plus de 60 ans sont passés depuis la fin du conflit mondial, plus de 60 ans pendant lesquels l’histoire ne s’est pas arrêtée. On enseigne pendant le collège toute l’histoire de France et du monde, ceci depuis la préhistoire jusqu’à aujourd’hui. Pourquoi revenir sur la Shoah en primaire ? Sincèrement, le gosse de CM1 va-t-il comprendre quoi que ce soit aux implications politiques et humaines entre le nazisme, le stalinisme (tout aussi barbare soit dit en passant) et l’attitude pour le moins équivoque de certains français pendant l’occupation ? Déjà que les lycéens sont infoutus d’éviter les amalgames concernant bien des personnalités de l’époque, je n’ose même pas imaginer le carnage avec des enfants de 6/8 ans. Il est salubre de songer à ce qui était primordial dans le discours du président, c'est-à-dire de réinstaurer un respect de l’autorité et de la nation, d’enseigner des fondamentaux de tolérance et de « moralité ». Pourquoi diable avoir ajouté la Shoah ?

Enfin, je suppose que bon nombre de mes lecteurs ont perçu ma colère contre ce petit mot, et sincèrement je vais ajouter que ce n’est plus de la colère mais une véritable fureur (sans jeu de mots scabreux). Je suis furieux qu’on aille me dire que je dois me faire pardonner des crimes qui ne sont pas les miens, j’en ai ras le bol qu’une minorité vienne dicter sa morale et sa vision de l’histoire sous prétexte d’en avoir été la principale victime. Va-t-on passer sous silence les premières victimes du régime concentrationnaire, en l’occurrence les intellectuels et les communistes Allemands ? Est-ce qu’on va faire l’impasse sur les homosexuels, les tsiganes, les gitans, les malades mentaux exécutés dans les camps ? Je trouve inqualifiable qu’on puisse parler du drame des déportés et des morts dans les camps d’extermination et qu’on classe toutes les victimes sous le terme Shoah. Non, tous n’étaient pas juifs, tous n’étaient pas des habitués des synagogues. La mémoire n’est pas sélective concernant les crimes conte l’humanité et elle n’a pas à l’être pour faire plaisir à une minorité, quelque soit celle-ci.

D’ailleurs, moralistes de mes … pourquoi ne pas rendre leur dignité aux harkis ? Merci d’y songer avant d’aller nous bassiner avec autre chose. Leur dignité serait donc bafouée si j’affirme haut et fort que les petits enfants des déportés n’ont pas à réclamer quoi que ce soit en leur propre nom ? Que les victimes se plaignent, pas leurs héritiers bordel !

14 février 2008

Japon mystique

Suite au cadeau d’une amie proche j’ai pu savourer la musique d’un artiste nommé Frédérick Rousseau. Je n’ai hélas que peu d’informations sur lui et de plus Radioblogclub étant actuellement en pleine refonte, il m’est donc difficile de vous mettre un extrait de son œuvre. Toutefois ce que j’ai en ce moment même dans les oreilles est une musique au style très japonais et d’une douceur incroyable, et en compensation je vous mets la vidéo d’une composition totalement japonaise.

"Kibitaki Forest" par Liu Fang et Yoshio Kurahashi jouant respectivement du shakuhachi et du guzheng (cliquez sur les noms des instruments pour en savoir plus)


Ce qu’elle m’inspire ? Je ne sais pas si je dois cela aux clichés énumérés dans les films parlant de l’empire du soleil levant ou bien au fait que j’écoute avec délice ce style de mélodies, mais je dois dire que j’ai l’imagination qui travaille énormément. Vous, que vous fait-elle, provoque-t-elle l’apparition d’images, de situations ou de lieux ? J’aime assez écrire accompagné par une musique à laquelle je prends l’essence pour en tirer une histoire qui saurait se marier avec les harmonies. Ce mariage est vital pour moi car la Vie est faite de sons et non pas seulement d’images et j’ai la chance de ne pas être sourd… Alors savourons ensemble ce plat offert par la tradition des instruments de l’Asie et par ces accords si peu usuels dans la culture occidentale.

Historiquement il faut savoir que, sous des dehors de traditions et d’une stabilité maintenue par la fermeté d’une hiérarchie précise de la société, le pays fut longtemps secoué par des guerres et des changements de pouvoirs de par sa structure même de division en territoires en lutte pour le pouvoir territorial. On peut assimiler les seigneurs japonais aux seigneurs du moyen age européen et français notamment avec des régions protégées par une armée privée à la solde d’une noblesse militaire. C’est ici qu’intervient le légendaire samouraï, noblesse d’épée et soldat obéissant à un seigneur. Pour simplifier un samouraï prêtait serment d’allégeance et devait à son maître respect et d’utiliser son sabre pour le protéger. La voie du sabre, la philosophie mélangeant mysticisme religieux et art de la guerre est le point d’orgue de cette caste à part où l’art de vivre et de mourir et même de tuer sont ritualisés et précisés. Depuis les maîtres légendaires (Musashi Miyamoto décrit dans les ouvrages "La pierre et le sabre" puis "La parfaite lumière" de Eiji Yoshikawa) jusqu’aux récits épiques de combats entre des armées gigantesques pour l’époque, toute cette période est fascinante de richesses artistiques : peintures, dessins, céramiques diverses, intégration du zen dans la vie de chacun, bref un développement très intérieur puisque l’époque voulut que le Japon se referma sur lui-même jusqu’au milieu du XIXème siècle. C’est l’avènement de l’arme à feu ainsi que la fin du droit de porter le sabre qui mit fin au mode de vie féodal du Japon… dans le sang. Plutôt que de vous faire un résumé imparfait, mal documenté de cette riche histoire, je vous suggère plutôt de lire des ouvrages sur le sujet.

L’art du sabre, l’art de manier une arme et d’en faire aussi une philosophie de vie. C’est étrange comme la lame d’une arme a toujours fasciné les hommes. Considérée comme une arme noble le sabre fut immédiatement interdit aux paysans (tout comme toutes les armes d’ailleurs) et réservé à une élite combattante. Améliorée au fil des siècles (certains parlent en millénaires !), l’art du sabre est devenu plus qu’une technique combattante, le samouraï estimant que son âme est dans son arme. De ce fait, perdre ou détruire son sabre était un grand déshonneur, tout comme perdre son allégeance auprès d’un seigneur ou du Shogun. Sans maître, le samouraï devenait Rônin, homme souvent associé aux bandits de grands chemins et personnage peu recommandable parmi les hommes d’épée.
Je disais plus haut que les paysans n’avaient pas le droit à l’usage d’une arme, celle-ci étant réservée aux nobles. C’est à cause de cette restriction impériale que les paysans usèrent de leurs équipements (fléau à riz par exemple) et mirent au point l’art du combat sans pour autant enfreindre la loi. De ces « soldats » dérivèrent le fameux ninja, mythe cinématographique n’ayant qu’un lointain rapport avec la réalité. La majorité des ninjas étaient des tueurs à gage ou des gardes du corps qui majoritairement se fondaient dans la masse déguisés en jardiniers, paysans, serviteurs pour effectuer leurs basses besognes. Disposant d’un équipement très particulier dédié au meurtre, ils terrifièrent les chefs de guerre de part leur maîtrise du combat rapproché et des infiltrations nocturnes que par l’absence de possibilité d’identifier un ninja avant qu’il frappe.

Je n'ai pas suffisamment de connaissances sur tout ceci pour me permettre d'ajouter des images de peintures et autres oeuvres d'art, surtout de peur de mettre des clichés impropres à exprimer ce que put être le Japon médiéval et pré moderne... toutefois cherchez sur internet, le réseau n'est pas avare en belles photographies à ce sujet (notamment pour ce qui est de l'architecture ainsi que de l'art des jardins à la japonaise).

Maintenant… réécoutez le morceau, et laissez vous aller à imaginer ces hommes et ces femmes vêtues de manière traditionnelle, vivant dans les rues et avenues du futur Tokyo…et rêvez.

13 février 2008

Ephéméride

Certains se sont probablement posés la question de savoir si j’ai une connaissance pointue de bien des évènements historiques ou si je piochais quelque part les dates et descriptions placées ici même. En toute honnêteté je me dois de rendre hommage à un site qui est une éphéméride somme toute fort complet. De fait, j’ai observé celui du jour de manière à revenir sur quelques moments historiques qui me semblent intéressants. (Pour le lien vers le site voir en bas de cette brève)

J’ai assez peu abordé la question du cinéma du fait que d’une part je ne suis pas un grand friand des salles obscures, et d’autre part parce que j’ai du mal avec les comédies ébouriffées qui sont devenues la tambouille classique des grands écrans. Bien entendu je serais de mauvaise foi en reniant les qualités de certains films récents, notamment en ce qui concerne l’esthétique, toutefois je reste circonspect concernant l’intérêt et la valeur ajoutée de ces comédies pour adolescents où les frasques de la jeunesses sont décrites sans finesse et où le côté triste et sombre de l’ado découvrant sexualité, amour et les premières larmes sentimentales sont mises de côté. Enfin bon, tout cela pour dire que l’on peut retenir le 13 Février comme date importante du cinéma car c’est le 13 Février 1895 que le brevet du cinématographe fut déposé par les frères Lumière. Dire que sans ces deux types là on n’aurait jamais eu la possibilité de voir les images de la grande guerre, les films de Chaplin ou les aventures des Charlots (quoique, cette dernière référence prêtant à caution chez les amateurs…). Toujours est-il que merci messieurs Lumière, vous nous avez offert le grand support de la propagande, l’image animée.

Anecdote intéressante s’il en est, c’est ce même 13 Février (qui semble maudit) qu’en 1917 Mata Hari fut inculpée et arrêtée pour espionnage. Ex danseuse exotique, Margaretha Geertruida (Grietje) Zelle de son vrai nom fut une figure emblématique de l’espionnage Allemand en France pendant la grande guerre. Ambiguë, belle et précieuse, elle fut tour à tour une vedette de l’espionnage français puis brûlée sur l’autel de la haine anti allemande. En effet, elle fut déclarée coupable d’être un agent double à la solde du Kaiser, chose qui semble plus ou moins avérée par des aveux prêtant à caution mais aussi par des déclarations de membres avérés de l’espionnage Germanique. Dans les faits, elle demeure aussi le personnage emblématique de la femme au service de l’état ainsi que de la capacité d’une femme à user de ses charmes pour obtenir ce qu’elle veut. Souvent rejetée et adulée en même temps par les féministes (les unes lui reprochant d’avoir justement utilisée le charme et les autres la glorifiant pour la même raison), elle reste néanmoins la preuve que l’espion n’est pas le mâle anglais de James Bond ni le dangereux personnage qu’on peut imaginer arme au poing silencieux au canon. Un espion n’a pas de sexe, il a une fonction. Quoi qu’elle ait pu faire pour ou contre l’état, elle est à mes yeux un symbole utile dans l’évolution dans le féminisme et sa reconnaissance.

Moins héroïque, bien moins reluisant que le rôle d’espion, le 13 Février 1945 porta malheur aux habitants de Dresde. Dresde, symbole douloureux de l’action de propagande a ville fut bombardée par les alliés avec une violence inconnue jusqu’alors, tout en sachant qu’elle n’était pas intéressante pour eux. Dans les faits on doit également noter que la stratégie Allemande était de créer des citadelles, c'est-à-dire des villes fortifiées ayant pour but de concentrer des troupes et ainsi résister à l’avancée Soviétique. Bien des hypothèses furent donnée : les alliés pratiquant la terre brûlée face à l’avancée communiste, les mêmes alliés donnant un avantage à Staline pour lui offrir une victoire symbolique et même le fameux impact psychologique du rouleau compresseur. Le bilan est difficile à établir tant l’époque était trouble : depuis 250.000 morts avancés par les uns, jusqu'à 50.000 énoncés par les autres, il est toutefois clair que ce bombardement fut avant tout un coup brutal pour démontrer l’omnipotence de l’aviation alliée. Pourtant, rien en cet acte permit de raccourcir la guerre, bien au contraire elle offrit à la propagande nazie le prétexte rêvé pour traiter les ennemis en bourreaux d’enfants et confirmer ainsi le peuple dans un fanatisme innommable.

1960… la France pourra remercier à jamais le territoire du désert du Sahara pour avoir été le siège de l’explosion de la première bombe atomique tricolore. Quoi qu’on puisse penser de l’arme atomique, surtout laissée entre les mains de paralytiques et de grabataires fanatiques comme ce fut le cas pendant la guerre froide, elle demeure la seule arme permettant de faire suffisamment peur sans faire de morts. Aussi surprenant que cela puisse paraître notre peur justifiée de la bombe atomique est un paradoxe au titre que c’est l’arme la moins meurtrière… puisque utilisée que par deux fois dans l’histoire. Comme quoi, l’horreur de la première fois suffit à sceller la terreur en arme primaire.

Plus récemment les autres dates me semblent plus comiques qu’autre chose… enfin bon citons en quelques unes pour rire :
- 1972 : Le groupe Led Zeppelin annule un concert à Singapour : le pays ne les autorise pas à descendre de l'avion car ... ils ont les cheveux trop longs !
- 1999 : Trois hommes armés font irruption chez une fleuriste de Villeneuve la Garenne, Haut de Seine, France. Sous la menace de leurs armes ils se font remettre 3 roses d'une valeur de 84 Francs ! Braquer une boutique pour 84 Francs...
- 2002 : Michel Gouailhardou, incarcéré pour 15 ans de prison pour des braquages a déjà essayé de s'évader en 1997. Aujourd'hui, parce que sa mère est malade, il obtient la permission de se rendre à son chevet, escorté de deux gardiens en civil. A l'heure du déjeuner, ses gardiens le laissent seul pour aller manger. A leur retour, ils s'étonnent que leur prisonnier se soit fait la malle… pathétique.

Pour avoir une vue sur toutes les dates du calendrier, voici le lien:
366 jours!

12 février 2008

Deux chevaux !

Tout d’abord je tiens à saluer mes lecteurs pour avoir pris la peine de me lire hier soir, ce fut pour moi une réussite que d’obtenir des réactions de surprise et un rien d’agacement dans la conviction naissante que j’aurais changé de bord ou que, pire encore, je me sois moqué de vous durant ces presque deux années d’existence. Ceux qui au contraire ont ri de ma boutade se voient remerciés avec chaleur, ceci prouvant également que le second degré et la dérision sont des choses qui sont appréciés ici bas. Dans tous les cas cela n’a pas laissé indifférent et je m’en félicite.

Revenons au thème du jour. J’avais un temps envisagé d’aborder une question délicate qui est celle du « héros » désabusé et usé par ses convictions et voilà que l’histoire automobile me rattrape avec l’anniversaire de la 2CV ! 60 ans l’ancêtre tout de même ! C’est hallucinant que ce… bon là c’est fou mais j’en vois déjà plein qui ont décroché et qui se disent « il va nous gonfler avec ses vieilles bagnoles… allez on se prend un pot ? », mais sombres personnages que vous êtes, la dite bagnole en question a un historique tout à fait intéressant et qui plus est représente le meilleur de ce que l’homme peut avoir au fond de lui. Vous ne me croyez pas, misérables cloportes satisfaits de ces machines sans relief que sont devenues les automobiles ? Et bien lisez donc ce qui suit.

Tout d’abord il s’agit de savoir pourquoi et comment fut conçue la deux pattes : un engin polyvalent, pas cher et surtout facile à fabriquer. L’étude fut lancée dans les années trente sous le code TPV (très petite voiture) avec pour objectif de motoriser la France des prolétaires (front populaire oblige) et ce rapidement. Tout d’abord minimaliste avec un seul feu, un essuie-glace manuel et pas même un chauffage, l’engin dût se cacher pendant l’occupation Allemande. Théoriquement, si les bureaux d’études de Citroën avaient obéis à l’occupant, les prototypes et les plans de la TPV auraient dû rejoindre Berlin et ainsi être mis à contribution dans l’étude de la VolksWagen. Evidemment, franchouillards que nous étions à l’époque, les dits ingénieurs s’échinèrent à traîner les pieds, cacher les maquettes et même envoyer une caisse lestée de pièces usagées pour tout prototype de conception. De là, si ce n’est pas de la résistance passive qu’est ce que c’est ? Ces hommes et ces femmes, déterminés à conserver l’idée et désirant aboutir à quelque chose de concret, la TPV fut donc un secret en interne, une espèce de Graal à produire pour pouvoir relancer la machine au sortir du conflit.

Une fois la grande lessive terminée, l’étude reprit de plus belle pour déboucher sur le modèle d’exposition de 1948 qui fut en soi la première « vraie » 2CV : peu puissante (d’où son nom pour sa puissance fiscale), la voiture n’en était pas moins une voiture d’ingénieur. D’ailleurs, petit aparté : les voitures Citroën, du moins jusqu’au rachat par Peugeot furent souvent nommées voitures d’ingénieur de part des conceptions innovantes, mais aussi la nécessité d’être ingénieur pour en comprendre les subtilités. C’est ainsi que la 2CV fut équipée de suspensions à pots inédites, de dispositifs à clips pour la carrosserie, ainsi que d’un moteur bicylindre à plat à refroidissement à air. D’abord boudée pour son style bizarre, elle fut rapidement le symbole du retour à la prospérité. Voiture de monsieur tout le monde, depuis le paysan jusqu’au docteur, engin de madame comme second véhicule, le concept n’évolua pas des masses jusqu’à la fin de sa production en 1990. Et oui, 42 ans de productions messieurs dames, un record du genre, ainsi que plus de 5 millions de voitures vendues (toute finition et dérivés confondus, dont environ 1,2 millions de version utilitaire).

Ce qui est important dans la 2CV ce n’est pas tant sa conception particulière et minimaliste (voir l’intérieur d’une 2CV c’est voir des fauteuils de camping fixés sur un plateau de tôle nue), c’est aussi le symbole même du côté récréatif de la voiture : facile à vivre et à entretenir, pour ainsi dire indestructible, dure au mal au point d’avoir été maltraitées de partout, elle a fait preuve de sa bravoure sur tous les continents. Aujourd’hui encore c’est un emblème de la France au point que le cinéma étranger n’hésite pas à en placer une comme cliché des rues parisiennes, malgré sa disparition progressive de nos routes.

La 2CV, inadaptée aujourd’hui ? Pourquoi donc ? Polluante ? Plus suffisamment sûre ? Techniquement il y a probablement du potentiel pour nous pondre la 2CV du futur, j’entends par là une voiture avec une vraie bouille, pas un œuf sur quatre roues, et de plus aussi peu chère avec l’essentiel : quatre places, quatre portes, un moteur et un volant. Le reste pouvant être relégué au rang d’options, je suis convaincu qu’on pourrait avoir une forte demande d’étudiants, de salariés peu fortunés et de personnes cherchant une voiture de ville pour pas cher, tous fédérés derrière l’idée que l’automobile ça peut être pas cher et un plaisir à la fois. Si les constructeurs me lisent, qu’ils songent au succès de la 2CV, de la Fiat 500, de la Coccinelle ou de la Mini… urbaines, mignonnes, décalées ensuite et rustiques. Des bagnoles quoi.

11 février 2008

Méchanceté gratuite

Qu’on me permette de procéder à une mise au point ce soir. Oui, il m’arrive en effet d’écorcher les visages les plus affichés de France et parfois même du monde, et parfois même de tenter par ce procédé de me faire la réputation d’un chroniqueur compétent et acéré. Pourtant, je me sens obligé de préciser qu’il ne s’agit absolument pas d’une tentative désespérée de faire réagir la masse alanguie devant son téléviseur ni de la faire tressaillir d’inquiétude face aux soubresauts politiques ayant des relents de fascisme, non c’est juste que, en fait…je suis méchant par nature. Et oui, tout comme l’homme est un loup pour l’homme (c’est pas moi qui l’ait dit le premier !) je suis un râleur obnubilé par ma propre cruauté gratuite envers les grands de ce monde que je jalouse. C’est honteux, petit et bas, mais que voulez-vous, j’adore avoir l’air important en ouvrant plus facilement ma gueule qu’une bigote ouvre sa bourse le dimanche matin pendant la première messe.

Quand je dis qu’un président n’a pas à vendre ses miches pour avoir l’air utile à la nation, c’est juste que je suis dépité de ne pas me voir étalé en pleine page sur les couvertures imbéciles des magazines sans contenu. C’est déprimant, l’anonymat. J’ai un mal de chien à me résoudre qu’au lieu d’avoir une audience de quelques millions d’abrutis sans opinion je n’ai guère qu’une cinquantaine d’illuminés amusés et peut-être courroucés par ma prose surfaite. En tout état de cause, je suis donc foncièrement jaloux de cette réussite qui offre à des génies comme BHL, Poivre d’Arvor ou Arthur des tribunes toutes acquises à leurs envies les plus facétieuses. C’est séduisant, le pouvoir des mots ! C’est si vrai que j’en viendrais presque à supplier séance tenante le plus petit des rédacteurs de TF1 de m’offrir un poste de gratte papier au fin fond d’une rédaction poussiéreuse et glauque.

Méchant ! C’est si simple de l’être après tout ! Le moindre relief de personnalité qui s’offre à ma verve cruelle suffit amplement à broder une diatribe qui me tient lieu d’opinion. Quand j’ai eu envie de saluer avec chaleur les compétences des dictatures européennes, ce n’est certes pas par antisémitisme ou par acquisition à des opinions qu’on pourrait un peu hâtivement taxer de nazisme, non c’est juste qu’il est de bon ton quand on a une grande gueule méchante de faire partie des minorités aux idées déviantes de manière à s’assurer l’opprobre du plus grand nombre et ainsi jouer les intellectuels incompris. N’allez pas penser qu’il y a une difficulté à tenir des propos intenables, à défendre des thèses aussi sordides soient-elles… Au contraire, il suffit justement de dire une saloperie pour devenir une véritable vedette ! Prenons Le Pen (avec des pincettes) : c’est l’exemple même du type qui est méchant parce que ça rapporte. Grâce à ses enseignements je suis aujourd’hui capable de m’attirer en trois lignes la haine éternelle de tous les organes de presse et de défense « de la veuve et de l’orphelin ».

Oh il est vrai qu’il existe des zones et des thèmes où la méchanceté est accueillie avec une certaine froideur. C’est en effet avec circonspection qu’on écoute celui qui, au détour d’un propos et d’une analyse amusée trouve le moyen d’ironiser sur le sort de certains enfants. Ca, les gosses, il ne faut pas toucher sous peine d’être immédiatement étiqueté pourriture. Quoique, ce classement vaut bien quelques sacrifices car dans la méchanceté celle gratuite est probablement la plus payante. Quand j’affirme qu’un chien a plus d’espérance de vie en Europe qu’un nourrisson en Afrique, suis-je loin de la réalité, ou est-ce le contrepoint entre un corniaud et un marmot qui dérange ? Je veux bien reconnaître une certaine cruauté mais les chiffres sont éloquents à ce propos. Enfin bon, cela a le mérite de faire remuer les lèvres des plus muets et de pousser à revendiquer un humanisme de défroqué aux autres.

J’enjoins rarement les gens à prendre fait et cause pour moi car cela serait alors pris pour une revendication et pour du militantisme. Grossière erreur ! J’estime au contraire être parmi les moins engagés qui soit. Ce qui se passe ailleurs ? Je m’en cogne totalement tant il est vrai qu’une bombe à Jérusalem ne bousillera pas mes fenêtres et qu’une mine posée dans le jardin d’un Irakien ne me causera pas la moindre blessure. Touriste politique, je vadrouille alors entre les opinions comme un parasite d’un clebs à un autre (tiens encore des chiens…)

Maintenant petit jeu : relisez le texte en inversant le sens de toutes les phrases me concernant.

08 février 2008

Y en a qui sont pas doués

C’est un euphémisme pour parler du pied qui se prend dans le tapis, ou le contraire puisque somme toute le dit tapis peut se révéler être un piège mortel. En effet, il arrive plus d’une fois que l’on provoque l’hilarité à nos dépends ou qu’une situation devienne incongrue par l’ajout d’imprévus cocasses et parfois même ridicules. Se regarder avec moins de sérieux est une véritable thérapie tant rire de nous-même s’avère être capable de donner le sourire et le moral.

Qui n’a jamais ri suite à une chute ? Qui n’a pas trouvé comique le petit dernier se barbouillant le visage suite à un échec du passage de la nourriture depuis la cuillère à la bouche ? Les choses simples nous font sourire, les évènements du quotidien parviennent à nous faire rire. A ce titre certains amateurs sont devenus des inconditionnels d’émissions se revendiquant pour attraction première la diffusion de gags enchaînés et agrémentés de musiques ou de commentaires à vocation rigolotes. Bon, sur ce point je suis plus que dubitatif tant les moments dits drôles me semblent plus tenir de l’accident stupide que de la véritable rigolade bon enfant, et ce n’est pas un rire en boîte qui saurait me convaincre du contraire.

Pour revenir au sujet les gens sont souvent pas très doués il faut malheureusement le reconnaître. Pour ma part, j’ai orienté mon rire sur des terrains plus subtils que le con tombant de son escabeau ou sur la ménagère se mixant le chignon avec son nouveau robot à tout faire. J’aime à plaisanter de tout et surtout de n’importe qui, le tapis (encore lui) glissant, mal placé ou plissé juste comme il ne faut pas est à lui seul le monument… et là je prends la chose comme une métaphore. Je m’explique : nul besoin de se prendre une porte en pleine poire pour être drôle, autant dire une connerie en public et surtout faire croire avec aplomb qu’on en est convaincu. Ce journaliste qui divise ou multiplie par dix, cent ou mille le cumul des morts dans une guerre et ce sans percuter qu’un million de morts dans un pays n’en comptant pas la moitié me fait franchement sourire, et cet écrivain convaincu jusqu’au dernier instant qu’il était l’incarnation du génie littéraire, n’est-il pas hilarant ? Je sais, on va me dire que je suis un aigri vu que le personnage est resté dans l’histoire, mais à tout choisir je préfère l’anonymat où je suis debout que la célébrité de m’être vautré en pleine remise d’un prix quelconque. D’ailleurs, je ne suis pas un de ces jambons Herta emmailloté dans une robe et harnaché d’un ruban arborant le nom de ma région. Bref, celui qui s’expose finit toujours par être drôle… quoique, Pinochet n’a jamais rien eu de comique. Enfin passons…

Revenons au quotidien, à la morne déclinaison des accidents domestiques plus stupides les uns que les autres, listons donc ces phénomènes de foire qui, au détour d’un balcon trempé, d’une sortie de douche trop humide ou d’une voiture au frein à main oublié finissent dans les nécrologies de quartier ou bien, suprême honneur, au Soir 3 régional. « Un homme est tombé de son toit en le déneigeant », « un enfant passe par la fenêtre du troisième en jouant à saute matelas », « Un conducteur prend l’autoroute à contresens ». Si ces exemples ne sont pas des odes à l’humanité sans cervelle je ne sais pas ce que c’est ! Evidemment là s’offusqueront les gens de ma cruauté envers les enfants, et c’est moi qui m’offusquerai en retour. Tas d’ignares gavés de bons sentiments et morveux concernant votre propre laxisme, si le dit gosse a fait le saut de l’ange (pas forcément fatal en plus) c’est que quelqu’un a oublié de lui mentionner qu’un lit n’est pas un trampoline. Pour les autres étrangement vous riez plus facilement, comme si l’adulte méritait moins de considérations et plus de sarcasmes.

J’eusse pu prétendre à décerner des palmes des abrutis, et envisager alors un couronnement du « Con de l’année 2008 dans la catégorie automobile : l’homme qui a décidé de conduire les yeux bandés ». On pourrait alors penser à diffuser le tout, tels les oscars avec des classements permettant de renouveler le genre. Tenez, par exemple : « Meilleure cascade non voulue », « Plus belle chute par une fenêtre », « plus belle électrocution »… et j’en passe. Ca serait cruel mais si drôle à la fois ! Nous, les Hommes, pouvons donc nous faire rire et notre répertoire comique est donc illimité !

Enfin, pour revenir à mes favoris, ce sont ceux qui font encore et toujours ces lapsus souvent révélateurs, ces coquilles d’impression plus ou moins voulues, et puis ces menteurs qui vous font tout un discours en pensant le contraire. « Nous sommes actuellement dans une phase de progrès »… je me marre ! « L’avenir nous parait radieux » plutôt irradié que radieux, non ? et le splendide mais toujours d’actualité « La France se doit de respecter ses institutions et les devises qui font d’elle un beau pays ». Voilà un conseil que le personnage serait bien avisé d’appliquer en premier.

C'est bizarre mais là je semble être le seul à rigoler. Les gars, hé ho revenez, y en a encore plein en stock des conneries comme celles-là!

07 février 2008

Esthétique

Parmi ceux qui ont le loisir de me suivre depuis mes débuts, certains auront remarqués que j’ai enrichi peu à peu le contenu des annexes comme les livres à lire et aujourd’hui les liens vers d’autres sites que j’apprécie. Bien évidemment, ceci a un coût en terme de temps et de réflexion ce qui parfois pour conséquence ma relative indisposition à rédiger un article. Tenez, là par exemple, après avoir bataillé avec un logiciel de dessin pour que les boutons soient jolis, bien à la bonne taille, puis avec le code pour que tout fonctionne selon les ... de navigateurs qui bien entendu ne respectent aucun standard, et bien j’ai le trou, la plume sans encre et l’esprit un rien mollasson.

On pourrait me dire que j’ai un sujet tout trouvé puisque je me suis engagé à effectuer une chronique sur le roi du caleçon... mais non, après mûre réflexion (et une conversation avec une violette, et pour vous répondre NON je ne me drogue pas !) je vais m’en abstenir. Pourquoi ? Parce que d’une part ça serait marcher sur les pas d’un autre ayant déjà mis en accusation le triste sire, et parce que finalement l’homme en question m’est trop sympathique malgré la froideur avec laquelle j’accueille son talent de musicien. De toute façon repiquer les bonnes idées pour se les approprier ensuite et aller jusqu’à prétendre en être l’instigateur, c’est petit mais alors petit !

Restons alors sur le terrain de l’ingrate perte d’ambition expiatoire, pleurons sur le manque d’inspiration qui me frappe, là, le nez sur un écran dont la blancheur disputerait presque la palme mortuaire à la pâleur de nos sénateurs. C’est navrant mais je n’ai rien à dire là, rien qui soit autre que « hooo ils sont jolis mignons mes boutons ! Whaaa ils défilent et s’arrêtent quand on passe la souris dessus ! », et de sentir le regard amusé des blasés technologiques dont les habitudes de nouveauté sont autrement plus ambitieuses qu’un simple défilement d’images. Oui je sais, il existe d’autres façons de faire, des méthodes élégantes et qui plus est, modernes, mais foutez moi donc la paix je fais avec les moyens du bord et puis si quelqu’un est volontaire pour me le faire qu’il se montre !

Bon Je respire à défaut d’inspirer quelque chose dans l’encrier de mes idées noires. Je plaisantais concernant le fait de trouver un nègre pour effectuer mes manipulations techniques, je tiens à les faire moi-même, quitte à me ridiculiser face à un pré pubère me lançant à la face « Hé t’es naze, suffit d’faire comme ça pour qu’ça marche ! ». Ta gueule morpion et fais moi plaisir reviens ici quand tu auras appris les bases du français ! Sans déconner, encore un peu et ça vous donnerait des conseils ces mioches gavés de glace et de télévision poubelle ! Ca y est je m’emporte à nouveau et ce n’est pas compatible avec mon état cardiaque. Non, je ne suis pas à l’article de la mort, mais il paraîtrait de source non confirmée que se mettre en rogne c’est perdre quelques heures d’espérance de vie. Bien sûr qu’il faut se ménager mais certains me reprocheraient alors de fermer ma gueule pour éviter de fermer trop tôt mon caveau. Au diable l’avarice, ça me gonfle de n’avoir rien à dire d’autre que « Les liens sur le côté gauche... vous les voyez ? Cliquez dessus ! »

Avec raison et patience j’essaie d’ajouter du contenu à cette chose qui me sert de carnet de route intellectuel, notamment en tentant tant bien que mal d’y mettre un contenu culturel au-delà des clips vomitifs et stroboscopiques qu’on nous jette en pâture un peu partout dans la petite boîte à images. Essayez donc d’aller sur un site quel qu’il soit et de ne pas tomber sur le dernier « Machin hôtel » qu’on rigole ! Bon... certes il y a des refuges, des lieux de contemplation où il reste encore un rien de contenu (non je ne pensais pas à moi, ce serait orgueilleux de ma part... quoique, c’est bon l’orgueil de temps en temps).

Alors finalement, voici quelques mots jetés en cinq minutes, histoire de boucher les trous comme l’aurait fait le chauffeur de salle en attendant la vedette qui est en retard, mais hélas pour vous ici à part moi il n’y a manifestement personne d’autre... Et si je mets un nez rouge ça vous plait ? Non ? Et des godasses pointure 92 ? Non plus ?

Pas facile le métier de saltimbanque...

06 février 2008

Si le tribunal revenait à ses fondamentaux…

Je songe par cette suggestion non à la restauration de la guillotine ou de la corde (honnie dans les théâtres) mais plus à la remise en route d’une grande émission radiophonique où toute vedette du moment pouvait subir les frasques intellectuelles et verbales d’un procureur déjanté en la personne de feu Pierre Desproges. Je sais, c’est une fois de plus la référence que je mets en avant pour trouver à bon compte une inspiration teintée de cynisme et colorée d’un lyrisme parfois superfétatoire, mais dans l’absolu, qui a remplacé le tribunal des flagrants délires ? Personne. Alors, ce soir, je me suis mis en tête de faire venir à la barre notre président à tous, M. Nicolas Sarkozy.

Je préviens par avance les âmes sensibles, les assis à la droite du diable et ceux qui estiment que cette place proche du borgne enflammé est encore trop molle que mes propos m’appartiennent et que par conséquent si ce texte ne vous convient pas, il existe toute une « littérature » plus proche de ce qui vous tient lieu d’opinion sur Internet. A bon entendeur…

Monsieur Nicolas, si vous êtes dans le box des accusés c’est pour avoir exercé votre pouvoir de président depuis les dernières élections présidentielles, et qu’il m’est apparu comme nécessaire d’en sanctionner les égarements et autres incommodités m’offrant tout le matériel nécessaire à un réquisitoire. En qualité de président vous êtes bien entendu hors d’atteinte de la justice des hommes, alors permettez-moi de vous mettre à portée de la justice de mon ironie.

L’homme que vous avez devant vous, mesdames et messieurs les jurés a toujours été un ambitieux. En effet, depuis la communale jusqu’au fauteuil de ministre de la STASI, pardon de la GESTA… et merde de l’intérieur, ce personnage a su s’élever au-delà de la concurrence et ce sans l’aide de talonnettes qui, il faut bien l’admettre, auraient pu au moins lui sauver la dégaine. Regardez donc cet œil animal, animé par le désir assoiffé de détenir tous les pouvoirs, sentez la pesanteur du poids de son jugement… C’est non pas un simple requin édenté que nous jugeons aujourd’hui mais carrément l’exemple même de la personnalité retorse qu’il nous faut placer sous votre regard inquisiteur. Parvenu au faite du gouvernement, M. Sarkozy a démontré toute l’ampleur de son savoir faire concernant son déterminisme allant jusqu’au-delà de toute proportion.

N’allez pas croire qu’il s’agisse là d’une galanterie ou d’une flatterie car non mesdames messieurs je ne flatte pas l’ego de ce tortionnaire médiatique. Il détient la télévision, il s’est approprié les unes des journaux et ceci non dans le but de nous abreuver de fausses bonnes nouvelles comme aux temps glorieux de la propagande pétainiste, mais simplement pour nous montrer qu’il peut, lui aussi, profiter du climat agréable d’une balade sur un yacht au prix indécent. Certains pourraient déceler là une jalousie de fonctionnaire sous payé soucieux des dépenses de l’état et je vous répondrais alors que non, il s’agit simplement d’une morale bien française qui dit qu’il ne faut pas vexer le petit peuple en lui montrant sa différence avec ostentation. Monsieur le président des français, vous êtes accusé de représenter le pire de ce que la médiatisation à outrance peut nous offrir. Encore que je sois déçu par votre manque de sens commercial : qu’attendez-vous pour porter des maillots bariolés de sponsors ? Certains sportifs prêtent leur image à la publicité, passez le pas en vantant les mérites de … je ne sais pas… la classe affaire de Air France par exemple ! Là on serait dans le vif du sujet !

C’est fou comme le désir d’être fort peut être intense chez les « petits » par la taille. Doit-on pour autant trouver en cela une circonstance atténuante ? Votre envie de déclencher des conflits pour ensuite vous targuer d’avoir réussi à éteindre les brasiers tient plus du plaisir pyromane que de l’acte politique raisonné. Vous, jury, retenez bien la leçon qui dit que le lanceur de cocktail Molotov social doit également savoir servir les chips de l’apaisement pour les buveurs de bière que sont les téléspectateurs. Rien qu’en songeant au prix de ces vociférations gaspillant notre temps et sans que ce soit accessoire nos deniers, l’accusé a outrageusement revendiqué la fermeté pour l’assouplir loin des caméras.

De ces deux accusations de monopolisation des médias et d’agissements inconscients avec l’opinion publique, je voudrais, mesdames et messieurs, ajouter l’incroyable front dont le triste sire que voici fait preuve quand il s’adresse au peuple. On ne prend pas les vessies pour des lanternes ici ! On ne dit pas que tout va bien et que l’argent ne manquera pas ! On ne crée pas des mesures bâties sur des sables mouvants, surtout dans le but de les voir démontées une fois la mandature passée. On mit au pilori vos prédécesseurs, on cloua aux portes de Matignon des poulets égorgés pour marque le désaccord de l’opinion avec bien des réformes mal conçues et pire encore totalement impossibles à mettre en œuvre et bizarrement l’accusé lui, garde encore une part d’opinions favorables. A croire que les gens soient des agneaux attendant l’exécution capitale en bêlant aussi bêtement qu’ils broutent à la gamelle minimaliste d’une compréhension réduite de ce qu’est réellement un état.

Votre avocat a déclaré auparavant que l’exercice du pouvoir nécessite de communiquer et d’apparaître proche des administrés. Certes, mais à ce compte il pourrait alors imposer son portrait dans les maisons, ce qui n’est pas si loin d’être le cas vu son omniprésence. Allumez la télévision et essayez donc de l’éviter ce parasite des ondes ! Et là, votre épouse, l’ex mannequin, l’ex chanteuse sans voix, qu’est ce que cela peut nous faire qu’elle ait réussi à vous mettre le grappin dessus… ou réciproquement ? Mais on s’en fout, en tout cas moi je m’en fous !

Mesdames et messieurs les jurés, je vous laisse donc seuls juges pour estimer de la sanction applicable à un président de la république en exercice. Pour ma part je propose le fouet en place publique avec supplice diffusé sur toutes les chaînes publiques : quitte à payer la redevance au prix fort, autant que le spectacle en vaille la peine. De plus, en envisageant le DVD avec les scènes coupées telles que la montée des marches, les soins après flagellation, on pourrait renflouer un peu les caisses de l’état à bon compte. Pour ma part je m’en vais requérir dans un autre jugement, celui d’un ancien joueur de tennis reconverti dans l’humanitaire et la soupe musicale. Rien que le fait de l’avoir vu s’étaler dans Paris en caleçon mérite le peloton !