19 avril 2007

Pour une fois je n'ai pas envie d'écrire

Bonjour ou bonsoir à ceux qui me liront.Je n'éprouve pas la moindre envie de rédiger une brève ce soir, ce qui a pour conséquence que j'établis une pause d'une dizaine de jours dans la publication de ce site.

Au plaisir de réapparaître aux alentours du 2/3 Mai.

Cordialement,

18 avril 2007

Epitaphe Pour P.D

« Aujourd’hui le 18 Avril 1988, un grand génie de l’humour décalé vient de décéder. Il sera enterré au cimetière du père Lachaise… »

Il y a 19 ans décédait du cancer Monsieur Pierre Desproges, l’idole de mes bassesses verbales et directeur de mes pensées critiques. A lui seul il m’a enseigné par sa verve inusable les principes fondamentaux d’esprit critique et de non sens logique. Le maître s’en est allé et aujourd’hui je ne lui connais pas de véritable héritier. Que louanges soient rédigées en son honneur, même si de son vivant il aurait crié au scandale pour une telle action. Maître, sachez qu’il s’agirait là d’une pantalonnade et non des vêpres honnies tout au long de vos chroniques et affabulations hilares…

Moi aussi je baisse maître, je me sais fort atteint intellectuellement par la déferlante des maux de l’âme tels que le poison du désespoir noyé sous les flots d’un humour pathétique, l’amertume d’une Humanité sans cesse mise à mal par l’imbécile uniformité d’opinion de mes contemporains, et surtout, oui surtout la honteuse façon dont je me déleste de mes frustrations morales par la rédaction de ce torchon devenu quasi quotidien que vous auriez, je n’en doute pas, comparé à un sous « minute » du web. A vrai dire, j’aurais aimé que vous soyez là, aujourd’hui, à fustiger les malheureux se prenant pour des intellectuels, à démontrer avec ferveur que vos avertissements concernant la flamme tricolore se sont vérifiés et qu’il n’existe pas meilleure preuve de la connerie (pardon) humaine que le reflet de celle-ci dans les sondages.

La vacuité de chaque chose en ce monde n’a d’égal que la valeur qu’on lui accorde de son vivant, et vos critiques cinglantes n’ont fait que démontrer un peu plus chaque jour qu’un personnage clé de l’actualité à un jour donné devient avec le temps un vague souvenir, pour ne pas dire carrément un inconnu total pour ceux n’étaient pas présents. Quel jeune, entendez par dont l’âge est insuffisant pour être électeur peut prétendre connaître Alice Sapritch, Robert Mitchum, ou bien encore d’Henri Krazuky ? Tout de même n’a-t-on pas trouvé d’autres têtes de turcs tout aussi pathétiques et même parfois pires encore ? Elles existent, il suffit d’allumer la télévision pour pouvoir remplir un bestiaire d’idiots prêtant le flanc à la chronique cinglante, mais quel humoriste oserait aujourd’hui balancer ouvertement des vacheries à nos politiques ? On me parlera de Dieudonné… pardonnez si je réfute le personnage tant il semble bien loin de l’empire humoristique du Desproges. Qui d’autre à aligner ?

J’aime réécouter certaines de vos impostures juridiques du tribunal des flagrants délires. Certains vous ont suivi au paradis (enfin je dis paradis par convention littéraire et non pour offusquer votre esprit anti-religieux) ou bien sont descendus en enfer, d’autres sont indétrônables, mais tous ont eu un moment de gloire radiophonique, même s’il fut souvent à leur détriment. Le Pen fut une cible de choix, et maître vous n’avez pas reculé. Noah de joueur de tennis devenu chanteur et pourfendeur des causes valables en prit pour son grade, mais tout deux furent amusés par le ton impertinent et cinglant d’un homme dont la culture était spectaculaire. J’aimerais tant qu’un tel personnage puisse recommencer avec autant de force de telles pérégrinations lexicales aux vues de tous et sans craindre la censure de plus en plus présente.

Pierre Desproges aurait il aimé ce début de siècle ? J’imagine bien son regard désabusé, le mégot de brune pendant au bout des doigts jaunis, un verre de rouge serré entre ses phalanges, et pourtant arborant un sourire ironique sur le monde l’entourant. « La seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute ». Sans cette vérité universelle nul doute que l’homme serait devenu mégalomane et prétentieux, chose qu’il ne devenait que par pur plaisir de la contrition de ses cibles.

Vous manquez, vous ME manquez moi terne raconteur d’inepties tentant vainement de me rendre intéressant dans un simulacre de ton Desprogien. Vous étiez, non vous êtes un personnage intemporel, vif d’esprit et riche en enseignements.

Bien à vous Maître, riez de nous car nous le méritons au moins autant qu’avant.

Votre Obligé serviteur.

F.

17 avril 2007

Impression de déjà-vu.

Nous sommes en 2007 il me semble, et tout bien considéré à l’échelle de l’Histoire non prédécesseurs envisageaient les dates postérieures à 2000 comme étant selon toute probabilités celles de la paix universelle et du règlement des crises internationales. Navré les penseurs, les visionnaires, les écrivains de science-fiction, les années 2000 post-apocalyptiques ne sont guère plus stables que ne l’ont été celles de votre vivant. Que ce soit au 19ème siècle prophétisant l’arrivée de pleins de nouvelles technologies et d’une science toute puissante par delà les gouvernements devant se plier à l’Humanité et non à l’inverse, jusqu’aux penseurs idéalistes hippies croyant dur comme fer que les grandes puissances finiraient par s’entendre pour obtenir une paix durable, j’annonce non sans une pointe d’ironie acide que l’aspect cyclique des coups morbides mondiaux est loin de s’étioler.

Bien des gens se servent de la référence de guerre mondiale pour estimer si, par le malheureux jeu des influences mal maîtrisées le monde suit ou non une voie d’auto destruction. Personnellement il me semble que ce seul critère est bien faible en regard des autres, notamment toute la branche politique qui se doit d’être analysée avec soin. Quelle différence entre les années 60 et aujourd’hui ? Qu’on me parle du communisme de l’est aujourd’hui disparu et je rétorque immédiatement que la Russie s’apprête à riposter diplomatiquement, voire militairement à l’installation de bases militaires sur le territoire de la Pologne et de la République tchèque. Ca ne fait pas songer à la crise Cubaine tout ça ? Poutine ne vit-il pas la menace Américaine avec le même sens aigu du risque de leur proximité que Kennedy lors de la dite crise ? Bis repetita peut lancer sans erreur l’observateur lointain et amusé.

Les chiffres parlent de moins de morts, d’une « amélioration » notable des conditions de vie. Là je fais des bonds ! Quelle amélioration ? Les états du monde sont à présent assujettis au système du marché mondial, et en cas de crise à l’emprise du FMI et par voie de conséquence au destin des USA. A chacune des crises rencontrées dans le monde le fonds est intervenu avec pour seul résultat d’amener des populations entières à vivre avec moins de 2 dollars par habitant et par jour. Ce n’est plus de la pauvreté, c’est de la survie au sens terrible du terme. J’aimerais alors qu’on ne dénombre pas que les morts lors de conflits armés mais aussi ceux par la famine ou par les maladies non endiguées par le manque de moyens et je pense qu’on pourrait avoir tous un regard bien moins condescendants sur la situation mondiale.

L’aspect politique est une chose déjà bien mal soignée par nos grandes puissances, alors que dire des prises de positions militaires ? Les USA sont embourbés dans un conflit que tous ou presque nous prophétisions comme étant un futur Vietnam, la France tente de retirer ses troupes de Côte d’Ivoire avec les risques que cela engendre et les Russes n’en finissent pas de devoir gérer une économie vérolée et un peuple largement mécontent. Aucune grande puissance ne peut prétendre avoir une véritable paix totale et aucune troupe en situation d’alerte permanente voire de combat actif. Si c’est ça l’évolution de l’an 2000…
La Côte d’Ivoire parlons en justement : ça ne rappelle pas tous les pays qui se déchiraient, où les troupes se sont placées pour les séparer puis qui ont recommencés à exploser dès la force d’interposition partie ? Qu’on ne me fasse pas avaler qu’une union nationale va naître par la création d’une armée réunie : tout le monde sait qu’il y aura des rancoeurs, des conflits de compétences et que tôt ou tard le président Bagbo devra soit affronter une armée frondeuse soit une révolte populaire. C’est pour ainsi dire inévitable excepté s’il y a pas de loi pour légiférer sur les responsabilités personnelles durant la guerre civile. Sans pardon national, pas de paix.

Globalement le cliché 2007 est donc tout aussi mauvais que les années précédentes : des guerres dans le tiers monde avec des armes des membres du conseil de sécurité de l’ONU, des interventions tant politiques, économiques que militaires par ces mêmes puissances avec quasi systématiquement un échec latent, des retours en arrière dramatique avec une renaissance mondiale des partis des extrêmes… Non sincèrement il n’y a guère que la relative stabilité européenne qui, pour le moment permet d’être rassuré sur le sort des habitants du vieux continent. Notre dernière guerre remonte à … tiens si l’on réfléchit ainsi l’Ex Yougoslavie ce n’est pas si vieux que ça non et puis Chypre, ça n’est toujours pas entièrement réglé !

Oh rage, oh désespoir, oh Humanité ennemie…

16 avril 2007

Non réponse par internet.

Suite à la lecture diagonale d’un article sur le site de (dés)information Yahoo, j’ai été amusé par un raisonnement tenu concernant la non présence des candidats aux élections dans les débats qui leur ont étés offerts sur la toile. Bien que je sois, d’habitude, de mauvaise foi et feignant de mal comprendre les textes je vous livre tout de même le fond de cet « article » : les candidats craindraient le web et ne souhaiteraient pas participer au débat public, ce qui serait un déni de démocratie. L’offre d’un débat par le web repoussée par les candidats, permettez-moi de rire, de m’esclaffer tout en étant ahuri par une telle candeur verbeuse.

Je tiens à apporter cette précision : le but avoué était d’être « journaliste citoyen » en permettant à l’anonyme s’instaurant source d’informations de devenir visible en profitant de la notoriété des candidats à la présidentielle. Deux choses sont possibles : soit le dit rédacteur est un candide comme il en existe peu et là j’admire sa persistance, soit il est d’une hypocrisie bien sentie lui permettant de s’offrir une notoriété colossale à peu de frais.

Voici le lien et faites vous une idée :

Yahoo, l'article...

En quoi nos politiques sont-ils tenus de communiquer sur le web ? Je précise ma question avec un fond totalement simple : depuis quand doit-on accepter l’interpellation de masse au détriment de questions choisies dans des débats ? Se plier au jeu du « tchat » ou du forum est tout simplement impensable, surtout quand on considère la qualité plus que douteuse des réflexions qui risquent de s’aligner. Quel site pourra garantir à un candidat sérieux à la présidence que les questions ne tourneront pas au pugilat ou aux réflexions dignes de piliers de comptoirs ? Le média est certes séduisant, l’idée même de pouvoir interpeller le candidat de son choix sur quelques questions épineuses a quelque chose de fort séduisant mais comment se départir d’une majorité bornée qui iront dire « vous êtes un fasciste » sans en connaître le sens ou bien « vous n’êtes pas crédible » sans prendre le temps de connaître le programme du candidat ou de la candidate. Je n’ai pas la candeur de croire qu’il y aurait une présélection non partisane pour avoir une discussion modérée et réfléchie.

Comme je l’expliquais à l’instant un candidat doit d’abord et avant tout s’adresser à la majorité des gens et non à une population toujours râleuse et jamais vraiment intéressée à ce qui l’entoure. Entre contestations imbéciles et refus forcené d’intégration le web offre déjà une tribune à de petits révoltés en mal de reconnaissance sociale ou intellectuelle. Qui n’a jamais bondi en tombant par malheur sur les machines à inepties que sont les blogs Skyrock ? Qui n’a jamais été tenté de faire disparaître des pages entières d’insanités teintées soit de racisme soit de violence gratuite, le tout tartiné d’un français non pas douteux mais purement et simplement inexistant ? Alors à ce compte, en quoi un futur président aurait-il un quelconque devoir de réponse face à ces ingrats de la République ?

Je suis le premier à dire que je suis un râleur, je dirais même un contestataire, toutefois j’estime qu’il est du devoir de tous d’agir avec discernement et pondération. Pour ma part il me serait bien entendu agréable d’avoir la chance de discuter avec un candidats, simplement en quoi pourrais-je lui être utile ? D’un point de vue propagandiste je ne suis personne, un atome au milieu d’une vague informe et dénuée d’identité. Pour ce qui est de l’aspect réflexif je doute que ma petite personne puisse expliquer à des gens rôdés au fonctionnement de nos institutions le pourquoi d’un malentendu flagrant entre la direction de l’état et ses administrés.

Comprenons nous bien : les médias sont et le seront encore pour longtemps les journaux, la radio et la télévision, le www offrant juste des tribunes libres et quasi dénuées de toute censure. Le Web n’offre pas la garantie d’un impact massif, permet les interprétations et pardessus le marché cloisonne la relation entre le questionné et l’interrogateur. Je doute qu’on puisse être modéré quand on a la protection de l’anonymat.

Dernier point somme toute encore plus important que les autres : tant que le média restera un simple texte sans aucune forme d’image il sera possible que le dit candidat place des pseudo utilisateurs dans la boucle de manière à se garantir des questions peu voire pas gênantes, une pondération totalement dénuée de la réalité du besoin de réponses des électeurs. Si l’avenir des communications passe par Internet espérons qu’il y aura une façon fiable d’avoir une tribune sécurisée, image de celui qui parle à l’appui et dans des dispositifs indépendants de toute influence extérieure. Pas question d’assister à un meeting virtuel, le but de départ était bien que nos futurs élus répondent sur le web à la foule des internautes.

13 avril 2007

Bâillon médiatique

Il est plus facile de terroriser la planète que de la rassurer sur les bonnes volontés d’où qu’elles viennent. L’information essentielle à retenir aujourd’hui c’est le quasi silence médiatique sur l’évènement pourtant majeur qui se produit en Corée du Nord :

« La Corée du Nord s'est dite prête vendredi à "respecter ni plus ni moins" l'accord multilatéral prévoyant l'arrêt de ses activités nucléaires, mais à condition que les Etats-Unis lèvent d'abord leurs sanctions financières contre Pyongyang. »

N’est-ce pas là une révolution majeure dans les relations internationales avec la dernière dictature communiste du monde ? Pour un pays qui semblait être une menace globale, enfin globale pour l’hégémonie américaine, je constate que l’état totalitaire accepte d’arrêter le développement de l’arme atomique, à la condition évidente qu’on tienne compte d’elle. Il est par conséquent plus difficile que jamais pour Washington de déclarer la Corée du Nord comme étant ennemi de la paix dans le monde exception faite si les USA décrètent unilatéralement que les gestes de détente sont trop faibles pour être intéressants.

Pendant des jours et des jours les ondes de toute sorte ont véhiculées les images des détonations atomiques Coréennes ainsi que des commentaires argumentés sur le danger que représente cette nation pour la stabilité asiatique. Le raisonnement simpliste collant la Corée dans le même bain que l’URSS de Brejnev me semble tout de même un rien exagéré surtout sur la question d’échelle. L’état Soviétique pouvait aligner autant de missiles intercontinentaux que les USA ce qui en soi était LA menace majeure de la guerre froide. Là je ne vois pas comment la Corée du Nord pourrait en aligner plus de deux ou trois et d’une portée toute juste suffisante pour atteindre le millier de kilomètres. Bien entendu on me répondra que c’est suffisant pour toucher sa sœur ennemie du sud, mais dans l’absolu ne vivons-nous pas sous le ciel nucléaire de nos voisins anglais ou nos rejetons Américains ?

Voyons plus clairement les choses : depuis l’effondrement du communisme et la ruine totale des espoirs du collectivisme à la fin des années 80 il n’existe guère plus que le terrorisme international pour représenter un véritable potentiel d’ennemi pour les USA. Contrairement à ce que prétendent bien des économistes les Etats-Unis ne peuvent pas revendiquer une véritable croissance grâce aux produits exportés, mais tout simplement par une politique d’économie interventionniste. Une crise ? On finance une grosse guerre pour relancer les industries. On manque de capitaux ? On déclenche une crise majeure pour que le prix du brut s’envole. On souhaite changer les orientations économiques mondiales ? On exploite le FMI pour faire du chantage sur les nations émergentes. La liste pourrait continuer ainsi.

L’impérialisme américain se comporte comme censeur et comme une dictature de l’information formatée, surtout quand celle-ci ne répond pas aux critères nécessaires aux services de l’état. La Corée du Nord est donc une cible privilégiée parce qu’elle n’est pas capitaliste, parce qu’elle n’en appelle pas au FMI pour se sortir de son économie moribonde et surtout parce que la Corée du Nord n’a pas attendue l’aval du conseil de sécurité de l’ONU (in fine des USA) pour construire sa propre bombe atomique. A ce titre j’ai quelques questions relativement simples à poser à ces chers détenteurs du savoir universel : qui a fourni les savants pour mettre au point l’ogive ? D’où vient l’uranium utilisé par les scientifiques ? De quelle technologie s’agit-il ? Russe ? Américaine ? Française ? La question est lancée, à vous de répondre messieurs de la NSA, CIA et autres agences de surveillance « des autres ».

Ce qui est écoeurant c’est que le pays quoi qu’il dise sera blâmé, taxé de mauvaise volonté et de résistance à la « démocratie mondiale ». Que le système Coréen soit une dictature est un fait, que ses dirigeants soient souverains en est un autre tout aussi clair et inattaquable. Ce n’est ni aux USA ni à qui que ce soit d’autre de décider ou non d’affamer un peuple. L’embargo est la pire des méthodes à employer car elle mène à des manques chroniques et un renforcement de la popularité du dictateur qui se posera en victime de « ceux du dehors ».

Annoncez le bordel, mettez ça en première page : « La Corée du Nord accepter de désarmer si on lui laisse le droit de faire du commerce ». Ca serait plus honnête que « Nous forcerons la Corée du Nord à ne plus jamais fabriquer d’arme atomique ».

12 avril 2007

Youri Gagarine


Dans la même veine que mes félicitations sincères sur l’existence du héros national Soviétique qu’a été Staline, voici qu’une fois n’est pas coutume l’étoile rouge n’est pas synonyme de carnage mais d’héroïsme au sens noble du terme. Youri Gagarine, pilote de chasse de son état fut le premier homme à effectuer un vrai vol hors de l’atmosphère terrestre le 12 Avril 1961. Comme évènement on peut difficilement faire plus spectaculaire à l’échelle humaine, exception faite des premiers pas sur la lune.

Ce qui est impressionnant avec un tel personnage c’est l’aura planétaire qu’aura eue sa mission qui n’aura duré en tout et pour tout que moins deux heures dans sa phase spatiale (1H48 pour effectuer une rotation complète autour de la terre) et ce dans des conditions qui peuvent avec le recul être qualifiées de périlleuses : entre un équipement totalement expérimental, des incertitudes colossales sur la survie possible dans un monde sans gravité ni atmosphère et des dispositifs à peu de choses près totalement inadéquats, je pense qu’on peut applaudir l’abnégation du héros dont le courage n’est pas à prouver.

Malheureusement, si l’on doit regarder l’anniversaire sous l’éclairage sordide de la guerre froide, on ne peut que rendre hommage aux fantômes d’une course à l’espace qui a menée à bien des catastrophes humaines inutiles et à des exploits justes bons à valider quelques concepts. Comment les USA ont-ils répliqués par le biais de la maison blanche après cet évènement ? Par un discours de J.F. Kennedy annonçant fièrement la création de la NASA et de l’objectif du premier homme sur la lune à l’horizon 1970. Ce fut fait, mais à quel prix…

J’admire la conviction que peuvent avoir des gens quand ils sont convaincus d’aller dans la bonne direction, et surtout quand ils savent quels sont les risques qu’ils encourent. Il est si facile de cracher sur l’Histoire Soviétique en martelant (à raison) qu’il s’agissait là d’un état totalitaire et rétrograde sur bon nombre de points, mais décidément je ne peux m’ôter de l’esprit que Gagarine tout comme Amstrong huit ans plus tard sont des héros immortels dans une quête dépassant de loin les intérêts des nations, celle de la Science. La science, quel beau mot qui pourtant a supporté la charge pénible d’être le moteur de la haine et de la destruction !

Aujourd’hui l’on peut affirmer sans honte être fier d’un tel héros national, bien qu’il fut naturellement instrumentalisé par le parti et le comité central, mais à ce titre la France ne s’est-elle pas vantée d’avoir parmi les premiers astronautes européens en les personnes de Jean-Loup Chrétien et Patrick Baudry ? Tout personnage de cette envergure se doit de participer à l’aura de son pays, que ça lui convienne ou non. De toute façon le défi du voyage spatial est tel qu’il représente encore aujourd’hui un superbe rêve. Ne gâchons donc pas l’évènement en le recouvrant des rancoeurs d’un passé qu’on voudrait bien laisser pour mort.

Pour conclure, les rares hommes et femmes que j’estime être de véritables héros sont majoritairement des gens ayant choisi d’assumer un rôle difficile, pas nécessairement militaire ou politique, mais surtout qui ont apporté avec un cœur pur une vraie avancée pour l’humanité. A toi Gagarine malgré ton étoile rouge, j’offre ces quelques mots…

11 avril 2007

Je me sens en verve contre les écolos.... une fois de plus!

Ca n’arrive pas si souvent qu’on pourrait le croire, surtout eu égard au côté prolixe de ce blog, toutefois sachez qu’aujourd’hui j’ignore pourquoi j’éprouve le besoin d’alimenter le néant avec mes colères personnelles. Fabuleusement bien installé dans un fauteuil dont l’usure et l’âge se disputent le droit d’être plus pourris que moi, me voici repartant sur les chapeaux de roues concernant la dépravation générale du débat politique.

Qu’est-ce qui peut motiver ma colère ce coup ci ? Les débordements eugéniques de la branche droite du chêne malade électoral ? Laissons le soin aux polémistes de petite envergure se charger de noter les bévues de chaque candidat, et puis je n’ai pas la moindre envie de faire l’abécédaire des bêtises, à chacun son (sous) métier. Dans une certaine mesure je dirais même que ces erreurs font partie du jeu au même titre que le naufrage fait partie intégrante des cargos sous pavillons de complaisance.

Non là l’objet de mes tirades enflammées est ce « cher » M. Hulot. A parler de lui je ne crains pas trop l’erreur d’identification tant il est quasi certain que mes lecteurs seront que peu à songer à un film plutôt qu’au chevelu blablateur. Encore une fois l’écologie perd toute crédibilité après l’intervention de l’un de ses plus grands représentants, et ce de la manière la plus imbécile qui soit, c'est-à-dire en public devant des millions de paires d’yeux ! J’enrage, peste et vocifère encore et encore contre ces pauvres fous qui sont encore convaincus que la révolution passera par la rue. La Rue ne fonctionne que par réaction épidermique, un peu comme un humain se grattant l’avant bras après le passage d’une flopée de moustiques gavés d’insecticides. De fait, le sieur Hulot a prêché sans le vouloir contre sa propre chapelle au lieu de tenir sur la scène publique le discours nécessaire et sensé de l’action citoyenne.

Regardons les faits avec un peu de recul : l’homme présentant relativement bien, visage avenant et dialectique maîtrisée s’engouffre aux heures de grande audience dans le débat public des élections en taxant les différents candidats d’un manque flagrant de préoccupation au sujet de l’écologie. Jusque là rien de bien mauvais puisqu’il a non seulement raison, et qu’en plus il y a un fort besoin national de compréhension sur un sujet aussi sensible. Bon nombre de gens semblent d’ailleurs croire que ce thème n’est qu’une forme élimée des reliquats hippies ayant survécus à Katmandou et aux psychotropes au lieu d’y apercevoir une préoccupation plus large sur la préservation de notre avenir à tous. J’applaudis donc l’action militante d’un des rares hommes à savoir de quoi il parle, chiffres à l’appui et documentation complète pour le soutenir. Là où je me suis mis à hurler au scandale c’est que l’homme n’est pas allé dans le bon sens…

Qu’est-ce donc que ça ? Question pernicieuse, qu’on m’explique pourquoi M. Hulot s’est il permis de menacer, je dis bien menacer car qu’est ce d’autre qu’une menace de se présenter aux élections si l’on refusait de l’écouter, les politiques en prétendant avoir la connaissance que d’aucun pourrait prendre plus pour une prophétie que pour une bonne étude scientifique. M. Hulot, si l’on s’invite sur le terrain des politiciens il faut savoir jouer sur celui-ci et notamment mouiller la chemise en acceptant une prise de responsabilité. Ce que vous apportez comme idées et solutions se retrouvent au premier rang de l’inutile tant ce coup d’épée dans l’eau n’a rien de chevaleresque. Je constate dans les faits avec un effarement non feint que non content de faire la leçon en jetant au visage des candidats vos propositions vous vous séparez immédiatement de toute prise de risque en déclarant en substance que c’est à ceux qui dirigent d’en prendre bonne note. Cette attitude est indigne d’un porte parole puisque c’est le rôle que vous vous êtes vous-même octroyé ! Quoi que décide le vainqueur vous pourrez alors l’instrumentaliser : s’il agit dans votre sens vous vous vanterez d’être l’instigateur de l’action et s’il refuse vous lui taillerez des croupières en déclarant avec véhémence qu’il refuse de voir la réalité sur l’état de la planète. Dans toutes les situations M. Hulot vous êtes donc en sécurité !

Je m’insurge : de quel droit peut-il prétendre tacitement que ceux qui ont pour rôle de réfléchir et agir pour l’écologie dans les différents gouvernements sont des incompétents ou des fainéants ? Qui parmi ceux ayant écouté ce fatras informe mélangeant idées, actions et débat stérile accepterait qu’un inconnu s’auto proclamant expert vienne lui faire la leçon sur quelque sujet que ce soit ? Personnellement j’enverrais le malotru voir ailleurs si j’y suis lui et son rapport, ou pire encore je jouerais mon côté pervers en lui offrant un poste apolitique dans mon gouvernement. D’ailleurs pourquoi ne fait-il pas profiter le vainqueur de son réseau de scientifiques, d’experts et de chercheurs par le biais de sa présence ? Par peur d’être étiqueté gauche ou droite ? Tout le monde se fout d’une telle considération si les actions sont menées à terme avec bon sens et savoir-faire.

M. Hulot, vous me décevez terriblement, en balançant votre joli rapport sur la place publique vous l’avez purement et simplement dévalorisé au lieu d’en faire une véritable valeur ajoutée au débat qui manque vraiment de questions de fond sur l’avenir écologique du monde.

Complément d’information pour les idiots et les mal lunés

Après lecture de mes différentes déblatérations contre les idiots et les indécis, voilà que je défends donc un candidat que l’opinion des pseudo démocrates étiquettent « futur dictateur ». Etrange, le fait que je prône la liberté d’expression reviendrait donc dans l’étroitesse de vue de mes chers crétins à offrir une voix à l’extrême ? Bien entendu qu’il n’aura pas ma voix, que ce soit au premier ou au second tour, ceci dans l’éventualité de sa présence dans la dernière ligne droite.

Comme il ne semble pas acquis pour tous que le sens de démocratie est pour le peuple et PAR le peuple voici donc une notice à votre destination.

La démocratie c’est le devoir du tout à chacun de se décider POUR quelqu’un et non CONTRE quelqu’un. Le vote par dépit n’emmène jamais un peuple vers la bonne voie, il ne fera que le détourner d’un choix qui de toute façon réapparaîtra tôt ou tard.

Le fait de décider qu’un candidat est mauvais et qu’on est prêt à tout faire contre lui ce n’est pas de la justice, c’est du sectarisme comme bon nombre de dictatures en affectionnent les méthodes.

Refuser le débat contradictoire avec ceux qui sont contre vous ou du moins qui ne pensent pas comme vous c’est la pire forme de racisme qui soit, car finalement à supposer que vous ayez la science infuse politique et sociale, je suis particulièrement étonné que vous n’ayez pas encore mis quelqu’un de réellement compétent… vu que la situation n’a pas progressée depuis ces trente dernières années (voir mes notes précédentes pour comprendre de quoi je parle). J'estime avoir une haute opinion de la Démocratie et j'en accepterai les décisions, même si celles-ci mèneraient à élire un candidat que je n'apprécie pas. En ce sens je défends le droit d'expression des pro Sarkozy, des pros Le Pen, quant bien même je trouve le discours de ce dernier scandaleux... et encore lui est capable de tenir une conversation de manière bien plus fiable et intéressante qu'un De Villiers rétrograde, mais là n'est pas le débat du jour.

S’élever en pourfendeur de la Nation en danger, c’est la méthodologie des extrêmes et non de la modération. Un consensus ce n’est pas se réunir dans la rue pour manifester … contre une décision prise par vous-même ! 2002 est le symptôme flagrant de la bêtise de votre façon d’agir. Si l’on décrypte le raisonnement : « Je vote, je choisis mon candidat. S’il n’est pas élu je manifeste ma colère dans la rue. ». On appelle ça une dictature et non une démocratie. Que chacun vote en son âme et conscience et non juste pour le plaisir de revendiquer une victoire, ou bien de manifester lors d’une défaite. Les urnes sont légales, elles expriment VOS opinions, ceci dans l’hypothèse que chacun agisse avec bon sens. Mais là ce sera trop demander à la majorité râleuse et dénuée d’intelligence qui se bornera à dire que le candidat élu sera de toute façon un imbécile, un mou ou un dictateur (ou bien un mélange du tout).

Certains d’entre vous prônent le vote blanc. Le vote du lâche ? Attendez un instant, en quoi ça engage de voter blanc ? J’entends tout proche celui qui prétend qu’il s’agit d’un vote contestataire, mais sachez qu’il n’y a pas contestation et ce quelque soit la méthodologie électorale. Je m’explique : prenons trois schémas de vote pour une même élection et vous verrez la bêtise pathologique de votre démonstration. Premier principe : si l’on comptabilise en terme de pourcentage les votes blancs et qu’ils ont la majorité : que fait-on ? Relance-t-on une campagne, refait-on des élections ? Et combien de temps durera le blocage ? Les institutions d’un état n’ont absolument pas besoin d’une telle crise. Seconde situation : le vote blanc n’est pas pris en compte, il est donc par conséquent totalement inutile et ne représente qu’une forme de lâcheté électorale. Le schéma est alors que ceux votant blanc laissent la décision aux autres électeurs. Dans ce principe simple il me semble évident que ceux qui ne se décident pas n’ont pas à commenter ou critiquer le fonctionnement des élus puisqu’ils n’ont pas choisis un candidat ! Dernière mécanique électorale : le vote blanc est comptabilise mais non pris en compte. Jolie statistique, simplement j’objecte qu’elle n’imposera pas aux politiques le moindre changement où que ce soit. Voter n’est pas un acte irresponsable et dénué d’importance, surtout dans l’état de droit où chacun a le devoir d’exprimer ses choix. Je peux toutefois comprendre qu’aucun candidat ne représente une voie acceptable, cependant je choisirais l’utilisation du refus de vote massif de manière à décrédibiliser le vote en lui-même et non juste en agissant qu’à moitié. Toute chose faite à moitié est chose non terminée…

Dernier point et non des moindres : plus les gens râleront sur quelqu’un sous prétexte qu’il faut une cible plus cette cible deviendra une chose curieuse, intéressante à examiner et probablement plus attirante que l’ordinaire d’un candidat issu des partis classiques. N’a-t-on pas émis des alertes sur l’incompétence politique de M. Bové ? De fait il est à mon sens tout sauf compétent pour gérer un état tel que la France mais s’il a obtenu ses signatures c’est qu’il a derrière lui un certain nombre de votants potentiels. Bien évidemment on arguera qu’il est juste présent parce que des élus cherchent une orientation contestataire, mais qu’on m’explique en quoi jeter sur la scène politique un débutant et au surplus un inconsistant notoire sur la majorité des sujets graves a quelque chose de sain pour le débat politique car là j’avoue être perdu en conjectures. Je n’interdirai pas à qui que ce soit de voter pour lui, ceci à la condition indispensable que ce soit en toute bonne foi et non juste pour le plaisir de détourner l’élection de sa véritable utilité.

Aujourd’hui nous en sommes à 12 candidats dont cinq au moins seront des valeurs refuges pour la contestation populaire. Petite question : qu’est-ce qui nous empêche de militer pour de nouveaux partis, d’unir des forces vives derrière des personnes aptes à mener une fronde contre la stagnation des partis ? Je ne prétends pas que ce soit chose simple d’agir ainsi mais bon nombre d’états dans le monde ont vu émerger de nouvelles branches de l’arbre politique au moment opportun : l’Ukraine avec un mouvement populaire et citoyen, des pays africains comme le Botswana avec de véritables démocraties, la Pologne et j’en passe… la Nation n’a pas besoin de petits sclérosés se vautrant avec délice dans une opinion rétrograde des institutions, le pays a besoin de toutes les volontés pour qu’il soit ce qu’il ne devrait jamais cesser d’être : un Etat de droit, un Etat laïque, un Etat fier de ce qui fait son identité.

10 avril 2007

Racisme intellectuel.

Plus j’avance plus je hais les gens pour la simple et bonne raison qu’ils se disent tous garants d’une forme particulière de liberté, et qu’au surplus ils prétendent être les pourfendeurs des racismes les plus délétères. Qu’on m’explique de quelle manière le fait de lyncher toute personne ne pensant pas comme vous peut être une défense active du principe de démocratie, j’ai dû rater quelque chose dans le cheminement intellectuel. C’est stupéfiant à quel point exprimer ses choix peut vous amener à être pris pour cible par les gauchistes bien intentionnés pétris par la bêtise de l’antique socialisme mort avec le front populaire, et farci par la critique destructrice de l’économie de marché. A quoi bon leur offrir une tribune, pourquoi même parler d’eux puisqu’ils sont si idiots ? Parce qu’ils sont monsieur et madame tout le monde !

Je ne suis pas pour N.S, ça semble tout particulièrement évident vu mes dernières brèves à son sujet. Je me suis permis de mettre en garde mes lecteurs sur certains parallèles possibles, ainsi que sur certains discours qui me dérangent, toutefois je réitère une remarque majeure : je n’ai jamais dit et ne dirai jamais (j’espère) que cet homme est fasciste ou bien raciste. Qu’on ne mélange pas je vous prie l’esprit nationaliste et la poubelle à opinions rétrogrades dont se gargarise le FN depuis trente ans. Vous m’énervez les donneurs de leçons, connaissez vous seulement le programme de M. Sarkozy pour vous permettre de cracher dessus ? Non ? Alors de quel droit critiquez-vous quelque chose que finalement vous ne connaissez pas ? Comment réagiriez-vous si une personne vous taxe d’antisémite sans même savoir ce que vous pensez ? Si j’étais pervers j’irais jusqu’à dire que vous ne faites que vomir les on dit et les « moi je pense » sans prendre le temps de vous servir de ce qui est supposé vous donner le libre arbitre, mais à ce petit jeu celui qui se sentira morveux se mouchera sans mon aide, je n’ai pas encore vocation à jouer les samaritains avec les cons, pardon les imbéci… et puis merde oui avec les cons !

Aujourd’hui voter Sarkozy c’est voter Nazi ? Là j’en apprendrais bien une belle alors, car à ce jeu là je tiens à vous faire remarquer non sans une pointe d’ironie que l’Europe sous sa forme actuelle a des frontières incroyablement proches de celles du IIIe Reich de 1941 et que pardessus le marché nous réfléchissons à des lois communes à tous les territoires. De fait Sarkozy n’a rien de nazi puisqu’il lorgne plus sur le modèle économique américain que sur une fédération européenne, avec l’espoir avoué d’y arriver durant son mandat. Il est si simple de coller une étiquette sale sur le dos d’un candidat à partir du moment qu’il ne mâche pas ses mots…

Celui qui vote contre quelqu’un sans savoir pour qui il vote s’est trompé de combat, et pour ma part je préfère notoirement un vrai fasciste assumant ses opinions aussi sales qu’elles soient qu’un mauvais démocrate frileux qui cèdera sur tout et n’importe quoi sous prétexte de faire plaisir au plus grand nombre. La franchise est du ressort de la dictature et des gens de pouvoir et non des technocrates empêtrés dans des débats d’idéologies et non de faits. Rincez-vous donc la bouche du populisme pathétique qui roule des lèvres d’une Mme Royal bien en peine pour sembler crédible, faites donc preuve d’écoute et non d’un sourire amusé ! Allez vous voter pour le clown d’or 2007 ou bien pour le président de la République Française ? C’est qu’il s’agirait de savoir là…

Décidément la plèbe me gonfle, m’horripile à jouer les SA sur ceux qui ne pensent pas comme eux… tiens c’est étrange, des démocrates agissant comme des nazis…

05 avril 2007

Hésitations

Souvent je me demande ce qui peut bien me pousser à exprimer aussi grossièrement mes opinions, déboires et réflexions à travers la lucarne étriquée d’une machine autrement plus prompte à me faire perdre mon sang froid que me soulager de ma conscience défaillante. Ainsi, en bon exhibitionniste virtuel je vous (par vous j’entends mes pauvres lecteurs assujettis à supporter mon mauvais caractère) délivre le fond de mes pensées avec une importance digne d’un politicien en quête de voix.

J’avoue, il m’arrive parfois d’hésiter fortement à la rédaction de ma « brève » (toute proportion gardée…) du fait que je me pose énormément de questions face à vos réactions : vont-ils apprécier mon cynisme et le désespoir lattent camouflé sous des vagues d’humour trompeur ? Vont-ils me détester pour avoir attaqué un de leurs favoris ? Après tout l’important ce n’est pas tant de plaire à tout le monde, mais de vraiment plaire à ceux qui le méritent. Dans l’absolu, j’imagine bien que ceux qui me lisent ne sont pas tous unanimes et j’avoue même que c’est la contradiction qui me maintient en éveil. Quel intérêt d’écrire si c’est pour être sans cesse admiré ? je n’ai rien d’une diva de la plume, et à tout choisir je préfère un râleur se trompant à un flatteur me confirmant mes dires.

Pas d’énervement, tout est sous contrôle. Qu’est ce que diable puis-je bien contrôler ?! L’écriture est mon ivresse, mes doigts se laissent porter non par une réflexion intense ou une analyse en amont mais juste par le souffle inopiné de l’inspiration traînant là sans trop savoir que faire en moi. Quelle sensation délicieuse de sentir les phrases sortir à un rythme tel que je n’arrive pas à me suivre… bon là c’est d’un psychiatre dont j’ai besoin tant mon dédoublement de personnalité se fait sentir. Encore une chose qui incite à la crainte et à l’hésitation.

Tant que les idées sont là, tout va, notamment en terme d’inspiration et d’aisance linguistique, mais quel scribouillard ou auteur génial n’a pas vécu le syndrome de la feuille blanche ? Quel gratteur à la plume levée n’a-t-il pas haï son propre néant intérieur ? Quelle douleur, quelle souffrance de devoir ployer sous le poids du doute et de l’incapacité à exprimer quelque chose sur le papier. Nul n’est à l’abri : depuis un Zola un lendemain de repas trop arrosé jusqu’au « journaliste » d’un magazine télé il faut toujours une petite part d’imagination, de spontané qui peut faire défaut sans crier gare… et inutile d’insister alors toute tentative de violenter l’esprit pour en sortir « quelques lignes de plus » se soldera quoi qu’il arrive par des monceaux d’inepties illisibles et tout au plus lamentables.

Alors, une fois ce cap douloureux passé apparaît également le terrible doute de la cohérence de l’ensemble. C’est si simple de jeter des idées ça et là, de les éparpiller pour ensuite les balayer comme un cantonnier en pleine débâcle automnale pour en faire un joli tas nommé œuvre, mais qu’en est-il de la solidité générale de cette chose extirpée de soi ? pour un édifice mental, il est particulièrement terrible de constater que pour toute fondation il ne reste guère que quelques personnages ou idées, souvent caricaturales, et toujours à côté de ce qu’on voulait obtenir. Là, on hésite à retoucher, à sabrer violemment même dans les chapitres inutiles et mal venus, et pour finalement tout laisser en l’état ou presque. Tant pis pour l’incohérence, le cœur doit se reposer un peu avant d’accepter d’avoir échoué !

Frustration suprême et finale, la seconde relecture amène l’auteur à déchiqueter son texte pour sortir les tumeurs linguistiques et autres horreurs grammaticales pour que cette bouillie infâme présente un peu mieux qu’une ratatouille trop cuite. Mot après mot, les règles martelées par nos enseignants bourreaux se mélangent elles aussi pour ne former qu’une vague connaissance toujours faite d’erreurs, d’inversions et de non sens profonds. Coup après coup le travail de fond, de forme et de structure abîme, lacère, charcute ce pet mental qui s’est changé en un grand n’importe quoi imbuvable.

Après s’être infligés tant de doutes et de douleurs, la larme à l’œil celui qui écrit jette son enfant avec l’eau du bain, car oui vous offrir ces lectures c’est un peu comme accepter que d’autres jugent sévèrement le bébé qu’on a péniblement élevé puis finalement pour nous inciter à l’abandonner tant il est laid et incapable de vivre par lui-même.

Quel drame suprême de se relire… et de ne pas avoir d’idées à jeter sur le papier ! Quoiqu’au fond je viens bien de brasser du vent et des métaphores à la pelle sur … (seigneur dit-il en se mordant la lèvre) RIEN !

Que vivent les auteurs !

04 avril 2007

Surprise infantile

Il y a parfois dans la parole simpliste et soi-disant digne de confiance de l’enfance quelque chose d’une cruauté telle qu’on ne peut pas vraiment dire si c’est une volonté délibérée de blesser ou juste une innocence bientôt flétrie. Bon nombre de personnes vont me marteler sans cesse que l’enfant est un être dénué de haine, de méchanceté et que ce n’est que l’expérience accumulée au contact des humains avilis qu’ils se dépravent chaque jour un peu plus. J’aime ce portrait enjôleur, il me plait à penser que j’adorerais que ma descendance soit aussi pure que la croyance populaire le revendique. Seulement j’émets comme un doute depuis que je croise le chemin de mes chers et tendres neveux.

Je vois ces deux têtes blondes (au propre comme au figuré) grandir peu à peu, et les propos qui fusent de leurs lèvres mutines m’enivrent parfois d’un rire chaleureux, mais souvent c’est le regard dubitatif d’un adulte qui s’impose. Comment ces deux petits monstres trouvent-ils le moyen de mettre en pièces les diverses croyances qu’on a sur la tendresse du marmot avec une telle virulence ? tout objet rigide pourra et sera utilisé comme une arme offensive et toute chose prise en main sera nécessairement jetée au visage le plus proche. Moi qui croyais que l’enfantin a une valeur ajoutée, mais bordel de bordel ils vont arrêter de se cogner dessus oui ?!

L’agacement peut pointer, l’envie d’hurler sa juste colère remonte le long de la trachée et pourtant rien ne sort. On se saisit des bras minuscules, on explique, éduque et poliment les prie de faire la paix. En parlant de paix je crois qu’ils ont inventés le concept même d’armistice : « en paix tant qu’un des belligérants ne déclare pas à nouveau la guerre. » Et là on se sent pathétique et faible, le cirque des explications reprend et le quart d’heure paisible obtenu à grande peine s’enfuira dès le dos tourné. Agaçant n’est-ce pas ?

Là il ne s’agit que de l’aspect physique des choses et pas celui verbal parce que là, quitte à rire autant que ce soit au détriment d’un tiers souvent choisi pour une difformité ou une différence ethnique ostensible. Quel enfant blafard n’a-t-il pas fait remarquer à ses parents que le bébé dans la poussette attenante dans le parc contient « un bébé tout noir », ou bien quelle petite fille à couettes et nœuds roses n’a pas sorti une insanité du genre « elle est très grosse la madame ». Là, c’est le fou rire assuré pour le raseur de bitume et le piquage de fard pour l’accompagnateur dépité. Dans ce genre de moment de grande solitude l’envie d’utiliser le tilleul du jardin public comme potence peut poindre, pas de panique… sous peu ça sera pire encore…

L’émulation des enfants est un phénomène autrement plus intéressant à étudier qu’une crème de nuit pour quinquagénaire déprimée par la ménopause, et s’atteler à la tâche de la compréhension de la communication au milieu d’une cour de récréation de maternelle vaudrait bien plus que le « rouge à lèvres étanche, indestructible, séchant en dix secondes et ne s’effaçant qu’au décapant ». La science peut mettre sur pied énormément d’équations mi fumeuses mi réalistes sur le sujet, mais là c’est le summum : si un adulte a eu la bêtise de dire une infamie devant son rejeton, les chances que le reste de la colonie apprenne le mot ou la phrase interdite approchera probablement les 100%. Le bouche à oreille est à lui seul autrement plus efficace que toutes les semonces verbalement tirées par les enseignants furieux d’entendre parler de « co….ard », de « coui…es » et autres joyeusetés fleuries du vocabulaire adulte. Ceux qui vont jusqu’à prétendre que l’enfant en bas âge n’est qu’un magnétophone emmagasinant les sons et les recrachant sans réflexion sont de frustes imbéciles ! L’enfant SAIT le principe de contexte, il CONNAIT l’idée même d’à-propos et n’épargnera pas sa peine à recracher ses découvertes labiales à tous ses copains. L’épidémie peut commencer…

Dieu, enfin Dieu ou bien n’importe quel témoin de mon désarroi teinté de découragement, Dieu qu’il est pénible de passer pour un con quand on se croit à l’abri d’une remarque pernicieuse du moufflet et qui au détour d’un jeu ou d’une émission de télévision vous balance sans autre forme de prévention « dis tonton, le monsieur il te ressemble et que le dit monsieur est une espèce de monstre déformé et verdâtre. Sale gosse !!!

03 avril 2007

Eveil au printemps délicat

Bien souvent l’on me trouve sombre, hagard de sourde colère contre le manque d’intelligence du monde, alors aujourd’hui voici quelques mots apaisés…

D’un regard nonchalant qui se pose sur les rames bondées d’un métropolitain nauséabond j’observe les coutumes étranges des usagers solitaires. La météorologie ne devrait pas se baser sur l’étude onéreuse et complexe des nuages et autres phénomènes nébuleux de l’azur mais sur les statistiques vestimentaires : quel homme n’a pas apprécié l’arrivée d’abord discrète puis plus ample des jupes raccourcissant proportionnellement à la température et quelle femme n’a pas été agréablement distraite par la disparition des vestes hivernales ? C’est un fait, le printemps va éveiller les sens engourdis et faire revenir aux narines précédemment bouchées par les inévitables rhumes les senteurs subtiles des fleurs en éclosion.

Quel plaisir de déambuler sans but le long des haies, par les chemins détournés des campagnes verdoyantes et d’écouter les pinsons céder aux premiers émois de l’amour ! Quelle douce sensation que celle de la brise soufflant légèrement sur mes bras enfin dénudés tout en respirant à plein poumons l’air se réchauffant peu à peu ! Comme sortant d’un hivernage prolongé je m’étire, soupirant paisiblement aux premières lueurs du jour en songeant à ces journées que je voudrais tranquilles et dénuées de mes tâches quotidiennes. Que pourrais-je trouver de plus fin plaisir que celui d’être éveillé à la fois par le souffle lent et mesuré d’une femme alanguie sous mes draps froissés et par les rayons de l’astre solaire réchauffant nos peaux nues ?

Le nez plongé dans la tasse de café fumante, assis à écouter la nature s’ébrouer, je laisse l’esprit vagabonder loin, très loin du pragmatisme, fuyant la raison au profit du rêve embrumé d’un dormeur tout juste sorti des bras d’une déesse. Il fait bon, ni trop chaud, ni trop froid, juste la température nécessaire pour que je m’émerge en douceur. Qu’il est bon de voir le soleil grimper à la façade bleutée du monde, sans se préoccuper de la trotteuse s’échinant en vain à rattraper le temps perdu. Laissons son trémolo mécanique, j’ai envie d’écouter celui d’une voix féminine penchée sur mes épaules me proposant un baiser pour bonjour.

Doux temps qui disparaît aussi vite qu’il est arrivé, doux printemps qui s’effondrera quand l’été brûlant lui emboitera le pas, reste donc l’allié de mes repos, l’ami de mes siestes et le frère de ceux que j’aime. Oubliés les soucis du quotidien, bannies les mauvaises idées, l’esprit chagrin et le cynisme, partis sur les routes de l’oubli ! J’ai envie d’une paix intérieure si difficile à trouver, je désire tant que se suspende à tes lèvres le temps des soupirs.

Mais voilà que je m’éveille, l’appareil électronique s’énerve pour me rappeler mes obligations, pour me marteler avec joie le pathétique destin des travailleurs, celui de suivre une horloge, de courir après sans jamais avoir le moindre espoir d’en arrêter la course. Je m’étire quand même, j’hume le parfum passé par la transpiration de ma compagne, je sors sans l’éveiller et puis, assis dans la cuisine j’ouvre la fenêtre, fume ma cigarette accompagnée de mon éternelle tasse de caféine liquide et la radio, en fond sonore, murmure les informations déprimantes d’un monde qui se suicide... et pourtant malgré tout je souris. Je suis en paix...

02 avril 2007

Vingt ans après

Ne vous méprenez pas sur ce titre, il ne s’agit pas d’un énième énumération des qualités de l’œuvre de Dumas dont il s’agit mais tout simplement d’un rappel historique que d’aucun taxerait d’amusant mais qui pour moi reste dramatiquement d’actualité. J’admets qu’on puisse rire de tout, mais avec tout le monde… c’est dur (encore merci Maître…). Si l’on rit de la situation politique actuelle c’est bel et bien au détriment de la structure sociale de notre pays, notamment si l’on considère le cri d’alarme de Balavoine face au président Mitterrand où le jeune rebelle prédisait avec justesse une explosion des banlieues. Plus de vingt ans après les avertissements sont devenus des faits, vingt ans après la diatribe de Desproges contre Le Pen (à réécouter sans restriction) est encore aussi fraîche et valide qu’à l’époque.

J’avoue une certaine circonspection quand on me parle d’évolution sociale, comme si le modèle de fonctionnement d’une nation pouvait changer aussi radicalement qu’après un holocauste et ce sans trace de génocide. La seule chose qui soit immuable c’est que plus un système perdure plus il devient complexe et ingérable. Peut-on croire sans le moindre doute que nos dirigeants soient vraiment aux commandes ou bien vivent-ils simplement sur des rouages totalement indémontables ? si tel est la croyance populaire alors qu’on vienne m’expliquer pourquoi nombre des mesures permettant une « cohésion sociale » ne font qu’empirer la situation et le fossé entre ceux qui gagnent bien et ceux qui se débrouillent tant bien que mal. Il y a là un non sens flagrant, et je ne tiens même pas compte de la population parasitaire qui vit sur le dos d’un état déjà vacillant. Au fait, sur cette dernière phrase merci de ne pas aller chercher une quelconque reconnaissance de la droite des extrêmes : c’est une vérité qui ne s’encombre pas d’une nationalité ou d’une couleur de peau.

Pour autant le rire est-il pincé ou juste sincère quand l’un ou l’autre de ces costumes trois pièces annonce avec effet de manche (je paraphrase) : « Nous allons redresser la France, réduire le chômage… » et j’en passe. Pour ma part l’hilarité primaire se teinte très rapidement de courroux tant je suis agacé par la mauvaise foi ambiante. Non, le politicien ne peut que s’attaquer à de tels chantiers qu’au prix faramineux d’une opinion publique hostile ou bien d’une dictature, chose que nous ne pourrons plus jamais (j’espère) tolérer. La faiblesse d’une démocratie c’est qu’elle dépend totalement de l’opinion des cons citoyens et que de fait toute action efficace sera nécessairement au détriment de tous. M’est avis que seule le totalitarisme saurait agir dans le sens des réformes vitales, cependant sans certitude aucune sur les choix d’orientations pris par les oligarques.

Plus prosaïquement il est donc évident que rare sont les choses qui changent et que deux décennies plus tard les cris d’alarme sur l’oubli d’une proportion non négligeable des habitants qu’on est allé jusqu’à appeler pudiquement « La France d’en bas », et de la même manière sur l’alerte de la montée des extrémismes (la flamme tricolore au deuxième tour et la montée des intégrismes de tout poil) n’ont pas été écoutés, ou pire encore ne pouvaient l’être. L’histoire, ou plutôt l’anecdote voudrait qu’un jour Nixon aurait été abordé par une étudiante qui lui aurait posé des questions auxquelles il ne pouvait répondre, ce à quoi elle conclut « C’est la machine qui vous dirige et non l’inverse ». Cela semble avoir marqué lourdement son esprit tant la phrase lui paru réaliste et proche de la vérité.

Le changement de génération n’est pas une solution fiable pour l’évolution des mœurs, quoi qu’en disent les sociologues. L’éducation est un héritage laissé aux enfants qui eux-mêmes devront en léguer une partie à la génération suivante. Dans l’absolu on pourrait prétendre que l’intelligence doit suffire à éviter qu’une idéologie incongrue se perpétue, mais finalement il est bien rare qu’un enfant aille s’opposer politiquement à ses parents, à l’exception faite si ceux-ci sont ouverts d’esprit et cultivés. A mon avis la progression ne peut donc venir que des phénomènes du type « effet papillon », c'est-à-dire schématiquement qu’un petit évènement engendrera un cataclysme dans la société. (L’effet papillon est la théorie prétendant qu’un battement d’aile peut déclencher un cyclone à l’autre bout de la planète).

Espérons que les vingt prochaines années ne seront pas la perpétuation des modèles actuels car cela aurait pour grande conséquence une désaffection encore plus grande pour la vie politique en général, et la vie sociale en particulier. Le culte du nombrilisme semble faire de plus en plus d’adeptes et je ne ris plus vraiment en réécoutant Desproges, en revoyant les images de l’INA avec Balavoine, et je suis même accablé en décortiquant ma littérature qui me confirme que non ça n’est pas en train de progresser, mais plutôt de regresser…