31 octobre 2007

J’ai changé d’avis! Nous sommes en 2035!!!

Comme l’homme peut être versatile parfois… on peut changer d’avis comme de chemise, et pour le coup j’ai décidé de revenir aux affaires avant même la fin du délai que je m’étais offert pour me reposer. Enfin bref, j’ouvre ma gueule parce qu’en accord avec moi-même (encore heureux !) j’ai eu envie de me remettre au boulot.

Donc ce soir, dans ma popote pseudo journaleuse et bourrée à la prétention d’être utile à l’humanité, voici que mon esprit s’est mis depuis quelque temps à divaguer sur un futur sombre qui correspondrait à l’évolution de notre société. Pourquoi sombre ? Suis-je donc si cynique et névrosé au point d’aller voir le monde peint intégralement en noir (ça me rappelle une chanson ça tiens). Pourtant certains faits sont éminemment réalistes comme la fonte des pôles, l’augmentation de la température moyenne, les crises nationales et mondiales à propos de la pollution, bref toutes ces réalités déjà bien actuelles peuvent être insérées dans un modèle de projection à un terme de trente ou quarante ans par exemple. Plaçons-nous en 2035 chers lecteurs… et laissez-vous mener dans la visite d’un « autre aujourd’hui ».

« 31 Octobre 2035, il est à présent 18h00… les infos sur votre WebRadio ! Pluies acides récurrentes sur le territoire Américain, le congrès vote une loi de protection des personnes obligées de s’exiler des zones sinistrées. Moyen Orient : la fin du pétrole est définitive, la crise financière internationale ruine totalement les Emirats… »

Durant les vingt-cinq ans à venir, l’obligation de s’affranchir du pétrole est devenue de plus en plus chronique : tarifs intolérables pour les particuliers, transporteurs paniqués répercutant sur le prix du fret le surcoût engendré par la flambée des prix, rapidement les solutions alternatives peu viables sur la durée se sont mises en branle : biocarburants, utilisation massive du gaz naturel et même quelques tentatives avec l’hydrogène, tout s’est soldé par de grands désastres écologiques. Les USA, premier pays importateur de pétrole s’était lancé dans le biocarburant dès 2020, ceci en comptant sur l’agriculture nationale, la rendant ainsi économiquement ultra performante... jusqu’à la grande sécheresse de l’été 2027. Pendant des mois, pas une goutte de pluie ne tomba sur les grands états du Kansas ou du Wyoming, laissant alors un sol déjà lourdement abimé par la culture intensive totalement aride et stérile. Des milliers d’hectares furent ainsi changés en désert, et ce malgré l’apport massif d’arrosage, détruisant ainsi les maigres ressources en eau potable encore disponibles dans les nappes phréatiques. En l’espace de six mois, la solution biocarburant fut si mise à mal que la plupart des grands groupes pétroliers et de leurs associés de l’agroalimentaire furent acculées au bord de la faillite. Dans la foulée, l’augmentation du prix du gaz se raréfiant fit que l’automobile et tous les moyens de transports « inutiles » furent lourdement taxés.
Durant cette même période, plusieurs constructeurs automobiles ayant pariés sur le tout électrique virent la demande exploser, et ce malgré des faiblesses de conception assez grave, notamment sur la gestion des déchets et de la pollution découlant des batteries usagées. La première génération provoqua ainsi un véritable marché de la batterie de contrefaçon, solution temporaire pour contourner le prix exorbitant des éléments dépollués vendus en concession, provoquant ainsi des incendies et des accidents vu la piètre qualité des copies installées. La névrose de la voiture « propre, chère et potentiellement dangereuse » fut telle que la demande s’effondra au point que les mois de Novembre et Décembre 2029 furent les pires pour les ventes de l’histoire du marché de l’automobile.

Pendant cette période, la Chine, avide de ressources mais ne disposant pas des fonds suffisants pour pouvoir s’approprier les quantités nécessaires à sa consommation se lança dans une grande politique du « biogaz-carburant », en partant du méthane dégagé par les déchets des particuliers. Rapidement on vit fleurir sur tout le territoire Chinois des usines aux couleurs des sociétés nationales, produisant alors un gaz à faible prix de revient, et résorbant un peu les problèmes de pollution connus depuis des décennies par l’empire du Milieu. Malgré l’incident de 2031 où une de ces usines explosa et raya une agglomération de plus de 3000 habitants (sans précision du bilan, l’état ayant alors totalement bâillonné les journalistes et les médias de l’internet), le régime continua et continue encore sa croissance sur ce carburant « nouvelle génération ». De nombreux partenariats commencèrent à fleurir, au point que la Chine commence à devenir l’acteur numéro un de la vente de gaz dit « naturel ».

Au rythme terrifiant de consommation de la première et deuxième décennie de ce siècle, les états du Golfe furent mis à sec par la demande, et financièrement se retrouvèrent rapidement à court de capitaux. Ayant investi des sommes considérables pour maintenir une haute productivité, bien des états pétroliers se virent subir une crise sans précédent : émeutes de la faim, gouvernements en cessation de paiement, coups d’états à répétition, même les USA, anciens alliés naturels des pays producteurs furent expulsés manu militari des pays de la région. Le cas le plus notable fut la défaite en Iran : après la crise de 2007 continuant jusqu’en 2010, et explosant alors par une intervention massive des troupes Américaines sur le territoire Iranien, et malgré un conflit non résolu en Irak ayant déjà coûté des milliers de vies aux troupes US, les deux crises finirent par être internationales au moment de l’utilisation d’un engin nucléaire par les dernières troupes régulières Iraniennes. L’explosion atomique, survenant en plein désert, provoqua énormément de pertes dans les deux camps. Aujourd’hui encore le bilan est estimé à 35.000 victimes cumulées, chose que ni les Américains ni les Iraniens ne confirment ni infirment. Après ce massacre, l’opinion Américaine, pétrifiée à l’idée que l’Iran puisse en faire autant sur leur propre territoire, accula le président en poste à faire revenir immédiatement toutes les troupes stationnées dans la région, et lancer également des réformes drastiques sur la politique énergétique. Tributaire des grands groupes pétroliers, le président choisit alors la démission pour laisser ce soin à son successeur… qui n’est pas encore arrivé à s’affranchir du pétrole et des lobbies affiliés.

L’Europe, vieillissante mais riche, fut parmi les moins perdants de la fin de l’ère pétrolière. Rapidement décidé à se sortir d’une spirale infernale du baril flambeur, mais également satisfait de la fiabilité de son premier tokamak opérationnel, l’union Européenne poussa la production de solutions mixtes électriques biogaz afin d’une part ne pas dépendre du gaz naturel se tarissant à vue d’œil, et de technologies problématiques comme le tout électrique. Les premières « Elégaz » furent mises sur le marché dès 2018, puis remplacèrent très rapidement les solutions à carburant classique. L’offre de remotorisation des véhicules existants fut aussi une source d’essor pour les groupes Européen. L’électricité, devenant une ressource essentielle pour tous les secteurs d’activité, vit le secteur de l’énergie à nouveau nationalisé après les vagues de privatisations du début du siècle. Les états, soucieux de ne pas être dépendants d’opérateurs privés choisit donc de racheter à tout prix les actions et même prit parfois le parti de saisir l’entreprise, comme ce le fut en France et en Suède.
L’aviation civile et le transport maritime devinrent les bêtes noires du marché de l’énergie, et ce malgré des choix malheureusement inévitables : aucun cargo ne put réellement être converti à autre chose que les carburants classiques, de par les coûts de transformation et par le rendement inférieur des solutions disponibles. Ce fut un moment douloureux notamment pour le low cost qui dut s’aligner sur les tarifs des autres compagnies, et ce malgré des choix salariaux scandaleux (proche de l’esclavage moderne) ainsi que des produits sans confort. Les clients, soucieux d’avoir des prestations à la hauteur des augmentations, boudèrent alors le bas prix au profit des compagnies traditionnelles et plus richement dotées en terme de services tiers.



Et ce n’est qu’un début, je pourrais en faire un roman tiens !

29 octobre 2007

Petite pause

Ayant été particulièrement productif pendant un énorme moment, j'éprouve le besoin de faire une petite pause d'une semaine concernant la rédaction de mes messages.
Pour ceux qui me suivent, je vous dit donc à la semaine prochaine!
JeFaisPeurALaFoule

25 octobre 2007

Des supers pouvoirs

Ce texte fait suite à une discussion amusante menée par deux bouts en train (dont je faisais partie bien entendu) qui, sous prétexte de plaisanteries diverses se sont lancés dans des fantasmes de supers pouvoirs. Qui n’a pas rêvé de voler, jouer les passes murailles, de maitriser la télékinésie ? Personnellement j’ai souvent trouvé ce délire d’enfant particulièrement séduisant, notamment pour certains aspects pratiques majeurs. Pourtant, l’âge, la sagesse, enfin je ne sais pas trop quoi m’a incité à revoir ces désirs pour les replacer dans notre monde « réel » et leur faire subir l’outrage du probable.

Un des vieux rêves de l’Homme est de voler, et dans les termes il reste inassouvi puisqu’on palie à notre absence d’ailes par des constructions mécaniques complexes et coûteuses. Bien des héros/fous/comiques (selon la situation) ont tentés de s’affranchir de la gravité avec plus ou moins de bonheur. Entre celui se collant des ailes aux bras et sautant d’une falaise (avec le résultat évident de falaise 1 - 0 sauteur), des bidules et les machins ne ressemblant à rien de descriptible et les savants ébauchant l’autogyre ou l’hélicoptère, tous avaient à l’esprit la réussite de s’élever dans les airs. Maintenant, plaçons nous dans le cas où nous volerions par la seule force de notre volonté et imaginons la situation : voler, pénétrer l’air et naviguer tel l’oiseau entre les nuages, voir la vie d’en haut et s’offrir des panoramas magnifiques sans effort, quoi de plus plaisant ? Pourtant, au bout de quelques instants je remets les choses dans le cadre : un voleur se régalerait pour la cambriole, et une armée d’hommes volants pourraient intervenir n’importe où sans risque d’être pris. Enervant l’épreuve du pragmatisme, non ?

Dans l’ordre des supers pouvoirs je crois que la télékinésie est très bien placée. C’est quoi donc ce truc, me demande là-bas au fond le jeune homme. Et bien il s’agit de déplacer les objets par la seule force de la pensée. Des études sont menées sur ce phénomène depuis des années, si ce n’est peut-être plus d’un siècle, et pour l’instant on suppose comme probable que certains « auraient » tordus des cuillères par la seule concentration. Une cuillère, ça laisse perplexe quant à l’utilité réelle de la chose, mais imaginez un tel pouvoir à la force décuplée : déplacer un rocher, soulever des charges gigantesques, pouvoir aider dans la construction ou même protéger la population lors d’accidents, c’est plus que séduisant tout à coup. Par contre, le pragmatisme (SALAUD !) écrabouille le rêve en se disant que celui perdrait l’esprit pourrait alors faire des dégâts énormes avant d’être pris et sûrement tué. On ne pourrait malheureusement pas enfermer un personnage pareil car une porte, un mur ou un verrou serait alors inutile. Dangereux et sombre alors ?

Les distances, l’éloignement, tout ceci concourt à nous empêcher de voir des gens qu’on aime ou à voyager facilement. On ne va pas à Melbourne comme on irait à Nantes ou Marseille par exemple, et il est inenvisageable de faire l’aller retour dans la journée. Qu’en serait-il si l’on pouvait se téléporter ? Aller quelque part instantanément, pouvoir apparaître là et en repartir dans l’instant pour rentrer chez soi, en tout cas moi ça me tente énormément. Sans rire, je me ferais alors des soirées à Toronto, le déjeuner à Zagreb, et le week-end à New-York sans me soucier d’être en retard ! Le bonheur, surtout pour voir et connaître le grand monde. Bon, c’est vrai que le décalage horaire pourrait poser problème, mais dans l’absolu ça serait alors un vrai plaisir de se faire une « soirée » en pleine journée de l’autre côté de la planète. En revanche, étant moi-même un rien tordu, on pourrait alors imaginer des braquages de banque facilités, le vol d’informations sans difficulté et pire encore l’assassinat avec impossibilité circonstancielle de démontrer que le tueur était sur place. Là, ça y est, mes neurones commencent à fumer à l’idée de telles choses !

Il y a encore énormément de propositions : l’invisibilité qui ne servirait qu’à un voyeur finalement (si vous trouvez une autre utilité à ce pouvoir, je suis preneur), le passe muraille rendant votre chez vous perméable à tous, et surtout j’imagine en dernier ressort la télépathie, soit le pouvoir de lire dans les pensées. Si tout le monde pouvait le faire, où serait la liberté ? « Big Brother » apparaîtrait alors comme un jouet comparé à une société où chacun surveillerait sans arrêt son voisin. Impossible de penser librement, obligation de réprimer ses désirs, difficultés sociales liées à la communication, un tel pouvoir ruinerait le relationnel et rendrait la langue bien vaine. Et puis là dedans, qui serait un innocent ? Tous nous serions alors coupables de quelque chose, chacun sachant les fautes de l’autre sans avoir à les lui demander. Pour ma part côtoyer quelqu’un que j’aime et aller fouiller son esprit me semble indécent et malsain tant nos pensées nous sont personnelles. Je ne tiendrais pas par exemple à ce que le tout venant puisse lire en moi le désir que j’ai en pensant à une femme en particulier, ou bien un collègue découvrant à mes dépends qu’il me gonfle prodigieusement… quoique pour le dernier exemple je suis assez bête pour le lui dire ouvertement.

Bref, restons ce que nous sommes, Humains faibles et fragiles, et laissons aux dessins animés et bandes dessinées les supers pouvoirs. Il en va de notre sécurité à tous.

24 octobre 2007

La technologie peut être diabolique

Je vous vois ! Oui, vous, ceux qui, en lisant ce titre, imaginent déjà que je vais aborder la question des armes diverses et variées conçues par l’homme pour s’annihiler, et non, là je compte réellement aborder cette technologie quotidienne qui est capable en l’espace d’une seconde de transformer un moment paisible en véritable supplice Chinois. D’un certain point de vue, et eu égard à mon emploi dans l’informatique, certains pourraient se faire détracteurs et me lancer au visage que justement je travaille dans un domaine technologique. Que n’ont-ils pas raisons de me le rappeler, mais aussi de se souvenir de moments de solitude face à ce que nous appelons communément le progrès.

Nos poches se remplissent plus vite d’accessoires que ne s’emplissaient les besaces de nos aïeux, et pardessus le marché de choses inutiles ou presque, puisque c’est l’essence même de l’accessoire. Téléphone portable, baladeur numérique et même appareil photo du même tonneau, il y a de quoi se demander si notre sacoche est une vitrine ambulante des produits phares de certaines marques high-tech ou bien un volume de stockage réellement utile. Prenez le téléphone : c’est un progrès non ? Ah oui, c’est un sacré progrès en terme de communication, quel bonheur de s’entendre demander « t’es où ? » et non « Comment va ? » après avoir eu le malheur d’accepter l’appel. Mais qu’est-ce que ça peut avoir comme importance le lieu ? Comme si l’on pouvait en changer instantanément pour rejoindre son interlocuteur et ainsi se rapprocher de lui. Sincèrement, répondre à la question horripilante de la localisation géographie devient pour moi signe de rébellion par l’adoption d’un juron bien senti comme « Ca te regarde ?! ».

Ah le baratin du tunnel/métro/zone non couverte avec ces petits jouets bourrés d’électronique ! D’un certain point de vue on se trouve alors une excuse pour éviter la conversation en prétendant ne pas avoir entendu la sonnerie dans la foule, ou mieux encore en l’ayant prétendument oublié au bureau/salon/restaurant. Toute une histoire pour encore une fois avoir son moment de quiétude… sauf qu’il arrive parfois qu’on fasse preuve de bêtise en disant « je suis dans un tunnel ça va couper » et que l’autre vous fasse remarquer avec justesse « Heu là je t’appelais sur le fixe ».

Pathétique.

D’autres exemples pullulent et certains ont le mérite d’être comiques à défaut d’être réellement tolérables. La voiture qui ne démarre plus parce que la clé électronique est défaillante, ce maudit digicode que la copropriété a changé sans prévenir les habitants, la saloperie (je pèse mes mots) de boîtier tout en un internet/téléphonie/télévision qui bien entendu trouve le moyen de ne fonctionner qu’en dehors de votre présence, et le summum de l’ironie la jolie carte bleue devenant muette face à la caisse avec un montant de course plus que conséquent. De deux choses l’une, soit la technologie a un sens de l’humour analogue au mien, soit je suis entouré de gens maudits !

Plaisanterie mise à part, l’informatique a de quoi faire perdre la dernière once de calme qu’on a soigneusement préservée après une journée de travail harassante. Non, vous ne pouvez pas vous connecter au réseau, et puis finalement si, mais pas longtemps… tiens ça clignote et, ça coupe… et rebelote on appuie sur le maudit bouton qui fait tout repartir. Tiens, là ça marche, on lance la conversation avec la personne que vous aimez et là « bonjour… comment ça… » couic. Plus de signal. L’envie de destruction de l’équipement, l’élaboration d’un plan de torture tant pour le matériel que pour l’agent du service technique vous prend par les tripes, le désir d’homicide devient pressant. Pourtant, dans un mouvement d’abattement vous faites une dernière fois la manipulation qui, oh suprême frustration, accepte de fonctionner, juste au moment où votre interlocuteur quitte exaspéré la conversation.

La technologie doit nous aider, pas nous rendre dingues !

23 octobre 2007

Curiosité

Je suis naturellement curieux de tout, et sur tous les sujets possibles. Depuis la politique, en passant par l’économie, via un détour par l’informatique, la mécanique et même parfois la mode, j’aime bien à placer sous mes yeux et parfois dans mon esprit le plus d’informations possibles. Pourtant, la curiosité nait quand le sujet s’avère intéressant, et il m’est rarement venu à l’idée d’en dénigrer un sous prétexte d’idiotie profonde. Malgré tout, je dois admettre rester froid devant l’architecture de Le Corbusier, face au vêtement pour chien ou bien dans les analyses de la qualité gustative d’un plat de restauration rapide. Petit aparté : Le Corbusier (de son vrai nom Charles-Édouard Jeanneret-Gris) était un architecte et designer des années 50/60 (il est décédé en 1965) qui, d’une certaine manière a élevé la construction cubique, grise et sinistre au rang d’œuvre d’art. A titre d’exemple il a rêvé un Paris rasé, nivelé, et bâti de constructions toutes identiques et laides en diable. Bref, un terroriste architectural qui fut un visionnaire sur des domaines particuliers comme l’utilisation à outrance du béton et du verre, mais un boucher en termes d’esthétique et d’élégance.

Après cette dérivation sur l’architecture, revenons à nos moutons à cinq pattes, étrangetés et bizarreries que l’esprit humain dissémine à l’envi dans notre existence. Vous posez-vous des questions étranges sur le pourquoi des choses ? Etes-vous sujet au doute sur l’utilité d’un objet et même sur le bon sens de son concepteur ? Honnêtement, supposer que l’inventeur du jokari ou bien un des recordmans du livre des records puisse être sain d’esprit, ça me laisse perplexe. Le record du nombre d’ouvertures fermetures d’une porte en une journée, le plus grand bâtonnet de glace au monde, tout ceci est du domaine de l’absurde, où franchement nous excellons. Pourtant, eux me rendent curieux, alors que lire la constitution Suisse ou le code civil Uruguayen me semble bien plus assommant. Je dois être réfractaire à quelque chose…

L’étude de toute chose permet à bien des scientifiques de jouer avec des équipements coûtant des fortunes, et parfois découvrir des choses autant fondamentales qu’inutiles. Après avoir regardé un documentaire sur la recherche spatiale, une seule chose m’a énormément marquée, c’est que des professionnels de la NASA se sont amusés à reproduire la densité d’un astéroïde à l’aide … de barba papa (authentique !) et de tirer dessus avec un canon spécial coûtant des millions de dollars. Je pense que là, la science a fait un grand pas vers le néant. Enfin bon, s’ils peuvent me prouver qu’un rocher couvert de glace a la même densité et résistance qu’une boule informe de fibres sucrées, pourquoi pas… Le doute m’habite et l’utilité passe semble-t-il derrière le plan de l’amusement : à quoi bon chercher la petite bête alors que la grosse est déjà fort mal en point ? Tous les laboratoires de cosmétiques font des études gigantesques pour nous pondre des crèmes à base de (je cite) « multi vitamines » et de shampooings démêlant, bouclant et faisant le café tandis que le cheveu se relaxe paisiblement sous le séchoir. Ces millions, peut-être milliards, on ne pourrait pas les rendre plus constructifs que d’ajouter une goutte de citron dans un pot de crème pour parler « acides de fruits » ?

Je suis un pragmatique, au point d’en être déprimant. J’en ai conscience, notamment quand je deviens quasiment autiste sur des sujets aussi divers que le sport en général et le football en particulier. Mon incompétence notoire dans les équipes les noms et les scores doivent affliger plus d’un supporter avide de statistiques, et là ma curiosité est à nouveau mortellement touchée. J’ai essayé, je me suis même forcé à tolérer les matchs de l’équipe de France, plus par solidarité amicale que par chauvinisme, et tout ça pour finir par m’en désintéresser totalement. Le classement de division un ? Je m’en fous. Le meilleur butteur ? Je m’en fous, tout comme je me fous totalement de qui sera le ballon d’or, quel entraîneur va être viré à la pause… enfin tout ce qui touche de près ou de loin le football me laisse indifférent.

Par contre, rire de tout et me rendre encore plus curieux, là on sonne à la bonne porte ! J’admire sincèrement l’abnégation et l’entêtement dont font preuve certains et ce même à leurs dépends. Un type qui fonde sa carrière sur des problèmes gastriques comme le pétomane a de quoi rendre curieux, ne serait-ce que concernant sa santé mentale ! Après tout, il a réussi à faire parler de lui et sans que ce soit dénigrant pour lui. Le sens de la dérision est franchement flagrant chez ce type masqué qui s’est marré de lui-même. Admirable, non ? Finalement, je suis curieux de tout du moment que je puisse le tourner en dérision ou du moins en rire, quitte à ce que ce soit solitaire. J’ai bien ri à l’idée cynique de l’échec des Américains en Irak, je me suis bien payé la tête de nos politiques quand ils ont parlés de réforme en leur lançant un « bonne chance » cruel, et au bout du chemin je sais que la Mort rigolarde m’attend avec une petite liste de mes écarts de moralité et de langage. Curieuse la Mort à l’idée de me parler ? Ca m’étonnerait, elle a eu quelque spécimens à étudier : Salvator Dali, Jean Paul II, Jean Gabin, le général Custer, Léonard de Vinci, enfin bref du beau linge tant dans le bon (voire génial) que dans le mauvais (hein Custer que les Indiens y sont compétents pour la guerre…)

22 octobre 2007

Restons calmes

Je dois me répéter sans cesse cette petite phrase de politesse quand les choses m’horripilent et que mes nerfs se prennent pour des radiateurs. Se retenir, résister à la tentation de devenir virulent voire même violent, tout le jeu de la vie en société. Qui n’a jamais senti ses doigts le démanger, le frisson remontant l’échine avec le désir irrépressible de faire partir une gifle salvatrice ? Avouez que c’est tentant d’en coller une au crétin qui vous harcèle, à la pourriture qui vous écrase les doigts de pied dans le train ou bien à la dinde crue qui se planque derrière sa vitre blindée dans son guichet de banque…

Qu’est-ce qui m’énerve ? Faire une liste serait probablement plus difficile qu’inventorier les grandes œuvres humanistes ou tout au contraire de nommer des dictateurs démocrates. J’émets régulièrement des avis de tempête colériques quand je plonge dans les informations, que j’écoute les commentaires insipides et stupides de journaleux incompétents ou quand je croise le modèle haut de gamme d’imbécile estampillé « expert » autoproclamé. Ces derniers temps j’avoue même avoir un mal fou à me maitriser quand on aborde des sujets comme la politique Russe ou bien la gestion des retraites tant dans ces deux secteurs bien des inepties et des contrevérités sont balancées en vrac. Il faut voir à quel point tout ceci n’a pas de sens !

Prenez donc la politique de Poutine (oui, encore lui, et alors ?) : hier TF1 s’est offert le luxe d’aller balancer un reportage sur un « opposant » au régime, un certain Youri Kasparov. Opposant ? C’est oublier qu’il a vécu aux crochets de l’état en tant que joueur d’échec, qu’il a gagné sa notoriété internationale avec l’étoile rouge à la boutonnière. On le dit pauvre, désœuvré et peu écouté tant par les médias que par la population. A peine 4% d’oreilles attentives, voire même des régions où il est un inconnu, pourquoi les médias se feraient forts de le mettre en avant ? Oublier également que le magazine a fait quelques bévues sur son image : un véhicule flambant neuf à plusieurs dizaines de milliers d’euros, ça fait un peu tâche dans un paysage où il serait une victime du régime… Enfin bon, je suis convaincu que le pouvoir Russe lui refuse la parole, mais si c’est pour laisser un pseudo intellectuel cracher sa bile sur le pays puis ensuite ne rien proposer, autant le bâillonner…
Je dois être méchant de nature : bien entendu que je ne suis pas pour la censure, mais j’ai en horreur ceux qui se placent en victimes et ne proposent rien d’autre qu’une image de martyr. Arrêtez là les journalistes, vous n’offrez qu’une vision où vous tentez par tous les moyens de salir un homme qui a rendu sa stature à un pays en pleine dérive. J’oubliais aussi tas d’idiots, il a été démocratiquement élu, tout comme M.S ici même ou W. de l’autre côte de l’Atlantique. Le peuple a parlé, non ?

J’abordais la question du fonctionnaire, notamment concernant les retraites et les avantages acquis de haute lutte. Je suis fatigué de voir qu’on puisse aujourd’hui encore conserver des bonus immoraux, surtout en les comparant avec bien des métiers où même le risque ou la pénibilité n’est pas reconnue. En l’espèce, un conducteur de la SNCF a le droit à la retraite à 50 ans, et ils refusent de s’aligner sur les durées de cotisation générales. Allez expliquer ça à un chauffeur routier qui n’a droit à rien, ou à un pompier qui n’a pas même le droit au statut de métier dangereux. Dans l’absolu, je ne tolère donc pas d’être pris en otage par des gens qui ont des avantages exorbitants et qui viennent en plus nous expliquer qu’ils veulent une qualité de service… tandis qu’on attend désespérément un train sur le quai. C’est beau la connerie non ?

Ce qui me rend finalement le plus furieux c’est lorsque l’Homme croit en sa propre bonté alors que pour moi l’Humanité peut se définir comme telle que parce qu’elle a trouvé des moyens infaillibles pour s’autodétruire. Les moralisateurs, les philosophes à la … qui décrètent être juges et partis, et puis sans oublier nos chers franchouillards toujours prompts à avoir un avis sur tout, sans tout savoir sur le sujet bien entendu. De quoi les ficeler puis les jeter dans une barque qu’on oublierait au large de nulle part.

AH NON ! Ils trouveraient le moyen d’aller emmerder nos voisins !

19 octobre 2007

Prenons un cliché…

Non malheureusement, il ne s’agira pas de s’ébahir face à la beauté de photographies faites sur le vif par un reporter assez fougueux ou fou pour traverser une zone de guerre, ou sur le portrait mal cadré de la petite dernière, mais simplement de discuter l’esprit du « cliché » qu’on utilise régulièrement dans le langage et l’imagerie populaire. C’est un phénomène typiquement humain : on tente de simplifier toute réflexion à l’aide d’un raccourci plus ou moins probant, et si possible dénaturant tant que faire se peut la réalité au profit d’un résumé mensonger et parfois même fleurant bon le racisme…

Tenez, il y a toujours quelqu’un pour lancer que « l’arabe c’est un voleur ». En quoi un arabe est-il plus enclin à la fauche qu’un fils de notable non basané ? Certains vous rétorqueront que c’est une question d’éducation, de mœurs ou de situation sociale favorable, mais dans l’absolu réduire les différences entre les peuples du Maghreb ou le Moyen-Orient est à la limite de l’insultant : Perses, Berbères ou toute autre population de ces régions ne se reconnaissent pas dans ce résumé trompeur et qui plus est devenu péjoratif. Alors au surplus cumuler le « arabe » et « voleur », il y a de quoi se sentir plutôt dénigré, non ? Enfin toujours est-il qu’il est plus que courant de passer outre les limites de la politesse et d’accepter tacitement de telles insultes…

En même temps, je viens de prendre un exemple plutôt malsain, car le cliché existe aussi de façon plus amusante, comme typiquement l’image que se font les peuples les uns des autres. Nous Français nous voyons les Américains comme des incultes obèses gavés de nationalisme et de hamburgers, et eux s’imaginent que tous les Français sont équipés d’un béret et d’une baguette de pain et roulant en 2Cv. Amusant dans l’absolu, pénible à la longue. De toute manière le cinéma ne se prive pas de distribuer ces idioties par wagons entiers de pellicules : le méchant Portoricain dans les séries policières, le brave paysan contre les Indiens, le salaud en vert de gris contre le héros en uniforme vert olive… En soi c’est quelque chose qui survit à toutes les époques, et rares sont les films qui outrepassent la décence en allant s’attaquer à ces clichés inusables. 60 ans après, on peut dire que les Allemands n’ont plus rien des envahisseurs Nazis, mais non, les gosses s’entendront encore dire « les Boches », ou bien se gaveront de mauvais films où les clichés sont plus que légion.

Quelle pitié ! On va jusqu'à créer des postes dédiés aux clichés : le personnage « comique de répétition », la « ménagère de moins de 50 ans » servant de point de repère pour la publicité, mais aussi « l’enfant en bas âge » ainsi que l’inusable « fonctionnaire fainéant », tous nous pouvons coller à un cliché fort désagréable. Au demeurant nous sommes coupables de les maintenir mordicus sous couvert de nous simplifier l’existence : n’est-ce pas cliché de dire « Tous pourris » ? N’est-ce pas une contre vérité que de dire « Les riches sont des salauds » ? Objectivement je me plais à espérer qu’il faut avoir un minimum de Foi dans l’Humain…

Comment ça je ne suis pas crédible ? J’admets ne pas avoir une once de pitié pour les Hommes du fait qu’ils justifient certaines affirmations. L’Homme est « un loup pour l’Homme » et ça, nous pouvons le vérifier tous les jours. Dire qu’on pourrait faire mieux est un euphémisme, mais c’est alors espérer que l’égocentrisme naturel cèderait la place au comportement communautaire. Personnellement l’espoir d’une telle évolution tient plus du rêve d’un pas sur Mars que d’une possibilité tangible.

Est-ce donc par cynisme qu’il m’arrive d’aller affirmer sans complexe qu’au fond les clichés sont le reflet de notre Humanité ? Nous réduisons tout à des rapports de forces manichéens, nous prônons des solutions pathétiques à des problèmes qui, en principe, n’auraient pas lieu d’exister. Entre le con en rouge et l’abruti en vert j’estime qu’ils sont également crétins de se coller des beignes, tout ça pour un ballon. C’est cliché ? Oui en effet, c’est cliché de dire que les supporters de football sont foncièrement violents…. Mais parlez en aux spectateurs du Heysel en 1985… ils sauront vous en dire le plus grand bien.

En parlant finalement de cliché, il s'avère que cette note est la numéro 173... pour les supersticieux... passez votre chemin!!! (ah oui pardon je vous le dis en fin de note... je suis une pourriture...)

18 octobre 2007

V pour Vendetta

J’ai décrété qu’aujourd’hui je resterais stoïque et garderais mes commentaires concernant les grèves combinées de la SNCF et de la RATP (et oui je suis un de ces banlieusards pris en otage… ça y est je râle.) et pourtant ça me brûle les doigts d’enguirlander cette population de salariés. Bref, passons à autre chose avant qu’une saine colère explose et s’exprime avec virulence à travers cette page.

De quoi vais-je donc parler ? D’un film que j’ai eu l’occasion de voir très récemment et que je recommande très chaudement à toute personne ayant comme moi le plaisir d’apprécier le cinéma à plusieurs degrés de lecture. V pour Vendetta s’avère être un représentant étrange de ce que peut être l’expression politique à travers une histoire pouvant au départ passer pour enfantine : un « super » héros (de Marvel pour ceux qui connaissent) s’employant à dénoncer la dictature instaurée en Angleterre suite à un attentat biologique, et faisant acte de résistance face aux manipulations des médias à la solde du gouvernement. Dans le principe, un homme masqué aux méthodes expéditives semble peu propice aux réflexions et plus enclin à faire apprécier l’action régnant avec force sur toute la durée du film, et pourtant, peu à peu des questions fusent : qui, pourquoi, et comment ?

Sans révéler l’essence même de ce petit bijou d’intelligence cinématographique, je peux vous dire sans éventer quoi que ce soit que l’ambiance semble tirée des pires images de la seconde guerre mondiale et que l’Humanité n’y est pas traitée avec charité, loin s’en faut. Trahison, lâcheté et laxisme ambiant sont mis en lumière avec ce qui est le plus dérangeant : le réalisme. La caméra a un œil glacial tout comme le héros l’a et qui plus est aucune pitié n’est accordée à qui que ce soit. La foule sert donc de spectateur d’abord inactif et mollasson, soumis aux médias qui martèlent des messages dont Goebbels n’auraient pas renié la paternité, puis finalement acteur de son destin. Peut-on espérer plus belle réussite que d’inciter l’homme à agir par lui-même et le faire s’affranchir du joug de sa propre « moralité » ?

Je parlais de deux niveaux de lecture du film : le premier est donc l’observation d’une révolution fomentée par un seul personnage clé pour libérer un peuple entier de sa propre soumission aux images et à la parole d’un dictateur. C’est une étape qu’il ne faut surtout pas rater pour en saisir la force une fois la seconde lecture possible, celle où l’on comprend que le sens du sacrifice peut être indispensable pour arriver à ses fins. Le sacrifice d’un pour le bonheur de tous, telle est la réflexion globale de ce film. Bien sûr, certains diront qu’on peut échouer dans cette voie, qui plus est si le geste est désespéré, mais combien de révolutionnaires se sortent indemnes de leurs actions ? Tous ou presque périssent ou finissent solitaires car la révolte n’apporte que rarement la paix…

Ce qui est particulièrement terrifiant c’est de voir que les procédés du film, c'est-à-dire ses ficelles scénaristiques, sous des dehors de grossièreté (complot étatique, prise de pouvoir par un chancelier à la manière d’Hitler…) sont pourtant tout à fait plausibles. En plaçant le calque du film sur la réalité, bien des points communs sont à trouver avec bien des sociétés dites civilisées : lois liberticides, ralliement derrière un chef omnipotent, mise en place de contrôles paranoïaques, soutien d’une population terrifiée par l’ampleur des catastrophes réelles ou supposées. Le droit d’expression est une chose inaliénable et malheureusement on accepte, sous couvert de sécurité de tergiverser avec. En quoi le président Bush est-il meilleur qu’un de ces dictateurs imposant ses lois et ses vues sur le monde ? V pour Vendetta présente avec sagacité tous les aspects de ces phénomènes politiques : corruption des agents de contrôle, actions de propagande par les voies médiatiques modernes (télévision et internet) puis finalement bavures menant la population à la révolte. Vu ainsi ce film change totalement d’aspect et d’une production classée à tort « action » on arrive à « Anticipation politique ».

Rares sont ceux qui ont conscience de l’ampleur du désastre quand il s’agit de la communication de faits : les USA par exemple reprochent à l’Iran de vouloir le nucléaire civil pour se moderniser, et pourtant c’est ce même pays qui a des bases en Turquie, occupe l’Afghanistan et l’Irak, et disposent de postes d’opération en Arabie Saoudite. Aujourd’hui l’Iran est donc cerné et sera très probablement le prochain siège d’une guerre pour le pétrole. Et on nous montre quoi : un pays rétrograde, un gouvernement fanatisé et une population dégénérée. Où est la vérité ? Le président Poutine a donné son soutien pour le programme nucléaire civil Iranien, ce qui est somme toute normal vu qu’un pays doit se développer, quitte à investir sur ce genre de plans. En quoi nous avons le droit de refuser le progrès aux autres ? V pour Vendetta présente ce genre de schéma de pensée via l’image réaliste des circuits de l’information qui finalement abreuvent le peuple de demi vérités et de faux semblants. Ne soyons pas des moutons mais des analystes perspicaces. Et ce n’est qu’un exemple flagrant parmi tant d’autres…

L’ennui malgré tout c’est le manque de vraisemblance pour une chose : le héros qui arrive finalement à ses fins. J’espère sincèrement qu’il n’existera pas de tels états totalitaires où la parole sera celle de la télévision, l’opinion celle de l’Etat et la Foi celle du chef. Pas question pour moi de tolérer un seul instant l’indolence généralisée qui malgré tout est plus que flagrante dans nos états riches. Tout y est finalement toléré, plus rien ne nous semble scandaleux, du moins pas plus d’une semaine. Un massacre au Darfour ? Où ça ? Du trafic de drogue ? Oh ça on n’y peut rien. La violence ordinaire ? Quelle importance tant qu’elle ne me touche pas directement. La haine raciale qui refait surface ? Pas grave on chopera les plus virulents. Et on terrifie la population avec un terrorisme exalté par l’image et le son, et on impose des contrôles de plus en plus effrayants sur nos libertés, « pour nous protéger ». Désolé je ne crains pas mon voisin pas plus que je ne crains l’agent de police. J’estime que nous devons tous vivre en bonne entente, car c’est CA le principe de démocratie : l’équité, le gouvernement PAR le peuple et POUR le peuple.

Voici donc l’affiche de ce film, en cliquant dessus vous accéderez au site officiel. Il est sorti en DVD, ne vous privez pas !
Sinon, en dessous je vous mets le trailer (en Anglais malheureusement) du film: regardez et vous aurez une bonne idée de l'ambiance ...
V pour Vendetta sur Amazon.fr


17 octobre 2007

Pieds de nez

La Nature a tout de même un sens de l’humour qui lui est propre, et j’en apprécie chaque jour l’ironie la plus vive. Franchement, n’est-ce pas l’œuvre d’un cynique de grande stature que les ouragans, les raz de marée ou la foudre ? Pourtant, tous nous parlons des bienfaits de Dame Nature en oubliant bien promptement que nous dépendons d’elle et non le contraire.

Regardez un peu ces tempêtes qui démolissent en vingt secondes l’œuvre de vingt ans de travail acharné ! C’est fou comme la météo est capable de renvoyer l’âge de pierre notre civilisation devenue trop orgueilleuse par ses actes et sa présence trop envahissante. Lors des grandes tempêtes sur les côtes du Mexique, une grande part des plateformes de pompage de pétrole se sont littéralement volatilisées dans l’océan pour laisser place à un champ de ruines métalliques. Superbe non ? Si ce n’est pas se moquer de notre manque de respect pour l’environnement je ne sais pas ce que c’est. Dire que remettre ça d’aplomb coûte des milliards de dollars est inutile, les pompes parlent pour les faits. L’hilarité m’a saisie quand, dans un grand élan de dépit teinté de tristesse, un dirigeant d’une grande compagnie s’est plaint des caprices de la Nature. Non monsieur lui aurais-je répondu, la Nature ne se canalise pas, on lui obéit et on s’y soumet…

Généreuse la Nature ? Alors pourquoi les pires catastrophes tombent précisément là où les populations sont les plus démunies ? Pourrait-on corréler la misère avec la géographie ? Le Bengladesh est le pays le plus pauvre du monde, la misère y est omniprésente et pourtant, c’est là où les inondations sont les plus dramatiques : des milliers de morts, des millions de sans abris, et le tout arrosé de maladies dues à la disparition du minimum d’hygiène indispensable à la Vie. Bien entendu, ça semble inique de dire que c’est la Nature qui se venge, qu’on pourrait s’exiler loin des zones à risques majeurs et bla bla bla…Bah voyons ! Et vous êtes prêts à financer ces mouvements de population ? Non ? Alors évitons les clichés et acceptons ce juste retour des choses.

La Nature sanctionne et se rappelle à notre bon souvenir : 1999, la France est traversée par une véritable tempête et fait énormément de dégâts matériels et humains. Il y a eu consensus : la nature est méchante ! Ah bon ? Et construire en zone inondable, loger dans des maisons insalubres, ne pas respecter le bon sens en restant chez soi et non en forêt, c’est à la Nature qu’on doit alors s’en prendre ? A nous même bien entendu, mais nous en sommes totalement incapables… Reste que tout de même cette catastrophe nous a rappelée à quel point nous sommes dépendants de l’électricité et de l’eau courante, et à quel point il est vital d’avoir de bonnes organisations pour réparer les dégâts. Soit dit en passant, mon coup de chapeau ira aux équipes d’EDF qui se sont empressés de remettre le plus rapidement possible l’électricité.

Nous nous pensons totalement prémunis contre toute chose, nous supposons pouvoir avoir un contrôle omnipotent sur les ressources de notre petite planète, et jour après jour celle-ci se fait entendre de manière de plus en plus brutale sous la forme de changements climatiques entraînant des catastrophes. Nous avons une dette gigantesque envers cet environnement qui fut trop tolérant avec nous et qui à terme nous rendra la monnaie avec cruauté. Il faut le savoir : tôt ou tard notre irrespect nous mènera à la famine généralisée et qui plus est à des guerres. Non content d’être les dindons de la farce, nous nous enfoncerons dans la bêtise en nous entretuant pour rien ! Là, je crois que la Nature se régalera de digérer patiemment nos carcasses de crétins, d’oxyder nos voitures et finalement de voir le lierre envahir nos si prétentieuses structures en verre dépoli.

Rendez grâce à la Nature de ne pas avoir déclarée la guerre à l’Homme par l’intermédiaire des volcans, des tremblements de terre ou de véritables changements majeurs de climat. Nous autres, humains, nous sommes tributaires de la météo, de la géographie, et essayons de ne pas l’oublier sous peine de vivre une apocalypse verte.

Ca plairait bien aux écolos extrémistes ça tiens…

16 octobre 2007

Rome ! (redux)

Bon… on ne se moque pas, ce texte prend la place de celui rédigé hier concernant Rome et César, car après tout il nous arrive à tous de ne pas atteindre ses objectifs. Ayant été déçu de ma prose (et ayant déçu une lectrice), je me suis empressé de le supprimer pour en refaire un. Après tout, le travail ce n’est que faire et défaire jusqu’à ce que mort s’en suive, ou jusqu’à la retraite -si possible, merci d’entendre cette prière-

Je disais donc avant de m’auto censurer pour les raisons énoncés ci-dessus, que je trouvais fascinant l’époque Romaine et tout particulièrement César pour qui j’éprouve une espèce de tendresse, comme un gosse face à un personnage de bande dessinée. Et oui, j’ai le goût de l’impérial, de la Majesté et du pouvoir, surtout quand celui-ci fut servi par un homme pétri par les plus grandes qualités et défauts qu’on puisse avoir. L’Histoire n’est pourtant pas avare en héros ou en despotes, et pourtant de tous c’est un de ceux que je trouve le plus fabuleux.

On peut dire que Monsieur a eu un cursus des plus enviables : sénateur, général puis finalement empereur, on peut dire qu’il a de quoi impressionner le plus prétentieux de nos technocrates. Aujourd’hui on ne dirait donc plus qu’il a de l’expérience mais un véritable palmarès ! D’ailleurs, un empire comme Rome a de quoi fasciner tant par on exceptionnelle durée que par son ampleur. Rarement empire fut aussi étendu, et rarement empire fut aussi techniquement abouti. Avec le regard d’une personne moderne on pourrait à tort prendre Rome pour un état sans réelle structure, pour une situation si vieille qu’elle en était lamentable… mais il y a deux milles ans c’était un état modèle, administré avec soin et disposant de fonctionnaires compétents et zélés. Le rayonnement de Rome était autrement plus glorieux que celui de Washington aujourd’hui… bon d’accord, Washington et gloire dans la même phrase ça laisse dubitatif, mais bon, je n’ai pas pu m’empêcher de sortir une conne.. (Comment ça je m’éloigne du sujet ?! D’accord…)

Revenons à César : explorateur doublé d’un conquérant, il est à l’image de ses deux livres basés sur les guerres en Gaule et sur la révolution à Rome, c'est-à-dire complexe, orgueilleux et soigneux de son image. C’est tout de même le premier des « grands hommes » (et même le seul !) à avoir rédigé une chronique de ses actions sur le vif et de les avoir publiées à des fins de propagande. Ce qui est exceptionnel c’est que c’est aujourd’hui encore un témoignage incroyable sur les conquêtes Romaines, sur la diplomatie vue par César et sur les peuplades d’Europe de l’ouest. A lui seul ce livre vaut pour référence tant on en apprend sur les habitudes et le caractère nos ancêtres Gaulois, Belges ou Suisses (pour ceux dont les origines sont européennes s’entend). Pour autant, il s’agira de se réserver une part de précautions car le second fait incroyable du livre basé sur la Gaule est que Jules César l’a rédigé à des fins… de propagande ! Et oui, surprise, Rome était une « démocratie » où étaient élus les sénateurs. Bien sûr, la démocratie Romaine était aussi l’esclavage et l’asservissement des vaincus ou l’utilisation d’otages lors des victoires. Mais pour un Romain, le peuple Romain était réellement souverain, enfin jusqu’à la prise du pouvoir par César (encore lui !)

La modernité de l’homme lui donne un caractère encore plus exceptionnel : fin stratège (mais parfois trop arrogant pour faire marche arrière), négociateur compétent (mais parfois dupe de sa propre aura) et surtout expert en propagande, César a démontré qu’un peuple se doit d’être satisfait pour conserver le pouvoir. Les offrandes faites à Rome furent architecturales, ceci tant dans la taille (théâtres, monuments divers…) que dans sa glorification. Après tout, être en grâce auprès des élus c’est ce que demande tout politicien qui se respecte, non ?

La légende veut qu’il était épileptique, dévoyé, souvent incapable de gérer correctement sa vie privée et pardessus le marché un expert en traitrise. Quoi de plus naturel pour un homme de pouvoir ? La légende se bâtit sur le bien et le mal après tout. Là où je trouve encore un peu plus de puissance dans cet homme c’est dans deux aspects de sa personnalité : face au combat il leva le glaive comme ses légionnaires, ce qui en fit un symbole pour toutes les troupes, et qu’à présent être un César c’est être capable de prendre « seul » le pouvoir. Quoi de plus galvanisant qu’un chef qui soutient l’effort au combat de son propre bras armé ? La guerre se faisait au corps à corps, pas à l’aide d’un téléphone de campagne. A tout choisir, je trouve plus honorable de mourir près d’un homme aussi courageux et fier qu’au bout du fil avec un planqué assis dans un fauteuil en cuir. Question d’époque je suppose…

Malheureusement, toute l’Histoire ne retiendra que la mort de Vercingétorix, la fin de la Gaule libre ainsi que les massacres… mais oublier les thermes, le latin, la littérature, l’architecture, les sciences, l’art de la guerre ce serait alors oublier un pan complet de notre propre culture ! Rome a donné un sens à l’armée de métier, elle a mis en place le principat, le sénat ainsi que de véritables textes de lois. Rome a également définie la notion de fonctionnaire ainsi que leurs attributions, tout comme les premiers principes d’urbanisme. Les routes Romaines ont été le premier réseau de déplacement fiable au monde, le premier du moins qui permit tant aux armes qu’aux biens de circuler librement dans l’empire. A ce titre il faut savoir que bon nombre de nos artères actuelles suivent quasiment trait pour trait les tracés de l’époque. Comme quoi…

« AVE CESARIUS ! » aurais-je pu crier en brandissant une lance…. En fait non, ma chevelure blonde et mes yeux bleus m’auraient classés Gaulois ou Germain et non Romain. Quoi qu’il faut enfin savoir que l’armée Romaine était aussi faite d’un panachage de troupes hétéroclites : pendant les combats en Gaule, la cavalerie était la tâche des Héduens, population Gauloise experte dans ce domaine où les Romains étaient très en retard. De la même manière des frondeurs, des lanciers, enfin bien des troupes furent associées aux victoires de Rome tout en étant des « libres » (non Romains mais non esclaves) et non des Romains de souche.

C’est peut-être ça l’intégration ! Monsieur le Président, on change le système ? J’ai comme une envie d’Alésia là…

La page Wikipedia sur Jules César:
Jules César
Une petite référence littéraire essentielle sur le personnage de Jules César (cliquez dessus pour accéder à Amazon.fr) :

15 octobre 2007

Rome !

Suite à la relecture du post précédemment mis ici, je me suis rendu compte que celui-ci était non seulement d'une piètre qualité mais surtout totalement décousu...
De fait j'ai choisi de le supprimer pour le réécrire en temps voulu.
Toutes mes excuses à ceux qui ont lu ce "truc".
JeFaisPeurALaFoule

12 octobre 2007

On aurait pu (dû ?) en rire

Oui, on a toujours ce luxe incroyable de pouvoir rire de tout, de tourner en ridicule toute chose de notre existence au point même de faire preuve d’irrévérence avec n’importe qui, et surtout n’importe quoi. Le comique a ce pouvoir d’amener le sourire là où on ne l’attend pas, qui plus est sur des thèmes dérangeants. Quoi de plus infâme et sinistrement amusant que de plaisanter sur la famine africaine, quoi de plus terrible que de rire aux éclats concernant les camps de concentration ? Pourtant, le rire doit faire son chemin, tout comme l’évolution du monde ne cessera jamais de faire disparaître des acteurs pour en créer dans la foulée de nouveaux.

Rire de la vie, de la mort, de la souffrance humaine, c’est un récurrent, un comique de répétition depuis qu’on a eu l’audace de désacraliser l’existence. Ecoutons-nous discuter de ce qui ne nous touche pas directement, et remarquons avec quelle indifférence l’on traite le cancer, la violence conjugale ou le racisme. Impressionnant, là où l’humour est supposé offrir une échappatoire il devient outil de banalisation. Bien sûr, taire et rendre tabou les choses n’est rien d’autre que faire acte de rétrogradation ce qui à mon sens est une erreur, mais pour autant, rire de tout nécessite une certaine part de prudence. Desproges disait (oui je sais je vous gonfle avec lui… mais je remets le couvert !) « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », et pour ma part je retire avec véhémence la seconde partie de cette assertion tant la provocation est indispensable dans certains cas. Refuser de se moquer du cancer, c’est aussi renier quelque part que des gens vivent avec, ou survivent plutôt et pour autant ne se ratatinent pas sur eux-mêmes. L’honnêteté et la droiture morale voudrait donc qu’on leur offre une tribune comme à n’importe qui, et l’humour en est une plutôt efficace non ? Malheureusement, quand ça nous touche (tôt ou tard de toute manière), on devient moins réceptif à des propos provocateurs comme « Noël au scanner, Pâques au cimetière »…

L’atroce, l’innommable semblent être des chasses gardées de l’image ou de la presse, comme si rire avec cynisme de nos propres excès nous étaient interdits. Plaisanter sur une chambre à gaz ça mène généralement à un rejet des bien-pensants qui vous taxent alors d’irrespect pour les victimes. Pour autant que je sache, se moquer du procédé n’est pas un acte d’antisémitisme ou une négation de l’existence des camps, c’est simplement savoir avancer en déclarant ouvertement que « oui ça a existé, non on n’en veut plus et oui il faudrait savoir en rire ». Si je dis rire jaune, de suite je vais avoir le droit aux quolibets les plus infâmants sur mes tendances politiques… bref, rire n’est pas à la portée de tout le monde.

Là où je ris franchement c’est quand je suis face à un quelqu’un qui a un détachement incroyable avec son malheur. Un tétraplégique qui met sur son répondeur « Parti faire un footing », ça mérite les bravos et le rire joyeux ! S’entendre dire que c’est malsain comme attitude, c’est faire preuve d’une bêtise sans nom. Moi j’en ris, lui aussi malgré tout, alors laissez lui le loisir de se payer avec humour sa propre trombine ! La réalité c’est qu’au fond, rire de soi est difficile et rire aux dépends des autres est autrement plus simple…

J’avoue m’esclaffer face à certaines inepties du monde : la politique est un de ces domaines où l’humour d’un degré de profondeur jamais atteint ailleurs me chatouille les zygomatiques. Quand je vois un homme politique s’agiter, gesticuler, mimer l’obséquiosité avec un homologue devenu fréquentable alors que six mois avant c’était le diable en personne, j’en ris avec une gaieté qui n’égale que mon cynisme de façade. Et oui, l’humour est une des armes favorites du politicien : il vous prêtera son sourire pour vous refaire le portrait, puis il rira de votre air dépité, mais tout seul cette fois-ci. Reconnaissons leur une franchouillardise bien évidente, quand, sans ciller, ils vous annoncent qu’ils vont (je cite) « nettoyer au Kärcher », épurer les banlieues ou mieux encore « assainir l’économie ». Un pince sans rire n’arriverait sûrement pas à affirmer de telles grossièretés sans partir dans un fou rire incontrôlable.

Le monde est comme une seule personne prise à part : chatouilleux, il aime à ce qu’on plaisante de lui sans pour autant qu’on soit trop moqueur. Il y a des chasses gardées où pourtant l’humour serait salvateur. Quand un vendeur d’armes arrive à faire passer un hélicoptère et son armement de manière séparée pour des raisons éminemment administratives, c’est du système tout entier qu’il se moque. Quand un grand patron licencie à tours de bras pour augmenter la marge bénéficiaire, c’est des salariés qu’il se moque, et quand nous, pauvres individus avachis nous regardons avec le sourire un vidéo gag minable, c’est de nous-mêmes que nous rions. Comme quoi, nous arrivons à nous marrer quand un gosse se casse le nez en tombant de sa chaise, quand mémé se vautre en tentant une danse endiablée lors du mariage de la tante machin, et même suprême ironie nous nous foutons ouvertement de « papa se prend la porte du garage qu’il essaye de réparer depuis trois semaines ». Nous sommes ainsi, moqueurs, égocentriques… et j’aime en rire !

Rions de moi deux minutes, juste histoire de rendre l’équilibre à ma balance ironique : S’il y avait plus idiot que moi, ce serait celui qui tenterait de peindre des roses en violet avec de la peinture à l’eau », ou bien « Oui j’avoue, je suis au moins aussi con que je suis grande gueule », et une petite dernière pour ceux qui, comme moi, viennent de se payer une franche rigolade « Le jour où l’on mettra tous les cons en orbite, je crois que je serai le dernier à redescendre » (Merci à vous, monsieur Michel Audiard…)

11 octobre 2007

Passéistes

Nous sommes retors avec le passé car nous avons la fâcheuse tendance à l’enjoliver et d’ajouter la phrase clé « C’était mieux avant », comme si, par miracle, le passé avait une solution à offrir à un présent voire un futur déprimant. Pourtant, chaque époque connaît des problématiques différentes et l’analyse constructive de chacun des points permet de repousser le passéisme avec vigueur.

Pourquoi parler d’une époque que l’on a personnellement pas connue, surtout pour y piocher des pseudos libertés dont on dispose réellement aujourd’hui ? Les étudiants sont l’exemple typique de la nostalgie à bon compte, et ils ne se privent pas d’aller prêcher un retour à des sources au mieux bancales, au pire inexistantes. Ecoutez les militer pour un mai 68, c’est à hurler de rire ! J’avoue que c’est avec bonhommie et un rien de condescendance que j’accueille ces idéaux car ils sont teintés de l’idéalisme de la jeunesse qui malheureusement flétrit énormément au contact des réalités. Franchement, manifester aujourd’hui, est-ce aussi risqué à ce moment là ? Les CRS tirent-ils dans la foule ? Combien dénombre-t-on de morts après le passage d’un cortège ? Ne mélangeons pas la force d’un mouvement avec le moment où il a existé, car à ce compte là nous pourrions prétendre à un retour à 1936 et au front populaire ! Plus sérieusement, l’évolution de la société fait que des libertés exigées à l’époque sont aujourd’hui des réalités, que le racisme est en très fort déclin, et les jeunes ne sont plus tenus de faire le service militaire. Car c’était ça aussi mai 68 : des étudiants bobo refusant l’autorité parentale, gavés du petit livre rouge et vêtus de maillots estampillés El Che.

Si l’étudiant peut encore être compris dans les principes car l’illusion de la révolution fait bon ménage avec la jeunesse et l’inexpérience, je n’arrive en revanche pas à admettre le passéisme moral chez des personnes plus âgées. Encore faudrait-il savoir quel passé : si l’on me dit que la famille avait plus de valeur avant, j’en conviens en tant que militant du retour à la cellule familiale, en revanche affirmer que la vie était meilleure, c’est occulter que les conditions de travail et la vie en général étaient plus dures qu’aujourd’hui. Auparavant le défi était de remplir régulièrement l’assiette et éventuellement s’endetter pour une machine à laver, aujourd’hui sans les chaines câblées on passe pour un rétrograde. C’est ainsi, la consommation et le confort ont pris le pas sur les besoins de base. Regardons nos assiettes : on a plus que doublé la part de viande et divisé d’autant la consommation de pain, c’est un fait marquant dans nos vies, non ? Il est d’autant plus hallucinant de vouloir revenir en arrière…

D’un point de vue idéologique c’est pire encore : quid des massacres, des erreurs, des dictatures ? Quid des réalités ? On oublie les tortionnaires pour ne voir que la pseudo réussite et stabilité sociale ? Les populations de l’ex URSS ressortent les symboles d’une union révolue, car en cela elle se souvient d’un système qui encadrait tout et duquel on tolérait les excès et la surveillance permanente. Quand on passe de peu à rien du tout, il est sûr que naturellement le peu est mieux… quoique… Enfin bref, si l’on peut comprendre l’envie d’une vie moins dure, on ne peut pas comprendre le bienfait d’un tel retour à des principes qui ne fonctionnent pas.

N’assimilons pas d’autres symboliques : c’est amusant de voir le succès de la collection dans tous les domaines, la passion pour l’objet daté et même connoté. On revoit trôner ces affreuses lampes à blob dans les salons « branchés » (vous savez, ces saletés bouillantes qui vont bouger une bulle de cire colorée…), le design art-déco et j’en passe. Pour autant je ne trouve pas ça désagréable… sauf quand on nous prend pour des idiots ! Regardez l’automobile avec le retour en force de modèles emblématique (mal)traités à la sauce moderne : Fiat 500, Mini… Il ne manque plus que notre chère 2Cv pour qu’on soit à la pointe du … bah retour en arrière. Entre l’ancêtre et la nouvelle venue, le rapport est plus stylistique qu’autre chose, car la 500 n’a plus rien d’une voiture à bas prix pour véhiculer tout le monde, et la Mini n’a plus de mini que le nom. C’est incontestablement une réussite commerciale, mais sûrement pas la victoire d’un style intéressant.

A tout choisir, je préfère le présent : au moins je sais où je suis et je ne rêve pas d’une époque révolue où nos parents peuvent finalement piocher les bons et les mauvais côtés. Parlez avec eux, vous serez surpris…

10 octobre 2007

Beaucoup de bruit pour rien

La plus belle des choses qu’on ait jamais créée par l'Homme c’est à mon sens la rumeur. Magnifique outil tant démagogique que politique, elle sert à tout bout de champ de contrepoids pour se targuer d’avoir des réponses à des questions existentielles, ainsi que comme épouvantail envers les foules abêties. Entre la propagande et le fleurissement de ces rumeurs absconses et vaines, il y a de quoi faire avaler n’importe quoi au gogo avide de petits détails croustillants. Usée et utilisée à loisir, elle offre sans conteste la mesure de notre implication dans la vie en société, et le pouvoir de l'information qui influe directement sur nos existences. De par son existence même, elle prouve que nous ne sommes pas qu'une tribu de singes évolués...(c'est prétentieux ça tiens...)

Vous n’avez jamais eu le droit à l’ami « qui vous veut du bien » vous rebattant les oreilles d’un « Il paraît que » concernant à peu près tout ce qui est possible d’aborder comme sujet ? A l’écouter, cet ami a une haute connaissance de la politique de l’état, des compétences en sociologie, et ce qui ne gâche rien ses entrées dans le gotha des personnages médiatiques. Pour lui, parler de la présence Française sur des théâtres d’opérations militaires en Afrique est aussi aisément analysable que la dernière grossesse de la morue (star pardon pour l’écart de langage) en vue à Hollywood. En tout état de cause, m’est avis que mélanger de la géopolitique avec l’influence des Rita Mitsouko sur l’économie du Bénin me semble absurde. Bref, discussion faisant, il y a de quoi rire voire pleurer de rire quand on écoute ce genre de personnage. C’est avec une promptitude de sportif lancé sur un 100 mètres et l’assurance inébranlable d’un hussard que le guignol vous affirmera sans ciller que « La défaite de 40 c’était la faute aux juifs », que le pétrole « on en a pour 100 ans ! » et, au détour d’une petite remarque acérée sur le phénomène star-ac « Tiens tu savais que machine elle enceinte de machin bidule ? ». N’étant pas patient avec ces branques, j’avoue adorer voir se décomposer les certitudes du gueux sous les coups de la massue de l’Histoire ou de l’indifférence envers des choses aussi inutiles que les vedettes.

En soi la rumeur n’a rien de si dangereuse sortie de son contexte : ce ne sont que des affirmations sur lesquelles aucune vérification n’est applicable, et qui se colporte de bouches bavardes à oreilles attentives. Le fait de retenir une rumeur c’est déjà être capable de la remettre en route à n’importe quel moment d’une discussion. Il est vrai que l’utilité d’une rumeur infondée en société n’est pas négligeable : pouvoir briller et avoir son moment de gloire à la Warhol vaut bien quelques entorses avec la réalité, non ? L’absolue complexité des relations humaines fait qu’on a peu à dire, mais énormément à entendre sur autrui. De cette manière, le serpent de la rumeur peut donc continuer à croitre parmi nous et s’alimenter aux propos déformants d’interlocuteurs retors.

Tout le jeu est de savoir le bien fondé d’une rumeur. Partant d’une grande vérité pour finir totalement mensongère, elle peut aussi être d’une exactitude confondante… sans pour autant être prise au sérieux. Dans les méandres du vedettariat j’avoue ne pas vouloir m’emmêler tant les sujets abordés sont d’une bêtise affligeante : si un tel se démolit les veines à la blanche, après tout ça sera de l’argent facile pour l’embaumeur en cas d’overdose ; si une autre porte une troisième grossesse illégitime, ce sont les avocats de chacun qui feront l’opération de l’année ! Après tout, on s’en fout ! Là par contre où je suis un rien plus attentif, c’est lorsque les bons mots cachent une réalité bien cachée. De rumeurs certaines sont devenues crises majeures. Que l’on n’aille pas me dire que toute rumeur est inutile en soi, sinon nous serions encore à ignorer toute réalité sur bien des affaires louches dans les arcanes du pouvoir. Certes, la méthode est plus que litigieuse, mais le résultat est là… et ça peut en valoir le coût !

Se demander si la fin justifie les moyens n’est pas d’actualité : personnellement je repousse ce genre de gymnastique intellectuelle et morale tant elle est malsaine et autorise toutes les dérives. Là où je crois que le juste milieu se trouve, c’est justement dans le bourbier, bien au fond de la mélasse des relations intimes où chacun tient l’autre par ses secrets inavouables. Parfois, ces secrets se font trop pesants, et quelqu’un finit par murmurer quelques informations, juste histoire qu’on vienne fouiller là où il faut. Le watergate, les vedettes sud Coréennes, probablement Clearstream, tout ceci n’est pas sorti en force par hasard, quelqu’un a parlé, ou juste suggéré à l’oreille trainante d’un journaliste malin et à l’affût du scoop de l’année.

Méfiez-vous, tous nous sommes des cibles de rumeurs… d’ailleurs il parait que la majorité de mes lecteurs sont bien frapadingues et aiment les violettes… Allez savoir si c’est un fait ou juste une rumeur, histoire de dire qu’il y a quelque chose à retenir et analyser ici…

09 octobre 2007

Enfin trouvé (et on ne se moque pas!)

Ahhh je souffle et respire enfin!
De quoi je parle?
J'ai enfin, je dis bien ENFIN trouvé ce qui rendait l'affichage délicat de ce blog sur les navigateurs de type Firefox. J'avoue avoir été long à la détente, enfin bon je suis content, ça ressemble enfin à quelque chose!
Bon d'accord, je peux supposer que ça n'intéresse que moi ce genre de choses, enfin bref, c'est fait, ça fonctionne!
Amicalement,
JeFaisPeurAlaFoule

Protestations

On me reproche parfois d’être un rien trop radical et tranché sur mes avis, au point qu’on me fasse le procès d’intention d’être un dictateur en puissance. Certes, j’éprouve quelques difficultés à faire jouer de ma tolérance naturelle envers l’imbécillité récurrente que, nous autres humains, nous mettons sans cesse en branle pour nous entredéchirer, mais tout de même, ce n’est pas parce que j’ai l’air méchant que je le suis hein ? Bon… je vois que la conviction ne perle pas de vos yeux collés à ce texte, un peu comme des jurés face à un criminel terrifiant mais un rien attirant. Je ne suis pas Hannibal Lecter, qu’on se le dise !

Bien entendu, mesdames et messieurs du juré, j’apprécie énormément l’humour noir, le cynisme de certains grands génies de l’Histoire, et même une pointe de passion pour les aspects socio-économiques qui existent en ce monde. Mais je m’élève contre la procédure qui m’est faite, me mettre sur le banc des accusés sous le motif fallacieux de « Agitations anti morale et propagande anarchiste », alors que moi-même, militariste convaincu et défenseur de la bombe atomique je serais prompt à féliciter les hommes en armes… Comment ça je ne suis pas crédible votre honneur ? Bien sûr que je suis sincère ! Bon, évidemment, si l’on doit m’interroger sur la force morale et la détermination première d’un soldat Américain jouant du fusil dans des pays éloignés a des milliers de kilomètres de chez lui, tout de suite là comme ça, à froid, je cherche. Ceci dit, n’allons pas jusqu’à me crucifier parce que je refuse d’avaler des couleuvres de la taille d’un tronc de baobab, soyons un rien réalistes Monsieur le juge … ah je suis supposé me taire là ? Toutes mes excuses…

Ce n’est pas ma faute si, aujourd’hui, on a fait d’une population fière d’elle-même un peuple qui ne se reconnaît plus et qui ne reconnaît plus aucune légitimité à quelque institution que ce soit ! Je peste sans cesse contre la connerie, et me voilà trainé en diffamation et autres chefs d’inculpations infâmants. Je ne suis pas un criminel, encore moins un anarchiste. Bien qu’on soit en train de « fêter » les quarante ans de la mort de Guevara, il serait de bon ton de ne pas m’associer à cet entêté certes séduisant, mais somme toute totalement dévoué à une cause perdue, celle d’un communisme si ardent qu’il en est devenu utopique. Oui je sais, je suis né le même jour que lui, mais à des années d’écart ! Je ne suis pas le Che ! On ne me voit pas sur les maillots, casquettes et pulls des pré-pubères en manque de symboles, et heureusement (je ne suis pas photogénique et puis je suis myope comme une taupe…). Bref, ne me mettez pas derrière les barreaux alors que lui, ils les fumaient !

Reconnaissez, messieurs dames, que je n’ai pas le profil du terroriste : propre sur moi, poli, cultivé (si, si !) et même bon vivant, je n’ai jamais demandé qu’on utilise les explosifs pour résoudre les conflits ou pour militer quelques grandes idées. J’admets bien quelques écarts verbaux en prétendant avec humour que, oui effectivement l’utilisation massive de l’atome saurait rendre paisible quelques parties du globe et ainsi pacifier le monde, mais ce n’était que pures boutades servies à foison pour faire enrager mes interlocuteurs ! Notez au passage que j’estime que l’emploi irraisonné de la bombe est une débilité tant morale que stratégique, et qu’en étant juste pragmatique on ne peut pas voir d’intérêt à se faire sauter mutuellement le caisson à coup de protons et de neutrons.
Quittons le terrain technique : l’Homme est une brute en puissance, une espèce de grenade dégoupillée qui s’amuse à rouler au milieu d’un bac à sable plein de gamins en bas âge. J’y suis pour rien, moi, si le napalm, le phosphore et la mitrailles ont coulés et coulent encore à flot dans ce monde ! Ce n’est pas moi qui ait inventé le principe de Shrapnell ni celui de la mine anti personnel. Qu’on se le dise, je suis innocent !

Tiens, c’est qui l’autre en bure rouge sang ? Ah ? L’avocat général… que dit-il ? Que je suis le symbole d’une société quoi ? Décadente ? Que je représente l’échec de tout un édifice social, et que mes travers sont à eux seuls des marques indélébiles de mon « irrécupérabilité » ? Déjà d’une ce néologisme est pathétique, il parle aussi bien Français que moi l’Alsacien, et d’autre part je ne suis pas plus irrécupérable que lui vu sa fonction de parasite du système pénal. Punaise ! Cancrelat ! Vous faites honte aux idéaux que vos ancêtres ont obtenus par le sang et la sueur. Oui j’ai dit « vos », vu que je suis fils d’immigrés. Ah parce que maintenant ça devient une tare ? On va remettre en place la sélection nazifiée, celle qui parle du « né de parents Allemands » ? Honte sur vous, médiocres et ridicules frontistes. Je suis fier de mes inepties, autant qu’on peut être heureux de ne pas vous voir ailleurs que dans ce prétoire.

Je me sens comme Kafka : on m’accuse d’un crime incompréhensible et j’attends la sentence. Du haut d’un comptoir fait de stuc et de toc, voilà qu’ils s’agitent et tergiversent, comme si ce n’était pas évident que je suis innocent des charges. Et oui, je ne suis pas coupable de prôner l’anarchie, j’insiste même sur l’obligation de voter et d’agir avec discernement. Non je ne suis pas de ceux qui pensent que l’agitation mène à la construction… tiens, ils ne me regardent même pas. Suis-je donc si affreusement coupable pour en arriver à détourner le regard ?
Ils énoncent l’acte d’accusation, souriant avec une dentition carnassière de loups prêts à dévorer l’agneau. Mot à mot ils affutent une exécution qui sera capitale pour moi…

Rhaaa !!! Je me réveille ! Ce n’était qu’un cauchemar ! Ouf !

C’est quoi ces barreaux à ma fenêtre… lucarne ?! Et ho ! C’est quoi cette grille ?!

GARDIEN !

08 octobre 2007

Pangolin à Kaboul


C'est drôle, intelligent, culturel...

Je vous présente le blog de Pangolin, un dessinateur de BD ayant passé un an en Afghanistan. Entre bourka et Talibans, entre Massoud et les soldats de l'OTAN, observez donc ces aventures hautes en ... non pas de couleurs mais en noir et blanc.




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Ovalisons

Si j’ai le malheur de taper sur le rugby en cette période d’euphorie médiatique, je suis certain de risquer la crucifixion assortie du goudron et des plumes. Pourtant, là où j’ai quelques doutes sur cette ferveur dite « populaire », c’est qu’étrangement après des années d’obscurantisme médiatique concernant ce sport, aujourd’hui sous des dehors de popularisation de la coupe du monde on tente d’en faire un « foot bis ». Quoi qu’il en soit, la tendance est particulièrement impressionnante surtout à l’échelle d’une nation : depuis le bistrot jusqu’aux campagnes publicitaires, le ballon ovale est partout, impossible d’y couper. N’étant pas un sportif dans l’âme, j’avoue commencer à éprouver une certaine saturation.

Comparons deux choses : quelle différence entre « le gorille Chabal » et la « ballerine Zidane » ? Dans l’absolu on me parlera de critères physiques et sportifs, mais d’un de vue visibilité je trouve qu’ils sont comparables. Il y a quelques semaines encore le rugbyman était un joueur parmi d’autres, connu d’une communauté relativement restreinte d’amateurs, et là qui ne connaît pas ce joueur n’est pas sorti de son ermitage depuis des mois ! Chaque média y va de sa petite note, de son commentaire abscons le décrivant comme « l’homme des cavernes » (sic), le « viking Français » (re-sic) et j’en passe. Nul doute que l’homme, malgré ses remarques agacées à ce sujet aura vite pris le pli de ne pas se fâcher avec des commerciaux avides d’images fortes. Quand on sait qu’une publicité télévisée c’est 250.000 Euros…

Bref, non que je sois réfractaire à un vrai sport d’équipe et de cœur, car oui le rugby m’apparaît comme un morceau de bravoure physique tant l’épreuve est rude, mais c’est avant tout le ras le bol d’être pris pour cible par les marques et les sponsors. Non, le fait qu’une célébrité du monde sportif fasse votre publicité ne me fera pas consommer votre mousse à raser, encore non je n’achèterai pas votre nouvelle voiture estampillée « équipe de France », et surtout NON je ne porterai pas ces satanés maillots coutant une fortune pour trois bouts de tissus cousus et vaguement floqués d’un nom qui sera oublié dans au plus cinq ans. Je n’ai aucune idolâtrie pour les dieux du stade et je trouve qu’il est ridicule d’être en extase face à ces gens. Avant tout, j’accepte de leur trouver des qualités comme le courage, la volonté, l’endurance, mais je renie leur statut de « star », car il n’y a alors plus aucun respect pour le sport mais plutôt pour le porte monnaie. Pardonnez donc mon cynisme, mais le rugby est devenu professionnel avant tout sous l’impulsion du sponsoring et de l’accès aux heures de grande audience des matchs importants des différents championnats et coupes.

Ca me rappelle ma colère contre Zidane au jour de son fameux « coup de boule ». On en a bouffé de ces images jusqu’à l’écœurement, on est allés jusqu’à en faire une « chanson », hymne à la bêtise d’un homme gâchant les chances d’une équipe entière. La connerie est humaine et je me plais à me souvenir que le sportif ne s’exclue sûrement pas de ce classement biologique. Mine de rien, si M. Chabal a une importance quelconque dans son équipe, un homme ne fait pas quinze joueurs, et par conséquent ne plus se souvenir des autres pour ne garder qu’un nom, c’est mesquin. S’il avait eu de mauvais matchs, il aurait donc été le fautif en cas de défaite ? Quel leçon en tirer, que l’individu est plus important que le groupe ? Le collectif est une force qui nécessite qu’on communique sur la totalité de son effectif et non sur quelques vedettes qui ne sont personne ou presque une fois séparées de celui-ci. On me dira que l’inverse est vrai, mais à ce compte là c’est dire qu’un général peut gagner une bataille sans ses fantassins.

Le ballon ovale véhicule encore de grandes valeurs car en toute franchise, j’ai pu apercevoir la fin du match Angleterre – Australie, et j’ai été épaté par l’émotion que j’ai éprouvée en voyant les visages fermés, les larmes sur les joues de ces « brutes » qui finalement n’en sont pas du tout. C’était beau, sportif et courageux. La dignité qui se dégageait de ces images a sauvé ce sport de la disqualification à mes yeux. Reste que les médias nous bourrent le crâne d’images qui, à la longue, dénaturent toutes ces qualités. Je le répèterai encore et encore, la publicité ce n’est pas nécessairement enfoncer dans les têtes les qualités théoriques d’un produit, c’est avant tout faire consommer le plus possible et à n’importe quel prix… quitte à rendre le discours absurde et pénible de répétitions.

Sinon, je souhaite aux joueurs Français de gagner, tout comme je souhaite aux autres équipes d’en faire autant. Que le meilleur gagne, avec le fair-play qui était et j’espère sera toujours la valeur principale du rugby.

04 octobre 2007

Monstruosité ordinaire

Les gens sont-ils si friands de sang et de tripes pour devoir les gaver à longueur de journées d’images dignes des plus grands carnages imaginables ? Entre les armes à feu montrés avec complaisance et la banalisation de la violence mondiale, il y a de quoi supposer que nous ne sommes rien de plus que des carnassiers qui s’emprisonnent dans des vêtements et de la morale à prix coûtant, juste histoire de ne pas laisser sortir trop bruyamment notre vraie nature. Le prix des médias est notre pollution permanente non par des faits mais par une publicité d’un mode de vie haineux et individualiste.

L’exemple Américain, qu’est-ce qu’on peut en manger de cette satanée soupe morale et économique où il faut s’enrichir vite ou crever en silence ! Les séries, les films, la musique, tout est bon pour nous rappeler que d’une côté les USA ont une insolente réussite économique (à nos dépends !) et une infâme situation sociale indigne d’un pays aussi riche. Les paradoxes sont mis en avant et servent d’inspiration, avec tout ce que ça représente de dangereux. Peut-on légitimement comparer une nation qui ignore tout des droits de l’homme avec un état de droit comme la France ? Car oui j’affirme que laisser mourir de faim son propre peuple, pratiquer la ségrégation, l’isolationnisme et d’imposer ses vues par la force sont les mamelles nourricières d’une dictature et non d’une démocratie. On me trouvera rude sur ce jugement, on me dira que la libre entreprise leur offre une liberté inconnue ailleurs, et moi je réponds immédiatement : est-ce une liberté de tout perdre parce que des financiers ont joués avec votre retraite ou vos capitaux patiemment économisés sur votre salaire ? Est-ce juste qu’un retraité soit obligé de reprendre une activité salariée parce qu’EMRON s’est effondré ?
Ce pays est la caricature du capitalisme élevé en institution, et ce pardessus les têtes pensantes de l’état. A la grande époque de la domination de Rockefeller qui était en son temps l’homme le plus riche du monde, les gens déclaraient que pour lui la présidence des Etats-Unis aurait été un pis-aller et non une fonction intéressante. Tout est dit…

Revenons-en à la violence. Les USA autorisent et incitent même à s’armer, c’est un fait avéré et sans cesse exposé dans les médias. Personnellement je ne vois en quoi je serais plus « homme » armé d’un pistolet que sans, à moins que ce soit un palliatif à un manque organique quelconque… Enfin bref, depuis des années on a lancé la mode des musiciens gangsters (trouvant le moyen de s’entretuer à cause de la musique … pathétique 2Pac !) , ce qui a engendré une mode malsaine où les jeunes Français, eux aussi, veulent avoir une arme. Merci mais ce genre de modèle je m’en passerais bien, merci à vous les grands groupes de médias, vous nous offrez chaque jour un cliché ne faisant que nous faire empirer et non nous inspirer. A ça les Anglais ont répondus par la paranoïa en plaçant des milliers de caméras partout sur le territoire. Le concept de « Big Brother » est donc devenu une façon de se protéger contre les monstres que nous-mêmes nous avons créés. Après le pathétique on passe donc à l’abominable, en ce sens que de simplement effrayés nous sommes maintenant suspicieux envers notre voisin. La simple idée qu’on puisse me surveiller ainsi me rend littéralement malade !

La violence ordinaire est aussi dans l’information. On fait non plus un travail d’investigation qu’on laisse à la presse écrite qui est en pleine perte de vitesse, on fait le métier de voyeur. Qui comprend les enjeux de la crise Birmane ? Qui sait expliquer clairement le pourquoi d’un tel désastre ? Quasiment personne n’est aujourd’hui foutu de situer la Birmanie sur une carte, alors en décrire la crise je n’ose même pas demander. Nous ne sommes plus informés, nous sommes gavés par des évènements qu’on n’explique que très mal (voire pas du tout), on ne se prive pas de placer des vidéos sanguinolentes et bien vomitives aux heures de grande écoute, mais en revanche recentrer le débat sur le fond ça pas question.
J’aime bien un principe simple pour expliquer ce qui se passe et pourquoi ça arrive : prenons une vidéo quelconque, ôtons le commentaire exact pour le remplacer par une mauvaise mais crédible explication simpliste.
Version réelle :
- Les hommes du GIGN donnent l’assaut pour libérer des otages d’un avion d’Air France sur le tarmac de l’aéroport de Marseille. Les terroristes sont tués et les otages libérés sans dommage. Le président se félicite de l’efficacité de l’équipe d’intervention.
Version revue et corrigée :
- Un groupe de terroristes déguisés en agent de la sécurité ont attaqués un avion de ligne d’Air France. En quelques secondes ils ont massacrés une dizaine d’otages en utilisant des grenades et des armes de poings. Actuellement le président tente une négociation qui s’annonce ardue.

Même vidéo, commentaires différents. Violence ou information ? Tout tient au contenu de la description et bien souvent l’on se contente du minimum de sorte à ce qu’on n’aille surtout pas mettre en doute nos chers enquêteurs. Ce serait donc pêcher par excès de zèle de dire la vérité et nous éviter des boucheries inutiles. ? En quoi serons-nous plus marqués par la vidéo d’une exécution que par l’explication pure et simple du « exécution barbare » ? J’éprouve du dégoût pour ces méthodes de lessiviers et non de journalistes compétents, ils n’apportent rien de plus qu’un éclairage lamentable sur leurs méconnaissances profondes des dossiers.

Pour mémoire… en plus de cinq ans de guerre civile, ces imbéciles n’ont jamais trouvé le temps de prendre le moindre renseignement sur la prononciation même phonétique des noms de villes, villages et personnages clés de la guerre civile en Ex Yougoslavie. C’est suffisamment flagrant pour douter définitivement de leurs compétences…

03 octobre 2007

Bons à rien et prêts à tout…

En une phrase, on plante un décor qui est non seulement désagréable pour la personne ciblée mais surtout tout à fait révélateur d’un état d’esprit qui, à mon sens, est aussi vieux que le monde. Bien souvent on taxe notre époque d’être favorable aux arrivistes et aux requins, comme si l’ambition personnelle n’avait jamais existée avant. Pourtant, l’Histoire ne se prive pas de nous offrir quelques personnalités célèbres dont quelques perles dignes d’un inventaire.

Ah comme il est heureux de croire que l’ambition peut être vertueuse, ça nous permet de rester totalement dignes et même de se glorifier d’une réussite qui est pourtant passée par le piétinement impitoyable de nos congénères. Si aujourd’hui nous avons des présidents, c’est que d’une certaine manière nos aïeux ont compris qu’il fallait mettre en place une véritable hiérarchie cloisonnée, ceci dans le seul but d’encadrer nos excès et notre manque total de constance. Croyez-vous en toute sincérité que la France de la cinquième République soit l’œuvre de vrais démocrates, ou plutôt d’autocrates convaincus que le pouvoir du peuple doit se concentrer en un seul homme ? Dans l’absolu le général de Gaulle (« de » minuscule, enfin c’est un débat sans fin au sujet de sa particule) a « exigé » que le président de la République ne soit plus un coupeur de rubans mais un chef d’état digne de ce nom. Obscur colonel avant la guerre, il fut un homme avisé de s’offrir les faveurs des Anglais par sa présence à Londres. Il devint donc un interlocuteur favorisé pour parler de l’avenir de la France d’après-guerre. Sous cet éclairage, notre dictateur… pardon démocrate a-t-il légitimement été élu sur sa seule compétence ou sur le fait que la BBC lui a offert une publicité sans précédent ? Comme si les vrais résistants (pas ceux ayant échangés le brassard de milicien pour celui de FFI) avaient eu besoin d’une harangue certes fort intéressante et bien construite, mais somme toute majoritairement ignorée de tous en 1940… Si ce n’est pas de l’opportunisme ça… Pour le bon à rien je ne juge pas trop, finalement il n’a pas été un « mauvais » chef d’état malgré l’enlisement dramatique de la situation en Indochine puis en Algérie. Hériter de tels dossiers laisse des traces indélébiles.

C’est amusant de remonter le temps et d’aller taquiner de l’icône comme certains iraient taquiner le goujon. Dans le genre symbole fort notre Napoléon 1 er (et non pas le guignol qui s’est fait élire empereur sous le chiffre 3) est un morceau de choix : Corse –ça commence mal-, atteint d’un probable ulcère (qui a médit en parlant de cirrhose ?) et au surplus obnubilé par sa petite taille, on a tout pour faire le genre de profil désagréable du requin caricatural. Et pourtant, sur bien des points l’homme méritait sa légende : un stratège incroyable pour son temps, une mémoire exceptionnelle (on dit de lui qu’il était capable de parler des enfants de n’importe quel de ses grognards) et une compétence hors du commun pour la politique (rédiger la constitution d’un royaume en 48 heures, faut le faire !). Là, d’accord, j’avoue avoir cédé à la tentation de l’encenser, mais n’oublions pas non plus d’autres évènements : c’est un coup d’état qui l’a mis au pouvoir, c’est également une auto proclamation qui a fait de lui un empereur, il a liquidé des centaines de milliers d’existences dans ses guerres d’invasion, et pardessus le marché s’est octroyé le luxe d’être l’origine de nouveaux concepts comme la bérézina (du nom d’un fleuve Russe), le grognard (pour le soldat qui grogne mais qui obéit) et la fanfreluche de la légion d’honneur (car aujourd’hui c’est ce qu’elle est).
Petite chose amusante : il aurait déclaré un jour que « Si j’avais fait de la politique en Corse, jamais je n’aurais eu la moindre chance ». Révélateur de l’ambition du personnage…

Deux exemples de l’ambition, de l’opportunisme politique et du travail sur l’image de marque, et pourtant nos voisins, nos amis et même certains membres de nos familles sont ainsi faits qu’ils ont le désir de réussir, quitte à écraser ce qui pourrait être un obstacle. Combien sacrifient une existence paisible, l’amour et la famille sur l’autel de la profession ? Combien de couples ne supportent pas le choc de la promotion ? Oublier que l’orgueil humain est démesuré c’est s’exposer à des risques : on ne compte plus les hommes qui deviennent jaloux de leurs épouses et de leur position d’homme du foyer… quand l’épouse commence à gagner plus que lui. Dramatique et triste à la fois, l’ambition personnelle ressurgit alors. On devrait effectuer une analyse statistique sur les salaires des couples et y observer les tendances des augmentations. Nul doute qu’on aurait de quoi rire en voyant qu’étrangement, lorsque l’un des deux réussit, l’autre fait tout pour le rejoindre, quitte à changer d’emploi ! Après tout, un bon à rien pourrait en faire autant puisqu’il serait décidément prêt à tout pour être dans le haut du panier, du moins dans le haut du panier de son foyer.

Que nous sommes cons parfois…

01 octobre 2007

La futilité de l’indispensable

Tout ce qui n’est pas indispensable est prétendu inutile selon les minimalistes… Pourtant, j’ai du mal à suivre le raisonnement de ces ermites en puissance qui, sous couvert d’écologie-protection de l’être humain-protections des mœurs (rayer les mentions inutiles) s’octroient le droit de déterminer si oui ou non l’Homme, dans son ensemble, a besoin de quelque chose. Je suis curieux de comprendre cette analyse tant il est vrai que nous tous nous avons des critères dissemblables et même s’opposant les uns les autres !

Un des troubles du langage courant est de parler de la « création d’un besoin » quand une nouvelle technologie apparaît et s’impose. On a prononcé cette horreur linguistique à l’émergence du téléphone portable, comme si l’appareil pouvait créer par sa fonction un nouveau besoin. Il n’y a pas de nouveaux besoins, il n’y a qu’une réponse nouvelle à un besoin ancestral. Reprenons le portable (et merci de ne pas appeler pendant que je parle, ça me désoblige) : si c’est un besoin « créé », alors à quoi servaient la poste, à quoi bon le télégraphe, inutiles les signaux de fumée ? Voyons, le portable n’a fait que répondre techniquement à un souhait évident : pouvoir être joint et inversement pouvoir joindre n’importe qui sans nécessairement faire usage d’un outil soit long (courrier) soit géographiquement localisé (téléphone filaire). Si l’on me dit donc que le portable n’est pas « indispensable » donc inutile, c’est qu’il y a non sens : il est indispensable pour ceux qui lui ont trouvé une fonction totalement insérée soit dans la vie privée ou la vie professionnelle. Tentez de séparer un artisan plombier de son téléphone… vous m’en direz des nouvelles.

Bien entendu cet exemple est une caricature du comportement consumériste, d’autant plus qu’on se passait fort bien du mobile et qu’à présent il semble totalement impossible de faire sans. En vérité, toute la finesse résulte de la mutation de nos sociétés car aujourd’hui nous sommes tous branchés sur internet, disponibles n’importe où, et l’on va même jusqu’à jouer la convergence en faisant du MSN sur un téléphone ! Si ce n’est pas l’extrême dans le concept c’est qu’il me manque une information… Enfin bref, parler dans ce cas d’inutilité c’est oublier toute la nécessité qu’on y trouve au bon moment.

Ne poussons pas trop non plus, les sciences, l’industrie, la technologie nous offre aujourd’hui un étalage invraisemblable de produits tous moins utiles et plus futiles les uns que les autres. La fonction première d’une paire de chaussures est de protéger les pieds et de pouvoir marcher à l’aise, non de scintiller d’une diode rouge clignotante. Et pourtant le concept a marché ! Comme quoi on peut vendre tout au gogo du moment qu’il s’en sent différent. Je n’aborderai pas Apple avec son I Pod, on va finir par croire que je hais personnellement Steve Jobs…

Bref, nos chers minimalistes sont-ils vêtus de peau de bête ? Grands dieux non, le costume est de rigueur chez les penseurs (caricature quand tu nous tiens…) et l’alpaga indispensable. Donnez-moi l’occasion de les mettre en conditions minimalistes comme par exemple survivre seuls sur une barque au milieu de l’atlantique nord, et on verra s’ils prennent la combinaison de survie pour un luxe et non une obligation. Bien sûr je serais taxé de brute en faisant cela, mais dans le fond, la brutalité du procédé de rejet ne mériterait pas un peu une sanction en proportion ?

Les autophobes sont les pires égoïstes qui soient car au lieu de proposer une amélioration écologique nécessaire ils veulent voir « la voiture danger » disparaître des routes. Et la mère de famille en campagne ? Et le médecin ? Et celui qui bosse loin ? On leur fait quoi, on les vire ? Ces imbéciles sont foncièrement les pires exemples du rejet du progrès sous prétexte que « la voiture ? ça sert rien qu’à polluer et à me gêner quand je suis à vélo »…

No comment.