08 février 2008

Y en a qui sont pas doués

C’est un euphémisme pour parler du pied qui se prend dans le tapis, ou le contraire puisque somme toute le dit tapis peut se révéler être un piège mortel. En effet, il arrive plus d’une fois que l’on provoque l’hilarité à nos dépends ou qu’une situation devienne incongrue par l’ajout d’imprévus cocasses et parfois même ridicules. Se regarder avec moins de sérieux est une véritable thérapie tant rire de nous-même s’avère être capable de donner le sourire et le moral.

Qui n’a jamais ri suite à une chute ? Qui n’a pas trouvé comique le petit dernier se barbouillant le visage suite à un échec du passage de la nourriture depuis la cuillère à la bouche ? Les choses simples nous font sourire, les évènements du quotidien parviennent à nous faire rire. A ce titre certains amateurs sont devenus des inconditionnels d’émissions se revendiquant pour attraction première la diffusion de gags enchaînés et agrémentés de musiques ou de commentaires à vocation rigolotes. Bon, sur ce point je suis plus que dubitatif tant les moments dits drôles me semblent plus tenir de l’accident stupide que de la véritable rigolade bon enfant, et ce n’est pas un rire en boîte qui saurait me convaincre du contraire.

Pour revenir au sujet les gens sont souvent pas très doués il faut malheureusement le reconnaître. Pour ma part, j’ai orienté mon rire sur des terrains plus subtils que le con tombant de son escabeau ou sur la ménagère se mixant le chignon avec son nouveau robot à tout faire. J’aime à plaisanter de tout et surtout de n’importe qui, le tapis (encore lui) glissant, mal placé ou plissé juste comme il ne faut pas est à lui seul le monument… et là je prends la chose comme une métaphore. Je m’explique : nul besoin de se prendre une porte en pleine poire pour être drôle, autant dire une connerie en public et surtout faire croire avec aplomb qu’on en est convaincu. Ce journaliste qui divise ou multiplie par dix, cent ou mille le cumul des morts dans une guerre et ce sans percuter qu’un million de morts dans un pays n’en comptant pas la moitié me fait franchement sourire, et cet écrivain convaincu jusqu’au dernier instant qu’il était l’incarnation du génie littéraire, n’est-il pas hilarant ? Je sais, on va me dire que je suis un aigri vu que le personnage est resté dans l’histoire, mais à tout choisir je préfère l’anonymat où je suis debout que la célébrité de m’être vautré en pleine remise d’un prix quelconque. D’ailleurs, je ne suis pas un de ces jambons Herta emmailloté dans une robe et harnaché d’un ruban arborant le nom de ma région. Bref, celui qui s’expose finit toujours par être drôle… quoique, Pinochet n’a jamais rien eu de comique. Enfin passons…

Revenons au quotidien, à la morne déclinaison des accidents domestiques plus stupides les uns que les autres, listons donc ces phénomènes de foire qui, au détour d’un balcon trempé, d’une sortie de douche trop humide ou d’une voiture au frein à main oublié finissent dans les nécrologies de quartier ou bien, suprême honneur, au Soir 3 régional. « Un homme est tombé de son toit en le déneigeant », « un enfant passe par la fenêtre du troisième en jouant à saute matelas », « Un conducteur prend l’autoroute à contresens ». Si ces exemples ne sont pas des odes à l’humanité sans cervelle je ne sais pas ce que c’est ! Evidemment là s’offusqueront les gens de ma cruauté envers les enfants, et c’est moi qui m’offusquerai en retour. Tas d’ignares gavés de bons sentiments et morveux concernant votre propre laxisme, si le dit gosse a fait le saut de l’ange (pas forcément fatal en plus) c’est que quelqu’un a oublié de lui mentionner qu’un lit n’est pas un trampoline. Pour les autres étrangement vous riez plus facilement, comme si l’adulte méritait moins de considérations et plus de sarcasmes.

J’eusse pu prétendre à décerner des palmes des abrutis, et envisager alors un couronnement du « Con de l’année 2008 dans la catégorie automobile : l’homme qui a décidé de conduire les yeux bandés ». On pourrait alors penser à diffuser le tout, tels les oscars avec des classements permettant de renouveler le genre. Tenez, par exemple : « Meilleure cascade non voulue », « Plus belle chute par une fenêtre », « plus belle électrocution »… et j’en passe. Ca serait cruel mais si drôle à la fois ! Nous, les Hommes, pouvons donc nous faire rire et notre répertoire comique est donc illimité !

Enfin, pour revenir à mes favoris, ce sont ceux qui font encore et toujours ces lapsus souvent révélateurs, ces coquilles d’impression plus ou moins voulues, et puis ces menteurs qui vous font tout un discours en pensant le contraire. « Nous sommes actuellement dans une phase de progrès »… je me marre ! « L’avenir nous parait radieux » plutôt irradié que radieux, non ? et le splendide mais toujours d’actualité « La France se doit de respecter ses institutions et les devises qui font d’elle un beau pays ». Voilà un conseil que le personnage serait bien avisé d’appliquer en premier.

C'est bizarre mais là je semble être le seul à rigoler. Les gars, hé ho revenez, y en a encore plein en stock des conneries comme celles-là!

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