12 mars 2007

Lettre ouverte au futur ex-président.

Monsieur,

Je vous informe par la présente du plaisir non dissimulé que j’ai eu à vous écouter pendant votre dernier discours avant la fin de votre mandat. Sincèrement pour une dernière prestation je trouve que celle-ci est singulièrement réussi sans toutefois tomber dans la niaiserie classique des départs précipités et non désirés, ou bien dans la bêtise involontaire comme celle de … non je ne citerai pas 1981…

Bref Monsieur le Président, j’ai admiré cet aplomb avec lequel vous avez affiché votre sérénité concernant votre successeur et avec quel amusement à peine dissimulé vous avez botté certains des candidats. Non ne rougissez pas, n’y voyez aucune flagornerie mais tout de même, demander aux français de ne voter ni Le Pen ni Sarkozy sans même le dire directement, franchement je suis épaté ! Impressionnante stature qu’est la vôtre dans le domaine du pince sans rire. Chapeau bas.

A ce titre j’ajoute à votre crédit le léger sourire malicieux qui a été le vôtre au moment de rappeler vos engagements forts ainsi que votre désir de continuer à servir la France. Soit. Je ne pas contredire de tels faits car il est effectivement nécessaire d’être engagé pour oser rappeler sans trop y toucher l’historique de vos actions. Depuis le rôle de ministre (jusqu’à celui de premier de la classe…) à celui de président des abêtis pardon des français c’est plus qu’une carrière, sportivement je vous concède un véritable palmarès ! Encore une fois, la langue de bois utilisée avec adresse vous a permis de revendiquer un bilan sans même être éclaboussé par les bavures. Là je n’ôte plus le chapeau pour l’agiter à vos pieds chaussés de mocassins coûtant un de mes salaires, non là je me prosterne et si j’ose dire vous demanderais de m’adouber.

Bon, à votre décharge je peux mettre entre parenthèses certaines critiques désobligeantes sur « l’oubli » choisi et la temporisation de vos choix. Point envie d’influencer le public ou au contraire par peur de torpiller un vrai camarade ? vous avez ma foi la position la plus désagréable qui soit qui est celle du président non désiré mais qui s’est imposé par la bêtise électorale (et non la vôtre) de 2002 et que de fait soutenir un candidat ne serait pas lui faire obole de votre poids politique, bien au contraire ! De là à se dire que vous pourriez jouer les vicieux et faire en sorte de couler « un bon petit ami » il n’y a pas des masses.

Bref, l’ensemble m’a plu, surtout l’honnêteté mise dans votre refus légitime du racisme, de toute forme d’extrémisme et l’exigence de tenue des français dans l’épreuve de l’élection d’un nouveau président. Hélas, vous savez tout comme moi que la foule n’a de consistance que le temps d’une marche et qu’en définitive ce sera le plus « voyant » qui sera élu. N’en êtes-vous pas la preuve ? Capital sympathie, sourire de circonstance, vous avez bénéficié d’une image de marque d’indécrottable maladroit mais sincère, et de fin manipulateur ayant été à bonne école avec Mitterrand.

Honnêtement ma seule et grande déception de ce discours aura été sa durée, dix minutes pour 40 ans de présence dans l’arène, je trouve ça chichement payé surtout eut égard à la longue et pénible ascension qui fut la vôtre, soutenue par les petites mains besogneuses des amis d’hier et colocataires de l’hospice de demain. Allez savoir, une retraite ça peut être heureux si ça se gère bien, faites juste en sorte de ne pas tomber dans le piège judiciaire qui vous attend une fois le mandat terminé. On vous attend à la sortie, ça serait dommage de finir sur du placard alors qu’en tout état de cause c’est de lui que vous êtes sorti pour être sur le devant de la scène.


Pour finir Monsieur le Président, j’ignore pour qui je vais voter mais je suis pressé de vous entendre vous exprimer sur vos choix pour l’élection. Rien que d’imaginer la tête contrite de ceux qui seront déçus j’en jubile d’avance, enfin pas autant que vous intérieurement au moment où, calme, souriant et avenant vous annoncerez celui que vous saborderez dans vos rangs.

Bien à vous,

Un attentif passionné de démocratie.

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