07 octobre 2014

Egalité? Quelle égalité?

Depuis que le débat complexe du mariage gay a été lancé, nous avons le droit à un battage nauséabond concernant tant la condition de la femme, que du traitement de la sexualité dans notre société. N'étant pas spécialement concerné par ces considérations, j'affirme sans frémir "je m'en cogne, foutez-leur la paix", et basta. En fait, ce qui me défrise, c'est la réaction épidermique que chaque camp revendique, à tel point que tous se décrédibilisent! C'est affligeant: entre les rétrogrades qui pensent que "ce que je ne vois pas n'existe pas". Raté: le raisonnement ne tient absolument pas la route! Ce que l'on refuse de voir finit tôt ou tard à vous sauter au visage, à tel point que cela sera encore plus douloureux à supporter.

Ce qui me fait sortir de mes gonds n'est en rien si extraordinaire que cela. Depuis pas mal de temps déjà, je fustige brutalement la bienséance, le "bien-pensant" où chacun s'offusque soit pour des propos supposés irrévérencieux, ou encore contre les prises de position se drapant de morale. Désolé: je HAIS qu'on me fasse la leçon, d'autant plus quand il s'agit de pseudo-problématiques d'éthique. Revenez sur terre les gens! L'éthique, la morale, ce sont des choses qui sont tributaires tant de l'éducation, que de la culture environnante. Ainsi, ce que "nous", les européens, considérons comme normal, est nécessairement malsain ou inacceptable ailleurs dans le monde. Dans ces conditions, j'exècre encore plus l'attitude moralisatrice des gens qui, sous couvert de défense d'opinions pourtant hautement louables, refusent toute forme de remise en question, ou pire que tout d'humour.

Tenez, je réagis face à ce message (pensez à aller voir le lien initial et la BD associée pour comprendre).
voilà l'image initiale:
Une BD fustigée pour son côté sexiste...
La réaction débile en question
La réaction du hollandais volant face à la critique

A l'imbécile obtus qui voit dans la bande dessinée une marque de sexisme: le sexisme, c'est penser qu'il faut un traitement différent entre l'homme et la femme. Or, ce qui est dénoncé par la BD, c'est justement que, quoi qu'on dise, on trouvera toujours un détracteur pour trouver le discours hors de propos, voire carrément sexiste. Non, encore une fois non! Refuser de rire de cela, c'est se priver d'une grande vérité qui est qu'il faut être capable d'ironie, de rire de soi-même et des autres, et surtout avec les autres. Ainsi, je ne vois rien de malsain dans la BD, bien au contraire même. Quiconque y voit un discours rétrograde n'y voit que ce qui l'arrange, et rien d'autre. J'ai en horreur cette façon étriquée de présenter les choses, parce qu'au fond, ce sont ces attitudes débiles qui mènent justement à la dichotomie homme-femme.
L'humour, c'est le seul refuge qui nous reste pour dédramatiser. J'estime que c'est l'humour qui peut nous donner une image juste et honnête de notre société. Le drame de la situation de la femme en France est multiple, car il comporte de nombreux volets plus durs les uns que les autres: violences conjugales, pressions sociales et religieuses, difficultés dans l'entreprise, sexisme… et j'en passe. Cependant, refuser de trouver un moyen d'en rire, c'est en faire de la normalité, et non de l'exception. Ce qui est dramatique et surtout complètement débile, c'est que les féministes obtuses et les machos rétrogrades se comportent de la même manière, et se jettent à la figure des argumentaires symétriques. Oui, les cons sont partout! Oui, il y a de tout et surtout du n'importe quoi dans la tête des gens. Alors, et si l'on faisait juste le pas en avant disant "allez, on s'en fout, on n'est pas identiques, mais on vit ensemble. Respectons-nous, et on trouvera un équilibre". C'est CA, vivre en société, et pour moi le salopard qui voit la femme comme un objet ne vaut pas mieux que la connasse qui voit tous les hommes comme des animaux décérébrés.

Elargissons le débat, et interrogeons-nous un peu sur les mutations de notre société. Cà et là j'entends des opinions divergentes sur la "manif pour tous". Personnellement, je m'en contrefous, parce qu'elle véhicule des idées qui ne sont pas les miennes, mais que cela ne me fait pas pour autant dire qu'on doit faire taire les détracteurs. Cependant, à quoi arrive-t-on? Non pas à un débat utile et légitime d'idées, mais bel et bien à des joutes n'ayant pour seul but que de se croire au-dessus de la masse, donc de se conforter dans ses propres idées. Ma seule opinion est justement de dire "ils ont tous raison, selon la façon dont on se place". Analysons un peu, et soyons francs:
En quoi le mariage gay est un souci? Je m'en fous! Qu'ils se marient, qu'ils vivent tranquilles. Après tout, ils le font déjà depuis toujours, et la seule chose qui n'était pas faite était de leur donner des droits… comme à tous les autres citoyens.
La procréation médicalement assistée est un problème? Bien entendu qu'elle est un problème de fond, car il sera toujours possible de trouver des situations où cette fameuse PMA sera à éviter à tout prix. Est-ce une problématique de sexe des parents? Non. C'est un problème de personne. Que je sache, la maltraitance des enfants n'est en rien liée à la sexualité des parents, mais uniquement à leur attitude. Donc, le tout devra être suivi par des psychologues, ceci pour confirmer que les parents sont bien aptes à gérer un enfant… Et non de se cantonner à un raisonnement stupide et rétrograde du genre "homos? Pas de PMA". Notez également une chose: si l'on y regarde bien, la monoparentalité existe, et celle-ci est tout aussi complexe dans la gestion des enfants. Pourtant, interdit-on à un père ou une mère célibataire de s'occuper de sa progéniture. Alors, pourquoi interdire à des couples stables, financièrement aptes à financer un enfant, d'avoir une descendance? Pour de pures considérations d'opinions?
La gestation pour autrui est faisable? Oui, et surtout nécessaire, en tout cas de légiférer dessus. Aujourd'hui, nous sommes dans une situation absurde où celle-ci est interdite, où les parents vont à l'étranger pour le faire, ce qui mène à des difficultés administratives ubuesques. Qu'on arrête de se regarder le nombril, et qu'on traite ce problème avec du bon sens. Au-delà de ça: je comprends l'argumentaire concernant la compétence, le respect du corps et j'en passe… surtout si l'on estime que le corps d'une femme n'est pas qu'une bête couveuse. Par contre, est-ce pour autant que cela devrait être interdit? Pourquoi doit-on me refuser de dire "ma femme ne peut pas avoir une gestation normale, en revanche nous pouvons avoir un ovule et du sperme… reste à trouver une manière de voir notre descendance naître dans de bonnes conditions"? Pour le fait qu'une femme accepte de nous aider dans cette démarche? Parce que cela contrarie une image datée de la façon de procréer? Parce que cela va à l'encontre d'une quelconque idée religieuse? La seule et unique chose que j'estime, c'est la VIE. Là où j'exige que l'état légifère clairement, c'est pour éviter que cette assistance devienne un commerce, et que le corps des femmes volontaires devient une couveuse en location pour une durée de neuf mois. Là, oui, je suis contre, totalement contre. En revanche, sans cadre légal, c'est ce qu'il se passera encore et encore à l'étranger.

Enfin, revenons un peu aux sources du problème, histoire de bien comprendre une chose fondamentale: on est tous le con de quelqu'un. Je sais pertinemment que si ce billet d'humeur se met à circuler que je serai brocardé d'une façon ou d'une autre. Je m'en fous! Assumez un peu la réalité: les choses doivent changer, on doit se RESPECTER, et se moquer complètement de la notion de sexe. Comme l'a dit un type dans un film "qu'on m'explique pourquoi une prostituée ferait un mauvais témoins dans un tribunal… Est-ce par son métier ou son statut de femme qu'elle aurait une moins bonne vue?". C'est précisément ça, le problème de fond: nul n'est intouchable, nul n'est parfait, et j'estime tout simplement indispensable d'accepter qu'autrui puisse penser, rire, se moquer de tout et de n'importe qui. Ce qui compte, c'est de respecter l'autre, car pour pouvoir se moquer correctement de l'autre, il faut le connaître. Or, à ce jour, je ne vois personne ironiser ou rire… Mais juste insulter gratuitement, en se cantonnant à des clichés, à des raccourcis puants, bref, à une forme de fascisme. Cela a un côté savoureux pour votre bavard de service… Des libertaires (voire libertins) qui, sous couvert de libération des mœurs et d'amélioration de la condition féminine, finissent par se comporter comme ceux qu'ils sont supposés haïr le plus. Ironique, non?