11 avril 2007

Complément d’information pour les idiots et les mal lunés

Après lecture de mes différentes déblatérations contre les idiots et les indécis, voilà que je défends donc un candidat que l’opinion des pseudo démocrates étiquettent « futur dictateur ». Etrange, le fait que je prône la liberté d’expression reviendrait donc dans l’étroitesse de vue de mes chers crétins à offrir une voix à l’extrême ? Bien entendu qu’il n’aura pas ma voix, que ce soit au premier ou au second tour, ceci dans l’éventualité de sa présence dans la dernière ligne droite.

Comme il ne semble pas acquis pour tous que le sens de démocratie est pour le peuple et PAR le peuple voici donc une notice à votre destination.

La démocratie c’est le devoir du tout à chacun de se décider POUR quelqu’un et non CONTRE quelqu’un. Le vote par dépit n’emmène jamais un peuple vers la bonne voie, il ne fera que le détourner d’un choix qui de toute façon réapparaîtra tôt ou tard.

Le fait de décider qu’un candidat est mauvais et qu’on est prêt à tout faire contre lui ce n’est pas de la justice, c’est du sectarisme comme bon nombre de dictatures en affectionnent les méthodes.

Refuser le débat contradictoire avec ceux qui sont contre vous ou du moins qui ne pensent pas comme vous c’est la pire forme de racisme qui soit, car finalement à supposer que vous ayez la science infuse politique et sociale, je suis particulièrement étonné que vous n’ayez pas encore mis quelqu’un de réellement compétent… vu que la situation n’a pas progressée depuis ces trente dernières années (voir mes notes précédentes pour comprendre de quoi je parle). J'estime avoir une haute opinion de la Démocratie et j'en accepterai les décisions, même si celles-ci mèneraient à élire un candidat que je n'apprécie pas. En ce sens je défends le droit d'expression des pro Sarkozy, des pros Le Pen, quant bien même je trouve le discours de ce dernier scandaleux... et encore lui est capable de tenir une conversation de manière bien plus fiable et intéressante qu'un De Villiers rétrograde, mais là n'est pas le débat du jour.

S’élever en pourfendeur de la Nation en danger, c’est la méthodologie des extrêmes et non de la modération. Un consensus ce n’est pas se réunir dans la rue pour manifester … contre une décision prise par vous-même ! 2002 est le symptôme flagrant de la bêtise de votre façon d’agir. Si l’on décrypte le raisonnement : « Je vote, je choisis mon candidat. S’il n’est pas élu je manifeste ma colère dans la rue. ». On appelle ça une dictature et non une démocratie. Que chacun vote en son âme et conscience et non juste pour le plaisir de revendiquer une victoire, ou bien de manifester lors d’une défaite. Les urnes sont légales, elles expriment VOS opinions, ceci dans l’hypothèse que chacun agisse avec bon sens. Mais là ce sera trop demander à la majorité râleuse et dénuée d’intelligence qui se bornera à dire que le candidat élu sera de toute façon un imbécile, un mou ou un dictateur (ou bien un mélange du tout).

Certains d’entre vous prônent le vote blanc. Le vote du lâche ? Attendez un instant, en quoi ça engage de voter blanc ? J’entends tout proche celui qui prétend qu’il s’agit d’un vote contestataire, mais sachez qu’il n’y a pas contestation et ce quelque soit la méthodologie électorale. Je m’explique : prenons trois schémas de vote pour une même élection et vous verrez la bêtise pathologique de votre démonstration. Premier principe : si l’on comptabilise en terme de pourcentage les votes blancs et qu’ils ont la majorité : que fait-on ? Relance-t-on une campagne, refait-on des élections ? Et combien de temps durera le blocage ? Les institutions d’un état n’ont absolument pas besoin d’une telle crise. Seconde situation : le vote blanc n’est pas pris en compte, il est donc par conséquent totalement inutile et ne représente qu’une forme de lâcheté électorale. Le schéma est alors que ceux votant blanc laissent la décision aux autres électeurs. Dans ce principe simple il me semble évident que ceux qui ne se décident pas n’ont pas à commenter ou critiquer le fonctionnement des élus puisqu’ils n’ont pas choisis un candidat ! Dernière mécanique électorale : le vote blanc est comptabilise mais non pris en compte. Jolie statistique, simplement j’objecte qu’elle n’imposera pas aux politiques le moindre changement où que ce soit. Voter n’est pas un acte irresponsable et dénué d’importance, surtout dans l’état de droit où chacun a le devoir d’exprimer ses choix. Je peux toutefois comprendre qu’aucun candidat ne représente une voie acceptable, cependant je choisirais l’utilisation du refus de vote massif de manière à décrédibiliser le vote en lui-même et non juste en agissant qu’à moitié. Toute chose faite à moitié est chose non terminée…

Dernier point et non des moindres : plus les gens râleront sur quelqu’un sous prétexte qu’il faut une cible plus cette cible deviendra une chose curieuse, intéressante à examiner et probablement plus attirante que l’ordinaire d’un candidat issu des partis classiques. N’a-t-on pas émis des alertes sur l’incompétence politique de M. Bové ? De fait il est à mon sens tout sauf compétent pour gérer un état tel que la France mais s’il a obtenu ses signatures c’est qu’il a derrière lui un certain nombre de votants potentiels. Bien évidemment on arguera qu’il est juste présent parce que des élus cherchent une orientation contestataire, mais qu’on m’explique en quoi jeter sur la scène politique un débutant et au surplus un inconsistant notoire sur la majorité des sujets graves a quelque chose de sain pour le débat politique car là j’avoue être perdu en conjectures. Je n’interdirai pas à qui que ce soit de voter pour lui, ceci à la condition indispensable que ce soit en toute bonne foi et non juste pour le plaisir de détourner l’élection de sa véritable utilité.

Aujourd’hui nous en sommes à 12 candidats dont cinq au moins seront des valeurs refuges pour la contestation populaire. Petite question : qu’est-ce qui nous empêche de militer pour de nouveaux partis, d’unir des forces vives derrière des personnes aptes à mener une fronde contre la stagnation des partis ? Je ne prétends pas que ce soit chose simple d’agir ainsi mais bon nombre d’états dans le monde ont vu émerger de nouvelles branches de l’arbre politique au moment opportun : l’Ukraine avec un mouvement populaire et citoyen, des pays africains comme le Botswana avec de véritables démocraties, la Pologne et j’en passe… la Nation n’a pas besoin de petits sclérosés se vautrant avec délice dans une opinion rétrograde des institutions, le pays a besoin de toutes les volontés pour qu’il soit ce qu’il ne devrait jamais cesser d’être : un Etat de droit, un Etat laïque, un Etat fier de ce qui fait son identité.

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