30 avril 2009

Mise au point (sur objectif)

C’est bon, ils me voient là, enfin je crois. Apparemment, cette caméra semble fonctionner correctement, en tout cas la loupiotte verte brille et annonce qu’elle est allumée. Fils branchés, batterie chargée à fond…

Et merde, encore une erreur de casting.

Plus le réseau s’étend, et avec lui la pandémie de la débilité aiguë, plus je crois que la modernité n’est que le support aux travers de l’esprit humain. Pourtant, on m’a bassiné avec moult exemples à l’appui que, la technologie c’est chouette, on peut voir la personne avec qui l’on parle à 10.000 kms de là, que l’invention c’est le progrès… Ah ouais ? Et vous y avez traîné vos guêtres, vous, sur Youtube et consoeurs ? Soyez sincères deux secondes : qui, parmi vous, arrive à légitimer l’existence même de ce genre de création de Satan en personne ? Même le plus pervers des obsédés n’aurait jamais rêvé d’obtenir un tel service ! C’est quand même ahurissant quand on y songe. Quoi que vous puissiez affirmer sur la diffusion de vidéos par cette méthode, notez que l’immense majorité des « choses » (mot choisi par politesse) publiées dessus sont de l’exhibitionnisme pur et dur. Vous n’y croyez pas ? J’exagère ? Personnellement, tomber sur les commentaires stériles d’une gamine voulant se croire femme, ceci quand on recherche un clip ou une vidéo concernant un chanteur… Inutile de vous préciser à quel point je me sens concerné.

La distribution facilitée de la vidéo par ces sites me semble être devenu le meilleur moyen d’abrutir les gens, mais aussi de les inciter à faire n’importe quoi pour être vus. Tenez, c’est là-dessus que l’on trouve les plus grosses gamelles volontaires, les vidéos d’accidents gores, les images de la petite que l’on laisse se noyer sans secours, ou bien encore le combat entre deux chiens mis en présence uniquement pour se rincer l’œil. On pourrait supposer qu’un contrôle permettrait de s’épargner ces choses, mais finalement l’homme est non seulement le roi de l’exhibition, mais aussi celui du voyeurisme. Ah, tel un loft revisité à l’échelle du monde, ces vidéos représentent notre curiosité aussi malsaine qu’elle peut devenir morbide. A croire que nous sommes voués à aimer ce qui nous tue, non ?

Si l’on cumule ce fait facilement vérifiable au modèle économique de Youtube et consoeurs, difficile de leur trouver le moindre pardon. Vous ne savez pas comment ils se rémunèrent ? En balançant de la publicité quand quelqu’un vient voir votre vidéo. En sachant que le droit à l’image vous autorise à toucher des parts là-dessus, dans le principe chacun des diffuseurs devrait recevoir une part du gâteau. Raté ! En vous inscrivant, vous acceptez que la société se fasse du fric… sur votre créativité ! Magnifique non ? Alors, allez y, diffusez les images de la naissance du petit dernier, Youtube sera ravi de toucher les revenus publicitaires quand vos amis iront les regarder. Hé oui : vous polluez votre ami de leurs réclames, et vos amis se feront une joie de répercuter le principe sur leur entourage. Si ce n’est pas du marketing viral, c’est que je n’ai rien compris.

Le plus dommageable là-dedans, c’est que l’immense majorité des inscrits supposent, à tort, que leur vidéo est d’une qualité irréprochable. Mal cadrée, tournée avec la tremblante du mouton, floue comme si la lentille de la caméra était couverte de buée, sans rire ces « trucs » (à nouveau une politesse forcée) sont le terrain idéal du comment saboter une vidéo de vacances par Ginette et Bernard à la Baule. Affreux, tout simplement affreux. Autant une photographie pardonne un peu tant il est simple de recadrer le tout, autant un film ne saurait être retouché ou bidouillé sans des compétences précises dans le domaine. Ceci dit, je doute que nos Spielberg de fond de quartier populaire se préoccupasse de ce genre de détails. Du moment qu’on voit son pote se refaire la mâchoire sur les marches du centre commercial du coin…

En fait, ce qui m’horripile le plus, c’est que les chaînes de télévision, qui, parfois, ont des documentaires très bien réalisés, se refusent encore à profiter de la gratuité pour imiter les Youtube. Pourquoi ne pas diffuser gratuitement ces émissions, et ce en contrepartie d’une publicité discrète sur la page ? Cela saurait être une saine concurrence, et un enrichissement du contenu vidéo d’Internet… mais c’est sans compter Norbert qui, heureux d’avoir repeint sa poubelle Renault tunée façon plastique Playmobil en vert pomme, va s’en donner à cœur joie et se filmer en train de rouler avec.

Au secours, à moi, que la culture revienne à nous !

29 avril 2009

a noter pour les férus d'informatique

Plein les bottes des liens commerciaux lors des recherches Google?
Marre de vous battre avec les recherches complexes sur ses concurrents?

Passez donc voir Yauba qui me semble être une sacrément bonne alternative. En espérant que son modèle économique sera viable (car sans publicité), et que la pertinence restera d'actualité très longtemps!

Longue vie à Yauba !

Source

Désillusions

Je sais que l’on se raccroche à certains souvenirs comme des tiques sur le dos d’un chien malingre, mais après tout, à quoi bon s’en tenir à des souvenirs fantasmés quand la réalité est toute autre ? Il n’y a rien de cruel à briser les clichés mentaux, il n’y a rien de malsain à reconnaître que le passé n’a pas été idéal, bien au contraire même, il s’avère salutaire de progresser en admettant que l’on s’améliore ! En affirmant cela, je suis convaincu que nombre de nostalgiques de l’enfance sont là à m’attendre, matraque en main, prêt à me refaire le visage façon steak tartare. Désolé, mais je ne saurais revenir sur ces propos lapidaires, et je compte même en faire la preuve ci-dessous.

Quelle mouche s’est entichée de mon épiderme pour que j’aille pester et déblatérer contre nos souvenirs d’enfance ? Allez donc lire les deux liens à la fin de ce message et vous comprendrez mieux, mais pour le moment, restez en ma compagnie et discutons de la magie de l’imagination des bambins. Est-elle si réelle ? Existe-t-elle vraiment un monde imaginaire où tous les enfants viennent naviguer pour y bâtir des situations improbables ? Bien que je sois le premier à croire en la créativité des enfants, force est de constater que c’est avant toute chose l’acquis qui tisse les liens entre la réalité et nos fictions. Croyez-vous sincèrement que avons été des créateurs d’univers ? N’avez-vous pas simplement campés le rôle d’un inspecteur vu à la télé, imité la poupée prétendument princesse d’un monde féerique, ou encore simulé le voyage intersidéral d’un film vu en cassette vidéo ? Je n’ai pas la prétention d’avoir été un utilisateur assidu de la plume avant l’âge adulte, et encore, ce n’est que par pure provocation personnelle que je me suis attelé à la tâche. Quitte à écrire, autant que cela me plaise, me suis-je dit la première fois que j’ai couché des rêves sur le papier.

Qui sont les auteurs des fantaisies ? Des gosses ? Non, des adultes extrapolant des envies enfantines ramenées à l’échelle de l’adulte frustré. Voler comme un oiseau, tous nous l’avons désiré, mais de là à en faire un lieu commun dans un monde parallèle, aucun gosse n’a poussé le vice à ce point ! Les machines complexes, sont-elles l’œuvre d’esprits de dix ans d’âge, ou d’adultes fascinés par la science et férus de progrès ? Il n’y a rien de mal à admettre que le mioche reproduise ce qu’il voit, c’est même ainsi que l’on apprend tout ce qui fait de nous une population « civilisée » (civilisée par rapport aux tribus de primates, restons modestes). De ce fait, les aventures des enfants s’apparentent donc à du copier coller de l’existant, avec évidemment des déformations dues aux mélanges : prenez un peu de Star Wars, un soupçon de série télévisée, mélangez le tout en y versant deux doigts de dessin animés et voilà le nouvel environnement que vous avez supposés être novateurs !

Cruel vous dites ? Pas le moins du monde. Loin de moi l’envie de minimiser l’imagination des enfants, au contraire même, j’affirme haut et fort que c’est cette restitution de nos créations qui en font toute la magie. L’adulte ne s’émerveille que rarement, son pragmatisme le rend insensible au charme d’un oiseau, incrédule face aux trolls, fées et autres magie, et surtout cynique face aux situations manichéennes. Et quoi ? Sommes-nous donc si cruellement dépourvus de rêves pour ignorer la beauté simple des choses inhabituelles ? Certains se rassurent en se gavant de récits « cultes », et jouent les experts en connaissant par cœur les situations, personnages et autres objets... Mais dans quel intérêt ? C’est aussi intéressant de parler avec ces monomaniaques que de regarder leur collection de jouets collectors maintenus sous blister dans une vitrine blindée. Le jouet, c’est fait pour jouer, imaginer, rêver bordel ! Le gosse lui ne s’encombre pas de ce genre de broutilles : il joue, point final. J’aime à penser que les gosses perdus dans nos univers sont les futurs créateurs de mondes de demain, qu’ils sauront, une fois n’est pas coutume, trouver mieux qu’à être une pâle copier de leurs aïeux.

Enfin, il y a un monde où le môme s’exprime, et explique à qui veut prendre le temps de l’écouter ses désirs, et ses espoirs. Le dessin. C’est par le griffonnage intensif couleurs pastel qu’il va décrire son monde et en tracer les plus belles (ou les plus hideuses) facette avec un sens aigu de l’observation. « Là c’est papa, là maman, là la voiture de papa, là ma maison ». Mal dessiné, coloris improbables ? Pas du tout, juste leur vision du monde telle que nous leur servons avec le sirupeux désir de leur épargner le plus de tristesses possible. Nous leur mentons sans vergogne, camouflant nos errances sous des dehors rassurants. Baratin du divorce, mensonges du portefeuille vide, illusions sauvegardées dans l’alcoolisme… Nous bâtissons des geôles morales afin de croire notre descendance à l’abri, alors qu’au fond nous sommes monstrueux de cruauté. L’intelligence est là, latente, prévisible et même visible dès le plus jeune âge. Pourquoi croire qu’en mentant nous retarderons l’échéance ? Parce que nous sommes lâches... et la lâcheté crée la désillusion, celle où le papa n’est pas un héros, et où la maman est une femme comme les autres, avec ses joies et ses tristesses.

Le monde du rêve, c’est un peu notre cadeau à nos enfants. Dépourvus de violence, aseptisés et plein de bons sentiments, cet univers, c’est celui que l’on aimerait avoir vécus, et un peu celui que l’on voudrait qu’ils vivent à notre place. Ils ne créent pas Peter Pan, ils veulent être Peter Pan. Nous leur avons donné Peter Pan, et eux vont s’en satisfaire jusqu’à apprendre à ne plus y croire, ou plutôt à en sourire comme étant un monde qui aurait été agréable, s’il existait réellement. Ne gâchez pas le talent de rêveur, offrez leur du rêve, mais soyez honnêtes, expliquez leur la magie, parlez leur de nature, de musique, de sport, de cinéma, d’aventure, d’amour, de romantisme. Ne les croyez pas capables d’en retenir le meilleur comme le pire, et alors peut-être pourrons nous dire que « finalement, ils rêvent plus que nous, nous rêvions ».

Enfin je l’espère...

Première BD à lire
La seconde BD de Boulet à ce sujet

27 avril 2009

Pandémie

La trouille de la petite saleté en éprouvette revient en force ! Tremblez, humains flasques et adipeux, prônez l’isolement, engagez donc vos cerbères pour, vainement, défendre vos frontières si perméables. La grippe porcine vous effraie, elle est là, tapie dans chaque recoin tant de notre environnement que de votre existence fantasmée. Hé oui, malgré toute cette belle technologie supposée nous préserver de tout, et surtout de nous-même, nous voici à nouveau à la merci d’un virus, une saloperie invisible qui prolifèrera que cela nous plaise ou non.

Et puis quoi, c’est naturel qu’un virus prolifère, et nous agresse, quelque part. Nous sommes une des populations les plus présentes au monde tant par le nombre, que par notre présence dans chaque recoin de la planète. De ce fait, nous sommes sans aucun doute la cible plus intéressante qui soit. Vive la dissémination mondiale, vive la fin des frontières et les voyages à grande vitesse. Cessez donc de frémir à l’idée qu’un voyageur puisse devenir un génocide sans le savoir : nous avons voulu ne pas avoir de bon sens, alors tant pis pour nous.

Sans vraiment y avoir réfléchis, nous provoquons chaque jour la nature qui, dans sa grande patience, garde ses pires soldats en réserve dans des zones peu accessibles, ou tout simplement en sommeil en attendant que quelqu’un de compatible se charge de distribuer à grande échelle la morte rapide et douloureuse. Grippe aviaire, grippe porcine, grippe espagnole, paludisme, peste, choléra... comme si nous étions à l’abri de tout ceci sous prétexte que nous, bourgeois équipés du net (et donc supposément informés de tout), nous serions donc loin des zones de contamination. Quid de la vérité qui est élémentaire et terrifiante ? Nous ne sommes protégés de rien, pas plus que la nature fera preuve de pitié le moment venu.

Alors on met en branle des moyens démesurés : fermeture des frontières, enquêtes à l’échelle mondiale, surveillance en tout genre, et même isolement des territoires supposés contaminés par le biais du boycott. Magnifique, si c’est réellement efficace. En toute logique, l’homme cherchera toujours un moyen de contourner les interdits, soit par besoin économique, soit par pur défi. De fait, la contamination est et sera toujours un problème majeur dans notre système où dorénavant il faut raisonner à l’échelle du monde, et non à l’échelle d’une nation. Par miracle, aucune pandémie majeure ne s’est encore déclenchée, et nous restons encore en relative sécurité sanitaire car, au fond, toutes les nations du monde tendent vers une amélioration des conditions de vie et de soin. Cependant, n’oublions alors pas le facteur malchance !

C’est ce facteur là qui est intéressant à observer finalement. La science (en fait les idiots en blouses qui se croyaient plus malins que les virus et bactéries qu’ils étudiaient), affirmaient dans les années 70 « nous avons identifiés et traités toutes les maladies et virus du monde ». Foutaises : le monde est si vaste qu’il y a potentiellement des milliers de gentilles saletés qui nous attendent pour faire de notre jolie paillasse des hôtes de luxe. Ebola, SRAS, SIDA, fièvre hémorragique de Marburg, légionellose, sait-on réellement s’en prémunir ? Nous avons eu l’orgueil facile, et surtout la détente très lente pour comprendre que la première des sécurités provient de l’entraide mondiale, et non pas des progrès faits par les laboratoires pharmaceutiques. Il est communément admis que le paludisme, tout comme la tuberculose, sont supposés ne pas exister (ou à de très petites échelles dénombrables sur les doigts d’une seule main) en France... sauf que la tuberculose revient en force dans les tranches de populations défavorisées. Qu’en penser ? Que nous devons absolument oublier la philosophie pécuniaire dans la médecine et l’industrie du soin, et commencer à privilégier les solutions simples, et si possible accessibles à tous. On se bat contre des maladies... mais uniquement là où il y a de l’argent, et finalement celles-ci perdurent alors que nous, riches européens, nous avons enfin la paix (ou nous le croyons, mais c’est tout comme).

Que croire ? Que nous avons une chance inouïe que rien ne se soit encore passé à grande échelle, et que les virus, en tant qu’être minuscules et dénués d’intelligence, ne sont pas capables de fomenter de plans pour envahir le monde... Sinon, nous serions déjà tous morts, ou bien en très grande quantité. Comme quoi, médecine et science ne veulent pas dire sécurité. Loin de là même.

24 avril 2009

Hostile ?

Nous avons de la chance quelque part : la technologie reste encore, à ce jour, à notre service et c’est l’Homme qui, malgré son incommensurable bêtise, l’utilise sans en être la victime. En effet, la machine n’a pas encore cette intelligence que nombre d’auteurs de science fiction nous présente comme étant une menace. Point de Terminator capable de cibler une personne et la traquer sans relâche, pas de Big brother réellement en activité (si ce n’est sous contrôle et validation humaine, mais là c’est un autre débat), et puis finalement notre quotidien n’est pas encore truffé de micros susceptibles de nous faire arrêter parce que l’on a été un rien trop véhément contre X ou pour Y.

Mais les choses sont-elles sur le point de changer ? C’est ce que sous entend l’article dont je viens de prendre connaissance (lien en fin de texte). En substance, celui-ci explique que l’armée américaine serait en train de mettre au point des robots autonomes capables de traquer tout individu hostile (entendre ce que vous voulez par ce terme), et l’intercepter. Deux choses s’imposent immédiatement : d’une part, ce seraient donc des machines capables d’agir sans validation d’un opérateur, et d’autre part de prendre donc des décisions, qu’elle soient opportunes ou non. Réfléchissons un instant à ce que cela veut dire. Un, c’est quoi être « hostile », deux quelle est la méthode d’interception.

Voici le robot en question:

Le robot en question


Pour un premier pas vers le robot traqueur, analysons ce que l’homme peut envoyer comme signes que pourraient distinguer une machine « intelligente » : température corporelle (infra rouges), sons (microphones avec analyse du signal reçu), pouls (analyse de l’imagerie thermique), et finalement image directe avec saisie des mouvements. Considérons dons notre machine : un individu hostile serait celui qui fuit, donc qui court, donc qui a chaud, qui braille son mécontentement ou sa crainte, et au bout du compte qui se défend d’une manière ou d’une autre. Fort bien, alors comment distinguer un émeutier jetant des pierres sur un camion de police et le gosse qui s’enfuit, terrifié par l’usage du robot de traque ? Par la taille, la corpulence, que sais-je, l’analyse faciale des traits pour identifier un âge approximatif ? Cela me laisse perplexe étant donné que d’une part la taille n’est pas signifiante (si ce n’est le nouveau né…), pas plus que l’âge, car ne l’oublions pas, nombre de conflits voient agir des enfants soldats. Un gamin de 12 ans armé d’un AK47 est aussi dangereux que l’adulte équipé de la même arme, non ? Espérons donc que l’équipement du robot ne sera pas aussi binaire que le comportement me laisse présager, bien que je sois plutôt du genre à voir ce genre de bestiole agir en zone de guerre où une « bavure » ne prêtera pas autant à conséquence qu’en zone urbaine à domicile.

Passons à l’aspect arrestation. Arme à feu ? Taser ? Filet ? L’engin est (d’après la source en anglais) envisagé sous une forme offensive et non d’intervention de pacification. Distinguons d’emblée ces deux méthodes : la première envisage l’usage d’une machine de guerre qui agira sur le mode « tuer ou être détruit », le second correspondant plutôt à « interpellation avec des méthodes non létales ». Admettez qu’il y a de quoi s’inquiéter. Quels seront les critères de choix pour le robot ? Aura-t-il une telle indépendance pour présumer de la vie ou de la mort d’une personne ciblée ? Abandonner le pouvoir à un équipement programmé est autrement plus inquiétant que de simplement se dire qu’il s’agit d’une solution pour préserver des vies. Le discours est toujours le même : un soldat peut mourir et la vie n’a pas de prix, alors qu’une machine, elle, peut être sacrifiée. Dans les faits, la chose est plus subtile. Nous sommes loin de la solution comptable brute et sans réflexion car, dans l’absolu, c’est le résultat qui compte.

A tout bien considérer, je crains que ces robots apportent plus de problèmes que de solutions. Poussons l’imagination : ce genre de machines seront donc autonomes, et probablement qu’il sera envisagé de mettre à profit de nouvelles technologies (batteries, rechargement solaire…) de manière à ce que l’homme ait le moins de maintenance possible à faire. Cela signifiera donc le déploiement de machines tueuses, sans possibilité de contrôle externe, et qui plus est autrement plus déterminées que des hommes en proie au doute ou à la morale. Si l’on admet cette philosophie du combat (ou de la police !) par machines interposées, m’est avis que ceux qui ont semés ces mécaniques se verront tôt ou tard victimes de leur propre robots. Un petit exemple qui en vaut bien un autre : admettons un champ de bataille « conventionnel ». Comment détecter un ennemi d’un ami ? A l’uniforme ? Sûrement pas, on peut dépouiller un mort pour revêtir les vêtements de l’adversaire. Alors quoi d’autre ? Un boîtier électronique émettant un signal décrétant que son porteur est ami ? Je vois bien l’ennemi (quel qu’il soit) s’accaparer le procédé pour se protéger, ou bien brouiller la détection et ainsi faire de tout allié du robot une cible potentielle. Paranoïa ou inquiétude légitime ? La police et l’armée ont déjà des tâches suffisamment difficiles pour qu’un robot soit un jour capable d’en faire autant, et surtout d’avoir un jugement, et non une logique binaire.

A lire en complément :
Article d’origine (sur korben.info)
Article source (en anglais sur newcientist)

23 avril 2009

Je hais le papier

« Comment ça, il hait le papier !? » s’écrie le défenseur de la presse libre, le fanatique de la belle lettre ou le monomaniaque collectionneur d’annuaires téléphonique, comment ose-t-il détester cette découverte vitale pour la culture et la distribution de l’intelligence de par le monde ! Je vous le dis, chers lecteurs, je voue une haine farouche pour cette matière qui a mis tout être humain au désespoir au moins une fois dans sa vie.

Il y en a qui y vont de leur pénible et non crédible ritournelle sur la presse indépendante, sur le besoin de communiquer et de critiquer, et surtout de rendre celle-ci disponible au plus grand nombre. Allons bon ! La presse est aussi indépendante que le khmer rouge fut sympathique sous Pol Pot. Mettez les pieds ne serait-ce qu’une seule fois dans une librairie et trouvez une once d’indépendance morale, politique et encore plus financière parmi les publications alignées sous vos yeux scrutateurs. Tous témoignent non pas d’une ligne éditoriale franche, mais plutôt d’une obstination farouche à paraître réactionnaire. Est-ce de la réflexion que de faire les poubelles des politiques ? Est-ce du journalisme que de soulever les jupes des maîtresses tant officielles qu’officieuses des grands de ce monde ? Ca n’a rien d’intéressant, si ce n’est pour une population ravie de pouvoir considérer les gens de pouvoir comme des égaux à eux-mêmes, c'est-à-dire faibles, vulnérables face à la chair ou l’argent. De fait, le papier est alors haïssables car il se fait transport pour de la propagande ou pire encore pour du néant rédactionnel.

Sois honni, toi le livre qui, sous des dehors de promesses d’évasion ou d’aventure, tu te fais chante d’idéologies malsaines et de discours abscons. Trouver de la culture dans un Harlequin, c’est espérer découvrir de l’intelligence dans les antennes de radios dites « jeunes ». Nous sommes bien loin de ce que le livre nous promet : homophobie, racisme, xénophobie, discours rétrogrades, bref le livre est une arme de destruction massive de l’opinion publique. N’a-t-on pas censuré nombre d’ouvrages pour préserver les masses de leurs influences néfastes N’est-il pas évident qu’il vaut mieux s’envoyer en l’air que de balancer des citations toutes faites et incomprises ? Je sais que, parmi vous, il y a des amateurs de littérature. Quelle prétention ! Voilà qu’on se sent supérieur parce que l’on a feuilleté un classique quelconque, et que l’on est capables d’en extraire quelque réflexion supposée vitale pour l’avenir de l’Homme. L’évidence trône dans les étals des bibliothèques : une majorité d’ouvrages sont consacrés au nombrilisme humain, au lieu d’être force de proposition. Facile de critiquer, surtout si l’on offre rien comme solution…

Et puis que dire de ces papiers infâmants qui nous souillent l’existence de leur pénible présence : factures, lettres de relance, documents administratifs, tous concourent non à nous simplifier la vie mais au contraire à la rendre invivable ! Pourquoi les gens espèrent-ils une simplification des procédures ? Parce que le formulaire machin est indispensable avec la pièce comptable truc, et que sans cela l’ahuri chargé de vous répondre sera heureux de vous notifier, par écrit, que « Votre dossier est incomplet ». Merci à toi, oh admirateur de la rectitude, de la droiture dans l’empilement de documents ! Grâce à toi l’Homme a découvert qu’il est capable de gâcher son temps et son espérance de vie juste en quêtant LE document dont tous nous ignorons l’existence et qui, bien entendu, vous sera demandé. Ultime provocation, ne dit-on pas que, légalement, nous sommes tenus d’avoir nos papiers sur nous ? Et puis quoi encore !? Autant se faire marquer avec un code barre directement sur l’épaule de sorte à faciliter le travail de nos vigiles devant peu à peu gardiens de troupeau.

Et puis finalement, le papier est surtout un danger majeur, un risque pour l’humanité. C’est que ça coupe ces conneries de feuilles dans la ramette que l’on engouffre sans précaution dans la photocopieuse ! SALOPERIE ! Ca fait mal !!!

22 avril 2009

Intelligence

J’admire énormément de choses. Que ce soit la Nature de par sa diversité et sa créativité, ou que ce soit l’Homme de par ses travers et sa (trop rare) capacité à progresser, j’avoue adorer ce facteur commun qu’est l’inventivité. Dans l’absolu il y a de quoi faire dans ce domaine, et ce même si l’on se cantonne à notre chère humanité. Regardons autour de nous, observons chaque petit élément devenu anodin qui découle de l’imagination et de l’intelligence ! Le moindre petit bout de plastique démontre notre savoir faire ainsi que notre capacité à contourner des problèmes, à les surpasser, et finalement à sortir du néant de nouvelles technologies ou de nouvelles façons de penser. C’est splendide non ?

Je suis sûr qu’arrivé à ce stade nombre de mes habitués me tancent d’importance en se demande ce qu’il m’arrive. « Tiens, il ne se fout pas de nous ! » dirait l’impatient… Hé oui pauvre bougre, il m’arrive de faire des éloges vivants, des compliments, au lieu de me cantonner à la vile déclamations de mes sempiternels griefs. J’abhorre la bêtise, mais là, je reconnais que nous pouvons faire des choses fantastiques. Toi lecteur, admets l’incroyable complexité de ta voiture, l’incessante évolution de ton abrutisseur personnel, pardon de ta télévision, ou bien l’improbable apparition des appareils de communication tenant dans la poche. Pour autant que je sache, nos prédécesseurs n’imaginaient pas le dixième de ce que nous possédons : le téléphone portable, la télévision par satellite, le GPS, le train à grande vitesse, les voyages intercontinentaux, l’informatique à domicile, bref toutes les innovations que la science a su mettre à portée de l’imbécile moyen capable de pianoter sur un clavier.

Je craque.

J’avoue, tenir un tel discours m’incommode, c’est au-dessus de mes forces. Je ne peux pas songer au progrès sans songer aux travers de l’Homme, et je ne peux surtout pas imaginer parler de la faculté de l’Homme moyen d’inventer des solutions sans penser à l’absurdité de certaines réflexions. Tenez, prenons un paradoxe élémentaire : si nous devons glorifier la création et honnir la destruction, que penser de l’inventeur de la bombe atomique ? C’est tout le cœur du problème en fait, nous savons aussi bien créer que réduire à néant en une fraction de seconde, le tout en prétendant avec véhémence qu’il s’agit d’une seule et même glorification de la science. Que l’on me pardonne ma cruauté, mais l’abruti qui a crû bien faire en mettant au point un nouvel explosif n’a rien du type saint d’esprit, pas plus que l’on peut dire que l’inventeur de la chaise électrique soit un gars très recommandable. Nous n’avons pas l’obligation de créer et contourner les problèmes uniquement pour anéantir notre prochain, en tout cas dans la mesure où celui qui est notre voisin se contenterait d’être de bonne compagnie.

Allez, oublions les technologies modernes et passons du bon temps à réfléchir sur ce que l’Homme est capable d’inventer, et de la superbe qu’il peut mettre dans la bêtise. Le monde est un florilège d’actions humaines où la connerie semble être présente en proportion constante. Comprenez par là : plus il y a d’hommes sur terre, plus il y a d’imbécillités constatées. Le réseau a cette intéressante particularité de nous fournir gracieusement un inventaire des expérimentations douteuses, maladroites, ou juste stupides auxquelles l’Homme sait s’adonner. Quelques exemples ? Demandez à un débutant en utilisation de fenwick (vous savez, ces machines dédiées au transport de charges dans les entrepôts) de déplacer une bombe… cela donne ça



Ou bien demandez à un type de charger son camion… sans vous préoccuper si l’idiot du village sait combien il peut embarquer, ni même vous inquiéter de la façon dont il va s’y prendre et vous obtiendrez… ceci :



Have fun avec l’Humanité !

21 avril 2009

Y a des gens qui s’emmerdent

C’est flagrant ! Je ne vois pas d’autre explication pour ce qui fait le contenu majoritaire sur la toile. Sincèrement, en quoi est-ce intéressant d’admirer les derniers clichés ratés, flous et ridicules d’une midinette en mal de visibilité ? J’ai souvent fustigé l’orthographe indigente, tout comme le racisme latent de nombre de ces sites, mais là, franchement, après avoir erré pendant une petite heure entre ces pages, je suis réduit non plus à l’étonnement mais au désespoir le plus profond. Suis-je donc un des seuls à exiger que la langue, que les idées, que les envies soient traitées avec respect ? Est-il tolérable de s’adonner à la joie du « blog » et d’être alors mis au même niveau que cette masse puante d’adolescents allant jusqu’au malsain ?

On peut trouver des excuses potables comme l’envie de partager facilement avec ses amis, de communiquer les dernières photographies sans avoir peur de les perdre… Mais bon sang, arrêtez de nous dire que « c une chanteuz ki kartone ». Pitié ! Ce genre d’opinion format timbre poste m’horripile. Tu l’aimes ta vedette éclair se trémoussant telle une malade atteinte de parkinson ? Défends la, trouves des choses à dire sur elle (si tant est que ce soit envisageable, faudrait voir à ne pas pousser mémé dans les rosiers), mais pas simplement que tu l’aimes ! J’en arrive à avoir de la tendresse pour les fanatiques absolus d’une vedette donnée, qui se fendent de mettre sa biographie, ses disques, des photos piochées à gauche à droite, des copies de billets, des liens, bref des choses construites même si l’on peut souvent avoir les yeux qui pleurent à force d’horreurs linguistiques. Pour s’en convaincre cherchez « non officiel » avec n’importe quelle vedette sur votre moteur de recherche favori : là il y a du contenu, même si connaître la marque de céréales préférée de Tartampion me laisse indifférent.

Les gens doivent vraiment avoir des vies de merde… A vrai dire ce n’est pas tant le principe qui me dérange (sinon je serais tenu de fermer la grande gueule), mais avant tout l’absence chronique de contenu. Des pages et des pages d’images repiquées à gauche et à droite, souvent à l’extrême droite ces derniers temps soit dit en passant, une ligne ou deux histoire de faire un commentaire, et puis au bout du compte le grand néant, le vide intersidéral que même Hubble aura du mal à scruter de son œil gigantesque. Ce qui est triste aussi c’est que pour un même thème certains se fendent d’efforts désespérés pour sortir de la masse, devenir crédibles et même, à la limite, en faire un business plus que rentable ! Tenez, on peut le prendre pour un demeuré chronique, un abruti pédant et prétentieux, mais bande d’imbéciles, ce type est soit un produit marketing des plus réussis, soit un des commerciaux les plus cyniques et efficaces qui soit ! Merde alors : se foutre du lecteur et être autant visité, partir d’un simple blog pour finir à la télévision (en invité star !!!) et même, suprême camouflet, réussir à en faire une chanson et un disque, là je dis chapeau bas. Monsieur Mickael Vendetta, toutes mes félicitations, j’admire les vrais derniers cyniques. Si vous allez traîner sur ces deux liens, un avertissement tout de même : c’est, à mon sens, du quinzième degré manipulé avec une redoutable efficacité. En scrutant ce contenu faussement indigent, gardez à l’esprit qu’il s’agit là d’une provocation, un choix marketing des plus précis.

Le blog de départ

Le site officiel

Non et puis il y a aussi cette masse de sites parfaitement inutiles, dont le contenu nous semblent même sorti d’esprits dérangés par l’alcool et/ou les stupéfiants. Les lister serait en soi un sport intéressant, mais quitte à n’en retenir un pour aujourd’hui, j’ai celui qui suit.

Comment lacer ses chaussures pas comme tout le monde (en anglais)

Dites, si ce n’est pas de la masturbation intellectuelle, qu’est-ce donc ? Là aussi je dis chapeau : réussir à faire venir du monde et devenir célèbre rien qu’en nouant les lacets de ses grolles, encore une fois chapeau bas ! Plaisanterie mise à part, jetez y un œil, cela va du débile à l’incroyable.

Bon c’est pas tout ça, j’ai des godasses à relacer.

Ah si j'allais oublier: un excellent blog très complet, simple d'accès, mais essentiellement accessibles aux tordus passionnés par l'informatique. Je pense que vous êtes de ceux là... non?

Le blog de Korben

20 avril 2009

J'ai failli oublier

Un blog plutôt sympathique, avec du dessin et du cynisme dedans. J'aime assez, alors faites y un détour, je pense que l'auteur sera content de vous voir débarquer.

Ca se passe ici:

Le blog d'Igolem

Lutter contre l'apathie

On a tous ces moments d’apathie où l’on se sent tels des mollusques avachis dans un plat de restaurant sur la côte bretonne, mornes, mous, sans énergie, avec pour seule perspective la panse acide d’un débonnaire imbécile. Et pourtant les moyens de s’en prémunir existent ! Quoi ? Vous n’êtes pas au courant ? Vous pensiez qu’une fois la télévision coupée point de salut ? Mais il faut donc tout vous expliquer ! Allez, je vais faire ma bonne action annuelle en vous donnant quelques recettes efficaces pour retrouver un peu d’énergie et d’entrain.

Commencez toujours la journée en insultant ceux que vous détestez. Pour ce défoulement quotidien, plus besoin de hurler à la mort comme un chat agressé par deux pitbulls ! Internet vous sauve la vie : recherchez les sites de vos politiciens les plus honnis, identifiez les profils « communautaires » de vos voisins/collègues/familiers sur la toile et arrosez les copieusement de votre bile de frustré rondouillard. Surtout, pensez bien à mettre le paquet dans les noms d’oiseaux, mais le tout de manière anonyme, ce serait dommage de découvrir que le Net n’est pas aussi « libre » qu’il y paraît. Petite astuce complémentaire : il existe même des solutions pour créer des adresses mails temporaires, le rêve absolu pour bombarder votre casse noix expert en barbecue puant qu’est votre voisin.

Une fois le café et les 3000 mails d’injures envoyés l’un dans votre panse, l’autre de par le monde, préparez vous à la « sale con attitude ». Cela revêt plusieurs formes. Vous allez bosser en voiture ? Pas de problème, roulez 10/20 km/h sous la limitation de vitesse, et si possible répondez aussi violemment que possible aux provocations des autres conducteurs. Ca les ennuie, ce chemin à une voie et ligne blanche que vous embouteillez... comptez donc cette petite victoire nombriliste sur le monde et surtout sur les démons mécaniques ! Vous êtes un ardent défenseur des transports en commun ? Là, il faut s’équiper : soit vous choisissez la méthode « old school » du journal au format insupportable, ou le « new wave » avec le baladeur braillard. Le second est évident : pour peu que vous ayez une dégaine de voyou et/ou de rugbyman, prenez un baladeur, collez lui un haut parleur (si ce n’est pas déjà fait) et balancez le dernier tube inaudible de la midinette en vogue. Pour la première, c’est plus subtil et à tendance mono cible : prenez des canards tels que le Monde qui, dans leur monolithisme, n’ont pas su se faire pratiques. Ouvrez le en grand devant vous pour revendiquer votre statut social et là, à chaque changement de page, agissez comme un bourrin. C’est efficace avec en vrac, la pimbêche pédante et sur-maquillée (et probablement gauchiste à ses heures... histoire d’être dans le coup), la petite vieille hirsute et mal lunée mais terrifiée rien que par votre présence, et même, sublime plaisir, le costumé cravate trois pièce tronche de con tout frais émoulu d’une école de commerce. N’hésitez pas à faire dans le lourdingue en lançant la conversation, et surtout... prenez tout à contre-pied. N’abondez jamais dans le sens de qui que ce soit, soyez ignoble, n’hésitez pas, chargez la mule avec du négationnisme, de la barbarie à pas cher. Vous verrez, quel plaisir de les sentir se mettre en colère contre un inconnu !

Pendant la journée de labeur, c’est à vous de trouver les bonnes solutions pour tuer l’apathie supposée de votre tâche. Donnez du boulot à qui n’en a pas besoin en vidant par exemple la photocopieuse de ses feuilles, en faisant acte d’emmerdeur en bloquant sciemment les toilettes avec un tournevis, ou bien en fatiguant tout le monde en ôtant l’ampoule des pièces sans fenêtre. Con, simple, ludique, donc redoutable. Et les solutions ne manquent pas : toi qui cuisine pour des ingrats, qu’attends tu pour charger en piments la gamelle du sale con qui ne lâche pas de pourboire ? Toi le facteur, pourquoi t’ennuyer avec les lettres de relance du fasciste du second ? Qu’il se trouve dans la merde avec les huissiers oui ! Ah, les petites vengeance du quotidien, quoi de plus agréable pour reprendre vie quelques instants !

Et puis le soir venu, ne vous abrutissez plus ni devant la télévision, ni même devant le Web. Soyez inventifs car tout peut être sujet de loisir. Tenez, les miches de la célibataire d’en face, qu’attendez vous pour aller les visiter ? Pourquoi ne pas aller tromper l’apathie dans un restaurant où, une fois le plat dégusté, un bon scandale comme « le cheveu dans la tambouille » vous vaudra une engueulade, mais une addition gratuite. Et puis finalement le sommeil vous gagnera, le sommeil de celui qui s’est défoulé et a gagné son droit au repos.

Que la connerie humaine soit remerciée !

19 avril 2009

Litanies pour l'an 2000

Et dire qu'il l'avait dit il y a longtemps déjà... Tremblez, réfléchissez, méditez, et comprenez le texte d'un visionnaire.

Merci à toi Gille Servat!


Et j'ai failli oublier ce chef-d'oeuvre de conscience politique en musique. Je sais que certains ne supporteront pas la dureté du thème ni la façon dont le morceau est construit, mais pour moi c'est une description si profonde de notre monde que j'en frémis à chaque écoute. Je suis content que Deezer l'ait enfin enregistré pour le mettre à disposition du plus grand nombre. 16 minutes de réflexions ardentes, de colères, de déceptions... de vie. Ecoutez, apprenez, et rendez vous compte à quel point rien n'a changé!

17 avril 2009

Opportunité comique

Contrairement à la morale qui a pour habitue de réprimer tout élan comique, l’existence est un florilège d’occasions de s’amuser d’un rien, et puis je l’avoue, des autres. C’est avec un cynisme démesuré qu’il faut prendre la vie car, après tout, c’est après celle-ci que l’on peut enfin comprendre le ridicule de notre statut de vivant. Quelle ironie ! On s’acharne à exister alors que la notoriété, elle, et surtout la légende en fait, naissent de notre disparition. Alors forcément, se marrer de choses supposées tristes dérangent et même agacent, au point qu’on va jusqu’à charger les tribunaux d’en débattre.

Y a-t-il un délai légal pour s’offrir une crise de fou rire sur un sujet donné ? Faut-il par exemple compter un an après un désastre quelconque, dix après une guerre, ou une éternité quand il s’agit de tabous religieux ou culturels ? Pour ma part le sens même de l’idée de tabou provient de notre nécessité d’être encadrés comme des gosses chez les scouts, et que par extension tout ce qui n’est pas prétendument bon deviendra nécessairement mauvais. Affreux, surtout quand on songe à quelle vitesse nos mœurs évoluent. A franchement parler, j’aime pouvoir plaisanter sur tout, sans retenue, sans une once de méchanceté, rien qu’avec la profonde admiration que j’ai pour notre bêtise universelle. Un avion qui se vautre à cause d’une envolée de pigeons, franchement, ça n’est pas risible ? Deux dictateurs qui se disputent le même fauteuil en taxant l’autre de « dictateur à fanfreluche », n’est-ce pas là le summum du comique de boulevard ?

Il faut une certaine dose d’autodérision pour faire du rire. Moi qui vous parle, j’ai un mal de chien à me moquer de moi-même, excepté en petit comité restreint où je suis seul en présence avec le clavier. De cette manière, aucun risque de subir les affres du « mais non tu n’es pas comme cela ! » peu rassurants puisque de circonstance, et surtout je m’épargne de longues séances d’autocritiques prônées par les psy, et rejetées par mes soins. Dans les faits, je préfère donc écorcher notre humanité sirupeuse en appuyant là où les larmes coulent à flot. Les grands massacres ? De grandes lessiveuses faites pour relancer l’industrie de la natalité. Les pandémies ? Un geste pour l’environnement en réduisant à néant des populations peu soucieuses de leur environnement. Des catastrophes naturelles comme un tsunami ? La prochaine fois demandez à Villeroy & Boch de prévoir une plus grande chasse d’eau.

Je sais, c’est immonde de penser ainsi. Ceux qui subissent le malheur n’ont le cœur à rire que de celui des autres, et non du leur. Pourtant, certaines exceptions parviennent à nos oreilles sclérosées par l’humour moralisé, comme ce malade du cancer qui se fout de son crabe, ou bien de mon ami tétraplégique qui déclare sur son répondeur qu’il est « parti faire un footing ». Si ça ce n’est pas de l’humour opportuniste, je veux bien apprendre le javanais ! Songez-y : notre vie si courte et si précieuse soit elle nécessite qu’on la ramène à sa valeur quasi nulle à l’échelle du monde. On fait des études au long cours pour identifier la mortalité de telle maladie, la vitesse de propagation de telle autre, et pourtant, au final, seuls les embaumeurs se préoccupent de ces statistiques toujours bonnes pour le commerce.

Tabou ? Immoral ? Abject ? Un peu de sincérité : la cruauté est du domaine de l’homme qui, dans sa grande intelligence, a trouvé le moyen de jouir (au sens sexuel du terme) de la mort qu’il donne. Le tueur en série fantasme sur sa victime, l’assassin occasionnel exulte du pouvoir qu’il possède pendant l’instant final, et même cette mère cruelle et ignoble peut devenir sujet de raillerie quand, au détour d’un repas trop arrosé, on demandera « Comment s’appelait le fils de la mère qui congelait ses gosses ? Vivagel bien sûr ! ». Infect, n’est-ce pas ? Si votre sourire s’est atrophié à la lecture de l’énoncé, c’est que vous êtes comme moi sensibles à l’enfance… enfin sensible, c’est vite dit. Je vais être honnête : je préfère me moquer ouvertement de la folie plutôt que la craindre, car s’en moquer c’est l’appréhender. A trop croire que la morale saura tout résoudre, nous avons réussi à aseptiser le discours. Notre relation à la vie, et surtout à la mort se résume maintenant à plaisir/peur. Désolé, la vie j’en jouis parce que je ne crains plus de la perdre ! Soyez opportunistes, vivez la en SACHANT qu’elle sera un jour terminée. On n’apprécie que les choses qui peuvent venir à nous manquer.

Soyez cyniques.

Rigolez !

16 avril 2009

Dégénérés de jeunes

C’est en réaction à un couple texte / dessin des plus intéressants (voir le lien en fin de chronique) que je viens à la charge pour cogner sur le jeune moderne. Ah ! Moderne, quel beau mot utilisé à tort et surtout de travers à chaque nouvelle génération ! C’était moderne de coller sa femme derrière les fourneaux pendant les trente glorieuses, aujourd’hui il est moderne de s’assourdir et se lessiver le ciboulot avec son IChose de dernière génération. Toi, le jeune, celui dont le visage est une ode à la dermatologie, celui qui conchie ceux qu’il élira deux décennies plus tard, je te décerne maintenant le prix (peu envié) du « Imbécile du siècle ».

On va me dire dur, méchant sans fondement, et me rappeler que chaque génération de jeunes a été tout aussi nauséabonde de revendications ineptes, de vantardise politique, et que tous, sans exception ou presque, se sont fondus dans le moule néo classique de la société française. Certes, la jeunesse et l’idéalisme font bon ménage, mais de là à confondre syndicalisme primaire comme au temps d’un 68 oublié, et la spasmophilie tremblotante des auditeurs de Tektonik, il y a un énorme pas, non ? Le premier croyait fermement que sa génération démolirait les vieux principes au profit de nouveaux, le second lui se fout de casser quoi que ce soit, du moment qu’on lui fout une paix royale. Sans rire, il n’y a plus cette lueur d’espoir dans le regard du jeune, il n’y a plus que la lueur des pièces brillantes au moment de s’offrir le dernier jouet technologique à la mode. Le plus effarant, c’est qu’au moment d’une tentative de dialogue, la plupart semblent plus motivés par l’épaisseur de votre portefeuille que par la densité des idées à partager.

Dérive sociale ? Désuétude de la rébellion ? La mort du communisme est advenue quand cette bande d’apathiques était encore, au mieux, au stade de poupon. La plupart sont nés quand l’étoile rouge est passée du stade de crainte à celui de raillée, et ce titre nombre d’entres eux portent aujourd’hui encore la symbolique communiste révolutionnaire… sans même la connaître et encore moins la comprendre. De ceux qui portent le Che en bandoulière sur un badge, combien savent qui il était, ce qu’il a fait, et pourquoi il se battait ? Sont-ils au courant qu’il revendiquait la révolution partout, chose qui, en ce moment, sous-entendrait la disparition de la société de consommation, et donc par conséquent du mode de vie de dilettante des étudiants pseudo rebelles. La révolte n’est pas tombée en désuétude, tant il est vrai qu’elle semble même être devenue un moyen de revendication au lieu d’être un moyen de communication. Comment ça, c’est la même chose ? Revendiquer c’est annoncer et menacer, communiquer c’est dire, expliciter, préciser. Par exemple, la jeunesse brûle sans vergogne une voiture : elle revendique son mal être. Pas de banderole, pas de message, rien de plus qu’un symbole violent et outrancier. Depuis quand peut-on discuter avec des pyromanes fiers de passer à la télévision ? Ce n’est donc plus une génération décrétant un désir de progrès, elle s’en fout, elle compte sur les autres pour améliorer éventuellement les choses… et puis tant pis si ça merde.

Question dérives nous ne sommes pas avares : consommation de stupéfiants en hausse constante, délinquance de plus en plus juvénile, radicalisation des violences urbaines, bref de quoi brosser un peu reluisant tableau de cette jeunesse sur laquelle peu de gens comptent aujourd’hui. Bien entendu, il serait absurde de tout coller sur le dos des gosses, je dirais même que la part de responsabilité tant des politiques que de ceux chargés de la pédagogie (parents ET professeurs), est prépondérante sur le désir d’émancipation des jeunes. Sans modèle autre qu’un président exhibitionniste, un star système pathétique, et une inculture présente même chez les enseignants (un comble !), pas de quoi jeter systématiquement la pierre à la tête de nos gosses. La réflexion se doit donc d’être multiple, et surtout d’éviter la réponse pratique de la trique collée sur la tronche. La répression sans réflexion, c’est construire l’exclusion et la radicalisation.

Quels axes choisir alors ? En tout premier lieu je pense que c’est la communication qui s’est étiolée. Nous ne sommes plus à l’ère préhistorique, et pourtant nous nous isolons de plus en plus. Rien ne semble être déterminé ou réfléchi pour que le dialogue puisse s’instaurer entre la jeunesse qui s’effondre et ceux qui sont supposés les encadrer. Rien qu’en parlant des médiateurs de quartiers obtiennent des résultats, mais c’est un pis-aller pour compenser, un peu, les lacunes de parents débordés, et d’une éducation nationale désavouée. L’autre aspect de progrès est à pointer directement sur l’école. Quand va-t-on se débarrasser de ces sclérosés gauchistes qui leur servent de modèle !? L’idéal de gauche n’a pas à être enseigné à l’école, l’idéal politique doit se forger au fur et à mesure de la progression intellectuelle. Il est quand même effarant de constater la censure tacite faite sur de grandes vérités historiques ou culturelles, simplement parce que celles-ci viennent souiller l’image proprette du révolutionnaire (forcément gauchiste), ou abîmer l’image d’Epinal des Lénine ou autres Marx. La littérature devrait s’ouvrir à plein de choses, au lieu de stagner dans des classiques lus, relus, usés, et surtout mal compris. A quoi bon leur bourrer le crâne si c’est avec de la semoule ? Le dernier axe de progrès devrait être d’abolir une fois pour toute cette attitude masochiste que tiennent tous les gouvernements depuis plus d’un demi siècle. Les gosses ne se reconnaissent pas dans cette société puisque d’une part ils n’ont pas connu les camps et la guerre, et d’autre part héritent de la décolonisation, sans pour autant l’avoir vécue non plus. L’adolescent de maintenant n’a que faire de la bataille d’Alger, pas plus qu’il n’a de responsabilité dans les horreur de Buchenwald. Une fois cela mis à mort, alors peut-être que ces jeunes pourront, avec leurs différences, se reconnaître dans une nation qui change sans arrêt.

Enfin, ce qui est terrifiant, c’est qu’une part de cette jeunesse, faible encore (et heureusement), s’identifie non plus uniquement dans la musique et les codes vestimentaires, mais aussi dans les messages politiques que ces deux thématiques peuvent véhiculer. Tours est en ce moment très ennuyée : un concert « néo nazi » s’organise sur son territoire, et nul ou presque ne semble capable soit de les censurer, soit d’encadrer la manifestation. J’entends déjà hurler soit au scandale (Pas de fachos !), soit à la censure (et la liberté d’expression !?). Vous savez quoi ? Rien qu’à l’idée qu’un petit con inculte puisse tendre le bras avec une croix gammée sur ses vêtements, cela me donne envie de lui faire avaler une batte de baseball, et que des parents aient la bêtise de les laisser faire… Là je n’ose imaginer ma façon de leur rappeler ce qu’est le nazisme ! Où sommes-nous bordel ? En Allemagne en 33, ou bien en France en 2009 ? Un peu de bon sens ! La récupération de la jeunesse désoeuvrée dans une musique faussement étiquetée « identitaire » n’est pas nouveau. Ce qui l’est plus, c’est que les parents ne soient plus moteurs pour empêcher de telles horreurs. Moi qui râlais justement contre la radicalisation, voilà que je lis une brève aussi inquiétante que vomitive. Encore un effort et, du statut de mollusque le jeune deviendra marcheur au pas de l’oie.


Article Yahoo! sur le concert en question

Niet Web, la BD/texte du début de l'article

15 avril 2009

Je hais les charlatans

Je sais que par cette ouverture je vais me faire une quantité d’inimitiés garanties sur une douzaine de générations (si j’ai un jour l’occasion / la malchance / la veine - rayez les mentions inutiles – de me reproduire), et qu’au surplus je vais sûrement être sujet à critiques des plus acerbes. Oui en effet, je voue une haine farouche au corps médical, plus encore, je ne lui reconnais pas le droit de tripoter mes abats sous prétexte de vérifier si « la machine fonctionne correctement » ! Non mais ! Ai-je l’air d’être un de ces rats de laboratoire sur lequel on irait tester le dernier traitement d’un laboratoire anonyme ? Non ! Hors de question d’ingurgiter n’importe quoi en se disant « il connaît son boulot... ça devrait aller ».

Et puis quoi ? C’est vrai, quand on y songe un instant : vous pouvez confier votre vie à un inconnu en blouse blanche qui, camouflé derrière des « hmm » de circonstance lors du diagnostic vous refilera des pilules, vous fera subir le supplice de la piqûre ou, pire encore, du scalpel, le tout avec votre consentement ! On doit avoir un fond de naïveté nous autres, les béotiens en médecine. On vous dit que ça peut (et non pas va, ce qui est une sacrée nuance) vous guérir, en omettant, tant que faire se peut, les effets secondaires de ces damnés cachets bleus... Et nous voilà les applaudissant presque, remerciant leur sagesse en agissant tels des automates à heures fixes, en faisant descendre dans votre organisme malade des choses chimiques inconnues au bataillon. Quelle pitié ! Et dire que nous avons par ailleurs le culot de traiter avec condescendance les rebouteux et les acuponcteurs...

Avez-vous déjà essayé de lire à haute voix la composition d’un médicament ? Le simple fait d’articuler les noms des molécules présentes dans ces machins là mériteraient de servir, en vrac, à la formation des présentateurs télé, à l’amélioration de la linguistique des jeunes de banlieue, et, pourquoi pas, offrir une perspective d’avenir aux politiciens rois de la langue de bois mal dégrossie. Phénol chose bidule... Moi qui vous écris, je n’ai jamais eu le loisir d’apprécier la chimie à sa juste valeur, donc de fait l’obscurantisme de ces notices a le mérite de me rebuter d’autant plus. Et puis, franchement, une fois les boîtes acquises à la pharmacie, ne maudissez-vous pas le praticien en voyant la quantité à ingérer chaque jour ? On me les brise avec la cigarette que je sais nocive ... bla bla bla... Et le français moyen, le crétin avili par les somnifères et autres anxiolytiques, il ne se la bousille pas, sa santé, peut-être ?

C’est dingue, la médecine est le domaine le plus étrange qui soit. Quand, par obligation physique, vous allez au bout de la démarche et prenez rendez-vous, immanquablement votre entourage, malsain et curieux, vous dira « Ben quoi, ça ne va pas ? ». Hé ! Si je vais voir un toubib, ce n’est pas pour une visite de courtoisie ! On ne va pas chez le garagiste pour lui dire « Alors, comment elles vont ces bielles ? ». Absurde. Et puis le supplice ne fait que commencer. Je me demande parfois si certaines publications hebdomadaires ne font pas leur beurre avec les officines médicales. Toutes les salles d’attente se ressemblent : étriquées, manquant de chaises, et avec au centre un tas de magazines aussi périmés que s’adressant à une cible terriblement étroite. « Elle », « Femme actuelle »... Ben merde alors, il ne voit jamais de mec ce charlatan ou quoi !? A quand les magazines sur l’informatique ou les jeux vidéo ? Plaisanterie mise à part, on peut même trouver trace des obédiences religieuses et/ou politiques de nos chers praticiens en observant le tas de paperasse : « La croix », « Le figaro Madame » (pas magazine, faut pas déconner non plus).

Et puis là, le drame. Vous vous savez en petite forme, vous allez le voir parce que bon, l’automédication ça va cinq minutes... et puis enfin vous lui serrez la main. Poliment, vous acquiescez, vous confiez vos écarts alimentaires, de boisson et de nicotine, il vous écoute, stoïque tel un sphinx, et puis finalement, avec une familiarité déplacée vous dit : « Ho ! Hé ben... c’est pas si dramatique ! Juste un gros rhume des familles. Alors voilà, on se couvre bien, on se repose, une camomille et au pire une aspirine pour le mal de crâne ». LE CON ! Il s’est mué en chantre de la médecine douce ou quoi ? Font suer ces gens qui bousillent mes clichés mentaux...

A mort les charlatans quand même !

14 avril 2009

Devinez qui ne viendra pas manger chez vous

Moi évidemment ! Depuis des années, on me bassine sans arrêt avec les avantages du « social networking », barbarisme exprimant (en gros) la possibilité de draguer en ligne, discuter avec des gens ayant les mêmes passions que vous (et donc, accessoirement, draguer à nouveau), et, summum de la révolution numérique, partager des connaissances pour faire avancer la science ! N’est-ce pas magnifique ? Reconnaissez tout de même qu’il est plus pratique d’émettre un mail pour transmettre des données essentielles à un projet mondial, que de compter sur la bonne volonté des services postaux (si bons soient-ils par ailleurs). Alors franchement, vive le réseau social !

Non, je déconne. Moi et les réseaux sociaux, c’est un peu comme une excellente vodka de facture Russe et les glaçons ou un jus de fruit : c’est incompatible. Petite précision préalable : je ne suis pas, contrairement aux apparences, asocial au point de vivre en ermite aigri. Je suis éventuellement misanthrope, mais la présence de l’humanité ne me dérange pas tant que cela… Et puis, qui me lirait alors ? Donc ce n’est pas mon tempérament qui est en cause, mais le concept même de réseau social. Tout d’abord, quelle idée de se sentir obligé de déballer au tout venant sa vie privée ? Les Facebook et consoeurs sont devenus de véritables trésors… pour ceux qui souhaiteraient vous espionner. Vous retapez des bagnoles au noir dans le garage ? Allez donc en parler à vos « potes » de Facebook, juste histoire que quelqu’un aille vous déclarer au FISC ! Moquerie mise à part, ce besoin d’exhibition me laisse plus que perplexe tant il est poussé à outrance par certains membres. La devise disant « montre ton cul pour être connu » semble devenir une véritable philosophie de vie.

J’arrive encore à saisir l’idée de Copains d’avant. Dans l’esprit cela semble plutôt pas mal : retrouvez vos camarades de classe ou votre voisin de HLM en trois clics. Moui, pourquoi pas, admettons… Mais pour vous, entre aujourd’hui et l’époque bénie de l’innocence d’une école primaire, combien de temps s’est-il écoulé ? Moi, une bonne vingtaine d’années. Comme si j’avais encore quelque chose à dire à ce mouflet un peu teigneux qui dorénavant est sûrement papa, ou bien à la fillette à couettes qui n’a pas osée mettre sa photographie. C’est quand même fou : les gens sont foncièrement égocentriques et, là, comme par magie, les voilà resocialisés, un peu comme si un écran pouvait se substituer à l’aspect réel des choses. Le bon sens en action disait une banque, moi je dis la lucidité en fer de lance surtout !

Pousser le monde à s’inscrire à ces machins, c’est aller justement dans le sens du « Big brother ». Pourquoi ? Ca ne vous semble pas évident ? Vous laissez VOS informations personnelles dessus, vous les partagez sans la moindre garantie que la personne en question soit celle qu’elle prétend être. Aujourd’hui, rien n’est plus facile que de se faire passer pour quelqu’un d’autre. Petit exemple édifiant en quelques étapes. Le scénario est simple : vous cherchez à savoir si votre cible a une relation extra conjugale pour de l’argent…

Primo, ciblez. Commencez pour voir s’il y a un réseau de connaissances concernant votre objectif sur copains d’avant. Grâce à cela, vous pouvez remonter chez les différents amis ou proches de votre future victime. Profitez pour recenser toutes les infos personnelles les concernant… D’ailleurs profitez en pour partir à la pêche des blogs de chacun, ils sont souvent riches en détails croustillants ! Là, en quelques heures de surf, vous avez un véritable début de dossier digne de la Gestapo moderne.

Secondo, passez à l’attaque. Prenez vos fiches, identifiez si les personnes ont (ou n’ont pas), un profil sur les réseaux sociaux, et assurez vous que votre cible y soit. Si elle s’y trouve, et que vous tombez sur un ou plusieurs « amis » qui n’y est pas inscrit, foncez ! Là, vous pourrez alors converser, vous faire passer pour une vieille connaissance du collège (n’hésitez pas à jouer du faux nom s’il le faut, la mémoire est souvent défaillante vingt ans après), puis creusez, soyez avenant.

Tertio, la récolte ! Là c’est le banco : vous avez obtenu la confiance de votre cible qui va s’épancher sur sa vie privée, se remémorer des souvenirs, faire jouer la nostalgie et j’en passe ; Profitez en ! C’est l’occasion pour acquérir un maximum d’informations plus ou moins personnelles, et le cas échéant, vous permettre de finaliser le dossier de votre victime.

Ajoutez à cela : si vous voulez passer par la séduction, choisissez le sexe opposé à celui de votre victime (homosexualité exceptée) ; Vous voulez jouer la fibre amicale et confidence, choisissez de préférence d’être une femme car en tant que bonne copine vous serez amenée à faire se soulager tant les hommes que les femmes.

De fait, cela semble caricatural, mais se laisser berner par une telle ineptie qu’est le réseau social, il y a de quoi bondir ! D’ailleurs, en admettant que je trouve des gens biens à l’autre bout de la France, je fais comment pour jouer le pique assiette de base moi ? Le voyage en train reviendra plus cher que la gamelle, qui, soit dit en passant, ne sera pas forcément à la hauteur de vos espérances. Un conseil : si vous voulez vous faire des amis, oubliez donc ces machins, la vie quotidienne est autrement plus riche en rencontres que ne le sera jamais un réseau social. Tout au plus j’avoue une faiblesse pour les tchats, ceux-ci offrant au moins l’avantage de la discussion en direct et de faciliter la communication. Ce serait un peu comme un amphithéâtre à l’échelle du web, tout en gardant à l’esprit l’aspect virtuel de la chose. Pour ma part, j’ai un vieux réflexe : si ça me gonfle, j’éteins. Dommage que nombre de personne ne soient capable de le faire !

Un peu de technologie

Je sais, ces derniers temps j'ai la fâcheuse tendance à m'économiser dans l'effort en vous balançant des vidéos... mais celle-ci a le mérite de faire rêver! Imaginez donc le web sous cette forme, tout le surf fait directement "dans les airs", avec une ergonomie intuitive et dénuée d'accessoires.

C'est un fantasme de technicien, de "geek", mais franchement ce serait enfin quelque chose de ludique et surtout d'accessible au plus grand nombre!

Observez, et réfléchissez aux applications. Personnellement j'ai déjà songé aux possibilités dans le médical (recherche rapide de documentation et/ou de traitement), dans la création au sens large (peinture "virtuelle", travaux collaboratifs...), ou pourquoi pas des bornes interactives dans la rue permettant au tout à chacun de trouver son bonheur sans équipement?

10 avril 2009

Ce type est un malade... j'adore!

Enfin je dis un malade, disons qu'il se moque de lui-même et propose des choses aussi absurdes qu'amusantes. Commencez par la fin, c'est comme n'importe quel blog les vidéos les plus récentes sont au début.

Il y a d'ailleurs une recette de gâteau au chocolat sans faire usage du four ainsi qu'une crème au beurre... à la perceuse! (cliquez sur l'image pour rejoindre le site)

09 avril 2009

Soupçons

Ah que c’est beau le soupçon... C’est la forme la plus pernicieuse d’analyse de situation car, sans fondement aucun l’on peut émettre des hypothèses diverses et variées. Tenez par exemple votre voisin peut tout à fait vous soupçonner d’être un fraudeur aux impôts sans que concrètement il ait quelque chose à vous reprocher. Certes, les signes extérieurs de richesse l’agacent quelque peu, et puis garer votre Bentley sur sa pelouse le rend peu aimable, mais pour autant rien, pas même votre tendre ami le percepteur n’aura de preuve de votre fraude.

Le soupçon, c’est le poison des sociétés, le vitriol des amitiés et même, si tant est qu’il soit possible de faire pire, l’inépuisable ressource en détenus des dictatures. Vous avez des amis ? Laissez donc planer le doute sur votre vie privée et vous serez soupçonné d’entretenir au mieux des relations avec des inconnu(e)s, au pire d’entretenir des relations avec l’épouse ou l’époux d’une personne du groupe. C’est très fort : moins vous abordez une question plus elle devient primordiale et urgente à connaître... Ceci expliquerait sûrement le comportement de nos politiques qui en font des caisses sur des choses importantes dont tout le monde finit par se moquer. Stratégie gagnante je dois dire : si l’on en parle c’est que c’est anodin, si l’on se tait c’est que c’est grave, et il faut alors enquêter !

Tout est affaire de point de vue : le basané du coin de la rue, l’ouvrier immigré qui rentre tard du boulot, ou même votre voisin « dont la trogne ne vous revient pas », peuvent être soupçonnés d’activités plus ou moins immorales, mais certainement illégales. Ah, les clichés ! Ils se marient fort bien en bouche avec le soupçon car, l’un comme l’autre, rajoutent à la crainte de cette différence d’obédience ou de teinte cutanée. Admettez tout de même que le bon vieux « arabe = voleur » est du genre tenace et que, par conséquent, le soupçonné deviendra bien plus aisément le suspect, celui que l’on traque, embastille, puis libère sans l’once d’une excuse acceptable.

N’hésitez pas à user et abuser du soupçon. Bien utilisé, le dit soupçon terrifiera votre entourage, très bien utilisé il deviendra même une arme de répression sans complaisance. « Tout le monde est suspect » aurait déclaré plus d’un chef de police politique. S’il en est ainsi, tout le monde doute de tout le monde, donc tous nous vivrions dans un climat détestable de suspicion et de méfiance réciproque. Bien souvent, les gouvernants désirant faire taire la population usent de lois d’exception avec la notion de « soupçonné ». Pratique, simple, ne cherchant pas à se justifier, en bref idéal pour mettre une muselière aux râleurs et autres rebelles au système. Pour ma part je soupçonne ... non, je vais attendre des preuves tangibles avant de l’ouvrir.

Une petite annotation s’impose sur le sujet. L’homme, dans sa grande bêtise, n’a jamais su se contenter de la confiance réciproque : contrats, paraphes, tampons, sceaux, scellés, tout un arsenal technique et juridique fut créé pour contenter tout le monde et faire en sorte que nul ne puisse (en principe) se dérober à ses devoirs. Dans les faits cela nous amène à : signer un contrat de mariage dans la perspective que le conjoint se barre avec la caisse du foyer, coller son doigt sur une carte d’identité afin de s’assurer « que le titulaire du document soit bien celui qu’il prétend être », et l’inusable mais fort pratique mise en détention de protection dont j’ai déjà parlé précédemment. Les lois se basent non sur la confiance, mais sur la mise en œuvre de sécurités pour contrarier celles et ceux qui, sous couvert d’honnêteté, se moqueraient des autres... mais n’est-ce pas là le précepte premier de la politique ? Vendre des lunettes de vue à un aveugle ?

Je sais que l’on peut me soupçonner de cynisme. Je vous arrête de suite : je le suis et le revendique, vous pourrez verser cette phrase à mon dossier de mise en accusation, si cela arrive un jour. Qui sait ?

07 avril 2009

Paranos de l'infos?

Cela tombe bien, moi je le suis profondément. En effet, étant donné mon emploi classique de « gratte papier virtuel », je ne peux que m’inquiéter des aspects les plus fondamentaux de la sécurité informatique... et donc devenir soupçonneux contre tout et n’importe quoi. C’est bien simple, dès que quelque chose paraît suspect, il faut nécessairement un coupable, et le dit coupable ce peut être le gremlin, le pirate mal intentionné qui se faufile chez vous sans crier gare.

Je me doute bien que les notions de sécurité dans le domaine de l’informatique peuvent rebuter, d’autant que l’immense majorité des utilisateurs ne désirent pas chercher, mais juste que cela fonctionne correctement. Ainsi, nul doute que nombre d’entre vous peut être la cible potentielle d’un virus, d’une publicité persistante (et généralement à caractère pénible et/ou pornographique), voire même, dans la pire hypothèse, d’un petit malin en quête de vos informations personnelles. De là, c’est clair que cela a de quoi rendre paranoïaque : carte bleue falsifiée, achats illégitimes, communications piratées et transmises à dieu sait qui, donc en gros une violation pure et simple de la vie privée. Ajoutons à cela qu’il est terriblement difficile pour un non initié au droit commun de se défendre après coup. Le discours est souvent le même : « vous auriez dû vous protéger ! ».

Là déjà, nombre de mes lecteurs sont tentés d’aller piocher des explications sur « comment se protéger pour les nuls », ou bien encore d’aller harceler leur pote qui a pour malheur « d’être informaticien ». On se calme ! Temps mort ! S’il est vrai que tout ceci existe, il faut bien se souvenir de quelques aspects essentiels sur le piratage d’une part, et sur le ciblage effectué d’autre part. En premier lieu, rappelez vous cette constante : un pirate de prime abord ne sait rien de vous... donc il ne ciblera pas des inconnus, il s’attaquera prioritairement à des choses où l’information est là. C’est le nerf de la guerre : le piratage c’est voler ou détruire de l’information, pas partir à la chasse en espérant trouver au pifomètre quelque chose de valable. Donc, statistiquement parlant vous avez plus de chance de goûter à la joie d’être électrocuté par la foudre que de vous voir piraté. Ceci dit, l’aspect statistique ne suffit pas, une bonne protection n’est pas inutile, loin s’en faut. J’ajoute également que les virus, eux, sont faits pour se déployer et proliférer en pourrissant la vie, à l’instar de leurs frères biologiques. Donc là, pas de réflexion : protection ! Le second point est donc le ciblage qui est, quand on y pense, élémentaire. Pourquoi s’attaquer à un particulier quand un serveur bancaire est sous votre nez, à portée de main ? Parce que c’est plus difficile ? Tout comme lors d’un casse, plus c’est difficile... plus c’est intéressant. N’étant pas personnellement fort Knox je doute que mes données privées soient intéressantes pour le commun des mortels. (Quoique, mes dialogues avec une chère et tendre amie pourraient devenir des best sellers de romans à l’eau de rose, mais passons).

Concrètement pourquoi avoir peur ? Parce que je ne crois pas à l’effet du placebo. Croire fermement être à l’abri ne sert pas à se préserver, tout comme se convaincre par autosuggestion que la gazinière ne fuit pas malgré l’odeur persistante de butane, ne marche pas. Anticiper est devenu l’art de la guerre de l’Internet. Il tente de pénétrer par effraction dans notre réseau privé ? Un firewall ! Le virus cherche à s’installer sur ma machine ? Un antivirus ! On installe avant la catastrophe, pas après coup. En gros, on vaccine au lieu de traiter les symptômes, logique non ? Ceci étant, soyez toujours un peu à l’écoute de votre machine si vous vous en servez régulièrement. Ralentissements ? Fenêtres imprévues qui s’ouvrent sous votre nez ? Publicité ? Programmes inconnus qui fonctionnent sans votre accord ? Messages persistants d’alerte de fin de validité de l’antivirus ? Agissez, lisez patiemment les messages et fouinez. La plupart des utilisateurs avancés ne sont guère plus que des acharnés, des entêtés (comme moi) qui, une fois confrontés à un problème, cherchent toutes les solutions envisageables pour le régler. L’informatique, c’est le contraire de Lavoisier : lui annonçait que rien ne se crée ou se perd... moi j’annonce que l’on peut dupliquer facilement les choses. Etonnant non ? Alors au moindre doute, cherchez, demandez, l’Internet est supposé être collaboratif donc partagez vos expériences, et si par chance vous avez une solution, aidez, c’est plus gratifiant que de se dire d’entrée de jeu « je ne me demanderai pas sur un forum, tous des cons réfractaires aux débutants ».

06 avril 2009

Incendie politique

On s’autorise tout et n’importe quoi de nos jours : à penser, à agir, à critiquer, et même, fin du fin, à se croire vivants. Dans le capharnaüm des idées plus ou moins claires, et surtout quelque part entre le droit d’expression et l’interdiction de détruire, les manifestations « alter mondialistes » se sont vues émaillées d’émeutes et autres incendies criminels. Hé oui, l’expression orale, la revendication par l’écrit, tous ces moyens d’être présents sur la scène politique sont devenus vains, et du cocktail de bar branché on est passés au cocktail molotov. Etrange évolution de la manière de faire preuve d’intelligence politique, non ? Que penser du fait de brûler un ancien bâtiment des douanes ? Symbole de l’ère révolu des frontières surveillées, est-ce donc tant l’union des nations ou bien le besoin d’un retour à la désunion qui ont incités les vandales à le mettre en cendres ?

J’aime que l’on m’explique les choses, notamment quand celles-ci dépassent mon entendement. Que l’on critique le retour de la France (partiel qui plus est) dans l’OTAN, je le conçois assez bien. En effet, difficile de revenir à une conception de la défense centrée sur les exhibitions américaines, mais pour autant peut-on se passer d’être unis avec le reste du monde ? J’imagine donc bien que d’un côté l’on refuse une part active dans l’OTAN, rien que pour s’éviter les retours de flammes en cas d’intervention armée à l’étranger, mais a contrario fuir l’OTAN, c’est fuir la possibilité de radicalement réduire nos effectifs militaires ! Paradoxal ? Pas tant que cela... Tenez, je vous fait un petit schéma de ma vision des choses : si nous sommes tous dans l’OTAN de manière sérieuse, si demain nos voisins ne nous aiment pas (et qu’ils adhèrent), ils devront craindre l’organisation qui les chapeaute, car, dans ces accords, il y a quelque part la garantie de protection mutuelle concernant l’intégrité de nos territoires respectifs. De fait, ne pas être OTAN c’est se refuser le luxe de désarmer en comptant que tous unis on a plus de fusils que celui tout seul mais surarmé. Enfin bon, là c’est à l’échelle européenne car les USA se moquent de ce genre de considérations.

Second point et non des moindres. L’alter mondialisme c’est quoi ? Les déçus de l’économie de marché ? Les anars en manque de repères forts ? Les post communistes privés de l’étoile rouge ? J’y perds mon latin tant la cohorte des bordéliques défilant sans bannière dans les rues de Strasbourg m’inquiète. Je sais qu’il est tout aussi inquiétant de voir des foules converger vers un idéal unique (et souvent radical), mais là est-ce mieux ? Les discours sont aussi multiples que chroniquement peu construits. D’un côté on pleure contre la délocalisation qui « tue l’industrie française », dans la foulée un écolo se plaint « de la pollution du monde », et un troisième trouve scandaleux « qu’il existe une organisation militaire à l’échelle du monde ». Tous sont dans la même société de consommation, tous communient dans le rejet des institutions. Je comprends le chômeur licencié par un grand groupe qui délocalise pour faire des bénéfices... je comprends encore une fois celui qui trouve que nous serions avisés de protéger la planète, tout comme je saisis le cœur de la problématique du pacifiste... Mais cela mène à quoi de refuser que les instances mondiales se réunissent pour trouver une solution en commun ? Que les problèmes du monde soient traités par un nombre encore plus restreint de personnes, et qui plus est qui ne tiendront compte que de leurs intérêts. Récemment le Brésil fut convié à intervenir dans les réunions du G20 parce ce que, en temps que pays émergeant, cette nation pouvait exprimer des idées novatrices sur la façon d’envisager le marché pour les « petits pays ». Si l’on est tenus de raisonner à l’échelle du monde, alors autant faire se réunir ceux qui tirent les ficelles, non ?

C’est affligeant. Bien des gens revendiquent un passé de « 1968 » en fantasmant sur les changements notables dans la société. Je tiens à rappeler que, si l’élan fut admirable à l’époque il n’est plus, aujourd’hui, qu’un vague cliché pour signaler que la rue peut râler avec virulence. Mais pour quel progrès ? Combien d’années avant l’avortement ? Combien d’années avant l’amélioration des statuts de la femme, de l’immigrant, la mise en œuvre d’un vrai système social, ou encore d’une reconnaissance de bien des problématiques telles que le handicap ou la maladie ? Qu’on ne se voile pas la face : un nouveau mai 68 n’aura certainement pas lieu, surtout pas dans une société pétrie à base d’individualisme et de consumérisme forcené. Il est essentiel de différencier une ère faisant suite à la guerre et sclérosée dans ses clichés datant d’avant guerre, et une société qui a progressé, mais non vers une unité intellectuelle mais surtout, et avant tout, vers une ère de besoin solitaire. Je vais caricaturer le portrait, mais le web, qu’est-ce donc que de l’individualité physique (un par foyer) se connectant pour se donner l’illusion de l’unité ? Qu’est-ce donc que ce besoin de modernisme à outrance si ce n’est l’envie frénétique d’être reconnu par autrui ? Nos enfants seront sûrement plus efficaces à reconnaître une marque de haute technologie que nos parents l’ont été, et m’est avis qu’ils auront plus de compétence pour choisir leur nouvelle console de jeu que de préparer un repas sans four à micro ondes...

Les « émeutes » démontrent avant tout la décadence de la communication. Incendier des bâtiments, c’est offrir aux politiques un terreau fertile pour semer les graines de la répression. Tout comme pendant les crises en banlieue où les jeunes furent pointés du doigt, celles et ceux qui, maintenant, demandent un changement plus respectueux de l’homme se voient mentionnés comme portant la cagoule et lapidant les forces de l’ordre. De ce fait, être réactionnaire deviendra donc non pas un acte de révolte civique contre un état de fait cynique, mais un acte de terrorisme contre la tranquillité du muet de base. L’urne est aujourd’hui désespérément uniforme car quelque soit la couleur politique choisie, la sortie sera la même : économie d’échelle, précarité sociale, et au final... celui destitué par les votes pourra alors reprocher à ses successeurs de faire les mêmes bourdes que lui. Ironique, vous ne trouvez pas ?

L’avenir me paraît inquiétant concernant la nébuleuse des penseurs alternatifs. Tous se verront, tôt ou tard, étiquetés comme étant profondément rétrogrades, nombre d’entres eux vont se radicaliser, et, si les grands décideurs ne font rien pour redresser le navire chancelant, m’est avis qu’une nouvelle génération de « action directe » verra le jour. D’ailleurs c’est terrifiant : un nombre sans cesse plus grand d’adolescents et jeunes adultes adorent et adulent les Mesrine et autres Ménigon. Certaines banlieues voient réapparaître les étoiles rouges. C’est donc le signe évident d’une rupture de communication ainsi que le symptôme d’une incapacité majeure de chacun à trouver un terrain où discuter calmement. Pourquoi les petits partis ne font-ils pas acte de présence partout où c’est possible ? Besancenot suffit-il comme représentant d’une autre façon de voir les choses ?

Mettre le feu gratuitement ne peut pas fédérer, pas plus qu’une exécution sommaire comme celle de George Besse en son temps. Le peuple, si l’on veut s’octroyer ses sympathies, demande la paix, pas la guerre civile. C’est d’ailleurs pour cela que nombre d’autocraties et autres dictatures perdurèrent : parce qu’elles surent garantir la sécurité aux foules (au détriment des libertés individuelles, bien entendu).

03 avril 2009

Question de priorité

Voilà que, pour une fois, je tombe sur une question existentielle d’actualité, et qui plus est posée avec intelligence « Doit-on sauver la planète en premier ou bien le capitalisme ? ». A cette question, nombre de réactions furent d’opposer écologie et économie, d’autres de décréter les bienfaits du capitalisme par rapport aux autres systèmes, et finalement aucun discours complet, ou tout du moins argumenté sur le fond ne fut en mesure de répondre clairement à la question.

Par défi intellectuel (qui ose dire me concernant « comme d’habitude » !) je me suis interrogé sur la primauté de la planète sur le système économique, et inversement sur la nécessité de sauvegarder le marché mondial, quitte à ce que cela soit néfaste pour notre environnement. Dans tous les cas je suis parvenu à une première constatation : nul n’a tenu compte du facteur commun, qui est paradoxalement la cause de tous les maux. L’Homme. C’est bien lui l’acteur principal du drame mondial car tant la destruction de notre monde à petit feu, que l’effondrement des marchés pour diverses raisons sont à lui attribuer. Alors, si c’est l’homme qu’il faut préserver en priorité, c’est en partant de lui qu’il faut raisonner, et non analyser en partant de la politique ou de l’écologie. In fine, c’est bien de cela qu’il s’agit : si l’on sauve la planète on sauve l’environnement de vie de l’homme, si l’on sauve l’économie c’est son mode de vie que l’on préserve.

De là, deux axes sont envisageables. Le premier, évident, serait de dire « réformons ! ». Oui, l’idée est plaisante : on démantèle l’économie capitaliste pour envisager une réforme, avec une moralisation (entendre par là des autorités de contrôle) des échanges, ainsi qu’une amélioration du principe d’échange équitable. Seulement voilà : qui sera d’accord pour réduire ses bénéfices et/ou son emprise sur les états pauvres ou émergeants ? Difficile en effet de demander aux riches de payer le juste prix pour des matières premières quand le différentiel de marge leur revient de plein droit, selon leurs règles économiques bien entendu. En conséquence il est impossible d’asseoir à la même table des réformes des riches et des pauvres, d’autant que les aides des riches ont pour unique but de museler toute velléité de révolte. Chavez fut par exemple la cible de tentatives de discrédit pour le faire taire… Cela laisse songeur. Donc réforme ? Impossible, en tout cas pas tant que la situation n’aura pas atteint un point de non retour propre à faire s’effondrer toutes les nations.

Alors quoi ? Choisir la terre ? Là aussi le problème est triple : économie, investissement, et au final éducation des masses. L’économie est encore basée sur les matières premières non renouvelables comme le pétrole. De fait, aucune structure industrielle ou gouvernementale tributaire de l’exploitation de cette ressource n’acceptera de se départir de ses fonds pour préserver le monde. Les intérêts tant de Total que du Koweït (ou de l’OPEP) sont convergents, du moins sur l’aspect pécuniaire car sans forages le Koweït est condamné à courte échéance à la ruine complète de son système économique. Second aspect : l’investissement. Toutes les nations se sont endettées, voire ruinées dans l’euphorie du système qui s’écroule. Difficile de leur demander de faire un effort supplémentaire quand les caisses sont vides, quand l’activité est au ralenti, et que le chômage nécessite de disposer de fonds pour maintenir les nations dans un état social acceptable, ou plutôt tolérable à brève échéance. Ce n’est pas en temps de crise que l’on peut songer au démantèlement du nucléaire au profit de l’éolien, pas plus que l’on peut suggérer d’investir des milliards dans la création de voitures propres. Le PDG de Toyota a payé de sa place ses idées novatrices mais trop coûteuses sur la question… Le dernier aspect est l’éducation des masses. Tant que les lois sont trop souples sur le thème de l’écologie, les sociétés tout comme leurs clients continueront à consommer sans modération. En conséquence, ce n’est pas vraiment l’écologie qui va nous préserver tant la disparité entre nos bonnes idées et les moyens réellement disponibles pour y parvenir nous bloque. J’ajoute enfin sur ce sujet que si la France a la capacité de communiquer sur l’écologie (qui est à la mode, donc intéressante pour le gouvernement), la Chine, elle, refusera de freiner sa croissance pour des états d’âme à longue échéance. Ce qui intéresse les nations émergentes ce n’est pas un futur à cinquante ans, c’est la faim de la famine à cinq, l’électrification intégrale des campagnes dans dix, et la voiture pour tous dans quinze !

Alors en conclusion, quoi faire ? A mon sens préserver l’économie, quitte à se tirer une balle dans le pied. On peut soigner une plaie une fois qu’on a les moyens financiers de revenir dessus, tout comme l’on peut alors raisonner sa production en jouissant des bénéfices tirés de l’ancienne mode. L’écologie mondiale ne peut et ne dois pas aller à l’encontre du développement car le développement nécessite un raisonnement de fond sur d’une part qui en profitera, et d’autre part dans quelle mesure l’impact à long terme sera gérable. Imaginons une relance mondiale : les industriels reprendront la course à la production, et là les clients pourront alors râler et exiger des produits propres, un air plus sain et un mode de vie plus en accord avec la nature. De fait, la Chine et les autres nations qui courent après le progrès pourront, elles aussi, bénéficier de nos avancées financées non par la bonne volonté générale, mais par l’obligation de résultat des industriels face à leurs clients.

Six milliards de clients potentiels veulent un monde plus propre : faisons en sorte qu’ils consomment pour qu’on le leur donne, telle devrait être la devise des sociétés.

02 avril 2009

Minitel 2.0

Voici une vidéo très éloquente concernant l'avenir du web. Pour information, celle-ci date de 2007... mais reste totalement d'actualité.

Rassurez-vous, le contenu technique est non seulement très abordable, mais qui plus très didactique! Toutefois, réservez-vous une bonne heure pleine pour écouter et assimiler le discours.

Personnellement j'en suis totalement retourné tant ce qui est dit est précis, exact et surtout, inquiétant!

Source:
korben.info : le minitel 2.0


01 avril 2009

Conjoncture

C’est un terme souvent mis en avant pour décrire de manière concise ce qui se déroule sous nos yeux : économique, elle vous étrangle, politique, elle sabote les institutions, sociale, elle démembre les relations intergénérationnelles. Bref, la conjoncture est un épouvantail aisé à brandir pour que les colombes de bons augures fuient à tire d’ailes. Oh, il y a toujours un petit malin pour ajouter « favorable » derrière, mais somme toute cela s’avère être de manière assez ponctuelle et, surtout, potentiellement sous la forme d’une analyse de type boule de cristal plus que concrète.

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi l’économie c’est comme un portefeuille de petit vieux : d’une part on y colle sa retraite si chèrement acquise, d’autre part on y ponctionne l’essentiel… tout en tremblant au moment d’en tirer le superflu. Ainsi va le monde : l’essentiel des uns n’est que le superflu des autres, et, conjoncture ou pas, les priorités du tiers monde ne sont pas les nôtres. Manger ? Nous le pouvons avec aisance de part notre « pouvoir d’achat », alors que bien des nations quémandent les quignons de pain rassis de leurs voisins. Nous armer ? Ca toutes les nations ou presque savent qu’il est vital (quel paradoxe… s’armer pour tuer et vital dans la même phrase) d’être bien équipé pour répondre à ceux d’en face. Comme quoi, la conjoncture est belle et bien pratique pour inquiéter aisément, et permettre aux grands de ce monde de jouer leurs cartes sans frémir.

Assis à la grande table du poker mondial, nos autorités se targuent de chercher des solutions. Ménager la chèvre et le chou, préserver les intérêts, sauvegarder l’emploi, donc en gros faire s’entendre ceux qui se détestent, le tout sous le couvert de la « morale » et de la « concorde » mondiale. Amusant je dois dire, essayer d’asseoir un membre de l’OPEP qui tire le pétrole vers le haut avec un Américain qui, lui, ne saurait tolérer un cent de plus sur son plein de super. Conjoncture, quand tu nous tiens ! Là tu seras utile pour autre chose, car quand l’économie se refuse à fléchir, c’est la politique qui s’exprime. Tenez, restons sur le pétrole : quand l’OPEP a refusé de jouer le jeu des nations riches, c’est avec diligence que nombre de terroristes sont apparus. Financés au préalable par les états du golfe, ils servaient à déboulonner les états collaborant un peu trop avec les clients radins de l’OPEP. Quand soudainement ces mêmes terroristes se sont mis à agresser leurs hébergeurs, la propagande mondiale a braillé « C’est la conjoncture sociale hors d’âge, ainsi qu’une économie cloisonnée ne profitant qu’à un petit nombre ». Inepte : la réalité est autrement plus cynique car tant que les groupuscules terroristes étaient uniquement financés par ces états, jamais une bombe ne fut déposées sur leur territoire. Quand les USA et probablement l’Europe se mirent à leur prêter assistance, tout à coup le Pakistan, l’Irak (et bien d’autres pays) se virent menacés sur leur sol ! N’a-t-on pas ensuite utilisé l’argumentaire « Irak = terrorisme » pour attaquer le gouvernement de Saddam Hussein ? N’a-t-on pas classé nombre de ces nations en état voyou (selon la terminologie de la maison blanche) ?

Une conjoncture se bâtit et se présente selon le principe de perspective. En effet : selon l’angle de vue de la situation observée, c’est une image différente qui apparaît. Je m’explique : prenons la France comme exemple simple (et proche de chacun de nous). Si l’on observe de manière éloignée la société, on peut parler de communauté viable, où chaque nationalité arrive plus ou moins à se faire une place. Il existe bien sûr le racisme, la xénophobie, mais somme toute la plupart des actions extrémistes restent cantonnées à de petits groupuscules. Augmentons le grossissement de notre lorgnette : voilà qu’on observe la sélection à la nationalité, que l’on sent percer le communautarisme des jeunes désoeuvrés par la banlieue, et qu’au surplus l’on surmédiatise des évènements afin qu’une organisation en tire profit. Tournons un peu notre télescope et agrandissons la situation des prisons françaises : au mieux l’on peut les classer dans la case déplorable, au pire elle est la honte même d’une nation revendiquant la liberté, l’égalité et la fraternité sur ses mairies. Donc un seul pays, une seule situation mais trois points de vues très différents, et qui vont du plaisant à l’infâme.

La conjoncture, enfin, reste encore un argument de poids pour maintenir le silence sur bien des évènements peur reluisants. C’est la conjoncture mondiale qui permet à nombre de sociétés de quitter le territoire et de voir leur production devenir 30% plus rentable. C’est encore elle qui dicte la présence de forces françaises dans d’anciennes colonies, et ainsi soutenir des troubles très rentables financièrement et politiquement. Sur cet aspect une petite précision s’impose : lorsqu’on vend aux médias une intervention militaire de (je cite) pacification, c’est avant tout un choix cynique. Vendez leur des armes d’un côté, vendez leur une présence militaire d’interposition de l’autre, et finalement achetez à vil prix des ressources diverses et variées sous couvert d’un échange « ressources contre nourriture ». Pas mal non, la conjoncture, pour enrichir nombre de grands groupes ?

A vous de poser d’autres réflexions sur le mot « conjoncture, mais voici quelques axes intéressants :
  • Est-ce la conjoncture qui dicte les choix économiques dans les hôpitaux, ou bien est-ce l’envie de privatiser le service et ainsi débarrasser l’Etat d’un fardeau ?
  • Est-ce la conjoncture qui a permis d’instaurer le mutisme dans la presse pour « ne pas effrayer la population », ou est-ce les prémisses d’un retour de la censure d’état ?
  • Est-ce la conjoncture qui remet au goût du jour les débats sur l’immigration, ou est-ce des choix politiques dictés par la nécessité de rassurer des branches conservatrices des lobbies hexagonaux ?