29 mars 2007

Anti propagande

Une fois encore je vais me poser en cible ostensible pour les quolibets, râles de colère et autres coups de semonce de ceux qui se croient investis d’une mission d’évangélisation politique, car finalement c’est surtout à eux que va s’adresser le texte d’aujourd’hui. Dans une certaine mesure je suis heureux qu’ils existent car sans matière point de critique ! Je sais bien que la conviction est superbe, qu’elle offre une devanture quasi vénérable à chacun des soutiens de nos candidats, mais là ce qui me sidère c’est que paradoxalement c’est le refus d’un personnage qui lui offre sa meilleure propagande !

Allez-y ! Offrez une tribune aux politiques exploitant l’image d’insécurité relative des grandes villes ! Pétrissez dans vos jurons et dans vos insanités le pain béni des conservateurs et nationalistes ! J’aime cette foule éparse et bigarrée qui dans un mouvement d’indiscipline digne d’un parlement asiatique s’offre en spectacle en vociférant à tue tête des propos stupides. Quel rapport entre la gare du nord et le ministre de l’intérieur ? certains iront annoncer que cette situation démontre sans conteste le besoin d’un renforcement des troupes, pardon de la police et que c’est « les autres » qui sont responsables de cet état de fait. En tout état de cause il est donc clair que l’effet escompté de rébellion n’a mené qu’à légitimer la répression. Bravo les adolescents, merci à vous pour les voix que vous avez engendrés dans les urnes du borgne et du nain. L’inconséquence de la « jeunesse », quel fourrage de luxe pour les bœufs bâtissant les images de fond de nos candidats. Je n’osais pas imaginer une telle aubaine pour les extrêmes, j’espérais même que le soufflé nationaliste retomberait peu à peu au lieu d’enfler d’un coup par la magie de l’hélium médiatique et de se gargariser de la faiblesse de l’état. Le ministre de l’intérieur revendiquera le manque de pouvoirs et de latitude de sa fonction pour exiger la permission du peuple d’aller plus loin et de son côté son adversaire de couleur tricolore ira déblatérer de plus belle sur l’immigration et ses conséquences.

Les médias sont d’une telle stupidité qu’ils en deviennent pathétiques. Pourquoi ne pas afficher toutes les images prises lors de l’émeute parisienne, pourquoi se cantonner à diffuser celle mettant en scène ceux dont la couleur est en soi un défaut ? il y a de quoi être perplexe ! Pour ma part quelque soit les raisons de l’émeute, les conséquences sont là, indéfendables quoi qu’on en dise. La personne incriminée s’est juste défendue face aux violences des uniformes ? en ce cas ce n’est pas à la foule de faire justice surtout quand elle n’est pas canalisée par des meneurs déterminés et sûrs de leurs objectifs. La foule en colère n’apporte que le sang et l’échec. Le même personnage est réellement coupable et a été le catalyseur en jouant de violence contre les contrôleurs ? Alors à lui d’en payer les pots cassés, la foule imbécile aura donc apportée son soutien à un crétin. Pour la police qui est venue par la suite, il est clair que la sanction du mouvement « populaire » a été tout à fait justifiée par la situation même des émeutiers : aucun état même de droit ne laissera de tels évènements sans réaction ferme et décidée par la mise en œuvre d’une action policière.

La police parlons en un instant. Vu la situation de la gare du nord, ses divers couloirs, souterrains et chemins détournés, tout en comptant le relatif petit nombre de voies d’évacuation je trouve particulièrement admirable qu’aucun mort ne soit à déplorer dans la foule. A ce titre s’il faut enquêter sur quelque chose c’est sur la genèse de la situation et non sur ses conséquences. Le simple fait que l’évacuation n’ait pas entrainée de blessés graves ou de décès mérite lui seul d’être mis en lumière et de féliciter les acteurs de la gestion de la crise. On va me taxer d’être pour la police… non je suis juste contre l’agitation stupide et inutilement destructrice de ces idiots se croyant investis d’une liberté qu’aucun état leur accordera jamais.

Pour finir sur une note plus pessimiste, je suis juste déçu que sur plusieurs centaines de casseurs seul neuf ont été arrêtés. Dix fois plus aurait été bien plus proche de la vérité et encore une fois ceux profitant de la situation auront un sentiment d’impunité au détriment de ceux réellement convaincus du bien fondé de leur action. Comme l’ont dit bon nombre de révolutionnaires : « la cause paie toujours les pots cassés d’une action terroriste au détriment de l’action politique. Le terrorisme ôte le semblant de sympathie que pourrait avoir l’opinion publique aux résistants qui auraient bien besoin de ce soutien populaire».

27 mars 2007

Et dire que j’ai raté ça !

Quel déshonneur ! quelle incurie de ma part ! J’ai raté l’anniversaire de la mort d’un des plus grands despotes de tous les temps, le camarade Joseph Vissarionovitch Djougachvili dit Staline. Décidément ma mémoire me joue des tours, le 5 mars j’aurais du enflammer une bougie en mémoire du petit père des peuples, ce grand génie tant social que militaire ! Je rougis rien qu’à l’idée d’avoir pu taire une telle date.

Ca va encore râler dans les chaumières sous prétexte que la veille je pestais contre les calendriers, mais pauvres fous satisfaits de votre ignorance vous rendez-vous compte de l’importance historique d’un tel homme ? sans humour aucun n’a-t-il pas été acclamé sous le pseudonyme de Staline qui littéralement veut dire «homme de fer » ? c’est fantastique de se dire que les foules lui ont voué un culte sans borne en allant jusqu’à garnir les masures délabrées au fin fond des campagnes du portrait du tyran ! Spectaculaire à quel point la propagande et l’imagerie martelée par les médias peut avoir un impact sur les foules. Ca me donne à réfléchir sur une éventuelle carrière politique… y a-t-il un Goebb… pardon un conseiller en communication dans la salle ?

Grandiose ! Tel est le seul mot qui me vient à l’esprit en songeant aux hordes de blindés défilant sous l’œil du petit homme (moins d’un mètre soixante il me semble) fier de son œuvre sanglante. Quel pays n’a pas admiré son inexorable invasion des pays de l’est sous le prétexte s’en bouter dehors les Allemands ? Spectaculaire cet art consommé de satisfaire tant la foule que les généraux en les abreuvant de slogans les incitant à la fierté nationale et au respect du « plus grand homme de Russie ». Dans une certaine mesure c’est un homme qui a eu un culot mémorable : déboulonner Trotski en le faisant passer pour un traitre, briser les alliances intérieures et même jusqu’à démolir volontairement ses compagnons de route, non franchement il n’y a guère qu’un petit brun pour lui disputer la place de pourri du siècle.

Si l’on s’en tenait qu’à ce bilan militaire, on pourrait me reprocher de faire croire qu’il était seul pour diriger l’armée et que les généraux n’ont qu’une part infime dans cette victoire. Soit, je concède sans difficulté que l’homme n’a pas agi seul, nul n’aurait pu le faire, toutefois les millions de compatriotes envoyés dans sa plus grande invention, le goulag n’est ce pas là une démonstration cinglante d’une intelligence hors du commun ? je n’irais pas jusqu’à dire que la culpabilité était douteuse pour ces victimes, mais tout de même, des procès truqués… pardon publics pour rendre la « justice », il aurait pu être moins subtil et les faire massacrer froidement. Ah … bon d’accord d’accord, ne vous insurgez pas, je vous confirme aussi son bilan pointant tout de même à 20 millions de morts et ce sans l’aide de quelque ennemi extérieur que ce soit. Là franchement vous chipotez un peu, entre les exécutions et les famines…

Parlons en des famines me lance alors le lecteur hors de lui, oui les famines : organisées de manière à affamer et annihiler des populations réfractaires au soviétisme, personnellement j’y verrais plus une joyeuse désorganisation faite d’excès d’optimisme de la part des commissaires politiques et de quelques débordements dans les quotas de prisonniers… pardon de suspects. Mais pour quelqu’un ayant subi le tsarisme, s’étant évadé à plusieurs reprises de leurs geôles, moi je dis qu’il était juste un rien paranoïaque. Etre à la tête du plus grand état totalitaire, non communiste, non … bon et merde c’est la même chose après tout il était simplement atteint du délire de persécution, voyait des espions et des traitres partout, a bâti sa puissance sur le sang de son propre peuple mais bon sang quel dictateur digne de pointer dans les livres d’histoire n’a pas inscrit son nom dans les tripes encore palpitantes de ses victimes ?

Et dire qu’en l’espace d’un quart de siècle il aura décapité son armée, réduit en esclavage des populations entières, réduit à néant des siècles de paysannerie, lancé des plans insensés de production menant à la faillite et à la famine, développé l’emprisonnement et la déportation en les élevant au rang de politique d’état… non franchement je n’ai pas pu résister au souhait de marquer d’une pierre noire ce 5 mars que j’ai pathétiquement raté dans mon excès de haine envers les calendriers. Louons l’Histoire qui nous aura offert un sujet intarissable pour les auteurs en manque d’histoire à raconter, aux statisticiens l’occasion de se disputer la paternité du nombre de morts le plus juste et aux chroniqueurs de tout poil un fond de soupe pour mettre sur les rails un quelconque essai sur la dictature à travers l’étoile rouge.

Camarade Staline, merci à vous !

Soyouz nerouchimy rèspoublik svobodnykh
Splotila navéki vélikaya Rouss.
Da zdrastvouèt sozdanny voléï
narodov Yédini mogouchi'y Sovyétskiy Soyouz…

26 mars 2007

Calendrier honni

Je hais les calendriers ! je les hais à un tel point qu’il m’est difficile d’en exprimer toute la force, tout le dégoût que peut m’inspirer cette méthode détestable de décompter le temps. Comme si l’on avait une quelconque utilité à marquer chaque jour qui passe d’une étiquette unique construite arbitrairement sur un système non décimal, irrégulier et qui plus est tordu au dernier degré. A bas les calendes ! au bûcher les éphémérides ! un autodafé des almanachs me porterait aux plus hautes joies dignes d’un sadisme enfin assouvi et exprimé en flammes rugissantes sous la brise agréable d’une nuit Berlinoise… heu parisienne pardon.

Pourquoi est-ce que je peux haïr à un tel point le calendrier ? mais regardez le ce petit rien, cet insignifiant tableau déformé, bancal, malingre sur son bout de carton naïvement accroché au mur par une punaise anonyme. Un calendrier est-il digne d’être présenté ainsi, alors qu’une toile de maître saurait à fort bon profit lui prendre sa place ? Je m’écrie non ! le calendrier n’a pas plus d’utilité que, par exemple les bulletins de vote du FN à cette prochaine élection ou bien l’affichage grotesque d’un bandeau d’alerte sous toutes les publicités alimentaires (mais là je cèderai la place à ma plume dans un prochain épisode).

En fait, le calendrier me paraît vraiment intensément superflu quand il s’agit d’y annoter les anniversaires et les commémorations prêtant aux politiciens des moments de gargarisme radiophoniques. Bon sang, à quoi bon faire jouer la date et non l’évènement par lui-même ? l’armistice a-t’elle eue plus de valeur un 11 novembre qu’un 25 Juillet ? Bon, effectivement, devoir fêter le début d’une paix relative en plein été c’est un peu paralyser les commerçants et les estivants alors qu’en automne c’est une offre que ne saurait refuser le salarié. Soit. Par conséquent l’utilisation de cette insulte à la paix intérieure ne se justifie que pour concrétiser un désir de mettre en avant un simple évènement somme toute mille fois plus important que sa date.

Les anniversaires tiens parlons en. A quoi bon ? Il m’est jubilatoire de pouvoir exprimer le mépris que j’éprouve pour les faux culs, les indigents en amitié et autres intéressés monétaires qui se souviennent, comme par enchantement devrais-je dire d’une date particulière histoire de se rappeler à « votre bon souvenir » . Hypocrites ! Lâches ! Le reste de l’année sentirait-on le mazout ou bien le Zyklon ? quelle bassesse de cœur que celui qui oublie votre numéro jusqu’au moment fatidique. Et que dire des impôts ? Eux, c’est aussi par un calendrier strictement lacéré et morcelé qu’ils se souviennent que vos poches lestées sont plus intéressantes une fois déchargées dans les puits sans fond dénommés caisses de l’état. Splendide ! Premier tiers : telle date. Deuxième tiers… et ainsi de suite. Les impôts sont des amis qui vous collent à la peau et dont on rêverait se défaire, un peu comme celui qui vient souvent manger chez vous et qui ne vous a jamais fait l’honneur de sa table. Rien que pour ça les calendriers devraient être bannis des habitations !

Somme toute, ce qui m’ennuie le plus dans la notion même de calendaire c’est qu’elle me rappelle ma condition malsaine de survivant d’un holocauste qui aurait dû avoir lieu sous Brejnev et qui a subi la malencontreuse notion d’accord de désarmement, ainsi que celle de ma lente mais inéluctable pourriture interne, celle là même qui m’offrira tôt ou tard une pierre tombale ou un cendrier grand luxe.

J’entends déjà mes amis (disons donc ceux qui peuvent et tentent encore de me supporter) ne m’oublient jamais, se souviennent clairement des jours à fêter et se font forts de me les marteler. Tenez, là, après avoir arrosé les trois décades d’un ami, tous ceux présents se sont fait une joie de me dire « bientôt ». Bientôt quoi ? Ah oui ! Exact ! moi aussi les trente ans pointent au compteur céleste ! Et ? quelle importance ? Personnellement la seule chose qui va me marquer c’est de me dire que mon entourage a réussi l’exploit inenvisageable de tenir aussi longtemps. Spectaculaire exploit je trouve…

Enfin, toujours est-il que je me sais solitaire dans la haine du calendrier, et que les paquets mal emballés ne tarderont pas à s’empiler le jour fatidique, le tout enrobé de sourires parfois sincères, parfois surfaits mais au moins je fermerai les yeux pour ne pas remarquer la différence…

21 mars 2007

Comme dans une bulle

On ne m’ôtera pas de l’idée que bon nombre de nations sont aujourd’hui assujetties au syndrome de la bulle. Dit comme ça, brutalement, sans explication préalable ça peut laisser perplexe sur les diverses significations que l’expression peut prendre. Me sentant l’âme d’un conteur (et non d’un comptable) me voilà donc prêt à vous narrer l’histoire de la bulle dans les cultures et réflexions nationales de ce bas monde.

Bulle : chose sphérique qui au sens figuré passe pour être protectrice contre à peu près n’importe quoi. Effectivement, la définition du sens figuré ne laisse pas énormément de doutes sur la valeur ajoutée d’avoir une bulle autour de soi, toutefois pourquoi parler de cette chose diaphane et fragile au sujet des pays et peuples ? et bien parce qu’à contrario des théories du complot ventilées sur un grand nombre de sites plus ou moins sérieux, et plus honnêtement dans une large minorité de ceux-ci sur un fond valable, je prétends que le complot n’existe pas, qu’il est structurel et se bâtit chaque jour sur l’égocentrisme de la plupart des états du monde « moderne ». N’y a-t-il pas comme une odeur de corruption dans l’entêtement paranoïaque de nos dirigeants et par la même occasion de nos médias à nous chercher sans arrêt des ennemis là où bien souvent il n’y a rien à voir ? qu’il soit authentiquement dangereux ou plus prosaïquement différent de notre façon de voir les choses l’ennemi provoque une réaction de rejet inévitable et voulue, avec pour conséquence immédiate un désir fort de protection étatique et intellectuel. Fuir la corruption des opinions déviantes, se murer derrière la loi toute puissante, voilà l’art et la manière de penser des populations ayant quelque chose à perdre.

De fait, il convient donc de préciser que la bulle protectrice se suffit à elle-même pour se justifier : sans bulle l’ennemi passera, sans bulle sa propagande malsaine envenimera la jeunesse et j’en passe. Ce qui est surprenant c’est la vigueur avec laquelle le peuple s’enferme alors dans une mécanique d’auto défense injustifiée, prête à tout ou presque pour ne pas être mise en danger, que ce soit réel ou pas d’ailleurs. L’observation patiente de la première guerre du golfe a été édifiante sur ce point : pourquoi dévaliser en Frances les supermarchés, à vider totalement les rayons des produits de première nécessité ? L’Irak n’a pas de frontière commune avec nous et aucun SCUD n’a, et n’aura jamais la porté nécessaire à frapper une cible en Europe depuis le moyen orient. Douce folie de la foule se protégeant par la consommation inutile… j’en suis même venu à me demander s’il n’aurait pas fallu faire fortune en vendant des bunkers aux ahuris paniqués par les images signées CNN.

Si la bulle existe sur le thème de la guerre, elle est tout autant active sur le terrain de la religion, de l’immigration et des thèmes véhiculés par la peur. La peur, l’arme absolue de tout populisme, le point d’orgue (de Staline ?) sur la partition nationaliste. Si l’on reprend la France en anathème, encore une fois c’est avec les violences urbaines que les vendeurs de portes blindées ont pu augmenter les ventes. J’aimerais à ce sujet noter que paradoxalement ce sont ceux vivant loin des risques qui ont la bulle la plus repoussante et sécurisée, ceux connaissant le sujet préférant vivre le quotidien avec lucidité.

En décalant le débat sur des pays comme les USA, là c’est pire encore. Les USA se sont enrichis à chaque conflit mondial ou régional et ce soit en vendant des armes, soit en s’armant et en envoyant des troupes sur un territoire quelconque du globe. La relance par l’obus, stratégie à court terme mais à grande portée économique ceci dit. C’est probablement pour ça que les éminences grises de cet état se sont cherchées des terroristes en lieu et place du communisme rouge des années de la guerre froide. Le choc des nations, le poids des neutrons ! Armons nous pour sauver notre « american way of life ». Le choix est alors vide de sens au titre qu’un habitant paisiblement enfoncé dans son sofa ne cèdera jamais sur son confort mais aisément sur ses libertés personnelles.

Ce qui est plus surprenant par contre c’est que peu à peu les opinions progressent, la réflexion s’évertue enfin à sortir du marasme intellectuel. Bush est vilipendé par ses électeurs, la résistance anti nationaliste persiste en France et tous les pays du monde « libre » (sic) sont de moins en moins sensibles aux bulles anti « les autres ». J’espère que ce phénomène ne provient pas du désoeuvrement généralisé des jeunesses, ce serait alors encore pire que toute la fallacieuse propagande inscrite en lettres de sang dans les mass médias mondiaux.

Pour conclure sur la bulle, celle-ci ne supporte jamais la confrontation directe avec la Vérité, l’impact est d’autant plus violent qu’il se voulait impossible à subir. La preuve en est le retour des troupes américaines, démotivées, déçues par un commandement incapable d’admettre que sa situation est intenable, et pourtant le Vietnam a fait voler en éclats pour un temps la bulle des américains nés après le second conflit mondial : jusqu’en 1968 les parents croyaient fermement à la justice de l’intervention, au-delà, la jeunesse prit la parole en dénonçant une ineptie tant politique que militaire. Il aura fallu attendre l’ère Reagan pour que la confiance du peuple en son système réapparaisse, et la résurgence du terrorisme international dans la bulle protectrice…


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Le forum

19 mars 2007

Je reviens à la charge!

Je reviens à la charge sur mon propos concernant Monsieur S. et sur mon analyse qui semble avoir été quelque peu polémique… j’entends bien, il est vrai que le parallèle était on ne peut plus osé mais le week-end fut riche en enseignements.

Je me dois de citer une phrase qui m’a tout particulièrement choqué alors qu’elle est mise paradoxalement en avant dans tous les médias français. Je cite « Je ne crois pas à une politique de la jeunesse mais je crois à une politique qui permette à la jeunesse de se construire un avenir à la hauteur de ses espérances et de ses rêves. Je ne veux pas vous aider à rester jeunes, je veux vous aider à devenir des adultes qui accomplissent leurs rêves de jeunesse. » Suis-je le seul à être surpris du propos, suis-je donc le seul à être littéralement outré par le procédé ? Bien évidemment on va me taxer d’être anti S. mais soyons francs, dans sa bouche, surtout vu les méthodes employées jusqu’à présent dans sa communication ne laissent que peu de doutes sur ses relations avec ce qu’il appelle «la jeunesse française ».

Tout d’abord, se rend-il compte qu’il s’adresse là qu’à une part favorisée des auditeurs ? le jeunisme populiste n’a d’autre cible que les enfants de ceux qui sont convaincus par la politique nationaliste de cet homme, et d’autre part ceux qui jeunes adultes ont déjà avalés les ferments d’une « haute idée » de la France. Dans l’absolu, il est regrettable que le sujet soit donc assujetti aux nantis et autres bobos pour qui le terme de cité regroupe pèle mêle la violence urbaine, la montée du sectarisme et l’héritage architectural de le Corbusier. Pour les autres, l’incitation reste donc pathétiquement plate et dénuée de toute considération sociale concrète. Quid de la réhabilitation des quartiers défavorisés ? oubliées les promesses sur l’embauche des français d’origines immigrées ? Ca laisse tout de même pas mal de monde sur le trottoir !

Ensuite, là où j’explose de colère c’est que tant sur le fond que sur la forme il s’agit visiblement d’une méthode de propagandiste, et étrangement je lui trouve des relents rances de national socialisme. Les enfants et adolescents embrigadés n’écoutaient-ils pas des discours enflammés sur la haute valeur de leur avenir au sein de la Nation ? Je crie au scandale ! la jeunesse se fout d’une éventualité, d’une perspective, elle demande tout d’abord qu’on ne la considère pas comme quantité négligeable : un pays ne se bâtit pas que sur les grandes entreprises, elle se fonde surtout sur la formation de ses enfants. N’allez pas ressasser que le système scolaire saura nous doter d’une élite intellectuelle et morale en quelques années, c’est une chose qui d’une part est impossible et d’autre part totalement dénuée d’intérêt. Ce qui compte pardessus tout c’est de préserver tant la haute valeur de nos diplômes, c'est-à-dire de par exemple ne pas solder le BAC pour se targuer d’avoir de bons résultats, d’ouvrir les portes des hautes écoles à tout le monde et ainsi interdire les sélections au nom ou à l’adresse postale, que de s’assurer de la pérennité des entreprises en évitant les délocalisations ou faillites frauduleuses. La plupart de nos politiques ne voient qu’un avenir fait de sociétés de service, mais n’oublierait-on pas rapidement que l’égalité intellectuelle n’est qu’une utopie et que par conséquent il faudra savoir, et ce très rapidement, former des jeunes aux métiers manuels ou aux technologies de la production ? pourquoi avoir dénigré des années durant l’artisan plombier ou le maçon ?

Le dernier point qui me révulse c’est qu’au fond la phrase sent la rhétorique de bistrot, le genre de propos que pourrait tenir n’importe quel vindicatif accoudé au zinc serrant le demi dans ses doigts devenus arthritiques avec l’âge. « Moi j’propose que… », c’est fou comme poser l’image d’un braillard ne saurait dénaturer le fond et la forme de ce discours. En guise d’invitation aux jeunes à s’impliquer Monsieur S. a fini par inviter SON électorat (en fait les jeunes votants aisés débarrassés des opinions gauchistes d’adolescents révoltés) à le soutenir sans pour autant proposer quoi que ce soit de fédérateur pour les autres.

Et vous vous demandez encore pourquoi bon nombre de jeunes se moquent de la carte d’électeur ? à ce jour je n’ai encore rien vu qui saurait m’inviter à réagir favorablement pour quelque présidentiable que ce soit, surtout sur le thème des jeunes

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16 mars 2007

Forum ou pas forum?

Ca y est, j'ai craqué : difficile de commenter un post surtout dans 300 caractères...
Ainsi, dans la genèse de ce "formidable" site qui s'étale sous vos yeux ébahis (ou outrés tout dépend du point de vue), je me suis mis en tête de configurer un forum pour vous permettre à tous de déblatérer vos commentaires cruels et fielleux sur mon compte.
Voici l'adresse de ce lieu de perdition
Inscrivez-vous... mais ne vous étonnez pas que pour le moment il n'y ait qu'un post concernant les règles du dit forum. Je pendrai le temps de mettre à jour une liste complète des thèmes abordés pour permettre à chacun d'ajouter sa pierre à l'édifice bancal de mes opinions surannées.
Bien à vous,
JeFaisPeuraLaFoule.
PS: Les couleurs du forum sont totalement temporaires, j'espère répercuter rapidement celles du site sur celui-ci. Patience...

Le chiffre et nous

J’aime les chiffres. J’adore ces petits symboles dessinés lentement par les doigts malhabiles de nos chers bambins en phase de socialisation qui s’alignent à la parade dans des cahiers par ailleurs découpés et morcelés par leur fougue créatrice. C’est impressionnant ce que les chiffres peuvent rendre des choses inconsistantes concrètes et compréhensibles. Aujourd’hui, je dirais même qu’il est impossible de se départir des chiffres tant toute chose pourtant potentiellement simple se mue en rituel cabalistique de la formulation numérotée de nos désirs les plus évidents.

Mais que fait-on pour mériter un tel outrage à nos neurones ? Sommes-nous des McGoohan prêts à hurler « je ne suis pas un numéro ! » ? Tout dépend du contexte (en deux mots s’il le faut pour certains mais là n’est pas encore le sujet à ce point de votre lecture) et des conditions. Prenons donc une troupe que nous appellerons infanterie, oui j’oubliais prenons de l’infanterie, les troupes d’état major sont comme les notices de produits électroménagers, ce sont les dernières choses qu’on consulte quand tout le reste a échoué, et surtout l’infanterie a le devoir de mourir dignement, dignité qu’un officier aura en versant se petite larme au coin de l’œil ridé de l’émotion feinte et contenue. Enfin trêve de digression, reprenons notre bataillon fringuant et fier de ses uniformes pimpants et amidonnés comme « qu’il dit le manuel du bon soldat ». Observons donc la troupe au repos ou au garde à vous : ils sont potentiellement un grand nombre, tous armés ce qui nous donnes une force potentielle n de combat. Une fois mise en situation de combat, reprenons notre loupe et scrutons soigneusement cette même armée : n sera alors divisé par le nombre de déserteurs, divisé à nouveau par le nombre de blessés et finalement tendra vers zéro quoi qu’il se passe sur le champ de bataille. Il est donc évident que d’un point de vue militaire le chiffre est un ennemi au moins aussi redoutable que l’Ennemi lui-même.

Si l’on s’attarde à l’efficacité réelle du chiffre, on ne peut lui refuser les félicitations en terme d’efficacité et de froideur que pas même le meilleur des scientifiques ne saurait égaler. Que ces colonnes emplies de suites numériques sont spectaculaires dans leur beauté d’implacable rapporteur des innommables horreurs humaines ! Qui ne saurait être ému à l’ouverture des livres de comptes d’un camp de concentration méticuleusement géré par des fonctionnaires zélés L’importance du chiffre tient alors forcément à l’enrichissement tant social qu’intellectuel du périmètre de nos besoins divers et variés, et la notion d’humanité n’a que peu de valeur en regard du résultat, surtout lorsqu’il est atteint. La félicité est donc atteinte grâce au potentiel extatique des chiffres et non pas grâce aux perspectives d’avenir ou de réussite qui elles ne sont pas aisément quantifiables.

Alors c’est donc ça le pouvoir potentiel du chiffre : nous réduire à un esclavage fondé non sur ce qui fait de nous des êtres différents c'est-à-dire la bêtise, l’imbécile entêtement à survivre envers et contre tout et la vanité qu’on éprouve à nous croire intelligents mais simplement sur la terrible logique, celle contre laquelle nul ne peut lutter ? Se sentir petit face à l’immensité des valeurs est quelque chose de commun à chacun de nous, et tant le nombre d’étoiles dans l’univers que le nombre de futurs cadavres l’absolu du chiffre est sans appel. Nous sommes donc réduits à des échelles, des quotients, des pourcentages, des statistiques, alors que la beauté, l’incroyable splendeur d’une forêt nordique prisonnière dans l’hiver du grand nord ou de toute autre miracle naturel ne saurait entrer en considération. Quelle pitié ! L’infamie du progrès passe donc par la corruption du beau par le concret…

Finalement, je ne me trouve pas plus prisonnier d’une suite numérique que tout autre humain traînant ses guêtres et son futur cancer en ce monde car au demeurant je n’ai de foi qu’en moi-même… et moi-même ça fait un ? SORS DE CE CORPS VAN DAMME !!!

14 mars 2007

Nouveau design

Bonsoir à tous...
Je vous salue simplement pour vous demander votre avis concernant ce nouveau design et éventuellement revenir à l'ancienne version.
Sinon pas de chronique pour ce soir, à moi le repos des bavards!
JeFaisPeurALaFoule

13 mars 2007

Prostate et vieilles querelles.

Si un jeu de dupe existe c’est qu’il a été monté pour que chaque partie puisse se cacher derrière la mirifique image de la sérénité et de l’honnêteté montée en étendard. J’adore ce concept qui mène chacun à savoir qu’il n’obtiendra pas satisfaction tout en savourant le fait que l’opposant lui non plus ne pourra pas obtenir gain de cause. De là je me suis demandé si l’âge pouvait entrer en ligne de compte dans ces calculs bassement politiques ou économiques. Le doute est permis tant il est vrai que la quantité de pouvoir ou de finance est proportionnelle aux décades accumulées en rides disgracieuses sur les traits de mes ascendants.

C’est tout de même étrange à quel point le décalage entre la péremption professionnelle et celle décisionnelle sont dissociées. Chacun sait qu’au-delà de la cinquantaine fringante le salarié devient « vieux » et même parfois « inapte au travail », tandis que son patron lui, septuagénaire rayonnant de ses dernières descentes à Megève est et restera symbole de réussite et de progrès ! Il est par conséquent douloureux de se dire que selon sa classe sociale (merci les communistes), ou bien son niveau financier (merci les capitalistes), le calendrier dicte des lois bien différentes.

Ne prêtons pas forcément une absurdité au raisonnement : il est vrai que l’expérience est forcément bonne conseillère bien qu’un grand penseur ait déclaré à raison que « l’expérience n’est qu’une lampe qu’on porte derrière soi pour éclairer le chemin parcouru » et non une façon de voir devant sans risquer les pièges que posent la Vie et le hasard. Il en va ainsi tant en politique que d’un point de vue purement social, à la seule exception de celui qui n’aura jamais eu le moindre poids dans son environnement, c'est-à-dire vous, moi, enfin la majorité besogneuse des nations de ce monde.

Bien que ces états de faits soient tous certains, comment ne pas rire et se moquer des extrêmes auxquels l’on se heurte chaque jour en ouvrant nos gazettes fraichement tirées des rotatives nocturnes ? observez donc le tremblement spasmodique des mains percluses d’arthrose, ces clignement frénétique dans les regards éteints des grands de ce monde, et jouissez au surplus des détails croustillants de l’ablation de la prostate du « petit jeune ». Est-ce que la position dans une hiérarchie conserve mieux qu’une vie passée à l’air de la campagne ? en toute franchise j’en viens à croire que l’exercice périlleux du pouvoir est en soi un véritable formol voire même un élixir de jouvence ! sidérante fringance du chef d’état de ses sept décennies bien sonnées, incroyable force physique pour bon nombre d’octogénaires dont l’avis vaut tous les nôtres. Stupéfiant, c’est bien le mot…

Seulement voilà, j’ai comme un doute, le doute corrosif de ma jeunesse qui sera curée au déroulement impitoyable des éphémérides, de ces hésitations à corroborer la viabilité du concept. N’a-t-on pas perdu un président pendant son mandat ? n’existe-t-il pas bon nombre d’exemples de génies devenus semoule périmée en pleine activité ? C’est un drame de devoir subir la vacance du pouvoir, bien qu’il m’arrive de me demander si ceux en poste ne sont pas finalement en RTT à longueur de journées. Bref, il n’est pas rassurant de sentir l’épée de Damoclès pendre au-dessus de ces têtes dégarnies qui ont nos existences entre leurs mains.

A mon grand étonnement (une fois de plus), je constate aussi que la rancœur n’a pas le même cycle de vie que les amours, Si l’amour sait mourir dignement, toute proportion gardée, le désir de vengeance lui s’affute lentement, un peu comme la lame sur la roue entre les mains d’un rémouleur méticuleux. Ne dresse t’on pas en exemple Tatie Danielle pour sa fourberie colérique et bileuse de vieille pie aigrie ? qui n’a pas connu cette personne d’âge canonique déversant à longueur de temps sa haine et ses frustrations ? nos dirigeants sont il à l’abri d’une telle dépravation morale ? le paravent de la culture et de l’éducation ne saurait toujours protéger les souhaits les plus vils d’anéantissement de l’adversaire si longtemps honni. Certains sont allés jusqu’à patienter des décennies pour prendre une vaine revanche et pour pouvoir sentir sous le séant le doux cuir Connolly du fauteuil si souvent brigué. On va s’insurger en prétendant que bon nombre d’entres eux sont honnêtes, je ris aux éclats ! Honnêtes ? éventuellement, si la définition de ce mot devenait « sincère pour soi et prêts à tout devant les autres ». A ce compte là je suis quelqu’un de parfaitement honnête en prétendant que je crois en l’égalité des chances dans notre système.

Enfin bref, entre le futur Alzheimer et le très avancé cancéreux, tous sont atteints des maux de tous les jours sous l’étiquette reluisante du costume à un SMIC la pompe. Au lieu de déifier ces gens qui sont finalement tout aussi incapables que nous de changer les choses (à moins de voter pour un révolutionnaire rouge…) alors qu’il suffit d’en imaginer un seul trônant sur sa porcelaine après un malencontreux excès culinaire.

Pour finir, espérons qu’un jour seule la valeur fera référence et non l’espérance de vie qui elle par contre est effectivement inversement proportionnelle aux pouvoirs pris en mains.

12 mars 2007

Lettre ouverte au futur ex-président.

Monsieur,

Je vous informe par la présente du plaisir non dissimulé que j’ai eu à vous écouter pendant votre dernier discours avant la fin de votre mandat. Sincèrement pour une dernière prestation je trouve que celle-ci est singulièrement réussi sans toutefois tomber dans la niaiserie classique des départs précipités et non désirés, ou bien dans la bêtise involontaire comme celle de … non je ne citerai pas 1981…

Bref Monsieur le Président, j’ai admiré cet aplomb avec lequel vous avez affiché votre sérénité concernant votre successeur et avec quel amusement à peine dissimulé vous avez botté certains des candidats. Non ne rougissez pas, n’y voyez aucune flagornerie mais tout de même, demander aux français de ne voter ni Le Pen ni Sarkozy sans même le dire directement, franchement je suis épaté ! Impressionnante stature qu’est la vôtre dans le domaine du pince sans rire. Chapeau bas.

A ce titre j’ajoute à votre crédit le léger sourire malicieux qui a été le vôtre au moment de rappeler vos engagements forts ainsi que votre désir de continuer à servir la France. Soit. Je ne pas contredire de tels faits car il est effectivement nécessaire d’être engagé pour oser rappeler sans trop y toucher l’historique de vos actions. Depuis le rôle de ministre (jusqu’à celui de premier de la classe…) à celui de président des abêtis pardon des français c’est plus qu’une carrière, sportivement je vous concède un véritable palmarès ! Encore une fois, la langue de bois utilisée avec adresse vous a permis de revendiquer un bilan sans même être éclaboussé par les bavures. Là je n’ôte plus le chapeau pour l’agiter à vos pieds chaussés de mocassins coûtant un de mes salaires, non là je me prosterne et si j’ose dire vous demanderais de m’adouber.

Bon, à votre décharge je peux mettre entre parenthèses certaines critiques désobligeantes sur « l’oubli » choisi et la temporisation de vos choix. Point envie d’influencer le public ou au contraire par peur de torpiller un vrai camarade ? vous avez ma foi la position la plus désagréable qui soit qui est celle du président non désiré mais qui s’est imposé par la bêtise électorale (et non la vôtre) de 2002 et que de fait soutenir un candidat ne serait pas lui faire obole de votre poids politique, bien au contraire ! De là à se dire que vous pourriez jouer les vicieux et faire en sorte de couler « un bon petit ami » il n’y a pas des masses.

Bref, l’ensemble m’a plu, surtout l’honnêteté mise dans votre refus légitime du racisme, de toute forme d’extrémisme et l’exigence de tenue des français dans l’épreuve de l’élection d’un nouveau président. Hélas, vous savez tout comme moi que la foule n’a de consistance que le temps d’une marche et qu’en définitive ce sera le plus « voyant » qui sera élu. N’en êtes-vous pas la preuve ? Capital sympathie, sourire de circonstance, vous avez bénéficié d’une image de marque d’indécrottable maladroit mais sincère, et de fin manipulateur ayant été à bonne école avec Mitterrand.

Honnêtement ma seule et grande déception de ce discours aura été sa durée, dix minutes pour 40 ans de présence dans l’arène, je trouve ça chichement payé surtout eut égard à la longue et pénible ascension qui fut la vôtre, soutenue par les petites mains besogneuses des amis d’hier et colocataires de l’hospice de demain. Allez savoir, une retraite ça peut être heureux si ça se gère bien, faites juste en sorte de ne pas tomber dans le piège judiciaire qui vous attend une fois le mandat terminé. On vous attend à la sortie, ça serait dommage de finir sur du placard alors qu’en tout état de cause c’est de lui que vous êtes sorti pour être sur le devant de la scène.


Pour finir Monsieur le Président, j’ignore pour qui je vais voter mais je suis pressé de vous entendre vous exprimer sur vos choix pour l’élection. Rien que d’imaginer la tête contrite de ceux qui seront déçus j’en jubile d’avance, enfin pas autant que vous intérieurement au moment où, calme, souriant et avenant vous annoncerez celui que vous saborderez dans vos rangs.

Bien à vous,

Un attentif passionné de démocratie.

09 mars 2007

Des fleurs de la veille

Fait étrange parmi mes colères froides et pourtant véhémentes je n’ai pas pris le parti de critiquer l’instauration de la journée de la femme qui s’est déroulée hier. A vrai dire, il me paraissait totalement incongru de chroniquer un tel fait au titre que j’aurais préféré qu’elle soit permanente et non juste évènementielle. C’est alors qu’un sourire délicat et joyeux d’une fleur me fit la remarque suivante : « Te connaissant j’ai été surprise de ne pas te voir furieux tout comme tu l’as été pour la Saint Valentin ». S’en suivit bien évidemment une discussion portant sur ce thème et en moi se fit jour l’envie d’ajouter ma petite pierre (tombale) sur cette idée reçue : oui je n’aime pas le principe de célébration mais non je ne suis pas contre qu’on puisse donner une certaine solennité au respect d’autrui.

En mon for intérieur l’Amour de la Femme est permanent, j’avoue même un culte légèrement irrévérencieux pour les descentes de reins séduisantes mais aussi pour les souries enjôleurs. Etrangement, je n’ai pas trouvé dans le fin fond des limbes qui me servent d’idées quelque idéal féminin identifié. Pourquoi se focaliser sur un teint ou un physique alors qu’au fond le temps parcourt inlassablement l’espace et qu’au crépuscule ce sont les sentiments qui survivent et non le front clair et lisse. J’aime Aimer, tout comme l’on peut vouer une passion dévorante pour l’autre bien que sur bien des critères la personne n’est pas celle qui de prime abord serait « belle » aux yeux de la foule. Regards assassins pour l’embonpoint, esprit cruel pour la beauté externe traitée en objet de désir et non de sincère et salubre sentiment, rien ne me porte plus sur les nerfs que la mise en équation de la Femme.

Dire que le carcan imagé des publicitaires vantant le rachitisme m’est en horreur est un euphémisme : je hais ces modistes dont l’esprit malsain et étriqués prend le mannequin pour une planche sans salut dont le naturel sans rebondi est trop loin de la morphologie du sexe opposé au mien. Quelle femme peut être belle si elle n’est pas ce qu’elle doit être, c'est-à-dire elle-même ? Au demeurant je remercie chaque jour le ciel de m’avoir épargné du point de vue machiste et perverti par une société trop prompte à dicter des critères stupides voire même dangereux. Respectez donc ces corps qui s’épanouissent dans leurs vêtements, et ce qu’ils soient trop ronds ou trop maigres. La diversité est Nature et l’eugénisme physique nous ramène à des périodes historiques honnies entres toutes.

Ce qui me désespère ce n’est pas de créer une journée de la Femme, elles le méritent bien autant que la célébration des morts dans les tranchées et tout homme doit sa vie aux reins et aux seins nourriciers de mères dévouées jusqu’au sacrifice. J’aurais bien offert une fleur à chaque femme que j’apprécie, mais en toute sincérité il m’aurait alors fallu dévaster des hectares de plants de rosiers pour parvenir à en donner une par femme croisée dans la rue. Jamais telle frustration ne sera égalée que celle de ne pas pouvoir les voir toutes sourire, radieuses et épanouies loin des contraintes masculines.

Tout ethnologue pourra confirmer une étrangeté dans les liens entre la Femme et les sociétés dites modernes : plus nous nous modernisons moins l’on respecte la Femme en tant que personne. Entre le voyeurisme, l’exhibition affichée à chaque coin de rue et même la création de caricatures féminines sous la forme d’héroïnes dopées à la testostérone rien n’invite plus l’Homo cretinus à faire de l’être aimé une personne à part entière. Elles ne sont ni laveuses au baquet du monde, ni ramasseuses de linge abandonnés par le mâle stupide et encore moins la dernière chose à laquelle l’on prête attention en rentrant du travail. Elles sont femmes, avec leurs qualités, leurs défauts et il tient à chacun d’entre nous d’en faire des maillons vitaux de nos existences.

Ce serait se mentir que de ne pas avouer une tendance à l’idéalisation ou bien à la mise en miroir avec d’autres femmes croisées au hasard de l’existence, mais ce serait alors oublier que finalement c’est tout autant un esprit que la chair qu’on aime en l’autre, c’est autant l’attitude que le charme qui nous manque quand elles ne sont pas là, et c’est surtout la chaleur de leurs cœurs et de l’espace de leurs bras qui nous est indispensable.

Alors oui, pour une fois, j’ai envie de dire qu’il faut que la Journée de la Femme existe, qu’elle soit encore plus forte chaque année, encore plus fêtée et célébrée comme on peut le faire pour le 8 Mai dans chaque commune de France. N’emprisonnez pas vos épouses, vos fiancées, vos sœurs dans des clichés sociaux sordides, aimez les comme vous ne pourrez jamais aimer quelqu’un d’autre et laissez leur la parole, c’est fou ce qu’une Femme a à dire d’intelligent quand on leur en donne l’occasion. Non, les potiches n’existent que plus rarement qu’on le pense, c’est juste que ces pauvres personnes ont été éduquées de la manière suivante « Sois belle et ferme ta gueule ». Personnellement rester silencieux le soir au coin de l’âtre et ne pas partager nos journées respectives, c’est aussi glauque que d’errer sans but d’un bistrot à un autre en quête de l’évasion dans le fond d’un verre.

Je vous aime toutes, soyez fières d’être ce que je ne pourrai jamais être, et surtout, surtout, ne ployez jamais sous la contrainte stupide de machos se croyant forts. Un grand penseur a dit un jour que la plus grande des forces c’est d’être capable de refuser le combat, pour ma part n’acceptez jamais la soumission pieuse à un amant trop prétentieux. Il n’y a de force que dans le partage et le dominateur n’est rien d’autre que quelqu’un qui rattrape ses faiblesses sociales au détriment de son épouse.

Pour conclure sur ce plaidoyer, j’assume pleinement le fait qu’on pourra prendre ces propos pour une manière détournée de séduire un lectorat féminin. Si cela arrive, si effectivement cet article arrive à intéresser des femmes à me lire et même si une seule se libère du joug castrateur de son gorille de mari, je serai fier de la remercier de vive voix !

Votre obligé mesdames, mes sœurs, ma fleur…

08 mars 2007

Et si Murphy avait finalement raison ?

Pour qui ne connaît pas la loi de Murphy, en voici un résumé :« Tout ce qui ne doit pas merder merdera forcément au plus mauvais moment ». A partir d’un tel postulat on pourrait feindre d’ignorer le cumul des malchances et se dire que ça fonctionnera, que pour une fois l’aléatoire jouera en notre faveur à tous (si possible). Et pourtant !

Qui n’a pas poussé un hurlement de colère contre l’assiette ayant respectée les lois de Newton est soit un nourrisson incapable d’atteindre le placard soit un muet, et j’ajoute au surplus qu’aussi étonnant que cela puisse paraître certains lieux sont favorables à Murphy : la salle de bains avec ce … de savon de Marseille, à la cuisine avec cette saleté de casserole qui n’avait pas à être pendue là et j’en passe. Quoi qu’on fasse, qu’on tente ou non de placer des sécurités préventives et même de s’équiper en conséquence cette satanée loi nous rattrape ! C’est singulier de devoir tolérer l’incertitude douloureuse du risque avéré de la chute d’un pot de géranium juste au moment où l’on passe dessous ou bien la probabilité invraisemblable d’être attaqué par un gorille en plein Paris.

De fait, la plaisanterie a très mauvais goût - souvent de sang - quand il s’agit de vie courante. Combien d’accidents sont ils provoqués non pas par l’inconscience mais par le « pas de bol » ? Chaque jour, chaque seconde qui court sur la trotteuse implacable des goussets du ciel nous devons accepter un sort des plus pathétiques. N’est ce pas risible de survivre à un bombardement et de mourir tué par une simple grippe, tout comme l’homme ayant réchappé à un naufrage et s’empoisonnant en mangeant trop vite du sucre, et pire encore le pauvre mineur qui sort de l’enfer en un seul morceau fauché le jour même par un chauffard… tous ont en commun un destin qui d’un côté est douloureux et de l’autre qui laisse une image faussée par l’esprit tordu des gens.

Ce qui est terrifiant c’est le côté systématique de la chose, car tout ce qui peut et doit rester en marche se fera une joie de tomber en panne au moment le moins propice. Le petit matin frileux avec cette insupportable voiture qui se refuse à s’ébrouer au coup de clé alors que la veille, par un temps dix fois plus maussade elle avait été héroïque face aux éléments, qui n’en a pas appelé aux forces du mal pour réduire l’engeance mécanique en tas de tôles broyées ? Comme le tout à chacun c’est une force supérieure qui domine les débats par sa sûreté dans ses faits. Depuis l’antiquité avec un Pompéi réduite à néant jusqu’au Pinatubo s’esclaffant sur les villes et contrées aux alentours, c’est en premier lieu la nature qui prend son plus gros tribu pour l’offrir aux pieds d’un Murphy fort satisfait de la faucheuse écologique.

Il est vrai que le monde seul ne se suffit pas à lui-même pour éliminer une quantité invariable de pas chanceux : il n’est pas évident de mourir d’une chute d’arbre en plein Paris tout comme il est difficile de recevoir une rivéria sur la tête en pleine forêt équatoriale. Nous sommes générateurs d’évènements tout aussi grotesques qu’imprévus qui ne se limitent pas à nos actes mais également à nos idées. La démocratie est une sublimation de l’obsolescence des relations sociales tant il est vrai qu’un bon réformateur se doit paradoxalement d’instaurer une dictature pour réussir, et qu’un socialiste fier de ses opinions pour et par le peuple revendiquera la paternité de lois interdisant par exemple l’avortement ou le mariage gay.

Le modernisme est un facteur essentiel car à mieux enclaver les hommes on leur ôte finalement tout esprit stable et toute fiabilité de jugement. Le moyen âge avait suffisamment de calamités pour que le peuple ne s’essaye pas à voler ou bien à descendre une cascade enfermé dans un tonneau. C’est la modernité qui est facteur aggravant des dégâts de la loi de Murphy : et oui le parapente qui est soufflé contre la paroi, le parachute qui ne s’ouvre pas, la voiture qui n’a plus de freins, la personne bloquée dans l’ascenseur le jour de Noël… et j’en passe, tous doivent quelque chose à Murphy ! Les exemples de déterminisme mécanique ou électronique sont légion et sincèrement je ne doute pas un seul instant que c’est un descendant de Murphy qui a travaillé à la conception même de nos outils informatique ! C’est TOUJOURS quand on doit sauvegarder que le système tombe et c’est à chaque nécessité de restaurer une information que l’environnement constate avec effroi que le disque dur est aux abonnés absents.

Finalement Murphy a juste oublié de préciser que la majorité des situations ne sont que la conséquence ou plutôt de l’inconséquence humaine. En ce qui me concerne le type qui se noie pour sauver… un poulet …

je me demande sincèrement si Darwin n’aurait pas été copain avec Murphy.