13 janvier 2009

Sectaire et pourtant

Je dois être d’une méchanceté affreuse. Je l’avoue, j’ai un mauvais fond, j’ai certainement cette noirceur qui sait souiller les choses les plus belles qui soient. Qu’il soit beau, tendre ou même généreux j’éprouve de la haine pour l’Homme, pour ce ridicule petit être pétri par la folie et dont l’esprit se cantonne plus souvent à imaginer sa voisine nue qu’à trouver des solutions pour contrer la famine dans le monde. De fait, être abordé par des portes paroles religieux, ou plus probablement de sectes qui n’osent pas s’en vanter vaut pour moi le détour. Je sais, je ne devrais pas m’amuser à agacer les gens qui ont la foi, allez je vais même le dire : je suis méchant d’agir ainsi.

Imaginez la scène : moi, bourru errant entre les murs bariolés d’un centre commercial aussi agressif par le son qu’il est inexpressif et froid par le design, et eux, plantés là dans l’allée, espérant pouvoir trouver une oreille attentive à leurs idées. Petit aparté je vous prie : je dois également avoir la gueule de l’emploi, c'est-à-dire que je les attire ces zozos quémandeurs et autres pourfendeurs d’idées, à tel point que je me dois d’être prudent en écoutant le discours des gens qui m’abordent. Bref, les voilà qui me tendent la perche et cherchent à discuter (je cite) « des causes de la crise mondiale ». Alors, plutôt que de disserter sur les mécanismes obscurs de l’économie mondialisée et de compléter, avec à-propos sur les impacts financiers de la déstabilisation boursière, je me suis laissé aller à lâcher une petite pique : « L’Homme et son égocentrisme forcené ». Alors les voilà ravis nos deux représentants d’une église quelconque, ils jubilent même de pouvoir m’entraîner sur la spiritualité de l’Homme et de son besoin de revenir à des fondamentaux. Rhaaaa, c’est qu’ils tiendraient presque un discours mormon ces … ! Alors ni une ni deux, je suis passé à la seconde étape : l’offensive !

« Chargez ! » Aurait hurlé un commandant d’infanterie, moi je me suis contenté de repousser chaque argument en faveur d’une charité universelle ainsi que d’une communion des âmes, le tout enrobé d’une indéfectible foi dans un Dieu omnipotent et omniscient. Crédibilité de l’argument mis à part je n’ai pas résisté à La question fondamentale qui emmerde profondément les théologiens, la fameuse question qui provoque de l’urticaire chez les féministes : le rôle d’Adam et Eve dans notre déchéance. Allez, un peu de vacherie dans ce monde éthéré d’écrits et de Bible comprise à la « vas y comme je te pousse ». Tout d’abord, c’est quoi ce choix pourri où l’on met la tentation sous le nez d’un être pensant ? L’omniscient a donc su et vu AVANT qu’on allait se louper et, bien entendu, entraîner le désastre qu’est notre monde ! Donc de fait on pourrait penser qu’il s’agit d’un test… Encore tout faux : un test ne vaut que si l’on a des doutes sur le résultat, pas quand on CONNAIT le résultat (omniscient encore une fois). En conséquence, ce n’était rien d’autre qu’une façon de symboliser la liberté de penser et de choisir, et que nous avons un don pour choisir la route la plus pourrie, si tant est qu’une route positive soit présente sous nos yeux.

Bon là, ça tente le rattrapage aux branches en exprimant la nécessité de s’entraider et que l’espoir provient d’une rédemption par l’homme lui-même et non par une église. Oh ça, bien sûr qu’on peut croire dans les vertus de l’âme humaine… si l’on omet de se souvenir de l’Histoire et qu’on « oublie » avec une aisance intellectuelle invraisemblable que nous continuons à nous faire la guerre pour des motifs futiles et vains. Tiens ? Ils abondent en mon sens en tentant de se servir de mes idées pour les rendre proches des leurs. Rigolons un coup et laissons les mener vers la Foi et Dieu. Ah, tiens ils dérapent encore une fois en partant du postulat que nous avons tous la capacité de se pardonner et de pardonner. Et hop, me revoilà méchant et cynique en poussant le raisonnement du pardon : « Pardonner à un fou qui aurait tué votre enfant ? Excuser la barbarie nazie ? Traiter avec égard un détraqué sexuel ? ». Teint blême, agacement visible dans le regard mais entêtement qui tient plus du défi de me faire céder que de m’entraîner sur leur terrain.

Dernier acte, le coup de grâce, celui que l’on aime porter telle une estocade en escrime, la pointe qui vient transpercer le cœur avec précision. En finissant par prendre le prospectus en mode « Aussi vite lu que placé dans une corbeille » je me suis fendu d’une question aussi cruelle qu’efficace pour replacer le débat sur leur « révélation » (avec des pincettes, j’y tiens !) :

« La foi en un Dieu unique est relativement récente, du moins au sens biblique du terme. La foi polythéiste est ancestrale à tel point qu’on suppose que nombre de peintures rupestres rendent hommage à des divinités diverses et variées. Pourtant, au-delà même du langage, au-delà de toute considération culturelle, pourquoi le plus ancien corps d’homme connu dans le monde apparaît comme être la dépouille d’une personne morte percée d’une flèche taillée ? Nous sommes donc tous faits pour tuer, être tués, et ainsi renouveler le cycle naturel des violences ordinaires. Animaux nous sommes, animaux nous resterons à jamais ! »

J'allais oublier, un lien vers le discours de ces personnes:
La révélation d'Arès

2 commentaires:

Anonyme a dit…

j'ai bien ri en voyant ce site, où d'ailleurs ils affirment ne pas être une secte, mais on pourtant toute la belle panoplie qui va avec! et je ri encore plus en imaginant la conversation que tu décris!

Anonymous a dit…

Bonjour,

Je passe sur un vieux billet, mais comme la révélation d'Arès, ou pèlerins d'Arès est toujours en activité et continue d'exercer son pouvoir de nuisance, il est bon de faire de l'information.
Une ex-adepte se dit victime de menace, d'harcèlement et d'intimidation de la part de la secte.

Voir à cette adresse:
http://revelationares.discutforum.com/

Cordialement