31 mai 2011

Un drapeau qui flotte

C’est en observant par l’une des fenêtres de mon bureau que je peux, au quotidien, observer un drapeau tricolore qui bat au vent. Engoncé entre des bâtiments ternes, il semble pourtant flotter dignement, insouciant de l’expansion de la ville qui le cerne sans vergogne. Pourquoi est-il là ? Est-ce une école, une caserne quelconque, une administration ? Ce n’est pas là le plus important, ce qui compte, à mon sens, c’est le rôle qu’il est supposer jouer dans ce paysage urbain morne et sans véritable autre relief que la rectitude crasse des immeubles anonymes. Pourtant, ces dernières années furent le théâtre d’une forme de réaction, à savoir que brandir cette bannière est dorénavant non pas un acte patriote, mais perçu comme un acte nationaliste. Alors, en le voyant claquer, onduler, je me demande ce qu’il représente encore en France…

Et c’est là une question on ne peut plus fondamentale ! La foule n’a eu de cesse d’exacerber le débat de « l’identité nationale », comme s’il s’agissait là d’un dialogue nauséabond. On a eu le droit à tout : à des analogies avec le régime de Vichy, à des sous-entendus parlant à mots à peine couverts de nazisme et j’en passe. De là, je me suis interrogé avec perplexité sur le sens même de ces attaques : était-ce tourné contre le débat lui-même, ou contre le gouvernement en place ? Dans un cas comme dans l’autre, j’ai eu l’impression que le racisme ne se trouvait finalement pas là où on le prétendait. Pourquoi refuser de dialoguer sur cette question fondamentale qu’est de savoir ce qu’est un Français aujourd’hui ? Est-ce si dérangeant de se demander à quoi ressemble le citoyen moyen, l’homme de la rue, vous, moi, les autres qu’on croise à longueur de journée ? A ma connaissance, la seule chose qui soit véritablement dangereuse, c’est d’associer, justement, la dialectique fasciste au débat, au lieu de se concentrer sur le fond. Alors, dans ces conditions, la question ne fut, d’une part, pas résolue, et d’autre part, s’est révélée une bonne manière de cristalliser les opinions négatives envers le président en poste. Joli détournement médiatique, non ?

Celui qui use et abuse du terme « fascisme » est celui qui le pratique avec le plus d’aisance. C’est un constat fondamental, parce qu’il faut bien se dire que se voir étiqueté « fasciste », c’est un raccourci confortable pour faire de vous un monstre, une sorte d’horreur inhumaine qui n’a pas le droit à la parole, ni à celui, élémentaire, d’avoir des opinions. Mais celui qui vous estampille de la sorte, n’est-il pas lui-même le fasciste qu’il redoute justement ? Pourquoi aimer sa patrie est alors considéré comme un acte fascisant ? Probablement parce qu’il faut bien ménager tout le monde, les déçus de la république, les mal aimés, ceux qu’on laisse sur le bas côté sous prétexte qu’ils sont différents… Mais cela ne fait pas pour autant de vous un fasciste, un assassin, un bourreau en puissance ! Le patriotisme est aujourd’hui quelque chose d’apparemment malsain, à tel point que se dire amoureux de sa nation passe pour un propos hors sujet. Je conteste : le patriote aime sa patrie, ses compatriotes, sans distinction de race, de religion, ou de quoi que ce soit d’ailleurs. Je suis donc particulièrement en colère quand on me dit que le débat sur l’identité nationale n’aurait jamais dû avoir lieu ! Si l’on n’en parle pas, comment trouver une place décente à ces générations d’immigrés qui, parce qu’ils n’ont pas le teint de peau qui convient, ne sont pas traités dignement ? Comment ne pas les plaindre, parce qu’ils ne sont pas Français (vu qu’une part de la population les vois juste comme des « étrangers »), pas plus qu’ils sont encore de leur nationalité initiale (puisque né en France, donc, paradoxalement… à l’étranger). Et parler de ça, s’interroger sur les choses à améliorer, c’est malsain ? Je peux alors comprendre, mais pas accepter pour autant, que certains aient une forme de haine contre le drapeau tricolore.

Avoir sa place dans notre société, c’est savoir se trouver une position où tout ce qui nous constitue, à savoir l’identité morale, sociale, et même religieuse, ne pose pas de problème pour autrui. La tolérance, cela passe par le dialogue, et le refuser, c’est le meilleur moyen d’exacerber les frustrations. Je suis profondément malheureux pour celles et ceux qui ne savent plus qui ils sont, parce que nous avons tous une part de responsabilité dans le cercle de l’intolérance. Depuis les propos racistes, en passant par des clichés xénophobes, jusqu’à la mise au ban des gens pour des questions ethniques, nous ne sommes pas des exemples à suivre, loin s’en faut. Et pourtant, on ne veut surtout pas aborder le sujet de manière ouverte, afin de pousser sous les tapis de la république la crasse de notre incurie morale. Il est donc alors évident que le patriote sera un nationaliste.

Et le drapeau, là, que je vois en ce moment même, se fout de ces considérations. Il flotte, il nous représente, que cela nous plaise ou non. Il a été l’étendard des courageux comme celui des pleutres et des vrais fascistes. Il a été le symbole du sang versé pour la patrie et, en droite ligne, pour le peuple de France. Cessons un peu de se mentir, agissons comme ce drapeau : battons fièrement au vent, malgré les tempêtes, malgré les désillusions. La France a besoin de chacun de nous, de nationalité Française ou non. Elle a besoin que nous sachions travailler de concert pour que notre avenir, sous les trois couleurs, soit celui de l’unité, et non de la déliquescence de la culture et de l’histoire d’un grand pays. Nous ne devons surtout pas accepter n’importe quoi, d’autant plus quand il s’agit du respect de soi. Aimer la France, cela va au-delà des clichés, des idées reçues. Aimer la France, c’est nous aimer nous-même… Enfin, c’est ainsi que je le perçois.

Je précise, à celles et ceux qui seraient tentés de me dire fasciste ou xénophobe, que je moi-même fils d’immigrés. De fait, je crois fermement que l’immigré n’est pas l’ennemi à abattre, ce n’est que notre peur de l’autre qui l’est.

30 mai 2011

Dignité

Il est plutôt rare que je rende hommage à qui que ce soit. Je n’aime pas le principe de l’idolâtrie, surtout quand il s’agit de personnes humaines. A mon sens, l’homme est tellement faible et faillible qu’il se ne révèle hélas que rarement capable de passer outre les épreuves. Toutefois, il existe, enfin je l’espère, quelques personnes exceptionnelles, des symboles vivants du courage et de l’abnégation, des gens capables de se sacrifier pour une cause, qu’elle soit juste ou non. Bien entendu, nous n’avons pas forcément envie de considérer l’attitude de certains comme étant courageuse, parce qu’elles s’appuient sur des convictions nauséabondes. De là, le champ des courageux et des « justes » se réduit encore un peu plus.

Ce qui m’amène à réfléchir à cette question, c’est la suggestion d’une personne très proche de moi qui m’a dit « Connais-tu cette femme ? » en parlant d’Irena Sendler
(cliquez sur le nom pour avoir des informations via Wikipedia). Moi, n’ayant pas l’omniscience parmi mes compétences, je me suis donc penché sur sa personne, afin de pouvoir répondre honnêtement sur les informations que j’ai pu trouver la concernant. Ce fut non seulement la surprise, mais également le choc : comment ne pas être sidéré par un tel courage, une telle détermination ? On ne parle pas de la prétention d’être héroïque, mais d’une volonté inébranlable de sauver des vies, au prix même de la sienne. Torturée, mutilée, elle n’a pas cédé face à la pression de ses interrogateurs, et n’a donc pas donnée à ses bourreaux le moindre nom.

Et c’est là qu’intervient, pour moi, la question fondamentale du début : qu’est-ce que la dignité ? C’est cette volonté d’être humaine, de sauver autrui d’un sort atroce qui l’a poussée à être plus qu’une humaine ordinaire. Bien souvent, nous fermons les yeux sur la misère, la famine, la mort, parce que nous avons peur de l’engagement et des responsabilités. Les conséquences de nos actes imposent à beaucoup de rester dans l’attentisme, afin de ne rien risquer. Là, la dignité d’une Humaine, d’une Femme s’est révélée à travers ses actes de résistances. Des milliers d’enfants sauvés, avec le péril permanent lié aux nazis. Ca, c’est le vrai courage, ça, c’est le sens profond de la dignité humaine, à savoir rester humble, droit, franc, fier, et agir pour le bien du plus grand nombre. Nous oublions que trop facilement ce genre de principes au profit de nos intérêts égoïstes. Chapeau madame.

Au quotidien, nous savourons un confort plus qu’excellent, à tel point que nous en oublions à quel point nous sommes tributaires de nos objets. Face à la difficulté de survivre, simplement rester en vie jusqu’au lendemain, nous sommes, pour la plupart, totalement démunis. En cédant à la facilité, à la peur, à la lâcheté, nous perdons cette dignité qui est pourtant la chose la plus importante qui soit. Irena Sendler est restée digne, fière face à ses bourreaux. Elle a subi le pire pour offrir le meilleur aux autres. Ici bas, des gens poussés dans la rue restent, eux aussi, aussi dignes et authentiquement fiers de leur humanité. Nous ne devons jamais perdre cette force de vue, car c’est la seule à laquelle nous pouvons nous raccrocher une fois que nous vivons le pire. Tout est alors question de courage et de détermination à vivre, vaille que vaille.

La facilité, c’est de se dire que tout va bien, que les autres n’ont qu’à se dépêtrer. C’est une absurdité ! Nous sommes faits pour vivre en communauté, et c’est à la communauté d’offrir une seconde chance à celles et ceux qui dérivent. Tout comme Irena a offert un espoir de vie à ces gosses, nous devons offrir un espoir de meilleur lendemain à celles et ceux qui souffrent. Nous sommes gras, fiers de cette boursouflure, parce que nous parlons de réussite économique et sociale, sans nous préoccuper à quel prix. J’estime que c’est à chacun d’être, à son niveau, un disciple d’Irena Sendler. Soyons tous des « justes », en préservant au mieux la vie d’autrui, en lui offrant une possibilité de ne pas mourir indignement, de lui rendre la dignité humaine, parce que la dignité vit aussi à travers le respect que l’on reçoit des autres.

Il ne s’agit pas là d’un vœu de hippie rêvant d’un monde meilleur. Il s’agit là de l’espoir d’un être humain qui croit que nous devons absolument trouver un moyen de vivre en communauté, parce que c’est la seule et unique manière de nous sortir de la spirale de la haine, de la violence permanente, de la xénophobie. Loin de toute idée religieuse, c’est à l’Homme, esprit pensant, de comprendre qu’il se doit de mettre tous ses congénères au même niveau que lui. Alors peut-être, oui, peut-être, nous vivrons une ère de véritable progrès.

27 mai 2011

Deux pour le prix d’un

Je ne reviendrai pas sur l’arrestation de Ratko Mladic, pour la simple et bonne (ou mauvaise selon certains) raison que je ne cautionne pas la manière dont se joue la politique en ce moment (cf mon article sur Gotovina dont voici le lien -cliquer ici-). Concrètement, Mladic n’est pas ce qu’on peut appeler un enfant de cœur, mais pour autant je ne tolère pas l’ingérence internationale, et encore moins la lâcheté des gouvernants pour de ridicules question d’argent. Mladic fut un chef de guerre, un chef de milice, ce qui me rend plus prompt à « tolérer » cette arrestation… Mais pas au-delà. Dans ces conditions, passons à autre chose de plus léger.
PS : voici un lien vers la pseudo biographie du personnage, sur Wikipedia -cliquer ici-
PS2 : un article intéressant sur le site du journal l’Express : -cliquer ici-

Plus léger donc…

Comme chaque année, nous avons le droit à une de ces fêtes inventées pour le plus grand plaisir des services du marketing des entreprises mondialisées. Ainsi, la « fête des mères » se met en avant, arborant toute la mielleuse iconographie du « bon fils qui aime sa maman », ceci afin de nous faire offrir à peu près n’importe quoi à nos génitrices : depuis le toaster hideux, en passant par l’objet qu’elle n’utilisera jamais, jusqu’au parfum chargé d’un sous-entendu des plus déplorable (à savoir « Maman, tu sens mauvais ! »), la fête des mères est la foire absolue au bon sentiment obligatoire, à la tendresse de circonstance, au moment d’intimité forcé qu’on n’aimerait jamais avoir à vivre. Aimant profondément ma mère, je n’éprouve pas le moins du monde la nécessité de me plier à une telle règle, à tel point que j’en suis irrité. J’aime ma maman, je tiens à elle bien plus qu’à moi-même, et, dans ces conditions, suis-je tenu de lui marquer mon affection une fois l’an, au lieu de lui dire et lui montrer, et ce aussi souvent que possible ? La fête des mères est une ineptie !

Bien sûr, la date sert souvent de bon prétexte pour que les enfants indignes (et/ou trop éloignés pour exprimer leurs sentiments au quotidien) puissent, au moins une fois, faire amende honorable et se montrer à la hauteur de leur chère et tendre maman. N’est-ce pas là quelque chose de malsain en soi ? Imaginez donc : ce sont les mêmes qui, inlassablement, offriront des saloperies pour cette occasion et qui, une fois l’âge de leur mère aidant, trouveront une bonne excuse pour la coller en maison de retraite, tout en lorgnant sur l’héritage qui se refuse obstinément à eux. Tout est dans le geste ? J’en doute fort, tant il semble être tiré de nulle part, à tel point qu’on en vient vite à se dire que tout le monde joue la comédie, simplement parce qu’il fait bon se sentir « gentil ». Menteurs, escrocs, tout ceci n’est qu’une comédie sans humour, où les gens s’imposent de se souvenir, au lieu de le faire vraiment. En est-on donc réduits à une telle engeance qu’est une célébration consumériste ?

Nous ne pouvons guère généraliser. Certaines mères sont indignes, d’autres sont absentes, tout comme certaines sont exemplaires, aimantes, tendres, et toujours belles dans le regard de leurs enfants. Je ne crois pas qu’un prétexte puisse être nécessaire, car celui qui aime vraiment sa mère se donnera toujours les moyens d’être proche d’elle, même si ce n’est que de temps en temps. Le monde est ainsi fait qu’on s’écarte les uns des autres, mais cela ne nous impose pas d’avoir une fête pour tenir lieu de bonne raison d’être plus proches. Soyons simplement proches parce qu’on s’aime, pas parce que Darty propose un rabais sur une yaourtière dont personne n’a que faire ! Maman, je t’aime fort, et ce n’est pas cette fête qui me fera me rappeler de te le dire aussi souvent que possible !

25 mai 2011

Absurde et politique

De là à affirmer que les deux termes ne sont que de grossiers synonymes, il n’y a qu’un pas tant l’affaire DSK me semble être un remue-méninges juste bon à occuper les scribouillards et les amateurs d’affaires de « jambes en l’air ». En effet, l’ancien patron du FMI se retrouve au milieu d’un bourbier innommable, et qui n’a finalement qu’un seul intérêt, à savoir donner à boire et à manger à toute une presse puante, ainsi que d’occuper les esprits des gens qui auraient probablement mieux à faire. Je suis, en quelque sorte, plus amusé par cette situation pathétique et ridicule, que je ne suis réellement inquiet pour le personnage. De toute façon, innocent ou pas, sa carrière politique (réelle ou attendue par ses sympathisants) est un tas de cendres.

Tout d’abord, je tiens à exprimer une chose essentielle dans ce propos : quand je dis que je trouve la chose ridicule, ce n’est pas au sujet de l’accusation que je trouve scandaleuse et honteuse. S’il est coupable, qu’il soit cloué au pilori et qu’il découvre les joies de la détention. S’il est innocent, qu’on lui fasse des excuses publiques. Je suis furieux contre ces « soutiens » qui ont eu le culot, la bêtise et l’audace de dire qu’il n’y « avait pas mort d’homme » (sic). Non mais, ça ne va pas la tête ou quoi ? On parle ici de viol, pas du vol de bonbons dans une boulangerie ! Dans tous les cas de figure, une telle accusation mérite que la justice s’y intéresse de très près, et qu’elle ne laisse surtout pas passer quoi que ce soit. Les crimes sexuels sont tout aussi graves que les homicides, voire pire encore, puisqu’ils laissent les victimes traumatisées à vie. Ce que je trouve risible en fait, c’est le jeu des médias qui, sous prétexte de prétendre à une information rapide, se font la guerre de « l’exclusivité », de « l’info jamais entendue ailleurs ». Au lieu de laisser la justice faire un travail raisonnable, ces foutus vendeurs de papier s’empressent de saboter les enquêtes à coups d’hypothèses, de pseudo fuites d’informations et j’en passe. Eux aussi mériteraient une bonne petite mise en accusation pour entrave à la justice. Et pardessus le marché, tout individu ordinaire, vous, moi, votre voisin, n’aurait pas eu le droit à la une des journaux dans une occasion similaire. De ce fait, oui DSK doit être jugé avec toute la rigueur et l’exactitude de la loi, mais non, on ne doit pas en faire un cirque médiatique débile.

Le second point intéressant de cette affaire, c’est toute la comédie des acharnés de la théorie du complot. En effet, si l’on regarde le calendrier, DSK est dans une situation intenable : exclu du FMI (donc grillé pour cette institution), il ouvre la voie à une Madame Lagarde en embuscade. D’autre part, non candidat (jusqu’à présent) pour les primaires socialistes, il était très en vue parmi les membres du parti. Là, avec de telles casseroles, l’homme est donc enterré corps et biens tant pour les présidentielles, que pour un poste quelconque. On y verrait la main de l’Elysée que cela ne serait pas si choquant que cela. N’oublions surtout pas que le personnage avait les faveurs de l’électorat de gauche… Cependant, me concernant, je n’ai aucun doute sur la totale innocence de la France à ce sujet. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a aucun intérêt à torpiller quelqu’un qui a réussi à le faire tout seul. Hé oui : à force de tergiverser, DSK avait déjà commencé à agacer ses propres supporters, à tel point que Hollande revenait déjà à la charge dans les sondages. De plus, sans candidature franche, DSK aurait très bien pu dire « finalement non, la présidence, ce sera sans moi ». Dernier point, et non des moindres, si l’on devait voir la main d’un pouvoir supérieur, pourquoi lorgner sur la France ? Le FMI est une « union » entre différents pays puissants, tous capables de monter un plan pourri pour abattre l’homme en question. Que ce soit la Chine, la Russie, ou même les USA, se débarrasser de DSK aurait pu tous les intéresser pour une raison ou pour une autre ! Donc, remballons ces théories aussi fantaisistes qu’inutiles.

Maintenant, une question demeure : est-il coupable ? Apparemment, sa victime se désisterait, certainement suite à une négociation âprement menée entre ses avocats et ceux de DSK… ou plus bêtement parce que c’est une mythomane absolue. Je n’ai pas la visibilité pour affirmer quoi que ce soit. Je n’ai pas la prétention de dire « coupable ! Au pilori ! », pas plus que je n’irai scander « Innocent, qu’on le libère ! ». La seule chose que j’affirme, c’est que sa situation judiciaire a donné énormément de résultats dramatiques. Si l’on compte :
*Un soutien stupide et maladroit de la part d’hommes politiques (J.Lang en tête de liste des imbéciles)
*Un soutien d’un … non je ne peux pas appeler BHL philosophe ! qui a déjà soutenu un autre homme pour une affaire similaire de viol (voir l’affaire Polanski)
*des médias prompts tant à descendre qu’à sauver l’homme,
DSK n’est vraiment pas sorti de l’auberge !

24 mai 2011

Cela doit venir de moi... ou du train

C’est en observant la foule, enfin pour ne pas dire la meute des affolés de la pendule qui se ruent sans relâche dans les trains de banlieue, que j’ai pu émettre quelques hypothèses saugrenues sur le pourquoi des bousculades. En effet, j’ai systématiquement du mal à comprendre que l’on puisse être pressé, pour ne pas dire empressé d’aller au travail, d’autant plus que la notion même d’emploi est quelque chose d’avilissant et d’absolument inintéressant (sur le principe du moins). Alors, pourquoi ces chères fourmis humaines font-elles tout ce remue-ménage, pourquoi les gens jouent-ils des coudes pour s’entasser dans des trains bondés, nauséabonds, avec la « joie » de partager effluves corporelles et microbes divers avec nos congénères ?

Depuis que l’ingénierie a pu démontrer qu’on peut faire circuler une quantité non négligeable de personnes sur une surface très réduite, les transports en commun sont devenu non plus un outil de déplacement, mais carrément un art de vivre. Ah, le bonheur d’être trimballé à peu de frais ! Qu’on se le dise, les transports de ce genre sont abordables, mais c’est au prix de quelques désagréments assez classiques. Nous connaissons tous le phénomène de la rombière qui se parfume à l’excès, et qui vous pollue l’air plus sûrement que n’importe quel volcan nordique au nom imprononçable. Juste à côté, on a l’inusable type dont la douche n’a probablement pas vu la présence d’eau depuis avant l’avènement du nouveau franc. Et puis là, dans le coin, il y a l’enrhumé, l’engastrionné, le malade jusqu’aux oreilles qui partage sa faune microbienne à travers une toux grasse et sonore. Ca y est, vous avez le tableau ? Et vous voulez encore vous y entasser, dans ces trains qui sont le seuil de l’enfer sur terre ?

Pourtant, l’homme s’y attache, à ce train, à ce métropolitain surpeuplé et puant ! Il la veut, sa place dans son wagon. Il le veut son territoire minuscule où il va se tenir là, droit comme la justice, comprimé comme une sardine de chez Saupiquet, admirant la vue du plan de la ligne et du réseau ferré qu’il emprunte inlassablement. Tout ça, il y a bien une raison à ça bon sang ! On dit souvent que travailler est une obligation, et qu’y couper fait de soi un paria, ou bien un nanti susceptible de vivre au crochet de quelque système économique quelconque. Bien que travailler soit donc indispensable, l’entrain mis par les passagers doit tenir à autre chose. Qui sait, parmi eux, il y a peut-être un sauveur du monde, un Jack Bauer qui fonce pour empêcher une bombe atomique de nous faire tous passer de vie à trépas ! Peut-être que la jeune fille, là, est une voyageuse du temps qui vient voir un passé lointain où les gens avaient encore besoin de marcher pour se mouvoir. Et ce gamin, là, n’est-il peut-être pas une incarnation d’un extraterrestre venu observer nos mœurs, et qui se marre de nous voir peiner dans des conditions aussi primitives et précaires ? Les gens du train, les passagers, ils ont tous de bonnes raisons de courir. Qui sait si, au milieu de cette masse bruyante et mouvante, il n’y a pas, par hasard, un type qui a en lui le secret de la guérison du cancer ?

Plus je regarde ces gens, moins je les comprends. Ils veulent aller vite, plus vite que la musique, et ils s’énervent au moindre ralentissement… Et qu’on ne leur parle surtout ni de panne, ni de grève, sous peine d’avoir le droit à une vindicte aussi populaire que stupide et inefficace. Les voyageurs empressés du petit matin sont bizarres tout de même : ils se pressent volontairement les uns les autres, mais se refusent au croisement des regards. Offrez vous un instant de rigolade, à condition que vous ayez du caractère. Fixez n’importe qui dans un train (si vous êtes un homme, de préférence une jeune fille à l’air bien gentillet et mignon), et supportez son indignation première, puis sa fuite, pour finir par sa crainte. A croire que les gens ne veulent pas se voir, mais bien se serrer les uns contre les autres. Cela me laisse profondément perplexe, d’autant plus quand on songe qu’il suffit d’un mot, d’un bonjour lancé à la cantonade, pour que la foule soit saisie de stupeur. Hé oui ! Dire bonjour fait peur… Alors je m’amuse, et ce avec une régularité métronomique, à regarder les fourmis humaines se mordre, s’invectiver, mais également se fuir, se craindre, tout ça finalement pour quoi ? Nul ne le sait. Cela doit être le principe même de la Vie au fond : vivre, ça n’a pas de sens. Mais ne pas vivre, c’est pire encore.

Allez, prenez le train !

23 mai 2011

Colère d’un patriote

J’ai honte.

Non. Je suis en colère plutôt. J’ai rarement été aussi en colère que ces jours ci, et j’ai même du mal à contenir ma fureur. Qu’on se le dise, il m’arrive souvent de vociférer pour un rien, à m’emporter parce que je suis une grande gueule, mais là, c’est le cœur serré et l’esprit en ébullition que je rédige cette chronique.

Comme vous l’avez remarqué, j’ai été absent pendant deux bonnes semaines. La cause en est simple, je me suis rendu dans mon pays pour diverses raisons personnelles. Quel est ce pays ? La Croatie. Mes parents en sont tout deux natifs, et je suis donc un héritier de ce sang slave qui coule chaque jour dans mes veines. Et c’est de là-bas que j’ai pu assister à la condamnation à 24 ans de prison du général Ante Gotovina. Qui est-il ? Je vous laisse le soin de lire cette courte biographie issue de wikipedia.

Ante Gotovina Sur Wikipedia.fr

Alors, résumons : le général Gotovina a été condamné pour crimes de guerre, ceci suite à une négociation entre la Croatie et l’UE. Jusqu’ici, la plupart des personnes qui me lisent vont se dire « bien entendu ! S’il est coupable, qu’il aille en prison ! », et, quelque part, j’aurais presque tendance à les suivre, sauf que mon sang ne fait qu’un tour. Autant mon côté légaliste tend vers la justice internationale et la condamnation des criminels de guerre, autant mon patriotisme me pousse à hurler toute ma colère ! Pourquoi suis-je donc en colère ? Parce que je n’appelle pas ça un jugement, mais une crucifixion ; parce que je n’appelle pas cela la justice, mais le diktat de l’UE comme condition de l’entrée de la Croatie dans l’union économique ; parce que je n’appelle pas ça la droiture du gouvernement Croate, mais la vente pure et simple d’un héros de guerre pour permettre un avenir supposé meilleur.

Commençons simple : les conditions initiales de la mise en accusation proviennent directement de l’UE qui, sous couvert de « justice », a décidé de mettre en accusation plusieurs chefs militaires tant Serbes que Croates. En quel honneur ? Les Français ont-ils crucifiés leurs généraux incompétents en 1916 ? Les Anglais ont-ils condamnés à la prison les officiers ayant décidé d’incendier Dresde ? Les Américains ont-ils inculpés leurs chefs de guerre ayant utilisés le napalm et l’agent orange au Vietnam ? De quelle justice parle-t-on ? Il ne s’agit même pas de la justice du vainqueur, puisque la Croatie peut prétendre a avoir obtenue son indépendance sans véritable aide extérieure, et pourtant, nous vendons nos chefs de guerre pour de l’argent, car c’est là le cœur du problème. Gotovina, coupable ou non, n’avait pas à être lâché par les politiques Croates, et ce encore moins quand il est considéré comme un héros national. La Lâcheté des dirigeants en place est honteuse, à proprement parler scandaleuse. J’ai honte pour eux, et le peuple aussi, car il a l’impression de s’être prostitué pour avoir le droit d’accéder à la zone Euro. Le prix à payer est quand même affreusement cher.

Aujourd’hui, les anciens combattants disent ouvertement « Nous ne nous sommes pas battus pour ça ! ». Ils ont honte, ils sont en colère, et ça se sent. J’ai vu trop d’atrocités, de gens meurtris par le conflit pour les énumérer, mais une chose est sûre, ils sont tous furieux de voir Gotovina vendu à l’UE. Les affiches sont encore légion dans tous les villages du pays, et elles scandent toutes le même slogan : « Un héros, pas un criminel ». Quoi qu’il en soit, j’estime que c’est chaque belligérant de juger ses propres hommes, pas à des institutions prétentieuses qui s’octroient le droit d’avoir un pouvoir supérieur à une nation. N’oublions pas que c’est ce même tribunal qui a mis en accusation Milosevic, ce que j’ai toujours trouvé inacceptable. C’était aux Serbes de se faire justice, pas à l’UE de décider qui peut, ou pas, juger un président de la république !

On pourra m’insulter, me traiter de fasciste, de tout ce qu’on voudra, mais je le revendique haut et fort : un homme qui s’est battu pour sa patrie, qui est respecté de toute la population, n’a pas à être lâché de la sorte par les politiques, surtout pour des questions d’ordre économique. J’ai honte d’être Croate, honte de voir mon pays accepter de se vendre de la sorte pour des liasses de billets. Les gens, là-bas, sont ulcérés. Ils ont vu leurs fils mourir au combat. Ils ont vu des villages flamber parce qu’ils n’étaient pas de la bonne religion. Ils ont vu des voisins s’entretuer. Et on leur dit maintenant qu’un de leurs guide, un type qu’ils ont suivi jusque dans la mort, est un pourri et un boucher ? Je le dis haut et fort :

« HEROJ, A NE ZLOCINAC ! »

06 mai 2011

Rien... pendant deux semaines

Rien pendant deux semaines... Eh oui, moi aussi, j'ai des congés!

A bientôt.

Frédéric/Jefaispeuralafoule

05 mai 2011

Comme le lapin

Le lapin, cette bête improbable hante depuis toujours les contes pour enfants, l’esprit des chasseurs, ainsi que les marmites de toutes les cuisines du monde. En effet, il n’y a pas, à ma connaissance, de religion qui préserve cette bestiole contre le sort culinaire qui lui est généralement dévolu. A partir de là, on ne peut que constater que le lapin est omniprésent, et ce jusque dans les plus saugrenues de nos expressions populaires. Mais pourquoi diable le lapin est-il aussi célèbre ? Me concernant, je ne saisis vraiment ce qu’il peut avoir de fascinant : petit, rondouillard, des pattes arrières surdimensionnées, un museau à larges moustaches, et surtout une intelligence des plus limitées, l’animal n’a donc que peu d’attraits…

Quoique : les enfants adorent ce truc, tant parce qu’il entre aisément dans les critères classiques de ce qui est supposé être mignon, et parce qu’il n’est pas trop difficile de s’occuper d’un lapin chez soi. Contrairement à un chat trop indépendant, et à un chien ayant la capacité de mordre, le lapin, lui, ne saura qu’être à sa place, à savoir la bonne grosse cage de tortionnaire dans laquelle nous le ferons vivre parmi ses reliefs de repas, et ses déjections quotidiennes. Bon, il est vrai que la chose ne s’inquiète probablement pas des conditions de détention qui sont la condition d’animal de « compagnie », mais de là à trouver un lapin en cage « mignon », cela me dépasse. Pire encore : quand l’animal se voit doté d’une liberté relative, il se fera une joie, en sa qualité de rongeur, d’user ses quenottes sur tout et n’importe quoi. Depuis le fil du téléphone, jusqu’aux plantes présentes dans la maison, il sectionnera tout ce qu’il fera passer entre ses dents… quitte à finir grillé lors d’un court-circuit fatal. Et encore, s’il est dans un jardin, là ce sera le coup de la bataille de la Somme, à force de tentatives aussi vaines que pathétiques pour creuser un hypothétique terrier. N’espérez pas le dresser d’ailleurs, le lapin ne se dresse pas, tout au plus sur ses pattes arrières pour humer l’air par inquiétude concernant un prédateur supposé.

Ah, le régime alimentaire du lapin, toute une légende ! Ne croyez pas que la chose ne mange que des carottes, sous peine de le voir dépérir. « Monsieur » longues oreilles n’aime pas forcément le légume orangé, et pire encore, il peut même le détester ! Feuilles de choux (non, pas votre journal du matin), salade, légumes divers, pourquoi pas, mais pas de carotte. Il aime aussi tout ce qui est dur et croquant, comme par exemple les tartines à petit déjeuner, ou les biscuits secs dont on n’ose pas vraiment étaler l’emballage lors du café. La bestiole a le goût fin, contrairement à ce que pourrait laisser sa basse extraction de squatter des champs. Vous ne le verrez pas s’abaisser à la fouille des poubelles, pas plus qu’à se passionner pour autre chose que des plantes. Le lapin n’est donc pas aussi brouillon et stupide qu’il y paraît, car l’homme, lui, n’hésite certainement pas à manger n’importe quoi, et surtout n’importe où. Cela expliquerait aussi l’absence de lapin au menu des Mc Do, certainement car la bestiole rechigne à s’étaler sur les cartes d’une chaîne aussi roturière.

Mais le lapin, c’est aussi un langage étrange, des expressions qui sont venues nous polluer le quotidien. On dit bien « il a fui comme un lapin », sous-entendu « Le couard ». Il est évident qu’un lapin se doit d’être couard pour survivre le plus longtemps possible ! Herbivore, sans capacité réelle de combattant, le lapin ne donc que fuir. De là à dire que s’entendre dire cette phrase est à la limite de la flatterie… enfin bref, encore une belle bêtise de la langue. Une autre, plus classique, parle du lapin comme d’un coucheur trop rapide, trop prompt à finir sa besogne et à disparaître. Encore une fois, rien de plus logique, puisque l’homme est un des rares mammifères à éprouver du plaisir lors de l’accouplement, alors que le lapin, non. Il fait son boulot, il « honore » madame, et hop, question bouclée. Et puis, contrairement à nous, le taux de natalité du lapin n’est pas négligeable, à tel point que l’animal sait se révéler être un fléau. Donc, non content de parvenir à ses fins, monsieur lapin le fait en grande quantité. Il y a des hommes qui devraient en prendre de la graine ! Et puis enfin, le lapin en retard, l’inusable cliché de Alice… Qu’il m’énerve à sauter partout, à se plaindre de son sempiternel retard dieu sait où ! Celui-là mériterait, pour une fois, de finir en fricassée ou en potée, mais avec la précaution de lui ôter sa foutue tocante avant de passer le tout à la cuisson.

J’allais oublier le meilleur pour la fin, LA phrase qui explique tout : pourquoi les Romains avaient-ils souvent cette bestiole sur leurs étendards ? Parce qu’ils parlaient le lapin… Bon, d’accord, elle est minable, mais admettez qu’elle aura eu le mérite de vous faire sourire !

04 mai 2011

Pas le temps...

Je crois que tout est dit...

A dès que possible.

Jefaispeuralafoule/Frédéric

03 mai 2011

Tabac mon amour

En allumant mon sempiternel et toxique mégot, je me suis mis à réfléchir sur le sens profond du tabagisme. La société actuelle, friande de conseils et d’avertissements aussi divers qu’abscons, s’est lancée dans une vaste opération de communication concernant les maladies découlant de la consommation de tabac. Ainsi, les paquets revêtent dorénavant des images aussi glauques qu’inquiétantes sur le devenir des fumeurs, sur leur décomposition lente et inéluctable, et sur le bon sens qu’il y a à cesser toute consommation de ce produit toxique, voire mortel. Eh oui, messieurs-dames les fumeurs, le tabac pue, le tabac tue, le tabac pollue !

Mais alors, qu’on m’explique deux ou trois bricoles qui me semblent indispensables pour peser sur mon non-désir d’interrompre mon intoxication quotidienne à la nicotine. Tout d’abord, si le tabac est nocif, pourquoi ne pas le prohiber ? Contrairement à l’alcool qui, à dose raisonnable, ne provoque pas l’addiction, le tabac, lui, vous impose son amour immodéré, et ce dans un temps très court. Dans ces conditions, tout comme les stupéfiants, ne serait-il pas plus honnête de, tout simplement, interdire de manière mondiale tant la production que la distribution d’un poison ? Dans l’absolu donc, je ne comprends pas cette ambiguïté de départ, car elle sonne terriblement faux dans la bouche des politiques. Ah, si, j’ai peut-être un embryon de compréhension : si l’on met fin au marché du tabac, ce seront les millions d’ouvriers de cette filière, ainsi que des entreprises gigantesques qui risquent le chômage, puis la faillite pure et simple. Cela sous-entendrait alors que vendre du poison, et surtout en consommer serait un acte totalement patriote. Après tout, si fumer permet à des familles de survivre, n’est-ce pas là un point plutôt positif pour l’industrie de la clope ?

Dans la même optique, on nous gueule que les cancers coûtent chers, et que le cancer du poumon est un point noir (humour sinistre, quand tu nous tiens) dans les comptes de la sécurité sociale. Encore une fois, je ne saisis pas bien la finalité : puisque le tabac est très taxé, on finance donc, et ce des décennies durant, le système de santé public, ainsi que tous les services tiers qui bénéficient de cette manne financière totalement acceptée par les consommateurs. De là à dire qu’acheter un paquet de cigarette est un acte doublement patriote, il n’y aurait quasiment qu’un pas à franchir là, non ? Entre les impôts directs, les salaires financés par le reste, la vie de commerçants honnêtes, fumer serait quelque peu un bienfait alors ! C’en est compliqué à comprendre… Comment dire que fumer est débile, quand en contrepartie on finance plein de choses. Cela commence sérieusement à me dépasser.

Ah, les harpies qui se disent non fumeurs ! J’aime leur intolérance, leur diktat de la bienséance. Autant je comprends que le tabac puisse indisposer durement, mais de là à s’entendre dire, chez soi « va fumer dans la cuisine ! », il y a un pas que je refuse de franchir. Je fume chez moi, je suis chez moi, donc je fais ce que je veux. Qu’on me dise de ne pas fumer en présence d’un enfant, ça, je le comprends, mais qu’un adulte vienne me tanner, en pleine rue, en me disant avec un air colérique que je l’indispose, je ne peux que lui répondre avec ferveur et entrain « Tu sais où tu peux te les coller, tes jérémiades ? ». Je deviens de plus en plus intolérant moi-même, mais avec les non fumeurs. Je m’intoxique parce que j’en ai le droit, et qu’ils aillent s’intoxiquer à leur manière, avec les drogues légales que sont les anxiolytiques et autres antidépresseurs. Sans blague, ça se farcit la paillasse avec des merdes complexes et aussi nocives que l’héroïne, mais ça vient vous taper sur les nerfs concernant une clope !

Et finalement, je me fous de la bienséance. Par principe, tant qu’on ne m’interdira pas légalement de fumer, je fumerai où je l’entends. Ma seule exigence, c’est de ne pas laisser traîner les mégots par terre… quoique : cela incite ensuite les villes à embaucher des gens pour continuer à nettoyer la voie publique. Comme quoi, même les résidus de tabac peuvent créer de l’emploi…

02 mai 2011

Il ne va plus courir

Ca y est, c’est officiel, Oussama Ben Laden a officiellement été déclaré mort par les Américains. Après plus d’une décennie de traque (en tout cas, après bientôt une décennie de haine suite au 11 Septembre), l’homme aurait enfin été abattu par un commando, et ce dans des conditions visiblement radicales. Avec le peu d’informations dont je dispose pour l’heure, la seule chose dont je sois totalement convaincu, c’est que l’homme, s’il s’agit bien du véritable Ben Laden, aurait été abattu suite à une résistance farouche.

Bien évidemment, avec la mort de cet homme, c’est toute une partie du désastre des administrations précédentes qu’Obama tente quelque peu d’effacer… Mais comment effacer plus d’un demi-siècle de politique internationale totalement intolérable ? Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les USA ne se sont jamais privées d’utiliser à tort et à travers ses services secrets pour, en vrac, déstabiliser des gouvernements, instaurer des dictatures, négocier des vies humaines, camoufler des tractations innommables… Nombre de témoignages prétendent que Ben Laden aurait été un agent double, un de ces types que la CIA finançait pour être une menace contre des gouvernements insuffisamment souples avec les Etats-Unis, puis que l’homme aurait retourné sa veste et profité de ses relations pour monter son réseau terroriste. S’il en est ainsi, cela sous-entend donc que Al-Qaeda serait le fruit d’un financement Américain… Grandiose, surtout si l’on songe au résultat obtenu. Ceci étant, après la chute du communisme, les USA avaient besoin d’un ennemi, et l’islam est tombé à point nommé, tant pour avoir une cible, que pour s’offrir une raison suffisante d’intervenir dans les pays producteurs de pétrole. C’en est d’ailleurs troublant : Ben Laden apparaît quand l’OPEP devient moins souple avec les USA, le 11 Septembre se produit juste quand Bush est en difficulté politique, et enfin Ben Laden meurt juste à la fin du premier mandat du premier président noir de l’histoire Américaine. De quoi se poser des questions je trouve.

J’ai abordé, et ce à plusieurs reprises, le paradoxe Ben Laden. Pour refaire un petit résumé de mon opinion à son sujet, je crains que non seulement le bonhomme ait existé, mais qu’il ait été créé de toute pièce pour jouer les épouvantails, et que le « jouet » politique s’est émancipé de ses maîtres devenus trop exigeants. Concrètement, je crois que l’homme a été formé et entraîné par les USA, puis que celui-ci a repris sa route de fondamentaliste. Dans ces conditions, nul n’a plus besoin de le protéger : encombrant pour l’Amérique, puisque le bonhomme leur aura échappé pendant de nombreuses années, encombrant pour toutes les nations arabes, car l’héberger ouvertement, c’était cautionner le terrorisme, et encombrant pour de nombreuses nations du monde (dont la France), parce qu’il a été un financier des plus inévitables lors de nombreuses tractations avec les pays du golfe. Donc, la mort de Ben Laden ne gêne pour ainsi dire plus personne, car son silence est plus rentable que de le savoir en vie.

Par contre, une autre question demeure. S’il représente encore une forme d’élite du terrorisme (puisque c’est l’homme le plus recherché du monde qui vient de mourir), il n’en est pas moins le symbole d’un nouveau principe politique et terroriste. Politique d’une part, parce que ses opinions sont devenues si fortes et médiatiques qu’elles ont pris force de loi pour de nombreuses mouvances extrémistes. Terroriste d’autre part, parce que l’existence même d’Al-Qaeda repose sur l’action armée. Là où Al-Qaeda est impressionnant, ce n’est pas tant sur ses actions, que sur son fonctionnement. Nous ne sommes pas face à un parti centralisé, pas même un système de cellules hiérarchisées. Non : Al-Qaeda, c’est le concept même de la patente, du « label » où il suffit de revendiquer un attentat pour faire partie intégrante de la mouvance. Rien n’incite à croire que Ben Laden ait commandité quelque attentat que ce soit se revendiquant de lui. Mieux encore : pourquoi commanditer, quand des cellules indépendantes, sans contrôle ni direction, se chargent de poser des bombes au hasard ? Ben Laden, si tant est qu’il ait réellement été à la tête de ce système, aura donc joui d’une aura énorme, sans pour autant avoir besoin d’exercer la moindre autorité.

Enfin, je ne crois pas que le terrorisme va décliner suite à sa mort. Comme je l’ai déjà dit ci-dessus, Ben Laden est devenu une icône, sans avoir besoin de rester le meneur. Je crains plutôt des représailles aveugles et sanglantes, si ce n’est un démenti quelconque à travers des vidéos. Je ne sais pas trop quoi en penser, mais en tout cas, la mort de Ben Laden me semble trop bien tomber à pic : une élection présidentielle à venir, un dixième anniversaire du 11 Septembre de sinistre mémoire… Cela sent vraiment l’action médiatique, le coup de poker politique dont Obama pourrait bien bénéficier dans les urnes. Personnellement, je trouverais lamentable que les Américains s’appuient sur la mort d’un seul homme pour déterminer leur politique, d’autant plus si l’homme en question représentait la peur absolue pour les USA ! Nous verrons bien à qui profitera cette exécution, car je doute que Ben Laden ait eu l’occasion de se rendre… Mais là, c’est mon côté un peu paranoïaque qui ressort !