31 mars 2010

Ours Russe

Encore une fois, l’actualité rattrape le monde et nous signifie en substance le message suivant : nul n’est réellement à l’abri des actions terroristes. Acte barbare s’il en est, l’usage de l’attentat à la bombe est une ignominie, notamment quand il s’agit de s’attaquer à des civils. Autant les militaires sont les garants d’une politique, autant les civils ne sont qu’une masse qui peut tout autant subir le joug d’une dictature, que ceux qui agissent contre. De ce fait, je ne peux que constater avec horreur que la méthode du suicide par les explosifs aura encore de beaux jours devant elle, tant elle a d’impact sur les gouvernements « faibles ». Observez donc la crainte que vit au quotidien un état comme la France, surtout eu égard à la politique internationale laxiste de nos gouvernants. Il ne s’agit pas là d’une critique directe à l’encontre de notre président, mais contre trois décennies de laisser aller, d’obscurantisme politique. N’a-t-on pas hébergé Khomeiny en France dans les années 80 ? N’est-on pas coupables d’avoir été trop permissifs avec ces mouvements radicaux ?

La Russie, elle, subit quelque chose que nous, Français, ne pouvons pas connaître. Les républiques telles que la Tchétchénie ou le Daguestan étaient des territoires de l’URSS. De ce fait, à l’éclatement de l’Union Soviétique, la multitude de nations nées à ce moment chercha à se stabiliser, ceci d’un point de vue surtout économique. Exsangue, l’union n’assumait plus son rôle fédérateur, laissant donc à l’abandon des populations entières livrées à leur sort, et donc à la soumission soit à des mafias, soit à des mouvances nationalistes souvent radicales. Dans ces conditions, l’islam radical déjà bien présent, ainsi qu’une démission totale des forces de sécurité (policiers plus payés, armée sans pouvoir ni même financement, gouvernants corrompus ou impuissants à contrôler ces régions) ne pouvaient que mener à l’apparition de séparatismes teintés par une idéologie religieuse des plus inquiétantes.

Pour une majorité de gens, cette radicalisation n’aura été que souffrance, soumission et pauvreté accrue. Avec l’échec de Eltsine à remettre le pays sur les rails d’une économie raisonnée, les ex républiques Soviétiques n’ont pas toutes abordées la fin du communisme avec la même efficacité : chômage, radicalisation des opinions, marché noir… bref, l’émergence d’une idée où le Russe (au sens citoyen du terme) serait l’ennemi, et Moscou l’oppresseur qui n’a fait que changer d’étiquette. Résultat ? Revendications, manifestations, violences urbaines, menant à la répression armée, et donc au terrorisme. Le cycle de la violence est lancé, amenant la Russie à la guerre en Tchétchénie, au terrorisme à Moscou, et une radicalisation politique.

Qu’on n’aille pas croire que la Russie applique la politique de la terre brûlée de manière systématique sans réflexion. L’état Russe ne fait qu’appliquer une doctrine qui se devrait d’être celle de toutes les nations : on ne négocie pas avec les terroristes. Là, la carte est claire, simple et précise à lire : tant que les mouvements « politiques » négocieront avec Moscou à travers des attentats impliquant des civils, Moscou répondra par la force avec une vigueur dont seule la Russie a le secret. Les propos du président Medvedev sont clairs « Je n'ai pas le moindre doute : nous les retrouverons et ils seront tous anéantis ». Il a bien dit anéanti, non pas arrêtés, ou traduits en justice. Il s’agit là d’une clarification tant pour les terroristes que pour le monde entier : la Russie ne se laissera pas menacer par qui que ce soit, et encore moins par le terrorisme sous toutes ses formes.

C’est évidemment une méthode brutale, qui engendrera des carnages, des violences, des populations qui vont souffrir. Je ne saurais cautionner une telle politique, si je me bornais à parler de démocratie et de droits de l’homme. Par contre, en y réfléchissant un instant, ne sont-ils pas sortis de la notion de droits de l’homme en usant de bombes humaines, en pratiquant l’attentat aveugle, ou la prise d’otages dans une école primaire ? Celui qui a vécu par l’épée, périra par l’épée, et ce message est d’autant plus vrai qu’il représente l’avenir des peuples qui iront à l’affrontement sans même se poser la question du « Est-ce la bonne façon de faire ? ». La reconnaissance d’un état ou d’un peuple ne pourra jamais passer par l’emploi de kamikazes, ni par la pose de bombes dans des lieux publics. C’est le meilleur moyen de déchaîner des envies de vengeance d’une part, et d’être tout sauf fréquentables par qui que ce soit d’autre part. C’est même là, la plus grosse erreur de ces mouvements : la Russie, est-elle réellement l’oppresseur ? N’est-ce pas le radicalisme politique ou religieux qui l’est, finalement ?

Les médias se sont bien gardés de faire des commentaires sur les propos du président Medvedev, et pour cause. Quoi que ces médias analyseront, cela ne sera qu’une manière de légitimer la politique Russe. S’ils accusent Medvedev d’être trop radical, le peuple Russe rappellera au monde les attentats qu’ils viennent de subir. Si l’on dit que Medvedev agit bien, ce sera un accord de principe pour toutes les exactions imaginables, et si l’on ne dit rien… « Qui ne dit mot, consent ».

Espérons qu’il n’y aura pas une guerre équivalente à la Tchétchénie : celle-ci a détruit un état, brisé un peuple, tout cela à cause de la menace d’une mouvance radicale qui a oublié à qui elle s’attaquait. J’espère sincèrement que le peuple du Daguestan lui-même saura se débarrasser de ces groupes terroristes qui vont les faire passer pour des bourreaux aux yeux des Russes… au lieu de leur donner l’opportunité de dire « nous sommes un peuple, écoutez nous d’égal à égal ».

30 mars 2010

Technologie de pointe et dessin

J'ai découvert, par hasard, un site contenant des outils dédiés aux nouvelles technologies qui vont, à terme, révolutionner Internet. Le HTML5 (surfez sur le web pour découvrir le principe) permet des choses ahurissantes, et le lien ci-dessous offre notamment un outil de dessin en ligne!

Harmony ! Le logiciel de dessin
Le blog source, avec plein de petits exemples de l'exploitation du HTML5 multimédia!
Je l'ai exploité quelques instants, et je vous mets mes quelques résultats... Cliquez sur les images pour les afficher en grand format.
Pour info, c'est très simpliste: Le menu déroulant en haut change le type de crayon, en cliquant sur les cases noires et blanches, vous changez de couleur, et vous cliquez sur "save" pour enregistrer l'image sur votre PC (au format .PNG)

Vous faites des oeuvres? Fort bien! Envoyez les moi sur :
magellan94 chez yahoo point fr (à vous de recomposer le lien mail!), je les diffuserai peut-être (avec votre accord bien entendu).

Par contre nota: je l'ai testé sous Firefox, j'ignore s'il fonctionne sur Internet Explorer, et encore moins sur quelle version. Merci de me remonter cette information si cela ne fonctionne pas.


29 mars 2010

Amérindiens

Je ne sais pas si ce sont les photographies, ou l’authentique regard des personnes figées à tout jamais dans ces clichés, mais c’est en regardant la vidéo ci-dessous, que j’ai découvert une énorme dignité chez les Amérindiens. Est-ce chez moi l’admiration et le respect pour les peuples maltraités et pourtant courageux qui me font dire cela, ou peut-être suis-je pollué par les images d’Epinal les concernant ? Peu importe, c’est, quelque part, ma passion pour l’authentique, quitte à ce que cela soit rude qui me fait dire que j’apprécie les peuples Amérindiens.

Que l’histoire peut être cruelle ! Envahis par les « visages pâles », pourchassés, exterminés, déportés, puis finalement entassés dans des réserves, les peuples Amérindiens subirent la domination de sauvages, car, à mes yeux, les vrais sauvages sont ceux qui envahissent, pas ceux qui ne vivent pas de la manière que l’on estime comme étant civilisée. Je ne définis pas une culture à l’aune de ses constructions, ni de ses technologies, mais à la lumière de son unité et de son authenticité. Les Amérindiens étaient des nomades, des gens vivant avec les saisons et la nature, se déplaçant pour suivre les troupeaux, s’arrangeant avec le climat et la rudesse des éléments. Qu’est-ce qui gênait tant les colons ? Qu’ils ne voulaient pas de frontières ? Qu’ils ne comprenaient pas la nécessité de poser des clôtures dans les plaines ? Parce qu’ils n’avaient pas la même couleur de peau ? En quoi est-ce si inepte de vouloir vivre avec la nature, au lieu de lutter contre ?

Etant gosse, le cow-boy contre le méchant Amérindien était pour moi la norme, celle immuable stipulant que l’Amérindien tuait, scalpait, qu’il était le barbare par excellence, celui ne respectant pas la vie d’autrui. Je me suis senti honteux de comprendre, bien plus tard, que ce furent eux qui furent persécutés, qu’ils défendirent leur mode de vie et leurs familles, au prix d’immenses sacrifices. Ah, les westerns nous gavant de grands espaces, de charges de la brigade légère (toujours héroïque)… A vomir quand on y pense. Je ne vois pas pourquoi les Amérindiens étaient tenus de se soumettre aux rites des blancs, à leurs coutumes, de devoir se sédentariser à tout prix. En quoi étaient-ils une menace ? Probablement pour les « propriétaires terriens » qui ne voyaient pas d’un bon œil que des chasseurs puissent se déplacer librement sur les terres qu’ils s’étaient arbitrairement appropriés en plantant des piquets. C’était la meilleure manière de finir par en arriver à des guerres aussi inutiles que sanglantes.

Cruels ? Sauvages ? Parce que tirer avec un fusil sur un homme lancé au galop avec un arc et des flèches, c’est plus honorable ? Brûler des villages, massacrer femmes et enfants, c’est un acte respectable en temps de guerre ? Je n’ai pas la prétention de dire que ces exactions étaient normales, mais, après tout, opprimez un peuple, attendez vous à son courroux, s’il en a la possibilité. Œil pour œil, sang pour sang. Je trouve d’autant plus admirable ces combattants qu’ils se savaient mal équipés en comparaison des armes à feu modernes, ils se savaient défavorisés par cet armement de l’autre monde… et pourtant ils se défendirent, acceptant la mort comme étant normale, une étape de la vie parmi tant d’autres. Excellents cavaliers, habitués à vivre sur le terrain, les Amérindiens démontrèrent leur capacité à s’adapter et à combattre l’oppresseur. Little Big Horn, bataille entre Custer et les Cheyennes, mena les Américains à se méfier des « peaux rouges », qu’ils n’étaient ni des primates ni des animaux, simplement des hommes capables de se défendre, et de se battre.

Pour quel résultat ? Des années plus tard, des massacres eurent encore lieu, démontrant que l’oppression n’était pas encore terminée. Et que dire d’aujourd’hui ? Dans les réserves, la violence, l’alcoolisme et le chômage règnent, faisant des anciens peuples fiers de serviles consommateurs de whisky et de drogue. Pourquoi ? Fallait-il réduire les peuples libres à des statistiques, des composantes d’une société qui, aujourd’hui encore, les rejette ? Ce n’est qu’en 1990 qu’une loi fédérale américaine, The Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA), gère et exige enfin que les biens culturels amérAmérindiens soient rendus aux peuples natifs quand ces biens ont été déterrés. N’est-ce pas là une honte ? Un siècle après ? Et que penser de la communication les concernant ? Personne ne parle de leurs souhaits, leurs envies. Ils ne sont pas Américains, excepté par la citoyenneté. En dehors de cela, ce sont des citoyens de seconde zone, à qui l’on a fait comprendre qu’ils étaient mieux loin du système réservé aux blancs.

Alors, moi, pro AmérAmérindien ? Et comment !

quelques liens intéressants sur le sujet:
Les Amérindiens sur wikipedia
Le général Custer
Les guerres Indiennes aux USA
Le massacre de Wounded Knee

Et une vidéo d'une chanson Française sur les Cheyennes...

26 mars 2010

Leçon historique

Je ne pense pas avoir été très obscur concernant mes orientations politiques, qui plus est concernant la véritable haine que je voue aux systèmes totalitaires. Je pense d’ailleurs avoir été plus que vindicatif en alertant mes lecteurs sur les risques d’avoir un système dérivant vers la dictature (notamment la loi R.Dati sur la détention de protection, ou encore mes réactions concernant la liberté d’expression sur le réseau, et donc sur la loi HADOPI). De ce fait, on ne pourra clairement pas me taxer, ni de fasciste, ni de nazi en puissance, pas plus que d’être un soutien pour un système autre que démocratique. Cependant, il faut aussi avoir un peu de bon sens, notamment quand il s’agit de s’attaquer à des sujets aussi sensibles que le fascisme ou la dictature légale (qui est surtout à ne pas confondre avec la dictature militaire qui s’appuie sur la force, et non sur la loi).

Le FN… quel sujet empoisonné ! Depuis son apparition sur la scène politique, le FN a toujours représenté l’épouvantail, les souvenirs d’une France collaborant avec l’occupant, un Pétain dépassé, ou un Laval plus qu’actif pour résoudre « la question juive ». Jean Marie Le Pen, porte flambeau d’un parti jadis obscur et faisant peur, est devenu, à force de confrontations dans les urnes, les médias, mais aussi au juridique, un des représentants de la contestation face à la balance gauche droite traditionnelle. Aujourd’hui, le FN est un parti aussi implanté et lisible que l’est le PS ou l’UMP, et même plus légitime dans son statut de contestation que l’est la NPA, ne serait-ce que pour l’antériorité, ou, plus encore, si l’on prête attention aux scores lors des suffrages.

Pourtant, il est une chose qui ne change pas, c’est l’incompétence politique ! Je vous invite à lire l’article suivant, puis de revenir lire la suite de ma chronique.

L'article complet sur lemonde.fr

Alors. Lu ? Compris ? Qu’en pensez-vous ? Pour ma part, j’appelle cela une énormité tant stratégique que politique. Tout parti qui serait fasciste en France serait immédiatement interdit, et ses membres gentiment conviés à ne plus jamais se réunir. De plus, l’histoire et sa lecture démontrent qu’il y a eu collusion dans tous les partis, car ce sont les membres qui font une politique, et non la politique qui font les membres. Dans ces conditions, Michel Vauzelle a non seulement dérapé, et pardessus le marché reçu un cour d’histoire. Dramatique, surtout quand il s’agit d’aller jouer sur les terres du nationalisme, celles de prédilection pour le parti nationaliste, et non fasciste (par ailleurs, FN veut bien dire Front National, et non pas Fascisme National).

Je n’ai aucune affinité avec le FN : je n’ai guère d’amitié pour des propos plus que malsains concernant l’immigration (même si, sur le fond, la question doit être posée et traitée avec intelligence par tous les partis), et je n’éprouve aucun plaisir à voir un parti prendre pour étendard Jeanne d’Arc, car, en tant que tel, je ne vois ni légitimité, ni bon sens à s’approprier ce symbole. Alors, évidemment, le FN séduit comme vote contestataire, la dureté du comportement et des propos de leur leader actuel (amené à prendre enfin sa retraite au profit de sa fille) peuvent plaire aux nostalgiques de la droite « dure » du général De Gaulle, attirer les déçus de la politique sociale qui (d’après ces mêmes électeurs) « favorisent les étrangers et les fainéants » (sic), ou encore une certaine population effrayée par la mutation de la société Française. Qu’on ne se leurre pas : la France change, cela a effrayé durablement les notables, l’ancienne génération se cramponnant au cliché de la femme au foyer, et de l’immigré ouvrier qui n’est visible qu’à l’usine.

Pour ma part, je remercie sincèrement le FN d’exister, et, pour répondre aux râleurs qui m’attendent au tournant, non, ça n’a rien de contradictoire avec le fait que je n’aime pas ce parti politique, pas plus que ses idées. Souvenez-vous de 2002 : Le Pen au second tour. A quoi cela a mené (temporairement hélas) ? A l’éveil des consciences, au fait que tout électeur est responsable du résultat final, et que le vote blanc, tout comme l’abstention légitiment la montée des extrémismes. Mécaniquement, plus il y a de gens qui ne votent pas, plus ceux qui votent pèsent lourds. Ainsi, le FN a accédé, et ce pour la seule fois de son histoire, au second tour d’une présidentielle ! L’électrochoc, la claque ! Comprenez donc qu’il faut des partis aux discours radicaux, afin que les plus timorés puissent se souvenir que l’absence de décision n’amène que l’anarchie, ou la dictature, tout dépend du creuset où mijotent les idéaux nationalistes.

Enfin, Je suis vraiment hilare quand je constate que, malgré l’humiliante remise en place de l’élu, d’autres se sont octroyés le droit de brandir « Liberté, Egalité, Fraternité », ceci dans le but évident d’être les pseudo garants de ces valeurs. Quels garants ? Le gauchisme a créé le national socialisme, tout comme l’extrême droite a inventé les ratonnades. Tout parti, toute opinion peut dériver vers l’aspect totalitaire, et le PS, tout comme le FN, contient des éléments qui doivent être observés avec prudence. J’aurais été J.Marie Le Pen, je me serais alors empressé de répondre :
Liberté : j’ai le droit et le devoir de l’exprimer, et de me défendre, vu que je suis un élu du peuple.
Egalité : j’ai tout autant le droit d’exprimer mes opinions que M.Vauzelle, et qui plus est dans le strict cadre de la loi. M’accuser de fascisme, c’est m’accuser d’être un criminel, ce que je ne suis pas.
Fraternité : S’il y a quelque propos que ce soit qui puissent mettre en doute mon respect de la fraternité des Français, qu’ils me soient reprochés en toute légitimité.

Dégueulasse comme défense ? Parce qu’accuser de fascisme quelqu’un n’est pas dégueulasse ? Si j’ai le malheur de tenir des propos contre Israël, je suis antisémite ? Si je critique la gauche, je suis fasciste ?

Qui est le fasciste : l’accusateur, ou l’accusé ? Me concernant, l’accusateur devrait se souvenir qu’une chasse aux sorcières comme le maccartisme n’a mené qu’au naufrage du système supposé être protégé contre le dit « ennemi »...

25 mars 2010

Effacé

Qui êtes-vous ? Qui suis-je ? Pourquoi ce prénom plus qu’un autre ? Qu’est-ce qui définit une identité ? La reconnaissances des autres, un document officiel, ou encore le fait qu’on ait un reflet dans le miroir ? L’identité est chose si volatile, qu’elle devient même un outil pour certaines personnes. Pourtant, nous nous saluons par nos prénoms, nous détenons une histoire, tant faite de nos expériences, que de notre ressenti avec les histoires des autres, ceci bâtissant peu à peu notre personnalité. Telle une peinture complexe et jamais terminée, c’est par ces touches d’interactions que nous devenons ce que nous sommes, des êtres dotés d’un semblant de conscience, des mammifères « pensants » qui vivent à travers et grâce à ce phénomène que nous nommons « l’âme ».

La première chose que le bébé fait, c’est de s’inscrire dans l’espace, de comprendre qu’il « existe » au sens psychologique du terme, tout en faisant l’apprentissage de son propre corps : usage désordonné des mains, des pieds, regards curieux, audition, émission de sons, odorat, toucher, l’enfant en bas âge définit donc son périmètre, ce qui, à terme, déterminera sa personnalité. Mais, est-ce réellement suffisant ? Il est à noter que les enfants, jusqu’à un certain âge, fonctionnent sur la base de stéréotypes que nous leur inculquons. De l’imagination ? Ils reproduisent, piochent dans leurs connaissances, et modèlent ainsi de nouvelles idées, un peu comme nous le faisons tous au quotidien. Dire qu’un enfant est réellement inventif, c’est oublier qu’il est en pleine phase d’apprentissage. En fait, il n’invente pas, il tente de recréer, voire de modifier cette recréation à la lumière de ses découvertes.

Mais une fois adultes, nous pensons donc être des entités individuelles, parfaitement définies et inscrites dans notre temps. D’une certaine manière, nous supposons donc qu’être « quelqu’un », reconnu par notre famille, nos amis, ou le commerçant du coin, suffit réellement à affirmer notre existence, or c’est une erreur assez terrifiante. Qu’est-ce qui nous définit réellement, si ce n’est notre capacité à interagir ? Etre vu, cela ne garantit pas que nous puissions raisonner. Etre entendu ne nous octroie pas plus une « âme », tout comme être tangible d’ailleurs ; un caillou est visible, on peut le porter, le toucher, mais on ne lui accordera aucune âme, pas plus qu’une conscience. Pire encore, nombre de personnes estiment que les animaux n’ont pas d’âme, parce qu’ils sont classés comme étant inférieurs aux hommes. Dans ces conditions, ce n’est donc pas notre existence physique qui exprime notre réalité philosophique, mais bel et bien notre possibilité d’échanger non des actions, mais des pensées.

Alors, si c’est donc la reconnaissance de notre philosophie de vie, de nos idées, qui fait de nous des hommes, qu’advient-il de nous si nous procédons à notre isolement ? Nombre d’expériences sur l’isolement (notamment avec des détenus considérés comme dangereux) ont permis de démontrer que d’isoler un être humain de toute reconnaissance de son identité, c’est le mener à la folie, et souvent, au suicide. Concrètement, enfermez n’importe qui, sans le torturer ou l’affamer, mais ôtez lui sa réalité humaine en supprimant toute communication et encore plus en procédant à un isolement sensoriel (silence total, éclairage ne changeant jamais, décoration absolument neutre…), vous obtiendrez tôt ou tard une personne gravement désorientée et devenue inadaptée à la vie en société. Agir de la sorte, c’est briser toutes les constantes d’une vie ordinaire : l’identité, c’est être compris et non entendu. L’identité, c’est échanger et non s’isoler. L’identité, c’est mourir si l’on se voit ainsi « effacé » de l’humanité telle que nous la concevons.

D’un point de vue purement éthique, procéder à de telles expériences est un acte de torture morale. Un camp de concentration agissait de la même manière : uniformes identiques, numéro de matricule remplaçant noms et prénoms, tout cela dans le seul but de briser l’humanité des détenus. Une fois dépourvus de leur humanité, il s’est avéré que les détenus des camps devenaient rapidement dociles et serviles. La survie devient alors le seul refuge, comme si nos instincts les plus primaires revenaient à la surface. Aujourd’hui, imaginez donc ce que nous pouvons faire pour briser un homme sans même le torture de quelque manière que ce soit : effacez le de l’état civil et de la sécurité sociale, il devient un inconnu, une personne à mettre en prison. Otez lui ses ressources en effaçant son identité bancaire, et il sera complètement perdu. Ne le harcelez pas, semez le doute dans son entourage en le faisant arrêter sans raison, puis libérez le, faites lui subir ce que Kafka a décrit dans ses écrits. Tôt ou tard, à force de questionnements, l’homme sera amené à croire qu’il est coupable de quelque chose. Quoi ? Peu importe, du moment que cela lui offre la compréhension de sa « nouvelle » identité de substitution. L’innocence et la culpabilité sont des jugements de valeurs, alors qu’appartenir à l’humanité, quitte à être un coupable, est un critère constructif de notre identité humaine.

Dans ces conditions, il est donc vital de se connaître, et surtout de ne pas s’oublier au milieu des identités temporaires que nous créons via le virtuel. Chaque nouvelle image de soi laissée sur le réseau n’est qu’une instance temporaire de soi. Or, c’est celle qui est perçue par les autres, avec pour seule possibilité de compréhension ce que nous acceptons de dire ou présenter. De ce fait même, nous serions susceptibles de craindre d’être « effacés » du réseau, de la même manière qu’un tortionnaire effaçait un détenu de la société. Il est essentiel de ne surtout pas laisser au virtuel la possibilité d’être un outil déterminant dans la construction de l’âme. Toute « réalité » se doit d’être soumise à la critique, notamment quand cette réalité peut être aussi facilement déstructurée. Faire l’acteur, mentir, tricher peut revêtir une tenue fort séduisante, surtout pour se faciliter le contact, cependant c’est aussi déformer ce que nous sommes, et ainsi emprisonner notre véritable fond dans un carcan « virtuel ». Alors, la prudence est de mise.

Vous avez plus d’amis en « @ » qu’en vrai ?
Vous refusez de sortir en inventant un prétexte pour rester derrière l’écran ?
Vous connaissez énormément de gens uniquement à travers un pseudo, et en parlez comme s’ils étaient des amis ?

Posez vous la question… et soyez prudents : l’identité, la conscience de soi sont des éléments aussi vitaux que respirer ou se nourrir.

A vous de procéder à votre introspection.

24 mars 2010

Ironie de l’histoire

C’est quand même fou de voir à quel point l’histoire a le sens de l’humour. Pour peu qu’on ait une certaine culture de notre passé commun, certains symboles, noms, ou même personnages semblent nous ramener à des époques pas si lointaines et pourtant aujourd’hui presque oubliées. Ainsi, quelqu’un de né il y a moins de vingt ans n’a entendu parler du mur de Berlin qu’à travers des documentaires ou des commémorations, cette même personne ne connaît du communisme que l’image d’Epinal de Lénine, ou celle, plus terrifiante, de Staline, ou encore elle n’a jamais entendu parler de SS20, ou d’Aeroflot. C’est étrange, pour moi, ces mots, ces noms représentent les grandes craintes de mon enfance, avec Tchernobyl et son nuage, les défilés du premier Mai à Moscou (affichés à la télévision avec un teint volontairement grisâtre pour le rendre encore plus menaçant), et puis cette étoile rouge, signe de dictature et de peur de l’état policier ultime.

Je me suis demandé si je ne devais pas rappeler ce qu’est un SS20, un Antonov, ou encore parler de la sempiternelle Kalachnikov, puis j’ai réfléchi : après tout, à chacun de se mettre au goût du jour, de prendre les renseignements nécessaire à la culture personnelle. A contrario, je me suis aussi dit « Mais que veux-tu que cela leur foute, ce qu’est un SS20 ?! ». Oui, je me parle à moi-même de temps en temps, histoire de soulager mes doutes sous la forme de discussions aussi absurdes qu’improductives. Bref, j’en ai conclu que je me devais de vous dire qu’un SS20 était un missile nucléaire de conception et fabrication Soviétique, et Antonov une marque d’avions de même origine, aujourd’hui disparue. Tout cela sont des symboles d’une époque révolue, celle de l’affrontement manichéen est-ouest, celui de la guerre froide, toute une époque qui a eu ses morts et ses fantômes.

Pourquoi est-ce que je parle d’ironie alors ? Il n’y a rien d’ironique dans l’effondrement d’un système, et encore moins dans la faillite des états. Derrière, ce sont des peuples qui pâtissent, qui se voient affamés par le système capitaliste auquel ils ne comprennent rien ou presque, et ce sont des années de disettes en perspective. Pourtant, l’histoire se moque, elle se rit ouvertement de nous. Il suffit de réfléchir un peu à chaque époque où nous avons pratiqués des excès. Quand les Soviétiques durent se débarrasser de leurs blindés de la seconde guerre mondiale, énormément d’entres eux furent convertis… en bulldozers, voire en tracteurs agricoles. Quand les armes se turent, nombre de fusils furent revendus à d’autres nations pour qu’elles continuent à tuer, ou furent recyclées en n’importe quoi (ce qui a de quoi agacer les antimilitaristes : si cela se trouve, leurs vélos sont issus de la production d’acier de refonte des fusils meurtriers). Bref, l’histoire use et abuse de l’humour. Noir certes, mais de l’humour tout de même.

Auparavant, nous ignorions (pour les européens s’entend), ce qu’est Aeroflot. Un nom parmi tant d’autres, entendu ça et là à la télévision, vaguement identifié comme une compagnie aérienne. Qu’est-ce qu’Aeroflot ? L’équivalent Russe de Air France pour nous. Donc, une énorme structure, devenue moderne de par l’ouverture aux marchés internationaux, et qui, comme toutes les autres compagnies, pratique la libre concurrence. Fut une époque, on aurait parlé d’instrument de Satan (le grand ennemi rouge…), d’une entreprise périclitant avec des moyens obsolètes (et c’était le cas avec un parc d’avions mal entretenus, sans pièces détachées, et à la sécurité des plus douteuse), ou encore d’une compagnie qui ne verra jamais le sol européen.

Ironie de l’histoire encore et toujours…

Air France et Aeroflot sont dorénavant des partenaires commerciaux pour la desserte de nouvelles destinations vers l’est pour la société Française, et en contrepartie des ouvertures vers l’ouverture pour la compagnie Russe. Ironique, non ? Comme quoi, le commerce rapproche plus efficacement que n’importe quelle politique de rapprochement !

Plus de détails sur le figaro.fr

23 mars 2010

Elle est belle la jeunesse numérique!

Qu’on ne m’affirme pas que la jeunesse est un bienfait, et encore moins qu’elle permet de former les esprits malléables pour financer nos retraites. La jeunesse, c’est l’antithèse du progrès, c’est l’opposition avec l’ordre établi, quitte à aller à l’affrontement sous toutes ses formes. Etre jeune, ce n’est certainement pas envisager le lendemain, mais avant tout raisonner sur le présent à très courte échéance. Pourtant, nous espérons, dans notre élan de parents (ou potentiellement parents), que les générations futures seront raisonnables, raisonnées, bien éduquées, et qu’elles sauront être à la hauteur de nos espoirs. Pourtant, nous ne sommes pas spécialement plus porteurs des réussites d’aujourd’hui, que le furent nos ancêtres à leurs époques respectives.

C’est dramatique : le jeune n’a pas plus de visibilité sur son avenir, qu’une taupe en a dans son trou exigu. Je ne saurais les blâmer, tant il est vrai que nul n’est oracle, et qu’au surplus le monde des adultes a ce don de tout réduire à la destruction, ou au nettoyage par le vide. Ainsi, les espoirs candides des adolescents sont souvent les regrets des adultes confrontés aux réalités de leur temps. Pourtant, qu’il est beau de les voir fantasmer sur un monde équitable, de les entendre déblatérer des lieux communs proto communistes, de savoir qu’ils voteront social à 18 ans, et capital à 35... Mais là, ce n’est qu’un des aspects de la jeunesse, celui le plus séduisant, celui des idéaux, celui qui est le premier à s’effondrer quand le monde extérieur entre en collision avec la bulle de rêves des jeunes.

Méchant ? Cynique ? Oui, c’est vrai que je vois ceci avec le regard de celui qui a dû mettre au placard bien des espérances… Comment ça, vous ne me croyez pas quand j’exprime l’idée que j’avais foi en l’homme, que je lui donnais une chance de se sortir de son bourbier ordinaire ? Certes, l’existence ne m’a que rarement donné l’occasion d’appréhender un avenir rose bonbon, mais pour autant que je sache, tout ado espère, même si cela dépend complètement de son petit monde. Je doute que les rêves d’un afghan soient les mêmes que ceux d’un parisien par exemple. Et à tout cela s’ajoute notre monde tel qu’il est aujourd’hui. Certains sont fiers de nos progrès : le réseau partout, les communications instantanées, que d’améliorations du quotidien ! Ah bon ? Laissez moi rire !

« Mais pourquoi va-t-il encore râler !? » se dit l’observateur. PARCE QUE ! Bon, je peux être plus pondéré, et vous dire que je suis souvent de mauvaise humeur, mais là, je suis même limite inquiet pour ces jeunes qui n’ont plus de crainte concernant la technologie, à tel point qu’elle en devient un véritable poison. Tenez, on nous tanne avec les profils Facebook, les Twitters, et consoeurs. Pour la plupart des reliques que nous sommes, ces bidules semblent à la limite de l’inutile, ou tout au plus un autre moyen de remettre la main sur de vieilles connaissances. Pourtant, d’un point de vue plus jeune, Facebook (pour ne citer que l’exemple le plus inquiétant) représente le maillage de tous les amis, de toutes les connaissances, à tel point qu’il devient incontournable de se connecter à son profil pour « apprendre les dernières news de ses potes ». Tout ça pour ne pas se rencontrer ? Tout ça alors que le collège, le lycée, ou la Fac permettent déjà de le faire au quotidien ? J’ai du mal à suivre le raisonnement.

Mais poussons l’analyse plus avant. Facebook contient, telle une base de données de la police, ou plus précisément de la Gestapo, des informations aussi importantes que votre adresse, votre orientation sexuelle, votre présence (ou non) chez vous, et j’en passe. Bien entendu, cela peut être laissé vide, de sorte à s’assurer un minimum d’anonymat. Or, l’ado, lui, n’a pas cette formation concernant sa vie privée. A ses yeux, quelle importance d’aller piocher qu’un tel est homo, qu’un autre aime fumer de l’herbe, ou qu’un troisième couche avec X ou Y. Ce sont des moyens d’investigations énormes ! Demain, celui qui met la main sur un profil facebook pourra retrouver tous les contacts (amis) de la personne ciblée, et donc, techniquement, impliquer les dites personnes dans une enquête de « moralité ».

L’avenir ? J’ai la grosse crainte que nombre de moyens d’enquêtes à travers le réseau deviennent des outils de répression ordinaire. Je n’ai que peu de confiance dans la neutralité de ces services, d’autant plus qu’ils sont assurés par des entreprises mercantiles. Si un état leur impose de fournir les informations, je les vois mal refuser… Enfin bon, étant réfractaire à ces machins, je me sais déjà condamné par mes propos ici même. De toute façon, nous savons tous qu’il nous faut faire attention à ce que nous laissons traîner sur le réseau. La candeur des adolescents doit être pondérée par la méfiance des adultes. Et c’est là que je dis « Jeune et con ? Non, plutôt jeune et inconscient ».

22 mars 2010

Dites…

Qu’on m’explique avec la sincérité et la facilité nécessaire pour saisir le fonctionnement d’une administration. Jusqu’à présent, bien qu’étant peu enclin à faire confiance aux grosses machineries obscures et probablement sclérosées, je partais du principe qu’une administration s’appuie sur l’irresponsabilité, ceci incitant donc les fonctionnaires à agir avec une certaine rigueur. En effet, j’estimais que l’adage suivant pouvait s’appliquer : « Si tu n’es pas responsable de ce que tu fais, tu le feras probablement mieux que si tu avais peur de te tromper ». Ainsi, j’admettais une certaine qualité à notre service public, et ce malgré certains griefs inhérents à la complexité du dit système. Après tout, une vieille démocratie comme la France ne peut être fondée que sur un système administratif qui ne peut être que forcément complexe !

Or, c’est avec la candeur d’un enfant traversant un champ de mines, que je me suis heurté aux affres des méandres des services de l’administration. Pourtant, ça n’avait rien de personnel, bien au contraire, c’était pour pouvoir travailler ! Hé oui, bossant sur des systèmes informatiques « discutant » avec des organismes officiels, j’espérais donc tomber sur une documentation certes obscures, mais en tout cas suffisamment rigide et (on va dire) fiable, de sorte à pouvoir m’avancer. Alors, imaginons la scène, pour vous expliquer en quoi j’ai pu maudire mes interlocuteurs. Dans un premier temps, apprenez à conduire une voiture dans sa disposition classique : pédale de frein au milieu, accélérateur à droite… Bien. Dites vous que vous allez donc construire une voiture en respectant cette norme. Jusqu’ici, tout va bien. A présent, imaginez donc, qu’en pleine construction, on vous annonce, sans sourciller ni même rire de votre malheur, que les pédales changent d’ordre, que les feux doivent devenir violets, et qu’il est obligatoire que les clignotants soient bleus ! C’est à peu de choses près ce qui se produisit me concernant ! Merci les mecs, j’avais presque oublié à quel point une documentation peut changer au fur et à mesure du temps !

Restons calme, ne jetons pas la première pierre, prenons le temps de discuter. Grande inspiration à l’appui, écoutons donc sereinement l’explication du « pourquoi » d’une telle débâcle. Et là, moment de solitude : pour rien, en tout cas aucune explication. Là, vous vous dites qu’on s’est payé ma tête, qu’on m’a filé des documents périmés… Pas du tout ! Et c’est là, la plaisanterie du jour : la norme évoluant, charge aux utilisateurs de s’adapter, et surtout, de se renseigner ! Si je faisais une comparaison, c’est comme si vous constatiez avec horreur que votre toasteur, ainsi que tous vos appareils électriques avaient rendus l’âme, parce que EDF aurait changé la tension électrique sur le réseau, ceci sans vous en informer bien entendu. Alors ? Que faire ? L’impatient se dira qu’il faut gueuler, hurler au complot, le serein ira gentiment mettre à jour son bazar (qui n’en avait bien entendu nul besoin), et moi, entre les deux, j’ai hurlé de frustration, et je suis parti, malgré tout, mettre à jour mon merdier.

Allez, du calme, c’est la dernière ligne droite ! Tout est mis au carré, pas de crainte à avoir, il y a maintenant une documentation et c’est la dernière… pardon ? Il y a ENCORE des changements ? Qui je dois assassiner pour avoir enfin la paix ? Non, sans déconner, je ne vais tout de même pas tout refaire… si ? Vous avez un drôle de sens de l’humour, vous. Et puis, si ce n’était que ça, laissez moi vous conter la suite de ces mésaventures !

Comme toute spécification de norme, il y a des choses incompréhensibles pour le commun des mortels, notamment quand ces informations sont rédigées dans un français disons « administratif ». Peu importe, du moment que quelqu’un sait de quoi il en retourne. Or, grande blague (une de plus me direz-vous, je ne suis plus à ça près), il s’avère que nombre de données ne sont pas décrites, ou, au mieux, trop légèrement pour être utilisables. Malheureusement, comme il faut une bonne raison de rigoler, nos chers analystes se sont fendus de rendre ces données obligatoires. GRUMPF ! Là je grogne, je mords, je prépare la badine pour le passage à tabac…

Tiens, un courrier électronique… que dit-il… QUOI ? Encore une modification ?!

SATAN ! SATAN !!!

18 mars 2010

Désolé

Désolé, en ce moment le boulot m'accapare comme rarement, donc peu de temps à consacrer pour mes tirades!

Je serai (je l'espère) plus disponible à partir de Lundi.

D'ici là, ne vous languissez pas trop de moi!

JeFaisPeurALaFoule/Frédéric

17 mars 2010

16 mars 2010

Débats qui ne font pas mouche

J’aime bien cette expression qui dit « Qui se sent morveux se mouche ». En quelque sorte, elle exprime ce que j’estime être indispensable : si l’on se sent coupable de quoi que ce soit, on se doit de l’assumer. C’est malheureusement à tort et à travers que cette idée est utilisée de nos jours. En effet, nombre de politiques, et surtout la rue, usent et abusent du débat d’idées, sans pour autant que cela soit constructif ou, pire encore, intelligible. J’avais énoncé avec force moqueries le débat de fond de poubelle qui s’est tenu pendant la campagne des régionales, tout comme j’avais râlé contre les personnes réagissant sur le débat de « l’identité nationale ». Qu’en est-il sorti ? Rien ou presque, si ce n’est du pain béni pour les chroniqueurs comme moi, ou les vendeurs de torchons journalistiques.

Les interrogations qui flottent dans notre société ne sont pas récentes pourtant : religion, ethnocentrisme, assimilation ou intégration, xénophobie, avenir de la jeunesse, ce n’est hier qu’on a découvert qu’il y avait des choses à dire, et, en principe, des choses à faire. Pourtant, on ne se prive pas de biaiser les débats en les démantelant, en les taxant de démagogiques, en repoussant toute ouverture sous couvert de prétextes aussi fallacieux qu’inacceptables. On débat de l’identité nationale ? C’est vichyste ! On se pose des questions sur la gestion de l’islam en France ? C’est de la xénophobie. On espère trouver des solutions pour gérer tant que faire se peut l’immigration ? C’est du nationalisme de bas étage. Alors, comment débattre et discuter si votre interlocuteur se contente de vous ramener à des lieux communs, à vous étiqueter avec aisance, et avec des étiquettes malsaines qui plus est. Où se dirige-t-on alors ?

Je vais prendre un exemple très concret et très actuel : Israël et le meurtre d’un terroriste à Dubaï. Israël est accusé d’avoir fomenté l’exécution, de l’avoir planifiée et réalisée par le biais d’agents des services secrets, le Mossad. Jusque là, pourquoi pas… Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’un état fait sa lessive ailleurs que chez lui. On peut par exemple citer la traque et l’exécution de terroristes du groupe terroriste Palestinien Septembre noir, ayant aidé à l’opération pendant les J.O de Münich. L’opération de représailles porte un nom d’ailleurs : « Opération colère de Dieu ». De ce fait, difficile de ne pas penser qu’il soit possible que cette exécution ait été réellement le fait d’agents du Mossad. Ce qui me gêne, c’est plutôt la réaction épidermique de nombres de soutiens d’Israël. Tout y passe : théorie du complot visant à déstabiliser Israël, action antisémite, coup monté et j’en passe. Et toute question sur la réalité de cette action est systématiquement défendue par la thèse du « le droit de se défendre contre le terrorisme ». Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a rien de légitime d’aller assassiner quelqu’un dans un autre pays, ni même dans le sien ! S’il y a un concept de justice, de légalité, c’est justement pour éviter que de telles choses arrivent… Mais là, c’est demander un débat qu’Israël se refuse à avoir depuis sa « création » .

A vomir.

L’autre exemple signifiant est plus proche de nous. Nous parlons régulièrement de la burqa, avec en toile de fond l’idée de l’interdire, ou pas, dans les lieux publics. Nombre de personnes et d’élus y sont favorables, estimant qu’il faut sanctionner non pas les femmes prisonnières de ce vêtement (que j’estime scandaleux, rétrograde, et surtout illégal puisqu’il s’agit d’une réduction des libertés fondamentales de la femme), mais leurs maris et familles qui les « forcent » (ça reste à voir ça aussi) à la porter. Or, d’autres voix s’élèvent non pas pour discuter sur le fond, c'est-à-dire de savoir si un état comme la France peut accepter, ou pas, de telles pratiques rétrogrades, mais sur la forme, en débattant sur l’impossibilité d’appliquer la loi, ou encore sur des terrains encore plus sordides avec pour prétexte le « ne stigmatisons pas ces femmes qui souffrent déjà bien assez ». Dites, les palabres inutiles, on pourrait se les épargner en rappelant que, d’une part, l’intégration dans une nation, c’est en accepter les coutumes, et non en imposant les siennes, et que d’autre part, la France étant laïque, il est tout aussi inacceptable d’une femme travaille dans une mairie vêtue d’un voile, qu’un agent de police porte une kippa pendant son service, ou encore que tout agent au service de l’état me mette sous le nez sa croix catholique. La foi, c’est personnel, c’est une opinion, pas une revendication. De ce fait : je suis pour ouvrir le débat avec les autorités religieuses (on a bien créé le conseil Français du culte musulman pour ça, non ?), puis éventuellement envisager une loi interdisant purement et simplement la burqa dans les lieux publics. Nous ne sommes ni au moyen Orient, ni à la Mecque, et je rappelle aussi pernicieusement que la pratique de la burqa n’est pas spécialement bien accueillie dans l’immense majorité des pays à majorité musulmane. Donc, ne pas stigmatiser est une idée légitime, mais de là à laisser faire sous prétexte que c’est un sujet sensible, pas question.

Enfin, je crois que nous choisissons la polémique à la place de la discussion, quitte à tout réduire à des choses inintelligibles, voire stupides. Est-ce un progrès de véroler les débats pour les réduire au silence ? Est-ce vraiment une chose raisonnable de ne pas les accepter ? La doctrine, en ce moment, c’est « Si on n’en parle pas, ça n’existe pas ». Raté : ce qui n’est pas dit vous revient, tôt ou tard, en pleine face. On n’a pas su gérer les mutations de la société ? On crée un avenir glauque à nos enfants. On n’a pas voulu comprendre que les vieilles industries devaient mourir ? On a créé des régions sinistrées comme la Lorraine après la fermeture des mines… et ce n’est qu’un petit exemple de notre attitude de l’autruche. Faisons en sorte que le débat redevienne la norme, et non l’exception.

Comme toujours, quelques liens:
La prise d'otages à Münich, sur Wikipedia
Septembre noir sur Wikipedia
Opération colère de Dieu, sur wikipedia

15 mars 2010

Je passe pour un sentimental, mais je m’en moque

Je sais qu’il n’est jamais facile d’exprimer des sentiments de manière suffisamment claire, et qui plus est quand ils sont chargés d’émotions et de souvenirs. On se réfugie souvent dans le silence pour ne pas avoir à subir l’expérience de dire les choses, les faire comprendre aux autres, alors que les gestes, les pensées et les idées sont elles aussi essentielles que les mots eux-mêmes. Certains jugent les autres, surtout quand ils disent « je t’aime », quand ils avouent sans honte ou hésitation qu’ils éprouvent des sentiments. A croire que nous devrions nous réduire à quelques attitudes formatées, un peu comme si les gens se devaient d’être uniformes et froids. Je m’y refuse. Que m’importera le jugement qu’on portera sur moi, que m’importera leurs quolibets, j’aime à dire ce que je ressens, ceci quitte à passer pour un sentimental. Tant pis pour ceux qui ne le comprennent pas.

Les émotions prennent tous les aspects, depuis la clarté lumineuse jusqu’à l’obscurité la plus totale, et entre les deux naviguent doutes et incertitudes. C’est avec cela que se forge la Vie, elle est bâtie dans l’essai, l’erreur, puis un jour peut-être, le pardon. Alors, plutôt que de camper sur des certitudes aussi malsaines que trop figées, je préfère et prône le doute. Suis-je sûr de ce que je ressens ? Aujourd’hui… mais demain ? Les seules choses dont je puis être convaincu, c’est que j’éprouve, je subis autant que je fais subir, et que cela fait de moi un être humain ordinaire. Etre froid, c’est déjà oublier ce qui fait de nous ces êtres si étranges et si créatifs, et je ne peux pas oublier, je ne veux pas que cette capacité à souffrir autant qu’à aimer soient effacées par un besoin de se protéger. Fuir ? Ce n’est pas la solution, ce n’est qu’une échappatoire temporaire, de celles qu’on regrette tôt ou tard, ou qu’on fait payer aux autres.

Plus d’une fois j’ai eu à me demander s’il était nécessaire d’avancer, ou si je ne serais pas plus avisé de baisser les bras. La facilité ne s’est que trop imposée, impérieuse pourriture qui veut réduire au silence les mots d’espoir. Alors, dans le sursaut d’un orgueil solide et déterminé, j’ai rebondi. Comme chacun peut le faire s’il se décide à le faire, c’est ainsi qu’on avance, pas à pas, même si la chute est souvent présente, nous attirant vers le néant. C’est avec certains sourires, certaines pensées pour des êtres aimés que je suis resté sur la route, alors que le fossé s’offrait à moi, facile, évident, définitif. Rien que pour un sourire, rien que pour un mot de réconfort, je me suis relevé, comme bien d’autres le font au quotidien. Suis-je fier de cela ? Je suis surtout fier de me dire qu’il y a des gens biens qui m’aiment tel que je suis… Pour les autres, qu’ils s’excitent pour me saborder, je me ferai une joie de leur démontrer qu’une citadelle peut s’avérer réellement imprenable. Et puis, par principe, je résisterai pour leur démontrer qu’ils se sont trompés sur mon compte. C’est une question de principe, je crois.

Ai-je été grandi par les épreuves ? Une épreuve peut briser, autant qu’elle peut nous enseigner humilité, courage et compassion. Grâce à une fleur, je me suis redécouvert une âme, je me suis aperçu qu’il pouvait y avoir un soleil quelque part tapi dans mon obscurité. A force d’endurcir l’âme, on en fait un coffre bien verrouillé, le genre d’endroit où peu osent s’aventurer. Elle, c’est avec la patience d’un ange, et une dose de tendresse non négligeable qu’elle a fait sauter les verrous de mes issues. Pourquoi l’a-t-elle fait ? Par amour sincère ? Par charité ? Par satisfaction personnelle ? Pour moi, par passion, pour un sentiment aussi fort que sincère qu’elle m’a offert sans la moindre hésitation. Elle a eu à subir mon tempérament endurci à outrance, essuyant, je le crois aujourd’hui, des foudres imméritées. Elle sait jouer avec mes colères et les modeler en construction, elle sait me faire dire des tendresses que je n’offre que trop rarement. Elle a su faire pétiller mon regard, le rendre enfin humain, alors que j’en avais fait un glaive d’un bleu acier. J’assassinais le monde de mes yeux, j’arrive maintenant à le scruter sans le maudire sans cesse.

Elle est toujours là, proche et lointaine à la fois, plus qu’un fantôme, plus claire qu’une ombre, une présence tendre et chaleureuse vers laquelle je me tourne quand je dois me confier, à qui je peux laisser mon cœur sans craindre de le voir être brisé, et, finalement, le sentir battre plus paisiblement que jamais. Est-ce de l’amour ? En quelque sorte, d’une manière qui nous est très personnelle. Il y a des gens que nous aimons de la sorte dans l’existence, avec la véritable force de savoir qu’il n’y a rien à y perdre, rien à y gagner si ce n’est d’être soi-même. Elle aussi fut un oiseau blessé, un ange aux ailes brisées par le destin. Elle a su s’envoler, reprendre le cours de son existence, souriant avec nostalgie en regardant les fêlures de son âme, caressant de ses mots les miennes, lissant ainsi les falaises qui se sont creusées en moi. Grâce à toi, chère et tendre violette, je peux vivre mon quotidien en me disant « Ca en vaut la peine ». Merci ma douce fleur, je t’embrasse tendrement en ce jour qui marque ton anniversaire.

Ton hérisson qui pense à toi.

13 mars 2010

Et à comparer...

Bérurier noir dans une de leurs dernières prestations scénique avant la fin du groupe...

Attention, oreilles sensibles passez votre chemin!

Les tambours du Bronx

Ci-dessous un concert de 26 minutes de ces percusionnistes aussi déjantés que talentueux.

Bonne écoute!

12 mars 2010

Un peu de musique

La chanson est tirée d'un animé Japonais nommé "Nana". Le titre est "A little pain".

Bonne écoute!


Art à vendre en ligne

Depuis que le réseau s’est déployé dans le monde, et que la notion de dématérialisation des biens est effective, l’industrie du disque se heurte à un problème pourtant aussi ancien que la production phonographique : le piratage. En effet, dupliquer ce n’est pas voler. Voler, c’est prendre un bien unique qui ne reste pas en possession de son propriétaire originel. Dupliquer, c’est en faire une copie, et non de la dérober au sens exact du terme. Seulement voilà, copier sans payer le droit de disposer d’une copie (comme acheter un CD par exemple), c’est léser l’artiste et sa maison de disques. De ce fait, on criminalise les gens qui téléchargent, puisqu’il s’agit là d’une copie illicite d’un produit en vente !

Une fois cet aspect compris et maîtrisé, continuons la démarche. Jusqu’à présent, nous achetions des médias physiques (CD, disques vinyle…), donc nous devenions propriétaires d’un objet, et non de l’enregistrement en lui-même. Quand on parle de détention d’un média physique, nous possédons la matière de l’objet, et le droit d’écouter la musique, le film, ou quoi que ce soit d’enregistré dessus. Nous ne devenons pas les ayants droits d’un disque des Beatles en l’achetant, ce sont les Beatles qui touchent les droits d’auteurs, pas nous. Concrètement, tant que la copie était physiquement complexe, voire impossible, l’économie de pénurie (peu de biens, donc facturés au prix de la marchandise et de la propriété intellectuelle) était la règle. Aujourd’hui, le réseau transforme le tout en économie d’abondance. En effet, dupliquer un fichier « virtuel » est simple, au coût nul ou presque (on ne paie pas de pressage, ni de notice, pas plus que le transport du CD par exemple), donc un million de copies d’un fichier ne coûte « rien », ceci à comparer avec le coût de production d’un million de CD, d’un million de boîtiers, de les distribuer dans le monde…

Or, cette économie d’abondance ennuie tout particulièrement les dinosaures de la production musicale. Pourquoi ? Parce qu’un Cd a un coût de production unitaire faible, mais insérer des intermédiaires (vrais ou fictifs) permet d’augmenter le prix de vente, alors qu’un fichier virtuel, lui, ne subira pas ce surcoût artificiel. Dans ces conditions, l’offre doit changer, ceci afin de répondre à la demande qui est pourtant importante. Seulement, la copie illicite est aussi grandement facilitée par la technologie : Quoi de plus simple que de dupliquer une chansons d’une clé USB sur un autre ? Quoi de plus facile que de télécharger en quelques secondes un fichier audio pourtant soumis au droit d’auteur ? Alors les majors se sont tournées vers la sécurisation du fichier, la gestion du droit à travers le numérique : la DRM. Pour les béotiens, une DRM, c’est un procédé informatique visant à limiter la copie numérique, avec pour impact principal que : d’une part, vous ne pourrez pas copier légitimement votre fichier où vous le voulez, et que d’autre part ce nombre de copies sera limite (cinq en moyenne). L’idée ? Recréer la pénurie dans un monde d’abondance ! Un comble, non ?

Si l’on observe qualitativement parlant les offres des marchés dématérialisés (vente en ligne) et le marché physique, on constate que l’écart tend à disparaître, et que le marché virtuel arrive même à promouvoir facilement des artistes, car sans coût de média physique, le prix de revient de distribution d’un disque chute drastiquement. En clair : hors le montant d’un enregistrement en studio et de quelques bricoles du style site web et jaquette à imprimer par l’acheteur, le disque virtuel ne coûte plus rien ou presque. Belle idée… seulement, il s’avère que l’actualité n’est pas avare en absurdité. En effet, en dématérialisant totalement la structure des disques (on peut acheter au détail les chansons de tous les disques, et donc ne plus acheter un CD complet par exemple), on en vient à briser des œuvres conçues dans l’unicité, comme par exemple un opéra de Verdi, ou un album de Pink Floyd. Jusqu’à preuve du contraire, il ne viendra jamais à l’esprit de quiconque d’acheter une scène en particulier d’un film, ou de regarder qu’un bout d’un tableau.

Si je parle de cela, c’est relatif à l’article ci-dessous (cliquez sur le lien pour y accéder). Pink Floyd a exigé le respect de son contrat qui stipulait qu’il fallait que chaque album soit traité dans son intégralité, c'est-à-dire qu’il n’y avait pas possibilité de prendre un morceau séparément des autres. Or, leur maison de disques vendait jusqu’il y a peu de temps les chansons au détail sur le Web. Donc, le contrat initial n’étant plus respecté, le groupe a attaqué la major, et bien entendu, gagné le procès. Dans ces conditions, Pink Floyd n’est plus disponible en téléchargement légal. Qu’est-ce qu’il y a d’intéressant ici ? C’est la contradiction qu’il y a entre sortir un groupe légendaire du réseau, et donc réduire aussi sa visibilité pour les nouvelles générations, et refuser de trouver une solution médiane avec le téléchargement possible, mais que par album complet. Le groupe a pensé ses albums comme des œuvres, et non comme des amoncellements de chansons hétéroclites. Respectons la démarche en prenant les albums en entier, et non par bribes comme trop de gens le font. A contrario, ne les sortons pas de l’offre, car c’est perdre la culture et l’inventivité d’un groupe phare du siècle dernier. Il y a eu un avant Pink Floyd, et un après, que ce soit musicalement, ou politiquement. De ce fait, laissons cet héritage naviguer dans l’océan virtuel, tout en respectant son unicité. Il ne me viendrait pas à l’idée de regarder qu’un bout de film, alors, à ceux qui vendent la musique, faites en sorte qu’on puisse entendre ces œuvres telles qu’elles furent pensées.

L'article en question sur lefigaro.fr

11 mars 2010

Et que je cavale...

Pas de souci qu'ils disaient... Ouais, il paraîtrait qu'on peut bosser sereinement, sans se presser, qu'on peut tout fait dans un délai acceptable.

Ai-je le droit à la matraque pour remettre de l'ordre chez ces baratineurs?

Tout ça pour dire que j'ai trop de boulot, donc pas le temps d'épancher ma bile quotidienne.

A demain, si vous le voulez bien!

(Et merde, je commence à prendre quelque chose de Jacques Martin dans mes citations!)

Sinon... rapidement: qui a dit que les anciennes grosses américaines étaient sûres?

10 mars 2010

Big badaboum !!!

Oh, la belle jaune ! Oh, les étincelles ! Oh, c’est joli, ces flammes !

Non, je ne suis pas devenu amateur de feux d’artifices, encore moins de spectacles pédant et prétentieux comme savent en concocter les mairies lors des célébrations du 14 juillet, ou de toute fête supposée importante pour la foule des futurs électeurs. Il est de notoriété publique que ces cérémonies ont plusieurs buts, dont ceux d’écluser les excédents de mauvaise bière, d’assourdir les mouflets qui vous traînent dans les pattes, de légitimer le commerce des pétards arraches-phalanges, et enfin de faire croire à la populace que les élus se préoccupent d’eux. Non, là je songe au spectacle du même type, mais en version dantesque, le style « Je fais du grand spectacle, que même Hollywood il peut pas le faire » (réflexion d’un généralissime quelconque, au fin fond d’une jungle localisée dans une république bananière).

Alors quoi ? Mais la musique des orgues ! Ceux de Staline je veux dire. Vous ne savez pas ce que c’est que cet instrument de musique ? Ca n’a rien de bien étrange, étant donné que tant l’objet que le personnage sont bien lointains des considérations des personnes modernes, à qui la guerre a eu la gentillesse de se tenir à plusieurs milliers de kilomètres de là. Donc, pour les béotiens et autres non passionnés des batailles, les orgues de Staline sont un lanceur multiple de roquettes, dont la forme des tubes est si caractéristique qu’elle semble inspirée d’un orgue de cathédrale. A forme originale, fonction originale ! Les orgues en question lancent « au pif » ses roquettes, le tout dans un vacarme très caractéristique. Les plus mélomanes ont même décrétés que c’étairnt « les orgues des enfers », chose qui n’est pas à prendre à la légère sur le champ de bataille. Bref, là, c’est du lourd, du concret, du bourrin comme pouvait l’aimer le dictateur (nabot soit dit en passant). Il est certes exact qu’il soit difficile d’intégrer la chose à un philharmonique, mais, mine de rien, présentez vous avec la bestiole où que ce soit, et vous serez accueilli avec un respect autrement plus conséquent, qu’en vous présentant avec un bouquet de fleurs par exemple (quoique : de jolies violettes offertes à une femme aimée, ça serait déjà plus de circonstance, non ?)

L’ingénierie humaine n’a de cesse de m’épater, notamment pour créer des spectacles démesurés. Ah ça, le cirque bidule, il fait petit bras avec son clown canon face à la détonation de la bombe H ! C’est que ça dépote sec, la fission de l’atome de plutonium ! Bon, j’admets aussi que cela fout la frousse de se dire que la chose pourrait vous vaporiser plus rapidement que n’importe quelle autre catastrophe naturelle, mais reconnaissez tout de même que le champignon atomique n’a rien de semblable sur terre. A vrai dire, une telle démonstration de puissance de la science a de quoi vous encourager à dire… Plein de choses, allant du « Wahou ! Ca dégage sec ! » au « Bande de fous ! ». Notez aussi qu’il faut finalement peu de choses pour intimider l’adversaire, quelque soit celui-ci. Les étoilés rouge au marteau et à la faucille, face aux étoilés blanc, ils se tenaient la dragée haute de cette manière, non ? Comme quoi : un beau feu d’artifice à but politique, ça s’avère pas si stupide que ça pour impressionner les foules.

Et le monde est ainsi : si ça ne fait pas Boum, et ce en version cinémascope XXL avec le son qui va bien, personne ne s’en préoccupe. Le vol d’une flotte de bombardiers rasant Dresde, c’est quand même plus photogénique que du tir ultra ciblé à courte distance ! Il faut sidérer madame la ménagère de moins que 50 balais pas encore ménopausée, et faire frémir la testostérone de monsieur de moins de 50 piges encore capable de s’envoyer la bonne. Graveleux, dites-vous ? Parce que ça sert à quoi, les défilés militaires, les parades, les uniformes, l’apparat, la quincaillerie qui pend au revers des vestons des anciens combattants ? A faire trembler la fibre patriotique, à exciter l’imagination des plus dignes d’entres nous ! Jusqu’à preuve du contraire, un troufion ne se trimbale pas avec ses décorations qui cliquètent sur sa vareuse. S’il a deux doigts de jugeote, tout ce qui brille et fait du boucan sera gentiment entreposé dans sa cantine, dans sa base, bien loin de son théâtre d’opération ! Mais il faut bien rappeler au monde que « On a des tanks, des canons, des tas de trucs qui font boum, plaf, bing, pan t’est mort, et que si tu me marches sur les godasses, je te les distribue franco de port dans la tronche ! ».

Afga bidule, Irak chose, Paki truc… C’est où tout ça ? Pour nous autres, civils plus préoccupés de notre futur cancer, ou par le cours du pétrole qu’on engouffre dans nos bagnoles, ces pays sont loin, il y fait chaud, et puis quoi, on va pas s’intéresser à tout c’est déjà bien assez compliqué de joindre les deux bouts merde ! Nous sommes quand même décevants, parce que les états se mettent en frais, et ce en permanence, pour nous offrir du cinéma de grand spectacle à tous les JT du PAF ! Ne boudez pas votre plaisir, car tout y est vrai : les tripes, le sang, la haine, les larmes, les victimes sont authentiques, les pleurs ne sont pas doublés par un obscur intermittent du spectacle. Et les militaires qui y agissent ne sont pas de ceux qui vous jouent de la comédie. Ils ne sont pas Tom Hanks du « soldat Ryan », ils sont de ceux qui font ce qu’on leur demande, que la cause soit juste ou non. Alors, regardez, méditez, profitez du carnage, car, après tout, c’est la meilleure manière de saisir toute la bêtise humaine, mais aussi, et ce dans le grand paradoxe de l’âme, d’une humanité sans borne.

Finalement… Les politiques ont raison de donner du feu d’artifice dans les petits patelins : ils préparent toutes les générations au théâtre (d’opération), et ainsi, ils préparent les oreilles des marmots à la prochaine guerre, où qu’elle soit. Qui a dit « A quand les orgues de Staline pour fêter le 8 Mai » ?

Je file en sifflotant avant de me faire alpaguer…

09 mars 2010

Le regard du vieillard

Assis sur la colline surplombant la vallée, son regard errait sur les forêts et les champs bariolés. Sentant l’air chargé par les senteurs d’un potager coulant le long de la côte, il souriait, mais d’une manière assez étrange. Ce n’était pas de ces sourires que peuvent arborer les enfants, mais plus de ceux qu’on obtient quand l’âme blessée tente de trouver une réponse à trop de questions vaines et douloureuses. Il plissait les yeux, ébloui par le soleil s’effondrant à l’horizon, il serrait ses doigts joints comme pour émettre une prière silencieuse. Etait-ce de la tristesse, de la lassitude ? Rien de tout ceci, le cœur en paix il s’était assis là, juste pour aimer sa terre, sa vie, son passé, et l’avenir qui se raccourcissait sans cesse.

Qu’avait-il vu ici ? Il était né là-bas, de l’autre côté, quelque part dans une de ces masures paysannes qui, aujourd’hui, n’étaient plus que ruines de torchis et de pierres mal dégrossies. Il avait arpenté les chemins, cueilli fruits et champignons à l’ombre rassurante des grands arbres, et découvert l’existence dans la chaleur paisible d’une terre dure, mais honnête. C’était ainsi que lui, enfant ordinaire parmi les autres gamins des hameaux, avait abordé la chance d’aimer et de l’être en retour par ses parents. Besogneux, peu instruits, ils voulaient, pour lui et ses quatre frères et sœurs, un avenir simple, mais vrai. La communale, les jeux enfantins dans la fontaine du gros village, la craie qui crisse sur les ardoises, l’odeur d’encre noire, et puis ces tabliers bleu marine qui finissaient souillés de boue et de dessins. Ainsi alla la vie du gamin de la campagne, ainsi aurait dû être toute son existence, à l’abri des tourments et des folies des adultes.

En grandissant, il apprit à travailler la terre, à bêcher pour le potager, à nouer la vigne dans les coteaux, à engranger le foin séché à la chaleur de l’été. Intelligent, généreux, il fut aimé par plusieurs filles des environs, qu’il aima en retour, avec la sagesse et la discrétion inhérente au respect qu’il se devait d’avoir pour les filles des paysans. C’était l’amour chaste, juste ponctué du désir d’un baiser sucré par les fraises et les mirabelles, c’était la tendresse de la main prise pour déambuler dans les ruelles pavées, ou pour inviter à danser pendant les bals. Bon danseur, il adorait tourner, tanguer, avancer et reculer au son des orchestres folkloriques ou populaires. Il pensait qu’il épouserait une de ces jeunes femmes, qu’ils fonderaient une famille tout comme la sienne, et que le cycle se perpétuerait ainsi pour toujours.

Il assista au mariage de plusieurs de ses amis, fut le parrain pour plusieurs naissances. Lui, il se fiança à une jolie brune, fine, espiègle et un plus indépendante que la norme. Bonne cuisinière, raisonnable tout en ayant un petit grain de folie pour les couleurs (elle adorait le violet), il prit un jour le parti de la demander en mariage, ce qu’elle accepta dans un grand sourire ponctué d’un rire éclatant d’amour. A la fin de la cérémonie, l’église fit tinter les cloches, et c’est heureux comme jamais qu’il l’embrassa sur le parvis, offrant leurs vœux à la foule d’invités les accueillant aux « hourra ! » et « vive la mariée » de circonstance. Tout semblait si simple, si léger, si évident ! Leur premier enfant naquit de la même manière un an plus tard, une jolie petite fille aux yeux du père, et aux joues de la mère. Magnifique poupon, elle fut rejointe par un petit frère deux ans plus tard. Lui, plus boudiné, il semblait avoir pris un équilibre entre la finesse de la jeune femme, et la bedaine naissante de son géniteur. Et cela fit rire toute la famille quand il en fit la remarque quelques années plus tard.

Malgré les difficultés, malgré tous les évènements, le couple fut heureux, ravi de vivre, d’aimer, de s’aimer et d’adorer leurs enfants. Ils entrèrent, à leur tour, à la communale, et portèrent, eux aussi, les tabliers bleus imposés lors des cours. Eux aussi se salirent les doigts dans l’encre noire, et eux aussi jouèrent à la marelle et à cache-cache. Eternité du cycle, avancée du temps dans le néant, le cycle devait se perpétuer quoi qu’il arrive.

Puis un jour sa fille enfanta. Il fut grand-père par quatre fois, trois pour elle, et un pour son fils. Les rides se figeaient lentement sur sa peau et son front, son sourire ne flétrit pas au passage du temps. Il aimait toujours autant sa femme, la taquinait avec la même espièglerie, et elle répondait avec la même intensité dans la voix et le cœur. Peu à peu, les enfants s’éloignèrent, fondirent leurs foyers, élevèrent ses petits-enfants. Ils passaient régulièrement pour un repas, pour assister à la fête des vendanges, pour se régaler d’une tourte aux fruits, ou d’un poisson délicatement assaisonné. Ce fut donc le temps de la retraite, celui d’attendre encore un peu la mort, pour qu’elle offre une place vacante à un autre homme.

Mais le destin fut plus étrange, plus cruel que toute autre chose en ce monde.

Un jeune homme passa le long du chemin, et remarqua le vieil homme. Il posa sa bicyclette, et vint s’asseoir à côté de lui pour observer, lui aussi, le coucher de soleil.
- Dites monsieur, vous faites quoi ici ? S’enquit le jeune homme.
- Je regarde.
- Que regardez-vous ?
- Le passé.
- Vous avez l’air triste.
- Je l’ai été. Mais plus maintenant.
- Pourquoi ?
- J’espère que tu ne sauras jamais ce que peut signifier de survivre à ses enfants mon petit.
- La guerre...
- Oui... la grande guerre.
- Il paraît que les boches se préparent à nouveau.
- Ah? Jeune homme, tes parents t'attendent, il se fait tard.
- Peut-être. Je leur dis que je vous ai vu?
- Tu peux. Je passerai avec ma femme, un de ces jours... Bon retour!

Et le soleil s'effondra définitivement.

08 mars 2010

Journée de la femme

Devoir créer une journée pour protéger et parler de la condition de celles qui sont nos sœurs, nos épouses, nos mères, c’est déjà considérer qu’elles ne sont ni respectées ni honorées telles qu’elles le méritent. Honte à l’homme d’avoir dû se résoudre à une telle journée, à devoir rappeler à toute l’humanité qu’une femme n’est ni un objet, ni un vulgaire symbole de condition physique. Une femme, ce n’est pas uniquement le mannequin exposé et étalé à tous les regards avides, c’est énormément plus de choses délicates et complexes auxquelles nous, les hommes, sommes trop souvent insensibles. Pourquoi avoir honte d’admettre que la différence fait la richesse ? Pourquoi réduire à néant cette différence en créant l’uniformité par la bêtise sectaire ?

Tout à la fois mère, séductrice, besogneuse, courageuse, pleutre, elles sont les êtres pour qui j’ai le plus grand respect. La société n’a eu de cesse de compter sur elles pour enfanter, éduquer notre avenir, tout en continuant à exercer le métier de femme dans le foyer, et bien souvent une autre activité au dehors. Qui a produit les uniformes et les armes des soldats envoyés au front ? Leurs épouses. Qui a assumé le fonctionnement des fermes quand les maris et les fils étaient envoyés s’étriper pour des causes aussi obscures que vaines ? Les femmes. A qui a-t-on demandé de sacrifier fils et époux pour le drapeau ? Ces mères éplorées à l’arrivée du télégramme fatal, ces épouses détruites quand on leur parle de « porté disparu ». Et nous, les hommes, sommes incapables d’assumer et respecter cela ? Honte à nous.

De Kaboul à Paris, en passant par Washington et Rio, elles sont toutes différentes et identiques à la fois. Qui sont-elles ? Des noms ? Des prénoms ? Des anonymes qui luttent, quotidiennement, contre une société qui exige d’elles d’immenses sacrifices. Une femme, c’est un cliché, c’est une jolie personne qu’on exhibe sans complexe, à qui l’on fait remontrance pour sa ligne enrobée, pour sa tenue imparfaite, ou à qui l’on reproche d’être « encore » célibataire et sans enfant. Pourtant, à l’homme on ne demande quasiment rien, si ce n’est d’être « viril ». Quelle blague, quel mensonge social. Cela me met littéralement en colère quand on se contente de ces quelques critères, alors que la finesse d’une femme apparaît d’autant plus qu’on en respecte l’essence. Je maudis les brutes qui étouffent leur compagne, je hais les pourritures qui confondent communication et violence conjugale, et l’exècre ces médias qui s’entêtent à colporter la « poule » décérébrée, servile, et surtout facile à vivre. Laissez aux femmes le droit d’être vivantes, de s’exprimer, d’être simplement humaines.

Le sexe ne définit ni la compétence ni l’intelligence. Le sexe ne stipule pas qui a plus de chance de réussir dans quelque domaine que ce soit. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’une bonne épouse est une blanchisseuse, une cuisinière et une puéricultrice. Une bonne épouse ? C’est celle qui donne autant d’amour qu’elle en reçoit, c’est celle qui sait être à la fois sévère pour l’éducation de ses enfants, qu’elle sait être tendre pour soigner les petits bobos. Je ne veux pas d’une femme qui serait alors qu’une image, qu’un parti pratique sur lequel m’appuyer uniquement quand j’en ai besoin. Je veux que chacun sache que l’amour se partage, que le respect se mérite, et quand un homme l’exige, c’est ma main dans sa gueule qu’il cherche.

Nous tolérons sous des prétextes aussi pathétiques que la culture ou l’histoire, qu’on puisse emprisonner des femmes derrière un voile, ou, pire encore, dans une routine de violence et de haine ordinaire. Il n’est pas moins avilissant ou brutal de tolérer la mort de femmes battues, que d’accepter la burqa ou toute prison morale et/ou physique. A ceux qui me parlent de « ces cons de bouniouls », j’ai envie de leur rappeler qu’ils agissent de même avec leur épouse en exigeant qu’elles se taisent, en les brutalisant parce que « Monsieur » n’est pas satisfait, et qu’ils finissent par les tuer à force de coups de poings. Est-ce ça, notre modèle de société moderne ? Vous osez soutenir que nous sommes modernes ? Qui osera le dire à une femme à qui l’on refuse assistance et sécurité ? Les chiffres sont effrayants, ils glacent le sang, mais tout le monde s’en fout. Une femme est morte parce que son ex l’a tué, alors qu’elle avait répété ses appels à l’aide tant aux tribunaux qu’à la police. C’est tolérable, ça ? C’est acceptable ? On offre plus de sécurité aux chiens errants apparemment.

Petits rappels pour ceux qui pensent que tout est « réglé » :
Le viol n’est devenu un crime que dans les années 70
400 femmes décèdent de violences conjugales chaque année
2.000.000 de femmes sont victimes de ces violences

A ce jour... rien n’est réellement fait pour les protéger.

Alors ? La journée de la femme ? A mes yeux, c’est la journée des bourreaux. Nous cautionnons par le silence, nous tolérons par notre indifférence, et tout ceci parce qu’il faut que la société n’affiche pas ses tares. Honte à nous : le silence tue, l’ignorance efface.

Mesdames, mesdemoiselles, je vous aime pour ce que vous êtes, pour la beauté de vos formes, pour la finesse de votre esprit, pour ces baisers que vous m’offrez parfois. Messieurs, je vous hais pour votre arrogance, pour votre prétention à faire de vos épouses des objets, pour votre manque total de savoir vivre.

05 mars 2010

Années lycée

Voir des étudiants bavarder, errer, sac à dos à l’épaule, cela me fait le même effet à chaque fois, une sorte de coup de nostalgie amusée, de celle qu’on tolère d’autant plus facilement qu’elle évoque souvent de bons souvenirs. Ah, les années lycées, les premiers émois, les vraies premières erreurs d’adulte, qui n’en garde pas un souvenir persistant ? Pourtant, il est de notoriété publique qu’un adolescent est un imbécile boutonneux, modelé par des idéaux gauchistes qui le feront voter à droite par la suite, pétri par les hormones et le désir d’être « un homme ». C’est ça, être un ado ?

Le lycée est la première marche vers la vie d’adulte. Pour certains, ce sont les dernières années d’étude, pour beaucoup l’occasion de s’initier aux sentiments amoureux, et pour l’immense majorité de se découvrir des tares ou des travers qu’on conserve à vie. Tenez, je me suis mis à m’intoxiquer tant les poumons que le foie à cette époque, j’ai découvert que les filles et les garçons ne sont pas faits de la même manière, et surtout j’ai compris que chacun avait son niveau personnel de bêtise bien ancré en lui. Qu’on n’aille pas croire qu’il est aisé d’être adolescent, c’est tout le contraire. Croire, c’est l’essentiel de l’adolescence, et les convictions, c’est comme les forêts, ça se déboise au fur et à mesure du temps. Alors, être persuadé de certaines choses comme la liberté, l’équité, la liberté, ou encore de la toute puissance de la science, c’est le genre de choses qui blessent quand on comprend que rien n’est aussi simple qu’il n’y paraît. Malgré ça, c’est avec tendresse qu’on se revoit, timide, ou au contraire exubérant, qu’on retrouve en soi l’image d’un bourricot, d’un môme qu’on taxerait de « grand con » à la lumière de notre expérience. Pardonnerait-on plus facilement les erreurs de jeunesse ?

C’est par le truchement de mes amitiés bien ancrées que je peux revivre cette époque avec une certaine clarté. En effet, fidèle que je suis tant en amour qu’en amitié, je revois, ceci après une quinzaine d’années, les mêmes ahuris de mes années lycée ! Ah, les mecs, comme le temps a passé, et bordel qu’on était de vrais abrutis ! Mais tout de même, on rit des vacheries faites aux professeurs, des soirées organisées sur le vif pour « se faire des souvenirs », ou encore des premières balades en bagnoles dans la ville qui s’endort à des heures indues. J’étais jeune, j’étais con, mais que c’est bon la connerie quand on a envie de s’évader et de fuir le métronome de l’existence ! Et puis, c’est un bon prétexte pour revoir ses potes, boire un verre, se lancer dans des débats sans fin sur X qui était une crapule, sur Y qui était mignonne et que personne n’a jamais pu embrasser, ou encore sur Z qui était un professeur particulièrement retors. La mémoire…

Je ne sais pas vraiment où sont passées ces années. Je les crois mêlées à celles qui suivirent, pas toutes glorieuses ou agréables, mais, malgré tout, je leur offre la pitié d’un adulte cynique et un rien ironique concernant ces expériences de gamin se cherchant une raison d’être. Est-ce glorieux d’avoir tâté de l’alcool, des fêtes enfumées ? Est-ce malin d’avoir choisi le rade d’en face avec son flipper et son kawa à trois francs ? Est-ce judicieux d’avoir traîné nos guêtres sur les bords de la Marne au lieu d’étudier ? L’assiduité, c’était quoi : payer son verre ou bien suivre le cours sans sécher des journées entières ? A croire que nous venions au lycée que pour nous voir, et non pour apprendre quoi que ce soit de constructif. A bien y réfléchir, c’est tout de même de cette manière qu’on s’est tous forgés des règles de vie : tu n’entuberas pas tes potes, celui qui a payé sera alors remercié par la tournée suivante, celui qui te respecte doit l’être en retour, et puis… Vivre, c’est le faire en communauté.

J’ai perdu nombre d’amis de vue : certains sont loin, les routes se sont orientées ailleurs, certains sont morts, il y en a même qui ont tâté de la cellule en centrale, pourtant tous peuplent mes souvenirs de lycée. J’en garde quelques anecdotes, des conneries dignes de l’exclusion, mais qui firent marrer nos professeurs. Finalement, ils étaient philosophes de nous supporter ainsi, à longueur de journées et d’années, à nous voir nous épanouir, ou au contraire dériver vers le néant et les pires travers de l’humanité. Certains se droguèrent, d’autres finirent même par quitter le lycée sans avoir obtenu quelque diplôme que ce soit, mais nos professeurs firent l’effort de ne pas nous blâmer. La Vie est ainsi faite : on se trompe, on déconne, mais on vit… Et c’est l’essentiel.

04 mars 2010

Internet en chiffres

03 mars 2010

La vie des bistrots

Qu’on se le dise, je ne suis pas un grand amateur de la dive bouteille. Bien qu’il m’arrive de céder aux charmes d’un verre de vodka, sans glace merci et surtout bien fraîche, je ne ressens guère de plaisir à devoir m’enivrer comme trop de gens le font au quotidien. Dans cette habitude somme toute soi-disant conviviale, il y a un lieu qui s’avère être le cœur même de la cité : le bistrot. Image populaire du zinc astiqué en permanence par le barman servile et à l’oreille toujours attentive aux jérémiades de ses habitués, le rade est un véritable symbole de la vie à la Française. Pourtant, il en disparaît sans arrêt, ceci pour laisser place à une laverie automatique, un bouiboui vendant n’importe quoi, ou, sacrilège suprême, un restaurant dont la seule vertu est de vous empoisonner à coup de nourriture avariée. Bref, mon bon vieux cafetard a du plomb dans l’aile.

Mais qu’est-ce qui le rend si vital, cet endroit de débauche ? Je suppose que les « biens pensants » supposent qu’un bistrot, c’est avant tout le point de rendez-vous de la lie de la société, des fainéants, et qu’on y vit comme dans les pires clichés des films noirs des années 60. Or, le bar n’a jamais été cela, bien au contraire. Demandez donc aux retraités comment s’organisait la vie des gens du bâtiment par exemple : les ouvriers débarquaient très tôt, prenaient le « petit noir », et attendaient les patrons, voire même les clients, et discutaient le bout de gras directement au comptoir avant d’aller au boulot. C’était le rendez-vous des salariés pour l’embauche, le lieu de repos à la pause déjeuner, et nul n’avait honte de venir en blanc, ou en bleu pour s’envoyer un ballon de rosé du midi, ou se remettre du baume au cœur avec un « grand serré sans sucre ».

Les gens ignorent la convivialité, au point qu’ils se fassent tous la gueule à longueur de journée. Pourtant, quoi de plus élémentaire que le bonjour ? Quoi de plus agréable que le sourire ? C’est ainsi que se perd le vrai café, le vrai rade, celui où l’on disait sans hésitation « salut l’ami ! » au serveur ou même au patron. Et dire que tout ceci était une vraie tradition… Quelle tristesse. Allez vous faire servir dans un de ces bistrots « modernes » où se côtoient un écran plasma pour distraire le bobo sortant pour la pause déjeuner, le vieux flipper avec qui personne ne joue plus ou presque, et où le sourire semble être tombé en désuétude. Merde alors, moi qui croyais qu’on pouvait compter sur le petit commerce pour maintenir une certaine idée de la ville de la cité, mais même pas ! Ce genre d’endroit, froid, impersonnel, m’attire autant qu’un discours enflammé d’un politicien négationniste. Je n’ai beau boire que mon café, je souhaite pouvoir saluer et l’être en retour ! C’est si compliqué, d’être poli ?

Et dire que ceux qui disparaissent se plaignent des contrôles routiers qui réduisent la consommation d’alcool, critiquent tout et n’importe quoi parce que « ça tue le commerce ». Dites, les gars, et le minimum de professionnalisme, c’est d’être aimable, de faire le turbin comme il se doit, et en plus de ne pas prendre le client pour une vache à lait. Oui, il faut lui faire les poches (comme tous les commerçants, on n’est pas philanthropes hein…), mais avec l’art de le faire quitter l’établissement avec le plaisir d’avoir été détroussé. Celui qui revient, c’est celui qui se sent un peu chez lui, celui qui ne revient pas, c’est celui qui trouve qu’il y a mieux ailleurs. Sans rire, c’est quoi ce truc ? Ce bistrot où le patron tire la tronche, où la patronne boude, elle aussi, le nez plongé dans un « Voici » défraîchi ? Ca vous donnerait envie de monter un musée Grévin des faciès d’abrutis dans ce boxon là !

Bon, me concernant, revenir régulièrement dans un bistrot, c’est aussi avoir ses petites habitudes. Le serveur, s’il est compétent, vous salue, serre la pogne avec respect, et vous sert d’emblée ce que vous prenez à chaque fois. Il sait ce que vous faites (ou le soupçonne, ce qui suffit largement à la conversation), et fait son office avec détachement, tranquillité, bref avec l’intelligence d’être tant au remplissage des verres qu’à la vidange des âmes. Ah, cela me rendrait presque nostalgique du rade de mon adolescence, celui où le patron connaissait les mioches par leur prénom, filait la petite pièce pour qu’on joue au babyfoot, et où l’on passait autant de temps à chômer l’école que les professeurs en passaient à nous traquer.

Et là, j’ai trouvé une petite perle : la brasserie d’antan, l’équipe rigolarde, sympatoche, avec la bonne bouille de ceux qui aiment leur boulot. J’entends certains ahuris parler de nationalité, tout ça, de commerces repris par des étrangers… Pas de bol : l’équipe est cosmopolite, la tambouille excellente, et l’esprit comme j’aimerais qu’il soit partout. Aimable, tout simplement.

Allez, je m’envoie un bon petit jus bien noir et je file !

02 mars 2010

01 mars 2010

Des sales gosses

Les beaux jours finissent enfin par arriver, le soleil, bien que capricieux, se décide enfin à nous réchauffer la couenne, et les fleurs de la politique repoussent dans la fange et l’infamie. Jamais à court d’arguments, nos chers politiciens, faute de débat construit et d’idées utiles ou constructives, se tirent dessus à coups d’affaires, de casiers judiciaires, et s’insultent par avocats interposés. Les passes d’armes sont succulentes, au point qu’il serait judicieux d’envisager de créer une épreuve olympique pour la diffamation. Pourquoi pour les JO ? Parce qu’il ne faut manquer ni de détermination, ni de courage (assimilable à de la bêtise) pour fouiller dans les poubelles de l’adversaire, et d’en tirer les feuillets les plus sales et nauséabonds.

Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit : j’exècre la malhonnêteté, d’autant plus quand il s’agit de pourvoir un poste d’importance pour la communauté. De plus, j’estime comme nécessaire que l’honnêteté soit une vertu représentative de nos élus. Or, il est de notoriété publique que le Français moyen aime à chercher les magouilles lui permettant d’améliorer son quotidien : menus larcins comme le piratage informatique (copies à la pelle), les petites fraudes au FISC, ou encore les infractions au code de la route… Bref, le Français aime à jouer au gendarme et au voleur, donc difficile pour lui de critiquer ses élus, puisqu’ils sont censés représenter ce que nous sommes ! Là où le débat m’interpelle, et bien entendu excite mes zygomatiques, c’est quand cette bande d’ahuris viennent étaler sur place publique les conneries des uns et des autres, ceci en guise d’argument électoral.

Vous ne voyez pas ce qu’il y a de risible là-dedans ? Pourtant, ça devrait vous secouer le diaphragme que de les entendre se chamailler de la sorte. En substance, le discours tenu est « Ne votez pas pour lui, c’est un escroc-voyou-pas gentil-méchant pas beau » (rayez la ou les mentions inutiles). Ah bon ? Pour moi, cela ressemblerait presque à du « N’achetez pas la lessive du concurrent, ceux qui la fabriquent sont des cons ». Mais… On s’en fout ! Ce qui compte, c’est ce qu’ils proposent, non ? Jusqu’à preuve du contraire, c’est sur un programme qu’on est supposés, nous électeurs imbéciles abreuvés de discours péremptoires, choisir un élu parmi la liste de tronches de premier de la classe. Dans ces conditions, aller affirmer que l’autre est un pourri est plus que fallacieux… D’autant que chaque parti traîne de grosses casseroles judiciaires, et non des moindres.

Le PS n’a-t-il rien à se reprocher ? Parce que des emplois fictifs, des embrouilles financières, des marchés militaires douteux, ou encore des fraudes fiscales, ils ne connaissent pas ? De l’autre côté, l’UMP n’a guère mieux à montrer, d’autant que la vieille garde n’a jamais été avare en bidouilles en tous genres. L’humour voudrait qu’on prenne cela avec philosophie et un brin d’ironie, pour ma part je vais jusqu’à l’hilarité la plus sauvage. Mais allez y, mettez vous sur la tronche, je compterai les dents cassées une fois la bataille terminée. D’ailleurs, il y a un dicton par chez moi qui s’applique fort bien à la situation : « Ne va pas regarder les fesses de ton voisin, surtout si tu n’es pas sûr que les tiennes sont propres ». Dommage que nos politiciens, malgré leurs années d’ENA, malgré l’expérience d’être forgés par les institutions et l’usure du pouvoir, trouvent encore le moyen de jouer dans le caniveau.

Le bon sens manque énormément chez nos élus, et d’autant plus dans les partis. Depuis quand envoie-t-on au charbon un gars qui n’a pas un CV sans accroc ? Depuis quand met-on en avant un personnage sans se préoccuper des attaques potentielles ? Ne pas être prudent, c’est prêter le flanc à la critique, aussi minable soit-elle. De toute façon, je me marre : on se renvoie la balle médiatique par des avocats qui vont s’enrichir par des procédure sans fin, et qui, au final, seront aussi vite oubliées que les « bons mots » de ces candidats d’opérette.

Enfin, j’estime que si le débat se délite de la sorte, c’est avant tout à cause des électeurs. Loin de s’intéresser aux fondamentaux, à l’actualité, et surtout à la vie de leur cité, ceux-ci s’inquiètent avant tout des passes d’armes et de la rhétorique des candidats. Je crois que la population ne serait pas plus inquiète de son sort si les futurs élus réglaient leurs différends sur un ring, gants aux poings, et cloche du début de round sonnant le glas des discussions. Et puis, quelque part, la campagne est si dramatiquement creuse qu’elle ne trouve d’attrait aux yeux du quidam que dans ces enfantillages. Tiens, ça colle super bien à la situation ce terme ! Ca donnerait presque du : « Toi t’es un salaud ! » avec en réponse « C’est celui qui le dit qui y est ! Et puis ton papa c’est un méchant ! »

Des sales gosses que j’vous dis…