27 décembre 2011

Je ne sais pas quoi en penser...

Cette candeur, ce rêve partagé par des jeunes hommes convaincus de la bonne cause... A la lumière du destin, que penser de leur engagement?



Petite précision historique (pour ceux qui ne connaissent pas):
La 33e division de grenadiers blindés SS Charlemagne (en allemand : 33. Waffen-Grenadier-Division der SS „Charlemagne“ (französische Nr. 1)), dite Division Charlemagne, est l'une des 38 divisions de la Waffen-SS qui servent durant la Seconde Guerre mondiale. Destinée à combattre le bolchévisme, elle est constituée de Français volontairement engagés sous l'uniforme Waffen-SS.
La division Charlemagne, sur wikipedia.org

Difficile de les juger, de les comprendre. A celles et ceux qui auraient l'audace de leur dire qu'ils étaient partisans d'un monstre, souvenez vous d'une seule chose, qui est plus terrible que tout le reste: la valeur de l'engagement ne se mesure pas à la victoire à ou la défaite, mais à la souffrance endurée pendant les combats. Un combat, bon ou mauvais, est une chose terrible, atroce, et ces adolescents (15 ans, rendez-vous compte!) se sont battus jusqu'au bout pour un "idéal".

L'horreur est humaine, tout comme ses errances. Je ne vénèrerai pas des assassins, pas plus que l'idéologie atroce qui se cache derrière ses symboles. Par contre, j'aimerais avoir le dixième du courage de ces types:

Le dernier bataillon de cette division, connu sous le nom de Bataillon Charlemagne, sous le commandement du SS-Hauptsturmführer Henri Fenet, participe à la bataille de rues pour la bataille de Berlin au sein de la division Nordland. Il ne reste alors que 320 à 330 hommes à peine. Le 16 avril 1945 à Neuköln, aidés d'un char Königstiger et d'éléments des Jeunesses hitlériennes, ils auraient détruit une soixantaine de chars russes.

Le 27, ce qui reste des troupes se retranche dans le métro. Le 28, ils défendent la place Belle-Alliance qui protège l'accès du bunker d'Adolf Hitler. Parmi les derniers défenseurs du bunker figurent paradoxalement des volontaires français aux côtés de collaborationnistes de plusieurs pays d'Europe. Jusqu'au 2 mai, alors que Adolf Hitler s'est déjà suicidé, ils résistent à l'avancée des troupes russes, les derniers hommes, dont Henri Fenet, sont faits prisonniers à cette date. Les SS français auraient été les « derniers défenseurs » du bunker, le Bataillon Charlemagne ayant été la seule unité encore présente jusqu'au 2 mai, afin d'empêcher les Soviétiques de le prendre pour la fête du 1er mai.


C'est ce qu'on peut appeler de l'engagement je crois...

Actualité chargée

Je sais bien que le site est actuellement moribond, et, je vous rassure, ce n'est pas une volonté personnelle d'en interrompre la rédaction. Les impératifs tant privés que professionnels ont le don me rendre muet cet endroit, à tel point que j'ai presque honte de le regarder. On devrait toujours trouver du temps pour ses passions, surtout quand il s'agit d'exprimer ses opinions. Toutefois, notez quand même que j'ignore quand se tassera ce surplus de travail, et quand je pourrai éviter que les mises à jour soient aussi sporadiques.

Passons maintenant au cœur de l'actualité. Pour celles et ceux qui vivent au pôle nord et ne s'abreuvent d'informations qu'à mon écuelle rouillée, la Corée du nord a perdu son dictateur, La Syrie est en pleine implosion, le gouvernement Russe est sur la sellette, et les révolutions arabes semblent avoir remplacées un dictateur par un autre à l'apparence plus démocratique. C'est ainsi, quand on déboulonne un symbole, soit le nouveau squatteur du siège du président est pire que le précédent, soit la vacance du pouvoir donne l'occasion aux « démocrates » de se mettre joyeusement sur la tronche. S'il n'y avait pas tant de morts pour tenter le changement, nous pourrions alors rire et nous moquer cette attitude vorace qu'ont les ambitieux concernant la pitance que représente un gouvernement.

En parlant de pitance, quelle est la recette d'un gouvernement populaire (mais pas forcément démocratique) ? Une grosse louche de démagogie, salée par une belle pincée de nationalisme, assaisonnée de quelques piments au goût paranoïa, le tout cuit à feu vif pendant une révolte et quelques manifestations bien organisées. Aussi loin que mène la mémoire humaine, ces ingrédients furent toujours utilisés, mais avec des proportions plus ou moins différentes. Si votre nation aime les défis, on peut badigeonner le plat fétide avec de la xénophobie (apartheid, lois raciales…). Si votre peuple se considère comme « supérieur » et fier de ses origines, plantez quelques graines de haine d'un voisin quelconque, et, suprême ajout pour les plus fins gourmets, faites fondre une bonne poignée de communisme démagogique sur le tout pour vous assurer le soutien des classes les plus défavorisées. A servir chaud, bien entendu, et sans chichi ! En effet, inutile de dresser la table quand ceux qui dégusteront votre tambouille le feront sur le pavé, ceci face à la police ou l'armée. On n'est jamais mieux servi que par ses doigts, n'est-ce pas.

Ce que j'entrevois concernant les évènements cités précédemment ? Pour la Corée du nord, à moins d'une implosion miraculeuse du pouvoir totalitaire et absolu de la famille en place, je ne crois pas trop à un changement quelconque. Après tout, le fiston a été formé et formaté pour ne surtout rien changer aux
méthodes de ses aïeux… Quoi qu'il en soit, ce n'est pas pour tout de suite que la Corée du nord pourra s'asseoir à nouveau à la même table que sa sœur du sud. J'ajouterais même que la dite situation en arrange plus d'un : les Chinois, pour leur soutien historique, les Américains, parce qu'il faut bien un « vrai »
ennemi dans la région, et même l'Europe pour prétendre peser contre un « ennemi de la démocratie ». Pour les plus optimistes, une petite bricole : on ne râle contre une autre nation que quand celle-ci ne dispose d'aucun moyen de rétorsion. Tenez, la Turquie nous engueule à cause d'une loi punissant (je
cite) « La négation du génocide Arménien ». L'idée est plaisante sur le papier, mais bien moins dans les faits, car, même dans la majorité présidentielle, certains trouvent le moyen de prendre leurs distances avec ce vote ! Grandiose monsieur Juppé qui, quelque part, désavoue ses camarades !

Comme quoi : provoquer un allié politique et économique, ça ne se fait pas (même si cela pourrait se justifier aisément).

Pour la Russie, je suis déjà plus partagé : on insulte ouvertement Poutine, on le critique, et c'est en soi un bon pas vers une meilleure démocratie. Qui plus est, si cela pouvait permettre une véritable liberté de la presse et d'opinion… Cependant, j'aimerais bien qu'on me présente un candidat solide pour contrer le
couple Medvedev / Poutine, parce que celui que j'ai entrevu à la télévision semble être un excellent démagogue pour haranguer la foule, mais avec une teinte un peu trop rouge à mon goût. Que voulez-vous, je vois un bon gros communiste des familles vêtu du costume large et agréable du démocrate… Faites
que je me trompe, ou nous allons revoir apparaître, à terme, un joli bloc de l'est avec une guerre froide en toile de fond. Ce serait quand même un sacré retour en arrière, non ?

Et enfin, la Syrie, qu'en dire réellement ? Le massacre continue, toujours aussi médiatique et choquant, mais toujours aussi stérile du côté de nos élus. Personne pour se bouger et menacer les dirigeants, personne pour tenter de faire fléchir la dictature en place ; Pourquoi ? Probablement parce qu'après avoir déboulonné Kadhafi et ouvert la porte aux islamistes, nombreux sont celles et ceux qui se demandent si, finalement, une bonne dictature sans religion ne vaut pas mieux qu'une dictature avec. Dans le fond, on apprécie plus une Libye qu'un Iran islamique, non ? Et puis, un dictateur a une meilleure réaction qu'un illuminé, surtout quand on parle de concessions et d'argent. La preuve en est, nous avions rouvert la porte à Kadhafi pour son pétrole, mais nous gardons encore l'entrée interdite à Ahmadinejad…

Mais vive Noël, vive le nouvel an, puisqu'il faut bien fêter quelque chose !

08 décembre 2011

Ode aux harpies

Je doute qu’on puisse me faire passer pour un sectaire, d’autant plus que j’ai la fâcheuse tendance à rejeter tout système ayant pour but de me faire entrer dans un moule bien précis. Déjà, pour commencer, ma couenne n’aime pas prendre des formes qu’elle ne connaît pas, et j’ajoute également que, intellectuellement, il m’est strictement impossible d’avaler goulûment des thèses que je n’ai pas mises en doute au moins un millier de fois. Alors, évidemment, on peut retrouver des relents divers et variés dans mes textes : certains parleront de fascisme à peine déguisé, de misanthropie latente, ou encore de quelques soupçons d’admiration immodérée pour des dictateurs. Qu’il en soit ainsi ! Je ne suis pas là pour faire plaisir, je suis sur cette page pour ME faire plaisir. Aux esprits chagrins donc, je dis un grand MERDE.

Maintenant, concentrons-nous sur un sujet qui me fait à la fois sourire et bondir de colère. Je sais qu’il est difficile d’imaginer le balourd que je suis, bondissant et vociférant, tout en arborant un sourire de jeune premier mis à l’affiche d’une marque obscure de dentifrice. C’est bel et bien le cas pourtant. J’avais mis en accusation tous les sectarismes, toutes les dérives autoritaires qui plombent littéralement les sociétés se laissant happer par le démon de la dictature, et, il me semble, que je n’avais exclu aucun profil moral ou culturel à mes critiques. Cependant, jusqu’à il y a encore quelques jours, on mettait clairement le doigt sur le radicalisme religieux de nombre de groupes islamistes, sans même se rendre compte que le monstre du fascisme peut revêtir autant la tenue du musulman fanatisé, que celle du catholique embrigadé dans des idéaux sectaires. Nul n’est à l’abri de la folie du contrôle absolu, nul n’est à l’abri d’instrumentaliser des supposées insultes, d’autant plus qu’elles sont parfois plus risibles qu’elles sont nocives.

On peut évidemment admettre d’être offusqué par certains propos, par certaines déformations et autres raccourcis qui ont souvent cours dans les médias. A force de terrifier le monde avec le terrorisme de barbus atteints de nombreuses pathologies psychiatriques, difficile de ne pas craindre l’islam en bloc. Que voulez-vous : celui qui aura été mordu par un dogue allemand aura probablement peur du caniche nain… Mais pour autant, est-ce une réaction acceptable ? Jusqu’à preuve du contraire, la culture et l’intelligence, ce sont les deux vecteurs du progrès. La peur, la terrible peur de l’inconnu ou de la différence, c’est le plus puissant des moteurs contre l’humanité elle-même. Je crois qu’il faut savoir progresser, apprendre, savoir, enseigner, découvrir pour que nous ne soyons de simples rétrogrades nostalgiques cambrés sur des opinions surannées. Mais hélas, trois fois hélas, même les plus « modérés » semblent encore décidés à relever le défi de la plus grosse bêtise morale.

Tenez, un article apparemment anodin a attiré mon attention. Cela parle d’une pièce de théâtre qui, visiblement, fait polémique chez les Catholiques. Je vous passe les détails sur le contenu de la dite pièce, tout comme je ne commenterai pas sa qualité. Je n’ai pas eu le loisir de la voir, et donc d’en tirer quoi que ce soit de tangible d’un point de vue qualitatif (bien que l’auteur de l’information soit, en revanche, bel et bien emballé par la pièce). Non, ce qui m’a interpelé c’est surtout que la pièce est jouée dans un lieu hyper sécurisé, et que des extrémistes catholiques semblent décidés à en saboter la diffusion. De là à pousser le spectacle derrière des CRS pour préserver les acteurs, il n’y a qu’un pas tout de même très gênant, non ? Je ne comprends vraiment pas : pourquoi tenter de démanteler quoi que ce soit concernant la foi ? La foi, c’est quelque chose de totalement personnel, qui se doit de rester pour soi et chez soi, et non sur la place publique. Qu’on mette en cause les institutions, qu’on les critique, cela a un aspect totalement sain, car cela pousse la dite institution à progresser et évoluer. En revanche, menacer, voire saboter ou tuer au nom de la foi, c’est une démonstration claire et sans équivoque tant de bêtise, que de passéisme nauséabond.

Le mot inquiétude est sur toutes les lèvres. La peur est le maître mot, tant en société qu’en économie. Après tout, à force de parler de crise, de chômage, celle-ci est bel et bien arrivée, avec son lot de malheurs et de drames. Pourtant, n’est-ce pas là le meilleur moment pour se donner le droit de réfléchir, de revoir le fonctionnement de notre société, et, grâce à cette analyse, tout faire pour rebâtir un monde plus sain, ou tout du moins légèrement moins nauséabond ? Visiblement, non. On préfère inquiéter, accuser tout le monde d’être blasphématoire, de faire de chaque spectateur de la pièce un accusé potentiel d’une inquisition quelconque. Torquemada est mort depuis très longtemps, laissons son spectre dans sa boîte, et contentons nous de voir les œuvres comme ce qu’elles sont, à savoir le reflet d’une opinion, d’une idée, prêtant le flanc à la critique, mais ne méritant pas pour autant d’être menacées par le moindre fondamentaliste en manque de reconnaissance, ou bien trop obnubilé par son désir d’évangéliser les autres pour admettre que la différence d’opinion fait, façonne le monde tel que nous le connaissons. Fut un temps, nous forcions les tribus indigènes à se plier devant la croix. Les Japonais forcèrent les catholiques à piétiner les symboles de leur foi sous peine d’exécution sommaire… Faut-il en revenir à de telles méthodes pour comprendre que la liberté d’expression ne se solde pas ?

Je vous laisse un peu de lecture…
Rodrigo Garcia et sa pièce polémique, sur lemonde.fr
Tomás de Torquemada sur wikipedia.org

05 décembre 2011

Jamais le temps...

Métro boulot dodo... la routine qui tue! Donc, juste pour faire patienter, une vidéo incroyable... à regarder pour retrouver son âme de gosse (pour les garçons surtout).

21 novembre 2011

J’avoue, je suis en plein fou rire narquois

Faute de pouvoir sourire face à l’actualité toujours plus glauque et inquiétante, je n’arrive plus qu’à rire cyniquement face aux évènements. C’est dégueulasse (en tout cas, c’est ce qu’on pourrait me dire en guise de reproche), mais je n’arrive qu’à me gausser de tout ce foutoir mondial : guerres inutiles, crise économique née par la faute non d’une situation politique pourrie, mais d’une arrogance monstrueuse des spéculateurs, et surtout la multiplication des reportages anxiogènes prompts à remettre sur le tapis des thématiques bizarrement intéressantes pour les présidentiables de 2012. Il y a de quoi se moquer, non ? Je trouve ahurissant qu’on puisse, en l’espace de quelques mois, redécouvrir qu’être prétentieux peut mener à notre perte, tout comme je trouve risible l’attitude pour le moins « maladroite » des médias qui font leurs choux gras des pires atrocités que l’âme humaine est capable de créer.

Quoi de nouveau sous le soleil ? Pas grand-chose, car, dans le fond, les exemples du passé ne manquent pas pour rappeler aux fous que nous sommes que nous fonçons joyeusement dans le mur. La crise mondiale ? Et les emprunts Russes, n’est-ce pas là une sorte d’ancêtre des subprimes ? Et l’effondrement des systèmes financiers, ça ne vous rappelle pas 1929 avec sa spéculation à outrance ? Et les guerres pour les matières premières, n’est-ce pas ce qui a mené les grands empires à se déclarer la guerre dans le passé ? Et que dire des horreurs des petits et grands crimes qu’on nous envoie au visage à longueur de journée ? Petiot, Landru… ça ne parlera pas aux plus incultes, mais clairement le XXIème siècle n’a pas inventé le tueur en série, pas plus que le voleur ou le violeur. C’est juste qu’on nous en sert à tous les repas, histoire de nous faire peur. Et, visiblement, ça marche !

Ainsi, je ne retiens pas mon rire quand j’entends des grands patrons se plaindre de la conjoncture économique, pas plus que je ne me retiens quand j’entends celles et ceux qui, pendant que c’était l’embellie financière, profitaient du système et qui, maintenant, se plaignent d’être ruinés. C’est méchant, une vraie bassesse tant dans l’attitude que dans l’esprit, mais somme toute, pourquoi plaindre ceux qui jouaient avec le feu de s’être brûlés ? C’est ceux qui subissent les dégâts collatéraux que je plains, pas les autres ! Notez qu’en plus de poser de gros problèmes, la crise permet aux plus cyniques de légitimer des licenciements, des délocalisation, ou des coups d’arrêt dans les politiques salariales. Vous ne trouvez pas amusant qu’une société puisse réduire les salaires, virer des employés, ceci en prétextant un marché étriqué, alors qu’elle fait de beaux bénéfices ? Il y a comme un contresens, un mensonge éhonté qui sent clairement la manipulation. Quoi qu’il en soit, il vaut mieux en rire et se moquer des menteurs, que de pleurer et d’ajouter encore un peu plus à la grisaille ambiante.

Trop de choses sont dites et faites pour nous faire peur, et nous maintenir ainsi dans une confortable léthargie. Un peuple qui a peur, c’est un peuple docile et prompt à tout avaler, même les pires couleuvres. Malgré tous les mouvements contestataires, les grèves, les actions « coup de poing », les états ne retirent pas les politiques d’austérité, écorchant au passage les plus fragiles et les plus exposés à la crise. Il y a là une belle ironie : préservons un système instable, quitte à blesser ceux qu’on souhaite justement protéger. Ca n’a rien d’une lubie de quelqu’un de mauvaise foi, mais bien de faits. Taxons les biens de consommation, augmentons les taxes pour que les petites entreprises payent la note, et regardons les mourir de leur belle mort ! Je suis donc bien obligé de me moquer de ces rafistolages, encore plus de ceux qui les soutiennent en mentant de manière éhontée sur le résultat de ces mesures. C’est sûr que taxer les sodas va renflouer les dettes abyssales de l’état, tandis qu’on ne touche pas aux cadeaux fiscaux faits aux grandes sociétés et aux plus riches…

Bref, je regarde le monde avec détachement et cynisme, j’absorbe mon lot de couleuvres comme les autres, et j’appréhende le futur avec un rictus de circonstance. On ne sait pas vraiment ce qui nous attend, cependant, le passé me semble affirmer qu’il y a toutes les graines et le terreau fertile pour faire germer les idées nationalistes, protectionnistes, ainsi que pour stimuler la renaissance des pires mouvements à tendances fascistes. Effrayant ? Pas tant que cela, si l’on tient compte du fait que c’est hélas inévitable, et que ce n’est que le bon sens citoyen qui pourra nous préserver d’un basculement vers la dictature. Tout le bon sens politique provient uniquement du fait de se préoccuper non que de soi, mais de son entourage. Voir le monde, c’est se voir en lui.

C’est fou. Quand j’écoute Gilles Servat, je suis sidéré par sa clairvoyance. Tenez, lisez ce texte qui, mine de rien, a le mérite de nous en coller plein la figure :
En ce temps il était possible
D'aller dans la rue sans son flingue
Car il n'y avait que les dingues
Qui prenaient les passants pour cible

C'était encore peu répandu
Quand on descendait à sa cave
De trouver vingt surhommes très braves
En train d'violer une inconnue

On pouvait circuler en ville
Sans peur, sans fouille systématique
Sans recevoir des coups de trique
De la part d'un vigile viril

Je garde en moi le souvenir
En ce moi de mai 2010
De ces années soixante-dix
Où l'on sentait tout ça venir

Le couvre-feu n'existait pas
Les lumières brillaient dans la nuit
On sortait bien après minuit
Car l'énergie nous manquait pas

Y avait encore des rossignols
Qui chantaient par les nuits d'été
J'avais pas d'masque sur le nez
L'oiseau tombait pas en plein vol

Il existait des grands chemins
Que les bandits fréquentaient guère
Aujourd'hui on croirait la guerre
Les embuscades au petit matin

Je garde en moi le souvenir
En ce moi de mai 2010
De ces années soixante-dix
Où l'on sentait tout ça venir

On avait encore une adresse
Pas de loisirs obligatoires
Pas de télé obligatoire
Et pas de matricule aux fesses

On pouvait prendre pour confesseur
Sa femme, son enfant, sa soeur
Sans être sûr d'ouvrir son coeur
Au ministère de l'Intérieur

Et même se regarder en face
Sans s'demander si c'est un flic
Si c'est soi-même ou un indic
Dont on voit les yeux dans la glace

Je garde en moi le souvenir
En ce moi de mai 2010
De ces années soixante-dix
Où l'on sentait tout ça venir

Il restait les derniers pavés
Il n'y avait que les maisons
Les trains, les cars et les avions
Qui avaient l'air conditionné

On avait encore le droit d'grêve
Et le cerveau en liberté
Machin avait pas inventé
La machine à lire les rêves

Avant qu'le siècle ne s'achève
Nous avons vaincu le cancer
Mais on ne meurt pas moins qu'hier
Les suicides ont pris la relève

Je garde en moi le souvenir
En ce moi de mai 2010
De ces années soixante-dix
Où l'on sentait tout ça venir...

Cyclique

Pour les gens ayant des soucis de vue, j’ai bien mis CYCLIQUE et non CYCLISME en titre de ce message. Alors, non, je ne vais pas traiter de la petite reine, pas plus que de la capacité à avoir une urine phosphorescente lors des prélèvements faits sur les coureurs du tour de France ! Le but de cet article est de parler de la capacité qu’a l’histoire à tourner en rond, à reproduire les mêmes erreurs, ceci avec les mêmes causes, et malheureusement les mêmes conséquences désastreuses. Ceci dit, ce phénomène n’a rien de bien nouveau, et je ne suis certainement pas le premier à en parler ! De fait, c’est donc une remarque éculée, usée par le temps et la répétition qui vous attend dans la suite de ce texte.

Trêve de lamentations sur le fait de ne pas être le premier sur le sujet, parlons clairement ! L’histoire est une répétition perpétuelle, et le fait d’oublier le passé est en soi la cause des malheurs futurs. Qu’on soit convaincu qu’il y a un avenir radieux, ou au contraire que nous tendons vers la guerre totale, force est de constater que les étapes cycliques des civilisations sont toujours les mêmes : émergence, croissance, firmament, puis enfin déchéance. Hé oui : toutes les civilisations naissent sur un ou plusieurs évènements fondateurs, elles prennent de l’ampleur, puis sur une période arrivent à un zénith culturel, pour finalement s’effondrer et disparaître à tout jamais. Ces sociétés, nous les analysons ensuite, nous en admirons la sophistication, la richesse, tout en occultant presque totalement ce qui a bien pu les pousser dans les fosses communes de l’histoire. Pourtant, s’intéresser au pourquoi serait, à mon sens, salutaire pour notre destin.

Prenons les dites phases. L’émergence est élémentaire, car elle définit un instant crucial. Typiquement, on peut décréter que notre civilisation actuelle industrialisée s’appuie fermement sur l’apparition de la machine à vapeur, et donc à la révolution industrielle. De la même manière, l’empire romain est « né » à partir de la création de la république, et du pouvoir politique central associé. Dans la même optique de croissance (seconde étape), Rome a envahi ses voisins, tandis que nos nations industrialisées se sont lancées dans la colonisation et l’exploitation des dites colonies. Dans les deux cas, les progrès scientifiques (chimie, construction, métallurgie…) furent nombreux. D’une manière assez amusante, c’est l’âge de bronze et l’âge de l’acier qui marquent l’avancée technologique des deux « empires », tout comme l’avènement de grandes cités urbanisées (Rome et les villes annexes, et Londres ou Paris en contrepoint). De fait, nous avons donc les mêmes manières de progresser, parce que la croissance économique, l’extension des marchés et des débouchés fonctionnent de la même manière depuis toujours !

Et là, c’est l’étape la plus intéressante, du moins d’un point de vue culturel. Une fois l’expansion arrivée à ses limites, soit par l’incapacité à aller au-delà d’un horizon géographique (taille de l’empire, ou bien distance immense pour le transport jusqu’aux colonies), soit par la nécessité de stabiliser les empires (incapacité à gouverner au-delà d’un certain éloignement les territoires conquis, ou bien instabilité politique trop difficile à endiguer), nous en arrivons au zénith économique. Les empires sont riches, boursouflés de suffisance et de certitudes, et l’on tend alors non plus à l’expansion, mais à la sophistication culturelle. C’est dans ce genre de période qu’on améliore le système éducatif, ceci pour créer une nouvelle élite apte à diriger par la loi (et plus par le glaive), qu’on voit apparaître un nombre énorme d’ouvrages majeurs, ou encore qu’on tient de plus en plus compte de la culture dans les décisions politiques. C’est un véritable stade où le théâtre devient aussi important et majeur que l’est la gestion des armées, où l’on se soucie au moins autant de sa toilette que de la gestion des indigents. Et ce summum, ce plateau maximal incite à la consommation : posséder les derniers produits à la mode (animaux exotiques, épices, bijoux dans l’antiquité, produits manufacturés dans notre société actuelle), améliorer le confort du logis… Tout est bon pour se rassurer, car posséder, c’est exister socialement !

Malheureusement, la sophistication implique une dérive dangereuse et vicieuse : les gens se lassent de posséder, et se voient rapidement absorbés par tout ce qui peut paraître stimulant, quitte à ce que cela soit « déviant ». Rome a payé sa sophistication par l’apparition d’une intelligentsia incompétente, gavée de richesses, mais totalement incompétente pour gérer les guerres contre les tribus autrement moins férues de confort. L’empire, pour se préserver, en est même arrivé à payer en or sa tranquillité…. Pour finir par s’écrouler, gangrené de l’intérieur par les luttes intestines et les bricolages politiques hasardeux. Cela ne s’est pas fait en un jour, tout comme ne s’est pas bâti en une bataille, mais n’est-ce pas là la voie que nous suivons ? En un demi-siècle, le confort, l’accession au « luxe » a corrompu une société qui se voue maintenant non plus à produire, mais bel et bien à s’enrichir. Les crises financières en sont un symptôme flagrant, mais le consumérisme l’est bien plus encore, alors qu’on pourrait voir cela comme un progrès. Il n’est en effet plus possible de communiquer sans informatique, tout comme il est devenu presque indispensable de posséder des produits électroniques. Pourquoi ? Parce qu’il faut entrer dans un moule, il faut « suivre », quitte à y perdre sa propre capacité de réflexion. Tenez, Facebook et autres sites connus, ne sont-ils pas finalement le signe de notre désir de sophistication de nos relations ? Au lieu de parler aux gens, on les joint par le web, en perdant de vue qu’ils existent physiquement. C’est inquiétant, non ? Le plus signifiant, c’est surtout l’abord à la pornographie, à la sexualité « débridée ». Toutes les sociétés qui se laissèrent aller à une forme de libertinage assumé finirent rapidement par s’effondrer. Est-ce un éloge de la morale ? Pas du tout ! C’est simplement que si l’élite dirigeante se préoccupe plus de sexe que de politique, force est de constater que l’état est, dans la foulée, condamné à disparaître.

Hé oui ! Nous pourrions bel et bien être sur le déclin, condamnés par notre incurie, prêts à sombrer dans l’anarchie, simplement parce que nous préférons le confort à la réflexion. Le danger est bien réel, palpable, et le dévoiement de notre morale pourrait bien nous coûter autrement plus cher qu’un simple « Nous aurions pu faire plus attention ».

17 novembre 2011

Interrogations sur la Syrie

Après l’effondrement de nombre de gouvernements dans les pays musulmans, dont la Lybie dans le sang, la Syrie est à présent sur la sellette, et notamment son président Bachar al-Assad. Bien sûr, l’idée qu’une dictature puisse enfin s’effondrer, et ainsi donner au peuple le droit d’exprimer ses opinions par la voix de la presse, de médias libres, et surtout par les urnes a quelque chose qui, pour nous Européens, de plaisant, mais pour autant, est-ce que l’action tardive de la ligue arabe pour sanctionner Damas a encore un sens ? Nul doute que les sanctions ont été mûrement réfléchies, mais pour autant, que signifient-elles réellement ?

Il faut, à mon sens, s’interroger sur la portée médiatique de l’action de la ligue. En effet, derrière une action permettant de « punir » al-Assad concernant les violences contre les civils, il y a les états du monde qui sont avant tout des clients du pétrole. Sans pétrole, peu voire pas de devises, et donc des économies rapidement condamnées à la faillite. En ce sens, le poids même des USA et de l’Europe suffisent à inciter la ligue arabe à agir contre la Syrie, quitte à être désapprouvée par une partie des habitants de la région. Bien évidemment, il n’est pas tolérable de voir un chef d’état se maintenir en place par les armes, faute d’un soutien populaire. Mais ce n’est pas contre al-Assad que se tourne la sanction de la ligue, mais vers les investisseurs, ceci pour leur faire signe qu’ils ont un poids non négligeable dans la politique de la région.

Alors, si l’on admet que la ligue arabe s’est pliée aux « demandes » de la diplomatie internationale, nous devons nous interroger sur la véritable efficacité de la dite ligue, au point de remettre en doute son existence. Certes, regrouper les voix des nations arabes sous une seule autorité de tutelle a une importance, mais son poids est, dans une certaine mesure, pondéré par l’influence de l’économie mondiale. Pire encore : dans quelle proportion l’action de la ligue est-elle assujettie à des actions extérieures ? La temporisation de l’action provient, et ce de manière très flagrante, du choix Russe de refuser toute intervention de l’OTAN/ONU en Syrie (contrairement à la Lybie). Pourquoi ? Encore une fois, pour un clientélisme malsain, preuve supplémentaire que le pouvoir politique est soumis au pouvoir du dollar. C’est non seulement dangereux, mais avant tout très signifiant sur la faiblesse inavouée de la ligue arabe.

A partir de ces considérations, on peut pousser le raisonnement très loin, à tel point qu’on ne peut que s’inquiéter de l’effondrement du gouvernement de Damas. Le printemps arabe a, pour beaucoup, marqué un tournant dans la vie des pays arabes, avec en premier objectif une démocratisation de la région. Or, force est de constater que les dérives se font dorénavant pressantes : élections Tunisiennes gagnées par un parti religieux, gouvernance temporaire s’adossant à la charia en Lybie, ces deux signes forts démontrent que les états arabes sont loin de s’être affranchis du spectre fondamentaliste. On peut même craindre la naissance d’états calqués sur un modèle iranien, avec tout ce que cela représente comme danger potentiel pour la situation locale : religieux extrémistes au pouvoir, violences contre les opposants, censure, bref des situations pires que celles dénoncées par les opposants. Il faut noter, concernant l’Iran, que cet état n’en est pas membre, ce qui en fait donc une nation qui se moque totalement des sanctions potentielles de l’organisation. L’apparition de pays singeant l’Iran pourrait, à terme, sonner le glas de la ligue, ceci par la fuite des pays ayant choisi un système politique analogue. De fait, avec l’Iran en modèle, des pays agités par des révolutions, la ligue arabe est dans la tourmente, avec tout ce que cela peut représenter comme danger pour la région.

Telle la SDN, la ligue arabe semble révéler une stature de colosse aux pieds d’argile : faiblesse de l’assemblage face aux gouvernances radicales, incapacité à supporter des chocs tels que des révolutions, la structure pourrait perdre tout poids face à des nations qui choisiraient un modèle dictatorial. La latence observée entre le début des exactions en Syrie, et l’intervention politique signe ce constat dangereux de faiblesse… Et le pétrole n’en est pas la seule cause. On ne peut que s’interroger sur la légitimité d’un système qui choisit le silence plutôt que l’intervention, silence instauré afin de ne pas avoir à choisir entre la rue qui se révolte, et l’état qui se meurt. Damas pèse un poids considérable (de par ses capitaux et ses influences politiques), et il aurait été mal venu de dénoncer al-Assad avant d’avoir des certitudes concernant son naufrage. De là, c’est avec circonspection qu’on devra prendre les actions de la ligue arabe, tant de par sa faiblesse à présent évidente, que parce que les dites actions pourraient être téléguidées depuis Washington… ou Moscou.

La grande question qui reste est de savoir comment va se comporter le système économique de la région. En effet, tous les pays qui se sont effondrés récemment sont tombés suite au chancellement d’un modèle économique non viable. Le paradoxe est donc total : si l’économie de dictature va mal, on le fait tomber avec l’espoir d’un système plus « juste », et l’on met au pouvoir une dictature, parce que les réformes nécessitent une gouvernance énergique et déterminée. En conséquence, est-ce que Damas, si al-Assad tombe, va prendre le chemin de Téhéran ? C’est une interrogation très pénible, car elle pourrait sceller le sort de la ligue, mais également celui de la région. Des alliances entre nations « radicalisées » pourraient voir le jour, un peu comme un contre-pouvoir face à la ligue. Rien n’interdit l’idée d’une nouvelle ligue, mais avec cette fois dans ses statuts l’introduction de principes tirés de la charia, ou tout du moins des aspects idéologiques dangereux pour le reste de la région.

Enfin, je m’interroge, mais ce dans un futur plus lointain, concernant le sort d’Israël. Ce qui retenait bien des actions belliqueuses, c’était l’espèce d’assujettissement de la ligue et de nombre de pays arabes absents de la ligue, à la clientèle du pétrole. Là, Israël pourrait voir apparaître un adversaire plus gros, mieux armé, plus déterminé, dans un axe militaro-politique constitué des nouvelles dictatures nées du printemps arabe. On menace constamment Téhéran concernant son activité nucléaire, on soupçonne l’état iranien de financer la construction de la bombe atomique. Quoi de plus dangereux que l’idée que ce pays y parvienne, et en fasse profiter d’autres despotes illuminés ? Là, la notion de prolifération de l’arme atomique prendrait tout son sens le plus sinistre… En espérant que cela ne soit que le pire des scénarios, et pas celui qui se produira dans les faits.

15 novembre 2011

Les fantômes ne meurent jamais totalement

Contrairement à ce que peuvent penser les plus candides, ce n’est pas une arme qui est dangereuse, c’est l’idée portée par son utilisateur qui l’est. Une arme, ce n’est qu’un outil, tout comme peut l’être le tournevis pour l’électricien, ou le crayon pour le dessinateur. En l’espèce, l’idée, la « cause », c’est elle qui est la véritable source de danger. Or, autant il est possible de saisir, puis détruire, toute arme susceptible d’être une menace, autant une idée se révèle résistante à toutes les formes de tentatives d’annihilation : censure, répression, ou au contraire éducation et explication n’arrivent pas à faire disparaître les idées, si sordides qu’elles puissent être. L’idée, comme un fantôme, résiste au temps, aux changements culturels, moraux, et ce n’est généralement que la mort d’une civilisation qui parvient tant bien que mal à faire périr les pires idéologies.

Pour parler vrai et clair, il suffit de se souvenir d’un certain nombre de choses historiques élémentaires qui, pourtant, semblent ne pas être correctement enseignées à l’école. L’éducation des masses s’obstine à nous agiter des héros, qu’ils soient les poilus de la première guerre mondiale, ou bien les résistants et autres FFL de la seconde. Cependant, où sont les vérités telles que la France fut une des plus grandes pourvoyeuses de littérature antisémite à la fin du XIXème siècle, ou encore que le système colonial fut un désastre absolu, à force de corruption et de dénégation de l’égalité des peuples ? En conséquence, nombre de clichés perdurent, à tel point que des adultes continuent à croire en des chimères absolues. Le véritable désastre, c’est qu’en l’espèce, les gosses absorbent alors des absurdités, à savoir des raccourcis historiques confortables (à quand la question de l’Algérie ou de l’Indochine dans les livres d’histoire ?), ou, pire encore, à une censure quasi incitative.

D’une certaine manière, on a poussé les peuples d’Europe à l’auto-flagellation, notamment concernant la collaboration avec l’occupant nazi, et l’activité des camps de concentration. Comme je l’ai déjà exprimé à maintes reprises, je ne porte pas de culpabilité concernant les horreurs nazies. En revanche, je suis particulièrement surpris par le manque chronique de considération pour les étudiants à qui l’on n’explique pratiquement rien. Finalement, ils ignorent presque tous que le nazisme est arrivé par les urnes, qu’il a mis en place le système à travers des lois (et non pas une anarchie de pouvoirs épars comme trop le supposent), et que la propagande fut un outil maîtrisé par les premiers experts en ce domaine. A vouloir ne pas tout dire directement, on finit alors par créer un flou, un doute, une interrogation. Or, les systèmes totalitaires, les mouvements paramilitaires créent une véritable attraction, parce que l’ordre et la discipline sont des vertus, du moins en apparence. Alors, qu’est-ce qu’on obtient ? Un côté sulfureux, séduisant, attirant alors de potentiels sympathisants.

Les candides croient le nazisme mort et enterré. Les imbéciles croient qu’on a effacé l’idéologie en interdisant la propagation des idées par la censure d’un seul livre. Les inconscients se sont même crûs investis d’une mission divine, à savoir chasser les derniers nazis pour « en finir » avec le souvenir des atrocités des camps. Que d’erreurs ! La censure, cela a poussé à l’existence de publications sous le manteau de « Mein kampf » ; les actes racistes et xénophobes, étiquetés « nazis » pour une croix gammée peinte sur un mur ne font qu’inciter à croire que le nazisme est tout sauf mort ; la chasse aux derniers nazis ne fait que remuer la boue où l’on aurait dû faire le vide (Papon, Bousquet… pas besoin d’étirer la liste), au lieu d’attendre qu’ils soient d’âges canoniques. Bilan des courses, le nazisme est encore actif, bien qu’il ait souvent pris des formes très spécifiques, avec un dévoiement chronique des textes et autres icônes.

Le problème avec l’idée, c’est qu’elle est instrumentalisée à outrance. Prenons les croix gammées : les groupes xénophobes, les extrémistes aiment à utiliser ce symbole pas tant pour ce qu’ils sont réellement, mais pour l’horreur qu’il véhicule. Le symbole est atroce, choquant, il soulève le cœur, c’est donc qu’il est utile pour provoquer les bourgeois haïs ! De là, amalgamer la bêtise chronique, et les groupes réellement organisés est très dangereux. Pourquoi ? Parce qu’il n’est jamais bon de mêler des imbéciles utilisant la bombe à peinture, avec des terroristes potentiels qui, à l’occasion, pourraient user de méthodes autrement plus radicales. Il ne faut surtout pas se contenter de l’étiquette pour connaître ces mouvements, et encore moins les prendre pour des choses « peu dangereuses » parce que peu représentés ou visibles. Le néonazisme n’a rien d’une mouvance marginale, et encore moins d’une chose à traiter avec légèreté.

Les néonazis existent bel et bien. Ils sont parfois structurés, à tel point qu’on peut parler de véritables cellules potentiellement terroristes. Pire encore : il existerait (sans preuve, je me contenterai de parler par supposition) des structures plus grandes, capables d’organiser et guider ces cellules. Les prendre à la légère, c’est prendre le terrorisme à la légère, avec ce que cela représente comme danger. Le plus difficile à admettre dans cette situation, c’est notre impuissance à identifier les membres de ces mouvances. Pourquoi ? Parce qu’ils savent qu’il ne s’agit pas de s’afficher, et encore moins d’avoir une visibilité gênante. Non, les néonazis vivent dans nos souterrains moraux, ils se nourrissent des rancoeurs et des haines, et ils savent recruter parmi les jeunes les plus influençables. Cessons de croire que le nazisme est mort, il survit à travers des groupes souvent violents et donc très dangereux.

Ce qui freine ces mouvements, c’est le manque d’un personnage, d’un « guide » comme le fut Hitler. Par défaut, les idéologies radicales ont besoin d’un messie, de sorte à cristalliser tous les pouvoirs entre un nombre réduit de mains. Faute d’une voix forte au milieu des autres sympathisants, les idées sont incapables de résister à l’usure du temps. C’est pourquoi que le néonazisme est généralement porté par des jeunes (voire très jeunes), et que la plupart retournent à des idées d’extrême droite, sans pour autant continuer à brandir la menace de la violence systématique. Cependant, craignons avec inquiétude des situations comme celle de l’Allemagne. Le schéma n’est que trop ressemblant à celui de la fin des années 20 : chômage, crise, et populisme pour appâter les foules… La crise est le terreau fertile des dictatures, et nous pourrions regretter de ne pas avoir su lire les premiers signes d’une renaissance d’une intolérance générale.

Le terrorisme d’extrême droite en Allemagne, sur Courrier international

08 novembre 2011

Fenêtre ouverte sur le monde

Plus les gens ont de moyens différents pour communiquer, plus ils s’invectivent pour le plaisir de se donner une prestance. Aussi ridicule que soit ce constat, il est impressionnant de voir à quel point le droit à la parole se révèle être un véritable poison à tous les niveaux. Pourtant, on aurait pu espérer que, grâce aux avancées technologiques, que chacun se rende responsable de ce qu’il dit et fait, et qu’on puisse ainsi faire progresser la société dans le bon sens. Malheureusement, j’ai souvent l’impression qu’il n’en est rien, voire pire encore, que la facilité avec laquelle on peut laisser un commentaire dans le monde virtuel offre une tribune aux plus imbéciles… ou aux plus dangereux.

Je ne saurais dire si c’est un sentiment d’impunité (pseudonymes, anonymat) ou bien la possibilité d’être vu par le plus grand nombre qui tente les plus virulents. Derrière le phénomène du troll (c'est-à-dire « Je vais volontairement provoquer une situation intenable dans une discussion, ceci dans le seul but de la faire mourir faute de débat construit ») se cache souvent des comportements irresponsables. On pourrait supposer, à tort, qu’il y a dans ces discussions sabotées l’opportunité de stimuler la discussion, d’amener les propos sur un terrain différent, mais force est de constater que ce n’est rien d’autre que le plaisir de détruire (ou insulter autrui) qui guide la majorité des intervenants. Pire encore : « n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » s’applique fort bien à ce terrain fertile aux débordements et autres dérives. Dans ces conditions, la seule attitude hélas efficace est finalement la censure, ce qui revient à dire « Plus on a le droit de s’exprimer, plus il faut avoir la capacité de censurer ». Le paradoxe est quand même désagréable à admettre.

Concrètement, les diverses opportunités d’expression sont diversement appréciables. Si l’on prend le côté média, on peut dorénavant réagir aux articles d’un journal, ou sur un reportage télévisé, ceci grâce à l’Internet. C’est louable, cela peut devenir passionnant grâce à des intervenants qui réagissent avec à propos et précision, mais cela offre également la malchance de devoir survoler des dizaines de messages haineux, racistes, sectaires, ou simplement hors contexte. Là, c’est devoir se poser la question sur la capacité de chacun à parler des choses nécessaires, utiles, ou tout du moins propices à faire avancer le débat. Hélas, trois fois hélas, l’acharnement qu’on peut avoir à défendre ses opinions ne mène finalement qu’à un dialogue de sourd, où chacun invective l’autre en l’accusant d’être sectaire et obtus. Tiens, ça fait presque « C’est celui qui le dit qui y est ! » de ma bonne vieille cour d’école, non ? De fait, les journaux en viennent alors à censurer les discussions houleuses, à supprimer sans avertissement les propos, ce qui revient alors, encore une fois, à de la prise de décision sans véritable contrôle. Peut-on leur reprocher ? Pas plus que cela… Sauf qu’il y a, comme toujours, un « mais » plutôt dérangeant.

Raisonnons un peu : peut-on laisser quelqu’un dire (et le démontrer) que le boulot qu’on fait est mauvais, inexact, ou même partisan ? Certes, le bon sens voudrait que la critique soit prise avec intelligence, à savoir avec l’idée initiale d’apprendre de ses erreurs. Or, chaque média a une ligne éditoriale, un fond de commerce à défendre. L’orientation politique, si simple et calme qu’elle fût, est un fondement qu’on se doit de défendre. Alors, force est de constater que toute contradiction, même étayée, est souvent menacée de censure, de rejet forcené tant des gestionnaires de commentaires, que du lectorat engagé qui viendrait à lire le dit commentaire. Résultat des courses : censure, voire même bannissement du site (comprendre une interdiction de poster quelque message que ce soit, ou, dans le pire des cas, impossibilité temporaire/définitive de se connecter au site en question). Comment est-ce qu’on appelle une telle attitude ? Du fascisme. La censure pour délit d’opinion n’est rien d’autre qu’un fascisme qui se refuse à l’admettre. Et n’allez pas croire que le phénomène soit présent que sur les pages des feuilles de choux alimentées par la xénophobie, tous les organes médiatiques sont plus ou moins touchés par ce principe.

J’ignore s’il existe une bonne façon de gérer la liberté d’expression. Comme je l’ai déjà dit, je ne suis pas un soutien idéologique pour Charlie hebdo, mais je soutiens leur droit à s’exprimer (dans un cadre légal et raisonné, de sorte à ce que chaque rédacteur soit susceptible d’être pénalement condamné pour ses propos). En conséquence, censurer, c’est mettre un terme au droit de s’exprimer, si mauvaise que soit l’idéologie qui est véhiculée. Le net, fournisseur démesuré d’informations tronquées, erronées, manipulées à loisir, est donc la première victime de la part de ceux mêmes qui rêvent de liberté. Loin de moi l’acceptation de voir des gens bâillonnés parce qu’ils pensent différemment, mais je m’interroge sur les procédés pour empêcher les dérives les plus dangereuses. On parle souvent de la protection de l’enfance, de la censure face à l’antisémitisme, ou encore face aux idées raciales les plus sordides. Fort bien, j’en comprends le sens, mais où est donc l’idée de justice là-dedans ? La loi, c’est le meilleur et le pire en une seule phrase : « Censurer ce qui n’est pas tolérable ». Petit exemple concret… L’homosexualité était un crime il n’y a pas si longtemps que cela, donc tous les sites parlant de l’homosexualité auraient été censurés, et leurs auteurs mis en prison ? Cela paraît fou aujourd’hui, mais l’exemple est chronique. On ne peut que très difficilement se comporter en censeur sans prendre le risque de devenir un despote.

Et finalement, il y a cette masse gigantesque de personnes sans activité, sans idée, qui se foutent royalement des droits qu’ils ont. S’exprimer ? Aucun intérêt pour eux. Avoir une opinion ? Pas concerné, donc pas d’opinion. Et ainsi de suite. Cette majorité, ces inactifs de la réflexion, c’est par eux que passent les lois de censure sans jugement, c’est par eux que se légitiment les méthodes de surveillance les plus inquiétantes. Et c’est par eux, hélas, que le choix de nos gouvernants doit se faire. On va me parler de l’abstention… Petit rappel : s’abstenir, c’est modifier les résultats des votes, et augmenter la force non pas des gros, mais au contraire des petits partis. Je ne vais pas faire des chiffres pour éviter les maux de tête, mais schématiquement, moins il y a de votants, plus une voix pèse dans les pourcentages. Logique, non ? Alors, soyons actifs, ne laissons pas les fenêtres ouvertes sur le monde que sont nos écrans devenir des endroits glauques où seuls les plus acharnés diront ce qu’ils pensent. Penser, c’est un devoir, tout comme comprendre son monde, l’aimer, l’apprécier, et le préserver. Le premier devoir du citoyen devrait être de penser, et non pas de laisser les autres penser pour lui.

A bon entendeur…

07 novembre 2011

De la colère à la fureur

J’arrête immédiatement toute tentative déplacée visant à analyser le titre comme étant un jeu de mots quelconque. Je suis réellement furieux, hors de moi, à tel point que c’est avec aigreur que je rédige ce billet. J’ai, ces derniers temps, l’impression que j’alerte sur de nombreux risques concernant le virtuel, que cela fait sourire, puis qu’ensuite la réalité rattrape mes pires craintes. Et pourtant, je suis le premier à affirmer que je préfèrerais n’être un oracle aveugle, qui aurait pour principal défaut de se tromper. Cependant, les évènements ont la fâcheuse et désagréable tendance à me conforter dans mes analyses, et pour tout dire, cela me met extrêmement en colère.

Prenons un peu ce que je disais concernant le piratage des Anonymous (ou « anons » pour ceux qui voient en eux des héros de BD) : j’avais clamé haut et fort qu’il s’agissait là d’un déni de liberté, de démocratie que de s’octroyer tous les droits, de jouer du terrorisme virtuel pour se faire justice. On m’avait alors balancé au visage qu’ils soutenaient une cause juste, à savoir la défense des enfants face aux réseaux de pédophilie. Usé par la polémique, effaré par l’inconscience chronique de mes interlocuteurs, j’avais fini par leur laisser la parole, ceci afin qu’ils se rendent compte, à terme, de l’erreur monumentale qu’il y a à soutenir une « justice » expéditive. En substance, j’avais sans relâche réitéré que le piratage était un acte terroriste, et qu’on aurait le droit, tôt ou tard, à des attaques équivalentes, mais pour des causes nous semblant moins admirables…

Et le temps m’a, hélas, donné raison.

Charlie hebdo, journal satirique par excellence, a eu le droit à une double agression : physique, par l’incendie de leurs locaux (on parle d’un coktail molotov), et la destruction de leur site internet à travers un piratage mené par des hackers d’origine Turque. Résultat des courses ? Une rédaction réduite en cendres, et un site démoli et pratiquement détruit. Pourquoi ? Parce que le journal a eu l’idée de mettre en une affiche provocante à propos du prophète Mahomet (voyez ci-dessous l’image en question).

Alors, déjà interrogeons nous sur le fond de la question : est-ce normal d’attaquer un journal de la sorte ? Est-ce légitime d’incendier un média, et de détruire un moyen d’expression ? La réponse est sans équivoque : NON. Il n’y a pas la moindre excuse à ce sujet. Je reviendrai un peu plus tard sur mon opinion concernant ce dessin et le titre du journal, mais pour autant, je ne peux pas cautionner le vandalisme, pas plus que les menaces physiques subies par le journal. Et c’est là que je suis particulièrement furieux : autant, la masse s’est blottie derrière la « bonne conscience » derrière les Anonymous, autant, là, personne ne semble réellement inquiet face à ces actes. C’est quoi la différence ? Est-ce moins intolérable parce que la cible nous semble moralement acceptable ? Je conteste ! A partir du moment où l’on accepte tacitement la justice expéditive, on ne peut plus distinguer une « bonne » d’une « mauvaise cause ». Il n’y a aucune cause qui légitime d’agir hors d’un cadre légal, d’autant plus quand on vit dans un état de droits. La résistance face à un occupant, face à une armée, c’est un tout autre cadre, à savoir un cadre militaire et militant, et pas des actions s’adossant à l’éthique. Lever le fusil contre un ennemi, ça n’est pas assimilable à la prétention de se vouloir justicier ! Je ne peux, et ne pourrai jamais cautionner ce genre d’actes, surtout s’ils visent à faire taire des médias.

Ma fureur est hors de contrôle. J’ai vraiment une colère noire contre cet acte de violence contre le journal, d’autant plus que l’hébergeur joue dorénavant les lâches en refusant de maintenir le service au journal. En gros (pour les non avertis), un hébergeur, c’est la société qui loue des espaces de stockage pour les mettre à disposition sur le net. Si l’on caricature, c’est un peu comme une « chaîne » de télévision qui diffuserait du contenu pour une société de production. Sans hébergeur (sauf à s’héberger soi-même), un site n’existe plus. Donc, en gros, l’hébergeur a cédé à la peur et aux pressions en refusant de maintenir le site sur la toile ! Ca, c’est le début de la collaboration passive, la fin du droit à la parole, et surtout la preuve que la peur gouverne ce monde. J’en suis ulcéré. C’est à vomir ! Quel est ce monde où, quand on s’exprime, on doit avoir peur de ses opinions ? Le plus important, c’est de les assumer, non ?

Sur le fond de la question concernant l’image elle-même, et le côté outrageant concernant les musulmans, je peux sans difficulté comprendre que certains soient scandalisés. Au surplus, je ne doute pas qu’on puisse ne pas tolérer une forme d’insulte déguisée dans une foi. Personnellement, je ne suis pas un amateur de ce genre de dessins, parce qu’ils mettent sans distinction tous les croyants, qu’ils soient bons ou mauvais. Pardessus le marché, l’islam interdit l’idolâtrie, à savoir la représentation de personnages sous la forme de dessins (il n’y a pas la moindre représentation du prophète dans les mosquées). C’est une indignation qu’on peut qualifier de « légitime » (toute proportion gardée) qui peut être exprimée par certains… Mais cela ne saurait être une raison valable et acceptable pour incendier un journal ! L’autodafé était un acte commun dans nombre de régimes totalitaires, et ce n’est pas acceptable de revoir cette méthode dans notre monde. J’aurais été autrement moins en colère s’il y avait eu une plainte contre le journal, un procès, enfin bref, une défense juridique légitime et moralement normale. Etre un journal ne donne pas le droit de dire n’importe quoi, pas plus que d’insulter n’importe qui, et sur cet aspect, j’aurais volontiers laissé la justice statuer. Par contre, détruire un journal, l’incendier, détruire son site internet, qui se croit suffisamment « droit » moralement pour s’accorder le droit d’agir ainsi ?!

« Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je ferai en sorte que vous puissiez exprimer votre opinion ».

Charlie Hebdo, menacé... Et maintenant le Parisien. sur lepost.fr

03 novembre 2011

Poésie numérique

J'écoute ce morceau... et je fonds... profitez en aussi.(via Sebsauvage)


Who would you rather kiss
on the very first date if you had to chose?
How big a bet you'd make
on your very first game if you couldn't lose?
What would you rather wear
on the very first dance with the one you like?
And how would you really sing
on a difficult song with a broken mike?

Small decisions,
life incisions,
big in retrospect
Bracing gently,
consequently,
the butterfly effect.

Where would you rather go
on your very last June that you spent apart?
What would you leave behind
on your very last smile before you depart?
Who would you rather kiss
on your very last chance of another start?
And how would you rise again
on a difficult slope with a broken heart?

Small decisions,
life incisions
big in retrospect.
Scopeless seeding,
always feeding,
the butterfly effect.

Edifiant

Je vous préconise de garder votre calme ... parce que j'ai eu du mal à garder le mien. Bienvenu dans le monde de l'escroquerie!

Quand on pointe au parlement... juste pour pointer!

31 octobre 2011

Indignation « amusante »

C’est ma journée mauvaise langue aujourd’hui. Désolé, mais c’est comme le poil à gratter, cela me démangeait violemment de me payer la tête des indignés de Wall-Street, parce qu’ils sont, à mes yeux, l’exemple même de l’hypocrisie, de la mauvaise foi, et pire que tout, des moralisateurs de bas étage que je vomis à longueur de messages. Contrairement à nombre de médias et journaux complaisants avec l’attitude « contestataire » de ces fameux indignés, je suis fermement hilare et moqueur les concernant. Là, j’en entends déjà qui vont hurler (une fois de plus) que je suis méchant avec les actions courageuses, que je dénigre constamment les initiatives de ce genre, à tel point qu’on pourrait aisément me soupçonner d’être de connivence avec les boursicoteurs et autres escrocs de la finance. Et dire que je ne toucherai pas un cent pour mes propos, et que cela ne m’octroiera pas le moindre avantage avec ma banque… je dois être foncièrement idiot, non ?

Bon, revenons à nos chers indignés, et interrogeons nous sur leurs critiques. Sont-elles légitimes ? Le monde vient de boire un bouillon des plus infâme avec la crise financière, et ce n’est pas pour demain qu’on va arrêter de s’avaler des pilules amères. Oh, évidemment, on peut mettre en cause l’attitude plus que cavalière des banques, le carnage économique des investissements hasardeux, ou encore la légèreté déconcertante avec laquelle furent traités les problèmes de dettes des états. Alors, jusque là, manifester, hurler la colère contre les massacreurs de croissance et d’emploi, cela pourrait sembler logique, pour ne pas dire indispensable ! Le droit de grève, c’est effectivement prévu pour intervenir auprès des « puissants », et leur faire admettre qu’ils font potentiellement n’importe quoi. Au surplus, les cibles étant parmi les élus du peuple, il serait bon d’admettre que la rue pourrait avoir raison...

Mais ce serait oublier qu’il y a là une énorme hypocrisie ! Songeons un peu à « qui manifeste » et « pourquoi ils le font ». Le qui est déjà, en soi, un vrai souci : dans un pays comme les USA, il est de bon ton de consommer, de s’endetter, ceci parce que cela fait fonctionner l’économie. En effet, ce pays a pour fondamental de se traîner une énorme dette sur notre dos, et de se servir du dollar comme variable d’ajustement. Pourquoi sur notre dos ? Parce que si le cours du dollar fluctue, nous en payons le prix ! Nous sommes encore indexés sur cette monnaie pour nos énergies fossiles, et nous sommes donc, par voie de conséquence, directement impliqués dans le remboursement de la dette Américaine. Amusant, non ? Et là, c’est donc plutôt amusant d’entendre un type brailler « Je suis surendetté, je suis dans la mouise »… Hé, garçon, quand on joue avec le feu, on se brûle, non ? Ces mêmes indignés, quand ils vivaient confortablement gavés par les intérêts de la spéculation, quand ils touchaient une augmentation à travers le versement de primes salariales, se plaignaient-ils que l’économie de marché était la source de ces dits bénéfices ? Pas que je sache.

Je trouve d’un malsain qu’on puisse refuser de comprendre qu’on subit ce qu’on a cherché. On récolte ce qu’on sème, comme dit le dicton… Or, l’endettement des états, il est autant du côté des politiques qui font des budgets jamais à l’équilibre, que du côté des citoyens qui, mine de rien, ont des exigences ! C’est impressionnant de constater que nombre de personnes ne se rendent pas compte que tout se paye, que tout se finance, et que les caisses d’un état ne sont pas des puits sans fond. A partir de cette réflexion, que ce soit l’âge de la retraite, les remboursements de la sécurité sociale, ou encore les différentes aides sociales possibles et imaginables, tout est financé soit par les entrées d’argent (impôts et taxes), soit par de la dette (emprunts). Est-ce que vous, vous iriez sans arrêt vous endetter pour simplement faire en sorte que votre système survive ? Logiquement, non, sauf à vouloir aller droit au désastre. Et quand le désastre arrive, les gens se plaignent, critiquent l’austérité, et pleurent les acquis et autres avantages. Dommage, mais la fête est finie : quand on a plus de fric, on ne reste pas au comptoir du bistrot, on s’en va.

Les indignés de Wall-Street sont, à mes yeux, la pire engeance qui soit, parce qu’elle ne fait que représenter cette classe moyenne qui profitait sans vergogne du système. Maintenant que celui-ci est ruiné, c’est toujours la faute à quelqu’un d’autre. Quand Madoff a offert des taux d’intérêt mirobolants et délirants, qu’est-ce qu’a l’investisseur de base ? Il s’est jeté sur ces intérêts bien entendu ! Comme la martingale du casino, les porteurs ont pensé se faire beaucoup d’argent en peu de temps. Ni plus, ni moins. Et écouter ces spéculateurs pleurer leurs économies, cela a le don de me mettre en colère. Bizarrement, un type fait la manche, et demande une pièce pour vivre, peu de gens donnent… Par contre, un type en costume cravate se propose de vous faire gagner des millions en échange de vos économies, et là tout le monde signe. L’avarice, l’appât du gain, tôt ou tard, c’est sanctionné par une bonne grosse crise qui va bien. Et la crise actuelle, c’est notre incurie, notre inconséquence chronique de trois voire cinq décennies de course à l’argent. Et les indignés de Wall-Street ne sont pas les derniers à y avoir participé.

Qu’on ne nous prenne pas pour des imbéciles, c’est la seule exigence à laquelle je tienne réellement. A partir du moment où l’on nous dit non pas « ce qu’on veut entendre », mais « ce qu’on doit réellement entendre et comprendre », je serai capable de tolérer pas mal de restrictions. Par contre, voir les profiteurs d’hier devenir les pleureuses d’aujourd’hui, ça non. Où étaient leurs larmes pour l’esclavage moderne des Mexicains dans les fermes du sud ? Où étaient leurs cris pour les exploités en Chine ? Nulle part, bien entendu. Tant qu’on a le confort, on n’a pas de conscience…

29 octobre 2011

Tremblez devant ACTA

Oui, la politique est une chose effrayante... mais encore plus quand elle donne ça:

Terrifiant, non?

26 octobre 2011

Aigreurs d’estomac

Je pensais être trop cynique, trop dur avec mes contemporains, et encore plus bien trop alarmistes concernant le comportement de l’Homme en général. En effet, sous le masque confortable de l’humour noir, j’ai pu, et ce à de nombreuses reprises, râler contre à peu près tous les travers possibles de notre humanité corrompue. Pourtant, tout comme mon Maître à penser (que vous connaissez sûrement si vous me lisez depuis suffisamment longtemps), j’ai maintenu une sorte d’amour inconditionnel pour l’individu face au groupe, tant parce que cela s’avère rassurant pour pouvoir avoir des sentiments (sauf à devenir un sociopathe… Et moi et les médicaments, hein…), que parce qu’il faut savoir accepter le fait que certaines personnes sont exceptionnellement dotées au niveau cœur et/ou esprit. Hé oui : votre serviteur est un colérique, un roi de la mauvaise foi, bref un emmerdeur qui se targue de pousser des gueulantes si possible à bon escient.

Mais c’est là que ça déconne ! Les deux années passées démontrent, et ce avec un nombre d’exemples « grandioses » (comprendre par là affolant) que l’Homme n’aura jamais tari la source de ses ennuis, à savoir son imagination. Ainsi, il faut faire preuve d’un esprit tout particulièrement retors pour, en vrac : pondre des placements qu’on sait foireux, et en plus les vendre en masse, provoquer sciemment des crises politiques pour déclarer des guerres menant à des échecs pourtant latents, ou encore laisser les discours sécuritaires gangréner la société, à tel point que le concept de vigilante revienne au galop. Comme quoi, ça ne suffit pas d’être foncièrement masochiste, il faut en plus aller chercher les problèmes. Il y a bel et bien une différence : le masochiste aime être maltraité, l’Homme, lui, va jusqu’à se créer des problèmes pour avoir le loisir de s’en dépêtrer. Serait-ce un nouveau concept de jeu de rôles ?

Et là, face à nous, il y a des types qui espèrent. Ils sont pas si nombreux, ils veulent un monde meilleur, plus propre, plus respectueux de l’existence, et qui, finalement, se prennent constamment des claques, par la faute d’une humanité trop empressée à critiquer au lieu de prendre les bonnes idées. C’est sûr, confronter quelqu’un parlant de générosité à un banquier aussi cynique que dévoué à la cause Argent, c’est envoyer le candide à la mort, ou tout du moins droit dans le mur, le tout sans ceinture ni airbag. La gentillesse a bien du mal à se faire une place là où l’ironie, la brutalité et l’opportunisme sont des règles de vie, voire de survie. Difficile d’expliquer à un type exploitant la forêt vierge au Brésil qu’il détruit mère Nature, quand cet emploi est sa seule source de revenus…

Ne raillons cependant pas trop vite les candides qui, parce qu’ils aiment la vie, les fleurs, les bisounours et tutti quanti, espèrent encore que l’Homme se tire de sa crasse pour faire quelque-chose d’enfin digne de son intelligence légèrement développée. Il ne faut pas s’en moquer, non parce qu’ils croient en la réussite de leurs idées, car là ils se prennent systématiquement une baffe à la lumière de la réalité, mais uniquement parce qu’ils entretiennent une part de rêve ! Rêver, cela donne l’occasion d’avoir des idées, de l’espoir, bref de quoi sauver l’âme. Evidemment que je les moque avec tendresse, bien sûr que je les taquine sans vergogne, quitte à les pousser à se mettre en colère… Et pourtant, je les adore, je les admire. Grâce à eux, on a encore l’idée d’avoir la tête dans les étoiles, d’avoir un fond agréable de douceur au milieu d’un monde qui aime visiblement à s’autodétruire. Continuez les gars, vous êtes un véritable soin pour mes douleurs d’estomac.

Bien sûr qu’on devrait rêver ! C’est même une des choses qu’on oublie d’enseigner à l’école ! On enfourne un paquet d’inepties dans le crâne des gamins, ensuite on enfourne des pelletés de préjugés juste bons à les détourner des réalités, et au final, on en fait des abrutis à peine capables de comprendre les fondamentaux du monde qui les entoure. C’est amusant de voir que l’anar de 18 ans devient un électeur de la droite « dure » à 30… Que s’est-il donc passé entre les deux ? Il a perdu sa candeur, a constaté que ses rêves étaient ceux qu’on lui avait engouffré dans la boîte à réfléchir, et qu’ensuite, par dépit, il a choisi le contraire de son éducation politique. Pourquoi ? Par défiance tant que par déception. Alors, au lieu de bourrer le mou aux étudiants, si on leur disait la vérité, tout en leur rappelant qu’ils sont responsables de leur présent, et surtout de leur futur, m’est avis qu’on aurait énormément moins d’ulcères à l’estomac (dont le mien que je travaille avec une incommensurable patience et détermination).

Finalement, je me soigne la brioche avec mon entourage. Certains sont aussi pénibles que moi, aussi déterminés à se moquer du monde entier. D’autres sont, au contraire, des preuves vivantes qu’on peut rêver, aimer, vivre avec le sourire. Et là, j’ai mon équilibre, je change le Ph de mon estomac, et miraculeusement, je me sens bien. Et si nous en faisions tous autant ?

25 octobre 2011

En colère contre le virtuel

Je suis écoeuré, et le mot est passablement faible. Ces derniers temps, nous avons la fâcheuse tendance à glorifier les méthodes pour le moins douteuses de « vengeurs » virtuels qui, sous couvert d’une justice expéditive, se permettent de pirater, et alors dénoncer sauvagement tout un tas de personnes de par le monde. Le dernier cas en date connu est du fait des Anonymous, mettant en ligne pas moins de 1600 utilisateurs accusés de pédopornographie sur la toile. Sont-ils coupables ? Est-ce qu’ils méritent qu’on les traque de la sorte à travers des méthodes illégales ? Ces questions semblent élémentaires et les réponses tout autant. Oui, il faut absolument traquer, inculper, et condamner des criminels sexuels de ce genre, mais pas n’importe comment, car la justice ne se fait pas à n’importe quel prix.

Et pourtant…

A quoi ai-je eu le droit comme réponse en exprimant cette idée ? La première réponse fut « ils se substituent à la justice qui est défaillante ». NON ! Cent fois NON ! Les vigilantes ne doivent pas proliférer, car la loi est un fondamental de toute société civilisée. Qu’on soit en dictature ou en démocratie, c’est la loi qui fixe les frontières entre le bien et le mal, entre ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Or, s’octroyer le rôle de justicier, c’est outrepasser les lois, c’est prôner l’anarchie, et s’estimer suffisamment compétent pour prendre la place à la fois de la police pour l’enquête, du juge pour choisir la peine, et finalement du bourreau pour l’exécution de celle-ci. Je ne peux pas et ne pourrai jamais cautionner de telles actions, parce qu’elles ne mènent qu’à la loi du Talion, sans compter que tout groupe harcelé finit immanquablement par améliorer sa structure, et donc devenir toujours plus difficile à traquer. Estimer qu’une justice palliative menée par des vigilantes est légitime, c’est estimer que la violence peut contrer la violence. Qu’on ne s’étonne surtout pas si, un jour, il y ait des vengeances à coups de fusil dans les rues. Les règlements de compte ne peuvent décemment pas être acceptés, pas même si, fondamentalement, on serait tenté par la séduisante idée de dire « On traque des monstres, utilisons des méthodes monstrueuses ».

le vigilantisme, sur wikipedia

Le second argument est encore plus ignoble à mes yeux. « Que les pédophiles y perdent de leurs droits fondamentaux ne me dérange pas, ils méritent d’être chassés ». Remplacez pédophiles par juifs, noirs, ce que vous voulez, et vous aurez alors un discours fasciste. Pourquoi Israël a traqué Heichmann et lui a donné un procès retentissant à Jérusalem ? Parce que seule la loi, le droit de se défendre, le droit à la présomption d’innocence peut permettre d’éviter toute dérive totalitaire ! On ne peut pas accepter que la justice disparaisse au profit d’une vindicte populaire… Sauf à vouloir revenir à des périodes sombres où l’on pendait n’importe qui sans même le droit fondamental de se défendre. On m’a parlé d’Outreau comme étant une preuve d’une justice défaillante, et que les attaques telles que celles des Anonymous sont alors une solution acceptable… FAUX : Outreau démontre avant toute chose le rôle des médias, et le résultat d’une lapidation publique par les caméras, et les spectateurs derrière. Si l’on avait laissé accéder la foule à la salle d’audience, m’est avis que les faux accusés auraient risqués leur vie ! La présomption d’innocence, le droit à un procès équitable, ce sont des fondamentaux juridique et sociaux qui nous préservent de la dictature. Les mécanismes légaux sont là, justement, pour qu’on n’expédie pas un procès à coups de culpabilité supposée.

Le troisième argument porté est l’idée incongrue de comparer les piratages de ce genre avec la résistance Française. Vous insultez les résistants avec de tels amalgames. Comment comparer l’action armée contre un occupant (donc une dictature), et des types vivant en DEMOCRATIE s’octroyant le droit devenir des accusateurs/délateurs ? C’est quoi, ce raccourci débile ? La justice, nous en avons une, perfectible, parfois fragile, mais elle a le mérite d’exister. Nous ne sommes pas en zone occupée, nous ne devons pas lutter contre un oppresseur quelconque ! Le droit d’expression n’est pas réduit à néant, pas plus que les médias sont interdits de parole (même s’ils choisissent d’être trop dociles ou complaisants ces derniers temps). Je trouve révoltant qu’on puisse mettre en perspective des gens qui risquaient leur vie pour un idéal de liberté, et des types qui mettent la vie de leurs cibles en danger en les dénonçant au grand public. C’est absolument hors de propos, et même scandaleux.

Le dernier argument, et certainement le plus terrifiant, c’est la seule idée que la loi peut être infléchie pour une question de profit moral et/ou intellectuel. Oui, traquer et emprisonner les pédophiles, c’est une chose qui est « normale ». La loi existe, elle punit et permet l’incarcération de ces monstres. Mais NON, encore une fois, on ne peut pas faire que la loi soit mise en sommeil, sous prétexte que c’est moralement tolérable. JAMAIS, au grand JAMAIS je ne pourrai accepter qu’on puisse légitimer de telles actions. C’est en soi une horreur morale que de pouvoir envisager que les Anonymous agissent correctement. Pourquoi n’aident-ils pas les états, en leur donnant des méthodes, des moyens pour agir correctement, avec le cachet de la loi et donc d’un soutien « populaire ? » ? Parce qu’il est autrement plus confortable de se prendre pour Robin des bois, de cogner fort, d’être un hors la loi apparemment sympathique. Mais là-dedans, où sont prises en compte les erreurs d’analyse, les victimes ? Certains virus permettent de transformer des PC en zombies, en serveurs fantômes hébergeant, sans que l’utilisateur soit au courant, des fichiers douteux ? Alors, eux aussi, on les crucifie en place publique ? Et ceux qui se font squatter leur réseau Wifi sans le savoir ? On fait comme HADOPI ? On sanctionne aveuglément ? J’applaudis le niveau de bêtise atteint là !

Je suis vraiment furieux, hors de moi de pouvoir lire qu’il y a des gens prêts à cautionner la justice expéditive de la rue pour des idées « hautement morale ». Il me semble urgent de comprendre qu’il s’agit là d’une folie pure, qu’on n’obtient jamais autre chose que de la violence, et qu’on oublie alors pourquoi nous avons créé des lois : pour sanctionner les coupables, mais également pour protéger les innocents. Et ça, je ne peux pas admettre qu’on puisse l’oublier aussi facilement.

Les Anonymous et la pédophilie, sur presence-pc

24 octobre 2011

Je l’avais dit, et ça me fatigue d’avoir raison

Je vous l’avait dit précédemment, et ce à de nombreuses reprises : ce que je crains le plus dans les révolutions, c’est qu’elles débouchent généralement sur des dictatures pires que les précédentes. Nombre e personnes m’ont alors dit que j’étais sombre, potentiellement défaitiste, et que je ne faisais que faire des amalgames dangereux. Les révolutions arabes, la chute des despotes, l’héroïsme de la rue, tout ceci fut affiché avec une étrange ferveur dans les médias occidentaux. Or, peu d’entres eux eurent l’intelligence de nous informer sur ce que pouvaient bien vouloir dire les textes sur les banderoles ou les brassards ; Là, en Tunisie, le parti islamiste Ennahda pavoise déjà, et en Libye le tout nouveau gouvernement en place n’hésite pas à parler de charia, de lois réduisant la condition féminine (abrogation de lois fondamentales comme celle sur le divorce et la polygamie). Mais bon sang, sommes-nous donc si candides pour croire que la rue a gagné ?

La rue s’est exprimée, elle a déboulonné des despotes accusés de tous les maux : famine, pauvreté, situation sociale intenable, et je suis même étonné qu’on n’a pas accusé les chefs d’hier d’avoir créé le désert et la sécheresse ! Qui a crû à la spontanéité de ces révoltes « populaires » ? Depuis quand la rue sait-elle s’organiser, s’armer, et former en quelques semaines des gouvernements ou des élections ? Pour les rêveurs, je vais immédiatement briser l’espoir : les révolutions sont menées par des gens qui briguent le pouvoir, et qui font, patiemment, lentement, un travail souterrain tant pour la logistique (armes, moyens de communication, réseaux à l’étranger…) que pour la propagande (incitation à la révolte, grèves « spontanées », sabotages de l’intérieur, création d’aides sociales politisées…). On ne se révolte pas du jour au lendemain, on est guidé par des têtes pensantes, des idéologues sachant manipuler la foule et les gens sans éducation ou presque. Ces révolutions, je le crains, vont devenir le symbole même de l’échec et non de la victoire du peuple. Le peuple va placer des dictateurs à la place des dictateurs, avec le vernis de la démocratie. Or, on a constaté, durant le vote en Tunisie, qu’il y a eu des pressions flagrantes sur les électeurs. Quelle démocratie alors ? La liberté de choix, c’est celle de ne pas être tenu de mettre les extrémistes au pouvoir, mais au contraire de trouver de la modération et de la pondération. Mais là, ce serait alors compter sur les extrémistes pour tolérer la contradiction… Ce qui est incompatible avec leur mode de pensée.

Je trouve terrifiant l’idée que les médias aient pu occulter tout l’aspect venant après chaque révolution, à savoir la reprise du pouvoir. On ne peut décemment pas penser qu’un pays puisse rester dans l’anarchie très longtemps, sauf à espérer que l’armée (par exemple) vienne y mettre bon ordre. La rue, agitée, versatile, encline à se laisser emmener par la propagande, va apparemment céder aux illusions de la radicalisation par l’éducation religieuse. Pire encore, la Libye pourrait basculer vers le modèle Iranien, ceci avec le consentement des « démocraties » mondiales ! Nous qui honnissons le système islamiste en Iran, nous voici responsables de l’arrivée potentielle des mêmes extrémistes en Libye. Et cela, visiblement, ne choque pas énormément de gens. « Après tout, qu’ils se débrouillent, on les a aidés à se libérer, à eux de choisir leur système politique » va dire l’homme de la rue. Kadhafi un monstre ? Il était un dictateur, avec tout ce que cela implique de pire. Pourtant, entre la peste et le choléra, visiblement l’OTAN, la France, les USA ne sont pas inquiets d’avoir ouvert la porte à une énième république islamique… J’applaudis cyniquement le résultat que beaucoup veulent montrer comme étant une « victoire de la démocratie ». On en reparlera quand le pouvoir aura été gangréné par les extrêmes, et qu’au lieu d’avoir un allié économique (ahhh, le bon pétrole Libyen !), nous aurons un nouvel Ahmadinejad prêt à tout.

Quelques liens :
La Tunisie et le parti islamiste qui pavoise, sur liberation.Fr
Tunisie-Libye, vers l’islamisme ? Sur lepoint.fr

20 octobre 2011

Kadhafi serait mort.

L’actualité ne manque pas de se faire importante à toute heure, et de se faire forte de prendre les gens au dépourvu. En effet, peu d’observateurs ont su identifier les prémices des révolutions arabes, et encore moins la chute de nombre de régimes qu’on supposait indéboulonnables. Or, force est de constater, et surtout d’admettre, que les dites révolutions sont parvenues à mettre à mal les certitudes, à tel point qu’il pourrait, on l’espère en tout cas, avoir une véritable remise en cause des pouvoirs politiques de la région. La fin des dictateurs, la destruction des symboles visiblement honnis, quoi de plus beau ? Tous les Européens semblent être fiers de la mort du despote, certains ont même des phrases osées comme Claude Guéant, qui se serait félicité de son décès ! Désole, mais je crois que cette réaction mérite d’être chroniquée, tout comme l’excès de fierté des membres de l’OTAN.

Prenons les choses dans l’ordre. Tout d’abord, remettons un peu d’histoire dans notre réflexion. Kadhafi, dictateur Libyen bien connu sur la scène internationale, et ce tant pour ses implications dans l’entraînement de groupuscules terroristes, que pour ses frasques lors de ses sorties, a souvent été déclaré comme « indésirable » du monde arabe. Ce statut, apparemment peu enviable, lui a paradoxalement donné une forme d’aura auprès des autres nations de la région, au titre qu’il était un des seuls à oser répondre pied à pied aux nations unies. Que ce soit dans une situation légitime ou non, Kadhafi a donc été non seulement une sorte de héros populaire, mais en plus un acteur des problématiques régionales. Isolée par un embargo, la Libye a donc soutenu le colonel contre vents et marées, décrétant logiquement que la misère était un fait de l’oppression étrangère, et non d’une gestion inacceptable du pays. En tant que producteur de pétrole, tout ceci s’est étrangement et honteusement évaporé, et l’on a accueilli l’homme un peu partout dans le monde, et en France notamment. Ah ça, les barils, ça cause plus que les intentions de démocratisation d’un régime. De ce fait, je trouve plutôt inconvenant, de la part de nombre d’états, d’aller se vanter d’avoir aidé à déboulonner l’associé d’il y a quelques mois seulement. Mais, on le sait bien, amis et politique sont incompatibles, ou alors uniquement sur une période de temps où la dite amitié a un intérêt réciproque…

Allons plus loin. S’il a bel et bien été tué, est-ce une bonne nouvelle ? Certainement pas ! A tous les imbéciles, heureux de savoir l’ancien dictateur mort sous les balles ou les bombes, sachez une chose : tout despote qui se meurt l’arme à la main, sera remplacé par un despote souvent pire que celui qui vient de tomber. Je me refuse à accepter un tel constat, et cette souplesse intellectuelle qui voudrait qu’une fois l’homme décédé, tout irait mieux. Il n’en est jamais ainsi ! S.Hussein exécuté, est-ce pour autant que la résistance s’est effondrée en Irak ? Hitler mort le 30 Avril 1945, est-ce que l’Allemagne s’est immédiatement rendue ? Ne rêvez pas, un dictateur qui périt, c’est potentiellement un comploteur qui viendra se faire passer pour un libérateur, pour ensuite remettre en œuvre les méthodes de son prédécesseur. La seule justice acceptable, ce n’est pas de voir périr un symbole en cours de combat, c’est que le dit symbole soit jugé par le système accepté par les citoyens, et pas autrement. On ne lynche pas un ancien chef d’état, on le juge, on lui donne le droit de se défendre, et, une fois la sanction choisie, on fait exécuter la sentence. Mais pas autrement ! Maintenant, il n’y aura aucune justice des hommes pour ses victimes, et ceux qui furent les tortionnaires de son régime vont hélas certainement perdurer au pouvoir. Vous ne me croyez pas ? Songez-y un instant : on ne casse pas les administrations en virant toutes les petites mains complices, il est impossible d’expurger les rangs des services de l’état de ses éléments ayant collaborés avec le régime. En France, nombre d’anciens collabos restèrent de hauts-fonctionnaires. En Allemagne, combien d’anciens membres de la Gestapo finirent leurs jours comme membres des services secrets ou de la police de la RFA/RDA ? Par conséquent, une purge ne tient qu’au fantasme, sauf à la pratiquer comme Staline, à savoir de manière systématique et violente. Mais est-ce cela que l’on veut pour une nation supposée débarrassée de la dictature ? Certainement pas.

J’aimerais que tous ceux qui, cyniquement, se flattent de savoir Kadhafi mort, combien ont négocié avec lui. Entre les vendeurs d’armes, les négociateurs de matière première, les trafiquants en tout genre, combien de ces bonnes consciences devant les caméras ont de la boue dans l’âme ? France, USA, Grande-Bretagne, ils sont à la fois membres de l’OTAN, des nations unies à des postes clé (le conseil de sécurité), et, en même temps, parmi les plus gros vendeurs d’armes de la planète. Les armes qu’on a vu être utilisées pendant les combats, d’où viennent-elles ? Les filières illégales deviennent légales quand elles servent des intérêts étrangers, et nul doute que nombre de munitions, revendues par des marchands de morts, furent livrées avec la bénédiction expresse des « soutiens » internationaux à la révolution. Tout ça pour quoi ? Pour s’accorder une chance d’avoir un nouveau contact plus malléable, plus sensible aux arguments tels que l’argent ou encore l’influence internationale… tout ce que voulait Kadhafi en somme.

Je vais finalement citer quelques lignes de monsieur Servat, grande plume et chanteur que j’adore.
Je ne hurle pas avec les loups!

Je dis, à vous tous qui m'écoutez : méfiez-vous. Les gentils, les méchants, c'est pour les enfants. Le bien est dans le mal comme la chaleur est dans Ia flamme. La vie est confuse, les héros vieillissent, les martyrs enfantent des bourreaux! Rien n'est simple, même Solidarité! Rappelez-vous, Israël, le Liban, Phnom-Penh libérée, le départ du tyran de Perse Vers I’ Ayatollah, vers le vieil homme à la barbe lumineuse coulait la sympathie comme un fleuve invincible. Et voici : le flot de ferveur est devenu fanatisme. La dictature des croyants a éteint la lumière. Le vieillard noir, assis sur les cadavres, nous l'avons chassé de nos cœurs. Dans nos poitrines, la place était vacante pour accueillir les résistants des vallées afghanes. L'imam, démon obscur, les Afghans, héros clairs et purs, voilà l'image qu'on nous présente! La même religion les guide et les arme. Quand les résistants gagneront quel voile viendra cacher la face de l'Afghanistan? Non, je ne soutiens pas l'envahisseur. Il est exécrable, indigne, brutal, odieux, méprisable, inhumain, dégueulasse! Il doit quitter le territoire afghan tout de suite, aujourd'hui, ce soir, et cesser sa soie guerre honteuse et inutile. Je crie dehors! Mais ne m'en demandez pas plus. L'agression ne change pas l'agressé en héros clair et pur. Ne me demandez pas d'entrer dans le jeu truqué du choix simpliste le Coran ou le Capital, le tchador l'American way of life, le Pape ou le P.O.U.P., les catholiques ou les protestants, l'infarctus ou le cancer, le gaz russe ou l'atome, le coup de poing dans la gueule ou le coup de pied au cul, les SS 20 ou les Pershings. Choisis! Dans les airs se joue un opéra titanesque. A l'ouest les cons d'or. A l'est, les cons d'acier. Au milieu, les pauvres cons! Choisis ton con, camarade!


Lisez bien attentivement… et répercutez cela sur la Libye…

18 octobre 2011

Pour les râleurs.

Alors bon… Effectivement, je ne suis plus aussi présent ces derniers temps sur la toile. N’allez pas croire que je n’aime plus écrire, ou quoi que ce soit ce genre, c’est tout simplement que je n’ai pas vraiment le temps de laisser aller ma verve par l’écrit, à tel point que je viens à me demander si, d’aventure, je ne serais pas tenu de faire une pause. Pourtant, je n’ai aucune envie de ralentir mes coups de gueule ou mes analyses, d’autant plus quand l’actualité s’y prête ! Hé oui : ce n’est pas parce que je suis absent et muet ici, que je n’ai plus rien à dire ou contre quoi râler ! Ne rêvez pas, me bâillonner n’est pas une chose aisée, d’autant plus quand j’ai quelque chose à dire.

Commençons bête et méchants, voulez-vous ? Les primaires socialistes semblent être un excellent terrain de commentaires acides, à tel point que j’en viens même à me demander si, d’aventure, cette expérience électorale ne serait pas aussi profitable à la droite qu’à la gauche. En effet, derrière la victoire de Hollande par une majorité incontestable, il y a tout de même des gens, des ambitieux, bref tout une foule de personnes prêtes à tout pour accéder au pouvoir. Celles qui soutenaient Aubry, que vont-elles faire ? Scléroser le parti, ou bien participer activement à « l’union sacrée » revendiquée par les deux candidats du second tour ? La question me semble pertinente, car il ne faut surtout pas oublier ce qui est déjà arrivé dans le passé : crasses des uns pour se venger d’une absence de soutien lors d’une élection, petites vacheries entres amis au « bon moment » et j’en passe. A droite comme à gauche, on a la rancœur tenace, et m’est avis que l’on n’a pas fini d’entendre parler des soutiens des uns et des autres qui refuseront de collaborer. Ca va sentir le roussi dans les couloirs de la rue de Solferino… non ?

Après tout, l’ambition est une constituante obligatoire de la politique, sauf à vouloir être un véritable serviteur de l’état, et donc du peuple. De là, ce n’est pas contradictoire, sauf quand nous sommes dans un système comme celui que nous connaissons actuellement. Sans ambition pas de légitimité, donc pas de reconnaissance, et encore moins de pouvoir ! Toute l’ironie est là : il faut avoir les dents longues pour prendre une place, et c’est donc les vautours, les requins et autres animaux à mâchoires dangereuses qui prennent des places, ceci au détriment de celles et ceux qui auraient (on l’espère) à l’esprit le bien-être du peuple, et non pas celui des entreprises/militaires/despotes (inutile de rayer des mentions, ils vont généralement très bien ensemble ceux là !). Au surplus, dans un système capitaliste, l’argent est roi, cela suffit globalement à gangréner les politiciens qui, avouons le, n’avaient pas besoin de cette tare supplémentaire sur leurs CV.

En parlant de fric, de pépètes, j’ai une question à la con. Puisque le résultat des primaires a dépassé les prévisions et les espérances les plus folles, le surplus d’argent versé par les votants, qui va le palper, et à quoi va-t-il servir ? Qu’on finance clairement les primaires, je le comprends sans rechigner ni même faire de commentaire méchant à ce propos, mais là, franchement que vont-ils en faire ? Financer la campagne de Hollande ? Et s’il en reste encore ? Répartir les sommes dans le parti lui-même ? J’espère que le PS aura la politesse de publier quelques résultats à ce propos, sous peine de passer pour des escrocs, chose qui serait terriblement préjudiciable pour un parti qui n’est pas encore sorti de son marasme. A mon sens, le PS se targue d’avoir utilisé la démocratie pour trouver SON candidat… certes, mais de là à pavoiser, cela me semble exagéré. Comme d’autres l’ont déjà dit, gérer une pré-élection ne génère pas pour autant un gagnant, loin de là même ! J’ai quelques doutes sur la capacité d’union du parti, mais surtout le poids qu’aura Hollande face aux autres. Oui, Sarkozy n’est pas aimé par une bonne partie du peuple, oui, le FN fait peur, mais j’ignore si, malheureusement, le scénario de 2002 ne va pas se reproduire !

Au final, l’UMP a de quoi rire (même si c’est jaune). Les primaires reflètent non pas la capacité d’un parti à se trouver un bon candidat, mais plutôt l’incapacité de celui-ci à désigner un candidat sans avoir à passer par les urnes. Me concernant, j’ai tendance à ne pas en rire, parce que les perdants sont dans une situation terrible : Royal est pour ainsi dire « morte » dans le parti (comme d’autres avant elle, demandez à Rocard ce que cela donne d’être grillé par les patrons du parti…), et Aubry risque de se traîner des rancœurs contre Hollande. J’espère qu’en cas de victoire, que ces deux là sauront s’accorder pour mener le pays et le parti dans la bonne direction, et non pas comme Sarkozy et l’UMP qui, finalement, en arrivent à se tirer dans les pattes. Fillon avec ses ambitions, les déclarations concernant le fait que « Ce serait pas mal, des primaires à l’UMP », voire même des désaveux ouverts, ce n’est pas là un présidentiable crédible qui est face à nous, mais un président sortant sur la sellette
On verra bien, n’est-ce pas ? J’attends de voir avec intérêt si l’on va se faire peur avec le FN, se moquer de Sarkozy s’il est éliminé au premier tour, ou si le pays va pleurer avec un parti divisé au pouvoir… Rendez-vous en 2012 pour voir le bilan !

10 octobre 2011

Une bonne intention

Après avoir été absent toute une semaine, je me dois, bien évidemment, de revenir pousser quelques gueulantes et commentaires sur notre cher (et triste) monde. L’actualité a, pour une fois, de quoi me faire suffisamment parler pour que vous preniez le temps de me dire « Tu vas arrêter, oui ?! », ou même de me bâillonner afin de vous assurer un peu de paix. Ceci dit, raté, difficile de museler un type qui vous cause par écran interposé ! (Là, généralement, dans les films de série Z, c’est le moment de balancer un rire démoniaque de savant fou, et de faire apparaître, en ombre chinoise, deux cerbères d’une police quelconque).

Revenons à nos moutons, je voulais dire citoyens. Comme on dit souvent « C’est l’intention qui compte », j’aimerais que nous regardions en quoi l’intention peut être aussi importante et utile, d’autant plus quand le résultat est des plus décevant. Prenons les primaires socialistes comme exemple de cette idée. On s’entête à me faire avaler qu’il s’agit là d’un acte démocratique, d’une avancée majeure dans la politique française, et que ce serait même là l’exemple à suivre pour les élections après 2012. Ah bon ? Faire voter le quidam pour choisir LE candidat central d’un seul parti, c’est un comportement réellement démocratique ? En apparence, bien entendu, je ne peux nier le fait qu’une bonne élection vaut bien mieux qu’un mauvais putsch, mais de là à revendiquer qu’une primaire est une chose nécessaire… Un peu de sérieux je vous prie ! Le concept de la primaire, c’est simplement de trouver qui sera le seul candidat d’un parti, ceci en partant du principe que chaque électeur sache pour qui il vote. Déjà qu’il n’est pas spécialement foutu de comprendre pour quel président il se prononce, alors dans une primaire hein… Bref, dire qu’il s’agit là d’un choix démocratique, j’aurais plus tendance à dire un choix « technocratique » tant le résultat mènera non pas forcément le meilleur candidat, mais celui qui aura su le mieux jouer sa carte dans le parti.

Au-delà de cette seule considération purement technique, il est vraiment navrant de se dire qu’un parti comme le PS soit réduit à se choisir un candidat par les urnes, au lieu de compter sur celui ou celle qui serait simplement sorti du lot. En gros, le discours sous-jacent pourrait être « On n’a pas vraiment quelqu’un de suffisamment balaise pour faire la décision, choisissez à notre place ». Or, il me semble qu’on se prend des élus justement pour qu’ils décident en notre nom (puis pour les déboulonner à l’élection suivante, soit par déception, soit parce qu’on aime le changement). De là, difficile de me faire dire que les primaires soient une bonne chose, vu que je les perçois presque comme étant l’élection du plus populaire, ou bien du moins mauvais du lot. Peu avenant comme descriptif, non ? Au surplus, je me demande ce que donnera l’après primaire : l’électorat va-t-il suivre son choix unique, ou bien peut-on craindre un éclatement de la carte politique ? Il ne faut jamais perdre de vue que L.Jospin a, justement, été éliminé du premier tour de 2002 suite à un excès de confiance de ses électeurs ! Ce serait réellement un naufrage si, d’aventure, le candidat unique du PS était amené à ne pas passer le premier tour.

Malgré ces critiques virulentes, je reste malgré tout agréablement surpris et déçu à la fois. Surpris parce qu’il y a eu pas mal de votants (le million a été dépassé d’après ce que j’ai entendu), et qu’en plus premiers résultats semblent suivre ce que les sondages donnaient comme tendances. Mieux encore, j’ai été satisfait que Aubry et Hollande soient en tête, car ce sont deux personnages de l’appareil du parti, compétents, et qui, enfin, peuvent présenter un visage compatible avec la fonction de président de la république. Toutefois, là où je suis déçu, c’est qu’il ne faut pas pavoiser face tant au vote en quantité qu’en qualité. Pourquoi ? Un million sur plusieurs dizaines de millions de votants, c’est peu, bien peu, trop peu même pour démontrer une véritable détermination des citoyens à « virer à gauche ». Pire encore, l’électorat de droite, coincé entre un Sarkozy déclinant, et une Le Pen en cours d’ascension, j’ai crainte que ce soit non pas le PS et l’UMP qui se retrouvent à se disputer le fauteuil, mais le FN qui jouerait les arbitres, voire même le juge de paix en prenant la place d’un des deux partis. Voyons comment sortira le PS de ces primaires. Grandi ? Sûr de son candidat unique ? Ou bien divisé et inquiet sur l’avenir ?

Enfin, pour celles et ceux qui aiment le concept de primaires, je vous rappelle que les USA fonctionnent sur ce principe, et que cela donne des élections présidentielles bipolaires, à savoir soit les démocrates, soit les républicains. Où sont les autres « petits » partis ? Noyés dans la masse, invisible, sans véritable poids. Voulez-vous du même sort pour la France ? PS/UMP ? J’en doute. La démocratie se fait dans sa multiplicité, et non dans son hyper unicité. Déjà que nos institutions se sclérosent à force de maintenir les mêmes personnes au pouvoir, difficile d’avaler que réduire encore la carte politique pourrait la rendre meilleure.