31 juillet 2011

Congés!

Comme tout le monde, j'ai le droit à un peu de repos (enfin, il paraît).

De fait, je ne serai donc pas bavard pendant le mois d'Août. Au mieux, j'émettrai un message ou deux, histoire de montrer que je suis en vie. Sinon, bon courage à celles et ceux qui bossent!

PS: ci dessous une vidéo très "drôle" pour peu que vous compreniez l'anglais...

A bientôt!
Jefaispeuralafoule/Frédéric

27 juillet 2011

Comme quoi, je l’ai senti venir !

J’en ai parlé avant-hier en pensant à l’assassin Norvégien, et paf, voilà que lemonde.fr et d’autres journaux (tant virtuels que physiques) embrayent sur ma réflexion concernant les jeux vidéos. Alors, soyons tout de suite d’accord (ou circulez, y a rien à voir !) : les jeux vidéos peuvent, au pire, rendre profondément accro, mais ceci comme n’importe quel loisir tels que les jeux d’argent, les paris sportifs, ou même le sport tout court en tant que supporter. De là, je vous propose une analyse plus circonstanciée, car, malgré l’injonction de circulation, je suis convaincu qu’il y aura forcément un imbécile acharné pour me reprocher ma défense des jeux vidéos.

Commençons par le commencement. Les jeux vidéos ne sont pas récents, en tout cas à l’échelle d’une vie humaine. Plus de quarante années séparent 2011 des premiers jeux vidéos, et c’est aujourd’hui une industrie plus lucrative que le cinéma. Hé oui : à force d’avoir de la technologie partout, les jeux se sont immiscés absolument dans tous les équipements envisageables. Votre téléphone contient des jeux ; votre décodeur numérique (satellite, internet…) contient des jeux ; il y a des jeux disponibles sur n’importe quel équipement disposant a minima d’un navigateur Web. Donc, le jeu est inévitable, présent sur tous les supports, à tel point qu’absolument toutes les sorties cinéma ont le droit à une adaptation en jeu vidéo. Est-ce pour autant qu’on assiste à une multiplication des actes violents ? Pas que je sache.

On a parlé du lycée de Columbine, et de l’influence des jeux sur les ados tueurs. Là, on remet le couvert avec le psychopathe Norvégien (PS : vous aurez remarqué que je ne le cite jamais nominativement. C’est normal, car j’estime qu’il s’est privé, me concernant, de tout droit à être considéré comme un être humain. On nomme les Hommes, pas les monstres). Si l’on regarde plus spécifiquement la présence des jeux dans notre monde, on peut alors ramener l’analyse au nombre d’utilisateurs de Facebook, et parmi eux, au nombre de joueurs sur les petites applications virtuelles présentes sur le site : plus de 600 millions d’inscrits, plus de 250 millions de joueur. World Of Warcraft représente plus de 10 millions d’abonnés dans le monde… Certains jeux se vendent à des millions d’exemplaires, et ces chiffres ne tiennent même pas compte de tous les jeux qui sont piratés ! A-t-on noté une expansion de la violence ? Pas plus, pas moins que dans les décennies précédentes. Allons plus loin encore

Parlons du profil type d’un assassin. Souvent isolé, socialement inadapté, se réfugiant dans l’onirisme d’un monde virtuel (ou littéraire), il devient souvent l’archétype du type qui recherche un « autre monde ». Or, si l’on analyse les propres écrits de l’assassin Norvégien, il révèle même n’avoir pas spécifiquement été un joueur compulsif, et il s’est même servi de l’excuse du jeu pour pouvoir continuer à mener sa vie si particulière. Le jeu n’a pas fait de lui un assassin, pas plus que l’on peut estimer qu’il a laissé sa vie sociale dans ce même jeu.

Prenons l’idée de la violence dans le jeu. On se fout de qui, là ? World of Warcraft est justement réputé pour avoir un univers très « cartoon », un style tout sauf réaliste, qui, mine de rien, lorgne plus sur le comics, la bande dessinée, et quelques références du jeu de rôles, que vers le monde réel. Jusqu’à preuve du contraire, on ne croise pas tous les jours un gobelin, un troll, ou encore un dragon de très mauvaise humeur. A partir de là, quelle violence ? Celle du pixel ? C’est une belle ineptie, car il suffit de se mettre sur le JT de n’importe quelle chaîne pour avoir le droit à son lot de famine, de barbarie, de crimes sordides, de viols et j’en passe. La télévision est bien assez violente avec « sa réalité » pour que la violence (réelle ou supposée) d’un jeu vidéo soit prise en compte. Pire encore : quelle connerie que de regarder un jeu en parlant de sa « capacité à entraîner ». Si tel était le cas, je serais (tout comme le rédacteur de l’article cité en bas de page) : un champion de surf, un pilote de rallye, un expert en combat rapproché, un magicien émérite, un espion efficace, un vendeur de voitures, un roi de la bourse, un explorateur spatial… et la liste est encore longue.

Nombre d’imbéciles supposent, à tort, que le jeu vidéo peut rendre fou ou barbare. Ca n’a aucun rapport direct : une personne influençable deviendra une machine à tuer en lisant des livres prévus pour les masses, sera assoupli par la propagande, ou encore se bâtira une idée déformée du contenu « politique » d’un jeu vidéo. Si un jeu de tir rend violent, alors un jeu de raquettes comme Pong, ça fait quoi ? Ca rend con ?! Je crains qu’il y ait déjà bien assez de cons pour qu’en plus on nous en serve dans les médias. Je suis agréablement surpris par certains médias qui distinguent l’addiction (au jeu vidéo, à la drogue, à l’alcool…) du support lui-même. Le jeu est comme l’alcool : un peu c’est un plaisir, trop c’est un poison. Et là, le jeu n’est pas en cause, c’est la bêtise humaine qui l’est.

Le jeu vidéo rend fou ? sur lemonde.fr

26 juillet 2011

Traumatisme intellectuel

Au-delà des considérations personnelles, certains évènements nous touchent fortement. Nous avons beau nous convaincre que « Ca ne nous concerne pas », il faut admettre que certains chocs sont inévitables. A partir de là, ce n’est pas tant les victimes que toute la société qui vibre d’un seul tenant, ceci pouvant même mener à l’effondrement de gouvernement. La stupeur, la colère, la tristesse, ces sentiments s’agrègent et provoquent des réactions fortes et impressionnantes. Cependant, nous devons tous nous interroger sur la légitimité et la manière de réagir, sous peine de devenir des radicaux sans aucune humanité, répondant à la haine par la violence.

Les médias sont devenus les vecteurs de l’instantané de vie. Auparavant, la presse comme les salles de cinéma véhiculaient des informations retravaillées, filtrées, et surtout assaisonnées pour s’assurer que la foule (vous, moi) soit capable de comprendre « comme il faut ». Or, depuis que tout foyer se doit d’avoir la télévision, c’est dans le choc sans contrôle, dans l’édition spéciale jetée à la figure que nous vivons. Prenons quelques exemples : malgré la radio, malgré la presse très réactive, les USA mirent du temps à apprendre l’attaque de Pearl Harbor. A contrario, nous avons tous appris, et ce dans quasi l’instant des attentats, le carnage du 11 septembre à New York. Nous sommes donc face à des « vérités », à du « sur le moment », avec l’incapacité quasi totale d’analyser tant le tout est servi brûlant. C’est à celui qui sortira le Scoop, La vidéo la plus impressionnante, en oubliant tout travail journalistique pour le remplacer par du mauvais sensationnalisme.

Les Norvégiens ont démontrés, à travers des retraites aux flambeaux, une attitude digne et réservée, et surtout l’absence de cri de haine de la foule, que c’est un pays qui refuse de répondre à la haine par la haine. Que justice soit faite, que le système démontre sa capacité à punir les criminels. Cependant, le choc des deux attentats n’est pas encore absorbé, car la Norvège se découvre des mouvements nationalistes, des mouvances identitaires dangereuses, des radicalismes politiques apparemment incompatibles avec la situation économique et sociale de la Norvège. Traumatisme, électrochoc profond et douloureux, le peuple Norvégien apprend à ses dépends que la haine et le nationalisme xénophobe existent partout, même en patrie de pseudo liberté intégrale. Interrogeons nous sur la réaction qu’aurait eue la France face à de tels évènements. Pour cela, il n’y a pas à chercher très loin : la France a subi des attentats à la bombe, et les terroristes étant « arabes », le peuple Français s’est mis à pointer du doigt avec haine toute la communauté musulmane. Au surplus, la réaction fut si épidermique que ce furent les mouvements nationalistes qui récupérèrent les fruits de la peur générale. Sommes-nous dons si socialement arriérés pour ne pas savoir distinguer l’individu du groupe ? C’en est effrayant.

Actuellement, les interrogations sont nombreuses, et elles n’ont que peu de réponses acceptables.
Tout d’abord : « Comment empêcher de tels massacres ? ». Techniquement, à moins de créer un état policier aussi vain qu’inacceptable, il n’y a pas de véritable solution. Quoi qu’il en soit, la démocratie et la liberté d’expression, quand elles sont larges et admises, semblent tout de même restreindre les anachronismes tels que le national socialisme. Malheureusement, aucune méthode ne saurait réellement faire disparaître la violence chez certains, et les idéologies « dangereuses » ne pourront paradoxalement jamais être annihilées, justement par le principe même de la liberté d’expression. Certains désirent ardemment une restriction des libertés individuelles, mais ces mêmes personnes oublient alors que l’acceptation tacite de la « dictature » légale n’a jamais mené ailleurs qu’en enfer.
Ensuite : « Que faire pour enseigner la vacuité de telles idées ? ». L’éducation des masses n’est pas un travail simple, d’autant plus quand il s’agit de préceptes moraux et surtout politiques. En effet, il suffit, pour s’en rendre compte, d’analyser des principes bien plus simples concernant l’écologie. L’Homme n’est pas un être capable d’admettre aisément qu’il doit se restreindre et se brider de lui-même. Au contraire, toute liberté individuelle sera pleinement prise et utilisée par chaque individu, au point d’en éprouver les limites fondamentales. On se rend bien compte qu’il faut parfois des décennies pour s’affranchir de tares sociales, comme par exemple la situation des femmes. Lors du débat sur le droit à l’avortement, nombre de femmes furent traitées de « putes », parce qu’elles militaient pour un droit fondamental et légitime, à savoir celui de pouvoir décider pour elles-mêmes. Aujourd’hui encore, nombre de pays, tant par tradition religieuse, que par obsession culturelle, ont du mal à admettre cette avancée fondamentale du droit de la femme. Alors, enseigner aux gens qu’il ne faut pas être radical, que la violence est vaine, c’est prêcher dans le désert. Pire encore : le terroriste sera montré comme un « fou », un « psychopathe monstrueux ». Pour autant, certaines parties de son idéologie seront reprises et malgré tout appréciées, parce qu’il y a une diversité gigantesque d’idées, pour ne pas dire plus honnêtement « Un homme, une idée ».
Enfin : « Comment trouver une juste sanction pour de tels crimes ? ». On envisage de parler de « crime contre l’humanité ». Fort bien. On a là un type qui s’est pris pour un bourreau, et qui n’a que mépris pour l’humain et la démocratie. Cependant, qu’est-ce que cela pourra apporter que de le traiter comme un criminel de guerre par exemple ? Je crains qu’il y ait là un précédent gênant, notamment parce qu’on ne peut décemment pas traiter sur un pied d’égalité un chef organisant des armées, et un type potentiellement seul (l’enquête confirmera, ou infirmera cette idée). On ne peut, de plus, s’adresser à un maniaque comme on s’adresse à un ex président de la République. Aussi horribles que soient les actes des uns et des autres, chaque jugement se doit d’être pris en charge selon sa cause et ses conséquences. On ne peut pas, par exemple, mettre un voleur de poule dans le même boxe des accusés qu’un type ayant détourné des millions. Pourquoi ? Le premier n’a potentiellement même pas la culture ou la dialectique nécessaire pour comprendre le jugement, alors que le second a fait usage d’une expertise spécifique nécessitant des débats pointus. Qu’on juge le terroriste selon la loi pour les criminels, pas celle qui s’adresse aux politiques et aux planificateurs. Les premiers ne représente qu’eux-mêmes, les seconds représentent un système, un état, un gouvernement. Au pire, si l’on découvre un appareil terroriste plus complexe, mettons les en accusation à titre collectif et individuel.

Maintenant, j’attends avec anxiété de savoir s’il était seul, ou pas.

25 juillet 2011

Horreur

Je ne vois pas d’autre mot. Je ne sais pas comment décrire le sentiment qui m’a étreint quand j’ai entendu parler de la tuerie Norvégienne. Je n’ai même pas l’intention de placer un lien vers quelque site d’information que ce soit, tant j’ai du mal à envisager qu’on puisse regarder des photographies du monstre qui a exécuté aussi froidement 93 personnes. Il n’y a ni mot, ni attitude, ni même sanction suffisamment forte pour dénoncer et punir de tels actes, car ils dépassent, et de loin, tout ce qui est humainement tolérable. Réfugié derrière une idéologie malsaine, l’homme justifie tout à travers ses opinions politiques. Et c’est sur cet aspect que je souhaite rebondir.

Avant de passer au cœur de ma réflexion, posons nous une seule question : comment le punir ? Le droit Norvégien parle d’un maximum de 21 années de détention. Certains veulent profiter de ce carnage pour parler de la peine de mort. Qu’on l’embastille à tout jamais, ou qu’on le pende haut et court, rien ne ramènera ces gens morts pour rien, ces jeunes abattus de sang froid, ou noyés en essayant de fuir ce barbare. Mon cœur dirait de le liquider, mon esprit dirait, lui, de l’enfermer pour toujours. Dans tous les cas, ce n’est plus le bon débat, et encore moins le moment de capitaliser sur une telle tragédie. Ceux qui s’y aventureront seront, à mes yeux, que des ordures opportunistes. Laissez donc la douleur à ceux qui la subissent, au lieu d’en faire un moyen de pression politique !

Maintenant, allons du côté idéologique. Dans le fatras d’idées du tueur, au milieu de cette boue mêlant allègrement islam et communisme, il y a de quoi se demander s’il existe un parti susceptible d’être « proche » de ses opinions. Par son acte, il a démoli toute crédibilité pour les partis dits « nationalistes », qui, en Norvège, représentent la deuxième force politique du pays. Ne nous trompons surtout pas d’observatoire : le nationalisme n’est pas le nazisme (national-socialisme), pas plus que le nationalisme soit tenu d’être un repère pour une action aussi violente et aveugle. Le nationalisme véhicule en effet toute une population de déçus, d’idéalistes, parfois de xénophobes, mais avoir un amour pour sa patrie, pour sa nation, ne peut être en aucun cas un bon prétexte pour un meurtre. Tous les partis d’Europe, aussi bien le FN chez nous, que les autres partis lorgnant sur le nationalisme, sont à présent sur la sellette à cause d’un assassin, d’un monstre déshumanisé. Et ça, malheureusement, ce serait une terrible erreur que d’en faire l’amalgame : Oui, les idéaux de nombre de ces partis sont nauséabonds, mais très rares sont ceux qui prônent de tels actes (et heureusement).

Le second point très important est de s’interroger sur la force de la conviction du tueur. Il a planifié, réfléchi, analysé, et exécuté un plan si minutieux qu’il tient plus de l’opération militaire qu’autre chose. Dans ces conditions, quelles sont les chances d’arrêter un tel homme avant la tuerie ? On a osé mettre en accusation la police Norvégienne… Mais ce n’est pas la coupable. Il a agi, il a tué, et nul n’aurait pu intervenir suffisamment tôt pour l’empêcher d’être un bourreau. Il y a nombre de textes qui parlent des assassinats. Il y a une véritable littérature sur les méthodes. Et il y a souvent un propos qui revient : « Pour tuer à coup sûr sa cible, il faut sacrifier le tueur ». Et c’est ce qu’il a envisagé. A aucun moment (en tout cas, c’est ce qui est relaté) il n’a semblé déterminé à fuir, ou à éviter un jugement. Pire encore : il a tout tenté pour rendre les débats de son jugement publics, chose qui me semble particulièrement inacceptable. Dans tous les cas, il avait déjà décidé de se « sacrifier », ou du moins d’aller au bout de sa logique personnelle. Il s’est donc convaincu que sa mission était quasi d’ordre divin, à tel point qu’il a non seulement avoué les meurtres, mais en plus décidé de plaider non coupable ! Contradictoire ? Pas du tout : il estime que ces meurtres étaient nécessaires.

Le dernier point un peu plus « léger », mais non moins inquiétant est l’acharnement qu’ont les médias à lister les activités du suspect (puisque, malgré ses aveux, il n’est coupable qu’après sa condamnation par un tribunal), comme si celles-ci étaient signifiantes pour le grand public. « Pas de travail stable, et joueur de World of Warcraft ». Mais bon sang, est-il plus malsain de jouer à un jeu vidéo, ou bien de se gaver d’une littérature dangereuse ? Est-il plus malsain de tuer des bestioles virtuelles, ou bien de s’empiffrer d’images violentes telles que nous les servent les grands médias ? Arrêtons une bonne fois pour toute de faire n’importe quoi. En lançant ce genre de propos, la polémique, alimentée par des imbéciles bien pensants et rétrogrades, vont encore mettre sur le devant de la scène des gens ordinaires. Au fait : en étant joueur de Wow, est-on donc plus capables de tuer de sang froid ? Alors les 12 millions d’abonnés du jeu seraient une armée d’assassins en puissance ? Débile, irrationnel, absurde, ce propos ne mérite qu’on n’en parle que parce qu’il donne à n’importe qui des informations aussi inutiles qu’orientées.

PS : Une minute de silence… et des années de colère. Tels sont les repères temporels de cette tuerie.

22 juillet 2011

1100... Et une vidéo étrange mais si forte!

On a souvent dit que les films de propagande sont ennuyeux, effrayants et j'en passe. Celui-ci est nord Coréen, revu et corrigé par un internaute de talent.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, malgré une musique entraînante, la chose n'en est que plus terrifiante encore.

En espérant que cette dictature qui affame son propre peuple tombera un jour...

Ah et au fait: 1100 messages! Ca se fête, non? Bon, pas de gâteau, mais un "Je continuerai à ouvrir ma gueule!".

Votre obligé.... Jefaispeuralafoule/Frédéric

21 juillet 2011

Ne pas taper sur le rédacteur

Bon. Il est vrai qu’il m’arrive plus régulièrement qu’à l’accoutumée d’être silencieux, et ce n’est pas par une volonté délibérée d’être moins bavard. Mon emploi du temps, comme la plupart des vôtres, est hélas bien souvent surchargé, et c’est le blog qui en pâtit en premier. Vous vous doutez bien qu’on ne rédige pas un article en dix minutes, d’autant plus quand ils sont verbeux comme les miens. Pour être honnête, j’y consacre en moyenne trente à quarante minutes chaque jour, ceci sans relecture et sans envoi sur la toile. Ca n’a l’air de rien, mais un cap de 1100 messages, vous pouvez faire le compte… Enfin bon, je ne me plains pas, je rédige mes mots et maux avec plaisir, et pour votre plaisir. D’ailleurs, combien êtes-vous à me lire finalement ? Je reçois parfois des commentaires issus de la publicité non sollicitée, ce qui m’incite presque à me demander qui vient encore me lire « pour de vrai ». Réagissez, commentez, cela ne pourra être que plus agréable pour moi. (D’autant plus que j’aime à publier les commentaires qui ne sont pas des publicités pour du viagra de contrebande. Oui bon, le jeu de mots est pathétique, mais on ne se refait pas !).

Alors, comme le temps me manque pour me lancer dans une analyse complexe d’un thème quelconque, va pour quelques définitions de mon dictionnaire personnel !

Chat :
Bestiole égocentrique qui n’a pas même la reconnaissance du ventre. Félidé parasitant les humains depuis des millénaires, cette bestiole a su se faire aimer de nous à tel point que les Egyptiens l’ont déifié. Il y a de quoi considérer ces gens là comme des toqués ! Le chat est réellement l’archétype du parasite : il vient quand il a faim, nous gratifie de son amitié intéressée pour se garantir la pâté, et file aussi vite qu’il le peut dès qu’il sent le vent tourner. Un chat, ce n’est pas fidèle, tout au plus ça estime que nous autres, les humains, nous sommes à son service. La seule chose qui puisse faire d’un chat un être servile, c’est la menace, et encore, ne le brutalisez pas, sous peine de découvrir que ses griffes ne sont pas là que pour décorer.
Là où le chat est épatant, c’est dans son acharnement hygiénique qui le fait passer pour un monomaniaque. Constamment occupé à se nettoyer, la chose à poils adore se lécher, s’astiquer, et même la plus « coquette » des femmes ne passera jamais autant de temps à s’apprêter (sauf si l’on compte les heures passées à faire un choix cornélien entre « les chaussures bleues », et les « sandales à décoration rouge ! »)
Enfin, le chat est un ennemi mortel de votre tranquillité. Sous couvert d’une sagesse doublée d’une fainéantise crasse, le chat profitera constamment de votre absence pour refaire votre décoration à coups de griffes bien sentis sur les papiers peints.

SALOPERIE !

Ecran :
Accessoire indispensable à toute utilisation de l’informatique, l’écran est l’exact opposé des femmes. En effet, il se veut de plus en plus plat et de plus en plus large, alors qu’une femme désire généralement le contraire. Aujourd’hui, l’écran est devenu un élément indispensable de nos bureaux, à tel point que celui ou celle qui n’a pas d’ordinateur passe pour un extraterrestre. A bien y songer, c’est tout de même incroyable de se dire qu’en une décennie, le monde a réussi à imposer l’informatique dans les foyers, à tel point que même les nourrissons sont inscrits sur Facebook ! Et dire que moi, je fais tout pour éviter ces connexions justement… enfin bref, l’écran, c’est devenu votre « nouvel ami », votre « copain d’avant et d’après », enfin bref celui qui vous donnera l’impression d’avoir une vie sociale bien remplie.
A côté de ça, l’écran se veut maintenant « 3D » (avec des lunettes hideuses et hors de prix), « HD bidule » (histoire de vous purger les poches), et je ne sais encore quelle ineptie commerciale. Ceci dit, vu le temps qu’on finit par passer devant lui, il vaut mieux qu’il soit de bonne qualité, non ?

18 juillet 2011

On a tous des petits secrets


Le monde de la presse m’épatera toujours autant. Qu’on la suppose indépendante, orientée, voire de fond de poubelle, la presse a le don de me faire rire jaune tant elle se veut propre et respectueuse des règles d’éthique. Or, force est de constater que l’éthique est une jolie chose sur le papier, mais qui se révèle bien souvent au mieux inapplicable, au pire problématique pour faire un « bon » papier. Regardez donc avec sincérité votre journal : croyez vous vraiment que les révélations et autres coups d’éclats d’une Une racoleuse proviennent du néant, ou bien sont-ils issus de tractations malsaines, de dénonciations parfois calomnieuses ?

L’empire Murdoch, terrifiant tant par sa taille que par son pouvoir, souffre actuellement d’une véritable cabale à cause d’une affaire très sérieuse d’écoutes téléphoniques et de corruption de fonctionnaires. Les gens jouent les offusqués, certains accusés se défendent d’avoir été impliqués dans quelque manipulation que ce soit, et d’autres préfèrent se retirer avant d’être éclaboussés par les retombées nauséabondes de l’affaire. Crédible ? Certainement pas ! On ne peut pas croire que le roi du tabloïd, l’empereur de la feuille de chou n’a jamais touché à de telles pratiques, et encore moins en Angleterre qui est le royaume du torchon journalistique. Oh, je sais bien qu’on va me dire qu’une fois de plus je tape sur les bouffeurs de gelée à la menthe, mais notez tout de même qu’on ne parle plus de faire les poubelles, mais bel et bien de corrompre le chef de Scotland Yard, qui n’est rien de moins que la plus haute autorité policière de Grande-Bretagne !

Raisonnons un peu sur la qualité des méthodes employées. Une presse d’information se doit d’avoir des contacts, d’être « au courant », de se tenir informée de tout et n’importe quoi, puis de faire le tri dans les informations, pour enfin sortir des articles de fond. La presse poubelle, elle, fera les containers à ordures, publiera des photographies volées (ou bidouillées, c’est selon), et génèrera des ventes à travers de pseudo scandales chez les people. Dans tous les cas, c’est bien à travers l’information que vivent les journaux. Maintenant, allons plus avant et demandons nous où s’arrêtent le droit à l’information, et où commence la corruption et l’espionnage. Quand un journal comme le canard enchaîné sort des extraits de notes confidentielles, d’où sortent-elles ? D’un contact bien intentionné, ou d’un vol pur et simple d’un courrier ? Quand une conversation téléphonique est relatée, s’agit-il d’une écoute, ou bien de ouï-dire d’un tiers présent lors de l’entretien ? Quand un fonctionnaire est réticent à parler, on le paie, ou on le fait chanter ?

Le chef de la police a démissionné, car il est directement impliqué dans cette affaire qui fleure bon les méthodes du KGB. L’interrogation première n’est pas de savoir si, oui ou non, il a été corrompu, mais plutôt de savoir ce qui a pu le pousser à se laisser embarquer dans une telle situation. Deux scénarios sont possibles : le premier, terriblement ordinaire, serait l’appât du gain. Le second, pas moins malsain, serait un chantage. Prenons une conversation : quelqu’un qui vous lance « Soit tu collabores, rémunéré bien entendu, soit on balance tout sur ta relation extraconjugale » saurait convaincre le plus « honnête » des hommes à se vendre, non ? Lorsqu’on accepte une fois, on ne revient jamais en arrière, c’est une évidence. Maintenant, plutôt que de voir ses petits secrets être éventés, l’homme en question a probablement choisi de disparaître de la scène médiatique et policière… « Sur les bons conseils d’une autorité supérieure ».

Je suis plus que circonspect concernant l’avenir d’une telle presse. Que la presse doive dénoncer des scandales, éventer des secrets malsains, c’est tout à son honneur. Mais j’ignorais que pratiquer les mêmes embrouilles que celles employées par les gens qu’on veut justement dénoncer, c’est clairement utiliser le feu pour éteindre un incendie. Pire encore : je ne suis même pas convaincu que les dites écoutes et actes de corruption aient été pratiqués pour donner au public une bonne presse d’information, mais plus, à mon sens, pour disposer d’une capacité à être « un pas devant les autres ». Ce n’est plus de l’info, c’est juste de la propagande. J’ai toujours craint qu’un état devienne policier à travers des méthodes de surveillance à outrance. Dorénavant, nous devrons également craindre que nos informations soient issues de méthodes analogues, donc sujettes tant à caution qu’à être employées comme des armes de propagande active.

Le dernier point important de cette affaire est qu’elle révèle au monde le pouvoir souterrain d’hommes de médias comme Murdoch. L’Italie connaît cela depuis des années avec Berlusconi, et la France n’est guère mieux lotie avec des Lagardère. Où est notre information, la vraie, la bonne, celle supposée éveiller notre conscience tant politique que sociale ? Dans les poches d’hommes et de femmes rompus à la corruption, à la coercition, à la déformation. J’étais méfiant ? Je le suis d’autant plus maintenant. A quand un procès du même genre chez nous ? Je ne doute pas que cela pourrait arriver, sauf à oublier que les grands médias sont souvent très (trop) proches du pouvoir. On a critiqué Sarkozy suite à ses affinités avec nombre de grands patrons. N’y avait-il pas, justement, quelques pontes de la presse dans le lot ?

A méditer.

15 juillet 2011

Fais comme l’oiseau

Fais comme l'oiseau,
Ça vit d'air pur et d'eau fraîche, un oiseau,
D'un peu de chasse et de pêche, un oiseau,
Mais jamais rien ne l'empêche, l'oiseau, d'aller plus haut...

©Michel Fugain


Les légendes, les mythes, et même les religions ne sont pas avares en références à l’oiseau. Quand on y songe, ces damnés bestioles volantes sont présentes un peu partout dans notre existence : on a collé de l’aigle en-veux-tu en-voilà sur les oriflammes et les étendards, on songe à la colombe quand on pense à la paix, et il y a même un ahuri nommé Icare qui a tenté de voler en se collant des plumes sur les bras et le dos. Dans tous les cas, on aime les oiseaux, et le simple cri d’une mouette nous fait immédiatement songer à la mer. Mais pourtant, ces foutus oiseaux, sont-ils si libres que cela ? Franchement, n’est-ce pas là une vie misérable que celle d’un piaf qui bat des ailes pour se déplacer, qui n’a qu’un bec pour tenter de se nourrir, et qui a des pattes si peu pratiques qu’elles ne servent que relativement rarement ?

Ah ça, contrairement à l’idée généralement répandue, une vie d’oiseau ce n’est pas « amour et eau fraîche », c’est plus « déchets des autres et flotte croupie ». Hé oui : nos oiseaux ont un régime alimentaire peu ragoûtant où le moindre trou d’eau, la moindre flaque devient une piscine, ou un point pour étancher la soif. Dans l’absolu donc, nos bistrots sont tout de même plus accueillants que les sorties des gouttières, ou les mares boueuses créées par une pluie providentielle. Pire encore, imaginez donc le bol alimentaire des oiseaux : petits insectes, plantes diverses, parfois de la chair fraîche, mais bien souvent la nourriture provient des reliefs des autres, et souvent ceux des humains. La prolifération des pigeons n’est que le résultat de notre propre incurie, ceci à travers les décharges publiques, ou encore nos poubelles mal fermées, et surtout nos rejets sauvages dans la rue. Alors vivre comme un oiseau, merci, mais je vais m’abstenir.

Certains parlent de la poésie du vol. Pourquoi pas : après tout, voler est un vieux rêve de l’humanité, et ce n’est pas la parabole sur la Vérité d’Icare qui aura refroidi nos ardeurs. Cependant, notons tout de même que nous ne « volons » pas, du moins pas au sens animal du terme. En effet, nos modes de transport sont au mieux motorisés, au pire du plané temporaire, et non pas la propulsion sans pollution, purement musculaire, donc simplement naturelle. Dommage pour les doux rêveurs qui ont expérimentés mille méthodes. Cherchez donc les archives sur les pionniers de l’aviation, certains ne se sont pas privés de vouloir copier la nature, mais systématiquement en pure perte. Alors « voler », ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Et que dire de la liberté de voler ? Nous la percevons comme étant un luxe, mais pour ces animaux, il s’agit d’une nécessité, pour les uns celle de chasser, pour les autres de fuir d’éventuels prédateurs. Alors, devoir voler toute la journée pour fuir des chats un peu trop gourmand ? Sans moi !

Ah, le confort d’un « nid douillet »… qu’on pende l’abruti qui a sorti un truc pareil ! Déjà, un nid, c’est une construction de longue haleine, où l’oiseau doit se démerder pour trimballer les matériaux, puis ensuite de les assembler, le tout sans la main ni le pouce en opposition. Alors, quand vous voyez un nid, dites vous bien qu’il s’agit là d’un labeur colossal, d’heures de travail harassant, et que notre vision du « douillet » n’est qu’une simple allégorie pour enjoliver la notion de promiscuité. Un nid, c’est tout le monde ensemble, une pièce unique, généralement pas de toit, et la promesse de n’avoir ni l’eau courante ni le chauffage. Encore convaincus par le « douillet » du nid ? Pas moi.

En admettant qu’il y ait quoi que ce soit de glorieux dans la vie d’un oiseau, j’aimerais comprendre pourquoi la plupart sont cons à pleurer. Pourquoi ces foutus moineaux s’alignent-ils sur une ligne à haute tension quand il pleut, alors qu’ils pourraient trouver un vrai refuge ? Pourquoi ces abrutis de pigeons, si l’on met deux mâles dans une même pièce plus d’un mois, finissent par définir que l’un des deux va tenter de « pondre » et même « couver » un œuf ? (Le pigeon n’est pas hermaphrodite, ça aurait pu… mais non, même pas ça pour sauver sa dignité). Et vous avez vu la dégaine d’un vautour ? La collerette, le cou démesuré et nu, la tronche en biais, parce que c’est utile pour bien manger dans les charognes ! Efficace, mais franchement laid. La nature a été bien peau de vache avec les colibris : minuscules, obligés de battre des ailes à une vitesse démente… C’est viable, ce truc ? Sincèrement, le sort de l’oiseau n’est pas spécifiquement enviable.
Songez donc à tous ces oiseaux qui sont obligés de se taper des milliers de kilomètres, sous prétexte qu’il faut migrer pour survivre. Ca me gonflerait de jouer la transhumance, tout ça pour trouver un peu de chaleur. La terre n’est-elle pas assez grande pour, justement, se trouver un coin peinard, sans prédateur, enfin un truc où se poser sans devoir encore faire ses valises chaque année ? Bordel, c’est une vie de con ça !

Et enfin, que je chope ce [censuré] de pigeon qui m’a refait le pare-brise ! J’aimerais comprendre ce qu’il a bien pu bouffer pour lâcher une horreur pareille ! Saloperie !

13 juillet 2011

Papi, c’est la guerre !

Ah, les vieux ! On les aime, on les hait, on leur reproche tous les maux du monde, et pourtant, ils sont là, et ils seront nous dans quelques décennies. Qu’on soit atteint de ce foutu jeunisme dont font preuve nos chers politiciens, ou qu’on soit horripilé par les facéties et autres grognements de nos ancêtres, on ne peut dignement pas être indifférent à l’existence des vieux. D’ailleurs, sans eux, nous n’existerions tout simplement pas, sauf à espérer un miracle génétique aussi lointain qu’inacceptable. Bref, la société a ses vieux, ses reliques d’un temps supposé révolu, et qui nous font nous sentir enfants, gosses, marmots des rues, face aux puits de science qu’ils sont supposés être.

Pourtant, se coltiner un vioque, c’est quelque chose qui hésite entre l’insupportable audition d’un radotage inintéressant, et la torture olfactive d’une vessie à l’agonie. Cependant, prendre le temps d’écouter ces déclamations incessantes et nostalgiques peut se révéler fort instructif. Tenez, par exemple, il suffit de faire le tri entre les souvenirs, les inventions, d’ôter les filtres idéologiques et la sensiblerie, pour alors extraire des morceaux de l’Histoire, avec le grand H indispensable à toute expérience rare, donc précieuse. Le petit vieux qui a connu l’arrivée des boches, qui leur a fait le bras d’honneur des révoltés, qui a été décoré de la crois de Lorraine, ne mérite-t-il pas qu’on passe outre ses moments d’absence et son verbiage parfois pénible ? Quelle richesse que de s’approprier ainsi des morceaux d’existence et de réalité, loin des saletés formatées qui ont pour vertu de mériter que le panier à ordures.

Au-delà de ça, il est également amusant de mettre à l’épreuve notre monde, ceci face au vécu de nos ancêtres. Nous nous plaignons, nous geignons pour un rien, ce à quoi une bonne vieille dame flétrie ira de son « De mon temps… ». Et le pire, le plus honteux pour nous, c’est qu’elle aura raison : dans notre quotidien confortable, assisté, nous incitant à la débauche et à la fainéantise, ces pauvres erres doivent sincèrement s’interroger sur notre capacité à encaisser la moindre épreuve. Ils ont connu les tickets de rationnement, la famine, la peur, la guerre, les bombes, parfois même les horreurs des camps, et nous, jeunes cons, on se contente de hocher la tête avec l’air de dire « Oh ça va, on l’a déjà entendue, ta litanie sur Auschwitz ! ». Bordel, qu’on est cons parfois…

La nostalgie peut être criminelle quand celle-ci tente de freiner le progrès. La foutue phrase précédente (le sempiternel « de mon temps ») a cette caractéristique de vous les briser plus vite que le dernier chanteur à la mode crachotant son absence de voix dans le poste (qui n’est pas à galènes). « Et que je te lavais ça à la main », « On mettait une heure à pied pour aller au magasin », et ainsi de suite… Mais dites, les ancêtres, on a progressé ! La machine à laver, les lignes de bus, le confort de la climatisation, faut pas déconner, on ne va pas s’en passer sous prétexte que vous voyez ces choses comme l’œuvre du diable ! Non mais ! Et puis aussi hein, pourquoi je devrais me contenter de la radio en mono, quand je peux écouter la radio sur la toile, en stéréo, et même, luxe suprême, assister à des concerts virtuels avec mon PC. Mais j’oubliais que, ça aussi, c’est une œuvre du malin…

Mais dans le fond, je suis attendri par ces vioques, ces râleurs qui se plaignent, en vrac, des jeunes, du bruit, de la modernité, des programmes télévisés indigents, de la politique, de la retraite, de leur prostate, des voisins, de la mort d’un proche, de la solitude, de l’ingratitude de ce petit con de fils qui se fout complètement de leur santé… Et j’en passe. Après tout, nous ne sommes qu’une bande de jeunes cons, qui deviennent des cons « mûrs », pour finir en vieux cons, et ainsi va la vie. Me concernant, j’aime à penser qu’on me traitera de vieux con. Vous vous demandez certainement pourquoi : mais tout simplement parce qu’il s’agit là d’une flatterie ! Pour paraphraser un grand penseur : « Passer pour un con aux yeux d’un imbécile est un délice de fin gourmet ».

A bon entendeur, les vieux, je vous aime !

11 juillet 2011

Ce monde qui me donne parfois le sourire

J’aime nos politiciens. Loin d’être les derniers pour la gaudriole, ils ne se privent pas d’agir en dépit de nos envies et nos sentiments. Bien sûr, il s’agit là d’une attitude on ne peut plus naturelle, puisqu’il est de notoriété publique qu’une république se doit de se passer de l’accord de ses électeurs pour progresser. Cependant, cela n’est pas supposé nous empêcher d’exercer notre droit de regard, et surtout de révolte contre certaines lois ineptes. Ainsi, on peut constater que loin d’être capables de tenir leur engagement d’être présents dans l’hémicycle, nos élus laissent ce genre de choses se produire :

Une dictature à venir, sur hyperbates.com

Vous avez bien lu ? Onze élus de présents pour entériner, ou non, une loi liberticide ! Magnifique non ? Cela ne semble choquer personne ou presque, et les médias ne semblent pas spécialement décidés à en parler avec intensité. Pourtant, sous prétexte de nous protéger, nos « chers élus » viennent donc de faire passer un carnage sécuritaire, où l’on accepte donc de ficher tout le monde, tout comme le fit en son temps la Gestapo. D’ici à ce qu’on vienne nous dire, sans frémir, que nous devons nous soumettre à une prise de sang systématique pour fichage génétique, le pas n’est pas très grand.

La toile, elle, réagit vertement contre ce flagrant abus de pouvoir, et annonce les jours sombres qui nous attendent si nous ne prenons pas la pleine mesure de notre attentisme par trop confortable. Et là, j’entends déjà le râleur, le franchouillard qui va me balancer son sempiternel « Mais on ne peut rien faire ! ». Ah, parce que les urnes, ce n’est pas fait pour sanctionner les élus pratiquant la gaudriole politique ?! Première sanction : ne plus renouveler les pourritures qui n’assistent pas systématiquement aux séances de l’assemblée. Seconde sanction : ne plus réélire ceux qui s’abstiennent constamment, ceux qui ne suivent pas NOS désirs, ceux de la population, pas ceux qui leurs conviennent. Je n’aime personnellement pas la plupart des élus issus des minorités à peine visibles, parce qu’ils sont rarement représentatifs de quoi que ce soit. Cependant, coller dans l’hémicycle quelques parasites du genre serait, à mon sens, une petite vengeance démocratique contre un système qui semble détenu par des imbéciles plus que par des gens responsables.

C’est tout de même incroyable : la France, soi-disant terre de droit, de liberté, de démocratie, trouve le moyen d’accepter sans rechigner des lois et règlements propres à vous mettre en cage SANS JUGEMENT !

Tenez, petite plaisanterie :
HADOPI, c’est sans jugement !, sur 20minutes.fr

Hé oui : en gros, puisque c’est considéré comme un délit mineur, non content d’être sanctionné sans droit de se défendre, les ayants-droits pourront potentiellement réclamer, en bonus, des dommages et intérêts ! Mais c’est grandiose ! On vous condamne aveuglément, sans que quiconque puisse avoir la possibilité d’ouvrir un débat contradictoire, et pardessus le marché les « floués » (mon œil) auront la possibilité de récupérer encore un peu plus d’argent sur le dos des victimes. Ah, au fait : seuls les idiots, les suicidaires et surtout les incompétents chroniques s’entêtant à télécharger sur les réseaux P2P (Emule en tête) se font prendre par HADOPI. Tous les autres sont déjà passés à des systèmes plus efficaces, plus discrets, voire tout simplement tellement voyants que HADOPI ne peut pas les voir. Donc en gros, HADOPI ne tape pas sur les pirates, il tape sur celles et ceux qui pensent que la toile est le far-west, rien de plus…

Ah nos chers élus, qu’on les aime, avec leur bêtise crasse, et leur façon de se croire « de la France d’en bas » en se pointant avec le saucisson et le pinard à l’assemblée !

Fais péter le bouchon !, sur nouvelobs.com

Hilarant, non ?

En fait… pas vraiment.

08 juillet 2011

Pas le temps...

Tout est dit dans le titre.

A bientôt!
Jefauspaeuralafoule/Frédéric

06 juillet 2011

De la nostalgie vidéoludique

On pourra me prendre pour un intégriste passéiste, mais je revendique haut et fort que j’aime les bons vieux jeux d’antan. Certes, si l’on doit d’appuyer sur la richesse de la réalisation, ainsi que sur les progrès faits sur les capacités des machines, mes vieux jeux semblent aujourd’hui dépassés, ridicules, et même kitsch. Pourtant, j’ai comme une drôle de sensation, l’impression chronique qu’un vieux jeu peut distiller des émotions que peu de titres actuels sont capables de fournir. Cela me semble paradoxal, tant l’enrichissement des moyens de réalisations devraient, au contraire, permettre d’intensifier l’expérience ludique.

Si je fais un parallèle avec un cinéma, je ne peux que pondérer cette dernière affirmation. En effet, le cinéma lui aussi est atteint du mal du « pop corn », où le spectateur est pris pour un demeuré, et à qui l’on va servir des scènes certes spectaculaires, mais au détriment notoire de la profondeur de l’histoire et/ou des personnages. Les plus gros succès sont donc, hélas, de bons gros navets faits de cette pâte pétrie à la levure esthétique, avec l’absence totale de la saveur d’un bon vrai film. Qu’on ne se trompe pas : je suis amateur de ces films de genre, mais à la seule condition qu’on puisse avoir un attachement quelconque pour les personnages ! J’ai, ici même, cité quelques films qui ne sont pas appréciés de tous, et pour cause : Rocky, Rambo, des films d’action pur jus, je peux les apprécier pour ce qu’ils sont, mais ces titres ont la profondeur qu’il manque aux autres réalisations comme Transformers (dont le nouvel opus/ersatz/cauchemar vient de sortir dans les salles). Les jeux vidéos sont donc comme le cinéma : la présence d’un énorme budget n’apporte malheureusement pas la richesse escomptée. Loin de là même.

Le jeu vidéo est, pour moi, un art « nouveau », au titre qu’il se pose en assistant au rêve et à l’imagination. Contrairement au livre où tout passe par la seule réflexion du lecteur, le jeu, comme le cinéma, porte en lui la patte graphique de ses créateurs. Ainsi, quand nous gérons les pérégrinations d’un personnage, nous aimons que son histoire, si ténue soit-elle, nous emporte. Loisir interactif par excellence, le jeu se juge donc autant sur l’esthétique globale, que sur l’ergonomie nécessaire à la bonne prise en main du scénario. Même un jeu de tir sans histoire doit respecter certains codes élémentaires comme bouger facilement, viser avec aisance, être entraînant par les sons et la musique, et créer une tension nerveuse quand le boss de fin de niveau apparaît à l’écran. Et ces codes sont trentenaires ! Alors pourquoi les réalisations actuelles perdent-elles cette profondeur, cette âme ? La liberté d’action, sacro-saint rêve de tout joueur, se révèle alors une simple composante du jeu, sans pour autant être une véritable source d’aventure renouvelée.

L’émotion, le sentiment, la chaleur, l’attachement, ces mots humains pour qualifier des dessins et des graphismes semblent saugrenus, surtout pour quiconque n’ayant jamais approché le monde du virtuel. Pourtant, à mon sens, les vrais bons jeux savent amener le joueur à éprouver quelque chose, une sensation particulière à des instants donnés. Qui ne s’est pas énervé après avoir échoué à quelques pas de la bataille finale ? Qui n’a pas senti de la tristesse quand un personnage secondaire meurt dans une belle mise en scène ? Qui n’a pas éclaté de rire face au mimiques ridicules d’un jeu comique ? Qui n’a pas stressé au volant d’une voiture virtuelle ? Qui ne s’est pas enorgueilli d’être parvenu à battre LE champion d’un jeu de sport ? qui n’a pas frémi au son d’un monstre errant dans un couloir trop sombre ? Le jeu a souvent su offrir des moments de véritable émotion, du moins jusqu’à très récemment (c’est mon impression). Certains créateurs s’attachent encore à préserver cette force, mais trop rares sont les productions qui nous emmènent encore dans le monde des rêves.

Etant joueur de World Of Warcraft, je suis souvent « déçu » par l’absence notable d’émotion. La richesse des combinaisons, situations, évènements font que le jeu a une profondeur quasi inégalée à ce jour. De plus, son immensité permet un renouvellement perpétuel tant esthétique qu’en terme de situations de jeu. Cependant, où est don l’âme, l’envie de s’attacher à une histoire ? Peu de joueurs peuvent encore prétendre à éprouver de véritables émotions, ne serait-ce que parce que les jeux se refusent à en jouer. Tout au plus va-t-on trouver quelques tentatives (plus ou moins fructueuses) à travers les « survival horror » misant sur une ambiance de film d’horreur, quelques jeux d’aventures, et parfois même des jeux de tir (fps). Sorti de ça… le néant, la froideur, le désintérêt.

J’ai peut-être vieilli, ou bien je suis devenu quelque peu froid à la technologie, mais je ne retrouve plus vraiment l’émotion dans mes jeux. Ils sont devenus jetables, ils se ressemblent énormément sur les fondamentaux, et j’en viens même à me dire que l’expérience graphique a pris la place de tout le reste. Espérons que l’avenir me donnera tort, car, à mon sens, l’interactivité se doit d’être vecteur d’émotions, de sensations, et même de réflexions. Certaines productions furent à mes yeux signifiantes, car celles-ci abordaient des sujets complexes et délicats. Je me souviens d’un jeu de stratégie complexe qui tenait compte du rôle des civils et des médias, d’un autre jeu (d’aventure cette fois) qui posait la problématique de l’orientation morale du personnage, avec à la clé des choix drastiques parfois douloureux, ou encore d’un dernier jeu (au style très particulier) qui suggérait que le héros, malgré l’aspect victorieux de ses batailles, s’était complètement trompé de combat. Dur à accepter, mais passionnant à vivre, c’est ce genre de situations qui poussent le joueur à aimer un jeu !

Conflict zone, la stratégie réfléchie, et une IA poussée
Morrowind, un jeu invitant à choisir sa « voie »
Shadow of the Colossus, de la poésie vidéoludique

04 juillet 2011

Encore un impact

C’est parfois lassant de devoir constater un « je l’avais dit » lorsque je lis l’actualité. Tenez, pas plus tard qu’aujourd’hui, un (ou plusieurs) pirate s’est fendu de prendre le contrôle d’une messagerie instantanée Twitter d’un réseau d’information Américain (Fox news), et de faire passer le message suivant dessus :

« Le président @BarackObama assassiné, deux blessures par balles l'ont emporté. Triste 4 juillet. »


Obama virtuellement assassiné, sur lexpress.fr>

Cela laisse songeur : annoncer la mort d’un président en exercice, le jour de la fête nationale, le tout à travers le faisceau d’un média connu, c’est très fort, culotté, et particulièrement efficace comme générateur de mouvement de panique. Je n’ose même pas imaginer la réaction de celles et ceux qui suivent au quotidien l’information à travers ce canal… Enfin bref, nous pouvons voir que, parce que nous faisons confiance aux médias numériques, et parce qu’ils sont sensibles aux interventions extérieures, rien n’empêche d’imaginer le pire concernant la fiabilité de notre information.

J’ai lu, ça et là, que c’était une blague de potache, ou encore une façon de revendiquer que l’information est fragile. Moi, j’appelle cela de l’irresponsabilité très dangereuse. Qu’on soit admirateur ou détracteur d’un homme politique comme Obama, ce n’est pas en le faisant temporairement passer pour mort que l’on pourra obtenir le moindre débat. Je vous fais une analogie : un type vous cambriole, puis ensuite vous propose de discuter afin qu’il vous explique comment sécuriser votre maison. Vous l’accueillez avec le sourire, ou alors avec des cartouches calibre 12 remplies de gros sel ? Ma réponse, vous la connaissez sans doute. Je trouve incroyablement inconséquents ceux qui encensent de tels actes de piraterie, non seulement parce qu’ils sont inutiles, mais parce qu’ils représentent une véritable menace pour la sécurité de chacun.

Les scénarios de ce genre pullulent (comme je l’ai déjà dit à maintes reprises), mais pour le coup, ceux-ci commencent à prendre forme, et nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les risques que nous courons en prêtant trop de foi aux propos tenus sur la toile. Vérifier, recouper, analyser, s’assurer de la véracité de l’information font partie de ma doctrine personnelle, à tel point que je ne diffuse rien sans avoir la conviction que toutes les sources disponibles annoncent bien la même chose. Pourtant, avec un tel naufrage de la fiabilité de l’information, on peut craindre des incidents autrement plus graves qu’un simple « tweet » macabre. Un exemple ? Imaginez qu’au lieu d’un compte twitter, ce soit une messagerie interne et sensible d’un service gouvernemental qui soit piraté ? Il faut se souvenir que chaque événement est anticipé dans un gouvernement : en cas de décès du président, en cas d’incapacité à diriger le pays, en cas de prise d’otage, en cas de coup d’état… Ces situations sont déjà réglées et scénarisées à tel point que tout haut fonctionnaire a déjà des consignes qu’il doit suivre à la lettre pour que les rouages de l’état ne se grippent pas. Maintenant, songez donc à un cas où, hasard de mauvais augure aidant, le président est temporairement injoignable, et que la dite messagerie lance un « Le président a été kidnappé, pas de revendication pour le moment. Trois agents de la sûreté abattus ». Tout de suite, la chose paraît bien moins drôle, non ?

Ne soyons surtout pas euphoriques concernant la possibilité d’une guerre virtuelle. Ces combats par actions informatiques interposées ne peuvent que mettre en doute notre capacité à nous informer, à tel point que toute page « officielle » serait alors compromise. Rien de tel pour créer un climat de méfiance à l’égard des grands médias. La seule chose qui me fasse pondérer mes craintes est que ce genre de désastre médiatique n’est pas nouveau : entre des journaux annonçant, à tort, la mort de Lagardère dans les années 80, la fausse interview d’un skipper célèbre en plein JT, ou encore la présence imprévue de manifestants lors d’émissions, le phénomène n’est heureusement pas si inquiétant. Cependant, soyons de plus en plus prudents, car il ne s’agit pas là d’un « anonyme », mais d’un président d’une superpuissance nucléaire.

Petite anecdote concernant la fiabilité de l’information : pendant la guerre froide, un agent soviétique affecté à la surveillance d’un satellite d’observation a été alerté par l’informatique automatique de son équipement, avec pour message « Lancement missile US ». L’homme, prudent, inquiet, vérifie et tempère son action qui, théoriquement, était de presser le fameux bouton rouge. L’alerte se dissipe, puis, quelques minutes plus tard, se reproduit. Encore une fois, l’homme refuse d’être responsable d’un génocide. L’alerte est finalement levée, faute de trouver les dits missiles d’attaque. Que s’est-il passé ? Le soleil s’est reflété sur des nuages d’haute altitude, ceci faussant alors l’analyse optique du satellite. L’homme fut banni de l’armée, et a perdu tous ses droits tant à sa solde qu’à sa retraite.

Quel rapport avec notre actualité ? Dites vous que ces pirates sont potentiellement le reflet brillant du soleil dans l’optique d’un satellite militaire…