23 octobre 2007

Curiosité

Je suis naturellement curieux de tout, et sur tous les sujets possibles. Depuis la politique, en passant par l’économie, via un détour par l’informatique, la mécanique et même parfois la mode, j’aime bien à placer sous mes yeux et parfois dans mon esprit le plus d’informations possibles. Pourtant, la curiosité nait quand le sujet s’avère intéressant, et il m’est rarement venu à l’idée d’en dénigrer un sous prétexte d’idiotie profonde. Malgré tout, je dois admettre rester froid devant l’architecture de Le Corbusier, face au vêtement pour chien ou bien dans les analyses de la qualité gustative d’un plat de restauration rapide. Petit aparté : Le Corbusier (de son vrai nom Charles-Édouard Jeanneret-Gris) était un architecte et designer des années 50/60 (il est décédé en 1965) qui, d’une certaine manière a élevé la construction cubique, grise et sinistre au rang d’œuvre d’art. A titre d’exemple il a rêvé un Paris rasé, nivelé, et bâti de constructions toutes identiques et laides en diable. Bref, un terroriste architectural qui fut un visionnaire sur des domaines particuliers comme l’utilisation à outrance du béton et du verre, mais un boucher en termes d’esthétique et d’élégance.

Après cette dérivation sur l’architecture, revenons à nos moutons à cinq pattes, étrangetés et bizarreries que l’esprit humain dissémine à l’envi dans notre existence. Vous posez-vous des questions étranges sur le pourquoi des choses ? Etes-vous sujet au doute sur l’utilité d’un objet et même sur le bon sens de son concepteur ? Honnêtement, supposer que l’inventeur du jokari ou bien un des recordmans du livre des records puisse être sain d’esprit, ça me laisse perplexe. Le record du nombre d’ouvertures fermetures d’une porte en une journée, le plus grand bâtonnet de glace au monde, tout ceci est du domaine de l’absurde, où franchement nous excellons. Pourtant, eux me rendent curieux, alors que lire la constitution Suisse ou le code civil Uruguayen me semble bien plus assommant. Je dois être réfractaire à quelque chose…

L’étude de toute chose permet à bien des scientifiques de jouer avec des équipements coûtant des fortunes, et parfois découvrir des choses autant fondamentales qu’inutiles. Après avoir regardé un documentaire sur la recherche spatiale, une seule chose m’a énormément marquée, c’est que des professionnels de la NASA se sont amusés à reproduire la densité d’un astéroïde à l’aide … de barba papa (authentique !) et de tirer dessus avec un canon spécial coûtant des millions de dollars. Je pense que là, la science a fait un grand pas vers le néant. Enfin bon, s’ils peuvent me prouver qu’un rocher couvert de glace a la même densité et résistance qu’une boule informe de fibres sucrées, pourquoi pas… Le doute m’habite et l’utilité passe semble-t-il derrière le plan de l’amusement : à quoi bon chercher la petite bête alors que la grosse est déjà fort mal en point ? Tous les laboratoires de cosmétiques font des études gigantesques pour nous pondre des crèmes à base de (je cite) « multi vitamines » et de shampooings démêlant, bouclant et faisant le café tandis que le cheveu se relaxe paisiblement sous le séchoir. Ces millions, peut-être milliards, on ne pourrait pas les rendre plus constructifs que d’ajouter une goutte de citron dans un pot de crème pour parler « acides de fruits » ?

Je suis un pragmatique, au point d’en être déprimant. J’en ai conscience, notamment quand je deviens quasiment autiste sur des sujets aussi divers que le sport en général et le football en particulier. Mon incompétence notoire dans les équipes les noms et les scores doivent affliger plus d’un supporter avide de statistiques, et là ma curiosité est à nouveau mortellement touchée. J’ai essayé, je me suis même forcé à tolérer les matchs de l’équipe de France, plus par solidarité amicale que par chauvinisme, et tout ça pour finir par m’en désintéresser totalement. Le classement de division un ? Je m’en fous. Le meilleur butteur ? Je m’en fous, tout comme je me fous totalement de qui sera le ballon d’or, quel entraîneur va être viré à la pause… enfin tout ce qui touche de près ou de loin le football me laisse indifférent.

Par contre, rire de tout et me rendre encore plus curieux, là on sonne à la bonne porte ! J’admire sincèrement l’abnégation et l’entêtement dont font preuve certains et ce même à leurs dépends. Un type qui fonde sa carrière sur des problèmes gastriques comme le pétomane a de quoi rendre curieux, ne serait-ce que concernant sa santé mentale ! Après tout, il a réussi à faire parler de lui et sans que ce soit dénigrant pour lui. Le sens de la dérision est franchement flagrant chez ce type masqué qui s’est marré de lui-même. Admirable, non ? Finalement, je suis curieux de tout du moment que je puisse le tourner en dérision ou du moins en rire, quitte à ce que ce soit solitaire. J’ai bien ri à l’idée cynique de l’échec des Américains en Irak, je me suis bien payé la tête de nos politiques quand ils ont parlés de réforme en leur lançant un « bonne chance » cruel, et au bout du chemin je sais que la Mort rigolarde m’attend avec une petite liste de mes écarts de moralité et de langage. Curieuse la Mort à l’idée de me parler ? Ca m’étonnerait, elle a eu quelque spécimens à étudier : Salvator Dali, Jean Paul II, Jean Gabin, le général Custer, Léonard de Vinci, enfin bref du beau linge tant dans le bon (voire génial) que dans le mauvais (hein Custer que les Indiens y sont compétents pour la guerre…)

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