27 novembre 2006

Foot ou crève

Encore une fin de semaine sous le signe de la violence, du sang, de la mort et cela pour un simple bout de cuir. C’est fantastique, fabuleux que dis-je superbe de voir des imbéciles s’apprêtant à tuer l’autre en face sous prétexte qu’il ne soutient pas la même équipe. J’adore ce comportement fantasque de la foule où la bêtise conjuguée à l’ivresse crée une meute incontrôlable d’abrutis tout juste bons à rappeler combien la nature humaine est détestable. De quoi je parle ? mais des vandales (hooligans n’est pas français dans le texte) qui se sont jetés sur un homme pour la seule raison qu’il a vu son équipe gagner.

Depuis des décennies on martèle sans cesse que le racisme ne doit pas être vivace, que le respect mutuel est à présent indispensable et l’on cite sans vergogne Shoah, nazisme et Hitler dans la phrase histoire de bien affirmer l’ignominie de ces comportements. Petite chose intéressante tout de même : j’ignorais que ce phénomène de violence collective était cantonnée à l’antisémitisme et d’autant plus au cercle fermé des stades de football. Il m’est donc intolérable d’écouter les balbutiements stupides des bavards en manque de sensationnel qui répètent encore et encore que la sécurité au PSG est mauvaise. Qu’est ce qui est mauvais ? le comportement de la foule et rien d’autre, et ce n’est pas prêt de changer.

L’Histoire n’est pas avare d’exemples à mettre en parallèle avec l’incident de ce samedi… non ne regardez pas l’historique des morts sur et autour des stades, je parle de références autrement plus anciennes. Prenons la Saint Barthélémy, ce n’était sûrement pas une balade bucolique sous les oliviers et encore moins une partie de chasse au sanglier (sauf si l’on associe le protestant au bétail en fuite). De fait la foule fanatisée ne s’est pas privée pour jouer de la fourche, de la hache et du fléau pour tabasser, égorger et éventrer les fuyards. En terme de mouvement de foule c’est ce qu’on peut définir comme une référence.
De proche en proche les calendriers peuvent mettre en lice les jours prompts à participer au championnat du massacre populaire le plus efficace. Entre les crimes de l’inquisition, les diverses révolutions dans le monde et plus récemment la tendance à la délation l’humanité n’a pas vraiment progressée et le fanatisme reste donc une valeur sûre pour les meneurs de tous poils.

Quoi qu’il en soit en reprenant les évènements on constate donc avec effroi que :
- un policier a dû faire usage de son arme pour protéger un passant et se protéger lui-même de la foule hystérique,
- cette même foule scandait des propos de haine raciale et religieuse,
- la masse globale des furieux s’étant jetée sur le commerce était majoritairement faite d’imbéciles bornés prêts à tout pour le nom d’une équipe.
En partant de ces constats on peut sans problème dire que le brun aurait pu être sur leurs épaules sans vraiment dénoter en quoi que ce soit l’image perçue. 70 ans nous séparent de Nuremberg… et pourtant !



Sympathique comme blason n’est ce pas ? (kop de Boulogne ou bien nommé boulogne boys)


Le vrai moteur de cette haine n’est pas tant la haine antisémite qui sera incessamment sous peu médiatisée et politisée par tout politicien en quête d’image. La véritable motivation de ces fanatiques est on ne peut plus simple et dramatiquement machinéenne : le besoin d’être vu et reconnu. L’immense majorité des groupements violents fonctionnent sur le même mode qui est de s’identifier de la foule informe par des coups d’éclat. Schématiquement il suffit de faire plus voyant et plus terrifiant que le voisin pour être donc plus fort et de fait plus imposant. Le système se répète ainsi par la transmission de la haine d’un membre à un autre de la fratrie. Cependant à partir de là la véritable problématique se fait remarquer : il faut un ennemi, unique, difficile à vaincre et surtout redoutable. Les dictateurs choisissent les minorités, les racistes une couleur de peau, les laissés pour compte la soi disant richesse d’un groupe d’une religion donnée. C’est ça l’antisémitisme à la française : haïr les juifs pour l’argent qu’ils sont supposés faire sur le dos des « honnêtes français ». Il est donc clair qu’on assiste à une montée non de l’antisémitisme mais de la connerie humaine à son stade le plus pitoyable.



Et pourquoi pas une croix gammée tant qu’ils y sont ?


Les questions vont pleuvoir d’ici peu :
- le policier devait-il tirer ou bien temporiser ? ma réponse est radicale : sauver sa peau ou se faire massacrer par la foule et bien je choisis eux plutôt que moi. C’est déplorable mais c’est comme ça.
- Doit-on sanctionner le policier ? hors de question, il a fait son métier !
- Doit-on punir le club pour les débordements de ses supporters ? là par contre je reste mitigé. Mon âme « humaine » me fait dire que l’équipe n’est pas en cause, qu’il faut savoir faire la part des choses et paradoxalement j’ai bien envie qu’on colle au pilori l’équipe entière pour l’exemple. C’est excessif paraît-il mais dans l’absolu si l’équipe déguste ce seront les supporters les plus dangereux qui seront humiliés.
- Existe-t-il une méthode pour faire disparaître ces violences ? en dehors d’une peur panique de l’uniforme je n’en vois aucune…

Maintenant espérons que ce genre de crise ne revienne plus sur le tapis, il faut à tout prix (quitte à ruiner une équipe pour arriver au résultat) mener une guerre sans merci contre ce genre de groupes et surtout ne pas hésiter à faire usage de la force pour montrer que l’état n’est pas un vain mot, que la violence est sanctionnée et pour finir que respecter autrui est un devoir et non un droit.

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