31 mai 2007

L’avenir de l’encyclopédie ?

Depuis l’avènement des médias déstructurés et volatiles, c'est-à-dire depuis que le principe du web est entré de plein pied dans les foyers, on ne peut que s’inquiéter concernant la qualité de l’information véhiculée par les millions de pages qui fleurissent les serveurs mondiaux. Entre désinformation, erreurs plus ou moins involontaires pour ne pas dire inepties totales sur certains sujets, il s’avère que trier les informations et la culture sur internet revient à partir à la pêche à la ligne en Sibérie pendant l’hiver, équipé d’un short et d’un tasseau de douze en guise de canne. Le simple fait de passer un mot clé renvoie souvent une multitude de réponses plus insignifiantes les unes que les autres. Alors vers quel messie numérique se tourner pour que le concept d’encyclopédie Universelle devienne une réalité ?

Tout d’abord arrêtons nous un instant sur le concept même de l’encyclopédie : Diderot, artiste de la plume et de l’esprit proposa l’idée de départ étant de regrouper les compétences et cerveaux de son temps dans un « Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers ». De fait, l’époque des Lumières lui fut propice pour trouver des volontés mais aussi pour se voir assailli de critiques par des détracteurs trop inquiets de voir les sciences prendre le pas sur la Foi ou sur les décisions politiques générales. Quoi qu’il en soit, pour un départ ce fut tout de même une certaine réussite puisque l’idée fit son chemin, et aujourd’hui nous profitons de ce principe dans des ouvrages toujours plus riches et complets.

Le papier, la barrière de la recherche dans les monstres que peuvent être l’Encyclopedia Universalis et ses 28 volumes, son coût d’achat prohibitif et l’absence de volonté de devenir abordable fait que bon nombre de gens se contentent donc d’un vague dictionnaire, éventuellement quelques livres spécialisés, mais rarement une de ces collections qui font honneur à la papeterie de luxe et aux bibliothèques bien fournies. De fait, l’Internet devient donc une solution facile, ergonomique et suffisamment riche pour trouver son bonheur… si l’information est cohérente !

Là, on passe dans un domaine sensible : comment faire pour que l’information reste claire si elle est libre ? WIKIPEDIA ! Wikipé quoi demande alors le quidam interloqué par le terme inconnu dans son langage d’humanus vulgaris. Wikipedia, l’encyclopédie coopérative où chacun offre ses connaissances en alimentant la gigantesque base de données du site, le tout offert aux yeux et critiques du tout à chacun. Schématiquement on a donc LE noyau d’informations, la source de départ pour obtenir ce qu’on désire, avec une qualité fort supérieure à la moyenne. Bien entendu, chercher ailleurs en complément est vital car le risque d’article engagé, ou bien pas suffisamment contrôlé n’est pas totalement négligeable, toutefois la bête permet tout de même de faire le tour de bien des questions sans pour autant se perdre dans les méandres du réseau.

Globalement la base documentaire ne fait que grossir, des liens inter articles permettent de naviguer d’un thème à un autre sans difficulté, et le moteur de recherche est globalement efficace. Savourez donc les fiches cinéma, elles sont pour la plupart fort bien documentées, dénuées de commentaires critiques et ne s’attardent que sur la signalétique (acteurs, réalisateur, synopsis du film) ce qui suffit généralement à savoir de quoi il s’agit. J’avoue un faible pour les articles scientifiques qui détiennent la palme de la clarté avec de nombreux schémas ou photographies, des présentations de concepts mathématiques formules à l’appui, et qui plus est bien plus précisément documentés que dans la plupart des sites dits spécialisés.

Le seul avertissement que je prodiguerai c’est bien entendu de ne pas se contenter de cette source, elle est et restera sujette aux risques de déviations du fait de l’aspect coopératif et bénévole des rédacteurs.

Une adresse, une seule : (cliquez sur l'image ci-dessous)

30 mai 2007

30 ans (je ne l’ai pas déjà fait ce titre ?)

Ah 30 ans, la trentaine, le drame de pas mal de jeunes adultes qui s’éveillent la bouche pâteuse, les cernes sous les yeux et le regard morne sur les doigts en se disant « Et merde… pas encore casé ». Et bien non ! Là il s’agit donc de célébrer, disons plutôt de rappeler… bon d’accord de constater que le premier Star Wars vient de fêter les 30 ans de sa première sortie dans les salles obscures en 1977. Quel choc ! Quelle révélation pour tous les fanatiques de science fiction, d’héroïsme, de romance… de… de bouses formatées pour le regard des adolescents boutonneux en manque de critères moraux. Un instant je reviens, je dois d’abord enfiler le casque antiémeute, prendre le bouclier transparent, la matraque et me mettre en position pour attendre l’assaut colérique des passionnés de la série de Georges Lucas.

Bon là je suis bel et bien engoncé dans ma combinaison molletonnée et je répète : STAR WARS C’est un truc pour attardés ! La première vague arrive, bave aux lèvres et hurlant que je suis un sacrilège, que la Force est supérieure à tout. Bon d’abord les fanatiques on va redescendre sur terre (et non sur Tataouine) et de vous rendre compte qu’il s’agit là d’un conte pour enfants et non d’une référence ultime du cinéma. Bon, j’accorde sans difficulté une palme aux effets spéciaux de belle qualité, à la limite je veux bien reconnaître une certaine richesse de l’intrigue, mais globalement, soyons honnêtes, c’est quoi le scénario ? « Les méchants de l’empire contre les gentils de l’Alliance et ça fait boum partout… »

Seconde charge, la première ayant cédée face à cette description un rien caricaturale. Derrière le premier rang arrive les purs et durs, les inconditionnels capables de citer de mémoire le nombre de méchants tués sur un plan séquence. Ils vocifèrent des « Et l’intrigue frère sœur ? Et l’amour de la princesse avec le bandit ? Et le fait que Luke soit le fils du méchant Vador ? » Purs mécanismes de théâtre : le méchant qui redevient gentil à la fin, l’amour de deux protagonistes de classes sociales différentes, ça sent presque le Vaudeville sauf qu’il manque un magot ou un squelette dans un placard. Bref, encore une fois pas de quoi fouetter un chat.

Je sens les premières hallebardes plantées dans ma défense, je résiste, me bat et cogne à tout rompre sur les zombies de la troisième garde, les fameux indéboulonnables, ceux qui se revendiquent d’être de la religion « La Force » et qui vont jusqu’à porter publiquement un nom construits par et pour Star Wars. « Les situations sont intéressantes, l’humour est présent sans trop en faire et des scènes d’émotion c’est pas ce qui manque bordel ! » Alors alors… émotion ou émo-Con ? Regardons un peu ce qui peut faire verser une larme : la mort d’un allié ? A part le nabot verdâtre et le père… certes ce sont des tournants mais ils restent tout de même un rien trop rares. Les scènes de retrouvailles ? Celle de la victoire finale passe à mes yeux pour une glorification de la valeur combative, et mine de rien les protagonistes gagnent sur de l’individualisme et des compétences personnelles. Toutes les autres scènes sont des faire valoir, les pilotes meurent et nul ne se souviendra d’eux. Dommage, moi qui croyait que les valeurs de la fameuse Alliance étaient celles de l’union des peuples et la force mise en commun ? Bon, on peut objecter qu’il s’agit là surtout d’une scène où l’on a un héros au cœur pur, l’archétype du bourré de bons sentiments, celui qui sauvera le monde sans en tirer quelque bénéfice que ce soit. Après tout c’est un schéma acceptable pour une belle histoire, pas pour en faire l’Histoire !

Je ne réclamerai pas grâce même sous les coups de la violence des fanatiques ! Que mon bouclier me protège… je suis submergé. Ils disent que je suis un hérétique, que je refuse de voir ce qui se passe derrière la pellicule et que je traite tout cela avec dédain. Mais bande de fous, c’est un divertissement bon sang, des films d’actions bien montés certes, riches en suspens à la limite, mais bordel c’est du cinoche pas un documentaire ! C’est ahurissant de constater à quel point le gogo peut se laisser embarquer avec facilité quand on lui permet de s’identifier aux héros : merchandising, objets en tout genre, séries limitées pour pousser au vice et à la consommation à des tarifs scandaleux, rediffusions diverses et variées… rien ne manque à l’arsenal de George Lucas pour faire ses adeptes des dépensiers à outrance. Et ensuite on me parlera de bons sentiments Star Wars…

Je succombe, j’avoue j’aime bien ces six films malgré leurs tares respectives. J’aime beaucoup ce spectacle enfantin où le scénario tient sur une carte postale et qui pourtant arrive à s’étirer sur plus de deux heures à chaque fois. Je suis même fasciné par la qualité générale du tournage, les acteurs étant pour le coup très corrects dans leurs rôles respectifs… Mais jamais je ne pourrai vouer un culte à ce cinématographe pop corn, nécessaire pour faire vivre le Cinéma mais sûrement pas d’une qualité suffisante pour revendiquer une place de films cultes….

Finalement, ne seraient-ils pas cultes pour la simple et bonne raison que ce furent les premiers dans ce style ? Tout s’explique, les révolutions ont un impact décuplé quand elles sont vraiment force d’innovation…

29 mai 2007

Indolence

Qu’elle est agréable cette idée saugrenue de remplacer toute activité par le néant total de réaction, le silence et la paisible mais néanmoins improductive inanité corporelle que l’on appelle tous de nos vœux. Etre rentier, s’assoupir aux heures choisies et non aux horaires imposés par la vie courante, être tiré des draps par le soleil et non le réveil assassin… quel bonheur inaccessible pour la plupart des humains ! Entre le fantasme et la réalité pour une belle petite bande de nantis… où suis-je ?

Les choses sont ainsi faites : il faut que certains suent et que d’autres se nourrissent de cette sueur du labeur journalier. Dans un cas comme dans l’autre il existe toujours des obligations, toutefois je crains de devoir dévoiler un secret pénible aux riches et autres planqués que la fortune honore de ses bienfaits : les priorités des riches sont les douleurs des pauvres, et les souhaits des pauvres s’approchent étrangement du quotidien des riches. C’est ainsi donc que ceux d’en bas rêvent d’une voiture de luxe et ceux au-dessus se les offrent sans y songer. L’agacement peut alors poindre sur les traits d’un demi nanti (entendre par là celui qui n’a pas la fortune suffisante pour s’offrir son avion privé) du fait de la frustration suprême grognée en un « Dire qu’il me manque presque rien pour … ». Le pauvre lui, dans sa timidité naturelle n’ira pas calculer que ses 30 voire 40 années d’économies ne pourront guère couvrir que les pneumatiques de la belle déesse d’acier et d’aluminium.

Les changements sociaux font que les bourses s’emplissent de plus en plus dans une classe moyenne qui l’est par ailleurs un peu partout : moyennement satisfaite, moyennement instruite, moyennement vindicative quand on touche à ses intérêts, et même moyennement nataliste… à croire que la moyenne médiocrité rend amorphe cette tranche de population de plus en plus représentée. L’ancien modèle du bourgeois n’est pas loin tant il est vrai que ces fats imbus d’une promotion chèrement acquise à coup de veulerie ou de compétence (selon les cas) se fait la caricature de son temps : le Bobo… bourgeois de bohème. Je ris, je m’esclaffe ! Quelle bohème, celle des bistrots branchés où l’on vous sert la bière au prix d’une douzaine du même brasseur chez l’épicier du coin, la bohème d’un voyage pris chez un tour opérateur ou encore la bohème de s’alcooliser ou s’embrumer les neurones aux stupéfiants dits « légers » ? Bohème… rien que placer ce terme dans la phrase semble tenir de l’imposture !

Au fond la possibilité de ne rien faire ne tient qu’à un portefeuille bien garni et un rien de volonté d’être inutile à tout système ambiant : l’indolence n’est pas en soi la vertu du travailleur, encore moins celle de l’affairiste, c’est l’affaire d’une tranche marquée de j’en foutre trop heureux de regarder les autres courir après le temps qui passe. Cruel regard posé sur les « autres », sur ceux qui ne peuvent se permettre de se languir sous le soleil de midi ou sur la terrasse au couchant…

Honnêtement il m’arrive parfois de rêver d’une période apaisée, d’un arrêt total de mes activités professionnelles, ne serait-ce que pour me permettre le luxe, car c’en est un, de rester à ne rien faire. Ce que je reproche le plus à ces fainéants c’est ce regard condescendant qui dit en substance « Dommage… tu bosses… » au lieu d’être simplement poliment jeté sur autre chose. Pour moi, c’est une cruauté qui ressemble à un nanti se gavant à une tablée luxueusement garnie sous les yeux avides d’un affamé n’ayant que le droit de se taire. Insultant pour ceux qui se sacrifient corps et âme pour leurs familles, leurs enfants ou à la limité pour eux-mêmes.

Quoi qu’il en soit, je n’ai pas ce droit d’héritage ou de charge m’offrant la possibilité de devenir un inactif profondément assoupi sur le hamac de mon indifférence…. Et d’ailleurs, est-ce que je le souhaite ?

Bonne question ça, faudra que je l’ajoute à la liste des choses à demander à un psy… quand j’en verrai un.

28 mai 2007

Superstition

Tiens, pourquoi notre râleur favori trouve-t-il le temps de rédiger deux notes au lieu d’une seule ? Qu’est-ce qui lui prend, serait-il agacé, énervé ou juste bien en verve ? Rien de tout ça chers amis critiques et lecteurs : ce n’est qu’une stupide question de superstition car il s’avère que la note précédente était la quatre-vingt-treizième (ouf !) note de mes élucubrations personnelles. Là, je vous vois déjà baver de plaisir en vous disant que l’imbécile que je suis se laisse mener par le bout du nez par des choses intangibles et irraisonnées. Certes, je vous concède (et non pas en deux mots, je ne cède jamais aux cons, je leur prête volontiers une corde pour se prendre, enfin passons…), je vous concède donc que l’idée de se trouver aux prises avec 13 me semble un rien pénible, mais n’y voyez rien d’autre qu’une provocation pour vous faire vainement réfléchir. Oui je sais, je suis comme ça, chiant et méchant à la fois…

Ah que les nombres et les chiffres sont marques de chance et de poisse carabinée, qu’un évènement si minuscule soit-il devient colosse quand il prend la forme d’une superstition ! Entre le chat noir, l’échelle, le 13, le marcher dans une crotte et aux idioties du genre le folklore recèle de vraies perles de ce genre. Que dire des sept années de malheur pour le miroir brisé, les vitriers devaient être rares fut une époque je pense… Et le chat noir tiens, qui n’a jamais croisé un chat totalement couleur charbon ? Amusant certes, mais lorsque ces idées furent bien profondément ancrées dans les esprits peu élevés de nos ancêtres, ceux-ci revendiquèrent le bûcher pour qui parlait à un chat. Parler à un chat, ça semble imbécile, mais … après tout ne parlons nous pas aux humains qui, eux aussi, sont des animaux ?

Le souvenir attendri de l’inquisition me fait également songer que, bien que convaincus que le Très Haut n’est pour beaucoup de monde qu’une vague survivance d’un folklore devenu obsolète avec l’avènement du tout puissant internet, je me trouve souvent face aux préjugés qui sont, quelque part, des superstitions intolérables. La couleur fait-elle l’odeur de la peau ? La tignasse rousse implique-t-elle une insupportable agression olfactive? Les plats épicés sont-ils réellement la cause d’ulcères chez l’Homme ? Bien des théories pour peu de pratique, et pire encore des images qu’on véhicule lorsqu’on en plaisante, mais qui sont prises pour argent comptant par ceux qui ne disposent pas de la fonctionnalité « second degré ». Hélas pour tous, moi y compris, il s’avère donc que les superstitieux sont au pouvoir, de manière tacite mais toujours évidente et forte.

L’ennui avec les superstitieux c’est qu’ils sont incorrigibles : passer sous une échelle ? Jamais ! Ne pas faire tout un rituel en évitant des déjections canines ? Sacrilège ! Pourtant, en martelant avec force la vacuité de ces comportements rien n’y fait vraiment, et le ridicule de la situation s’ajoute à l’inconfort de devoir subir ce genre de lubies. Là, le reproche tombe comme le couperet du boucher : ce n’est pas leur faute, c’est une question d’éducation. Alors, qui est l’abruti qui enfonce dans le crâne des gosses que le sacro saint numéro SEPT est signe de chance ? Ne peut-on pas avoir par exemple SEPT hématomes après une agression ? N’a-t-on jamais vu SEPT morts dans un accident de la circulation ? le SEPT porte-t-il chance en lui ? Pitié, qu’on arrête toute cette clique de préjugés pitoyables pour des adultes … « responsables » (j’ai eu du mal à me convaincre d’écrire ce mot pour l’associer à adulte… passons…).

Nous sommes tous des crétins en puissance, avec nos rituels inutiles et ridicules, des superstitions antédiluviennes auxquelles l’on se raccroche pour s’éviter la remise en doute de nos principes et fondements. La poisse, la guigne, ça ne se maîtrise pas mais ça s’appréhende grâce au « C’est pas ma faute, c’est pas de chance… ». Tu parles, baratin ! La chance n’est que le facteur variable nous dépassant, mais généralement notre propre responsabilité devrait nous faire tendre vers l’oubli de ces « conneries ».

Bon… voilà brève 94 qui se termine sous les applaudissements de mes fans… avec le 13 laisse discrètement en arrière.

Non non je ne suis pas superstitieux… quoique…

Les émois

La tendresse légère des premiers sentiments amoureux s’allumant dans les yeux nimbés d’innocence du pré adolescent, quoi de plus mignon ? N’est-ce pas à ce moment là qu’on découvre toute la richesse et l’étendue magnifique des sensations que peuvent nous remonter un esprit sur lequel l’on a, finalement, que peu d’influence ? Tout concourt à nous rendre passablement niais, le sourire imbécile soudé au visage et les prunelles suivant chaque mouvement de l’autre, et même les paroles que l’on boit à satiété. Etonnante alchimie qui rend fébrile le fort, qui rend fort et entreprenant le faible, et surtout qui provoque des situation dignes des plus mauvais psychodrames…

L’émotion, ah quelle fâcheuse tendance à systématiser une réaction de moiteur des paumes lorsque l’autre arrive à grandes enjambées. La cour du collège semble vraiment propice à ces évènements incontrôlables tant il est vrai que c’est précisément sur cette période de puberté que les catastrophes s’enchaînent : les filles deviennent potentiellement femmes, les garçons des gargouilles légèrement pustuleuses et les professeurs des gardes chiourmes bien en peine à maîtriser les ébats labiaux de cette turbulente troupe bigarrée. Entre jalousies, larmes et bagarres les nœuds amoureux se nouent et se défont au rythme des respirations haletantes des premiers baisers affolés. C’est étrange à quel point l’on peut alors se souvenir clairement de la première embrassade, alors que ceux qui viennent ensuite restent pathétiquement perdus dans nos limbes mémoriels. Cruelle est la déception quand les souvenirs s’en vont tandis que les sensations restent.

Entre tragiques et rigolards mes sourires oscillent sans cesse quand je songe à cette période où, loin de me douter du pouvoir implacable d’un sourire de femme aimée, je rôdai paisiblement, accompagné de la douce et charmante présence de mes chers et tendres livres. Etonnement isolé tant par choix que par mon comportement probablement hostile, je ne fus guère touché par le phénomène en dehors de quelques rencontres savoureuses qui ne furent, hélas, qu’une vague discussion ou un passage d’assistance scolaire. Quoi qu’il en soit, certains visages réapparaissent, à croire qu’ils m’étaient plus chers que je n’osais l’admettre… enfin, puis je me souvenir de ces prénoms à présent lointains ? Tout au plus est-ce la vue d’une chevelure au vent m’étourdit les sens tandis qu’à l’époque je les tançai d’importance. Idiotie du pseudo intellectuel individualiste.

Ai-je jamais été séducteur ? Sur cette période aucun doute possible : non, on ne peut être séduisant quand on est hirsute et inadapté à la communication sociale. Qu’est-ce qui faisait de moi un solitaire ? Physiquement pas plus dégradé qu’un autre, intellectuellement et culturellement acceptable… je crois qu’il s’agissait surtout de ma propension à écarter toute approche trop bizarrement chaleureuse pour être honnêtes qui me rendit bien peu attrayant. Cependant, je ne fus jamais réellement exclu, toujours invité aux fêtes des uns et des autres, mais souvent avare de réflexions mais jamais de gentillesses. C’est ça d’être un ours, peu sociable mais souvent trop patient…

Le temps passa sur les souvenirs, assassin de bons moments et cruels destructeurs de sentiments trop vite créés et démembrés. Peu à peu le sexe opposé m’offrit une perspective plus attirante, et pourtant je restai de marbre ou presque, à croire que je cherchai un absolu. En toute honnêteté l’absolu n’est qu’une manière peu sincère de fuir les possibilités qui s’offrent à soi et que l’on considère bien souvent à tort comme étant pathétiques. L’attirance est une alchimie complexe, mélange de bonne volonté et d’irrationalité, et quelque part de craintes bien souvent invérifiées. N’oubliez pas qu’aimer quelqu’un ça n’est pas qu’être sexuellement compatibles ou moralement mutuellement tolérables, non c’est toute une part d’inconscient qui revient à la charge quand l’on essaye de la raisonner.

Ne soyons pas bégueules, le collège fut pour moi l’occasion de constater qu’un vocabulaire étendu rend tout aussi impopulaire qu’un pitre peut à contrario peut devenir une vedette éphémère. Le plus amusant c’est que cette foi inébranlable en la culture m’offrit aussi des moments de pur plaisir, celui de ne pas devoir être derrière quelqu’un mais de me bâtir, bien souvent seul, mais toujours accompagné de mes rêves qui, parfois se réalisent l’espace de l’instant fatidique de l’étreinte avec un être que j’ai intimement désiré.

24 mai 2007

La nostalgie scolaire

Le hasard, ce savoureux dessein de l’existence qui a pour seul but de rendre les choses aléatoires amène parfois son lot d’agréables surprises. Le sourire grimpe, s’imprime sur vos traits comme l’empreinte de main d’un gosse sur la porte du réfrigérateur et fait remonter des souvenirs qu’on croyait tous morts et enterrés. Et oui la providence a mise sur ma route un ancien collègue de lycée, le profil type du bon ami qui se rappelle de vous quinze ans après. Poignée de mains, prise de renseignements sur le présent et l’éventuel futur quand il y a lieu de le faire, c’est alors que fusent les souvenirs en paquets, sans autre tri que leur netteté dans vos esprits.

Pour ceux qui ne me connaissent pas assez, voire pas du tout, et étant donné que je n’ai pour le moment laissé aucun indice me concernant car je préfère le voile pudique de la discrétion à l’ostentatoire démonstration des clichés en abondance, je signale donc que mes études sont celles d’un - attention à la pompe du titre - Technicien en productique, ex BAC F1 pour ceux qui ont un souvenir plus net de ces appellations, puis un brevet de technicien Supérieur (s’il vous plaît !) en Mécanique et Automatismes Industriels. Rien que le libellé peut mettre sur la voie les passants : mécanique, machines, dessin industriel, huile, graisse… enfin tout ce qu’un atelier d’usinage peut avoir de charme, toute proportion gardée s’entend. De fait, on peut qualifier ces sections techniques de repères de garçons étant donné l’absence quasi-totale du « sexe faible » dans leurs rangs. D’ailleurs, la majeure partie de cette scolarité fut exempte de toute féminité, chose qui ne fut guère rattrapé en dehors, mais passons…

Ainsi, ce cher collègue et moi reprîmes nos souvenirs en riant : entre le professeur acariâtre, les élèves plus que fumistes et l’ambiance absolument déjantée, les anecdotes coulèrent à flot. « Te souviens-tu d’un tel ? » laissant place au « Quand j’y pense on était cinglés ». Qu’il est bon de caresser les souvenirs en les lustrant de la patine de l’âge ! Cependant, peu à peu ressortirent aussi le côté parfois sordide et pathétique des années lycée, les crises des adolescents en quête de révolte vaine et par trop revendiquée, les heurts inévitables entre les sections « poubelle » et celles qualifiées « d’élites », rien ne manque au panorama de ce microcosme souvent bien plus sombre qu’il n’y semble. A vrai dire, certaines des situations les plus tristes sont pour moi celles vues dans le huit clos malsain de ces bâtiments. Si je devais citer tous les regrets, les échecs de chacun ou les situations sociales explosives je doute qu’une seule brève saurait être à la hauteur, et puis dans un souci d’anonymat et de respect je vais me contenter de décrire et non spécifier les lieux et les gens. Après tout mon regard n’est pas plus pointu qu’un autre et mes souvenirs pas forcément moins déformés que ceux de mes collègues de l’époque. Et pourtant…
Après mûre réflexion et des années m’octroyant un recul suffisant, je crains que les classes où je fus orienté de mon propre gré servaient de réceptacle à tous les inadaptés de la scolarité technique : niveau insuffisant en mathématique ou physique pour faire électronique ? En mécanique. Tu ne veux pas redoubler ? Mécanique… de fait, la majorité atterrissait là plus en désespoir de cause que par volonté propre. Je leur laisse par conséquent le bénéfice du désespoir pour expliquer la forme de révolte et le désintérêt total pour les cours. Que ce soit la beuverie ou même la prise de stupéfiants, une majorité s’adonna sans complexe à la défonce pour fuir tant le quotidien sordide d’avoir été mis là que pour se trouver un point commun avec les autres. Rapidement les groupes se formèrent, ceux qui étudient plus ou moins, et les autres. Triste bilan.

Non content de jouer à plein l’absentéisme, bon nombre jouèrent aussi la défiance de l’autorité des professeurs, sans toutefois être insultants ou menaçants. A leur crédit je peux donc mettre une forme étrange de respect, comme si malgré tout le professeur n’avait pas de responsabilité dans leurs naufrages respectifs. Par contre, que de rires, de plaisanteries souvent douteuses et d’idioties perpétrées avec la certitude de se payer une bonne tranche de vie ! Courses de transpalettes dans les couloirs, jouer au frisbee avec un disque de coupe pour machine outil (soit dit en passant, ces disques étaient équivalents à ceux d’une scie circulaire… Dieu qu’on était cons !), sabotages de travaux pratiques en électronique, tout était bon pour rire et se moquer. Bien heureusement la plaisanterie n’est jamais parvenue à la blessure ou l’accident grave. On avait sûrement de la chance…
Le lycée lui-même était en cours de rénovation, que nous avions qualifiés de destruction constructive. Beyrouth… c’était là un surnom évocateur pour ce lycée technique qui avait subi des générations de jeunes banlieusards désoeuvrés, des dégradations colossales (graffitis, tables gravées, brûlées, brisées, mobilier hors d’usage ou presque) et qui pendant les travaux resta ouvert aux élèves. Mélanger la parole aliénante d’un professeur de mathématiques sans pédagogie et le bruit du marteau-piqueur, ça laisse des traces. C’était vraiment un tout étrange, un mélange entre des locaux pourris (c’est le mot), des classes inadaptées, des élèves sans réel espoir de réussite, et puis cette cour des miracles des petits trafics allant du haschisch au jeans « tombés du camion », tout pouvait s’acheter et se vendre, à condition de ne pas être pris ! Seulement, ça a créé aussi une communauté de solidarités, d’amitiés fortes et une forme de respect à ceux qui avaient du courage. A 17 ans le sens de la « loi du silence » n’était pas vain.

Souvenirs, et voilà que le train arrive à destination, on se sépare, on se dit à bientôt, on rit intérieurement de ses propres bons moments, il y en a eu tant de si bons : cette odeur de barbecue dans un terrain vague, le parfum de l’herbe fraîchement coupée dans ce parc où nous passions des journées entières… à sécher les cours, les senteurs crasses du bistrot d’en face, le bruit du baby foot, le tintement de la monnaie dans le monnayeur, les expressions improbables de ce jeu, et puis la saveur du café cigarette de l’adolescent se cherchant un endroit paisible pour un peu oublier le quotidien. Je me souviens encore de la chaleur du dernier printemps, celle des derniers jours avant l’examen du BAC où nous étions allongés à ne rien faire sous l’œil incrédule des surveillants nous ayant décrétés irrécupérables. Après coup je me suis fait une joie de revenir avec mes diplômes suivants rien que pour la joie de les voir être vexés de leur erreur. J’ai réussi… mais tant sont restés sur le carreau. C’était ça, le BAC F1 : tu marches… ou tu crèves. Je ne suis pas resté sur le bas côté…

23 mai 2007

Pérégrinations des pouvoirs.

L’Humanité est fabuleuse. L’Humanité a ce quelque chose d’incroyable qu’elle mue encore plus rapidement qu’un soldat perd sa peau lors d’une explosion nucléaire, et en quelques instants voici que la société Humaine change de visage au gré des comportements individuels. D’une certaine manière on peut même dire que l’Humanité est comme le lézard, quand on tire dessus on peut se retrouver avec un morceau dans la main. Le plus incroyable est que toute tentative d’analyse se retrouve étiquetée dans une science nommée « sociologie » et que celle-ci s’affirme et s’infirme au gré des mœurs des sommités qui s’attaquent à la compréhension de ce vaste sujet.

Que de changements en quelques instants : du jour au lendemain voilà qu’une chimère devient ruine et inversement un fantasme devient réalité courante et banale. Qui rêvait de invasif pouvoir de l’électronique dans notre vie quotidienne il y a vingt ans ? Qui est choqué de voir un gosse armé d’un téléphone portable aujourd’hui ? Nous nous adaptons avec la fulgurance d’un court-circuit sans pour autant imploser au moindre mouvement anarchique. Certains iront dire que vingt ans c’est long, mais d’une certaine manière nous accélérons le processus au point même de se demander si demain sera si semblable que ça à aujourd’hui. La technologie est pathologique au point d’en devenir ridicule, mais si l’on observe les évolutions sociales m’est avis que la vitesse de progression est encore plus sidérante.

Si l’on prend l’ensemble d’une société, on peut la considérer de manière très basique comme étant scindée en trois groupes primaires : les gens ordinaires, les nantis et les gens de pouvoirs. La stupéfaction se lit sur mes lecteurs tant le soi-disant « oubli » des pauvres est flagrant dans ma vivisection de l’Humanité, mais qu’est-ce qu’un pauvre ? Rien d’autre qu’une personne ordinaire dont le Système refuse de s’encombrer inutilement. Petite aparté : le Système (entendre par là système social, notre Nation, le Monde…) est amoral car il est régit par des lois qui ne font que dresser des mécanismes nous empêchant d’être dangereux ou malhonnêtes pour et avec les autres, mais cela ne définit pas pour autant une moralité pieuse que peut instaurer la religion ou les relations sociales saines. De fait la pauvreté est un méandre d’une économie où le bénéfice et la performance sont de mise, ce qui exclue donc nécessairement une part non négligeable des êtres Humains. Mais c’est un autre débat.
Pour en revenir sur la hiérarchie les pauvres types, nous les gens ordinaires devont faire face à la mutation perpétuelle des situations et de la société dont ils sont membres. Entre évolution scientifique, non perpétuation de traditions séculaires, destructions des symboles et des idoles d’hier et la modification radicale de certaines mouvances morales la personne « ordinaire » affronte sans cesse la noyade de l’incompréhension et la sécheresse de duretés apparues sans avoir même étés envisagées.

Culturellement parlant ces chocs peuvent être multiples. Le refus de certaines mutations offertes par les sciences est un cliché loin d’être oublié car si l’on prend ne serait ce que le territoire de la génétique la problématique devient aigue alors qu’hier elle n’était que théorique. Toute proportion gardée l’enrichissement des sciences va et ira toujours de pair avec une forme d’obscurantisme. Toutefois, que ceux qui refusent le progrès le sachent dès maintenant, Il passera par devers nous quelque soient nos oppositions, qu’elles soient morales ou financières.
La seconde mutation rapide et spectaculaire est celle des groupements sociaux qui se sont forgés un vrai pouvoir éthique et politique en l’espace de quelques années. L’homosexualité est passée en quelques décennies de l’état d’aberration morale à celle de statut social différent. Loin de moi l’idée de faire le procès des homosexuels cependant il est flagrant que l’opinion homosexuelle est devenue outil de pression : publicité ciblée, commerces spécifiques et même poids politique dans des opérations de propagande pour l’adoption par les couples homosexuels, il est indéniable qu’un tel bouleversement de l’image sociale peut conduire à une peur. Et pourtant, rien a explosé, le phénomène s’est intégré aux réflexions courantes.
La troisième rectification majeure des pouvoirs moraux et politiques s’appliquent à l’image de nos dirigeants. Il y a deux décennies il aurait été scandaleux de parler de la vie privée de nos futurs élus, et de même apprendre qu’il s’agit d’un divorcé l’aurait mené à sa perte. D’un côté un M.Sarkozy remarié et de l’autre Mme Royal en union libre, il est donc clair qu’on ne regarde différemment la situation maritale. Certains vont jusqu’à prétendre qu’on n’en tient plus compte, ce qui est une erreur : la situation est juste perçue selon des critères différents. Aujourd’hui une mère célibataire ou des familles recomposées font partie du paysage alors que les couples mariés semblent être devenus des incongruités sociale. Est-ce judicieux ? Je reconnais prétendre qu’il est imbécile de déstructurer la cellule familiale… et je serai taxé de rétrograde pour ça. Peu importe…

D’une manière plus générale on constate donc dans la vie de tous les jours que les pouvoirs glissent et ondulent selon les époques et l’humeur du temps présent : de parias les « homos » sont devenus contre pouvoir, les couples libres de bizarreries sont à présent la norme et de technologies à peine rêvées on en est à fantasme de la vitesse totale. Les dérivations sont incontrôlables par le juridique car l’on ne peut imposer le mariage tout comme l’on ne peut envisager de forcer à aimer, impossibles à saisir hors du temps puisque tout ceci fait partie d’un progressisme populaire et indéfinissables par des élites vivant sur des critères antérieurs.

Prenons la seconde catégorie des nantis, ceux qui peuvent prétendre à des facilités de vie que ne peuvent pas avoir aisément la masse. Ces mêmes problèmes sont tout aussi récurrents dans cette population sauf qu’ils sont paradoxalement plus difficilement intégrés. Tolère t’on d’un fils de bonne famille sa sexualité « déviante » ? Accepte t’on que la petite dernière en soit à sa troisième noce ? On pourrait les croire plus souples puisque souvent moteurs d’idées, mais ce serait oublier le conservatisme qui y règne. L’esthète ou l’intellectuel ne provient que rarement de la foule, il profite d’une éducation plus grande car accessible par les finances familiales et de surcroît une critique plus molle des modèles du fait qu’il vit de ces dits systèmes. Par paradoxe ce n’est pas l’intellectuel qui sera révolutionnaire en son temps, il le deviendra de par des idées qui seront d’abord évaluées par ceux qui vivent les problèmes abordés. Est-ce qu’un écrivain haut de gamme (sorti de la Sorbonne par exemple) peut honnêtement traiter de la misère sociale des ouvriers sur chaînes ? Oui mais il aura sûrement une vue étriquée non par son manque de volonté mais par un héritage. A ce compte là d’ailleurs on se rendra souvent compte que les belles idées sont souvent… que des idées et manquent du sens pratique des gens ordinaires.

La dernière et plus petite branche de nos sociétés est celle du pouvoir, celle des arcanes, ce mont Olympe où trônent des patrons, des politiques et des occultés. Passons rapidement sur les patrons, ils soutiennent non pas un système social ou moral mais un dispositif économique leur permettant le profit. Ce n’est pas un reproche, c’est leur métier et tant mieux s’ils y réussissent. La moralité n’a, comme je l’ai dit précédemment, aucune valeur dans les réflexions économiques et le fait est donc qu’il sera souvent difficile de contenter tant la Morale que le capital. A chacun ses difficultés ! Le politique lui va se heurter aux mutations décrites précédemment et ce de plein fouet : contrairement au patron qui se moque de savoir que sa secrétaire est lesbienne, le politicien va devoir tenir compte de cette catégorie d’électeurs et savoir la ménager tout en ne lésant pas les autres. C’est un art du jonglage et surtout de l’anticipation tant les mouvements étranges des pouvoirs se font sentir. Regardons un exemple simple : d’une époque où l’on pouvait parler sans crainte d’avoir des enfants à celle d’aujourd’hui où certains vont jusqu’à déconseiller d’en avoir purement et simplement, le passage de certaines crises a provoqué des délabrements de la conscience collective et même individuelle. Par voie de conséquence, le politicien se devra alors de trouver ses marques et offrir une politique adaptée au temps présent, et même prévoir les prochaines dissolutions et reconstitutions d’idées pour l’avenir.
Je parlais des occultes, ces gens de l’ombre qui font peur, ces monstres qui décident tout au-delà même de nos institutions, ceux qu’on théorise dans des « complots » mondiaux dirigés de main de fer par des loges, sectes et autres organisations. C’est impressionnant à quel point les gens peuvent se laisser bercer par ces images tant elles sont pathétiques. La vérité est ailleurs, bien ailleurs, juste en face de soi : il suffit aux dirigeants de donner des ordres mais sans en aviser le public pour que ces occultes soient matérialisés. Il n’y a que peu ou prou de véritables pouvoirs dissimulés dans l’ombre de l’Etat, et même celles qui se sont fait connaître (la franc-maçonnerie par exemple) il s’agit finalement plus de réseaux de connaissances et d’influences qui permettent de prendre de court la concurrence ou bien des états « ennemis ». Ce pouvoir là est bien le seul à ne pas changer de mains tant il est fermement accroché aux capitaux et aux postes à responsabilités.

D’une certaine manière les pouvoirs sont volatiles et volent d’un nid à un autre, mais le plus difficile à assimiler c’est sa position à un instant donné : les amis de Don Quichotte sont-ils juste un coup médiatique ou bien plus profondément une tentative de putsch par le truchement de l’opinion publique ? Les fondations morales sont elles le garant d’une stabilité des élites ou bien juste une mécanique rodée qui pourrait s’enrayer lors d’une révolution sociale imprévue ? N’oublions pas les réactions dramatiques engendrées par le débat de l’avortement ou de l’euthanasie par exemple : la question morale est plus importante que la question légale puisqu’au fond les oppositions tout comme les partisans débattent de la justesse morale des actes et non de leur légalité. Techniquement l’avortement a été autorisé par le législateur et non moralisé ! La loi dit aux femmes « vous pouvez avorter dans un cadre médical compétent et ce sur une période donnée », elle ne dit pas du tout « il est bien d’avorter ». L’euthanasie contient le même raisonnement : « la loi interdit l’homicide volontaire », elle n’a jamais dit « c’est mal de tuer ». Ce débat va peut-être évoluer sous peu, tout dépend des problèmes sociaux qui arrivent en masse, dont notamment la retraite de nos « baby-boomers » qui poseront non seulement la question du financement des retraites, mais aussi ceux tout aussi quotidiens du manque de structure pour l’accueil des personnes dépendantes, mais surtout la gestion des souffrances liées aux maladies et à l’âge. Qui aura le pouvoir ? Les familles souffrant avec le père mourrant à petit feu et suppliant qu’on le libère, les experts en morale revendiquant l’immoralité de tuer pour le bienfait de l’autre, le législateur coincé entre ces considérations ou bien au final le médecin qui lui connaîtra aussi bien le doute en pratiquant l’euthanasie illégal ou en le refusant fermement par conviction morale, éthique ou juste religieuse. Tout ceci ne sera donc pas anodin… loin s’en faut.

22 mai 2007

Sinistrose valley

Sous quel prétexte insensé taxe t’on les banlieues d’être des zones inaptes à être productives, en dehors bien entendu du marché lucratif de stupéfiants ? Est-ce que ces héritages de quarante ans d’incurie sociale et architecturale sont ils vraiment des fiefs pour une économie parallèle et sont devenues de véritables zones de non droit ? Le cliché a le mérite d’exister et je suis convaincu qu’un sondage à ce sujet, surtout parmi les ruraux n’ayant jamais vu la moindre barre d’immeubles de leur vie, serait particulièrement édifiant sur la perception générale de la France par les Français eux-mêmes.

Il y a quelques décades le territoire pouvait se résumer aux villes, centres économiques et industriels, et aux campagnes pourvoyant aux besoins agricoles. Le cliché béton contre campagne semblait pouvoir suffire à identifier les problèmes de logement, d’éducation et d’assimilation des populations immigrées. De fait, les grandes manœuvres déclenchées durant les années 60 permirent d’établir de grands ensembles d’habitation au milieu de nulle part ; de cette manière l’on assurait un logement et des commodités à tout bas salaire. Aujourd’hui cette lecture est brouillée : les banlieues sont des cités poubelles, le réseau éducatif démembré et les institutions en passe d’être dépassées par les crises récurrentes. En observant de loin on a donc l’instantané de tours de béton dégradées où des jeunes font une loi martiale bien à eux et où ils peuvent pratiquer un commerce illicite en toute impunité. Est-ce bien là une réalité ? La question se pose tant on en a fait les points d’orgue des échecs du passé.

Regardons de plus près ce qu’est une cité aujourd’hui. Une cité c’est avant tout : des milliers de personnes de dizaines de nationalités, des structures vétustes ou nécessitant un rafraîchissement, des espaces verts en option et surtout une image si sombre que personne extérieur à l’endroit n’oserait s’y aventurer la nuit venue. Cette situation n’est pas nouvelle mais se délite depuis trois générations, les grands parents ayant étés « invités » à travailler sur le territoire, leurs enfants ont grandis dans un pays ne les ayant pas spécialement attendus et eux-mêmes sont les parents d’une nouvelle génération sans repère. Ces cités ont-elles jamais étés adaptées aux familles ? Tout au plus aux ouvriers mais sûrement pas à la présence de gosses. L’absence d’équipements collectifs tels que des stades ou même simplement des balançoires atteste de l’absence de cette réflexion.

Le véritable massacre culturel a eu lieu sur la seconde génération, celle née sur le territoire Français après 1965. En quoi se reconnaissent ils ? En une France qui peu à peu semble les refuser par les propos tant que par les actes, ou dans un pays d’origine dont ils ne savent rien ou presque ? La vérité se situe à mi chemin, c'est-à-dire qu’ici ils ne sont pas encore tout à fait citoyens puisque étant désignés comme les dangers contre les Français de souche, et pas citoyen du tout du « là-bas » idéalisé puisque personne ne les y attend. Bien des jeunes ont espérés le salut par un retour au pays… mais tous ou presque retournèrent en France. Autres coutumes, autres mœurs…

La banlieue est réellement sinistrée sur bien des points : les parents abandonnent souvent tant l’éducation de la rue prend le pas sur la loi parentale, et l’école à force d’avoir dû concéder une baisse d’autorité des maîtres se trouve aujourd’hui dans l’impossibilité de sanctionner sous peine de voir dégénérer les choses. Il est odieux de croire que l’Etat doive se préoccuper de l’éducation, c’est aux parents de faire cette part qui leur incombe mais à contrario c’est à l’Etat de se donner les moyens d’avoir une véritable force dissuasive tant à l’école que dans la rue. Chaque chose a un prix et l’abandon des premiers arrivés nous a menés à ce que l’Etat soit perçu comme un accessoire et non une nécessité.

On ne peut pas blâmer si facilement ceux qui habitent ces immeubles : ce sont des communautés qui se sont organisées comme elles ont pu et les jeunes se cherchent des repères qui les parents eux-mêmes ont du mal à offrir. Les priorités sur place sont « comment se payer le loyer » autant que « de quoi vais-je vivre demain » et à ce titre les petits trafics sont autant immoraux pour certains qui profitent d’un revenu facile et quasiment sans risque que d’autres pour qui c’est une question de survie. Ne nous leurrons pas : le marché des stupéfiants ou des marchandises de contrebande alimentent bien plus les caisses de cols blancs investissant les capitaux que dans celles de ceux qui portent un jogging. L’ennui est que les seules solutions trouvées jusqu’à présent étaient des placebos sous forme de stades aménagées ou d’un coup de peinture sur les murs, ou bien de la politique de la matraque. A ce titre il est donc dramatique de voir que personne ou presque n’a confiance dans la police dans ces quartiers. La faute à qui ? A tout le monde je le crains…

Les axes de réflexion sur cette question nationale dépassent, et de loin le simple périmètre d’une cage d’escalier. Il s’agit dès maintenant de se poser quelques questions judicieuses pour lesquelles les réponses sont toujours délicates puisque posées au sujet de l’Homme. Une loi s’impose à la communauté mais ne saura jamais satisfaire tous les membres de celle-ci.
- Comment réinstaurer une autorité parentale ? Sanctionner les parents quand ils démissionnent ou bien inciter à être plus présents et impliqués ?
- Rétablir une véritable autorité dans le système scolaire ou bien rétablir la simple notion de respect élève professeur ?
- Avoir des exigences concernant l’assimilation des populations immigrées ou bien tolérer tacitement que des familles entières ne parlent pas Français ?
- Avoir une politique de laisser faire pour l’immigration ou bien s’imposer des limites ?
- Etre plus répressif ou plus pédagogique ?
- Doit on raser les cités ? Si oui au profit de quoi ? Comment reloger les familles déjà présentes et où loger les nouveaux arrivants ?


Comme on peut aisément le voir ces questions ne sont pas à réponse unique, il est foncièrement impossible d’être ferme sur n’importe quel de ces points sans heurter des sensibilités. Mes réponses sont difficiles à placer car elles seraient immédiatement taxées de tout un tas d’épithètes mal venus.

Question 1 : L’autorité parentale est du cadre privé donc pas question de légiférer, en revanche subordonner les aides sociales à la scolarisation et au comportement correct des enfants en bénéficiant est du cadre du législateur. Prélever le montant des amendes à la source pourrait être une forme de sanction de l’incurie de certains parents démissionnaires. On peut aussi envisager des aides sociales ciblées à ce genre de problèmes.
Question 2 : Le rétablissement du « pouvoir » professoral posera la question de savoir où sont les limites entre enseignant et éducateur. Pour ma part un enseignant n’a pas fonction à être celui qui donne des cours de morale aux enfants, en revanche il doit être symbole d’autorité. En reprenant les idées précédentes, suspendre les allocations familiales si un élève n’est pas correctement scolarisé ou bien si son comportement provoque de graves crises serait une piste à creuser.
Question 3 : L’assimilation des populations immigrées est une obligation. Il n’est pas question que des milliers de personnes vivent sur le territoire sans être capable de faire des gestes élémentaires comme faire des courses ou bien se renseigner dans une administration. Un plan de formation gratuit offrant des mises à niveau pour la langue orale serait une excellente chose, surtout si cela devient une campagne nationale. De plus, imposer un niveau minimal de Français ne serait-ce que parlé pour l’obtention de la nationalité, voire du titre de séjour ne me semble pas être une mesure raciste ou xénophobe mais juste une mesure de bon sens. Comment un employeur pourrait il gérer une personne ne parlant pas sa langue ?
Question 4 : La politique d’immigration est un terrain glissant, tellement glissant qu’il suffit de dire « contrôle » qu’on reçoit l’étiquette « fasciste ». Je poserais alors une question : si dix millions d’immigrés arrivent en une seule année, comment les assimile t’on ? Quelle est la limite que peut tolérer la population et le système administratif ? C’est un sujet qui mérite non pas un voile pudique mais une véritable réflexion. Ne devrait on pas favoriser l’emploi des jeunes nés sur le territoire (immigrés ou pas) que celui qui n’a de cesse d’émigrer en France ? Je comprends la logique de ceux qui veulent venir, mais je comprends aussi ceux qui sont déjà là !
Question 5 : Répression et pédagogie sont les deux facettes d’une même chose : l’Etat. L’équilibre est difficile à trouver, charge aux institutions de faire les bons choix sur chacun des sujets déjà abordés.
Question 6 : Si quelqu’un a une bonne réponse, qu’il me le fasse savoir car là il s’agit de budgets colossaux… nous qui n’avons déjà pas de quoi financer la retraite des cotisants.

Finalement c’est un terrain si sensible qu’un livre serait plus judicieux, en tout cas voici quelques clés que je propose pour avoir une lecture plus pointue des choses. Les cités ne sont pas des repères à bandits mais sont devenus avec le temps des repères à personnes désoeuvrées et n’ayant plus confiance en rien d’autre qu’en eux-mêmes. Soignons en urgence ce mal avant qu’il n’offre une population de jeunes malléables aux intégrismes les plus infâmes. La tendance est apparue, faisons en sorte d’arrêter immédiatement le massacre.

21 mai 2007

Anesthésie circonstancielle

Dommage que la masse de gens insatisfaits devienne par le jeu pervers des médias des cibles privilégiées des propagandistes de tous poils. Dommage que les dictatures deviennent fréquentables quand la télévision les présente comme progressistes. C’est sidérant à quelle vitesse l’image et le son transforment en quelques instants la légitimité en faute impardonnable aux yeux de ceux même qui devraient être un soutien populaire. Les exemples sont foisons et depuis l’avènement des médias de masse rien n’est plus efficace que de se lancer dans une campagne de désinformation pour démolir des mouvements pourtant sincères ou polir l’image de marque d’un état totalitaire. La mécanique est rodée, les esprits du commun des médiaphages fort adaptés aux rhétoriques déstructurées.

Prenons pour premier exemple les mouvements qui se sont dits proches des voies libertaires ou indépendantistes : dans l’absolu bien des revendications sont pleinement justifiées et il est inqualifiable qu’on les passe sous silence, mais décidément les médias se gardent bien d’expliquer le fondement revendicatif pour n’afficher qu’un mépris hautain pour les belles idées. L’Irlande, la belle nation prisonnière du lion Anglais, qui se soucie de savoir le pourquoi de la lutte de l’IRA ? On se contente donc de dire un nombre de morts suite à un attentat, on démontre avec forces photographies que les activistes ne sont que des terroristes sans foi ni loi, mais rien sur les exactions de l’armée Anglaise, sur les agressions des loyalistes contre les catholiques. Ne nous interrogeons donc pas sur la conclusion lapidaire : que l’IRA cesse ses activités, ce sont des assassins. L’Irlande n’est-elle pas sous le joug d’une occupation ? Les mots me manquent…

L’enfer est à notre porte et nous affichons volontiers que les vérités qui nous conviennent. La portée de l’image est devenue supérieure aux écrits et ce n’est pas la chute des ventes de journaux qui saurait me contredire. Le tout venant disposant d’une télévision peut aujourd’hui s’abreuver de clichés préparés et bien symboliques de sorte à nous offrir à nous, pauvres européens entourés de nations terroristes le seul refuge dans une force européenne isolée du reste du monde. Que ce soit le moyen orient où tout est résumé et caricaturé, l’Asie où du moment où l’économie est forte on cachera les atrocités des dictatures en place, on étouffera l’information au profit d’une facilité de penser, un art de rendre digeste ce qui ne l’est supposément pas. Par analogie ça serait si au lieu de manger sainement l’on nous servirait tous les jours les mêmes pots pour bébé. Vite écoeurant non ?

Le second exemple paradoxal est bien la Libye car dans le genre nation qui en a pris pour son grade pendant des années je trouve qu’elle mérite amplement une palme : hébergeur et formateur officiel des terroristes, terre d’asile pour les poseurs de bombes, dictature militaire, oppression policière… tout était bon pour faire de cet état un monstre médiatique. De fait, les états du monde mirent en place un blocus total, isolant la population des soins médicaux de première nécessité, en interdisant l’export de la seule ressource viable qu’est le pétrole, et pourtant le colonel Kadhafi est encore et restera encore un bon moment populaire. Toute dictature et son maître d’arme devient populaire quand l’agression extérieure est pire que le pouvoir en place. Et là, étrangeté du changement d’angle de caméra, voici le dictateur devenu affable, amical et tolérant, le voici descendant les escaliers du monde pou réapparaître, jovial et souriant dans les réunions internationales. Aujourd’hui qui perçoit encore le despote comme un danger mondial ? Peu ou prou de la population se souviennent même de son existence. Bizarrerie du prisme médiatique…

Qui croit les médias croit alors aux chimères de la bonne entente. Il n’est pas difficile de faire peur tant il suffit de stigmatiser les situations. Prenons la première guerre d’Irak : les gens se ruèrent sur l’eau et les denrées non périssables comme au temps honni du rationnement. Quelques années plus tard à plus grande proximité une autre guerre éclatait et là aucune crise majeure, aucun affolement. Différence ? CNN déploya un arsenal de propagande digne des grands moments du Vietnam, et à contrario le conflit Yougoslave resta des moi sous silence. La chape de plomb des choix médiatiques avait fait son œuvre de déformation. Pour rester sur la guerre de Yougoslavie, qui est dans votre entourage capable de citer tous les belligérants, d’expliquer relativement simplement ce qui s’est passé et ce sans faire de non sens atroce ? On a résumé la guerre à l’agression Serbe, mais était-elle seule responsable ? Aujourd’hui l’on peut prouver que les chefs d’état Serbes et Croates voulaient se mettre d’accord pour démembrer la Bosnie à leurs profits… mais ça qui l’annonce pour que la foule sache la vérité ? Personne… on a bombardé la Serbie en représailles des combats au Kosovo, mais qui montre les violences Albanaises contre les habitants Serbes ? Personne, trop gênant de revendiquer la réalité et la complexité de ce monde ?

Les médias ont anesthésiés l’opinion publique et cela empire un peu plus chaque jour : on dit que le web est une ouverture sur le monde, elle l’est aussi sur les mensonges de masse. A quand la création de ministères de la propagande ?

18 mai 2007

Bozophilie

Sous ce néologisme se cache probablement l’un des pires travers de la nature Humaine, une véritable tare sociale qui perdure et sûrement perdurera jusqu’au jour tant attendu de la rencontre amicale d’un météorite avec la Terre ou d’un holocauste atomique. La bozophilie mes chers lecteurs, c’est le plaisir malsain qu’on a d’apprécier la présence d’épaves prétendues humaines et de s’offrir un moment de détente en s’en moquant. Quelle joie de pouvoir rire aux dépends d’un autre qui n’est pas comme soi ! Quel délice d’en appuyer tous les travers et ce qu’ils soient physiques ou mentaux, voire moraux. La linguistique du bozophile est riche d’énormément de descriptions pointues et spécieuses : détaillons donc ces mécanismes si obscurs et pourtant si courants en chacun de nous.

« Le rire est véritablement l’expression de la joie » selon un certain nombre d’avis dits éclairés, et il serait même « un médicament doux et relaxant pour ceux qui souffrent ». Dubitatif je suis, dubitatif je resterai bien que je ne sois pas homme à contester certains résultats cliniques, m’est avis que l’action frénétique des zygomatiques ne valent en rien la radiation atomique pour traiter certains cancers et certaines tumeurs. De fait, le rire est donc un accessoire permettant de s’exprimer et non de se soigner docteur. C’est là que le bozophile entre en jeu, le couard moqueur dont la tunique auréolée par la sueur d’un trajet de métro avec ses congénères semble faire écho aux perles glissant sur son front bas et plat. Car oui tout comme certaines personnes (voleurs aux doigts crochus, hypocrites au nez retroussé et j’en passe…) le bozophile a ce physique passe partout qui le rend invisible dans une foule d’ahuris agglutinés sur le quai d’un RER bondé. Il entre, n’importe quand, n’importe où et s’offre une partie de rigolade à tout bout de champ. Observons un bozophile placé dans une situation quelconque comme par exemple un couloir d’hôpital avec près de lui un fauteuil roulant. Une majorité restera silencieuse, discrète et polie mais le bozophile lui REVERA de se servir du dit fauteuil pour foncer dans le couloir rectilignes, un peu comme des lévriers courant après un appât dans un ovale de terre battue. L’incongru ne fait pas peur au bozophile loin s’en faut, il n’a peur ni du ridicule ni de l’imbécillité totale. C’est sa force première.

A prendre un peu de distance avec notre sujet d’étude on constate malheureusement que la bozophilie est, contrairement aux dires des experts en épidémiologie une maladie éminemment contagieuse et virulente. Ne dit-on pas que le rire se propage vite, très vite et ce même chez les plus ridés et arque boutés sur le respect d’autrui ? Notre patient lui porte non seulement un germe dangereux mais en plus il fera tout pour le disperser à loisir. Le bozophile est un malade, une peste qui serait bien plus en sécurité dans des bocaux étiquetés « toxique » ou même « à manipuler avec précaution » que dans nos ruelles sombres aux heures mornes des sorties de restaurants trop chargés en cholestérol.

L’ignominie est vacharde chez le bozophile : il ose rire de tout, et surtout il rit de tout n’importe comment et c’est là qu’il en est scandaleux. Qu’on puisse rire de tout, c’est une évidence, à chacun de savoir choisir un ton adéquat… mais se moquer n’importe comment et à tout propos là c’est un crime de lèse majesté - et non de lèse Walesa… et merde ça me contamine ! – donc je disais un crime terrible et innommable. Reprenons le fauteuil roulant de tout à l’heure : l’handicapé à l’humour nappé d’autodérision répondra souvent au « Comment vas-tu ? » par un « Ca roule mon vieux, ça roule… » alors que le bozophile lui va se louper lamentablement en demandant si « tiens y a pas de boîte à vitesse sur ta bagnole ? » en espérant bien entendu faire rire son auditoire pris à parti par la connerie du malade susnommé. Pathétique et pénible non ?

Nous les côtoyons chaque jour, ces clowns se croyant drôles mais dont l’attitude pénible et pédante a le don de mettre mal à l’aise l’entourage surtout quand il s’agit de sujets non pas tabous mais qui méritent un peu plus de finesse que la méthode bulldozer appliquée par le bozophile. Il me semble souvent franchement très difficile d’aborder l’homosexualité, la maladie sous toutes ses formes, la pauvreté ou la violence sur le ton de l’humour sans dériver immanquablement vers le graveleux, le vulgaire ou le malsain. Rire oui, à n’importe quel prix non. Pour reprendre un bon mot de M. Desproges - et j’emm… les esprits chagrins qui me diront que j’y fais bien trop référence – « Peut on rire de tout ? Oui… Peut on rire avec tout le monde ? C’est dur… »

La bozophilie est certainement un de ces travers honteux dont on hérite par l’éducation et la culture : il est plus facile de se moquer de la faiblesse que de trouver à redire à la force. La moquerie tient alors plus de l’esprit chagrin vexé de l’attention portée au sujet que du véritable trait d’humour parfois salvateur. Ne vous demandez pas si le bozophile a envie de rire quand il raconte une blague « C’est deux tantes… », dites vous qu’il a besoin d’un attention qui quête avec la seule arme qu’il croit à tort maîtriser : l’humour. Ne soyez pas charitables ! Dites lui que sa faconde vous énerve sinon il insistera de plus en plus au point de vous horripiler et vous inonder cette « bonne parole ». Bonne parole ? Laissons là aux évangiles ou à toute personne capable de jouer les Messies…

Sur ce je vais sortir une carabine, une nuée de bozophiles vient de sortir dans la foule… faut pas que je loupe l’occasion de faire un score !

16 mai 2007

Désaffection ou à désinfecter ?

Certaines « institutions » du monde culturel méritent qu’on se pose la question. Depuis la tempête dans un verre d’eau du groupe Norvégien Lordi à L’eurovision 2006 je ne peux m’empêcher de regarder cette vénérable antiquité télévisuelle avec une certaine condescendance. Phénomène de foire au milieu d’artistes propres sur eux, le groupe a créé non seulement un choc culturel mais aussi une explosion de colère des conservateurs supposés animer et présenter la chose. M.Drucker en tête, la révolte médiatique s’est faite entendre jusque dans les feuilles de choux visiblement formatées pour un public de retraités voire de maison de retraite. Il ne décoléra pas jusqu’à la fin du générique « Un scandale… une honte… » aucun mot ne fut trop fort pour qualifier l’inepte victoire d’un groupe de rock au milieu du défilé pseudo pop qu’est devenu le concours. Croyez le ou non, c’est une réaction par trop attendue et la provocation n’a été qu’un prémisse au tremblement de terre qui se préparera sur les prochaines années.

Qu’on le veuille ou non l’eurovision c’est la symbolique même de la musique « à papa », le reliquaire aux souvenirs émus des pattes d’éléphants en « prime » et un coulis de bons sentiments mis en musique. En quoi ce modèle correspond-il encore aux attentes des téléspectateurs européens ? Une chose me chiffonne : si le vote est de nature téléphonique dans chaque pays, on peut dons comprendre par cette crise identitaire que les différents pays participants réclament de la nouveauté et non de la pérennité. La mode est une chose volatile et il est donc compréhensible qu’un tel évènement médiatique nécessite non pas de se scléroser sur ses acquis mais d’accueillir des nouveaux venus, de vrais découvertes locales issues de l’engouement populaire, mais là… le bat blesse.

Sur une logique qui me dépasse le principe même de l’eurovision provoque un choc culturel peu à même d’offrir une vue agréable sur les goûts européens. Il serait temps que tous prennent conscience que, localement et même internationalement parlant les morceaux présentés au concours ne font pour ainsi dire aucune vente ou presque et qu’au surplus il est invraisemblable de s’apercevoir que les habitants eux-mêmes ne trouvent pas le morceau ou l’artiste envoyé en mission de communication adapté aux saveurs du jour. Qui se souvient des candidats ? Qui peut me citer plus de deux ou trois chansons marquantes ? Ce n’est pas seulement le classement qui est signe d’une désaffection, c’est aussi et surtout une preuve non négligeable qu’on ne peut pas placer un mercenaire en lieu et place d’un chanteur plébiscité par le public national. Cette année la France a tenté le coup avec les Fatals Picards… belle tentative j’en conviens, mais c’est oublier que les votants sont européens et qu’un tel groupe ne trouvera jamais son public en dehors de la France. Les résultats des pays francophones en attestent, nous sommes passés du cliché bien formaté au cliché intégriste sans passer par la case médiatisation suffisante. Mal en prennent nos sélectionneurs, il faudra raisonner en tant que concours pour des Européens, et non en tant que représentation Française chez des étrangers.

Là où je suis de plus en plus agacé c’est que les débats bassement politiques et médiatiques rejoignent le terrain de la musique. La gagnante du concours est Serbe, lesbienne et a une voix fabuleuse. Je n’ai pas entendu toutes les chansons, loin de là, mais sa voix justifie à elle seule un victoire tant elle est puissante et chaleureuse. On me taxera d’aimer un morceau slave parce que je le suis, de défendre becs et ongles parce qu’elle est d’une minorité devenue visible… mais on s’en fout bordel ! Elle était là pour chanter, non pour revendiquer ses choix sexuels. Le plus dramatique c’est qu’actuellement internet se fait le creuset de deux reproches aigris, un donc sur sa sexualité l’autre sur le vol de la chanson. Pour ce second point j’ignore même s’il s’agit de calomnie ou d’une vérité mais après tout est-ce à moi de décider si un artiste est un escroc ou pas ? Sur le point de vue purement technique elle ne vole pas sa victoire, ses chordes vocales méritant des éloges.

Dernier point bien plus pénible, c’est que l’eurovision devient également la foire au n’importe quoi. Vote provocateur ou vraie déliquescence de l’intelligence mondiale, l’Ukraine s’est offert le luxe d’arriver seconde avec un « truc » (je reste poli) qui ne tient ni de la musique ni de la chanson. On qualifie ça de dance, musique pour danser, mais là c’est un synthétiseur Bontempi, un guignol en paillettes vociférant des paroles sans suite en trois langues différentes et tentant péniblement d’entraîner la foule dans ses délires. Même constat que pour la Serbe, la critique fuse puisque le chanteur est un travesti… ça une fois de plus je m’en cogne méchamment, ce qui m’ennuie c’est l’incurie que représente cette soupe à gogos prêts à se décérébrer à coups de décibels dans les esgourdes.

Je peux donc affirmer sans douleur que l’eurovision pâtit tout autant de son image désuète, dépoussiérée trop tard non par les pays participants mais par les votes du public qui visiblement s’amuse à bidouiller les cartes. L’impression désagréable qui me reste en bouche est surtout qu’on ressent tant un vote nationalisant qu’un esprit de contradiction, juste histoire de montrer que c’est le public qui choisit pardessus toute autre instance. J’ignore s’il existe un juste milieu entre la désaffection du public et un besoin de désinfecter l’image devenue sordide du concours à force de commentaires graveleux et malsains, mais les deux me semblent si intimement liés qu’à terme l’eurovision deviendra malheureusement une épave digne des pires excès de la télévision réalité. Que nos parents doivent souffrir en voyant ce que c’était et ce que c’est devenu…

Le "truc Ukrainien"

La chanson Serbe victorieuse

Un peu de chauvinisme gratuit: les Fatals Picards

15 mai 2007

Je ne suis pas à plaindre

Si bon nombre de gens acceptaient de regarder en face cette réalité alors peut-être pourrions nous vivre en meilleure harmonie… quelle triste vérité que de savoir que les plus braillards, les plus plaintifs de nos con-citoyens ont des situations sociales stables, des vies privées on ne peut plus normales et qu’au fond ce dont ils se plaignent est toujours que le voisin est soi-disant mieux loti que lui. A cette constatation je me pose la question suivante : n’est-ce pas finalement le matérialisme qui pourrit notre monde au lieu que ce soit l’imbécillité humaine ? A être trop obnubilé par le possessif et à s’entêter sur le besoin pathologique d’acheter, détenir et acquérir on en arrive donc à craindre de perdre les dits biens ainsi que de jalouser les autres qui ont, allez savoir pourquoi acheté quelque chose de plus performant ou plus récent.

On frôle l’indécence : aujourd’hui la France surproduit et surconsomme de manière hallucinante, les produits frais par exemple n’arrivant sur les étals qu’à 60% environ (voire moins !) le reste étant exclu parce que prétendument de moins bonne qualité. Hallucinant le gâchis annuel alors que le nombre de sans logis lui ne cesse de monter. Mourir de faim en France me semble la pire honte qui soit pour une démocratie moderne et progressiste. Personne ne regarde ces erres qui recherchent en vain la chaleur et un peu de compassion, par contre se plaindre d’un rhume et d’en faire une affaire d’état ça l’on sait faire à loisir !

Je m’estime chanceux : je suis dans une condition physique acceptable, d’un point de vue mental ça semble être relativement supportable bien que je tape sur les nerfs de bien des gens, et au final j’y vois une chance de la Providence. Pourtant, on continue à couiner pour le petit mal de pied après une marche, le bobo à la tête… et le gosse atteint d’une leucémie lui se plaint il sans cesse ? Non il vit, douloureusement, mais c’est sa Vie qu’il défend de son corps meurtri par la chimiothérapie et les injections. Rendons hommage au courage silencieux des malades qui semblent être absents des débats.

Tout le monde peut se trouver un prétexte ou une raison suffisante de dire que sa vie n’est pas parfaite, mais libre à lui de la faire progresser ! L’adulte est libre de ses choix en France, il n’est pas condamné à faire toujours le même boulot, à voir les mêmes gueules tous les jours… C’est un fait : il existe quasiment toujours une solution, même si certains sont effectivement dans une détresse noire, mais comme par magie ceux là on n’en parle qu’en hiver ou quand c’est bon pour une propagande. Le SDF aura autant en été qu’en hiver besoin d’un toit et de deux plats chauds, la fillette atteinte de mucoviscidose ne guérira pas une fois le téléthon parti de sa chambre… La solidarité ce n’est pas une fois l’an, c’est un travail quotidien et difficile.

On peut dire que les pouvoirs publics sont responsables, et dans une certaine mesure ce n’est pas faux, mais quelle est la solution ? Si l’on demande aux gens de payer pour aider ceux qui en ont besoin ça sera toujours « encore nous qui crachons au bassinet ». Bien évidemment qu’il faut payer, mais alors n’est il pas scandaleux que des associations comme les restos du cœur doivent exister pour compenser un manque flagrant dans nos institutions ? Coluche a dit un jour que son plus grand bonheur serait que les restos disparaissent… c’est loin d’être le cas aujourd’hui et ce n’est pas pour demain non plus…

Les choix sont cornéliens : 50% des actifs ne payent pas d’impôts et bon nombre des capitaux fuient la France à cause des surtaxes, ISF en tête. Je ne conteste pas le besoin de ponctionner plus un riche qu’un bas salaire, par contre qu’on m’explique par quelle opération du saint esprit 50% d’actifs ne payent RIEN, ce qui sous-entend que l’autre moitié doit payer pour deux (logique implacable). Il y a urgence dans la réforme de ponction des revenus, urgence dans la révision des dépenses publiques, notamment en ce qui concerne l’aide sociale : qu’on cesse de rembourser des médicaments ou plus justement se qualifiant médicaments en n’étant que des placebos et qu’on utilise alors la différence pour l’aide sociale. Le besoin de logements est aujourd’hui terrible, l’augmentation des tarifs immobiliers rendent invivables certaines situations, il est scandaleux qu’un salarié vive dans sa voiture… parce qu’il ne touche plus assez pour se payer un loyer.

Notre égocentrisme nous pousse à ne voir que nos propres plaies et jamais celles du voisin, et il n’y a que lorsqu’on est confronté à la douleur qu’on apprend à ses dépends qu’il n’y a que peu de gens pour se soucier de vous. Qui s’inquiète de l’accès handicapé dans les restaurants ? Moi, jusqu’à avoir dans mon entourage des amis se déplaçant en fauteuil… jamais. Aujourd’hui ? Pas de rampe pas de restaurant, surtout s’il sont là. C’est un devoir national d’être part active dans le tissu social et communautaire, et l’impératif va se faire sentir de plus en plus fortement dans les prochaines années, car ceux qui vivent mal le silence sur leurs situations finiront par transformer la rue en champ de bataille… ça a parfois commencé mais pour de mauvaises raisons. Soyons prudents, avançons, mais avançons en une nation unie et intelligente, pas en groupes nombrilistes et trop fiers d’être ce qu’ils ne sont pas : une représentation de la France.

Non décidément je ne suis pas à plaindre et ceux qui me lisent là, je doute qu’ils le soient vraiment…

14 mai 2007

Autre information importante.

A force de consulter avec curiosité les éphémérides je constate que le 14 mai 1955 apparaissait la frayeur européenne, l’hydre rouge nommée « Pacte de Varsovie ». Créé en réaction de la création de l’OTAN le 9 mai de cette même année, ce fut la terreur mondiale jusqu’à l’implosion de l’idéologie communiste. Les jeunes adultes ne voient plus ce terme que sous la forme d’une ligne ou deux dans les livres d’histoire, mais qui a plus de vingt cinq ans ne peut pas oublier tout le poids du symbole. N’oublions pas que jusqu’en 1989 le rideau de fer avait un sens et que l’étoile rouge symbolisait auprès de la majorité de l’opinion publique la dictature d’un système monolithique et inquiétant menaçant les fondements de l’économie de marché. Quelle terrifiante perspective que de devoir faire la queue dans les magasins collectivisés, de ne pas connaître le principe de concurrence ou le libre choix des biens achetés ! C’était ça le cliché du communisme, et ses chars roulant sur Prague celui du pacte de Varsovie.

S’il est difficile de s’imaginer aujourd’hui ce qu’était ce fameux pacte c’est qu’aujourd’hui l’on parle de la Pologne, de la Roumanie et même de la Russie comme on parlerait de partenaires économiques et non comme des ennemis héréditaires. C’est tout particulièrement réducteur si l’on oublie que l’OTAN est un modèle tout à fait similaire de direction militaire, à la différence près que les nations « libres » ont toujours prétendues être des nations du « bien ». Surprenant parallèle tout de même si l’on songe au fait que tant l’OTAN que le pacte alignaient en Europe un arsenal ahurissant de missiles nucléaires, de blindés et de forces aériennes. Pour s’en convaincre il est judicieux de se souvenir que l’URSS utilisait 25% de son PIB pour financer l’armée et la recherche militaire !

Fut une époque avoir une étoile rouge sur son passeport était un signe ostensible de non appartenance au peuple européen, une marque brutale digne du numéro de série sur les avants bras des déportés d’Auschwitz. Les douaniers étaient réticents à vous voir passer une frontière, la police vous regardait comme un espion à la solde du diable rouge et pire encore le cyrillique utilisé dessus était à lui seul signe de maudissement éternel. Les peuples de l’est étaient alors des inconnus, prisonniers chez eux surveillés par une dictature totalement hystérique au point de voir des complots partout. C’était ça aussi le rideau de fer, la menace permanente d’une attaque rouge contre les gentils bleus et une méfiance illégitime contre ces populations incarcérées dans leurs propres nations.

Nous, quand je dis nous je parle de la population européenne dans son ensemble, sommes des produits de la chute des empires après 1914 et le désastre de la seconde guerre mondiale. L’échiquier s’est mis en place avec l’impérieuse nécessité de ne pas fâcher Staline qui possédait une force suffisante pour renvoyer les corps armés alliés dans l’atlantique. S’il s’était écouté, nul doute que le conflit aurait été autrement plus sanglant et la France serait devenu un théâtre d’opération pour l’armée rouge… seulement ne voyant pas l’intérêt d’envahir des pays non slaves le dictateur se fit juste plaisir en s’octroyant toutes les nations panslaves ainsi que la moitié de l’Allemagne démantelée. Triste ironie, cette partie a alors été mise à l’écart du reste du monde pendant presque un demi siècle. Il est également important de savoir que bon nombre de communistes Français, surtout les plus fervents travaillaient déjà à l’accueil des troupes rouges sur le territoire. L’idéologie me laissera toujours aussi pantois quand elle rend stupide à ce point là !

le Pacte fut dissous officiellement lors d'une réunion à Prague le 1er juillet 1991 et suprême ironie de l’Histoire ses membres rejoignirent l’ennemi commun, l’OTAN. Est-ce une victoire du bien ? Je n’en suis pas si convaincu que cela puisqu’au fond les décisions sont toujours prises par les fondateurs, les autres faisant acte de collaboration plus que de poids décisionnaire. Toute la question repose également sur l’efficacité réelle de ce modèle tant les dissensions et les écarts d’intérêts peuvent être flagrants. Appartenir à l’OTAN c’est appartenir à l’axe des puissants et non pas à l’axe du bien comme ils s’en prévalent systématiquement.

A terme le pacte de Varsovie ne sera plus qu’une référence historique de plus, poussiéreuse et engluée dans des volumes indigestes et peu expliqués à la jeunesse. Les prochaines générations ne comprendront plus la crainte qu’avaient les anciens de se prendre un SS20 sur la tête … Fin d’une époque !

La vanité ou le mouvement perpétuel humain.

L’Humanité cherche sans cesse une méthode ou une technique lui permettant de générer une énergie inépuisable, une façon de créer le « mouvement perpétuel ». Ainsi, l’idée serait donc de lancer une machine quelconque et de ne plus avoir à s’en soucier pendant des siècles. Etonnamment bon nombre de personnes se penchent chaque année avec plus ou moins de sérieux sur la grave question qui les taraude qui est de savoir si oui ou non c’est faisable… d’ailleurs chaque année un illuminé ou deux tentent de vendre une solution soi-disant efficace, pour finalement n’être qu’un canular ou pire encore une ineptie. Pourtant pauvres bougres, n’avez-vous pas remarqués que le mouvement perpétuel est présent à chaque moment de votre existence ? Oui ! Je l’affirme, nous détenons en nous cette science magique qui est… hélas… la vanité.

Ecoutons nous parler, enfin tentons péniblement de le faire : qui n’a pas été surpris par l’imbécile vanité de son voisin – ami – cousin (liste non exhaustive) ? L’Homme adore s’auto congratuler dans le seul souci de rassurer l’ego que « On n’est pas si mauvais que ça finalement ! », et dans les faits cela génère bien des conflits pénibles et idiots où seuls les tempéraments sont en lutte et non réellement les faits pris sous le regard austère et studieux de la science. Pour qui n’a pas ressenti l’envie démoniaque d’étrangler le beau parleur précédant ses phrases de « moi je », il est difficile de comprendre la douleur profonde que ces imbéciles peuvent provoquer, car non content d’être une pollution sonore intraitable par des procédés techniques classiques (qui irait construire un mur antibruit entre soi et son voisin de table ?) l’ahuri trouvera toujours le terrain favorable à rendre son auditeur fou de rage. Par bonheur je suis rarement bloqué à proximité d’un malandrin de cette espèce… et puis j’ai la fâcheuse tendance à les fuir à toutes jambes.

On m’objectera aisément que j’ai un ton démagogue, que je fais la leçon et que parfois celle-ci n’est pas justifiée. Certes, je concède sans douleur cette façon peu orthodoxe de communiquer, mais elle est fondatrice de réactions et de réflexions, et à ce titre je suis demandeur. Le débat est une manière d’avancer et non de se scléroser dans des convictions martelées à tout bout de champ dans les oreilles qu’on espère évangéliser avec sa foi indéfectible. Nous sommes toujours d’accords avec nous même non ?

Aux vaniteux j’ai souvent envie de répondre que chacun a trouvé un secteur ou une activité où il excelle et que bien qu’étant apparemment passé maître dans un sujet il trouvera forcément un polémiste plus éloquent pour démonter sa dialectique. Tout le jeu de la parole est d’offrir des armes qui sont souvent délicates à manier mais souvent dévastatrices, mais un vaniteux se braquera toujours en prétendant que toute autre méthodologie est une hérésie ou une insulte notoire. La vanité rend con et sectaire, et les cons ce n’est pas la ressource la plus rare qui soit parmi les Hommes, et pour le coup je reste alors silencieux afin que ce fat reste bien engoncé dans ses bêtises.

Plus c’est gros, mieux ça passe et le vaniteux en joue souvent, c’est même une des forces de sa faconde. Faire croire qu’il est détenteur d’une science inaccessible est un pouvoir absolu, la lueur des miracles parmi l’obscurantisme des foules inaptes à comprendre ses hautes élucubrations intellectuelles, mais sa vacuité s’en trouve alors totalement inondée de clarté, devenant ombre invisible dans l’éclat de sa pertinence. Si ce tempérament fier et orgueilleux se contentait d’être dans le domaine des technologies cela ne serait guère plus qu’un pet dans le vent, mais malheureusement la vanité touche tous les domaines de la société : vous êtes vous fait reprocher vos opinions politiques, la couleur de votre compagnon, la qualité de votre voiture ou le choix de votre papier peint ? Alors vous saisirez d’autant plus l’agaçante prédisposition du vaniteux à vous rendre hargneux et méchant.

Ne cédez pas à la panique dans le cas d’une charge d’un vaniteux, au contraire offrez vous un moment de pur loisir intellectuel ! Les règles du jeu sont d’une simplicité enfantine : laissez le parler, attrapez les non sens à la volée, et une fois essoufflé servez vous chaudement des bêtises en les retournant contre votre interlocuteur. Soyez didactiques, patients et même un rien condescendants avec un trémolo de générosité dans la voix : « Tu comprends, là tu pourrais comprendre autrement parce que… ». Ne vous faites pas dénonciateurs, jouez la pertinence et non l’attaque frontale. On ne gagne pas une guerre contre un vaniteux, on le laisse s’enliser jusqu’à sa capitulation sans combat.

Pour finir, l’humilité est facteur de bien des richesses, car si l’on écoute celui qui propose son idée sans fierté déplacée, qui est capable d’être un vrai théoricien concis et précis alors l’on aura toujours plaisir à tendre l’oreille et analyser sans passion les propos émis. Bien sûr être contre sera possible, mais sans haine et sans rejet systématique. Dites vous bien qu’en jouant la vanité de ne pas être pour l’homme au pouvoir (euphémisme) vous ne faites qu’intensifier les convictions par effet de réaction. N’oubliez pas la leçon du vote frontiste : à force de renier les quatre millions d’électeurs ceux-ci se sont convaincus de voter utile…

11 mai 2007

Maltraitez moi !

Que ceux qui se trouvent immédiatement attirés par ce titre pour des espoirs de relations sado masochistes se ravisent sur le champ, il s’agit non pas d’une tendance à apprécier le plaisir de la souffrance, mais plutôt du cri de douleur que pousse la langue française sur internet. Moi-même il m’arrive de me saisir la tête à deux mains pour expier le calvaire que provoque en moi certaines lectures intenables. Pardonnez mes offenses oh saint Dictionnaire, je souffre avec vous sur le bûcher de la toile honnie !

Il n’y a pas une journée où de nouveaux sites naissent, se modifient ou évoluent, et pour la plupart c’est à croire qu’ils sont mis à jour par des personnes peu au fait des règles élémentaires de grammaire ou pire encore d’orthographe. Etant parfois maladroit, j’aime à ce qu’on me fasse remarquer mes propres fautes afin que j’en corrige immédiatement le scandale de mes doigts boudinés, mais un conseil : ne tentez pas cela chez un autre au risque d’au mieux vous faire copieusement insulter, au pire de ne pas être du tout compris. Qui n’a pas hurlé au scandale en ayant sous les yeux un de ces torchons virtuels que sont les « blogs » pour jeunes ? Qui n’a pas eu envie de se taper la tête contre un mur en y découvrant des inepties que même un adolescent en pleine crise identitaire n’irait pas déblatérer à son journal intime ? J’avoue, je souffre quand je suis confronté à ça…

L’équation de destruction de la qualité est vérifiée sur internet : plus vous mettez de commentateurs en présence plus ceux qui avaient un discours intéressant seront noyés et disparaîtront corps et biens dans les méandres des sites finissant en « erreur http 404 ». Quelle infamie ! La bêtise surplombe alors de ses ordures la qualité, l’esprit et la critique, vociférant alors des « lol », « mdr » et autres insupportables « ptdr » en quantités innombrables. Je suis ainsi convaincu que si l’on pouvait supprimer ne serait-ce que ces signaux hilarants (parait-il) du web l’on s’économiserait 20 à 30% de texte ! Que dire si ce n’est ALERTE ! Et que dire des humeurs journalières ressemblant vaguement à un « lol mon cha il é béton de la fenetr ». Comprenne qui pourra, pour ma part je ne dispose pas encore d’une transcription du langage crétin en Français intelligible.

Pourtant, il arrive qu’on puisse trouver de véritables perles… dit comme ça, enfin … écrit comme ça l’on pourrait croire que c’est un compliment, grand Dieu non ! Comprenez par perles le meilleur - hum - du pire est disponible, à portée de doigts et de souris. Non content de véhiculer des lieux communs ou pire encore de ne rien véhiculer du tout (qui s’intéresse au shampoing utilisé par une adolescente pré pubère ou à la méthodologie de classement des caleçons d’un jeune adulte sans culture ?), il arrive même que la phraséologie de l’illettré pourtant bachelier contienne un discours franchement raciste, intégriste quelque soit la religion ou allant jusqu’à revendiquer la violence et le vol. L’impression que le web devient non pas une encyclopédie interactive et universelle mais en fait le dépotoir à idées m’irrite au plus haut point.

La conséquence même de cette dégradation est, à mon avis, reflète totalement ce que notre société a de pervertie. En quelques années la démocratisation des connexions internet a permise de tous nous rejoindre sur les mailles du filet câblé, mais en rejoignant « l’élite » (entendre par là les riches et ceux travaillent dans les métiers de la communication via l’informatique) qui pouvait prétendre à une certaine éducation, le tout venant y apporte aussi ses travers : manque de structure familiale, abandon progressif des études, perte des repères classiques nécessaires à la jeunesse… tout y passe avec une virulence et une haine pathologique des institutions. L’écorchement même de la langue devient signe de rébellion, une marque distinctive de ceux qui comprennent ce charabia sur ceux qui ne comprennent pas. Certains tordus sublimes sont allés jusqu’à m’expliquer qu’il s’agissait là d’une inévitable évolution du langage écrit. Désolé, mais jusqu’ à nouvel ordre je refuserai fermement de remplacer des lettres par des chiffres sous prétexte que phonétiquement c’est presque correct. Un exemple « G envie 2 voT » qui donne « J’ai envie de voter ». Les majuscules, l’astuce sublime signifiant « prononcez mon nom ! ». Cette incurie ne passera pas par moi, et ce même dans les messages émis depuis mon téléphone portable. Je tiens à être compris de l’autre et exige le même respect en retour.

Pour ceux qui préfèrent se taire et tolérer de tels débordements, sachez enfin qu’il s’avère que nombre d’étudiants se présentent au baccalauréat et emploient ces abréviations, ces raccourcis de cour de récréation pour répondre aux questions posées… après ça je ne me demande plus pourquoi les statistiques de l’illettrisme en France sont terrifiantes.

Pour des jeunes qui ont quitté le système scolaire après le collège (en 3ème), on constate que :
- 29 % sont incapables de passer le seuil de la phrase simple (sujet - verbe - groupe nominal) en lecture.
- 6 % ne peuvent accéder au sens des mots.

Et pour ceux ayant quitté le collège en 5ème ou 4ème :
- 53 % ne passent pas le seuil de la phrase simple (sujet - verbe - groupe nominal)
- 18,5 % n’accèdent au sens des mots.

Le nombre de personnes testées représenterait 25 à 30 % de la population totale.

Tremblez chers dictionnaires… tremblez…

10 mai 2007

13 ans déjà !



Nelson Mandela

Comme le temps passe vite ! Jour après jour je consulte un éphéméride sur la toile de manière à retrouver certaines dates clés et pouvoir en parler un peu à ceux qui comme moi ont une mémoire parfois défaillante. Concernant le 8 Mai et les commémorations je resterai silencieux au titre qu’il serait scandaleux d’ignorer la portée de ce symbole mondial… enfin, connaissant les Humains…

Petite information: les textes en gras sont l'oeuvre de Monsieur Mandela et non mes élucubrations pathétiques...

Donc que s’est-il passé ce 10 Mai 1994 ? Un attentat ? Une catastrophe quelconque qu’un journaliste trop zélé aura taxée de « sans précédent » ? Pas le moins du monde, c’est le miracle, la révolution et le renouveau d’une société emmurée dans une politique inique dont il s’agit. L’Afrique du sud ! Treize ans déjà que Mandela a été élu en tant que premier président noir de cet état. Rien que ce fait mérite un jalon dans l’Histoire de l’Humanité, tant pour la portée effective de la fin de l’apartheid que pour sa portée symbolique d’un véritable chef d’état noir aux commandes d’un état précédemment totalement blanc.

Aujourd’hui personne ne s’étonne qu’une personne « non blanche » puisse participer dans les gouvernements des républiques modernes : un noir aux commandes de l’armée aux USA, une beur dans un ministère Français, tout ceci nous semble, à raison, totalement normal et équitable. D’accord, mais aurait-on une mémoire un rien trop courte ? Nelson Mandela a été pour bon nombre de noirs le catalyseur de la révolte, une icône du combat jamais abandonné, celui pour une démocratie, pour la liberté du peuple, de tous les peuples. Jusqu’il y a peu de temps envisager de placer un « étranger » - entendre par là un non blanc - de manière visible ailleurs que sur un vélo de la poste tenait du scandale. Mandela représente à mes yeux la force vive d’une lutte qu’avant lui Martin Luther King avait déjà placée sur le devant de la scène aux Etats-Unis.

Ne nous leurrons pas : d’un point de vue juridique Mandela était coupable de terrorisme contre l’état Sud-Africain. Je le dis et l’affirme, oui c’était du terrorisme, des actes dont a dû lui-même porter la conscience et les responsabilités, car même un combat juste peut amener à se transformer en criminel ; pour s’en convaincre, il a créé le parti « Umkhonto we Sizwe » qui militait pour l’action armée contrairement à son parti originel, l’ANC qui lui espérait une réussite à la Gandhi. Ne voyez pas en cette remarque une critique, c’est surtout essentiel dans la suite de cette note.

Prisonnier de 1962 à 1990 après avoir été condamné à perpétuité pour ses actions de politique subversive, Mandela n’aura de cesse de défendre une action non violente, revenant sans hésitation sur ses appels à la guerre en comprenant que le sang n’appelle que le sang.

« J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Je caresse l'idéal d'une société démocratique et libre où toutes les personnes puissent vivre ensemble et en harmonie, en bénéficiant de l'égalité des chances. Ceci est un idéal pour lequel j'espère vivre et voir réaliser. Mais c'est aussi un idéal pour lequel je suis prêt à mourir. »

Libéré tant parce qu’un tel symbole ne pouvait mourir en prison sans risquer une implosion du pays que parce que l’apartheid s’effondrait, Nelson Mandela a gardé une ligne de conduite exemplaire : pas de vengeance, pas de revendications indignes, juste l’égalité pour tous les habitants, l’accès normal et libre aux institutions et services publics du pays. Pour qui a vécu l’obligation de prendre un bus « pour noirs », de ne pas pouvoir aller à l’hôpital « pour blancs », ce genre de revendications tenait du miracle. L’Afrique du sud s’est réformée, les lois sont à présent celles d’une démocratie et le sang n’a pas coulé pour des vengeances aveugles. Le président élu a demandé à son peuple, tout le peuple noirs et blancs confondus de laisser les armes dans les râteliers et de s’atteler à la tâche colossale de réformer le pays et les mentalités. Transformer des ghettos en quartiers populaires, rien que cette idée paraissant simple et pourtant inaccessible quelques mois auparavant a été pour bon nombre de victimes des violences gratuites du pouvoir blanc une fierté sans précédent. De sous-hommes ils sont passés au statut de citoyen.

Citoyen, quelle valeur a encore mot ici où la liberté d’expression semble être définitivement acquise ? Nelson Mandela a payé le prix le plus terrible qui soit, une vie entière derrière les barreaux. Bien des Hommes auraient rêvés de mourir plutôt que de croupir en cellule, lui a continué sa lutte personnelle, silencieuse mais acharnée : vivre, vivre pour être là le jour de l’effondrement de l’apartheid.

« Une nouvelle société doit naître de laquelle toute l'humanité sera fière... Nous avons enfin réalisé notre émancipation politique. Nous nous mettons en gage à libérer tous nos frères du servage continu de la pauvreté, de la privation, de la souffrance, et toute autre discrimination. Plus jamais, jamais, et jamais ce beau pays ne devra connaître l'expérience de l'oppression d'un groupe sur un autre... »

Merci Monsieur Nelson Mandela.

09 mai 2007

Prolifération

Telle une gangrène galopant le long d’une jambe de soldat malencontreusement tombée amoureuse d’une mine anti-personnelle, il s’avère que la bêtise prolifère à une vitesse prodigieuse. Les plus grands scientifiques s’attachent chaque jour à étudier et identifier l’avancée et le rythme de progression des maladies et infections qui nous minent la santé et emplissent joyeusement les morgues à ciel ouvert, et pourtant je suis convaincu qu’ils resteraient tous en extase face à la propagation anarchique et incontrôlable de l’imbécillité collective.

Darwin affirmait (enfin si l’on résume de manière concise ses travaux) que « ce sont les êtres les plus adaptés qui survivent ». Alors pourquoi cette foutue race humaine vous dément chaque jour qui passe sous la bienveillante chaleur du soleil ou bien sous le blizzard polaire le plus intense ? Regardons nous fourmis rampantes et farcies d’autosatisfaction vaniteuse : la moindre maladie, l’être microbien le plus primaire peut transformer notre amas d’eau, de graisse et d’ossements en une gélatine difforme et nauséabonde. Chère charogne, tu n’es pas à l’abri de la mort quand tu prétends que la technologie est un refuge, elle est même la source de tes malheurs ! Et oui tes enfants, tes fils mon frère sont tes propres bourreaux quand ils travaillent à Tchernobyl, quand ils manipulent des toxines sans le savoir, quand on leur dit « conduis ce camion douteux » ou bien quand sous l’uniforme ils doivent « nettoyer la jungle ». Réfléchis alors, qui est ton ennemi, l’Homme ou bien la nature ? Pénible non ?

Si l’on revient sur une zone plus terrestre et moins céleste de folie meurtrière, il est notable d’analyser qu’une foule densément amoncelée dans une ruelle aura une forte tentation de briser ce qui l’entoure, car nul ne peut douter que le nombre d’individus présents augmente rapidement le risque de débordements. C’est mathématique : plus on est de cons plus on pourrit ! A ce titre les beaux idéaux révolutionnaires sont souvent mis en pièces par l’image que le peuple en a, surtout quand les dits révoltés transforment la rue en champ de bataille. A quoi bon déclencher une émeute contre les forces de l’ordre ? Se rassurer d’exister ? Le message est alors à chaque fois oublié et seul Gandhi a eu l’intelligence de prôner la non violence, douloureuse, sanglante pour ses frères mais autrement plus marquante et efficace. A chacun son truc : une révolution si elle se mène l’arme à la main ne doit pas se limiter à jeter quelques pavés épars.

Redescendons encore plus profondément : le nouveau président est honni par une proportion non négligeable de la population. Admettons, avoir des colères contre son image et son programme sont somme toute légitimes, mais là, franchement là aller chercher jusqu’à son lieu de villégiature pour ensuite nous en tanner les oreilles et les mirettes, c’est à se dire que le fumier n’est plus suffisant et qu’il faut en produire pour avoir des raisons de gueuler sur le nouvel arrivant. Qui s’intéresse à ses vacances en dehors des voyeurs sans vie sociale ? Personne ou presque. Quel homme politique de haut rang n’a pas de relation avec la finance et les entreprises ? On ne me fera pas avaler qu’être dans un ministère ou même -et surtout- président permette la neutralité vis-à-vis des grandes sociétés. Réfléchissons dix secondes : de qui est accompagné un chef d’état lors d’un voyage officiel ? Des grands patrons ! Les contrats se font autant que la diplomatie, et M. Chirac ne fut jamais critiqué pour avoir un Airbus ou deux à vendre au passage. Je sais ! Ce qui dérange c’est que ces vacances soient peut-être aux frais du contribuable ? Et après ? Ca ne choquera pourtant personne que les grands patrons, eux, peuvent s’offrir un parachute en or après avoir pillé la dite société, qu’ils peuvent vivre sur le dos de l’entreprise et même s’arranger pour ne pas payer d’impôts. Un peu de tenue, les prétextes ne servent à rien, il faut être factuel bon sang !

La connerie prolifère, j’en suis intimement convaincu. Depuis bien longtemps j’observe cette masse d’imbéciles qui s’agglutinent devant la télévision, se gavant d’informations tronquées, censurées, voire fausses et qui ensuite font le jeu d’un parti ou d’un autre. L’indépendance politique et morale est difficile à défendre tant aujourd’hui l’uniformité de la maladie vénérienne du « bien penser » s’étend à toute vitesse. Dommage qu’il n’existe pas un préservatif pour la connerie comme il en existe pour nous protéger du SIDA, ça m’éviterait alors de côtoyer des opinions au milieu pénibles au pire vomitives. Ecoutez vous ! Les mécontents du second tour se mettent à casser, à brûler sous le couvert d’une opinion politique… les journalistes crachent sur un élu pour « faire comme les autres ». La gauche n’avait vraiment, mais alors vraiment pas besoin d’un tel fiasco post électoral.

Et dire que si je prône « Mort aux cons » je revendique un désir de génocide...