18 septembre 2013

C'est drôle, un clown?

Quiconque me parle de cirque me pousse à avoir une étrange montée d'allergie, à tel point que l'urticaire me guette. Contrairement à une majorité d'enfants adorant la piste aux étoiles, l'odeur de fauves en cages, et les bêtises des clowns, je voue une forme d'aversion chronique pour ce qui touche, de près ou de loin, ce monde merveilleux des saltimbanques migrateurs. Pourquoi? M'interrogerez-vous d'un regard ébahi. N'est-ce pas impressionnant, ces trapézistes voltigeant au-dessus de la sciure, des animaux dressés pour faire des tours incroyables, ou encore ces gags géniaux des amuseurs bariolés? NON! Je n'ai aucun amour pour tout cela, je dirais même que le cirque est un véritable repoussoir, susceptible de créer en moi des pulsions meurtrières. A l'instar de l'illuminé religieux qui, au détour d'une vision, va aller tuer de l'impie par grappes de douze, j'ai des envies de massacre du type à la trogne blanchie et au blase écarlate. Je hais le cirque!

Bizarre tout de même... un cirque réunit des artistes, des gens courageux qui font un travail harassant, sans cesse sur les routes, et donnant de la joie aux petits comme aux grands. Seulement voilà, ce divertissement séculaire regroupe pour moi plein de choses dont j'ai une terrible horreur. Prenons les choses dans l'ordre voulez-vous. Je ne suis pas un fervent écologiste, pas plus qu'un défenseur de la cause des bestioles à poils ou à écailles, mais dans l'absolu, l'idée même de faire se ridiculiser des animaux aussi majestueux que des lions ou des éléphants pour notre plaisir égoïste me laisse perplexe. A la limite, voir des caniches roses faire des tours stupides, c'est presque jouissif tant je déteste ces bestioles, mais pas des félins bordel! Le tigre doit être en liberté, pas en train de jouer une comédie pathétique, gueule ouverte, tout ça dans l'attente d'une pitance dans un enclos ridiculement petit. Donc déjà, il y a pour moi quelque-chose qui ne va pas. Ne me faites pas dire que ces animaux sont maltraités, je doute que cela soit le cas, et je pense même qu'il est hélas presque certain qu'ils sont plus en sécurité dans un cirque qu'en liberté... Mais vous ne me ferez pas cautionner ce genre de distraction.

Maintenant, toutes les autres attractions méritent un détour admiratif: jongleurs, acrobates, écuyers, ils sont tous talentueux, avec un nombre d'heures colossal d'entraînement et de souffrances à leur actif. Ca, je respecte, surtout dans les conditions d'un spectacle en direct, face à une foule exigeante et surtout habituée au cinéma popcorn. Donc, de fait, chapeau les artistes. Le seul de ce lot, le seul qui me fait m'interroger sur sa santé mentale, c'est ce con de clown. Qu'on m'explique la trajectoire du type qui veut devenir clown bordel! Qui veut porter des grolles immenses, des fringues bariolées, avoir la tronche maquillée jusqu'au ridicule, le tout surmonté d'un chapeau débile? Qui? Qu'il se dénonce, et surtout qu'il consulte en urgence! J'arrive à concevoir qu'on ait envie d'amuser, de faire rire, de créer des gags visuels... Mais pas en clown bon sang! Je ne trouve pas l'attirail clownesque utile pour provoquer l'hilarité, d'autant plus que nombre des drôleries visuelles fonctionnent très bien sans cet accoutrement débile. Allez, je veux une seule bonne raison!

Et puis, merde quoi, le clown, je ne lui trouve pas une tronche marrante, mais plutôt terrifiante et glauque. Tenez, les peintres au rabais font souvent des clowns tristes, parce qu'on est supposés les voir toujours souriants et rigolos. Erreur! Un clown cache nécessairement un être humain, donc de base capable de faire une gueule de déterré, de s'être enivré au point d'aller discuter avec une poubelle, ou d'avoir simplement le blues des jours qui déchantent. Cependant, même le sourire du clown me file la trouille, j'ai la désagréable sensation de voir le regard d'un psychopathe déguisé, d'un dingue qui n'attend finalement qu'une opportunité pour m'enterrer vivant, me dépecer, ou encore me coller quelques litres de sans-plomb sur la courge. Pourquoi, encore une fois pourquoi ai-je donc cette impression diffuse qu'il va sortir non pas un klaxon pour un gag stupide, mais un couteau gigantesque pour m'étriper en public, le tout au son d'une musique de cirque et avec le rire de l'assistance?

Le clown fout la trouille, il me fout littéralement les boules...

Mais en y songeant bien... Le clown psychopathe, c'est un personnage de Stephen King ça, et même un téléfilm... Tenez, voyez donc son portrait...


Vous ne le trouvez pas effrayant... Et comme ça?!

Foutus souvenirs refoulés! CLOWN, JE TE HAIS!

12 septembre 2013

Tiens ils veulent redresser le Concordia

Mais si, vous savez, le paquebot qu'un capitaine débile a trouvé le moyen de planter avec ses passagers! Vous vous souvenez? Vous remettez le navire en question? Il est actuellement sur le flanc, il attend donc sagement qu'on daigne essayer de le remettre à flot, et donc, à terme peut-être, de le réparer pour offrir de nouvelles croisières à de nouveaux passagers. Pourquoi j'aborde ce sujet assez anodin? Parce que, mes chers amis et lecteurs, il s'agit là d'un fait particulièrement marquant de l'actualité, et pas uniquement sur la forme. Tenez, vous qui regardez la télévision soit pour vous ôter le peu de réflexion qui vous reste, ou pour tenter d'y trouver un peu de culture, vous ne pourrez pas échapper aux images de la prochaine tentative de sauvetage du navire. D'ailleurs, si cela échoue, m'est avis que le net se fera un plaisir de diffuser la vidéo du bide, avec une musique guillerette et des sons rigolos.

Alors pourquoi diable le Concordia est-il important? Parce que ce navire, ce paquebot gigantesque, orgueil de toute une flotte de navires de croisière, représente tout ce que notre société a de plus pathétique, affreux, et surtout cynique. Prenons un peu les choses dans l'ordre. Tout d'abord, qui va à bord de ce genre de bateaux? Des pseudos riches (des arrivistes quoi) qui veulent se vanter de l'avoir fait, des couples pour avoir un souvenir de lune de miel, et des retraités pour se faire le voyage de leur vie. Le tout, bien entendu, est assuré par un service à la hauteur des tarifs pratiqués, c'est-à-dire globalement low-cost, avec peu voire pas de formation de l'équipage, et donc en conséquence des risques pour la sécurité. Ce premier point est déjà flagrant, car cela dénote la détermination de notre société à avoir des produits les moins chers, les plus "rentables", en faisant abstraction des risques que cela ne peut qu'induire.

Le second aspect que représente ce foutu navire, c'est l'exploitation et l'esclavage moderne. Un assemblage hétéroclite de marins de nationalités et de langues différentes, ça ne vous laisse pas plus que perplexe? Comment faire en sorte d'avoir une équipe efficace si l'on ne peut pas communiquer? Ce navire fut une tour de Babel, et nombre de victimes sont à déplorer non à cause d'un manque de bonne volonté des marins, mais simplement parce que beaucoup ne comprirent même pas de quoi il en retournait! Quand on vous donne un ordre dans une langue que vous ne parlez pas, laissez moi vous dire qu'il y a peu de chance que vous obéissiez correctement...

Le troisième reflet de notre monde est celui de l'absence de responsabilité. Le capitaine, bouc-émissaire et cependant bel et bien incompétent, a tout tenté pour se dédouaner de l'accident... Comme si "le" pacha, celui qui commande tout, pouvait prétendre ne pas avoir sa part dans un tel désastre! En quoi est-ce si difficile d'assumer ses responsabilités? N'était-il pas payé pour ça? N'a-t-il donc eu aucune conscience de son rôle dans la sécurité de ses passagers? Trimballer des touristes, ce n'est pas transporter des patates que je sache! Alors, on se fout de tout, des règles, du bon sens commun qui veut qu'on ne dévie pas de sa route s'il y a un danger à le faire? J'applaudis avec cynisme l'absolue débilité de cette ligne de défense du "Je ne savais pas". C'est ton rôle de savoir, pas aux passagers de découvrir ton incurie!

Quatrième point marquant... La couverture médiatique vomitive. Les caméras étaient là, elles se sont régalées, et se régalent encore de la misère et de la détresse des rescapés. A-t-on daigné leur foutre la paix quand ils ont perdu un proche? Non. On les as regardés comme des bêtes de foire, comme des bonus à audimat. L'oeil de la caméra est déjà froid par essence, alors pourquoi en rajouter? Un peu de respect pour la dignité et un peu d'humanisme n'aurait pas été de trop je pense. Encore une belle preuve que notre télévision est à notre image: voyeuse, impitoyable, malsaine... Bref, terriblement humaine.

Dernier point lamentable que va monter cette tentative de sauver le navire, c'est qu'on se fout complètement des aspects humains. Quid des victimes? Va-t-on le remettre en service sous le même nom? Le barbouiller pour ne pas "inquiéter" les futurs clients? Va-t-on même aller jusqu'à le renommer pour qu'on oublie le passé de ce paquebot? Qui irait dormir dans une cabine où, potentiellement, des gens sont morts noyés? Je doute qu'il y ait tant de téméraires que ça...

Concordia, tu es comme notre monde... sur le flanc, hésitant entre le fond des mers et le port pourtant si proche!

10 septembre 2013

Une publicité très bien faite. Merci HONDA

Comme quoi

Allez, je refais du bois pour ma cheminée à opinion, car la Syrie est bien active en ce moment... Raisonnons un peu, écoutons les dernières informations, et préparons nous à sortir les mouchoirs, soit pour éponger l'hilarité ironique qui va nécessairement faire tressaillir les plus méchants chroniqueurs, soit pour ramasser les larmes de tristesse qui, à n'en pas douter, vont couler le long des joues des plus grands marchands de mort. Hé oui, désolé, mais là, pour le coup, la Russie a réussi à faire passer une idée simple, un truc aussi évident que le tarin au milieu de la trombine: "Et si on allait tout bêtement leur prendre leurs armes chimiques, et enquêter pour savoir qui a fait quoi?".

Effectivement, ca semble être une évidence, notamment quand on prend le temps de la réflexion. Naïvement, beaucoup ont crû qu'il suffisait de balancer de la bombinette sur les assassins à l'arme chimique pour régler le sort et la crise des Syriens. Fol espoir, voire même stupidité politique et pratique, cette façon de voir les choses ne pouvait certainement pas mener à un apaisement quelconque. Réfléchissons un peu ensemble voulez-vous, et identifiez vous à un peuple en guerre interne. Etes-vous du genre à accepter que des inconnus prennent des décisions à votre place, seriez-vous prêts à ce qu'on vous prenne par la main pour vous guider et vous imposer "une façon de voir les choses"? Probablement que non, d'autant plus quand vous avez l'intime conviction que le dit coup de main va rapidement devenir une véritable invasion ne disant pas son nom. Vietnam, Corée, Indochine, Irak... Ex-Yougoslavie, les exemples sont nombreux et particulièrement clairs. En substance? "Occupez-vous de vos miches, on s'occupera des nôtres".

Résultat des courses? Damas accepte qu'on vienne faire le ménage dans les stocks d'armes, surtout parce que Poutine a donné de la voix. Un soutien comme le sien ne se refuse pas, pas plus qu'on peut refuser quoi que ce soit à l'ours Russe. Alors, l'Europe et l'ONU seraient impuissants face à Moscou? Bien entendu, et quiconque en douterait serait un très mauvais lecteur de la situation internationale. Nous ne devons jamais oublier que la Russie, malgré la fin de l'ère Soviétique, reste une nation puissante, bien armée, et pesant énormément sur les marchés des matières premières, de l'énergie, et bien entendu de l'armement. L'indépendance d'action de la Russie est autrement plus grande que pour n'importe quelle autre nation du globe, USA exceptés. On ne saurait trop prendre en compte les idées et opinions des deux ennemis d'hier, car aujourd'hui encore l'antagonisme est-ouest perdure, mais sous d'autres formes.

Entre les deux, nous avons donc des vassaux, des larbins, les ramasseurs de balle du duel continental, et ce n'est pas la possession de l'arme atomique qui peut y changer grand-chose. Quand nous alignons un soldat, ces deux pays peuvent en aligner des milliers; Quand nous réfléchissons à une action, nous en sommes même parfois réduits à leur demander de l'assistance logistique et/ou technique. Ce n'est pas que la France soit un pays ridicule en terme de position mondiale, c'est simplement qu'on ne peut décemment pas fantasmer sur un contrepoids Français face aux géants Russe et Américain. Question de lucidité et de pragmatisme. Cela n'interdit pas pour autant d'avoir une position politique claire, voire même de refuser de suivre bêtement l'un des deux pôles du monde! La preuve en est, la France a bien refusé d'intervenir en Irak en 2003, et ce à notre grand bénéfice tant politique que diplomatique. De fait, tenir une position ferme n'est pas contradictoire avec l'acceptation de notre taille.

Mais là, force est de constater que la position de la France était au mieux intenable, au pire carrément à côté de la plaque. Je me dis simplement qu'on ne peut pas prétendre intervenir militairement sans certitudes fermes et surtout définitives, et qu'au surplus on ne se lance pas dans un affrontement sans avoir au préalable avoir eu la conviction qu'on y va pour y réussir quelque-chose. Là, si les USA sont frileux, ce n'est pas pour rien. On les a connus plus téméraires, voire suicidaires, et si Obama s'est tenu à l'écart d'une action trop rapide, c'est qu'il a senti le piège qu'est un engagement militaire précipité, et surtout le risque d'enlisement. J'ai la quasi certitude qu'il a consulté nombre d'experts, qu'il s'est interrogé sur la capacité militaire Syrienne, et qu'au final il a tiré une conclusion proche de celle-ci: si la Syrie est dans un état instable ressemblant par trop à celle du Vietnam, il est plus que probable que l'armée va frapper, que la riposte ne sera pas anodine, et qu'au final cela va tourner à un engagement terrestre... donc à voir les troupes Américaines s'enterrer dans un conflit inextricable, aux tenants et aboutissants trop complexes, tout ça pour un résultat plus que douteux.

Comme quoi, j'en avais le pressentiment: malgré l'arrogance Américaine, les Anglais se sont refusés à agir. C'est un signe qui, à mon sens, ne trompe absolument pas. L'empressement Français, qu'il ait été moral, ou juste politique pour se donner une prestance qu'on ne peut pas avoir seuls, le résultat est que la France s'est retrouvée isolée, puis maintenant pratiquement humiliée car la solution Russe est acceptée par El-Assad. Que va faire la France à présent? La ligne de l'action militaire n'est plus tenable, et participer semble aller de soi... Quoique: si l'on envoie des troupes pour aller débarrasser le pays des bombes chimiques, n'aura-t-on pas l'air d'être des roquets que les Russes auront muselé, et les Américains pris par la laisse? Pauvre de nous, notre diplomatie n'en ressort pas grandie, pas plus que ne sortira grandie l'image de notre président.

Un constat final à faire: maintenant que notre position est taillée en morceaux, que notre bonne volonté est éparpillée, force est de constater que nous passons pour des idiots trop pressés de jouer les flics d'opérette! Si les USA étaient intervenus, nous aurions été des suiveurs du géant étoilé; si nous n'avions pas suivi cette ligne militaire, nous aurions été taxés de tièdes (surtout après avoir agi dans tout le nord de l'Afrique); si nous partons en solitaire, nous serons alors des agresseurs et plus des sauveurs de civils. Que choisir? La peste, ou le choléra? Demandez vous ce que VOUS, vous feriez...


04 septembre 2013

Métro!

S'il est un lieu mythique pour le manque de civisme des gens, c'est bien le métro. En effet, c'est un haut-lieu d'incivilités, de comportements nombrilistes, et d'agressions diverses et variées. Notez bien, quand je parle d'agression, je ne compte absolument pas les méfaits de certaines personnes ayant choisi le métropolitain pour leurs razzias! Non, je parle clairement de torture des sens, que ce soit la vue, l'ouïe, l'odorat, ou même le toucher. Remercions le ciel que notre langue ne soit pas posée dans une de nos paumes de main, nous serions constamment à avoir envie de vomir... Bref, le métro, c'est l'endroit à fuir pour la quiétude des sens.

Qu'on se le dise, le franchouillard, le veau faisant partie du bétail partant bosser par le métro, est le roi du nombril. Si la terre a un centre de gravité autre que son noyau, une chose est sûr, il ne doit guère être éloigné de ce reliquat de notre cordon ombilical. Ainsi, certain de son autorité et de son importance, le bouffeur de grenouille pestera contre ses semblables, ne libèrera jamais sa place assise pour une greluche en cloque ou une vioque, pardon une femme enceinte ou une personne âgée, et trouvera le moyen de vous faire partager ses conversations téléphoniques à coups de hurlements pour tenter de couvrir le boucan de la rame. Hé oui, le civisme et le respect ne font clairement pas partie de l'arsenal éducatif de l'utilisateur du métro. Si l'on ajoute à cela son comportement débile visant à piétiner ses semblables, ou encore à user de la force pour espérer entrer dans une rame déjà bondée, il y a de quoi douter de sa santé mentale.

Le plus ridicule dans ces attitudes, c'est que des métros, vous en avez toutes les deux minutes environ, ce qui ferait donc dire que deux minutes d'attente, c'est trop pour l'abruti de base. Ce délai, est-il donc si pénible à supporter? Est-ce vraiment si avilissant de prendre le métro suivant? A croire qu'il y a une course gigantesque, une sorte de concours secret où chaque crétin se doit de prendre le premier métro disponible, quitte à passer pour un demeuré chronique. Prenons un exemple: deux cons se piétinent, s'invectivent pour monter à bord de la rame. Un troisième, moins stupide, patiente et se trouve une place assise dans le suivant... Puis les trois se rejoignent finalement à quai pour une correspondance en train qui, bizarrement, leur laissera à tous trois le temps de respirer. Et cet exemple, apparemment caricatural, est pourtant plus que courant! De là à dire que prendre le métro rend con, il n'y a qu'un pas.

Pour ce qui est des sens, la liste est aussi longue qu'une chanson des "artistes" de la nouvelle star, à savoir bien trop longue, et surtout particulièrement pénible. L'odorat? Entre ceux dont l'hygiène fait penser à un charnier en plein été, et ceux qui supposent que s'inonder de parfum rend plus attirant, il y a de quoi faire. Ajoutez à ça les humeurs de graillon, de malbouffe trimballée dans des sacs qui devraient être obligatoirement aussi étanches que les sacs à déchets biologiques, ou encore l'inusable parfum des passages sous un fleuve/rivière/canal, vous aurez un portrait précis de ce que vos naseaux doivent endurer.
Pour ce qui est de la vue, alors là, c'est généralement le florilège: Affichages criards de publicités tapageuses, graffitis illisibles et particulièrement laids, rien que la partie inerte brûle les rétines. Maintenant, ajoutons du mouvement! C'est à se demander si les gens ne font pas un concours d'inélégance, car le métro, c'est le baromètre du style (il paraît), et là, je me dis qu'on tire vers une zone de grosse dépression esthétique! Couleurs baveuses, hideuses, juxtapositions mal choisies, tout est bon pour se faire voir. Et puis, c'est le drame, le "jeune", l'extraterrestre, le petit con qui pense qu'avoir la ceinture du calebard au-dessus de celle de son froc, ça fait mode... Vite Germaine, file moi le fusil, j'ai un branleur à dessouder en urgence!
L'ouïe, parlons-en, de l'ouïe! Pauvre chose sensible, fragile, qui morfle durant tout le trajet à cause de l'absence totale d'insonorisation des rames! Ce n'est pas le tac tac classique des rails de chemin de fer, mais non, autant que l'on ait le droit aux stridules des freins en bout de course, au crincrin métallique atroce des pneus qui frottent, ou les couinements baveux des systèmes de fermeture des portes! Et ça, c'est le premier cadeau du métropolitain, parce que les usagers ont de l'imagination pour vous vriller les esgourdes: hurlements dans le téléphone portable, discussions "privées" dont tout le monde profite, boucan infernal des baladeurs jouant volontairement de la musique pour tout le monde... Et je ne compte même pas nos chers artistes du métro, ces types qui viennent tenter de grappiller quelques sous en jouant de la musique sous notre nez. A la limite, eux, je leur pardonne, ils tentent leur chance, parce que les autres, là, je les bâillonnerais volontiers, je balancerais avec une joie non dissimulée leurs merdes électroniques par la fenêtre, bref, je ferais littéralement un carnage.

Et puis, il y a cette fille qui lit son bouquin, dans un silence monacal. Elle potasse, elle se fout de ce boucan, de cette puanteur crasse. Elle lit, elle se fout de tout, et elle sourit à tout le monde. C'est probablement ça, le savoir-vivre: se foutre des autres en ayant l'air d'être au sommet de l'échelle de l'évolution, en ne faisant même pas preuve de mépris ou de dédain, tout simplement en étant indifférent à la bêtise humaine. Chapeau bas m'selle, vous me rassurez juste un petit peu sur la nature humaine!

02 septembre 2013

Un excellent site qui montre ce que le net peut faire de moderne!

L'idée? Vous pouvez créer votre propre BD en assemblant des oiseaux entres eux... Et publier le tout!

Birds dessinés.

Notez que j'en ai créé quelques uns pour tester le système... je verrai par la suite si je les mets directement ici (ce qui est possible) ou si je les laisse uniquement là-bas.

Mes Birds dessinés

Se prendre un râteau

Non, je ne parle pas du piètre séducteur qui s'étale lamentablement face à une femme lui renvoyant ses avances en pleine pomme, je parle clairement de la situation politique actuelle où notre président apprend à ses dépends qu'il faut se méfier de tout le monde. En effet, dans l'euphorie dangereuse d'une attaque ciblée contre la Syrie (dont j'ai déjà fait mes choux gras), notre président a perdu de vue que les USA pouvaient, et ce à tout moment, revenir en arrière sur la décision de sortir l'artillerie. Obama, dans sa grande prudence, prend donc le temps de réfléchir, de s'assurer qu'il y a vraiment une raison "déontologique" d'intervenir, et par conséquent de laisser seul la France dans sa vindicte contre le régime Syrien. Pourquoi dis-je "seul"? Jusqu'à présent, le Royaume-Uni, dans un rôle de laquais servile des USA, suivait ces derniers dans toute action militaire susceptible de redorer le blason de la perfide Albion. Or, force est de constater que le premier ministre Anglais a été désavoué par le parlement, et que par conséquent le serviteur n'ira pas balancer sur surplus de bombes sur l'état en guerre civile.

Un râteau? Si l'on prend le gag classique de BD avec un type qui erre dans le jardin, et se prend le manche dudit outil en pleine poire, là on est déjà plus proche de la situation de la France. Regardez donc: les USA hésitent, les Anglais se déballonnent, et les doutes que j'émets viennent faire dire à tous les autres associés de l'ONU "hééé, on n'est pas des dingues! Bush nous a déjà fait le coup, on va pas rempiler!". Que la France est isolée, que la France est sonnée par le choc du râteau venant s'écraser en plein sur le tarin! Alors, certes, nombre de voix s'élèvent contre l'horreur de cette guerre, en revendiquant l'urgence de gérer cette crise. Bien-pensants de tous les bords, fermez la et regardez donc un instant ce qu'il se passe là-bas! Je suis le premier à penser qu'on ne doit pas laisser le monde s'autodétruire, et que l'ONU devrait jouer un rôle prépondérant pour préserver des vies humaines... Mais pas n'importe comment, et surtout en choisissant clairement son camp. Qu'on ne me parle surtout plus jamais des casques bleus, pauvres soldats condamnés à jouer les arbitres impuissants entre des factions se mettant joyeusement sur la tronche. "Force d'interposition". Allons bon, donnez un fusil à un soldat, interdisez lui de tirer sauf pour se protéger lui-même, et laissez le faire sa tournée des charniers, vous aurez l'archétype de "l'interposition". D'ailleurs, notez enfin que l'ONU ne le fait plus depuis l'échec lamentable de la Bosnie...

Clairement, Hollande a crû, de bonne foi je pense, que le monde irait dans le sens de l'intervention. Ce que je soupçonne, c'est que la réussite au Mali et l'action en Lybie lui ont donné un excès de confiance dans l'usage de l'armée contre les despotes. Cependant, le bilan est potable au Mali, et désastreux en Lybie. Il serait alors sage d'épargner à nos troupes une action non seulement difficile à mettre en place (cf ce que j'ai déjà expliqué), mais en plus potentiellement très risquée. Quand on s'attaque à des miliciens, c'est autrement plus simple que d'affronter une armée potentiellement équipée d'un armement efficace pour riposter. Une milice a la mitraillette en bandoulière, une troupe régulière peut prétendre avoir des missiles dans son arsenal.. et ça ne se gère pas de la même manière, loin s'en faut.

De cette situation bancale de notre pays, j'ai deux conclusions temporaires à tirer. La première est que j'ai le pressentiment que cette action a pour but de rappeler au monde que la France existe à l'international, plus que pour aider les civils. La seconde, plus inquiétante, sous-entend que notre expertise est douteuse concernant les conflits dans le monde. Pourquoi? Je reste très sceptique face aux preuves revendiquées contre le régime Syrien. VGE (que pourtant je ne considère pas comme un géant de la politique) a eu une réponse très intéressante dans une interview sur Europe 1: "Pourquoi El-Assad irait attaquer à l'arme chimique? Il sait pourtant que ce serait le meilleur moyen d'encourager les USA à intervenir... Or c'est tout le contraire qu'il souhaite". Excellente analyse Monsieur le Président. C'est même ce que je demande: pourquoi tendre le bâton pour se faire battre? Je reste donc plus que prudent, pour ne pas dire carrément suspicieux face à ce qu'on va nous vendre comme soupe médiatique. On disait bien que Hussein construisait des bombes atomiques... foutaises bien entendu. Ca n'a pas empêché qu'on lui a refait la tronche, qu'on l'a déboulonné, et qu'on a aujourd'hui l'Irak comme exemple type du "ce qu'il ne faut surtout pas faire" dans un pays dont on a fait tomber la dictature en place.

Une issue politique? J'en doute fortement. Je ne crois pas que El-Assad ira s'asseoir à une table des négociations, surtout qu'il faudra identifier avec qui négocier. De plus, les dits opposants, étant constitués de tout sauf de gens déterminés à obtenir la démocratie, eux non plus n'iront pas poser leurs fesses autour d'une table. Ils ont tous à perdre quelque-chose s'il y a une négociation sous tutelle de l'ONU. Typiquement?
- Si El-Assad vient, on lui demandera de changer son régime, donc de perdre du pouvoir, voire même de tomber pour que le pouvoir soit repris (soupir) par "le peuple".
- Si les rebelles viennent, alors eux aussi on exigera d'eux une organisation, donc d'identifier un ou plusieurs meneurs. Or, on ne peut pas en identifier un seul, mais plutôt des groupes plus dignes de systèmes tribaux que d'une véritable organisation hiérarchisée à grande échelle. Il n'y a pas de commandant Massoud en Syrie, et lui-même n'avait pas l'ambition de diriger la nation (du moins, c'est ce qu'on me vend... après dans les faits, je n'en sais rien finalement. Après tout, l'ambition peut dévorer n'importe qui).

Pour finir? Seuls les Russes tiennent une conduite qui, bien qu'ignoble moralement, est crédible et indispensable: on ne se mêle pas quand on ne peut décemment pas identifier qui a tort.