30 juin 2006

Errare ecritum est


Bon... tout d'abord prière de ne pas se moquer, mon latin est à peu près aussi performant que mon esprit quand il s'agit de suivre un sport tel que le cricket ou la pelotte basque. Donc... me revoilà pour aujourd'hui, simplement pour combler les quelques heures qui me restent avant de refermer sur mon antre la lourde porte banlieusarde de mes soucis parisiens.

Dans l'absolu je devrais exulter, faire des bonds et pour ainsi dire jouer l'autruche sur ce qui m'entoure, et pourtant je n'arrive pas à déssouder mes prunelles de la télévision. Les observateurs les plus avisés (et surtout parmi eux ceux qui me connaissent au-delà du simple pseudo) doivent se dire "mais que diable a t'il vu de si intense pour qu'il ne coupe pas le tube cathodique?!" La réponse tient en une image, mais une image qui à elle seule résume bien l'état de notre monde: l'alignement des blindés israéliens prêts à fondre sur la bande de Gaza. Sidérant, hors de proportion, cela rappelle des moments plus douloureux et tout autant symboliques tels que les mouvements de troupes allemands aux frontières de l'URSS en 41, ou bien des alliés sur les côtes normandes. 60 ans, une éternité, et pourtant c'est encore et toujours la force qui répond à la violence.
Où sommes-nous? Dans une guerre de colonisation, d'indépendance, ou bien du terrorisme réciproque? De plus en plus j'ai du mal à défendre la cause palestinienne tout autant que de comprendre les réactions de l'état israélien. Existe-t'il une échappatoire à la violence? Y a t'il seulement une envie d'arrêter le massacre? Les palestiniens ont élu un gouvernement fait de d'extrémistes, par conséquent cautionnant les groupuscules armés. De l'autre côté des murs de béton et des palissades les électeurs à Jérusalem ont le coeur qui balance entre les modérés et les mouvements qui plaident pour la fermeté (entendre par là l'anihilation / invasion / expulsion) dans les territoires occupés.

Pour paraphraser Trénet "Que reste t'il..." c'est une question terrifiante: que reste-t'il des idéaux de liberté, d'égalité et de partage? De beaux mots gravés dans la pierre mais aussitôt encrassés et enchassés dans la crasse régulière de la lâcheté des hommes.

Pour la peine je vais éteindre la télévision, me mettre de la musique dans les tympans et songer au soleil qui lui se moque de nous ouvertement dans sa majesté et son existence dont l'échelle n'a aucune commune mesure avec nous.

L'éternité du ciel a cela de rassurante qu'elle ne se préoccupera jamais de nos basses faiblesses...

29 juin 2006

Départ loin de nos frontières

Voilà... les vacances s'annoncent et je quitte lâchement le territoire pour rejoindre le mien qui se situe en Croatie, à quelques kilomètres de la Hongrie. Et oui... un mois sans avoir la moindre ineptie à lire!

Sur ce j'embrasse celle qui se reconnaîtra... et les autres à bientôt!

Football...



S'il y a bien une chose qui me révulse et même m'horripile c'est bien ce sport.... non plutôt ce qui tourne autour de lui. Ces derniers jours ce fut la débandade dans les rues et l'hystérie collective derrière les lucarnes clignotantes. Las! Que voit-on? Des gens se souciant plus d'un bout de cuir cousu par des petites mains réduites en esclavage que du quotidien, des foules agglutinées qui refont les actions à coup de commentaires lapidaires du genre "un tel est un c..". Où est-on? n'y a t'il pas un devoir de respect de l'adversaire, un minimum de constance dans les opinions? Hier encore on vilpendait l'entraîneur eu égard aux résultats plus que mitigés de l'équipe. Si l'on gagne... il sera encensé. Souvenirs souvenirs... cela ne rappellerait pas 1998 avec les attaques permanentes sur le sélectionneur?
Après tout nous avons la mémoire courte et surtout sélective. Ce que je n'arrive toujours pas à comprendre c'est que l'espace de quelques jours tout le monde devient chauvin (pas nationaliste), et qu'une fois la coupe terminée tout le monde reprend le train train misérable de la plainte permanente. Bien entendu, si la victoire est acquise en fin ce sera "le pays a gagné", si c'est une défaite à quelque niveau de la compétition que ce soit ce sera "l'équipe a perdu" voire même "ce sont des mauvais". Le soutien d'une nation à son équipe se doit d'être permanent et non proportionnel aux résultats. N'est-ce pas beau de voir les comportements des supporters du Togo qui applaudissaient tant la France que leur pays? N'y a t'il donc aucune dignité chez le supporter?
Comme quoi "l'esprit français" est à géométrie variable. Dans le fond c'est presque déprimant de se rendre compte qu'on prend plus de temps à analyser la passe décisive d'un joueur sur un rectangle de pelouse qu'à s'interroger de l'avenir de notre propre nation.
Je ne suis pas "français" au sens sanguin (au sens que je suis né sur le territoire de parents immigrés), et je revendique fièrement mon appartenance à ce peuple qui a su s'affranchir des dictatures, faire preuve de courage aux moments difficiles (exception faite des moutons noirs qui sont malheureusement légion). Se dire Français devrait être un honneur, une sorte d'étendard rappelant ostensiblement que nous sommes :
- Fiers d'être français (sans distinction de couleur de peau... ou de quoi que ce soit d'autre d'ailleurs),
- Fiers de vivre dans une démocratie (qui je rappelle est "le moins mauvais des systèmes politiques - W.Churchill)
- Fiers d'avoir le droit de vote, le droit de circuler, le droit fondamental d'exister quelque soit notre origine.
Pour finir ce billet d'humeur j'ajoute ceci: toute proportion gardée l'orgueil dans le sport devrait être le moyen le plus efficace de nous assurer que nous vivons tous dans le même monde, et non une façon de mettre en avant nos différences... et nous haïr pour ça!

Et voilà

Un titre qui se justifie à lui seul. Depuis le temps que je vilipendais les blogs sur l'inconsistance des contenus, sur la non intelligence des "auteurs", me voilà en train de les imiter! Quelle ironie n'est-ce pas? Je me prends donc pour un chroniqueur (ah doux râle des mécontents permanents), un poète (dont la plume est ma foi élimée en ce moment) voire même un écrivain (risible non?).
Ainsi, ce "blog" (puisqu'il faut appeler un chat un chat) ne contiendra rien de plus que mes élucubrations, mon spasmophiliesque agitation intellectuelle, et parfois des billets provenant d'amis - d'amour - d'honnis (prière de ne pas rayer de mentions, toutes sont valables).
Bonne lecture, bon voyage dans les méandres de mes propos.
Votre serviteur


Frédéric / JeFaisPeurAlaFoule