29 novembre 2012

Il ne faut pas se moquer des imbéciles...

... parce qu'ils peuvent être des personnes de pouvoir. Tenez, prenez un parti politique, sortez deux candidats qui se détestent ouvertement, faites les participer à une élection, et comptez les points. Je suis hilare à l'idée que l'UMP puisse se déliter d'aussi ridicule manière, d'autant plus quand on sait que le dit parti était au pouvoir il y a quelques mois encore! D'une simple anomalie de vote qui aurait pu être anodine, nous en sommes dorénavant rendu à l'éclatement pur et simple du groupe à l'assemblée nationale, et, comme je l'avais hélas prédit, le FN récolte à présent les fruits de cette déchéance.

Et pourtant, il y avait de quoi faire une élection proprette, même si elle était vouée à voir deux corniauds se disputer le même os déjà rongé. Qu'espérer prendre dans un parti massivement rejeté lors des présidentielles, si ce n'est l'espoir secret de voir l'adversaire se rater à cause de la crise en cours? Sans rire, je ne vois pas l'attrait d'un trône dont les coussins seraient mités par les affaires, dont la structure serait vermoulue par les luttes de pouvoir, et dont l'aspect usé donnerait à penser qu'une réfection complète ne serait pas du luxe. Copé et Fillon se sont mis de grands coups sur la tronche, et ce aux frais de l'UMP. Bien mal leur en fasse, puisqu'ils sont parvenus à couler le navire qu'ils voulaient barrer! De là à dire que nos deux navigateurs du ridicule sont des élèves du capitaine du Costa Concordia... Enfin bref, joli naufrage les gars!

Je ne peux pas me moquer d'eux, car cela serait alors flatteur de faire de l'humour. Là, c'est tout sauf drôle, la comédie tourne au pathétique, on voit les plus sûrs soutiens se désister, et le PS, bien que fragilisé par une incapacité à retenir ses troupes pour avoir une ligne de conduite unique, doit franchement se marrer. Quand j'observe ça de loin, je me dis que la bêtise n'est pas réservée aux gens sans instruction, car les ténors de la politique nous démontrent au quotidien qu'il y a toujours plus con que soi. Après tout, si l'UMP s'effondre, qui va en tirer les bénéfices? Je l'avais dit, et surtout je le répète: les moins convaincus par le libéralisme à outrance iront grossir les rangs centristes, les plus nationalistes ceux de la flamme tricolore. En conséquence, la connerie ouvre les portes de l'obscurantisme. Rien que pour cette démonstration d'incompétence, messieurs Copé et Fillon, je vous remercie... Car je me le tiens pour dit, ne vous présentez jamais aux présidentielles, sous peine de risquer une humiliation.

Je me désespérais de voir une véritable majorité émerger et gérer sa communication pour rassurer les Français. Maintenant, je désespère de voir une opposition crédible. Comment pouvoir l'ouvrir quand, juste avant, on a fait une sortie complètement débile? Comment l'UMP va pouvoir avoir une once de solidité politique face au PS? Oui, les primaires socialistes étaient dramatiques, car elles furent un révélateur du manque de leadership à gauche. Et là, que penser de cette sorte de "primaire qui n'en est pas une", à part "Bande d'abrutis!"? Comme je l'ai dit plus tôt, je n'arrive même plus à me moquer, tant le ridicule est énorme. On ne tire pas sur l'ambulance il paraît, là ce serait procéder au bombardement d'une crèche. On a battu tous les records, crevé le plafond de la connerie politicienne, et il ne fait pas bon être militant UMP.

Quel avenir maintenant? Sarkozy, en personnage central, va probablement tenter de sauver les meubles, mais son navire est pire que le Titanic. En effet, le Titanic, lui, a payé son orgueil face à un élément extérieur. Là, c'est carrément l'équipage qui a collé des trous dans la coque. Laissons les couler? Hors de question, au titre qu'il faut une opposition lorsque le président et l'assemblée nationale sont ensemble. Le système démocratique n'est pas tributaire d'une majorité, il n'existe réellement que quand il y a une opposition. Faute d'une cohésion et de décisions efficaces, je crois que l'assemblée ne sera plus qu'un vaste foutoir où chacun s'enverra à la tête les petites affaires foireuses, les votes miteux, et surtout les évènements médiatiques lamentables... Ah, on me dit à l'oreillette que cela fonctionne déjà comme ça.

ET MERDE...

28 novembre 2012

Un chroniqueur, un vrai!

Bon... Accrochez vous, c'est en anglais sous-titré, mais c'est pour moi l'un des meilleurs chroniqueur cinéma de la toile. C'est pertinent, drôle, et surtout très bien fait! Allez y sans hésiter, c'est que du bonheur. Ah, une petite chose: pour trouver d'autres vidéos sous titrées, cherchez sur youtube/dailymotion les mots suivants: "nostalgia critic VOSTFR"... Ou allez sur le site officiel, qui, lui, n'est qu'en anglais!

Bonne vidéo!
thatguywiththeglasses.com Le site officiel du nostalgia critic


23 novembre 2012

Quand les mots ont une vraie valeur

Juste une précaution préalable: cette histoire est parfaitement authentique, ce qui ajoute, pour moi, énormément d'émotion en y songeant. Je tiens donc à la restituer avec toute la force que je la ressens, et surtout avec toute la charge qu'elle peut avoir sur mes réflexions personnelles.

C'était un de ces soirs où il ne faisait pas bon traîner dehors. Humidité, fraîcheur, une petite bise désagréable avait le don de m'agacer en me soufflant allègrement sur ma nuque non protégée. J'attendais là, comme d'autres, le bus qui tardait à venir pour nous ramener dans nos pénates. Etant consommateur (trop assidu me dira ma chère violette) de tabac, je me suis alors enquis d'une tige à cancer dans ma poche, et l'ai allumé sans vraiment prêter attention à mon entourage. Je me laissais en effet porter par de la musique lue dans mon casque, et j'espérais simplement que l'arrivée de ce satané bus ne soit pas trop tardive. Il faisait noir, froid, humide, mais un foyer m'attendait, un repas chaud viendrait alors redonner un peu de vigueur à ma carcasse saisie de frissons.

C'est alors que je l'ai vu s'approcher et, de deux doigts portés à sa bouche, il me fit le signe classique d'interrogation sur ma volonté de lui tendre une cigarette. Dès le premier regard posé sur lui, j'ai pu immédiatement, et ce sans le moindre doute, constater que l'homme n'avait ni logis ni lieu qui l'attendait comme moi. Il semblait vieilli, usé par l'existence, et son sac en toile trop lourd pour lui contenait probablement toute son existence. En haut de la pile étrange d'objets épars trônait un échiquier soigneusement rangé dans une vieille boîte passablement abîmée. Ses vêtements, eux, ne devaient leur aspect qu'à une usure plus que prononcée, et non à de la saleté accumulée. Il était propre, n'avait pas cette odeur supposée de crasse ou d'ivresse. Ses vêtements étaient comme lui, élimés, dégradés par le temps, le froid, le manque de sommeil dans un vrai lit, et ils reflétaient toute la misère que notre monde peut engendrer malgré ses néons et l'éclat prétentieux de sa science.

N'étant pas spécialement pingre, je lui ai alors tendu une cigarette, et lui en échange m'a tendu un Euro. Un Euro? C'est une somme, surtout qu'une boîte de vingt en coûte six. Poliment, je lui ai alors dit que je lui offrais, avec le plaisir de sentir le respect réciproque qui s'est immédiatement instauré par mon refus poli et ferme à la fois. Je lui ai souri, il m'a souri en retour, et il a insisté pour que je me saisisse de cette menue monnaie. Un Euro, qu'est-ce donc pour celui qui a un emploi et un logis? Un café? Même pas. Une pâtisserie en boulangerie? Un petit luxe sans remord ni lendemain; mais pour lui, cet Euro, c'est parfois la somme ridicule qui manque pour la chambre d'hôtel, c'est la monnaie qui interdit l'achat d'une baguette de pain, ou encore d'un paquet entier de cigarette. Il m'a remercié, empoché sa monnaie et m'a juste dit "Merci, vous savez, je n'aime pas profiter".

Profiter? Quel profit? Celui d'être traité en animal, en pestiféré par celles et ceux qui ont le confort et la quiétude? D'être invisible aux yeux de ceux qui ne veulent surtout pas voir la réalité de la rue? Il avait ce sourire digne, droit, et surtout honnête que j'aimerais voir plus souvent dans cette foule ingrate et égoïste. Il avait cette prestance et cette tenue que bien des prétentieux ne devraient pas avoir le droit de présenter. Il était juste humain, fier de lui-même, car non, il ne faisait pas la manche, il voulait m'acheter cette cigarette, et au prix fort qui plus est. Il voulait s'offrir son moment de réconfort, et pas la mendier comme d'autres le font parfois par désespoir. Ne croyez pas que tendre la main soit simple au départ, et sachez qu'il est ensuite que trop facile de couler et d'attendre des autres de l'assistance. Il voulait rester fier, sans réclamer, sans exiger du monde quoi que ce soit. Il s'assumait, quand tant d'autres prétendument insérés dans la société sont totalement tributaires de celle-ci.

Je ne sais pas trop pourquoi, si ce n'est peut-être un réflexe en voyant son visage émacié, mais je lui ai demandé "Vous avez mangé ce soir?". Il m'a souri, et n'a rien répondu. Je lui ai dit alors "Vous avez besoin de quelque-chose pour casser la croûte?". Il a souri de plus belle, et m'a répondu fièrement "Pas besoin, je n'aime pas demander et on a sa dignité". Et moi, en retour, je lui ai simplement rétorqué gentiment "Si je peux aider, je ne demande rien en retour". Il m'a alors encore remercié pour la cigarette, m'a dit qu'il aimerait qu'on se fasse un jour une partie d'échecs en me montrant la boîte dans son sac, puis il s'en est allé, sans attendre que j'aie l'occasion de lui donner un quelque-chose pour manger.

A mes yeux, ce type, cet inconnu, brisé, usé, c'est un Homme. Il est l'Homme au sens noble du terme, l'Homme méritant réellement le respect que tout Homme mérite. Minuscule, pauvre, sûrement solitaire, prisonnier d'une situation difficile et épuisante, il n'en garde pas moins la stature de l'Homme, marchant droit, ne réclamant pas, assumant pleinement son coeur et son âme comme peu le font. C'est ce genre de Monsieur qui donne des leçons de vie, car, contrairement à nous autres qui nous lamentons pour bien peu, lui ne se lamente pas pour bien pire.

Monsieur l'inconnu, le joueur d'échecs au sourire si franc et fier, ne changez pas d'âme. Si vous avez l'opportunité de sortir de la rue, de la spirale de la misère, faites le. Mais jamais ne vendez votre fierté, car c'est la chose la plus difficile à préserver. La vôtre est intacte, brillante, elle m'a ébloui tant par sa grandeur que par sa pureté sans tache. La rue est sale et immonde, cruelle et brutale, vous marchez sans être vouté ni aigri. Montrez ainsi l'exemple, et qu'on vous tende la main sans arrière-pensée, car vous le méritez vraiment.

La saison hivernale se prépare, elle n'est plus très loin. Il va sûrement faire froid, humide, et même neiger. Si vous avez la possibilité de donner un peu de réconfort, sans autre chose à l'esprit que de la solidarité, faites le. Ne vous croyez jamais à l'abri, la rue est un monstre qui peut happer affreusement vite, et rares sont ceux qu'elle recrache sans en avoir brisé le corps et le coeur. Marchons droit, soyons humains pour une fois, soyons des Hommes, pas des monstres d'égoïsme et d'ingratitude.

21 novembre 2012

Redite

Agaçant, frustrant, ou juste lamentable? A l'instar de ma critique des primaires socialistes, et surtout de leur résultat menant à une gauche désorganisée en pleine d'envies de revanches, la droite a cédé à la même chimère de l'élection du "chef" par la plèbe, avec les mêmes problèmes, mais amplifiés tant par une guerre des pointures, que par l'invraisemblable naufrage du scrutin.

Sans aller dans le détail, il y a visiblement de quoi douter du résultat final, et ce pour des problèmes de comptage, de fraudes supposées, et même, suprême carnage, de gros soucis d'incompétence notoire! Un type qui "retrouve" 1700 voix "oubliées" lors du décompte des votes, c'est soit un imbécile qui devrait abandonner de fait la politique, soit un menteur si lamentable qu'il n'a plus sa place dans la po.... Ben merde, ça revient au même. Dehors la tanche, laissez donc de la place pour qui a envie de se bouger, et pas pour qui a envie de se planquer (ou de servir les ambitions d'une personne et non celles d'un électorat. Comprenne qui voudra).

Je suis en plein fou rire en lisant les articles qui apparaissent à propos de cette élection. Ils sortent à un rythme tel qu'on dirait une poussée d'acné sur le visage d'un adolescent surchargé d'hormones. Le drame? Il y a un drame derrière cette catastrophe, et il est non seulement immédiat, mais il va perdurer: l'UMP vient de perdre toute crédibilité concernant ses instances dirigeantes, et les militants pourraient fuir le navire pour d'autres bateaux certes moins grands (UDI), ou même se ranger derrière des partis moins consensuels (frontistes, vous seriez avisés de préparer de la carte d'adhérent). De fait, l'UMP s'est sabordée en reniant ce qui faisait de lui un parti de droite, à savoir un côté psychorigide lui assurant une direction dure certes, mais stable et crédible. En prenant la voie des bulletins de vote, vous avez fait du populisme, pollué les ondes avec des débats stériles (et sans enjeu puisque Copé ou Fillon, aucune différence dans l'opposition!), et pardessus le marché brisé la machine politique. Quand on veut sauver un navire, on ne descend pas en cale avec une hache pour faire un trou dans la coque!

Bref, c'est ironiquement que je ris de tout ceci. J'avais craint pour Hollande que les guerres intestines suite aux primaires lui jouent des tours, et on constate aujourd'hui qu'au sein de son parti, nombre de voix s'élèvent ou sapent en arrière plan, tout ceci en représailles et non en contestation politique; De la même manière, l'UMP souffre maintenant de cette image piteuse d'un parti sans tête, au fonctionnement plus que douteux, et surtout d'une absence chronique de forte tête pour reprendre les choses en main. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais qu'on aime ou pas la droite, celle-ci est aussi indispensable que la gauche, et réciproquement, parce que c'est l'opposition qui force le parti au pouvoir à bien gouverner (ou du moins essayer de le faire sans se ridiculiser). Je n'ai jamais vraiment prêté beaucoup de confiance aux urnes, peut-être parce que le Français moyen est généralement idiot, mené par le vent du moment, assez raciste (si si... ne niez pas!), et finalement incapable de prendre une décision raisonnée, sortie de tout débat d'humeur.

Par pure provocation, souvenons nous: "Sarkozy dehors", et pas "Hollande président!". Maintenant? Qu'est-ce que vont scander les militants UMP? Copé? Fillon? Les deux, vu que le tout semblerait quand même très serré? Aucune idée, mais ce que je sais en revanche, c'est que tout ceci ne fait que porter préjudice à la démocratie, du moins celle que j'aimerais voir exister un jour. Nos partis sont sclérosés par des luttes de pouvoir, et pour reprendre un propos de Douglas Adams: "Le plus compétent des politiciens est celui qui ne veut surtout pas le pouvoir. Donc, lors d'une élection, il faudrait paradoxalement interdire tous les candidats ayant une ambition quelconque d'être élu, et désigner un anonyme suffisamment intelligent - ou stupide - pour qu'il prenne un poste".

Et hélas, il avait terriblement raison le brave homme!

20 novembre 2012

De l'émotion...


Regardez ces vidéos, elles sont toutes basées sur la même chanson, et dites moi laquelle vous préférez.

Ca y est? Vous êtes pris par l'émotion, la chaleur de ces voix si différentes?
La première est une des versions chantées par l'auteur original du titre.
La seconde une magnifique reprise par une femme dont la voix vous fait immanquablement vibrer.
Nota: la chanson est disponible en téléchargement gratuit et légal sur:
Angela Ricci sur bandcamp.com
Et la dernière, c'est un "inconnu", un ancien SDF (qui d'après le commentaire a réussi à se sortir de la spirale de l'alcool) qui pousse des vocalises chargées de sincérité et d'un vécu qu'on ne souhaite à personne.

Ma préférée? Difficile à dire, toutes les trois me prennent aux tripes, je ressens ces chansons, elles évoquent énormément de souvenirs divers et parfois sensibles. Faites comme moi, savourez, dégustez cette mélodie et ces trois interprétations si différentes.



08 novembre 2012

Obama party


Oh, les USA réélisent B.Obama! Qu'est ce que cela m'inspire? Honnêtement, pas grand-chose, parce qu'il n'y a peu de chance que cela puisse changer quoi que ce soit. L'un dans l'autre, un président Américain se doit de jongler avec des composantes lui liant finalement les mains. En bon jongleur, ses mains devront se saisir d'une masse d'électeurs peu enclins à parler de social (sauf en cas de crise, et encore), d'une pléthore de groupes d'influence qui peuvent faire et défaire un candidat (puisqu'ils sont ceux qui financent les élections), et d'un congrès et un sénat tout aussi soumis aux grands groupes. Bush père et fils étaient tributaires des pétroliers, je me demande qui Obama est le vassal inavoué.

Péremptoire? Méchant? Certes, on peut faire un bilan plus ou moins agréable du locataire de la maison blanche, mais soyons un rien plus lucides en admettant clairement que son pouvoir est et sera toujours tributaire de l'attitude des financiers. Je ne porte pas les USA dans mon coeur pour leur côté despotique avec le monde, mais je leur reconnais au moins la qualité de ne pas se laisser aller à la sinistrose. Quand on se penche sur les USA, les sociétés tentent de redresser la tête, de fonctionner, de ne pas attendre la main tendue de l'état. En France, par contre, si ça fonctionne on se fait du bénéfice sur la foule, et en cas de crise on demande à l'état de venir au secours du secteur. Aberrant, mais tellement Français qu'il devient impossible d'y couper. Dans ces conditions, Obama peut envisager des réformes sociales, parce qu'elles sont non seulement nécessaires, mais surtout parce qu'elles peuvent être mises en place grâce à la baisse d'hostilités des gens face à des taxes "sociales".

Maintenant, est-ce que ce choix Obama va influer sur le cours du monde? Dans une certaine mesure oui, puisque sa présence pourra potentiellement faire obliquer les politiques internationales, et ce concernant l'interventionnisme militaire, le soutien (ou pas) à des états voyous, et déclencher des stratégies nationales propres à stimuler les échanges, ou au contraire à voir les USA se replier sur un protectionnisme économique à outrance. Par contre, ce n'est pas tant Obama qui va dicter l'avenir du monde que la Chine avec des propos qui semblent parler d'ouverture, mais qui, si l'on lit entre les lignes, invitent surtout le pays à la performance et au respect du parti communiste. A aujourd'hui, la Chine subit deux gangrènes graves propres à déstabiliser sa structure, à savoir les disparités sociales et surtout la corruption endémique. Si la Chine se remet au pas, qu'elle sanctionne sévèrement la corruption, nous pourrions la voir repasser le cap des 10% de croissance, et ce à notre total détriment bien entendu. Là, Obama aura un rôle politique et diplomatique, surtout pour réfléchir à l'avenir du dollar comme référence monétaire mondiale. D'ici qu'on indexe le pétrole non plus sur les USA mais sur la Chine...

Laissons à Obama le loisir de savourer sa victoire, ceci avant qu'il ne reprenne sa place pour reprendre les coups et les critiques qui n'ont pas pour autant disparues. L'état de grâce dure bien moins longtemps quand un président est réélu, car les électeurs attendent que l'action se poursuive, tandis qu'avec un nouvel élu, on accorde le temps de l'adaptation. Je m'interroge sincèrement sur la capacité qu'aura Obama à manoeuvrer avec tous les problèmes auxquels il est déjà confronté. La crise mondiale, le chômage, la pauvreté, l'immigration, les mairies en faillite, tout ceci provoque une conjoncture que les Américains sont lassés de devoir supporter. Je doute qu'un seul homme soit en position de tout changer, sauf à devenir un leader plus despotique que démocratique. Demandons nous donc par quelles réformes il faudra que les USA en passent pour revenir à une situation saine, et dans quelle proportion ces réformes vont condamner le "American way of life". Nous le savons tous, ce modèle de vie a fait son temps, et les Américains eux-mêmes sont esseulés: Emron, la crise mondiale, les subprimes, le surendettement chronique, les faillites en pagaille, la vie à "crédit et en stéréo" a de moins en moins d'adeptes... Espérons seulement que cela ne les condamne pas finalement à perdre leur prépondérance financière, car les pays émergents, eux, n'auront pas la moindre pitié envers nous, pas plus que nous en avions à leur égard quand l'occident dominait le monde...

Pour reprendre le slogan de Obama, le "Yes we can", je lui réponds dès à présent "Are you sure? Can you really?".

Good luck Mr President Obama

06 novembre 2012

En pointillés ou pointilleux?

Le monde, quelle belle création tout de même. Des îles, des continents, de la glace, du désert aride, de la nature verte, des océans bleus, de quoi faire rêver n'importe quel poète en mal d'inspiration. D'ailleurs, tout poète qui se respecte a sûrement profité de la facilité qu'il y a à ouvrir une porte ou une fenêtre pour admirer la chute de la neige. Mieux encore, n'importe quel scribouillard un peu amateur de rimes a su faire pleurer simplement en évoquant le clapotis de la pluie sur les tuiles crasseuses d'un Londres miteux. En conséquence, on ne peut pas défendre un poète sans lui reprocher l'extrême aisance qu'il y a à s'esbaudir devant la beauté de la nature...

Et d'être aussi sidéré par notre profonde débilité quand il s'agit de bousiller tout ce qui peut être naturellement beau, c'est-à-dire sans notre intervention minable dont nous sommes si friands. A ce petit jeu du "comment inventer un truc aussi inutile que dangereux", l'homme a pondu en vrac les frontières, les passeports pour les franchir (ou être expulsés au-delà), les nations, les drapeaux, les capitales, les rois pour y régner, les putschistes pour déposer les despotes, et la foule entre les deux pour les faire souffrir. Notre art majeur n'est pas la musique ou la peinture! Non, c'est de créer l'inutile, l'improbable, tout ça parce qu'on a le délire de posséder, de régir, de légiférer. Cela vous semble ridicule? Et pourtant, n'est-ce pas pour des frontières contestées qu'on s'est mis régulièrement sur la tronche? N'est-ce pas pour des idéologies symbolisées par des drapeaux qu'on excuse des génocides? N'est-ce pas au nom d'un droit "humain" en lieu et place du "divin" qu'on a vu apparaître la guillotine? Il est donc raisonnable de supposer que l'homme aime donc posséder ce qui appartient à autrui, quitte à créer des volumes artificiels. Une frontière, quoi de plus artificiel? Les gosses demandent souvent aux adultes "Dis papa, y a des pointillés par terre entre l'Allemagne et la France?". Si un jour un enfant vous le demande, ne vous moquez pas, car dans le fond une carte, c'est supposer rapporter la réalité, et non de l'artificiel, du temporaire, du confortable politiquement parlant.

On se dit qu'une frontière, ça n'a rien de bien grave, d'autant plus quand les états qui font palier commun ne se détestent pas. Détrompez vous! Avoir une frontière, c'est devoir traiter avec celui d'en face, se mettre d'accord sur des règles d'échange, de change monétaire, de passage de douane, de taxes, bref de compliquer quelque chose de simple. Reprenons la frontière franco-allemande: est-ce que la terre entre les deux diffère tant que cela, y-a-t-il quelque changement chimique qui nécessite de dresser le pointillé ici plutôt que là? Certes non. On observera plus des batailles, des discussions diplomatiques, de paraphes juridiques pour déterminer, pour un moment, où doit passer cette foutue ligne pointillée qui coupe les jardins en deux, et parfois va jusqu'à passer au milieu d'une cuisine de restaurant. Et tout ça pour quoi? Pour rendre complexe ce qui est simple. D'ailleurs, les animaux, eux, s'en cognent des frontières, ils nous les laissent en rigolant probablement de notre connerie maladive de tout vouloir dimensionner et ceinturer de pointillés.

Petit aparté: je me demande s'il y a une maladie de coller des pointillés partout, parce que, techniquement, il y en a en pagaille. A croire que cela relève d'un TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif) puisqu'on en trouve sur les emballages, autour des personnages à découper pour les mômes, sur les documentations techniques, sur les papiers administratifs, et jusque sur les routes! Et ne croyez pas qu'on fout du pointillé comme on veut, et selon notre humeur! Un pointillé, c'est normé, calibré, décrit sur votre déclaration d'impôt. "Découpez en suivant les pointillés"... Hé, l'ahuri, comme si j'allais découper en plein milieu une petite étoile rien que pour te faire chier! (Bon, je l'avoue, ça me tenterait bien...Mais quand même!)

Revenons donc à ces histoires de frontières. Israël pense recommencer sa politique de colonisation, et donc l'installation sur un territoire conquis de baraquements, ceci au détriment des colonisés. Je ne m'interroge donc plus sur le fait qu'il y a dans le gouvernement Israélien au moins un maniaque du pointillé, un cinglé du tiret en série, le genre névrosé qui n'aime pas voir une ligne droite sans qu'elle soit hachée menue par l'histoire. J'en ai l'intime conviction, ce sociopathe, ce dingue cherchant à faire onduler les frontières de son pays, il devrait être interné comme n'importe quel fou dangereux pour lui-même et ses congénères. Malheur de malheur, si seulement il existait une maladie décrivant le "Syndrome du pointillé en vrac"...

En bonus, un peu de musique classique comme je l'aime: Requiem de Mozart, Rex tremendae.

01 novembre 2012

La genèse

Merci à Korben pour cette vidéo sur la genèse de notre monde... superbe!