18 décembre 2013

Ca ne dérange que moi?

Bien souvent, nous sommes confrontés à l'ironie de l'actualité; en effet, le quotidien a ce sens de l'humour qui a pour don d'être au mieux agaçant, au pire carrément révoltant. Prenez ces derniers jours, juste par curiosité malsaine... Et allons donc creuser, si vous le voulez, dans quelques articles qui me font globalement râler. Je sais, c'est une constante Française que de pousser des hurlante pour tout et n'importe quoi, mais là, mine de rien, il y a de quoi faire!

Commençons par la plus ancienne de ces actualités, juste histoire d'attaquer en douceur. Prenez une députée Israélienne, d'origine Ethiopienne; prenez ensuite une volonté d'être généreux, à savoir de donner son sang à l'équivalent de la croix-rouge (Magen David Adom); arrosez le tout d'une bonne grosse loi bien débile, et vous obtenez de quoi me faire bouillir le sang. La dite députée s'est vue refuser d'être prélevée, au titre qu'elle était d'une origine ethnique à risque. Comment comprendre le propos? Noire? "Etrangère"? La dite population à risques est celle supposée plus sujette au SIDA? Est-ce le fait de risquer un métissage sanguin? Une discrimination d'origine? Quoi qu'il en soit, la dite loi est issue du ministère de la santé, et le membre de l'organisation caritative n'a fait que suivre une loi inique... Mais que penser d'un état qui maintient des règles de ce genre? Est-ce que Israël est alors en position de parler d'intégration et de respect? Personnellement, les seules nations que je soupçonne d'avoir pratiquées un tel racisme sont aujourd'hui au panthéon des pires dictatures de l'Histoire. Allez, venez donc me justifier scientifiquement le pourquoi d'un refus d'un sang Ethiopien face à celui d'un émigré Slave, Américain, ou que sais-je d'autre, juste histoire que je me marre avec les dents prêtes à mordre!

Maintenant, prolongeons le plaisir... On a dorénavant un ex-ministre mis en examen pour de la perception de sommes en liquide issues de caisses noires. Quand je pense que ce même politicien avait eu l'estomac de grogner contre la corruption supposée de Cahuzac, il y a de quoi avoir envie de lui faire avaler sa cravate (et le costume en même temps ceci dit). Sans rire, enfin si avec le rire de moquerie auquel la France aura le droit dans le monde entier, comment prétendre jouer les moralisateurs, quand soi-même l'on est visiblement au moins aussi corrompu et avide? On se payait la tête des Italiens avec leur Berlusconi, leur politique guignolesque, mais là, on a une France magnifique dans le pathétique, avec des dirigeants infoutus de garder de la propreté, ne serait-ce qu'en apparence! Franchement... demandez des cours aux grands groupes industriels, ou mieux encore aux experts de la dissimulation de fonds, et cessez dons de magouiller de manière aussi visible! C'en est ridicule! Quand on veut donner des leçons, encore faut-il être propre sur soi, non? Je complète d'ailleurs la réflexion par une question: comment aller gueuler sur ceux qui font sortir de fonds en Suisse ou ailleurs, comment critiquer l'évasion fiscale quand les plus hautes sphères politiques agissent de même?

Dernier point, qui me touche tout particulièrement, c'est l'attitude débile et inacceptable de la FIFA face à un joueur de la Croatie. Pourquoi? Le joueur en question a eu le malheur de lancer à une tribune un slogan nationaliste qui dit "Prêts pour la patrie". J'adore... on a immédiatement fait l'amalgame avec une gouvernance de sinistre mémoire, alors que le dit slogan a plus d'un siècle, et qu'il est encore utilisé pour montrer son patriotisme. Alors voilà, on interdit un joueur de coupe du monde, tout ça pour se donner un air "politiquement correct", une bonne conscience politique et morale. Je n'ai que deux mots à dire : ignares et salopards. Oui, ignares, car incapables de se renseigner sur le propos, et donc d'aller creuser à quoi se rattache le dit slogan, et salopards, parce que dans le genre pourris, malsains et corrompus, la FIFA serait avisée d'apprendre à la ferme. Tiens, ça n'emmerde personne qu'on aille jouer au Qatar? Ah bon? Le Qatar est une nation du football, ou bien le Qatar s'offre des équipes à coups de milliards? Et qui a touché sa part dans ce cirque, qui s'est gavé au passage? Vous êtes une bande de salopards qui ne font que détourner l'attention vers quelque chose qui est tout sauf un fait divers. A vomir.
Sachez en tout cas que je serais à la place de ce joueur... je répondrais non pas poliment en expliquant que tout ceci est un malentendu bien voulu par la FIFA, mais à l'aide d'un majeur bien tendu et d'une réponse simple "Allez vous faire foutre". Au surplus, je me ferais une joie de chanter la soi-disant chanson à la face du monde, parce que visiblement ça ne dérange personne qu'on puisse siffler les hymnes nationales, ça ne dérange pas qu'on puise avoir du mercenariat dans les équipes nationales (hé oui, on file même la nationalité d'un pays pour qu'un bon joueur puisse entrer en équipe!), et pire que tout que des joueurs aient le culot de dire "Je joue pour le fric" et ce sans la moindre sanction.
Messieurs de la FIFA? Un mot pour vous: CONNARDS.

Voilà mon billet d'humeur!

09 décembre 2013

Revalorisons

Notre chère humanité a un don incroyable pour une chose que la nature n'a pas tendance à faire, à savoir gâcher. Gabegie, orgie, déchets en quantités astronomiques, nous sommes ahurissants de bêtise quand il s'agit de gérer nos déchets. Et pourtant, dans ce flot monstrueux de rejets de notre surconsommation, énormément de produits pourraient fort bien être retraités, réutilisés à bon escient, voire même directement remis à ceux qui n'ont pas les moyens de profiter de l'opulence de ce monde. Or, nous avons un modèle complètement absurde qui fonctionne comme suit:
->consommons trop->jetons trop->payons des sociétés pour recycler->rachetons plus cher ce qui est recyclé... parce que le recyclage ça coûte cher!

Vous voyez un peu le cycle parfaitement ubuesque de la chose? Nous finançons donc autant le gâchis, que nous finançons les vaines tentatives d'enrayer ces excès. Alors, forcément, les sociétés profitent des deux côtés, ceci en créant autant du déchet ridicule, que des structures pour les traiter. En faisant un parallèle, c'est un peu comme ces maisons gérant tant l'agroalimentaire que les sociétés pharmaceutiques, qui donc salent et sucrent trop nos produits, pour ensuite nous caser des médicaments contre le cholestérol et le diabète. Cynique, non?

J'ai réfléchi à la question en observant un message sur le fil de JeromeJ, dont je vous laisse le lien en lecture.

Les sacs transparents, pour qu'autrui puisse récupérer dignement nos déchets
Le fonctionnement est simple: on colle dans un sac transparent les produits qui sont réutilisables en l'état, pour que quelqu'un d'autre puisse en profiter au passage. Joli esprit, belle réflexion morale, je n'y vois rien à redire sur le principe... Si ce n'est que pourquoi laisser aux gens le soin de récolter, de faire les poubelles, quand nous pourrions tout simplement imposer aux collectivités l'obligation de mettre à disposition lesdits produits dans des centres adaptés? On n'a pas à partir du principe qu'un humain doit faire les poubelles de son voisin pour s'en sortir, je pense qu'au contraire il serait autrement plus honnête et charitable d'organiser ceci sous la forme de "commerces solidaires", où les produits seraient revendus à vil prix, voire donnés, ceci dans l'esprit d'offrir une revalorisation de ceux qui auront accès au service. Pourquoi une revalorisation? Parce qu'il est valorisant de pouvoir acquérir dignement ce qu'on possède, et parce qu'il est autrement plus valorisant d'aller dans un commerce, que d'errer à faire les poubelles de ceux qui ont la chance de pouvoir vivre confortablement.

En toute sincérité, je suis certain que ce mécanisme peut être autrement plus efficace, au titre qu'il serait tout simplement une exclusion de toute forme de mercantilisme, et parce qu'il serait en plus au service des citoyens, grâce aux citoyens. Réfléchissons plus avant: pourquoi payer des services à des sociétés qui font deux fois du bénéfice? Hé oui, le ramassage des déchets se paye le prix fort, et le produit une fois recyclé est revendu... donc deux sources de bénéfices! Imposons à ces entreprises de ramasser gracieusement les sacs transparents d'entraide, et laissons le soin à des structures de réinsertion de permettre une revente, voire une redistribution honnête des biens accumulés.

Dans ce mécanisme, je vois essentiellement trois bienfaits à la circulation d'argent:
- Une rémunération de travailleurs en réinsertion. Cela leur donnerait alors le sentiment d'être utile et d'être des salariés comme "tout le monde".
- Le paiement d'une somme, si petite qu'elle soit, donnera toujours l'impression d'être dans la société, et non pas dans un mécanisme de charité et de gratuité dégradante. Contrairement à ce qu'on peut penser, tendre la main, "faire la manche", c'est accepter de s'asseoir sur ses principes, c'est se détruire personnellement à coups de "je suis plus bas que terre".
- L'argent n'irait pas dans un cycle rémunérateur pour des holdings, là où il pourrait servir localement et directement, sans les intermédiaires qui nous facturent déjà bien assez cher notre vie quotidienne.

La charité, le don, l'offrande pour aider autrui est une volonté personnelle, et je la trouve magnifique, du moment où c'est un acte de bonté, et non pas une action de "morale". Prenons ces vedettes qui se pavanent littéralement en revendiquant leurs actions. D'un côté, leur présence permet effectivement de dégager des fonds, mais n'achètent-ils pas à vil prix une image de "bienfaiteur"? La question se pose surtout quand une mécanique de publicité vient pourrir des idées pourtant charitables. Je ne liste plus le nombre de "vedettes" qui tentent une seconde carrière par le truchement des "enfoirés", et qui, bizarrement, disparaissent d'une année sur l'autre, faute d'une relance efficace sous les feux de la rampe. Dire qu'au départ Coluche rêvait que ses restos ne durent qu'un hiver...

Selon moi, nombre de choses pourraient tout à fait changer sans pour autant révolutionner le monde, mais permettraient de le rendre moins mauvais. Quelques exemples me viennent immédiatement en tête!
- Le principe de ramassage dont je viens de parler dans cet article
- L'obligation de gratuité de l'eau, car c'est une ressource qui ne devrait certainement pas être payante, et encore moins sous la tutelle d'entreprises du domaine privé.
- La réorganisation drastique des structures d'entraide, afin que les moyens tant humains que matériels soient plus conséquents. Les associations font un travail merveilleux, mais je suis outré par l'idée que notre pays n'est pas capable de faire en sorte que ce soit l'état qui assume cette part de la société. De plus, j'estime qu'on pourrait tout à fait imposer aux industriels de réduire drastiquement le gâchis de denrées, ceci en exigeant que la surproduction soit immédiatement redistribuée sous forme d'aide alimentaire.
- Faire disparaître toute forme de taxe/impôt sur les dons que peuvent faire les entreprises. Il n'est pas acceptable qu'une entreprise qui ferme voit ce qu'elle offre en dons <(matériel, stocks...) taxés avec la TVA! Qu'on veuille protéger contre la fraude, pourquoi pas. si la structure de répartition des dons est étatique, pourquoi craindre la fraude? Ridicule! Laissons les donateurs pouvoir donner sereinement, plutôt que de voir des quantités affreuses de marchandises finir au rebut, parce que là, bizarrement, ça ne dérange plus grand-monde. - Cesser immédiatement les tentatives stupides de rendre rentables des services d'état qui ne peuvent pas l'être. La santé, l'éducation, la sécurité, ce sont des domaines dont nous avons tous besoin. Notre société n'a pas besoin qu'on aille coller des statistiques stupides sur le dos d'un hôpital, là où l'on devrait plutôt parler de préservation de la vie, d'aide aux victimes, bref de retrouver le principe de service à la personne, et non de service au capital. - Pêcher l'argent là où il est vraiment. On colle des taxes, de nouveaux impôts, on bricole des lois pour que ce soit ceux qui produisent et qui travaillent qui paient la gabegie financière. Pourquoi ne pas prendre là où l'argent fait des petits, à savoir dans l'investissement? Tant que le travail de l'argent sera moins taxé que le travail "réel", aucune chance que la société se redresse et que les gens aient un boulot payé équitablement. Si investir dans l'économie réelle devient plus rentable que de spéculer, m'est avis que nombre de sociétés verront des capitaux affluer! Et cela n'est qu'un florilège de petites idées de rien du tout... A vous d'en proposer!

Quand un symbole s'en va

Inutile de vous mettre le moindre lien vers une nouvelle quelconque, toute personne a entendu parler du décès de Monsieur (je tiens à la majuscule) Nelson Mandela. Le monde vient de perdre un de ces personnalités qui "changent le monde", ceci à la force de l'esprit plus qu'à la force du fusil. Aujourd'hui, on le voit comme un des artisans de la chute de l'apartheid, comme un résistant et pacifiste qui, malgré les années d'emprisonnement, a su pardonner et offrir à son pays une porte de sortie honorable. Bien entendu, tous les grands du monde s'étalent en sentiments de tristesse, se répandent littéralement en compliments et autres flatteries, mais est-ce vraiment quelque-chose d'honnête et de mérité? Peut-on décemment mettre en doute l'oeuvre du bonhomme en ces temps de deuil national en Afrique du sud?

La lecture de l'Histoire de ce pays est délicate, car elle ne peut que nous salir les mains et l'esprit. En effet, la décision d'imposer l'apartheid, de gérer un état par une politique ségrégationniste nous paraît aujourd'hui complètement inepte et scandaleuse. Pourtant, fut une époque cette politique était plus que tolérée, voire même cautionnée par nombre d'états (dont la France et la Grande-Bretagne), ceci non pour une question idéologique, mais parce que l'état Sud-Africain représentait un îlot de résistance contre le communisme. Alors, bien des chefs d'états ne se privèrent pas, au mieux, d'omettre l'existence de Mandela, au pire de le voir et le présenter comme un "simple" terroriste. Dans ce marécage d'idées, où était cet homme, ce "saint"? Difficile à dire pour moi qui n'a pas l'historique des évènements, et qui ne sait pas trop si, oui ou non, M.Mandela a participé aux actions violentes dont furent accusés les membres de l'ANC. Ceci dit... vu son comportement postérieur, j'aurais tendance à croire et surtout espérer qu'il n'a jamais prôné la violence en guise d'action militante.


Son symbole est-il surfait, biaisé, modifié parce qu'on pourrait oublier son passé? Certes non, car il a oeuvré pour une réunification des peuples, pour mener son pays à une paix toute relative, et par conséquent éviter un vrai bain de sang. Nous nous devons également de noter que l'homme, malgré tout le poids qu'il pouvait représenter, symbolise à mes yeux un adage ahurissant qui est "C'est celui qui a le moins d'ambition pour un poste qui se révèlera le plus compétent pour le tenir". Il a été président de la république, plus parce que cela s'imposait dans sa démarche, que parce qu'il espérait obtenir ce pouvoir. J'en ai la conviction car s'il avait choisi de refaire un mandat, les chiffres lui auraient donné le poste sans grande difficulté. Or, il a choisi de laisser les urnes aux autres, à une nouvelle génération de politiciens pris au piège dans la fin de l'apartheid. Pourquoi je parle de piège? Pour l'évidente raison que tant les noirs que les blancs, aucun parti n'aurait pu faire machine arrière sur cet aspect fondamental de la constitution Sud-Africaine! Comment les anciens partis afrikaners auraient pu refaire apparaître de telles lois, sachant que les blancs sont en minorité? Impossible, et ce malgré le débat idéologique profond que cela a créé dans leurs partis respectifs. De ce point de vue en tout cas, Mandela fut tout à fait respectable, et surtout impressionnant de charisme pour empêcher une véritable guerre civile.

Etait-il si parfait qu'il mérite vraiment sa stature d'homme exceptionnel, voire de demi-dieu? je ne suis pas dans les confidences de son entourage, pas plus que cela m'intéresse réellement. Il a le mérite déjà bien gigantesque d'avoir représenté pour tous les peuples du monde une preuve que le pardon, le bon sens politique, et surtout le pragmatisme peuvent tout à fait faire progresser une nation. On retiendra forcément de lui ce visage souriant, ce bonhomme maigre, presque chétif, mais avec un regard et une présence hors du commun. Quelque-part, il me fait songer à Gandhi, avec cette étincelle indéfinissable qui en a fait une légende. Maintenant, si l'on regarde l'Afrique du sud dans le fond des yeux, on y voit malheureusement bien des choses peu agréables. Economiquement, le pays n'a pas encore réussi à offrir aux noirs une place décente, au titre que les grands propriétaires restent encore des blancs, parce que les ghettos existent encore, parce que la corruption et la violence sont des choses communes, et surtout parce que la liberté, bien qu'acquise pour les urnes, reste encore relative quand il s'agit d'éduction, de salaire, bref de niveau de vie et de chance. L'Afrique du sud a fait un pas de géant moral, mais un tout petit pas social.

Je souhaite aux héritiers politiques de Mandela de comprendre ses pensées, d'avancer, de ne pas s'en servir ni comme alibi ni comme icône, mais uniquement comme inspiration perpétuelle pour trouver une voie du progrès pour de pays pourtant magnifique. Les gens meurent, pas leurs idées. Les choses peuvent changer si ces idées se perpétuent et finissent par s'appliquer. Je faisais un parallèle avec Gandhi. Ironiquement, l'un comme l'autre ont vu leur pays reprendre son destin en main, et l'un comme l'autre ont vu que bien des choses restent et résistent, malheureusement, au travail d'amélioration. Mandela a sûrement vu et perçu que le sort des noirs prendrait du temps à s'améliorer, tout comme Gandhi a vu et compris la résistance que pouvait représenter les vieilles traditions et l'organisation sociale en castes. Au paradis, de quoi parleraient-ils ces deux là?

- Mahatma Gandhi: Dis Nelson, tu crois qu'ils comprendront un jour qu'on doit tous vivre ensemble?
- Nelson Mandela: J'espère bien! On n'a pas subi tout ça pour finalement les voir continuer à oublier que nous sommes tous frères.
- MG: Je crois surtout qu'ils ne veulent pas comprendre, parce que changer c'est bien plus douloureux que de stagner.
- NM: Je sais bien... mais après tout, si l'on commence à se désespérer de l'Homme, cela veut dire qu'on se serait battus pour rien? Tu ne crois pas qu'on devrait plutôt continuer à espérer, quitte à être perpétuellement déçus?
- MG: Tu as raison, on a toute une éternité pour voir notre espoir se réaliser!
- NM: On trinque? Ah non, j'oubliais, ascète...
- MG: C'est bon hein, quand on n'a plus les besoins terrestres, ça n'a plus de sens de se priver! Santé!

Pour les paroles de Asimbonanga, rendez-vous sur La Coccinelle

26 novembre 2013

Dis, c'est quoi un fractale?

J'avoue, je serais bien en peine de vous expliquer "simplement" ce qu'est un fractale. Mathématiquement et géométriquement, c'est assez complexe à décrire... Mais retenez ceci: un fractale est quelque-chose qui est dans la nature, qui est descriptible par des formules mathématiques, et qui se révèle être magnifique à regarder.
Une explication plus complète de ce qu'est un fractale, sur Wikipedia

Ma définition très simplifiée serait alors:
une figure géométrique complexe qu'on observerait au microscope, et qui se répèterait en motif à l'infini quand on effectuerait un zoom dessus
Pas clair hein...

voici une animation pour tenter de faire saisir ce que j'entends par là.

Et là, on fait de l'art avec des mathématiques...


Et là, c'est au CNRS qu'il faut parler pour voir des choses dingues faites avec des fractales. Apprêtez-vous à être surpris!

Mandelbox? Kézako? Sur le site du CNRS
Et sa représentation en 3D...
Puis cette autre page du CNRS sur le même sujet, tout aussi impressionnant à regarder. je vous invite surtout à regarder la vidéo en fin de page... et à lire le détail la décrivant!
Mandelbulb, sur le site du CNRS

25 novembre 2013

Je l'avais pressenti

Je vais passer pour un radoteur de première, voire même être soupçonné d'être la caricature du vieux chnoque revanchard grognant sans cesse "je vous l'avais dit". Et pourtant, hélas, les statistiques semblent me donner terriblement raison: plus d'un jeune sur deux semble prêt à voter FN aux prochaines élections.

Le vote FN par les jeunes en 2014, sur Yahoo.fr
Dit comme ça, l'annonce est rude pour celles et ceux qui voient dans le FN un parti fasciste. (NOTE: je vous invite à me relire sur ce qu'est le fascisme, et pourquoi dire cela est complètement hors de propos). Je les sens frémir, ces "démocrates", ces convaincus que le FN est la pire voie à prendre, que le parti tricolore va nous mener à notre perte. Et pourtant, c'est une chose tout à fait logique, voire même inévitable, tant la situation actuelle ne peut mener qu'à un vote refuge dans les extrêmes. L'Histoire est d'ailleurs plus que prolixe pour nous rappeler qu'il n'y a rien de nouveau dans un tel acte "citoyen".

Prenons les choses telles qu'elles sont, et méthodiquement présentons les raisons concrètes de l'envie de vote FN. Je précise que je ne compte pas être exhaustif, car je vais exclure d'emblée le vote "de conviction" qui peut cumuler les vrais xénophobes, les nationalistes purs et durs, ainsi que toute une partie de la population qui croit qu'une politique basée sur l'ordre sera toujours plus efficace qu'une politique adossée à la négociation. De fait, regardons donc tous les autres, les électeurs lambda qui vont potentiellement donner des voix au FN, sans pour autant en être ni les supporters inconditionnels, ni des adhérents acquis à leurs thèses.

Tout d'abord, nous avons le vote sanction. Ce vote là, c'est le pire que vous puissiez envisager, car clairement il n'a d'autre but que de punir les partis classiques. En l'espèce, la gauche comme la droite se débattent avec une crise qui perdure, avec des structures internes qui s'étiolent, et surtout qui s'embourbent dans des débats aussi stériles que ridicules. Entre des gens tirant à droite, frustrés d'un président de leur bord, et des gens à gauche, déçus par l'appareil politique actuellement au pouvoir, il y a de quoi envisager le vote sanction. Or, parmi les autres partis d'opposition, seul le FN arrive à avoir une certaine crédibilité, tant parce que les autres ne sont guère représentatifs d'autre chose que d'idées contestataires, que parce qu'il ne reste pas spécialement de personnages forts pour les porter. Il est loin ce temps où M. Bayrou semblait représenter une alternative viable; Il est loin encore, le temps de G. Marchais à la tête du PCF. Dans ces conditions, pour amener un contrepouvoir, seul le FN amène une image de robustesse et de détermination. Cela ne peut qu'amener à un second mai 2002...

Ensuite, nous avons tous les votes dits "sécuritaires". Après presque deux décennies à nous vendre du discours sécuritaire, les gens ne peuvent plus comprendre les atermoiements du gouvernement face à l'immigration ou les violences urbaines, et encore moins tolérer l'humiliation du président par une gamine expulsée. Comment dire à ces électeurs qu'ils doivent avoir confiance? Comment les convaincre qu'ils peuvent compter sur une politique de sécurité, de protection sociale et économique, alors que l'état n'a de cesse de reculer, de se compromettre, et même se ridiculiser en faisant n'importe quoi? Encore du pain béni pour le FN, surtout face à une présidence allant mettre les pieds là où seule la justice aurait eu à s'exprimer.

Le troisième vivier pour le FN se trouve tout simplement sous le nez de chacun de nous. Que ce soit à gauche ou à droite, aucune solution n'a été identifiée pour faire cesser l'effondrement économique et industriel de la France. Chaque semaine, la même litanie de liquidations, faillites, fermetures d'usines, et donc de licenciements emplissent notre téléviseur. Quoi en penser, si ce n'est que l'état est alors "vendu" aux grands capitalistes; Comment les détromper à ce sujet? On a financé le sauvetage des banques, alors qu'on laisse mourir des entreprises; on prête de l'argent à l'étranger pour sauver l'UE, alors qu'en France on voit les usines se fermer à tout jamais; on voit de grandes structures capitalisées en bourse se moquer des ouvriers en exhibant des marges record, tout en mettant un terme à la production locale. Dans ces conditions, quand le FN parle de protectionnisme, d'économie verrouillée, de nationalisation à marche forcée si nécessaire, m'est avis que ces déçus de la politique iront soutenir le propos frontiste.

Les derniers, les plus inquiétants, ce sont tous ces jeunes électeurs qui véhiculent déjà une idéologie bien au-delà de toute forme de politique, à savoir un nationalisme radicalisé, où la notion de couleur de peau, de foi, et même d'origine sociale est une forme de revendication en soi. Les mouvements "FAF" (France Aux Français) sont bien plus virulents et présents qu'on veut bien le croire, et leurs idées font leur place parmi la jeunesse désoeuvrée. Après plusieurs décennies à vendre du "Les immigrés sont la cause de tous les maux", à force de montrer des émeutes "où bizarrement on ne voit que des noirs et des arabes", on forge alors une nouvelle génération foncièrement raciste, désespérée de n'avoir aucun respect de la part de qui que ce soit, et donc nécessairement prompte à chercher de l'ordre et de la discipline. Or, avec un président incapable d'avoir une seule voix dans son parti, une droite qui n'est pas foutue d'élire un chef sans magouille, le FN est dorénavant la nouvelle forme de résistance, d'expression de la colère, donc de refuge moral.

Au final, je crains que le vote FN ne soit qu'un symptôme de surface, un peu comme le fut l'émergence des partis nazis ou fascistes en leurs temps. Ils ont émergés de la même manière, par les urnes, sans coup d'état, simplement en séduisant celles et ceux qui étaient déçus par les politiques en place. Notez au surplus que nombre de premiers votants furent également affolés en voyant où se dirigèrent ces partis... Même si je n'ai aucun doute que le FN n'ira jamais dans cette direction. J'ai bien plus peur d'une gouvernance FN menant à une forme à peine voilée de despotisme légal, ceci à travers une politique sécuritaire bien plus dure, ainsi que des lois autrement plus fermes que celles qui sont supposées nous garantir sécurité et libertés individuelles. En démocrate convaincu, et surtout en légaliste obstiné, j'ai l'intime certitude que le FN a souvent été, et sera de plus en plus le véritable arbitre. Même les alliances d'hier ne supporteront pas vraiment le raz-de-marée frontiste, d'autant plus dans des régions où la délinquance, l'inadaptation des politiques sociales, ou encore l'existence de cités de non-droit. Ces votants, ces déçus, ceux dont chaque politique s'est ouvertement moqué en ne tenant aucune promesse, ces votants là pourraient très bien vous faire pleurer...

22 novembre 2013

Docteur... qui?

Attention, ceci est une plaisanterie vaseuse sur le titre d'une série que j'affectionne tout particulièrement, et ce malgré une découverte assez tardive... le "Doctor Who". Vous connaissez? Vous ne connaissez pas? Cela vous dit vaguement quelque-chose? Dans tous les cas, c'est une série qui mérite votre attention, notamment parce qu'elle est anglaise, et surtout parce qu'elle aborde énormément de choses, depuis le racisme, en passant par l'histoire de l'humanité, jusqu'aux sciences les plus complexes (l'étude du temps, les paradoxes... bref de quoi prendre une énorme migraine au dessert).
Plantons d'emblée l'arrière-plan de la série: produite depuis 50 ans par la BBC (avec des coupures, des reprises... bref une vraie saga télévisuelle), la série est l'exemple même d'une production intelligente où, malgré des budgets parfois insuffisants, l'imagination et l'écriture soignée offrent un vrai plaisir aux spectateurs. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que la série a été relancée en 2005 pour sept saisons que je déguste sans modération. Donc, je m'intéresse là aux "nouvelles" saisons, qui profitent bien entendu d'une qualité esthétique moderne, d'une écriture moins datée, mais d'un fond toujours aussi riche, si ce n'est plus!

Maintenant que les présentations techniques sont faites, voyons ce qu'est la série "Doctor Who". Pour en faire un résumé... Par quoi commencer d'ailleurs? Le concept est si étrange et fou qu'il est difficile de savoir comment présenter l'OVNI télévisuel sans en perdre un morceau en route. Mais allons-y!
Le personnage central, se faisant appeler "Le Docteur", est une extraterrestre plusieurs fois centenaire, dont l'apparence humaine cache des pouvoirs et un organisme très particulier. Voyageur dans le temps et l'espace, il côtoie des mondes, des ères historiques et des gens radicalement différents. Son principe est de voyager au gré de la chance et du hasard, et de n'intervenir que si cela s'avère possible ou nécessaire... quitte à braver tous les dangers.
Pacifiste, humaniste, c'est un amoureux de la non-violence, cherchant la solution en dehors de la haine, et ce malgré tous les malheurs et horreurs qu'il a pu rencontrer durant sa vie.
Souvent accompagné par des humains (dont il affectionne la compagnie), il leur fait visiter l'univers et l'histoire de la terre, les confrontant ainsi à leur propre humanité, aux erreurs du monde, mais aussi à des choix souvent très durs.
Il a donc une vie d'errance, le confrontant au départ de ses compagnons temporaires de voyage, parfois même à leur mort, ceci lui renvoyant sa propre éternité... Et à notre propre solitude


Ca vous semble obscur? Oh... même pour moi qui suis fan, difficile de tout résumer sans trop en révéler. Donc, en gros, c'est un voyageur du temps qui, peu à peu, implique trop ses compagnons humains, les sauvant de la mort où lui-même les as emmenés très involontairement. En guise de caricature, imaginez un tour-operator amical, jovial, qui vous fait voir une île paradisiaque, où il s'avère, et ce contre toute attente, que logent des pirates ou des monstres d'un autre temps! Ce serait à la fois intéressant pour le côté aventure, merveilleux pour le lieu, et affreux pour le risque que cela génère. De ce fait, on aime autant qu'on déteste ce héros, ce type qu'on regarde de biais en se disant "il est stupide? Ah non, c'est du génie... Ah non finalement, quoique... Enfin décide-toi!".

Qu'est-ce qui caractérise le plus les épisodes de cette série? Qu'ils ne se ressemblent jamais, parce qu'ils se situent sur des périodes historiques extrêmement variées. Des exemples? Un épisode prend place à Londres pendant le blitz, un autre dans un futur terriblement lointain dans un autre univers, un troisième à notre époque mais quelque peu déformée par des "bégaiements" du temps! Donc, vous dire qu'il y a les constantes de lieu et/ou de temps n'a aucun sens. Ce qui est constant en revanche, c'est que le Docteur a une fâcheuse tendance à se mettre dans des situations inextricables, soit à cause de sa curiosité, soit tout simplement parce qu'il se retrouve au mauvais endroit... au mauvais moment. Comme quoi, être un génie ne préserve pas de faire d'incommensurables boulettes.

Un tel personnage se doit d'avoir des ennemis, et, mine de rien, ceux du Docteur ont le mérite d'être charismatiques. On compte deux ennemis récurrents et très dangereux qui sont les Daleks et les cybermens.
Ah, les Daleks, symboles d'une folie meurtrière poussée à son paroxysme! Les Daleks sont des machines contenant un être "vivant", auquel on a ôté toute forme de sentiment, sauf la haine de la différence. Le mot clé du Dalek est "Exterminer!", et il s'appliquera à le mettre en oeuvre à chaque occasion. Vivant en société, supérieurement intelligent, le Dalek est une machine à tuer implacable. Un bon Dalek est un Dalek mort. Le Docteur et les Daleks se vouent une haine millénaire, dont on ne sait qu'une seule chose certaine: c'est que le Docteur les déteste au point de mettre entre guillemets ses propres convictions et principes pour les anéantir. C'est même eux qui poussent la logique du Docteur dans ses derniers retranchements: les détruire ou les sauver? Mais un Dalek peut-il être sauvé?
Les cybermens... Toute une histoire complexe pour eux aussi. Issus d'un esprit humain malade rêvant d'immortalité et de conquête du monde, ce sont des êtres humains qu'on a inclus dans un corps totalement robotisé, ceci pour les affranchir de la douleur, de la peine d'être mortel, et donc d'offrir une immortalité toute relative. Les cybermens sont donc déshumanisés, dépourvus d'une conscience, et ont pour seul but (à part contrôler l'univers), de convertir les gens pour les faire à leur image. Pygmalions sinistres, toute personne convertie est condamnée à rester un cyberman, sans espoir de retour à un état "humain". Moins importants que les Daleks pour leur impact sur l'univers, ils restent néanmoins un ennemi de poids, car ils fonctionnent en communauté, affichent une résistance hors norme, et n'hésitent pas à pratiquer le génocide. Sans conscience, la mort et la violence ne sont alors plus que des informations.
Pourquoi parler des ennemis du Docteur? Parce qu'ils sont, en lisant entre les lignes, des symboles contre lesquels le Docteur lutte constamment. Racisme, haine d'autrui, autoritarisme, les deux races citées en sont l'alpha et l'oméga. Durant la série, on peut également constater que l'organisation hiérarchique des deux races mènent à une structure qu'on pourrait qualifier de "religieuse", avec la déification de certains de leurs membres, et la création d'un "Satan" en la personne du Docteur. Critique amère de ce que l'homme peut créer, les cybermens sont encore plus proches de nous, car fondamentalement créés par des humains. Le regard attendri du Docteur sur notre existence en est d'ailleurs que plus amer pour nous, car il voit nos tares, et cherche pourtant à nous défendre parce que, selon son idée, nous sommes "Une race fantastique, qui avance coûte que coûte, même quand elle trébuche". C'est une belle leçon d'humanité... et une leçon donnée par un extraterrestre.

Que dire de plus? L'esthétique de la série est à elle seule si marquée que tout passionné reconnaît, tant à l'oeil qu'à l'oreille, un épisode. Chaque chose a sa place, que ce soit un son si étrange et pourtant récurrent, ou bien une façon pour le Docteur de se vêtir. Je pourrais aussi m'étaler sur certains objets appartenant au Docteur, comme son TARDIS, son tournevis, ses élucubrations, son débit de parole, ses attitudes et réflexions souvent cruelles mais dites avec une candeur digne d'un enfant en bas âge, bref je pourrais m'étendre tellement que cela n'aurait plus tellement de sens. Notez simplement ceci: le Docteur est comment il se fait appeler, mais Doctor Who n'est en rien son nom! D'ailleurs, voici la seule "révélation" que je puisse vous faire: la série s'appelle ainsi parce que le gag qui se répète souvent est un dialogue de non-sens comme celui-ci:
- Comment vous appelez-vous?
- Docteur qui?
- Juste le Docteur.
- Vous n'avez pas de nom?
- Si. Le Docteur.
- Donc, docteur Docteur?
- Non. Juste le Docteur.


Ah, et pourquoi je ne parle pas des compagnons de voyage du Docteur? Ces humains qui font un bout de route avec lui? Regardez la série, vous comprendrez bien mieux. Et PS: regardez la depuis la première saison et dans l'ordre, sous peine de ne pas comprendre grand-chose!


Petit ajout: Google a mis un "Doodle spécial Doctor Who, sous la forme d'un jeu 8bits!
Google doodle de Doctor Who!

20 novembre 2013

Folie

On se demande souvent ce qui peut pousser au meurtre certaines personnes, notamment quand l'affaire est médiatisée. Entre la mère tuant ses enfants, celui qui va faire un massacre sur une île, ou encore un type solitaire se trimballant en ce moment même dans Paris avec un fusil, il y a de quoi s'interroger. Pourtant, peu se disent "Et s'il n'y avait tout simplement pas de réponse simple?". Nous voulons, bien entendu, avoir des solutions et une meilleure compréhension des folies quotidiennes, de saisir les motivation du "tueur ordinaire", ou encore de pouvoir mettre des mots sur un comportement étrange et potentiellement à risque. Mais est-ce légitime, et même seulement faisable?

Nous mettons à profit, et ce chaque jour, notre intelligence, que ce soit à nos dépends ou pour notre bien. Forts de cette capacité à raisonner, nous estimons donc qu'il existe une forme de normalité, une sorte de niveau intellectuel et psychologique nous permettant de prétendre à une intégration plus ou moins complète dans la société. Or, force est de constater qu'au détail chacun a sa manière de comprendre, ses convictions, ainsi que ses tares intellectuelles. Du point de vue du quidam, on aura alors le têtu, le faible, le borné, le courageux, le vindicatif, l'agressif... et au-delà de toute mesure -jaugée sur l'état de la société- le "fou", celui qu'on se doit de sortir du système, afin qu'il ne devienne pas un danger pour lui-même ou pour autrui. Les gens ont besoin de connaître la différence entre un sain d'esprit et un fou, ils ont ce besoin maladif de pouvoir se classer, et donc de dire "je suis normal".

C'est sur cette erreur fondamentale que s'adosse la société. Qu'est-ce qu'un fou? Un assassin? Une personne ne respectant pas les règles dictées par son monde? Quelqu'un qui a des hallucinations? Votre voisin qui voue un culte quasi religieux à une star quelconque? Votre tante qui radote en parlant de son passé? C'est quoi un fou? Cette seule question est une difficulté majeure pour tout le monde, pour ne pas simplement dire une question sans réponse. La folie se juge à l'aune de la société, de son état, de ses marques, et de ses règles, qu'elles soient ou pas. Croire qu'on peut interner toute personne ne correspondant pas à certains critères sociaux, c'est légitimer un tri sur la "moralité" et sur "l'état mental" des gens. Or, c'est un outil despotique, et donc particulièrement dangereux. En poussant jusqu'au bout le raisonnement, sachant que chaque être humain a ses défauts intellectuels, qui est en droit de poser un jugement péremptoire concernant autrui? Un type ayant fait des études? Pourquoi serait-il moins fou que vous et moi?

On détermine souvent la violence comme la marque la plus aigue de folie: assassin en masse, tueur aveugle, violeur, perte de contrôle, attitudes asociales, bref on a pour principe fondateur que toute personne ne respectant pas la vie n'est pas sain d'esprit. C'est en soi une énorme erreur selon moi, car c'est encore une fois une question de moralité. On exécutait sans hésiter les esclaves quand ils n'étaient plus "bons pour le travail". Le bourreau était-il fou, ou alors la société lui disait que les gens qu'il tuait n'étaient pas des "égaux" pour lui? Le viol est aujourd'hui -et heureusement-lourdement sanctionné, mais fut une époque, cette horreur n'était même pas pénalement punissable! Et que dire de la pédophilie, ou de l'homosexualité? La première est une déviance qui ne choquait pas les vieilles civilisations, et la pratique de la seconde était condamnée de mort tant par les églises que par les états. Où est donc le "fou" alors? Où est l'assassin réellement fou, dangereux, le "psychopathe" qu'affectionnent les séries policières modernes?

La psychiatrie et la psychologie s'efforcent de trouver des critères, ceci à travers le dialogue, des tests plus ou moins empiriques, et les soins apportés tiennent souvent plus de la camisole chimique, que du véritable soin de fond de la "pathologie". Suis-je donc fou si je dis que j'ai des rêves particuliers? Le suis-je moins si je tais que j'ai des hallucinations et que je sais que ce sont des visions, et non la réalité? Est-il réellement simple de traiter la folie, que ce soit par la médication, ou par l'internement? Hier encore, on pratiquait ce qu'on appelle pudiquement "la sismothérapie" qu'on doit honnêtement appeler "électrochocs". Est-ce efficace? Les avis divergent. Est-ce qu'on parvient à contrôler les patients étant réellement dangereux? Difficile à prouver, tant ces institutions sont amenées à faire des choix. La schizophrénie provoque des drames tous les ans, car elle est plus répandue qu'on le pense, tout comme il est plus courant qu'on veut l'admettre que des gens simplement épuisés par la vie finissent entre quatre murs capitonnés. Où est la "folie" alors? Chez le patient, ou chez le praticien?

Quiconque a côtoyé une personne suivie pour des troubles plus ou moins lourds du comportement peut affirmer ceci: le fou n'est pas forcément sur le divan. Le quotidien peut nous mener à la déprime, à la fatigue morale et physique, l'effondrement personnel peut mener à des comportements nihilistes et/ou violents, donc sans analyser en profondeur tant les causes que les conséquences, nous ne pouvons décemment pas dire "untel en cellule d'isolement", et "unetelle est guérie". Une béquille chimique peut énormément aider, mais elle se révèlera souvent bien insuffisante, ne serait-ce que parce que le patient a souvent besoin plus de communiquer, que de se gaver de médicaments. Notre gestion de la "folie" tient donc plus d'une justice expéditive, que d'une véritable politique de soin de fond.

Enormément de personnes sont déprimées, ou tout du moins susceptibles de glisser vers ce qu'on appelle pudiquement la dépression nerveuse. Que se passe-t-il généralement? Manque d'écoute de l'entourage, ou alors honte de reconnaître sa propre faiblesse face aux évènements; ajoutez à cela un environnement qui devient de moins en moins tendre avec ceux qui craquent, et vous obtenez des suicides, des assassins, des alcooliques, de la toxicomanie... Bref diverses destructions plus ou moins volontaires de l'être et de l'âme. Le premier soutien doit avant tout venir de l'entourage, non pas en poussant les gens à se soigner, mais avant tout en communiquant, en parlant, en cherchant à donner tant une main secourable, qu'une claque salvatrice pour secouer celui ou celle qui se laisse aller. Les interactions sociales évitent bien des drames, et ce n'est pas une boite pleine de cachets qui pourra se substituer au dialogue.

Fou? Folle? Pourquoi? Pour avoir entendu des voix? On dresse bien Jeanne d'Arc en symbole féministe et/ou nationaliste; Dingue? Cinglé? Pour avoir voulu voler de ses propres ailes "différemment"? On disait des frères Wright qu'ils étaient dérangés, et pourtant sans eux m'est avis qu'on aurait pris un sacré retard dans le domaine de l'aviation. Malade? Dérangé? Parce qu'il peint des oeuvres qu'on ne peut ou ne veut pas comprendre? Van Gogh est devenu un symbole de cette "folie" qui tient finalement du génie. A enfermer? Halluciné? Alors qu'il a écrit des oeuvres phénoménales? Demandons à Maupassant ce qu'il pensait de la folie!

Comme quoi, ces critères d'état mental sont, à mes yeux, particulièrement difficiles à appréhender, et surtout dangereux pour chacun de nous. Qui sait, un jour je serai peut-être crucifié et interné, pour avoir eu le malheur de dire "je pense que". La folie commence souvent parce qu'on se croit sains d'esprit.

Et pour finir...

Peuple des sains d'esprit, ce que les toqués de l'asile m'ont appris, c'est que vous pourrez manger tout le savon que vous voudrez, cela ne vous lavera pas pour autant l'âme et le coeur (Flo)

18 novembre 2013

Le conspirateur qui prépare ses horreurs

La vox-populi a un sens de l'humour très étrange. Elle adore tout ce qui n'est pas ordinaire, tout ce qui est bizarre, inquiétant, sournois, tout ça pour le plaisir quelque peu malsain de croire qu'elle a le contrôle sur la Vérité. Pourquoi est-ce de l'humour involontaire? Parce qu'il est comique d'espérer contrôler quoi que ce soit, tout simplement! Le concept même de conspiration pose énormément de soucis, notamment parce qu'il sous-entend le secret et la dissimulation, ce qui par essence rend au mieux très difficile d'en vérifier l'existence, au pire de faire avaler à la foule qu'il y a des conspirations là où il n'y en a pas la moindre. Me concernant, l'Histoire a de quoi nous donner quelques leçons sur le "Petit précis de conception et mise en oeuvre d'une conspiration qui fonctionne"... ou pas.

L'Histoire récente est splendide à ce propos, ceci grâce du réseau Internet. On a donc tout un tas de sites qui colportent autant de l'information, que de la propagande à peine déguisée pour faire de nos chefs d'état des monstres et des experts dans la modification volontaire des médias. Des exemples? Le 11 Septembre, les armes de destruction massive en Irak, les écoutes du réseau par les USA, ou encore les actions douteuses des services secrets un peu partout dans le monde. Allons encore plus loin: Kennedy, Pearl Harbour, le fait de marcher sur la lune, tout est susceptible d'être remis en doute, tant parce que cela donne au grand public le droit et la capacité de douter des dirigeants, que parce qu'il y a et aura toujours une population friande de théories du complot. Alors faisons un peu le tri là-dedans, et demandons-nous: cela est vrai, ou bien c'est complètement issu d'une sous-culture populaire aussi incompétente que paranoïaque?

Sommes-nous paranoïaques face à nos gouvernants? Non. Il s'agit bien d'un excellent réflexe de protection que de douter et de réfléchir sur chacune des situations et décisions prises pour nous et surtout en notre nom. Rien n'est pire qu'une population complètement apathique qui se laisse mener comme des moutons, et rien n'est plus dangereux qu'une foule qui se moque de savoir "où" est la vérité. Cependant, entre saine réflexion et acharnement à chercher des complots là où il n'y en a pas... La marge est tout de même grande voire même gigantesque! Prenons trois exemples distincts et clairement symptomatiques: Les armes en Irak, le 11 septembre 2001, et l'assassinat de Kennedy.
Commençons par la plus flagrante des fumisteries, démonstration qu'un complot peut être totalement et lamentablement raté: les armes Irakiennes. Il fallait un prétexte aux USA pour aller coller une rouste au seul des despotes refusant de traiter avec eux, et quoi de mieux que des stocks d'armes dangereuses? Alors, allons-y pour des cartes, des clichés, des "rumeurs", le tout soutenu par la presse mondiale, et vous avez là le creuset idéal pour légitimer des bombardements et autres attaques "préventives". Sauf que l'incompétence notoire des gens ayant mis en oeuvre ces faux grossiers a donné de quoi se moquer au monde entier, si cela pouvait être comique de faire pleuvoir des bombes sur un pays. En gros, on a là de quoi légitimer les craintes de la foule, malheureusement. USA, manipulateurs? Oui, mais visiblement parfaitement incompétents dans le domaine!
Passons au suivant, qui oscille entre le vrai, le faux, le manipulé et surtout l'invérifiable. D'ici quelques jours, cela fera 50 ans que Kennedy est mort à Dallas. L'homme, symbole des sixties, représentant d'une politique anticommuniste et fortement progressiste malgré tout, est aujourd'hui encore levé en héros de la résistance contre le Kremlin, tout en étant un personnage cherchant à faire avancer son pays. Sa mort, aussi choquante que violente, a fait trembler le monde entier, et rapidement on a cherché à savoir "qui", et surtout "pourquoi". En se penchant sur ce qu'on peut affirmer sans trembler, c'est que Kennedy était comme tout homme (politique ou non), à savoir faillible, parfois incapable d'admettre qu'il se mettait en danger, et surtout cerné par des ennemis aussi bien politiques que hors de celle-ci. Dans l'ordre? Entre des Cubains lâchés lors de la baie des cochons, des militaires US craignant de se voir couper les vivres par des réductions de budget, d'autres militaires US inquiets de devoir se retirer du Vietnam (ce qui aurait été un aveu d'impuissance, aussi humiliant que réel), des membres de son entourage globalement mouillés dans des affaires plus ou moins sordides, et des communistes (dont Castro en tête) cherchant à se venger d'une énième tentative de putsch dans l'ile de Cuba, et pour finir la CIA humiliée d'avoir à se restructurer pour que le président puisse en reprendre un peu le contrôle, il y avait de quoi faire! Dans le genre bestiaire des pires ennemis, on peut dire que le président Kennedy s'en est fait une belle sélection. A partir de là, que sait-on également: peu de choses finalement, parce que tout semble trouble, flou, et surtout incohérent. Oswald pouvait-il réussir ce tir? Potentiellement, oui, tout dépend de la configuration du tir. Des experts s'opposent depuis cinq décennies sur la question, notamment pour la première balle tirée contre le cortège. Oswald était-il seul? Selon cette même analyse, on pourra dire oui ou non, et donc affirmer, ou pas, s'il y a eu complot. Oswald a-t-il revendiqué son crime? Non, et cela représente un souci, puisqu'il n'a jamais dit quoi que ce soit pouvant inviter à croire qu'il était le tueur. Qui a laissé entrer J.Ruby qui l'a tué avant même son procès? Pourquoi a-t-il pu approcher Oswald et l'abattre ainsi? Toutes ces zones d'ombre, toutes ces tergiversations peuvent mener à s'interroger sur la possible existence d'un complot. D'ailleurs, je n'ai pas vraiment de conviction, car dans tous les cas je manque clairement d'éléments, puisque la plupart des preuves sont soit scellés, soit jamais retrouvées. C'est un cas d'école: la paranoïa ambiante alimente bien des théories, et ces mêmes théories trouvent des fonds de vérité dans les faits qu'on nous expose. De quoi faire tourner, pour un moment encore, les rotatives de la presse spécialisée ou des éditeurs, prompts à sortir un énième livre sur le sujet. Comme quoi, la mort d'une personne peut créer des dizaines de millionnaires...
Maintenant, passons à la dernière et la plus dramatique des situations: on a un attentat, gigantesque, monstrueux, où des milliers de personnes ont péri en quelques heures. Comment le voit-on? Deux tours qui s'effondrent, suite l'impact de deux gros porteurs dans leurs structures. Qu'y voit-on rapidement? Tout d'abord, l'oeuvre de terroristes convaincus, puis, quelques semaines plus tard, l'action souterraine des services secrets. Où est la vérité? Qui a raison, qui a tort? A mon sens, nous sommes face à une grande vérité humiliante et dangereuse, à savoir que malgré tous nos efforts pour faire preuve de paranoïa proactive, en scellant les communications, en surveillant tout le monde, on n'arrivera jamais à freiner les gens motivés et bien organisés. J'ai la quasi certitude que le 11/09 n'est rien de plus que la pire des preuves qu'un état ne peut pas tout vérifier, et que toute personne sûre d'elle arrivera à ses fins, d'autant plus si elle ne craint pas la mort. Alors, on va me passer des vidéos où l'on "voit" des bombes exploser dans les immeubles, des "études" prouvant que le tout ne pouvait pas s'effondrer... Arrêtons un instant: ce genre d'incident n'est jamais arrivé à une telle échelle, pas plus qu'aucun bâtiment au monde (si ce n'est les centrales nucléaires) n'est conçu pour résister à une telle catastrophe. L'horreur de ce carnage devrai suffire à nous faire admettre notre impuissance, tout comme elle ne devrait pas légitimer des réactions aussi dingues que d'aller en guerre contre le "terrorisme". Par essence, le terrorisme, c'est fonctionner en cellules, indépendantes, bien équipées et entraînées, et cela avec peu de membres. A quoi bon compter sur des bombardements massifs, quand les groupes en question disparaissent dans la foule comme des fantômes? Cet attentat a permis aux USA de légitimer leur présence dans le golfe, d'accentuer son emprise sur certains états, mais aussi de voir la faiblesse de cette nation, et à terme son échec cuisant dans ses opérations hors de ses frontières. Irak? Echec; Afghanistan? Echec; situation au Moyen-Orient? Une poudrière. De fait, le "complot", il n'a été que dans l'idée saugrenue qu'eurent les USA en tentant de contrôler un homme comme Ben-Laden, qui s'est empressé de retourner ses compétences acquises contre le pays initiateur... Quand on apprend à un homme à tuer, il ne faut plus jamais lui tourner le dos, sous peine de risquer de se prendre une balle!

Dans ces conditions, demandons-nous finalement où nous en sommes: à cautionner les dires de la toile sur tous les complots réels ou supposés, à colporter un discours paranoïaque et donc dangereux, j'ai peur que nous ayons perdus l'essentiel de vue, à savoir contrôler la véracité des théories. A l'épreuve des sciences, des analyses, bien des "complots" se voient démontés. L'exemple le plus risible reste celui du "On n'a pas marché sur la lune". Bien qu'il y ait une quantité délirante de preuves et d'explications, il y a encore des gens pour aller parler de complot de propagande, tout comme l'on a une masse ahurissante de gens s'acharnant à "prouver" que la mission Apollo XI a eu lieu en studio de cinéma. A votre guise, vous ne faites que faciliter la tâche à ceux qui manipulent réellement l'information. En criant trop au loup, le gamin y a laissé plus que sa dignité. De la même manière, à force de crier à la conspiration, toute nouvelle conspiration découverte s'en voit alors protégée, parce que ceux la dénonçant seront pointés comme des fous sans argumentaire solide. Quoi faire? Recouper, réfléchir, analyser, tester, protéger et surtout distribuer les preuves, au lieu d'aller communiquer à l'emporte-pièce. Nos dirigeants nous doivent des comptes, mais ce n'est pas pour autant que nous devons croire n'importe quoi. Là est toute la difficulté, là est le fondement même du pouvoir du peuple face aux états. Seulement... qui se portera garant de cette réflexion, qui sera la caution intellectuelle et morale pour prouver qu'on ne fait pas n'importe quoi dans les arcanes du pouvoir? C'est ma seule vraie question... si vous avez une réponse...

On est tous racistes

Disons le tout de suite, cette affirmation doit en faire souffrir plus d'un parmi ceux qui me liront. C'est méchant, direct, aussi brutal qu'une bonne baffe en pleine tronche, et tout aussi susceptible de fouetter le sang. Pourtant, quoi de plus vrai que cette affirmation, quoi de plus tangible que cette réalité quotidienne qui arrive même à empoisonner la vie des politiques? Aussi absurde et indécent que puisse être cette réalité, nous le sommes tous, le racisme n'étant que le reflet d'un mauvais fond dont chaque être humain dispose: la méchanceté gratuite.

Alors oui, on va me citer des humanistes et des saints pour me dire "Et eux?". Je vois d'ici la liste: Mère Térésa, Gandhi, Coluche, et j'en passe. Dites les gens, sont-ils un modèle classique, ou sont-ils connus parce qu'ils sont exceptionnels justement? Interrogez-vous un peu sur cette vérité avant de pontifier sur l'humanisme du quidam. Tous, oui tous nous avons un fond de méchanceté, de xénophobie, de clichés infects qui nous collent à la peau. Qu'on le veuille ou non, qu'on soit complètement convaincus de tels clichés minables, ou juste imprégnés d'une culture populaire décadente, force est de constater que le "Arabe voleur", "Rom escroc aux allocs", "chinetoque bosseur et magouilleur", ou encore "Portos maçon/plombier" a la peau très dure. Difficile à digérer comme vérité, non? Parce que oui, on se dit tous qu'on a un pote jaune qui n'a rien du cliché précité, ou encore tous une copine au teint basané qui est une salariée zélée et une mère idéale... Mais n'a-t-on pas tous dit un jour "bougnoule", "négro", ou encore "nouache"? Si?

Le racisme est une chose contre quoi il est difficile de lutter, d'autant plus quand l'époque est à la crainte pour son avenir plus qu'à l'embellie "American way of life". On n'est plus à fantasmer sur la troisième bagnole, sur la climatisation dans la maison avec gazon vert fluo, mais bel et bien à avoir peur du péril jaune avec les usines délocalisées, du chômage de longue durée, de la précarité, ou encore de l'avenir plus que douteux pour nos descendants. C'est ainsi: quand on vit dans la peur du lendemain, il faut un ennemi, qu'il soit tangible comme l'étranger, ou intangible comme une "classe sociale". Par le passé, on a collé l'ennemi sur l'immigré, en l'accusant de piquer des places aux "pauvres ouvriers Français qui veulent avoir leur place", à "Ces salopards de banquiers mondiaux qui font couler nos boîtes". Dites, les mecs, dans les deux cas vous ne regardez pas ce que vous êtes, ce que vous avez obtenus (ni comment d'ailleurs), mais sur qui rejeter la responsabilité. On vit en collectivité, non? De là, rien de surprenant qu'on en arrive à des cris de singe pour moquer un membre du gouvernement...

Arrivés à une telle situation, nous sommes comme une bande de touristes largués au milieu d'un pays hostile sans un guide pour les emmener vers l'hôtel. Entre les taxis craignos qui vous font les poches, les vendeurs de babioles pour pigeons d'étrangers, on regarde tous la route et les panneaux en se disant "Mais c'est vers où, le bonheur?". Sous votre nez les enfants! Ce n'est pas en maltraitant un ennemi fantasmé, une différence de couleur et/ou de foi que vous obtiendrez la collaboration des gens qui vous entourent. Le monde n'est hostile que parce que nous l'abordons comme tel. L'homme est un animal agressif, et en réponse nous agissons comme des hyènes, prêts à mordre en défense. La haine raciale, qu'elle soit revendiquée, ou juste suggérée, n'est pas tant le symptôme d'une société qui va mal, que d'une humanité qui a toujours besoin de trouver quelque-chose à cibler pour se défausser de sa propre faiblesse. Quand des débiles crient comme des singes, c'est avant tout pour démontrer, et ce très involontairement, qu'ils sont encore plus stupides que ne le laisse entendre leurs positions politiques. La bêtise, l'incapacité à progresser moralement, ce sont des choses qui ont toujours été, et qui hélas seront toujours parmi nos tares premières. L'homme est fondamentalement con, et s'en offusquer l'est plus encore.

Je sens que certains se sentent alors insultés, traités de cons, d'abrutis, étiquetés avec des épithètes peu glorieux. Arrêtez de jouer les saints, remballez les vestes confortables, et adoptez le vrai profil de l'homme, avec son éclat et sa crasse mêlés. Nous sommes tous ainsi, oscillant entre le meilleur et le pire, en ayant des idéaux, des rêves, mais aussi des clichés littéralement soudés à notre âme, des propos intolérables dans la tête. Certains vont jusqu'à les revendiquer, tandis que d'autres ont juste la lâcheté suffisante pour ne pas le faire à haute voix. Nous sommes tous racistes, parce que nous avons peur de l'autre, nous avons peur de la différence, du progrès, des changements sociaux. Le temps où le "noir" était moins qu'un animal domestique aux USA n'est pas si lointain, le temps où l'Afrique du sud avaient des transports séparés par couleur de peau non plus, pas plus qu'il est si loin que ça le temps où l'idée même de mixité de couleur dans les écoles faisaient hurler les puritains. Les temps changent? Vous êtes sûrs? Vous pensez sincèrement que ce monde a progressé? Certains pays prétendent avoir fait de grands pas en avant... mais à quel prix! Les USA ont été tenus de changer, vue la taille de la communauté "non blanche"; L'Afrique du sud avait le choix entre une guerre civile (avec la mort programmée des blancs très minoritaires en population), et effectuer une transition intelligente et surtout inévitable. Ce sont les circonstances qui déterminent ces progrès, plus qu'une véritable volonté de changer.

Ca n'empêche pas pour autant d'être scandalisé de l'attitude indigne de certains, pas plus que cela ne doit cautionner les actes liés à cette xénophobie. Comme je viens de le marteler, il y a nous, la masse, les majoritaires qui ont des clichés dans la tête, et les autres, les convaincus, les vindicatifs qui annoncent clairement la couleur (ou les trois couleurs? Là j'ironise évidemment). Quoi que vous fassiez, cela ne changera pas, cela existera, résistera au temps, aux démonstrations historiques, aux progrès de la science ou du système éducatif. Le racisme est et sera toujours notre handicap social majeur, et le réduire devra avant tout passer par une meilleure compréhension de l'autre.
Seulement voilà, le quotidien nous démontre tout le contraire: communautarisme religieux pour retrouver ses racines, communautarisme intellectuel allant jusqu'à créer un esprit de classe (Ah ces cons de bobos qui pensent avoir le côté gauche de l'intellectuel, et le côté droit de l'ambitieux!), et tout récemment -pour moi- un mélange étrange entre les deux via un site de rencontres dédiés... aux juifs. Pardon de vous le dire les gens: vous êtes encore plus cons que je ne le craignais! Comment demander le respect des autres quand soi-même on va jusqu'à exclure les autres de ses relations? Comment peut-on demander la paix quand on cultive le sectarisme et le choix social par la foi? Si ce n'est pas une forme de xénophobie, je ne sais pas ce que c'est! J'ai déjà en horreur le concept même de réseau social, mais de là à pousser jusqu'à faire des rencontres uniquement sur un critère religieux, j'ai dans l'idée que je ne serai pas le seul à trouver ça non seulement inepte, mais en plus dangereux. Car oui, c'est dangereux à plus d'un titre: que revendiquaient les nazis comme reproches aux juifs? Dans la liste, il y avait ce côté communauté trop fermée aux autres, refusant l'intégration sociale. N'est-ce pas là un exemple flagrant allant dans le sens de ces monstres à croix gammée? Et puis surtout, petite question cruelle sur le fond aux adhérents de ces services hyper ciblés: êtes-vous plus Français que juifs, ou l'inverse? Pensez-vous participer à la vie de la nation, ou vivez-vous en marge d'elle? Ces réponses peuvent dicter l'avenir, du moins je le pense... Et puis enfin, une réflexion me vient: comment quelqu'un qui adhère ainsi à une sélection par la foi peut-il avoir le droit de critiquer ce même mode de fonctionnement pour une autre religion? Peut-on alors décemment dire "Les musulmans n'ont pas à se réunir comme ils le font, c'est du communautarisme dangereux", tout en le faisant soi-même...

Racistes? Tous racistes, tous égaux devant la connerie humaine. Je le dis, le revendique, je ne vaux pas mieux que les autres, mais au moins une chose peut m'en distinguer: je ferai mon possible pour m'en débarrasser autant que faire se peut. Le monstre raciste est en chacun de nous, c'est un poison qui nous contaminera toujours... Faites en sorte qu'il ne soit pas un jour si présent qu'il devienne non pas un cliché réflexe, mais bel et bien une idée ancrée en nous. Se battre contre? "SOS Racisme"? Non. J'exige simplement qu'on apprenne à se respecter, si nécessaire à se craindre mutuellement, à la seule condition que ce soit pour de vraies raisons morale, politiques, ou économiques, mais certainement pour une différence de couleur ou de convictions religieuses. Rien que ça, déjà, permettra qu'on ne lance plus un cri de singe à un tel niveau élevé de l'état.

07 novembre 2013

Quand la plume brûle

On ne peut pas prendre les choses à la légère, d'autant plus quand on parle de la liberté de la presse. Tous les jours, des plumes sont brisées, enfermées, voire même brûlées parce qu'on cherche à faire taire les esprits libres. Quoi de plus honteux qu'un régime qui veut censurer la vérité, qui veut enterrer l'information, parce que celle-ci reflète non pas un monde idyllique de carte postale, mais bel et bien un monde de prison à ciel ouvert, où chacun épie l'autre avec une paranoïa élevée en règle de vie? On a beau croire être rêveurs, pacifistes, ou encore carrément utopistes, nous sommes tous face à une réalité bien plus cruelle: nous sommes chanceux, libres que nous sommes de nous informer, d'apprendre, de comparer et de mettre en cause le système. Seulement, nous sommes l'exception, le royaume qui brille dans les yeux des migrants s'échouant par dizaines sur les plages de l'Europe, nous avons des états qui, bien que souvent critiquables, nous laissent encore l'espoir de pouvoir faire mieux. Or, le seul témoin de tout ceci, c'est la plume, c'est le vrai journaliste, celui qui s'engage... pas celui qui n'est qu'un instrument de plus dans l'arsenal de la propagande.

Regardez ce monde, mais faites le non par à travers une lucarne qui cache les bords et la souillure, mais bel et bien à travers les panoramas de ceux qui se battent pour que "ça se sache". Au quotidien, nous faisons mine de ne pas voir les horreurs causées par les guerres, les atrocités commises au nom d'une politique ou d'une foi, et pardessus le marché, dès que l'information réapparaît, nous nous offusquons entre la poire et le digestif. Ce n'est pas ainsi que doit aller le monde, et encore moins être accepté ni toléré. Se révolter? Manifester? Hurler notre rage contre ces gouvernements dont nous devenons complices par confort ou par cynisme? Chaque jour, nous leur offrons notre soutien par trois armes essentielles: par les urnes, le portefeuille, et l'indifférence. Nous choisissons des gouvernants qui refusent de froisser ces alliés économiques et/ou militaires, nous consommons leurs produits (manufacturés, matières premières...), et nous participons à ceci par notre indifférence crasse. Où est la conscience collective? Dans notre téléphone dernier cri, dans notre voiture diesel, dans nos fringues en coton, ou encore dans nos godasses haut de gamme produites à bas coût. Nous sommes criminels, et les journalistes qui s'engagent veulent être des témoins, parce que voir nous poussent à réagir, à agir dans le bon sens, à se mobiliser, si petite que soit celle-ci.

L'individu seul peut envisager de changer le monde. Le monde change quand l'individu a fait changer les gens. L'information, telle qu'elle nous est présentée, est le reflet de notre société: voyeuse des crimes les plus sordides, observatrice glacée des monstruosités humaines, tronquée et censurée par confort intellectuel, bref, brutale et dépourvue de conscience. Nous appliquons le "Si je ne le vois pas, ça n'existe pas". Si, cela existe, si, cela se produit à chaque instant! Nous n'avons pas le droit de croire que nous vivons tous dans les mêmes conditions, et il est criminel de se dire que la seule gentillesse parviendra à faire bouger les choses. L'urne est une arme, tout comme la plume en est une. En laissant nos urnes se vider de nos désirs, nous autorisons que les plumes puissent être brûlées. Depuis quand le refus de voir efface l'existence d'une chose? Combien de journalistes, de témoins de notre temps laisseront nous périr, être emprisonnés et torturés? Combien de noms oubliés, de gens mis au cachot pour avoir eu le malheur de vouloir "voir" et surtout "témoigner"?

Il n'est pas tolérable de partir du principe qu'il s'agit d'un risque du métier que de craindre pour sa vie. Le journaliste de guerre, celui qui se démène pour nous montrer à tous ce que nous laissons faire, il est présent parce que nous ne sommes pas capables d'accepter que cela existe. A chaque instant, il court le risque d'être tué, mais ce n'est pas inhérent à son métier, c'est totalement lié à notre désir farouches de voir avant même d'admettre. La Vérité, c'est une chose essentielle, vitale pour la presse. Trop de porteurs de la carte de presse ne sont que des vendeurs de papier, des pourvoyeurs d'inexactitudes, voire de contrevérités. Charge à nous de légitimer ceux qui se démènent et risquent leur vie pour nous, pour que nous sachions, et que nous agissions en conséquence. Non, le risque de mourir n'est pas une chose qu'on peut compenser avec une prime Non, oublier ces victimes n'est pas acceptable, surtout sous le prétexte immonde que "ils savaient où ils allaient". Quand on tue un journaliste, on tue la liberté d'information, on assassine notre droit de savoir, et on les tue une seconde foi en jouant l'indifférence.

Dans ce spectacle inique, ce théâtre des horreurs où chaque jour se jouent des pièces immondes, nous ne sommes pas des spectateurs. Ne pas agir, c'est déjà agir en soi. Ne pas faire en sorte d'être moteur de notre société, c'est tout aussi criminel que de détourner le regard. Des journalistes sont morts, abattus pour délit d'opinion, pour délit d'information, pour avoir fait un métier fantastique et difficile, celui de nous relater avec exactitude et sans voile pudique ce qu'est notre monde. Notre monde est malade de notre propre incurie, de notre propre cruauté envers nos congénères. On se moque de tout, et surtout des autres, parce qu'on ne se sent concernés que quand nous sommes directement impliqués. Honte à ceux qui s'en moquent!

Maintenant, beaucoup de "penseurs" vont reprocher aux gouvernants d'être présents aux obsèques, de commenter ce qu'il s'est passé, et même de simplement prendre la parole. Interrogez-vous, réfléchissez un instant à l'infamie de vos propos. Tant que nos dirigeants seront inquiets pour la liberté de la presse et pour la sécurité de nos journalistes, nous pourrons alors espérer que ce droit élémentaire à l'expression écrite sera quand même préservé. J'estime que le journaliste doit avoir une place prépondérante dans notre société de l'information, parce qu'il est, à mon sens, celui se fera l'écho du temps qui passe. J'entends déjà ceux qui "pensent" qu'ils sont corrompus, vendus à des idées, minables, sans compétence... parce que vous vous prétendez capables de réfléchir et vous exprimer sans y mettre vos opinions? Avez-vous cette âme suffisamment froide pour avoir la plume claire sans la voir teintée? Etrangement, pas plus que ça. Ce que je reproche à nombre de journaleux, c'est non pas d'avoir des idées, mais de transformer leurs papiers en tribunes personnelles. Le chroniqueur dit ce qu'il pense, le journaliste relate des faits. Faites cette distinction, et vous aurez alors une vue plus précise sur nos médias. Malheureusement, une majorité de gens dotés du sésame "presse" sont des chroniqueurs, ou pire encore des scribouillards qui croient pouvoir dire des choses, alors qu'ils ne font que dire ce qu'ils veulent qu'on admette.

Enfin, je rends hommage à ces femmes, ces hommes, ces gens qui ont la foi dans leur métier, à ces plumes indépendantes qui veulent qu'on comprenne le monde qui nous entoure. Ils prennent des risques monstrueux pour que nous autres, confortablement enfoncés dans nos canapés, nous puissions avoir le droit d'exercer cette liberté fondamentale qui est de savoir.

"Le savoir est une arme, il faut toujours sortir armé".

23 octobre 2013

Le fascisme

C'est suite à la lecture d'un message de JeromeJ que je me permets de réagir, ainsi que de réfléchir sur un sujet fort intéressant mais ô combien délicat, à savoir le fascisme. En effet, aujourd'hui, ce terme est fortement dévoyé, utilisé à tort et à travers, d'autant plus dans un monde où la culture et la connaissance semblent devenir de véritables tares, plus que des outils indispensables à la compréhension du quotidien. De fait, je me suis dit "allons réfléchir sur ce qu'est le fascisme, sur le risque qu'il représente, quitte à emmerder celles et ceux qui abusent de cette étiquette"... Car oui, j'aime bien faire transpirer et râler celles et ceux qui se prennent pour des moralisateurs, ces maudits donneurs de leçons vous classant sans frémir dans la mauvaise boîte, et qui n'ont pas même la politesse de s'excuser quand ils se trompent.

Le Shaarli de JeromeJ

Bon, plutôt que de vilipender l'abruti fasciste d'en face, interrogeons nous sur les racines du fascisme. Inutile de dire que le premier qui lève la main dans la classe et qui m'associe fascisme et racisme, je lui jette une brique, non un parpaing plein plutôt, et je l'achève à coups de bèches dans le crâne. Non, le fascisme n'est pas une théorie xénophobe, pas plus que le totalitarisme impose forcément l'usage de l'extermination d'autrui pour se mettre en place. Le fascisme a ses racines dans l'Italie de Mussolini, pas dans le bourbier idéologique qu'est le nazisme! Ne mélangeons pas tout pour commencer!
Une fois la mise au point faite, reprenons donc le "fascisme". Qui se dit fasciste, ou bien entendu antifasciste? Comme l'on utilise à toutes les sauces ce condiment confortable, il est essentiel de prendre du recul, et surtout de bien déterminer si le terme est réellement approprié. Alors, personnellement, j'aurais tendance à distinguer ceux qui ne veulent pas d'un régime autoritaire, ceux qui fantasment encore sur la capacité d'une dictature à corriger tous les maux de la société, et les derniers, les pires selon moi, qui usent et abusent du terme pour vous sanctionner quand vous êtes en désaccord avec eux. Regardons les tour à tout, et voyez donc où vous placez!

Tout d'abord, prenons le pire, le plus malsain, en bref celui qui est aujourd'hui mis au ban de la société: le fasciste pure souche, l'antidémocrate primaire qui rêve de revoir les soldats défiler au pas de l'oie, celui qui aime à avoir le bras tendu, donc en gros le "vrai", le convaincu. Celui-là, il est effectivement difficile de ne pas le repérer au milieu de la foule, tant il use et abuse des codes dont il ne maîtrise bien souvent pas même la signification. C'est si simple et confortable de croire que l'autorité peut tout régler! Comprenez les, ces pauvres hères qui se raccrochent à la première promesse: quand on vous dit "L'état suprême résoudra tout, depuis le chômage, jusqu'à l'immigration, en passant par les impôts", difficile de ne pas être séduit. La preuve en est, ces thèses récoltent encore des suffrages, ceci surtout en temps de crise. La Grèce en souffre, et m'est avis qu'il serait très aisé que d'autres pays reprennent le chemin d'une dureté politique... Reste à voir dans quelle mesure la France pourrait être touchée. Ceci dit, c'est plus simple de gérer des gens qui se revendiquent clairement fascistes, cela évite de se tromper au moment de l'étiquetage idéologique.

Maintenant, à l'autre bout du spectre, nous avons la nuée de gens qui ont la conviction revendiquée que le fascisme est une chose monstrueuse, qu'il faut garder la démocratie vivante et efficace... etc etc. Fort bien, ceux là, même si beaucoup sont candides voire même totalement naïfs, difficile de leur tirer dessus, car ils apportent quand même l'idée qu'on peut tout à fait croire à un progrès tant moral que social, et que la réponse ne vient pas uniquement du côté de celui qui tient la trique. Dans ces conditions, et même si cela me démange - car il faut être honnête, cogner sur un bisounours est aussi drôle que de le faire sur un salopard se revendiquant comme tel-, contentons nous de dire que cette catégorie "antifasciste" existe.

Mais n'allez pas croire qu'elle soit la majorité! Hé non: les vrais antifascistes ne sont pas si nombreux, ils participent à une construction du débat, en tentant d'amener des solutions autres que celles liées à une rigueur policière et à un état autoritaire. Ceux qui se disent antifascistes ne sont pas ceux qui le sont réellement, hélas. Là, nous naviguons dans la troisième catégorie, la plus nombreuse, la plus virulente, et surtout la plus malsaine. Pour moi, ces gens sont eux-mêmes des criminels moraux en puissance, car sous prétexte de défendre certaines idées (si belles qu'elles soient), la contradiction sera systématiquement sanctionnée par l'appellation confortable de "fasciste". Tu parles immigration? Tu es fasciste; Tu parles de périodes historiques délicates? Tu es fasciste; Tu ne vas dans le sens des moutons? Tu es fasciste.
Fasciste par ci, fasciste par là... Dites un peu, si un parti arrive légitimement au pouvoir, peut-il être taxé de fasciste s'il met en oeuvre des lois liberticides? Est-il fascisant de parler économie quand il s'agit de réfléchir aux dépenses liées au système social? Est-on un fasciste quand on estime qu'un parti, si malodorant qu'il fusse, a sa place à l'assemblée s'il est réellement représentatif des électeurs?

Interrogeons nous tous: nous sommes tous capables d'un fascisme, mais pas un fascisme revendiqué, non, un fascisme intellectuel où l'on jettera à la gueule de l'autre qu'il est fasciste, ceci uniquement pour couper court à toute discussion construite. C'est comme ça, le vrai fascisme: imposez le silence à vos détracteurs, en ayant en plus le drapé de la justice sur soi. Mussolini, maître des fascistes, utilisait souvent cette rhétorique, en jouant l'argument du "si vous me contredisez, c'est que vous êtes contre le peuple, puisque je suis le représentant unique du peuple Italien". Facile alors de faire de chaque idée "déviante" une idée fasciste...
Claude Sévilla avait qualifié ce comportement de "terrorisme intellectuel". J'en ai déjà parlé dans un article précédent, mais je vais me répéter: l'ouvrage en question est plutôt bien écrit, intéressant, bien qu'il défende certaines opinions auxquelles je n'adhère pas. De fait, je vais appliquer un "antifascisme intellectuel", en déclarant qu'il est indispensable de tenir compte des opinions d'autrui, ceci même lorsqu'on est en désaccord profond. C'est le fondement même de la démocratie je pense, à savoir pouvoir donner la parole à chacun, même quand cela nous dérange.

Petit PS pour les idiots qui font des amalgames: le FN n'est pas fasciste. Il véhicule une idéologie profondément nationaliste, certains adhérents usent et abusent des sous entendus xénophobes et ethnocentristes, mais pour autant le FN n'est ni une organisation paramilitaire, ni un parti allant prôner la dictature. Marine Le Pen est ce que j'appelle une légaliste au service du nationalisme. Avocate, elle a toujours le souci d'utiliser la loi, et notamment celle existante, pour défendre son idéologie. On est très loin de l'autoritarisme fasciste, même si, sur le fond, le risque de dérive est très fort. L'électorat frontiste comprend une part de fascisants qui, faute d'avoir un MNR à mettre en oeuvre, préfère encore le FN aux autres partis en place. On pourrait appeler ça le vote par dépit de ne pouvoir avoir une dictature...

15 octobre 2013

Ca sent le mazout

Ah ça, l'odeur du carburant, ces vapeurs particulières, cette sensation d'étouffement caractéristique à l'approche d'une zone urbaine, qui ne l'a pas ressentie? Qui n'a pas admiré les teintes particulières prises par le ciel, à cause des rejets polluants que nous nous entêtons à éjecter par tonnes? Qui n'a pas dit "Ah, le monde moderne", avec un relent d'ironie dans la voix? Reconnaissez le, nous sommes tous sensibles à l'écologie, à la pollution du monde, nous allons même jusqu'à verser notre petite larme pour les pingouins qui meurent faute de banquise... Le tout en mangeant parce qu'il faut pas déconner, la faim dans le monde, c'est pas notre faute hein.

On ne s'amuse plus des écologistes. On les écoute, on leur donne un peu la parole, peut-être parce que le monde qui nous entoure arrive enfin à avoir des porte-paroles visibles pour les régions que nous massacrons. Nous avons commencés, dans les années 80, avec la forêt Amazonienne. Ensuite, on a tiré la sonnette d'alarme avec les pétroliers venant bousiller nos si belles côtes, et à présent, nous luttons tant que faire se peut contre "le réchauffement climatique". Seulement voilà, qui lutte, qui agit, et est-ce efficace? Avant, tout ceci était tourné en dérision, d'autant plus que les rares études émises avaient un arrière-goût de manipulation des chiffres. Dorénavant, tout politique digne de ce nom est tenu d'avoir un discours un minimum complaisant avec les utopistes qui errent à l'assemblée nationale. C'est le progrès mes amis, le progrès par la critique, par la médiatisation, bref le progrès qui se doit d'être su!

Seulement voilà, est-ce que ce progrès existe concrètement? Toute la question se pose constamment, et aujourd'hui encore les tableaux de statistiques s'affrontent, comme si chaque valeur calculée était une grenade dégoupillée jetée dans le jardin de celui d'en face. Typiquement, la pollution automobile, le risque nucléaire, la surconsommation énergétique, l'excès de déchets de notre société de consommation, tout est mis en perspective, à tel point qu'on en a le tournis! Ah oui, effectivement, c'est caca l'atome, sauf qu'on ne sait pas encore faire mieux en terme de rendement... Alors on attend qu'un scientifique ait une idée de génie pour nous débarrasser de ces bombes à retardement. Ah que caca les échappements polluants bourrés de particules cancérigènes... Sauf qu'encore une fois, on compte sur des chercheurs, des constructeurs pour aller trouver la solution de remplacement, mais qui pour le moment se révèle être que des pis-aller face à l'autonomie et la simplicité de production du pétrole. Et je ne parlerai même pas de ces emballages, suremballages inutiles, où là c'est la foire! Qui se préoccupe réellement d'écologie, le tout sans se perdre dans le radicalisme ou l'utopisme le plus vain?

Le monde sent le mazout. Oui, il sent le pétrole, que ce soit dans la rue, dans nos maisons, ou même carrément sur notre corps. Réfléchissez un instant, observez et analysez ce qu'est le pétrole. Le pétrole, ce sont les objets technologiques dont vous raffolez. Le pétrole, ce sont les voitures qui vous trimballent. Le pétrole, ce sont nos fringues en tissus synthétiques. Le pétrole, ce sont tous ces objets nous cernant littéralement. Dès que le mot "plastique" est là, le pétrole y est. De fait, nous ne sommes pas tributaires du pétrole que pour le transport, nous le sommes à tous les niveaux! Un monde "moderne", qui se dit affranchi de la faim, de la soif, des difficultés de la vie, mais qui reste dans un autre giron, celui de compagnies obèses faisant fortune sur notre santé et notre envie de posséder. A tout choisir, je me demande s'il ne serait pas plus judicieux de réfléchir autrement, au lieu de ne parler que de recyclage partiel, que d'exploitation de nouvelles ressources.

Penser autrement. Raisonner notre consommation. Reprendre le contrôle de notre production, en bannissant les consommables non renouvelables. Oublier le pétrole pour le plastique, au profit du carton recyclable, au profit de l'aluminium totalement récupérable, du verre qu'on peut assez simplement réutiliser. Et que dire des méthodes de production? Pourquoi aller faire produire à des milliers de kilomètres, au lieu de préserver de l'emploi et réduire la pollution en fabriquant le plus possible sur place, à proximité? Parce que cela ne rapporte pas autant? Est-ce un propos tenable quand on est face à des pays "riches" qui s'effondrent à force de perdre toute force de création d'emploi? Où est le bon sens, celui de faire vivre son peuple, au lieu de se contenter de le faire consommer?

L'odeur de mazout est tenace, elle encrasse tout ce qui l'approche. Nous vivons comme des chalumeaux, brûlant oxygène et gaz à outrance, sans se préoccuper du jour où la flamme vacillera. On me dit que les écologistes ouvrent des perspectives, font des propositions. Non. Ils enfoncent des portes ouvertes, sans pour autant aller au bout de la démarche. C'est facile de dire que "on peut faire de l'éolien", sans se préoccuper un seul instant des difficultés techniques engendrées par ces fameuses énergies renouvelables. C'est si simple de dire "Tu es con", sans argumenter ou offrir une solution durable! Moi aussi, je sais faire ça. Allez, une lapalissade: "Caca le nucléaire. Suis sûr qu'on a mieux". Ah ben oui, c'est toujours mieux d'avoir autre chose qu'un machin radioactif, qui, même sous contrôle, peut rendre inhospitalière pour des siècles des régions entières.

Qu'on arrête d'être des propagandistes. Qu'on s'assoit tous à une table, afin que ceux qui produisent soient sanctionnés; Je ne comprends pas qu'on n'ait pas encore créé une norme, une codification quelconque pour que le consommateur puisse savoir à quel point les produits qu'il a sous le nez sont polluants ou vainement suremballés. Un exemple: pourquoi pas une sorte de barème écoreponsable, où le poids d'emballage fonction du poids du produit est clairement mentionné? Je verrais bien un truc du genre: si le poids d'emballage excède 30% du poids total du produit, feu rouge pollution; s'il est à 15%, feu orange. S'il est en dessous de 10% feu vert. Cela semble tout bête, mais là, nous serions tous au courant du "comment bien consommer", et surtout nous faire fuir les clients face à certaines marques trop irrespectueuses de l'environnement. Aujourd'hui, ce sont les clients qui paient: taxes sur le débarras de déchets, tri sélectif, c'est en bout de chaîne que se retrouve l'addition, et pas en haut, là où l'on devrait plancher sur le mieux consommer.

Petit aparté: triez-vous vos déchets? Oui? Vous trouvez ça écologique, responsable? Non. C'est de la foutaise, une arnaque! Pourquoi diable? Parce que vos poubelles sont à nouveau triées, mais avec moins de personnel, puisque vous avez déjà mâché le boulot aux sociétés gérant nos détritus. Ont-ils réduits leur facture pour autant? Non! Donc, en gros, vous financez les entreprises, en bossant gratuitement pour elles. Splendide, non?

Enfin, je suis affolé par l'acharnement des écologistes à ne pas vouloir être réalistes. Je nous reproche à tous de fermer les yeux pour préserver notre confort. Je reproche aux politiques de rester des êtres cyniques privilégiant le jour dit, et pas notre futur. J'espère que l'on saura se réveiller et aller dans le bon sens, ceci avant qu'un nouveau Bopal, qu'un autre Fukushima, ou qu'un nouvel Erika nous tombe dessus...

14 octobre 2013

y paraît qu'on défile le bras tendu à Brignoles

Point de ricanement, de moquerie, l'heure est grave!

Bon, je l'admets, vous me connaissez, je ne suis pas du genre alarmiste, et encore moins quand il s'agit de politique intérieure. Pour le coup, si j'avais le son et l'image à vous transmettre, nul doute que la phrase ci-dessus vous aurait fait sourire, tout comme elle me prête à rire quand j'écoute la gauche, comme la droite, après le camouflet de Brignoles. Parce que oui, ces deux mouvances politiques nous font un joli duo collé serré digne des pires chansons de l'été, le tout nous susurrant "Le FN c'est tabou, on en viendra tous à bout!". Hélas, trois fois hélas, mesdames et messieurs les représentants et tenants de ce que vous osez appeler la démocratie, le fait qu'un membre du FN puisse être élu est justement une démonstration de démocratie, si crasse et malsaine que puisse vous sembler celle-ci.

Ne le niez pas, chers politiciens de gauche comme de droite! Cette élection n'est pas qu'une épine dans le pied pour vos partis, elle symbolise avant tout le poids réel du nationalisme et de l'idéologie que vous qualifiez à tort de fascisme de salon. Parce que le FN pèse, et pas qu'un peu, surtout au niveau local. Ah ça, pour faire du grandiloquent déclarant à tout va que "non pas d'union avec le parti sale et maudit", ou encore "ah que caca le FN", ça ne vous empêche pas, les uns comme les autres, d'aller braconner sur les terres de la famille Le Pen! Aussi ironique que cela puisse paraître, il est clair qu'à l'échelon local c'est à présent le FN, ou au mieux un des partis plus "doux", comme les verts ou les petits partis locaux, qui font l'arbitrage dans les triangulaires, et personnellement, cela me fait rire. Oui je sais, on va me dire qu'il n'y a rien de drôle sous l'horizon tricolore, pas plus qu'il n'est drôle de voir un ciel devoir hésiter entre le bleu ou le vert... mais moi, cela m'amuse! Je le reconnais, je suis hilare à l'idée de voir un élu d'un parti classique humilié comme à Brignoles, je me marre en imaginant les grosses légumes s'engueuler en parlant du parti bleu et Marine, donc oui là, cette cantonale partielle me fait me fendre la poire!

C'est rude comme constat, n'est-ce pas? C'est une pilule difficile à ingurgiter que de constater avec horreur qu'on se doit de composer avec toutes les opinions politiques, même celles qui peuvent vous salir les doigts en les touchant. Franchement, depuis quand la France est-elle suffisamment progressiste et dépourvue d'identité pour pouvoir prétendre jouer un jeu politique sans parti à tendance nationaliste? Quel pays dans le monde peut s'en targuer d'ailleurs? Mine de rien, avoir du nationalisme, c'est aussi un signe de vitalité politique, un symbole fort prouvant qu'il y a encore une population de patriotes. Oui, je dis bien patriotes, mais comprenons nous bien, en n'assimilant certainement pas l'abruti qui voit dans la différence une bonne raison de cogner, et celui qui aime sa patrie jusqu'à risquer sa peau pour elle. Donc, je disais que l'existence du nationalisme est une preuve que le patriotisme n'est pas mort, loin de là même. C'est doublement ironique: c'est par les extrêmes qu'on prouve qu'il existe encore des gens croyant aux valeurs de la République, et c'est par les extrêmes que ceux-ci se rappellent au bon souvenir des politiciens trop prompts à s'asseoir sur les fondamentaux de celle-ci.

Suis-je ravi que le FN ait gagné? Deux choses s'opposent, à savoir le patriote et le légaliste. Le légaliste, le plus cynique des deux morceaux de ma cervelle, cette crapule morale revendique un "oui", et ce pour une raison aussi cruelle que réelle, qui est que c'est le peuple qui choisit ses représentants, et que par voie de conséquence le FN n'est pas moins légitime qu'un autre parti à prendre une élection, puisque c'est la majorité des votants qui a décidé du sort du FN dans les urnes. Mon côté patriote crie aussi "oui", parce qu'il faut simplement se dire que refuser au FN une élection, c'est alors tendre précisément vers ce qu'on ne veut pas voir apparaître, à savoir de l'extrémisme, de la censure, donc finalement une politique fascisante. En fait, je me dis que combattre le nationalisme radicalisé, c'est le meilleur moyen de le voir émerger. Le mettre au ban de la société, c'est lui donner plus d'importance qu'il n'en a réellement. Ce qu'il faut? Traiter le FN comme n'importe quel parti, ne pas lui donner une tribune de victime du harcèlement des autres, et donc lui ôter ses arguments fallacieux concernant son statut d'arbitre faussement neutre.

Lutter contre le nationalisme, c'est en comprendre les racines, c'est en accepter l'existence; Ne nous voilons pas la face, la France, comme tous les pays du monde, a un pourcentage non négligeable de nationalistes convaincus, mais qui hésitent à aller trop loin dans la radicalisation. N'offrons pas un terreau fertile à ceux qui veulent se servir de cet amour exagéré de leur identité, au contraire, rassurons ces gens en leur faisant comprendre qu'une identité se bâtit avec les autres, et non pas seul face à son miroir. En vendant du désespoir, de la haine, des cibles faciles comme les immigrés, les banquiers escrocs, ou encore les politiciens corrompus, les partis d'extrême se font juste les chantres d'un populisme basique, sans fond ni forme, sans tenue ni robustesse. Charge aux autres politiciens de rappeler qu'il n'y a pas qu'une voie, qu'il n'y a pas qu'un choix binaire entre la peste et le choléra.

11 octobre 2013

Allez regarder ce site... il en dit long sur la manipulation mentale, sur la déformation de la réalité par les médias. Petit avertissement: le site est assez "lourd" à charger, et se met en plein écran. Pas de panique, la touche ECHAP va vous libérer sans souci.

Lazarus, un site à voir

18 septembre 2013

C'est drôle, un clown?

Quiconque me parle de cirque me pousse à avoir une étrange montée d'allergie, à tel point que l'urticaire me guette. Contrairement à une majorité d'enfants adorant la piste aux étoiles, l'odeur de fauves en cages, et les bêtises des clowns, je voue une forme d'aversion chronique pour ce qui touche, de près ou de loin, ce monde merveilleux des saltimbanques migrateurs. Pourquoi? M'interrogerez-vous d'un regard ébahi. N'est-ce pas impressionnant, ces trapézistes voltigeant au-dessus de la sciure, des animaux dressés pour faire des tours incroyables, ou encore ces gags géniaux des amuseurs bariolés? NON! Je n'ai aucun amour pour tout cela, je dirais même que le cirque est un véritable repoussoir, susceptible de créer en moi des pulsions meurtrières. A l'instar de l'illuminé religieux qui, au détour d'une vision, va aller tuer de l'impie par grappes de douze, j'ai des envies de massacre du type à la trogne blanchie et au blase écarlate. Je hais le cirque!

Bizarre tout de même... un cirque réunit des artistes, des gens courageux qui font un travail harassant, sans cesse sur les routes, et donnant de la joie aux petits comme aux grands. Seulement voilà, ce divertissement séculaire regroupe pour moi plein de choses dont j'ai une terrible horreur. Prenons les choses dans l'ordre voulez-vous. Je ne suis pas un fervent écologiste, pas plus qu'un défenseur de la cause des bestioles à poils ou à écailles, mais dans l'absolu, l'idée même de faire se ridiculiser des animaux aussi majestueux que des lions ou des éléphants pour notre plaisir égoïste me laisse perplexe. A la limite, voir des caniches roses faire des tours stupides, c'est presque jouissif tant je déteste ces bestioles, mais pas des félins bordel! Le tigre doit être en liberté, pas en train de jouer une comédie pathétique, gueule ouverte, tout ça dans l'attente d'une pitance dans un enclos ridiculement petit. Donc déjà, il y a pour moi quelque-chose qui ne va pas. Ne me faites pas dire que ces animaux sont maltraités, je doute que cela soit le cas, et je pense même qu'il est hélas presque certain qu'ils sont plus en sécurité dans un cirque qu'en liberté... Mais vous ne me ferez pas cautionner ce genre de distraction.

Maintenant, toutes les autres attractions méritent un détour admiratif: jongleurs, acrobates, écuyers, ils sont tous talentueux, avec un nombre d'heures colossal d'entraînement et de souffrances à leur actif. Ca, je respecte, surtout dans les conditions d'un spectacle en direct, face à une foule exigeante et surtout habituée au cinéma popcorn. Donc, de fait, chapeau les artistes. Le seul de ce lot, le seul qui me fait m'interroger sur sa santé mentale, c'est ce con de clown. Qu'on m'explique la trajectoire du type qui veut devenir clown bordel! Qui veut porter des grolles immenses, des fringues bariolées, avoir la tronche maquillée jusqu'au ridicule, le tout surmonté d'un chapeau débile? Qui? Qu'il se dénonce, et surtout qu'il consulte en urgence! J'arrive à concevoir qu'on ait envie d'amuser, de faire rire, de créer des gags visuels... Mais pas en clown bon sang! Je ne trouve pas l'attirail clownesque utile pour provoquer l'hilarité, d'autant plus que nombre des drôleries visuelles fonctionnent très bien sans cet accoutrement débile. Allez, je veux une seule bonne raison!

Et puis, merde quoi, le clown, je ne lui trouve pas une tronche marrante, mais plutôt terrifiante et glauque. Tenez, les peintres au rabais font souvent des clowns tristes, parce qu'on est supposés les voir toujours souriants et rigolos. Erreur! Un clown cache nécessairement un être humain, donc de base capable de faire une gueule de déterré, de s'être enivré au point d'aller discuter avec une poubelle, ou d'avoir simplement le blues des jours qui déchantent. Cependant, même le sourire du clown me file la trouille, j'ai la désagréable sensation de voir le regard d'un psychopathe déguisé, d'un dingue qui n'attend finalement qu'une opportunité pour m'enterrer vivant, me dépecer, ou encore me coller quelques litres de sans-plomb sur la courge. Pourquoi, encore une fois pourquoi ai-je donc cette impression diffuse qu'il va sortir non pas un klaxon pour un gag stupide, mais un couteau gigantesque pour m'étriper en public, le tout au son d'une musique de cirque et avec le rire de l'assistance?

Le clown fout la trouille, il me fout littéralement les boules...

Mais en y songeant bien... Le clown psychopathe, c'est un personnage de Stephen King ça, et même un téléfilm... Tenez, voyez donc son portrait...


Vous ne le trouvez pas effrayant... Et comme ça?!

Foutus souvenirs refoulés! CLOWN, JE TE HAIS!