27 mars 2007

Et dire que j’ai raté ça !

Quel déshonneur ! quelle incurie de ma part ! J’ai raté l’anniversaire de la mort d’un des plus grands despotes de tous les temps, le camarade Joseph Vissarionovitch Djougachvili dit Staline. Décidément ma mémoire me joue des tours, le 5 mars j’aurais du enflammer une bougie en mémoire du petit père des peuples, ce grand génie tant social que militaire ! Je rougis rien qu’à l’idée d’avoir pu taire une telle date.

Ca va encore râler dans les chaumières sous prétexte que la veille je pestais contre les calendriers, mais pauvres fous satisfaits de votre ignorance vous rendez-vous compte de l’importance historique d’un tel homme ? sans humour aucun n’a-t-il pas été acclamé sous le pseudonyme de Staline qui littéralement veut dire «homme de fer » ? c’est fantastique de se dire que les foules lui ont voué un culte sans borne en allant jusqu’à garnir les masures délabrées au fin fond des campagnes du portrait du tyran ! Spectaculaire à quel point la propagande et l’imagerie martelée par les médias peut avoir un impact sur les foules. Ca me donne à réfléchir sur une éventuelle carrière politique… y a-t-il un Goebb… pardon un conseiller en communication dans la salle ?

Grandiose ! Tel est le seul mot qui me vient à l’esprit en songeant aux hordes de blindés défilant sous l’œil du petit homme (moins d’un mètre soixante il me semble) fier de son œuvre sanglante. Quel pays n’a pas admiré son inexorable invasion des pays de l’est sous le prétexte s’en bouter dehors les Allemands ? Spectaculaire cet art consommé de satisfaire tant la foule que les généraux en les abreuvant de slogans les incitant à la fierté nationale et au respect du « plus grand homme de Russie ». Dans une certaine mesure c’est un homme qui a eu un culot mémorable : déboulonner Trotski en le faisant passer pour un traitre, briser les alliances intérieures et même jusqu’à démolir volontairement ses compagnons de route, non franchement il n’y a guère qu’un petit brun pour lui disputer la place de pourri du siècle.

Si l’on s’en tenait qu’à ce bilan militaire, on pourrait me reprocher de faire croire qu’il était seul pour diriger l’armée et que les généraux n’ont qu’une part infime dans cette victoire. Soit, je concède sans difficulté que l’homme n’a pas agi seul, nul n’aurait pu le faire, toutefois les millions de compatriotes envoyés dans sa plus grande invention, le goulag n’est ce pas là une démonstration cinglante d’une intelligence hors du commun ? je n’irais pas jusqu’à dire que la culpabilité était douteuse pour ces victimes, mais tout de même, des procès truqués… pardon publics pour rendre la « justice », il aurait pu être moins subtil et les faire massacrer froidement. Ah … bon d’accord d’accord, ne vous insurgez pas, je vous confirme aussi son bilan pointant tout de même à 20 millions de morts et ce sans l’aide de quelque ennemi extérieur que ce soit. Là franchement vous chipotez un peu, entre les exécutions et les famines…

Parlons en des famines me lance alors le lecteur hors de lui, oui les famines : organisées de manière à affamer et annihiler des populations réfractaires au soviétisme, personnellement j’y verrais plus une joyeuse désorganisation faite d’excès d’optimisme de la part des commissaires politiques et de quelques débordements dans les quotas de prisonniers… pardon de suspects. Mais pour quelqu’un ayant subi le tsarisme, s’étant évadé à plusieurs reprises de leurs geôles, moi je dis qu’il était juste un rien paranoïaque. Etre à la tête du plus grand état totalitaire, non communiste, non … bon et merde c’est la même chose après tout il était simplement atteint du délire de persécution, voyait des espions et des traitres partout, a bâti sa puissance sur le sang de son propre peuple mais bon sang quel dictateur digne de pointer dans les livres d’histoire n’a pas inscrit son nom dans les tripes encore palpitantes de ses victimes ?

Et dire qu’en l’espace d’un quart de siècle il aura décapité son armée, réduit en esclavage des populations entières, réduit à néant des siècles de paysannerie, lancé des plans insensés de production menant à la faillite et à la famine, développé l’emprisonnement et la déportation en les élevant au rang de politique d’état… non franchement je n’ai pas pu résister au souhait de marquer d’une pierre noire ce 5 mars que j’ai pathétiquement raté dans mon excès de haine envers les calendriers. Louons l’Histoire qui nous aura offert un sujet intarissable pour les auteurs en manque d’histoire à raconter, aux statisticiens l’occasion de se disputer la paternité du nombre de morts le plus juste et aux chroniqueurs de tout poil un fond de soupe pour mettre sur les rails un quelconque essai sur la dictature à travers l’étoile rouge.

Camarade Staline, merci à vous !

Soyouz nerouchimy rèspoublik svobodnykh
Splotila navéki vélikaya Rouss.
Da zdrastvouèt sozdanny voléï
narodov Yédini mogouchi'y Sovyétskiy Soyouz…

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