24 juillet 2013

vulgarité de la naissance

Bordel de merde, on m'aura gonflé les noix avec la naissance du petit dernier de la lignée au sang royal! Mais qu'est-ce que j'en ai à cirer du rejeton au sang bleu? Qu'est-ce que ça va changer dans mon existence que ce soit une à couettes ou un à moustache? Sans rire, c'est comme si ce non-évènement allait transformer une royauté complètement obsolète en quelque-chose de nouveau, d'humain, de crédible tant politiquement que diplomatiquement.

Bon, je me suis lâché là, mais reprenons notre ton plus austère pour bien se convaincre d'une chose: la naissance d'un héritier a autant d'importance dans notre quotidien qu'en a eu le décès de Diana. Oui, c'est cruel de dire cela, mais sorti des gens venus pleurer une starlette auréolée d'un titre sans valeur, qui s'est soucié de l'impact historique de sa mort? Personne. Un roi sans pouvoir, c'est un symbole et rien d'autre. Et moi, les symboles, quand ils viennent me saturer les ondes et les unes de journaux, j'en ai vite ras le bol, pour ne pas dire carrément que ça me fait chier.

Et allez, je redeviens vulgaire. Evidemment qu'un ton vulgaire ne colle pas aux circonstances! On est supposés être toujours émus à la naissance d'un enfant, et doublement émus quand c'est une future tête couronnée.... Ah, parce que la naissance d'un enfant dans les bidonvilles au Bengladesh, c'est moins émouvant? Oui, c'est tout de suite moins glamour, on ne ronronne pas autant devant les layettes d'un gosse de pauvres, que face aux couches d'un môme de riche. Ca en jette moins, la pauvreté, la promiscuité des rues malpropres et livrées aux maladies. On est bien plus intéressés par le fait que le fils royal conduise une jolie bagnole que les trois-quarts de l'humanité ne peut pas s'offrir, que par la poussette de récupération qui va trimballer le marmot Bangladais. Hé oui, la merde, c'est moins photogénique quand c'est dans une couche de grande marque et dans des fringues à un SMIC le bavoir...

Stop, ça me reprend, je gueule, je peste, j'y vais de ma tirade pour exhorter la foule à changer de chaîne, que dis-je à boycotter littéralement ce genre de non-information. Mais on s'en branle merde! On s'en contrefout, on veut savoir ce que le monde à nous offrir, pas de connaître le nom du tailleur du père, ou encore la marque des chaussettes de la mère! Sans déconner, depuis quand le monde va-t-il si mal qu'il a besoin d'aller chercher chez les riches et les pseudos-puissants quoi que ce soit de vraiment intéressant? Je ne me suis jamais intéressé au "qui couche avec qui", et encore moins au "qui va hériter du titre de roi de rien du tout". Je m'en fous, qu'ils mettent il, elle, le voisin, l'éboueur du 10 Downing Street, ou même la nurse du mouflet, ça me laisse de marbre. Allez, soyons fous, je postule pour prendre le rôle de roi, je fais quelques sorties infâmes pour la morale de la bonne société Anglaise, puis j'abdique et je file le tout au gosse Bangladais... Comme ça au moins, il aura l'opportunité d'avoir une éducation, et les moyens de ses ambitions.

Le monde n'a pas besoin de s'émouvoir de la vie ordinaire des supposés extraordinaires. Ce que je trouve en revanche extraordinaire, c'est que l'ordinaire des autres semblent être extraordinaires pour soi. En quoi une naissance est-elle plus belle chez les rois que chez soi? Pourquoi célébrer la naissance d'un futur péteur dans la soie, quand on pourrait célébrer n'importe quel gosse agissant tout aussi grotesquement au début de sa vie, qui sera tout aussi con et rebelle à son adolescence, et qui finira idiot comme n'importe quel être humain sur cette planète? La royauté ne garantit pas l'intelligence... L'extraction sociale ne fait que donner accès à des choses inaccessibles au commun des mortels, mais certainement pas à un patrimoine cérébral.

Donc, petit moutard, je m'en cogne que tu sois né dans de bonnes conditions, je me fous de savoir ton futur blase. Mieux encore, si l'on pouvait m'éviter le battage médiatique autour de tout ça, je pourrais avoir un peu plus d'informations "utiles" dans mes médias. Je n'ai rien contre toi... mais je sens que tu vas me les briser pour quelques temps encore!

FONT CHIER LES COURONNES!

22 juillet 2013

Qui a vu comme moi la déchéance de la république?

Alors là, on touche le fond. Non, mieux encore, on creuse littéralement la tombe de la nation. Qu'on n'aille plus me rabâcher des notions aussi mielleuses que la tolérance et l'intégration, car là la coupe est pleine. Correction même, elle n'est plus pleine, elle déborde littéralement, et elle va joyeusement arroser les plantes grasses et envahissantes des idées fascisantes et xénophobes. Trappes, ville de banlieue, ville de misère sociale, est dorénavant le symbole d'une dérive que je n'appelle pas religieuse, mais littéralement sectaire. Par pitié, ne mélangeons plus ceux qui croient, et ceux qui instrumentalisent la Foi pour en faire une arme. Et là, à Trappes, les évènements ne font que me confirmer que la république est en grand danger, au-delà même des analyses supposées alarmistes. Je ne suis pas alarmiste, je constate avec terreur que la notion de droit n'a plus cours, et qu'au surplus même nos dirigeants s'assoient dessus.

Dites, les politiques, n'est-ce pas de votre rôle de revendiquer le droit, de défendre celles et ceux qui risquent leurs vies pour que le droit soit partout? Si? Apparemment, je fonde de gros doutes sur le soutien moral, car quand on parle "d'apaiser la situation" au lieu de dire clairement "il faut frapper fort pour que tout communautarisme ayant pour but de déstabiliser l'état craigne la sanction", c'est qu'on pratique la politique du pantalon sur les chevilles. Non: aucune tolérance, aucun apaisement acceptable. Quand on agit contre le droit commun, quand on estime que ses croyances sont au-delà du droit, alors on s'expose à des sanctions. Au surplus, quand on pense légitimer des émeutes sous prétexte que la police agit dans un cadre précis et légal, alors aucune pitié, aucune charité. Le fait d'être un citoyen c'est aussi un ensemble de devoirs, et le premier est de respecter les lois, car elles sont là pour nous permettre de vivre en communauté... Pas en ilots communautaires fermés et dépourvus de la moindre légitimité.

Allez, j'attends déjà de pied ferme celui qui va me taxer de racisme. Il ne s'agit pas de dire "L'islam est en cause", mais "Ceux qui instrumentalisent l'islam pour en faire une arme". Il ne s'agit pas de critiquer celles et ceux qui ont une Foi, mais de sanctionner celles et ceux qui s'estiment au-dessus des autres à travers celle-ci. De fait, je ne distingue pas les mouvements d'extrême droite et leurs ratonades, des mouvements islamiques qui pensent pouvoir instaurer "leur" loi sur le territoire Français. Il n'y a pas de tolérance, de tri, ou quoi que ce soit permettant de douter de ce raisonnement. Nous devons vivre les uns avec les autres, pas les uns contre les autres, et tout groupe estimant sa place comme supérieure ne vaut pas mieux que les pires propos tenus par les monstres xénophobes au bras tendu. Il n'y a qu'une façon de marcher, c'est droit, droit devant, avec les autres, pas en dépit des autres. Et ça, nos politiques semblent préférer l'ignorer.

Maintenant j'attends avec le sourire l'anarchiste de mes deux. Oui, lui aussi, je l'attends quand il va venir me seriner sa mélodie sur les libertés individuelles, quand il va me balancer le couplet du "état policier"... Mais ouvre les yeux bordel, regarde un peu comment fonctionne l'Homme avant d'espérer quoi que ce soit de tel! L'anarchie, c'est le pire fantasme politique qu'ait pu balancer l'Homme pour légitimer sa propre incurie! Non, sans ordre, nous ne savons pas fonctionner. Non, sans règle, nous ne sommes bons qu'à nous mettre sur la tronche pour tel ou tel prétexte. Et surtout, croire que la liberté peut se passer de règles et de lois, c'est rêver d'un monde avec des gens dépourvus d'ambition. Or, l'Homme est ambitieux, prétentieux, avide, et rien ne peut le tempérer si ce n'est la crainte d'aller au-delà des limites. Exiger que la nation ait des lois et qu'on les fasse respecter, ce n'est pas pour autant prétendre qu'il faut des brigades de la mort dans les rues, et encore moins autoriser notre police à faire n'importe quoi.

Je ne veux pas d'une France où l'on va venir m'expliquer que je dois me plier aux rites et aux cultes des autres. La culture, ça ne s'impose pas, sauf à jouer les conquérants. La culture, c'est une chose à respecter, ce n'est pas supposé être une arme pour écraser la différence; quand on vient me marteler avec des opinions puantes concernant l'antisémitisme, quand on vient me parler de tolérance concernant l'attitude rétrogrades des plus extrémistes musulmans, quand on vient me tanner avec des propos cocardiers, j'ai strictement la même réaction: vous me faites chier! Nous sommes en France, pays de libertés, de métissages... Mais certainement pas dans une nation qu'on doit écraser, mater, manipuler. Pour moi, cette histoire de Trappes est le symptôme d'une maladie profonde qui est le communautarisme sous toutes ses formes. Le vote fasciste n'est pas plus sain que l'attitude de ce type qui impose à sa femme d'être intégralement voilée. J'éprouve une affreuse colère contre cet état qui, en lieu et place de soutenir ses forces de police et de procéder à un véritable nettoyage, choisit de tempérer, de négocier... Négocier, avec qui? Avec des types qui importent une dictature par la Foi? Qui vous vomit dessus à la première occasion? Qui estime sa place plus grande que toutes les autres? Pas question.

Choisis ta façon de vivre: soit tu respectes la nation qui t'accueille, soit va chercher un refuge dans une nation qui fonctionne comme tu le voudrais. Mais surtout, oui surtout, ne viens pas tenter d'imposer tes vues à un pays qui a déjà bien assez à faire avec sa propre histoire. Je suis particulièrement révolté contre ces attitudes d'apaisement, car elles ne font que conforter celles et ceux qui pensent qu'on peut tout faire et tout dire sous couvert de liberté. La liberté, ce n'est certainement pas de venir m'imposer votre façon de vivre, la liberté, c'est plutôt d'apprendre à vivre ensemble. Seulement voilà... On ferme sa gueule, on se tait, on abandonne peu à peu le territoire à des types qui pensent faire revenir le monde au moyen-âge. Et que dit-on? Apaisement. Et puis quoi encore?

Jamais je ne démordrai de cela. La France n'a pas besoin d'avoir peur de ses citoyens pour des questions de religion. La France n'a pas à craindre la religion musulmane, et encore moins ceux qui s'en font des étendards malsains et rétrogrades. Je vous plains, vous musulmans honnêtes et tolérants. Je vous plains, parce qu'on vous mettra dans le même panier que ces dingues, parce qu'il est plus confortable de tout mettre dans un panier, que de s'interroger sur ce que sont les extrêmes. Mais en France... on se tait ou on gueule à tort et à travers. Car oui, on gueule parfois, on critique, on fustige même, mais dans quel sens? En allant au-delà du raisonnable, en soutenant l'insoutenable, et tout ça pour quel résultat? En faisant de eux qu'on doit combattre des pseudos victimes. Qui sait, d'ici quelques jours, ceux là même qui ont brûlé des bagnoles vont venir pleurer d'avoir pris des coups de matraque sur la tronche...

Bienvenu en France, terre de tolérance hein...

17 juillet 2013

Du pourquoi je ne crois plus en la démocratie

Je vais me faire vilipender, c'est certain, je vais me faire copieusement insulter avec un tel titre aussi racoleur que désagréable. Et pourtant, si l'on considère les faits, si l'on prend du recul sur le fonctionnement des institutions, et surtout concernant l'attitude de la plèbe, force est de constater que la démocratie s'est dévoyée, non parce qu'elle ne peut pas fonctionner, mais justement parce qu'elle fonctionne que trop bien! Bizarre comme raisonnement? Surprenant? Comment peut-on dire qu'une chose fonctionne, et qu'en contrepartie cela la bousille? Exceptées les munitions et autres explosifs, cela n'est pas supposé exister. Alors, pourquoi?

Tout d'abord, soyons honnêtes un instant. Qu'est-ce qu'une démocratie, si ce n'est qu'un fantasme vendu par les gens de pouvoir aux pauvres, afin qu'ils aient la conviction d'avoir le choix? Le pouvoir, même repris par le peuple, finit tôt ou tard dans les mains d'une élite, ceci qu'elle soit élue ou autoproclamée. Dictature, démocratie, idées différentes mais résultats similaires, à savoir une foule matée, souvent silencieuse, et qui se contentera de suivre les consignes plus ou moins ouvertes d'un cercle dirigeant finalement toujours très restreint. Est-ce un drame pour autant, est-ce si mal, à partir du moment où on a le droit de les choisir, ou tout du moins d'en choisir quelques uns parmi les cercles d'initiés à la vie politique? C'est avant tout un drame moral, car nombre d'électeurs n'agissent non plus en connaissance de cause, mais bel et bien en désespoir de cause. Le vote par dépit n'est pas rare, la preuve en est le vote contestataire, ou pire encore le non-vote de l'abstention ou du vote blanc. "Ne pas choisir, c'est déjà choisir", et ça, c'est une dérive inévitable d'un système qui, de base, est supposé nous donner ce choix justement. Dans ces conditions, la démocratie devient une mécanique huilée, fluide, mais absolument inadaptée pour refléter les désirs de la foule, tant ceux qui sont aux commandes s'entêtent à jouer le passage de témoin, au lieu de se renouveler pour correspondre à la société qu'ils sont supposés représenter.

Ensuite, voyons un peu pourquoi les gens se désintéressent totalement de la politique. Par dépit? Au tout départ, je dirais que le fondement même du désintérêt, c'est le fait même qu'il est particulièrement difficile d'intéresser une foule déjà abêtie et avide de possession à un sujet aussi aride que la politique. Faites une téléréalité, vous faites le plein d'audience. Faites un débat qui, pourtant, nous concernerait tous, m'est avis que le zappeur frénétique ira voir ailleurs s'il y a moins de costumes et de cravates à l'écran. La majorité des gens se foutent de la politique, faute de comprendre à quel point celle-ci est importante dans leur quotidien. Il n'y a que quand on parle impôts, taxes ou aides/dépenses que les gens daignent prendre un peu le temps d'écouter. Cela a pour conséquence première que chacun défendra non le mieux, mais avant tout ses acquis. Il est alors évident que tout état confronté à une telle situation ne pourra choisir que deux voies: le naufrage, ou bien la prise de décisions arbitraires et contestées. Démonstration par l'absurde, la Grèce: on contente d'abord les citoyens à travers un fonctionnement inepte, puis, le jour de serrer les boulons pour que l'état reprenne un peu de hauteur, et la rue vient gueuler. Alors quoi? Passer en dictature pour s'affranchir de ces imbéciles qui ne comprennent pas qu'ils sont en partie responsable de ce naufrage?

La démocratie telle que trop de gens la conçoivent s'adosse prioritairement sur le "J'ai le droit". Fondamentalement, c'est une erreur catastrophique. Le droit, ce n'est pas que pouvoir agir, c'est aussi devoir agir. Droits et devoirs sont les mamelles de la démocratie, or nous avons nourri la nôtre au seul pie des droits pour tous. La notion d'avantages est en soi une belle bêtise, tant sur la forme que sur le fond, et pourtant nous militons pour les conserver, quitte à se rendre ridicules. Où est-on alors? Dans un monde où l'arrangement personnel prend donc le pas sur le fonctionnement général, dans un environnement où l'exception se fait règle, à tel point qu'on fait carrément disparaître le terme "exception". Toute personne raisonnablement intelligente comprendrait aisément qu'il faut des compromis, des encadrements, bref des règles pour que chacun puisse y trouver un peu son compte, quitte à sacrifier quelques points pour que tout le monde puisse s'en sortir... Mais non, obstinément, on se cambre, on gueule et on râle pour préserver ce qui, de toute manière, est voué à mourir.

Peuple, foule, rêve de liberté... Qui s'en préoccupe encore? Quand on vit dans le confort, on vit forcément dans le déni de l'inconfort. Quand on ne manque de rien, on ne connaît pas la sensation de faim. Quand on arrive au point où l'on veut sauver le caviar, au lieu de s'inquiéter du pain qui ne sera plus sur la table, c'est qu'on a complètement perdu de vue le sens profond de la démocratie. J'ai trop entendu ici et là des idées de bricolages concernant le vote blanc, du tirage au sort, des idées "progressistes"... Dites voir, revenons à la base: pourquoi la démocratie fonctionne trop bien, donc trop mal? Parce que nous ne faisons plus rien pour être présents verticalement, à savoir depuis la base militante, jusqu'en au de l'appareil d'état. Qui va voter? Qui se donne la peine de réfléchir en poussant le bulletin dans l'urne? Trop peu sont concernés, voire pire encore de plus en plus de personnes revendiquent le non-vote, comme s'il y avait une fierté à ne plus participer à la vie politique. Foutaises, débilité, lâcheté idéologique, et surtout escroquerie morale. Qu'on ne vienne surtout pas me parler du "Je ne vote que blanc parce que je refuse de voter pour les éligibles qui sont là". Où étiez-vous pendant les meetings? Participez-vous aux primaires des partis? Apparemment, pas vraiment. On veut le beurre, l'argent du beurre, la crémière, la crémerie, mais surtout pas en payer le prix et encore moins gérer tout ça. Comment pouvoir prétendre "les élus ne sont pas les bons", tout en ne faisant pas en sorte de changer les choses? Cela revient à dire: choisissez pour moi, mais surtout choisissez ce que je veux. Intenable et stupide.

Finalement, je me dis que la démocratie est morte parce que les gens ne savent pas la rendre vivante. On ne peut pas parler de sclérose pour la machine démocratique, mais simplement de cancer. L'homme est le cancer de la démocratie, car à chaque fois qu'il ne daigne pas y participer, la tumeur du fascisme se développe. A chaque fois qu'un vote se termine par une élection par dépit, c'est le spectre du radicalisme qui renait. Quand le dépit se nourrit de l'échec démocratique, et que l'échec démocratique se produit par le dépit, ce cercle vicieux ne mène que trop rarement à un progrès, mais plutôt à une paralysie politique, voire à une prise de pouvoir dictatoriale. Et les démocrates, les vrais, les convaincus, pleureront les morts, les révolutionnaires, convaincus de pouvoir améliorer les choses, encenseront des leaders qui ne seront que des despotes moraux, et enfin les autres, les sans idée, les sans conviction, viendront se plaindre de l'absence d'une démocratie qu'ils auront tous assassinés à coup de fainéantise intellectuelle, de lâcheté morale, et surtout de bêtise crasse.

Pauvre démocratie, je cloue le couvercle du cercueil, en espérant qu'il y aura du monde pour comprendre ce message, ainsi que des gens pour m'aider à t'exhumer le moment venu. Faites que ces gens là ne soient pas ceux qui aiment plus le droit démocratique pour accéder au pouvoir, mais les autres, les rêveurs, ceux qui veulent encore croire que la foule peut devenir efficace via les urnes. Mais ça... 1927 et 1933 aiment me démentir.

10 juillet 2013

C'est ironique

Qu'on se le dise, l'Histoire ne cessera jamais de nous rappeler à quel point nous ne sommes que des victimes de notre propre manque de mémoire, à tel point qu'observer le monde devrait se faire forcément à travers le prisme du passé. Seulement voilà, l'enthousiasme, grande maladie nerveuse qui touche les agitateurs, révolutionnaires et autres candides de la politique, se révèle être un terrible poison pour les espoirs pourtant brandis bien hauts. Ne rêvons pas, la réussite d'une révolution ne vient qu'après une phase de naufrage absolu, à tel point que tout dictateur démis de ses fonctions se voit très majoritairement remplacé par une dictature au moins aussi stricte... si ce n'est plus.

Le printemps arabe. Ah, ce message d'espoir, cette volonté farouche des peuples de s'affranchir des despotes, ces mouvements "populaires" supposés défendre l'idée de la démocratie! Magnifique, splendide même, avec un petit goût intéressant de "Nous y étions" à travers l'interventionnisme des européens. Prenons tous ces états qui ont menés leurs dictateurs hors de leurs palais, et observons le résultat. N'est-ce pas affligeant, d'une lamentable banalité tant il semblait évident qu'il y aurait quelqu'un de plus retors que les candides pour prendre le pouvoir? Qui a guidé les foules contre la police et/ou l'armée? Qui a organisé un secours humanitaire de façade pour s'accorder les faveurs des plus démunis? Qui, enfin, a pu accéder au pouvoir à l'aide de cette manipulation des masses? Toujours les mêmes, à savoir non pas les rêveurs, mais bel et bien les ambitieux, ceux qui ont su attendre le bon moment pour s'approprier le pouvoir!

L'Egypte en est une démonstration, mais n'oubliez pas que la Lybie a vécu strictement le même cycle: on fait tomber le dictateur, on prend le pouvoir, et dans la foulée on révise la constitution de sorte à ce que l'état devienne une république islamiste. Une arnaque? Non. Une chose inévitable? Encore moins. La seule chose qui était inévitable en fait, c'est que, de l'intérieur, les forces mêlant religion et politique allaient tout faire pour revendiquer une légitimité jusqu'alors étouffée par le pouvoir en place. De fait, en aidant la révolution, les nations européennes n'ont donc que porté une assistance indirecte et dangereuse aux mouvement que, justement, l'Europe s'échine à combattre sur son territoire. A croire qu'ils ne retiennent jamais la leçon.

L'Histoire se répète, inlassable, inusable cycle de prise de pouvoirs, de chutes de monstres à fanfreluches, puis au final de la chute de types en costume pour en mettre d'autres. Il m'avait semblé illusoire de croire que l'Egypte, la Lybie, la Tunisie, ou encore la Syrie pourrait s'offrir un gouvernement légitime et démocratique. Je tiens tout particulièrement à la présence du "et", au titre que la légitimité est naturellement allée à ceux qui ont organisé la lutte -donc, dans les faits, aux mouvements extrémistes et autres détenteurs d'une loi passant non plus par la politique mais par la foi-, et que le côté démocratique n'est alors qu'une addition, une sorte de cadeau bonus qu'hélas aucun de ces pays n'a réellement gagné. Cruelle désillusion pour certains, logique implacable de la dégradation de la région pour d'autres, quoi qu'on en pense la seule chose qui aurait rendu évitable ces gouvernances religieuse aurait été de ne surtout pas assister la révolution! Ironique, non?

Maintenant, l'Egypte s'est soulevée, l'armée agit... mais pour arriver à quoi? Est-ce que la rue pourra prétendre obtenir ce qu'elle espérait avoir dès le départ? J'en doute. Quelque soit la façon dont va tourner cette nouvelle série de manifestations et d'affrontements, le pays ne pourra pas composer sans la présence des partis religieux, et donc de devoir créer au mieux une gouvernance d'union nationale, au pire de devoir se laisser mener par ces partis là. Où sera la démocratie? Sacrifiée? Mise en morceaux? Elle ne sera que ce qu'elle a toujours été, à savoir la première victime du peuple quand celui-ci a des objectifs trop différents. Comment concilier politique et religion, quand une part de la nation veut une politique sans Foi, et une autre partie du peuple une Loi par la Foi? Ca n'a selon moi aucune chance de fonctionner dans un système à l'image des vieilles démocraties, et, triste constat, la seule solution viable pour empêcher des affrontements perpétuels sera sûrement de mettre un despote areligieux au pouvoir.

Créer de l'équité sociale en créant une dictature. Triste ironie...

05 juillet 2013

Opération de comm'? Réalité?

Allez savoir... Mais le message est clair: JE décide.

(via Olissea.com)