31 août 2009

Vous maudissez votre entourage? Moi aussi!

Et voilà... me revoilà, de mauvaise humeur, râleur en diable, et, malgré tout, content de vous taper sur les nerfs! Je vous l'avais promis, je ne change pas et ma plume reste acide. En conséquence: bonjour à mes lecteurs, merde à ceux qui me haïssent, et puis... bon vent aux autres!

Bonne lecture!

L’entourage est la chose la plus pernicieuse qui soit. Toujours prête à faire preuve d’une pesante sollicitude, jamais à court d’idées saugrenues pour se soucier de votre bien-être, les « amis » et la « famille » ont ce don naturel pour vous emmerder profondément. Hé oui ! Bien que l’on ait toujours clamé notre amour pour la promiscuité avec notre entourage, il n’est rien de pire que celui-ci ! Le misanthrope que je suis ne peut donc que contester la triviale utilité des proches, d’autant plus quand ceux-ci se mettent en tête de vous caser.

Ah, le râle du célibataire qui ne supporte pas les entremetteurs temporaires ! digne d’un lion furieux, ce cri est superbe de dignité, splendide de passion, et caractéristique de son état d’esprit. « Mais vous allez me foutre la paix, oui !? Je me marierai le jour où ça me prendra ! ». Le fauve célibataire est ronchon, mal luné, d’une égale et inexpugnable résistance à la rencontre « arrangée », et pardessus le marché systématiquement réticent aux rendez-vous tout sauf fortuits. Allez savoir pourquoi, mais la jolie demoiselle toujours célibataire à la trentaine sonnante sent généralement TRES mauvais. Hystérique ? Fraîchement séparée d’un emmerdeur ? Déçue de l’amour donc forcément irascible et inaccessible ? Allons droit au but : aussi jolie soit la demoiselle, aussi risquée est donc son approche. Et puis « bonne à marier », ça veut dire quoi ? Qu’elle a du talent derrière les fourneaux mais rien entre les oreilles ? A écouter vos si empressés conseillers matrimoniaux, la personne du sexe féminin, assise à une encablure physique, et à 3000 miles nautiques moraux de vous sera idéale ! Leurs descriptions sont alors amphigouriques, pétries de bons sentiments et de détails adorables… dignes de la vente en gros des charcuteries proches du périmé un samedi avant la fermeture de l’hyper du coin ! Bordel, c’est un être humain, pas du fromage de tête !

Bon gré, mal gré, on accepte alors avec un humanisme de circonstance, de daigner prêter une oreille distante mais crédible aux palabres de la tablée. Et que les verres s’emplissent et se vident, et que l’inconnue rougit à la moindre remarque sympathique ou un rien coquine ! Bordel, elle a des idées ? Elle répond ou quoi !? Silencieuse, gênée, la voilà plantée dans une potée Vilmorin, dressée comme un I, la poitrine arrogante par opposition avec son effacement total. Merde, une belle plante silencieuse, tout sauf ce que le célibataire adore… Encore une qui répond, quand on lui demande son opinion « Mon mari pense que… ». Fais chier. Je dois être maudit par les anges des sentiments, ou pire encore, Cupidon a joué au con avec ma fiche signalétique, et l’a confondue avec un de ces maudits de la mythologie gréco-romano-Dieu sait quoi. Bon. Puisque je suis là, puisque la tablée observe mes réactions, laissons les croire que le décorum est à la hauteur, et que je me suis laissé entraîner dans ce bourbier avec bonne volonté.

Engagement de la conversation… Rien, le néant, un horizon aussi vide que peut l’être une page du Parisien. Les banalités fusent, immuables dans le rituel des discussions organisées par avance. De la crise au G20, de la couleur des fleurs aux parfums de l’usine de retraitement des eaux usées, tout et rien se mêlent dans un capharnaüm n’ayant qu’un seul but avoué : faire passer le temps. Ses réponses sont intelligentes, du moins suffisamment pour me rassurer sur le fait que son QI excède les quatre dizaines. Bon, évidemment, c’est entendu, c’est « bateau », mais quitte à embarquer à bord d’un navire quelconque, autant éviter le cargo grec et le radeau de la méduse. Ceci étant, ces idiots, qui vous reluquent de leurs mirettes inquiètes, supposent à tort que vous avez déjà embarqués, elle et vous, sur un paquebot de croisière grand luxe genre « La croisière s’amuse ». Mouais, plutôt Titanic tout ce cirque, non ?

Et puis la fin de soirée se pointe, enfin, délicate car la question se pose toujours, malsaine et pénible. Qui que c’est qui va se dévouer pour ramener la minette dans ses pénates ? Et on vous observe, vous scrute, attendant que vous soyez le chevalier servant (surtout servile pour le coup), galanterie obligatoire… Fais chier, c’est qu’elle crèche à cinquante bornes la gourdasse ! Bon allez, j’ai que ça à faire, et puis, au retour, un peu de musique relaxante pour se vider le citron des lieux communs de la soirée ! L’air ravis, ils vous auscultent et sourient niaisement à l’idée que vous et votre « dulcinée » puissiez faire quelques galipettes dans la bagnole, ou, mieux encore, chez elle. Portières fermées, voiture lancée, et là, grosse rigolade. La demoiselle se détend et lance, l’air amusé « Toi aussi, ils t’ont fait suer pour venir, hein ? ». Bien sûr ma grande, je ne suis pas venu à l’abattoir et à l’exposition bovine pour les beaux yeux d’une inconnue sans répartie ! Et de l’écouter, hilare, vous dire au surplus « Mais putain, ils me feront chier encore combien de temps avec leurs fantasmes de mariage ? ». Oh, tiens, c’est qu’elle a du caractère la mignonne… Et puis pas si mal gaulée que ça dites donc ! Et l’écouter conclure sur un « C’est con, on n’a pas vraiment fait connaissance… Admets tout de même que tu as fait comme moi, juste le sourire qui leur a fait plaisir ! ».

C’est quoi ton numéro ma jolie ? Parce que là, tu commences vraiment à me séduire…