10 avril 2013

De la confiture

Je vous arrête tout de suite, je ne compte clairement pas parler de la confiote de grand-maman, celle qui peuple notre imaginaire avec son sucre cristallisé sur le pot, ou encore le parfum caractéristique des fruits qui cuisent dans le chaudron. Non. Là je songe à un dicton particulièrement intéressant qui colle très nettement à l'actualité. "La culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale". (Jean Delacour). C'est une figure de style qui a le mérite de tout résumer en une économie de mots fort intéressante. Songez donc: on a tous l'image de la tartine du dimanche matin, celle qui est supposée vous donner le sourire, et qui par le truchement d'un pot en verre hélas pratiquement vide, se révèlera à peine relevée d'un restant maigrelet de purée de fruits cuits avec du sucre. Frustrant!

Ce qui me fait rire jaune, c'est que la jolie phrase énoncée précédemment vient s'imbriquer avec des constatations particulièrement désagréables pour une partie de la population. En effet, le grand rabbin de France Gilles Bernheim a été pris en flagrant délit de plagiat, mais pire encore d'usurpation de diplôme. Le bonhomme ne manque pas d'air: non content de piquer du texte dans les écrits d'autrui, l'olibrius a eu le toupet de soutenir, des années durant, être agrégé de philosophie, diplôme qu'il n'a jamais obtenu. Alors, en bon entêté cambré sur son fauteuil, le personnage n'envisage pas du tout de démissionner. Dites voir, mon cher monsieur, quand on ment, qu'on triche, ne va-t-on pas à l'encontre des fondements même de sa propre religion? En tant qu'autorité morale, n'est-ce pas une obligation de faire son mea culpa, et surtout de céder la place à quelqu'un de plus honnête, ou tout du moins susceptible de ne pas être pris en défaut de la sorte?

Mais c'est là que la confiote entre en scène. Non. Il ne veut pas démissionner, mais je suppose qu'il revendique sa culture, sa connaissance des arcanes du pouvoir religieux, et que ses écrits, bien que volés sans vergogne, représentent bien sa morale et sa culture. Mais hé oh, on redescend sur terre et on gamberge! Quand on étale la confiture des autres, on a la politesse de lire l'étiquette apposée sur le pot, et quand on n'a pas un diplôme, on se garde bien de s'en approprier l'aura et le crédit. Cela semble élémentaire, logique, mais ça dépasse visiblement les vues du bonhomme. Je plains celles et ceux qui ont eu confiance en lui, tant ce désastre médiatique a pour conséquence de faire douter et remettre en cause toutes ses actions et ses propos. Ah, la douce acidité du fruit qui n'a pas eu le temps de faire son oeuvre dans le pot... Elle doit bien lui piquer la langue, non?

Ceci dit, les évènements de ces dernières semaines tendent à prouver que la confiture est au menu dans bien des gamelles. D'abord, la confiture culturelle, et aussi la confiture filée aux cochons. Donnez aux cochons une confiture, ils s'en bâfreront avec brutalité, sans se préoccuper ni de la qualité gustative indéniable du produit, ni même du temps passé à préparer, avec amour, les jolis petits pots à l'étiquette manuscrite. Prenez un peu la politique Française: 75% d'impôt sur les plus riches, révision des taxes dans tous les sens, attaque frontale sur le système social, magouilles révélées au grand jour... Bref, bien des choses supposées être de la confiture posée sur du pain béni pour l'opposition, mais finalement dévorée sans pitié par les médias qui s'empressent d'attaquer les gouvernants en leur reprochant de faire "une politique de droite en étant à gauche". Messieurs les politiques... Remballez cette foutue morale que vous n'appliquez pas à vous-même. Arrêtez de prendre les gens pour des imbéciles (même si une majorité l'est clairement). Faites simplement ce qu'un politique devrait faire sans en faire des tonnes: agissez!

Nos chers médias ont pour détestable habitude de se délecter des poubelles de la république. Tous les râteliers sont bons du moment que cela fait vendre de l'audience ou de la feuille de chou. Maintenant, dégustez plutôt la confiture que vous sert involontairement la classe politique, et daignez nous la servir avec politesse, en mettant ce qu'il faut de formes pour qu'on puisse y goûter avec intelligence et respect. Ma confiote, ma douce confiture, j'en ai marre qu'on te traite avec si peu de considération! Je voudrais tant qu'on me donne des tartines intéressantes, où la saveur de l'actualité ne serait pas celle d'une infecte purée informe, sans goût, sans relief, de celles qu'on n'oserait même pas filer aux dits cochons cités précédemment. Et pourtant, nous sommes encore et encore traités en bâfreurs d'information, en grignoteur d'idées fragmentaires, parce que, finalement, les cochons, ceux qui étalent la confiture jusqu'à l'abandon du goût... C'est nous. Et nous nous contentons de ça?

Rendez nous la confiture, ou bien je déclare la guerre aux confituriers! Sortez les gamelles en cuivre, armez vous de sacs de sucre, ourdissez le complot des fruits prêts à passer à la casserole, et en avant pour préparer la meilleure marmite de confiture de tous les temps!

A bon entendeur... Bonne tartine les gens!

Allez lire ce commentaire...

Merci à toi pour cette réponse qui est passée par ton shaarli. Ca me fait plaisir et me flatte (notamment le "je n'ai pas ta plume". Qu'importe la plume, du moment qu'elle a quelque-chose à dire! (Sinon PS: j'expliquerai un de ces jours ce qu'est un Shaarli aux profanes).

Une réponse à ma "notoriété fugace"

09 avril 2013

Thatcher est partie pour toujours (bis)

NOTA: Je réécris ce message car il ne m'a pas satisfait, pas plus qu'il n'a été satisfaisant pour ma plus fidèle lectrice. En conséquence, voici la seconde version de ce texte que je reprends totalement à zéro. Mieux vaut raser que bricoler à partir de ruines, surtout quand il s'agit de mes écrits!

Qui se souvient de "la Dame de fer" parmi vous? Probablement peu de gens, si ce n'est les plus anciens, ou ceux qui ont eu le loisir d'entendre la chanson de Renaud où il cite la dite dame. Là, l'actualité la cite, car celle-ci est décédée, et son nom fait grand bruit en Angleterre. Alors, mais qui donc est cette madame Thatcher? Quel fut son rôle dans le royaume, et pourquoi est-elle aujourd'hui un sujet délicat? Il est notablement rare d'entendre des avis aussi divergents que, d'un côté, "une femme exceptionnelle", que de l'autre "je suis heureux qu'elle soit enfin morte". Elle a divisé et divisera encore longtemps l'opinion publique, à tel point qu'il me semble indispensable de la présenter un peu.

Je tiens à ce que vous notiez que je ne me présente pas en expert, et encore moins en historien de la perfide Albion. Je désire simplement vous exprimer ce que je ressens concernant cette personnalité que je dois admettre autant admirer qu'exécrer dans bon nombre de ses aspects. De là à dire que le monde se porte mieux sans elle, je ne me le permettrai pas. Elle a dorénavant l'éternité pour méditer sur ses choix et ses actes, car Alzheimer lui a ôté, des années durant, cette capacité à revenir sur elle-même... Si tant elle qu'elle fusse un jour femme à faire des bilans.

Ancien premier ministre Anglais, et surtout première femme à prendre ce poste, elle a représenté une grande mutation de la politique en Angleterre. Le pays, en crise, endetté, s'effondrant à force de passéisme, avait besoin d'un pouvoir fort, d'une autorité capable de lui donner une autre direction qu'une nostalgie galvaudée s'adossant à une industrie moribonde, et à la jouissance de territoires perdus. Thatcher est arrivée sur ce constat, et s'est empressée d'effectuer une mise au pas, à marche forcée, de la nation et des entreprises. Ses actions? Libéralisme, fermeture de sites devenus non rentables, politique économique dynamique et brutale, elle a fait les choix les plus radicaux pour relancer la machine qui s'étouffait. De fait, elle a donc eu une aura de femme de détermination, de convictions, capable de pousser à l'action là où la sclérose réduisait à néant toutes les politiques entamées précédemment. Alors, évidemment, ceux qui ont ensuite profité de cette relance se sont flattés de sa position, jusqu'à son expulsion du pouvoir. Pourquoi? Tout comme Churchill en son temps, la Grande Bretagne avait eu besoin d'un électrochoc, mais le peuple ne voulait plus d'une austérité tant dans les actes que dans le discours. Si le pays fonctionne, pourquoi le maintenir sous une chape de fermeté?

Mais alors, va-t-on me demander, pourquoi tant de gens haïssent celle surnommée la "Dame de fer"? Ce surnom n'est pas usurpé, et il n'a pas été créé pour décrire une action économique! Il résulte des gestes politiques de madame Thatcher. En gros, sa politique de négociation tenait en un mot: jamais. Ne jamais négocier, ne jamais tergiverser, ne jamais ouvrir une porte, ne jamais faiblir. Personnellement, je vois là une brutalité inutile, une violence sociale absolument hors de propos, ne serait-ce que contre son propre peuple. En effet, lorsque les mines furent fermées, et que les syndicats lancèrent des grèves, l'attitude de Thatcher fut sans équivoque: "je ne cèderai pas". Et, elle n'a clairement jamais cédé un pouce de terrain, ceci au prix d'une énorme souffrance sociale, d'une atroce lutte entre un pouvoir braqué et des gens désespérés. Lui a-t-on pardonné cela? Jamais personne ne pourra pardonner, même si, sur le fond, la fermeture des mines était inéluctable.

Mais cela n'est qu'un des aspects. Le second qui moi me révolte, ce fut sa gestion de L'Irlande du nord. Sachant le pays en proie à des mouvements indépendantistes, plutôt que de proposer une voie négociée, elle a choisi de faire entrer des blindés en guise de police, d'opérer à de véritables rafles, et d'agir en despote et non en chef d'une démocratie. Démocratie? Où ça? En Irlande du nord? Ses choix furent impitoyables, à tel point que cela a poussé l'IRA à radicaliser encore un peu plus ses actions contre le pouvoir en place. Ne nous leurrons pas: l'Angleterre doit à Thatcher bien des attentats en mesure de rétorsion face à sa politique d'intransigeance aussi dangereuse que cruelle.
Et cela ne fut que la "petite" crise... Bobby Sands. Bobby Sands. Les dix grévistes de la faim. Personne ne peut les oublier. Ils étaient activistes de l'IRA. Ils rêvaient d'un état indépendant qu'on leur a toujours refusé. Ils étaient des prisonniers politiques, on les as traités comme des criminels. L'Angleterre leur a vomi sa haine de cette détermination. Pour lutter, ils se sont mis en grève. Ils en sont morts, tous les dix. Et qu'a dit madame Thatcher?
Monsieur Sands était un criminel condamné. Il a fait le choix de s'ôter la vie. C'est un choix que l'organisation à laquelle il appartenait n'a pas laissé à beaucoup de ses victimes
Parce qu'il n'y a rien de criminel ni de condamnable d'amener des véhicules blindés dans une ville? Parce que ce n'est pas criminel de tirer sur la foule? Parce qu'une révolte contre une dictature est répréhensible?

Madame Thatcher, je doute que vous croisiez leur route dans les cieux... Mais je vous le souhaite. Oui, je vous souhaite de pouvoir disserter patiemment, intelligemment, avec celles et ceux qui furent vos victimes collatérales. Oui, vous avez relancée l'Angleterre, mais à quel prix! Celui du sang et des larmes. Tout comme Churchill, vous avez également payée le prix de l'humiliante défaite. Vous aviez, à la fin, la conviction d'être indéboulonnable. Or, personne ne l'est, seul le peuple peut décider du sort des politiques. Votre sort fut d'être mise au ban de votre parti, rejetée, à force d'autoritarisme excessif et d'intransigeance inutile. Pour que le surnom "Dame de fer" soit l'oeuvre d'un journal soviétique... Fallait le faire:
Le surnom de « Dame de Fer », que le journal soviétique L’Étoile rouge, organe de l'armée soviétique, lui décerna en janvier 1976 dans le but de stigmatiser son anticommunisme, symbolise sa fermeté face aux grévistes de la faim de l'IRA provisoire en 1981 ou aux mineurs grévistes en 1984-1985.(Wikipedia)

Je vous invite à visionner ces quelques liens très intéressants pour recadrer le personnage.

Margareth Thatcher sur Wikipedia
Bobby Sands sur Wikipedia

Un court portrait de Margareth Thatcher sur youtube

Et... Renaud qui a envoyé la chansonnette...

05 avril 2013

Timo... je te confirme... tu as un effet à ton nom et pleinement justifié

Hééé bordel, à nouveau plus de 200 visites grâce à toi! Si tu me lis (et apparemment c'est le cas, je t'en remercie...), hé bien... oui l'effet Timo existe!

Merci encore!

Notoriété volatile

Forcément, après le coup de pub improbable de Timo (cf l'article précédent), je ne pouvais que m'interroger sur la valeur d'une notoriété aussi instantanée et surtout volatile que je viens d'obtenir. Enfin bon, relativisons, 700 lecteurs en une seule fois, cela reste très ponctuel, certainement pas durable, et encore moins un indice d'appréciation de mon acharnement thérapeutique à user de la plume aussi souvent que possible. Ceci dit, cela reste quand même flatteur!

Mais allons plus loin. Toute la question est de savoir si l'on compte sur cette notoriété temporaire pour flatter son ego, ou bien s'il y a une démarche d'information, de partage des connaissances, ou juste de faire du bruit derrière. Me concernant, je ne m'étais jamais réellement interrogé sur le bien fondé de la culture du "J'ai tant de visites!", d'autant plus qu'il faut savoir qu'une bonne partie des dites visites peuvent être générées par des bots (logiciels informatiques ayant pour but de partir à la pêche de liens et de mails pour distribuer du spam en masse), voire même de faire que certains sites sont essentiellement visités par les dits bots. Je pense, en toute honnêteté, que cela était mon cas pendant bien longtemps, à quelques flatteuses exceptions près.

A partir de cette première réflexion, je me dis deux choses. D'une part, cela ne peut que ne pas durer, tant mes articles sont denses, ciblés, et surtout très critiques. Mon ton est tel qu'il va forcément rebuter une majorité de lecteurs potentiels, plus avides de "vite lu, vite digéré" que de réflexion profonde sur le net. Je les approuve un peu, au titre qu'il y a la presse et les livres pour cela. D'autre part, ce n'est pas un gage de qualité que d'être très lu. Si tel était le cas, les torchons tels que closer et consoeurs, ou plus proches de la toile les articles de yahoo seraient des références culturelles et intellectuelles absolues. Bref, me voir mis en lumière pour quelques instants se révèle tenir plus du coup de chance, du "flash", que de l'espérance personnelle de voir augmenter mon cheptel de lecteurs.

En revanche, sorti des considérations d'humilité liée à mon statut de petit artisan de la plume virtuelle, je me dis que s'il n'y a qu'un seul vrai lecteur qui sort de cette masse, juste un seul qui s'entête à me lire aussi souvent que possible, cela ne fera que m'inciter à prolonger mon plaisir tout personnel de rédaction. En effet, l'écriveur que je suis aime, bien entendu, l'onanisme lié à la flatteuse situation d'être quelqu'un qu'on suit, qu'on lit, quitte à générer des critiques et des rejets massifs. Après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais si cela peut m'amener quelques lecteurs soit m'approuvant, ou du moins susceptibles de débattre avec moi, je n'en serai que plus honoré. C'est le lecteur qui fait le plaisir d'écrire, d'échanger, plus même que la légitime satisfaction d'être parvenu à façonner quelque-chose de lisible, de compréhensible, bref d'être arrivé à un point où l'article se tient.

Au bout du compte, je vais observer mes statistiques non sans un sourire ironique, surtout quand l'inexorable dégringolade des visites frappera mes chiffres. Qu'importe: je suis déjà content d'avoir eu, lors de cette fugace rencontre avec la foule, des gens venant visiter ma page. Bien entendu que j'aimerais les voir revenir aussi régulièrement que possible! Bien sûr que je serais heureux de les voir me commenter, et même m'insulter lors de désaccords profonds! Mais cela signifierait surtout qu'il y a des gens qui ont des opinions, que la masse n'est pas uniquement faite de moutons crédules et serviles, qu'il y a bel et bien des gens qui réfléchissent, qui défendent des idées, et ce même si celles-ci sont différentes des miennes. Je reprendrai un propos tenu avec énormément d'intelligence par sebsauvage: "Je ne suis pas d'accord avec vous, mais je ferai tout pour que vous ayez le droit de le dire". C'est en cela que j'ai un tout petit peu d'espoir, même si je le cache derrière une muraille de cynisme, hérissée de mon ironie, le tout blindé par l'expérience qui a tendance à me faire douter de notre bon sens...

Timo. Merci à toi, merci pour m'avoir offert cette petite joie du matin!

L'effet "Timo"

Wahouuu... plus de 200 visites en une seule fois! Merci à Timo le hollandais volant d'avoir mis dans ses liens un de mes articles...

: Correction!!! pas 200... mais plus de 700!!!

03 avril 2013

no comment, tout est dit

La honte n'est hélas pas mortelle

C'est ainsi, la honte ne tue pas. Le remord, la tristesse, l'abattement moral peuvent briser un homme, le pousser même à se suicider, mais visiblement, la honte ne mène vraiment pas à ce genre d'extrémité. Ainsi, quand on écoute les médias, on ne peut qu'avoir cette analyse à l'esprit, tant elle colle que trop parfaitement à deux situations qu'on aurait, de prime abord, absolument pas associées dans la même réflexion. Quelles sont-elles, ces deux informations? La première, le suicide du médecin d'une émission de téléréalité, ceci suite au décès d'un des participants, et la seconde, les révélations de M.Cahuzac, ex ministre, futur justiciable, et actuel détenteur avéré d'un compte douteux en Suisse. Vous ne voyez pas le rapport entre ces deux affaires?

Allons bon. Alors, faisons une explication de texte je vous prie. Préoccupons nous d'abord du sort de ce pauvre médecin, ce type qui a payé de sa vie la surexposition des gens liés à l'émission (que je me refuserai mordicus à nommer!). Qu'a-t-il eu à subir? La pression des médias, trop contents d'avoir quelqu'un sur qui frapper en déclarant, sans contrôle ni réflexion, que la responsabilité d'un médecin était engagée dans les conditions de l'incident. Tiens donc... On n'était pas préoccupés du sort des joueurs tant qu'ils faisaient rire ou vibrer le commun des imbéciles collés derrière leurs télévisions, mais là, maintenant qu'il y a eu un accident, c'est de "sa" faute? Personne n'a tiqué en se disant simplement "conditions extrêmes de chaleur, humidité, de fatigue, hypoglycémie probable, déshydratation, potentiellement dangereux pour toute personne normalement constituée!". Pas du tout! Allez, on accuse le lampiste, le type dédié au simple contrôle des joueurs, mais sans réel pouvoir ni de décision ou de blocage. On se doute bien qu'une production avide d'audimat ne laissera jamais le médecin interférer, car c'est justement la fatigue visible des compétiteurs qui fait vendre! Résultat des courses... un type se fout en l'air parce que nous sommes des salopards de voyeurs, que le fric dicte sa loi, et qu'il y a encore des ordures pour s'inquiéter plus du tirage que de la vérité. Messieurs dames les vendeurs de torchons, j'espère que cela vous fera mal dormir... même si je suis intimement convaincu du contraire. Hélas.

Et, à l'autre bout du spectre, on a donc un politique, vantard, jouant les innocents, qui finit par avouer qu'il a fraudé. Est-ce tant la fraude que cet aveu qui me donne la nausée? La magouille est aussi vieille que le monde, et elle n'a rien de si surprenante dans les hautes sphères. Soyons en convaincus, il est clair que ce n'est pas le seul à avoir magouillé, fait circuler des fonds, et surtout s'être drapé d'une innocence bien entendue mensongère. En tout état de cause, je me contrefous de savoir s'il a réellement triché, car, finalement, il va payer pour tous ses camarades qui en font autant. Cependant, là où ça me rend malade, c'est qu'il ait eu le culot de mentir en public, de revendiquer un ferme "non, je n'ai pas de compte en Suisse". Minute papillon: maintenant, tu l'avoues, et ce par voie d'internet et même pas devant les caméras? Ca me fait songer à ces gens qui rompent un couple par SMS: pathétique, stupide et surtout... honteux. Hé, pourriture, à qui devais-tu ton poste? A tes ELECTEURS. A qui devais-tu ton statut? A NOUS! Et de quel droit t'es-tu foutu de nous, surtout aussi ouvertement? Je suis révolté par ce mensonge débile, vérifiable, et qui plus est qui a mouillé plein de tes collègues. Mais merde quoi: tous légitimement (ou non s'ils étaient au courant de la vérité) se sont lancés dans une croisade pour te défendre, et les voilà ridicules en ayant défendu un escroc. Je parle d'escroc non par le côté financier, mais bien par le côté moral.

Maintenant, on se demande clairement d'où proviennent les fonds du compte, si cela n'affecte pas toute sa carrière, s'il n'y a pas eu collusion avec les labos pharmaceutiques à l'époque où il participait au cabinet du ministre de la santé. Je vais être méchant avec lui: s'il a été corrompu par les labos, il a été franchement ridicule et particulièrement mauvais tant les sommes en jeu semblent dérisoires. Sans déconner... plonger pour le demi million, quand les labos causent en milliards, il n'y a pas là quelque chose de particulièrement savoureux? Qu'il plonge, je ne verserai pas une larme sur un type qui s'est foutu de nous. Malheureusement, ou plutôt heureusement pour ma passion pour la justice, il y a potentiellement de quoi faire sortir quelques squelettes des placards de la république. Seulement, espérons qu'on n'enterrera pas tout ça, sous prétexte de ne pas trop remuer la vase dont peut être faite la politique des couloirs.

Et puis finalement, ce qui m'attriste le plus, ce n'est pas pour moi. Je suis un grand cynique, je me contrefous de ces pourritures qui trichent et volent. Parfois, le couperet tombe et les pourris payent pour leurs mensonges. Non, je suis triste, c'est pour celles et ceux qui avaient une certaine foi dans ce gouvernement. Je ne leur reprocherai pas d'y avoir mis un peu de confiance, parce qu'au fond, quand on vote, on le fait en ayant un minimum de confiance (sauf dans les républiques bananières, parce que là on pose le bulletin que vous tend le type armé du AK... mais c'est un autre débat). Ne soyez pas tristes ni offusqués, agissez plus en citoyens. Exigez de vos politiques qu'ils rendent des comptes, et qu'ils payent, le cas échéant, pour leurs travers. Je suis le premier à espérer que si Cahuzac est un véritable magouilleur, qu'il aille rejoindre une cellule à la Santé ou à Fresnes. Dur? Méchant? Non. Légaliste: je ne vois pas pourquoi un escroc lambda aurait le droit d'être en taule, et qu'un escroc tout aussi pourri, mais ayant porté une charge ministérielle soit à l'abri de la sanction. Si le gouvernement veut montrer un vrai visage respectueux de la loi, je les invite à ne surtout pas interférer ni commenter, et qui plus à témoigner avec sincérité, quitte à ce que cela soit fait à huis-clos.

PS: Hollande, au courant, pas au courant... cela change quoi? Qu'auriez-vous fait? En étant au courant, en ayant un ministre pourri dans le gouvernement, comment le virer? Sauf à pointer une incompétence, le président ne pouvait pas le pousser à sortir sans qu'on s'interroge (d'autant plus que les médias s'étaient déjà emparés de l'affaire). Alors, se taire? Le silence fait office de complicité, non? Dénoncer? Et comment dénoncer quelqu'un sans risquer d'en faire tomber d'autres? Le président a eu hélas le pire rôle: celui du père qui sait ou découvre la culpabilité de son fils, et qui, même en ayant tout ignoré, sera forcément soupçonné d'avoir été au courant des méfaits de sa progéniture. Laissons le bénéfice du doute, même si, je dois bien l'avouer... je m'en fous, une fois de plus. Collusion ou non, complice par son silence? Je m'en fous. Qu'il fasse déjà son boulot, qu'il se trouve des collaborateurs plus propres, et je serai déjà plus satisfait que je ne le suis actuellement.

02 avril 2013

Attention, à écouter avec attention (pour geeks...)

Vous en connaissez peut-être certains parce qu'ils ont bercés votre enfance de joueurs de jeux vidéos, mais leurs analyses sont intéressantes, à partir du moment où le jeu sur console/ordinateur vous intéresse! (cliquez sur l'image pour accéder au site).

Les tauliers, des chroniques acides sur le monde du jeu vidéo. PS: ce sont des mp3 à télécharger qui durent en moyenne deux bonnes heures! Donc... à réserver à un public de passionnés (comme moi je dois dire... hélas).


Je me sens ironique aujourd'hui

Bon, alors, réfléchissons un instant je vous prie. J'ai bien précisé "un instant", car je sais que l'immense majorité de mammifères décérébrés que nous sommes a énormément de mal à accorder plus de trois minutes à une quelconque réflexion autre que "on bouffe quoi?" ou bien "quand est-ce qu'on s'envoie en l'air?". Là, je sollicite donc un peu de ce temps si précieux afin que nous puissions, de concert, réfléchir à l'avenir radieux qui se présente à nous. Entre les désastres écologiques, économiques, politiques, sociaux, et maintenant même militaires, nous avons de quoi douteur sur le bien-fondé d'une foi aveugle en un avenir clément pour l'Homme. Alors quoi? L'Homme est condamné à se mettre lui-même dans la tombe? N'a-t-on donc pour seul espoir que de préparer la prochaine guerre à coups de bunkers personnels et de "survivalisme" (j'ai horreur de ce néologisme, mais il colle à la situation)? Rien n'est moins sûr que l'avenir!

L'actualité de ce début de décennie n'a rien d'aussi radieux que ce qu'envisageaient nos ancêtres en fantasmant les années 2000. Point de bagnole volante, de skateboard capable de flotter dans les airs, de grolles qui se lacent seules, pas plus que de météo si prévisible qu'on pourrait savoir, à la minute près, quand sortir le paréo ou le parapluie. Hé non, le quotidien de notre monde est lamentablement gris, ordinaire, tout juste a-t-il pour changement à revendiquer celui d'avoir créé un maillage mondial des "idées" grâce à l'ordinateur. Bref, rien de transcendant: on pollue avec nos machines à quatre roues, on s'entasse dans des trains bondés même pas en lévitation, et pire que tout on continue à trembler face à la menace d'une fin du monde propice pour vendre du cauchemar cinématographique. Désespérant? Non, juste normal, puisque les rêves d'hier ne sont que trop rarement les réalités de demain.

Mais alors, doit-on broyer du noir, prendre les choses avec cynisme, se désespérer même de la nature humaine? Mais depuis quand n'est-on pas confronté à cette même nature humaine dans toute sa splendide décadence permanente? "On a le choix des armes" vous dira un Américain, et un Français répondra "et nous celui de sa camisole chimique personnelle". Drogue, alcool, médicaments (que je distingue des stupéfiants puisqu'il y a un aspect légal), misérabilisme social et moral, tout est bon pour rendre notre société moins harmonieuse et plus sinistre. Ah ça, pour se coller une grosse déprime, l'Homme est le roi. Par contre, pour aider les autres à se sortir du trou, bizarrement, on est tout de suite bien moins nombreux. Et alors? Oui, et alors? Chacun est libre de creuser sa propre tombe, du moment que la fosse en question n'est pas sous les pieds d'un autre...

... Et c'est là le souci, le vrai souci de l'Homme en fait. Celui qui joue les fossoyeurs le fait bien trop souvent pour autrui, parce que l'Homme est LA bestiole qui adore emporter avec lui un maximum de victimes. Terrorisme, magouilleurs financiers, tricheurs industriels, pollueurs, revanchard politique, tous ont pour point commun de ne pas savoir crever en solitaire, et de préférer le flamboiement d'un génocide à l'honneur du suicide rituel. La preuve? La Corée du nord se lance actuellement dans des bras de fer qui pourraient fort bien nous faire revenir dans les années 50 avec la terreur du nucléaire, des pays entiers sont en guerre civile parce qu'il y a (et aura toujours) des despotes qui refusent de se faire destituer, et des groupuscules armés au nom d'une foi (qu'ils n'ont pas) tentent des coups d'état en veux tu en voilà. Préparons nous! Le monde a besoin d'un coup de sang apparemment, et il pourrait nous tomber sur la tronche plus vite que prévu.

Dans l'absolu, nous savons que trop bien ce qu'il y a de l'autre côté du miroir. Nous sommes tous face à des réalités impossibles à nier: chômage, crise, naufrages industriels en pagailles, de quoi faire déprimer le plus solide des optimistes. Et pourtant, ça n'a rien de bien nouveau, ni même de si étonnant. Il faut que nous ayons des crises pour remettre le monde sur certains rails, et ce n'est pas la mort d'une banque ou d'un état qui changera fondamentalement la donne. La preuve? On a vu la Prusse tomber après le premier conflit mondial. On a vu l'URSS en profiter. On a vu le Reich nazi apparaître et mourir en emmenant l'Europe dans l'horreur (ahhhh, le nihilisme...). On a vu l'URSS couler à pic et se disloquer. Et quoi? Des guerres, des morts, des victoires, des défaites, des paix signées... et le monde continue de tourner. Tout est donc affaire d'ampleur!

Pourquoi d'ampleur? Parce qu'au fond, notre monde bouge à coups de crises, de coups de sang, et quoi qu'il arrive, le monde s'en relève, à partir du moment où il reste des gens pour le faire se relever. C'est ainsi, inutile de fantasmer ni d'espérer un monde pacifié, calme... Cela n'existe que sur le papier et dans la tête des rêveurs. De fait, suis-je donc convaincu que notre monde va disparaître? Bien au contraire, j'ai l'intime conviction qu'il va continuer à changer, à avancer, vaille que vaille! Est-ce de l'optimisme? Non mes chers lecteurs: je crois que l'optimiste voudra un monde sans guerre, le pragmatique cynique comme moi a déjà le monde qu'il attend, à savoir un monde tristement ordinaire, violent, glauque, mais qui redonne espoir avec de simples petites touches, anodines et ordinaires, comme le sourire d'un gosse, le baiser d'une femme aimée, ou tout simplement un lever de soleil sur la ville. C'est con, mais bordel que c'est bon!