26 décembre 2006

Noël au Pôle Nord...

Comme toujours, cliquez sur l'image pour l'agrandir dans une nouvelle fenêtre...


24 décembre 2006

Joyeux noël

Malgré tous les côtés qui font que je n'aime pas noël je tiens tout de même à vous offrir à tous, chers lecteurs, un texte et un chant qui remplacerait fort bien toutes les chansons qu'on braille en cette période qui devrait être festive.

Amicalement,
Votre obligé,
Frédéric.




Happy Xmas (War Is Over)
Yoko Ono & John Lennon
(Happy Xmas Kyoko
Happy Xmas Julian)

So this is Xmas
And what have you done
Another year over
And a new one just begun
And so this is Xmas
I hope you have fun
The near and the dear one
The old and the young

A very Merry Xmas
And a happy New Year
Let's hope it's a good one
Without any fear

And so this is Xmas
For weak and for strong
For rich and the poor ones
The world is so wrong
And so happy Xmas
For black and for white
For yellow and red ones
Let's stop all the fight

A very Merry Xmas
And a happy New Year
Let's hope it's a good one
Without any fear

And so this is Xmas
And what have we done
Another year over
A new one just begun
And so happy Xmas
We hope you have fun
The near and the dear one
The old and the young

A very Merry Xmas
And a happy New Year
Let's hope it's a good one
Without any fear
War is over, if you want it
War is over now

Happy Xmas

17 décembre 2006

N'oubliez pas


Tout d’abord cette brève va commencer par un simple merci, sincère et direct à tous ceux qui perdent leur temps pour lire ces propos parfois incohérents, souvent virulents mais toujours honnêtes avec mes opinions. A défaut de pouvoir saluer mes lecteurs de vive voix je le fais donc à l’aide de ces quelques lignes qui vous sont destinées. J’aimerais bien pouvoir vous faire cadeau de plus mais à défaut vos passages sont une incitation à continuer dans ma lancée. Par conséquent bonne lecture de ce qui va suivre.

Lorsque mes pas me mènent dans certains lieux particuliers je ne peux m’empêcher de songer à ce que l’Histoire a pu laisser comme trace soit sur l’asphalte glacée de ces nuits automnales soit sur les antédiluviens pavés de la capitale. Est-ce la noyade d’un fleuve déchaîné, le martèlement des chaussures ou des bottes, ou encore la souillure du sang versé qui ressort ? la ville a des relents rances et c’est stupéfiant de prendre une carte et de marquer par de petites croix les zones où la violence s’est déchainée. Depuis un pont on a jeté des innocents, sur certains murs des balles ont percées des corps, des soldats ont utilisé l’homicide volontaire contre la foule pour en réprimer les demandes les plus élémentaires de liberté ou pire encore de nourriture et pourtant l’on arpente tels des rats sans mémoire ces mêmes endroits.

Au hasard de certains carrefours on peut voir un petit mausolée, sur des façades une plaque commémorative mais aujourd’hui qui se souvient ? le calendrier est-il seulement fait de saints, de prénoms de martyrs dont les histoires elles-mêmes deviennent obscures ? j’ai été frappé de voir un bout de marbre portant des noms de résistants fusillés en 1944 par les allemands en déroute être dégradé, gribouillé par des imbéciles. C’est une insulte à la mémoire de ces gens ordinaires mais courageux de marquer d’une croix gammée sur ce petit rappel au souvenir collectif ! j’ai honte pour l’homme dans son ensemble, de plus en plus honte pour la façon dégueulasse qu’il a de jeter aux orties ses propres erreurs et d’agir contre toute forme de bon sens.

En septembre 1972 un commando de terroristes Palestiniens a pris en otage des sportifs, des « innocents » puis a fini par les exécuter suite à une des plus grosses bavures policières de la décennie : un assaut totalement raté, une démission quasi-totale des forces d’intervention et la réussite médiatique pour la première terreur mondialement diffusée sur les petits écrans. Ce qui m’écoeure ici c’est que bon nombre de responsables prétendent qu’il n’y avait rien à faire, mais sait-on seulement qu’on a sacrifié ces otages sur l’autel de la réconciliation entre les peuples allemands et juifs ? oui ! je l’affirme l’action n’a pas échouée, on a choisi de la faire échouer pour s’assurer d’avoir des martyrs de la cause Israélienne et ne pas entacher la toute fragile et naissante collaboration entre Bohn et Jérusalem. Là on va me demander ce que vient faire une telle remarque ici, mais bon sang c’est une évidence : il fallait jouer sur la mémoire d’un pays brisé par sa propre folie et s’en servir pour une cause totalement différente. Ainsi, l’Allemagne De Brandt a eu les mains liées, les journalistes bâillonnés et le tout transformé en pugilat contre les idées de la toute jeune autorité Palestinienne. On oublie, on enterre, on nettoie… les familles des victimes ont porté plainte contre l’état allemand pour négligence criminelle : on leur a répondu qu’il y avait ensuite prescription... Bienvenue en démago.. non démocra… j’ai du mal à utiliser le bon terme !

Qui a la mémoire qui flanche ? le peuple abasourdi par l’histoire quand on daigne la lui raconter en toute transparence et qui ensuite l’oublie à la vitesse phénoménale des générations, ou bien les états qui se font forts de ne pas déterrer les cadavres et de fermer à double tour les penderies pleines des squelettes de leurs bavures ? il n’y a donc pas que la ville elle-même qui oublie, il y a surtout ceux qui en font l’existence qui s’arrangent pour ne se rappeler que de l’essentiel. Aujourd’hui il n’existe que très peu de villes qui conservent des stigmates des bombardements ou des batailles, le béton pousse la pierre qui a elle-même poussée la brique. Le cycle de renaissance est sans fin, et je ne vois guère qu’Hiroshima qui a maintenu la présence de ruines pour que les gens n’oublient jamais. Je ne prétends pas que voir la Mort s’afficher avec son insolente sale gueule en plein centre ville soit une solution, mais doit-on pour autant nettoyer, faire reluire et ainsi réduire à néant la mémoire des peuples ? de la nouvelle génération combien ont conscience qu’ils foulent une terre qui a du se défendre jusqu’au sang dans les sillons, combien ont connaissance de ce qu’est le vélodrome d’hiver et de ce qu’il a pu représenter dans les années noires de la guerre ?

Il y a dix ans déjà, le 3 décembre 1996 des gens sont morts dans le RER station Port Royal à Paris pour avoir eu le malheur d’être là, au mauvais endroit au mauvais moment. Quatre morts, 170 blessés par la fameuse et sanglante bouteille de gaz trafiquée. Qui connaît leurs noms à ces innocents crucifiés, qui revoit les scènes d’apocalypse dans la station ? la foule ne se rappelle pas, on a juste les « si vous voyez un paquet abandonné, veuillez le signaler aux agents… bla bla bla ». Vigipirate, es tu notre seule mémoire de la violence gratuite ? la France, le monde entier même ne doit pas oublier qu’il y a eu d’autres morts inutiles en dehors du WTC et que les américains n’ont pas eu le monopole de la souffrance de son peuple. Je tiens également à souligner l’injuste et stupide résultat de ce terrorisme aveugle : l’attentat était d’origine « musulmane » (non je ne dirai pas qu’ils étaient musulmans ces assassins, c’étaient tout sauf des humains et des croyants), deux jeunes étudiants Younes Slimane Nait et Mohamed Ben Chou, étaient de jeunes Marocains, qui étudiaient les mathématiques à Paris. Leurs thèses ont été soutenues in absento comme symbole de respect pour leurs mémoires. Merci à ceux qui ont osé agir ainsi, ils méritaient de réussir comme n’importe qui d’autre. N’oubliez pas ces deux prénoms, ils sont là pour hurler avec colère qu’on ne doit jamais faire table rase du passé et en tenir compte dans l’avenir.

« Noooël , Noooël… » braillent les gosses en ces heures qui nous séparent du minuit fatidique. Qui a le courage de dire que le bonhomme rouge et son imagerie sont made in Coca Cola ? qui va avoir encore le cran de renier ce sponsor qui vomit sa bonne publicité et son consumérisme débilitant ? j’ai horreur non pas de Noël finalement mais de l’attitude des gens lors de cette fête. Ils se souviennent de vous ? pensez vous, c’est l’obligation du donner pour un rendu qui les fait agir sans aucune conscience et sans même respect pour vous. Emballé c’est pesé doivent-ils se dire en apposant une petite carte mielleuse avec son arrière goût de fiel. « Joyeux Noël ! » et en filigrane « et n’oublie pas mes cadeaux ! ». Calendrier de l’avent ? oublié. Générosité envers les autres ? envolée. Tendresse autour de l’âtre ? dans les braises ! Doit-on se rappeler qu’on a une famille et des amis qu’au moment des fêtes et non durant toute l’année ?

Trop de questions pour si peu de réponses,
Trop de colère dans laquelle on s’enfonce.
L’Homme s’oublie si facilement aujourd’hui,
Que de se souvenir profondément l’ennuie.

Des bras tendus aux tombes creusées,
Juste un pas pour tomber dans ce Creuset.
La mémoire est une case qu’on jette,
Car de la place il faut faire dans les têtes.

Demain si la Mort frappe notre ville,
Que les bombes tueront des civils,
Une dizaine d’années suffiront à nettoyer,
Le sang dégorgé des veines sur le pavé.

Que la Terre soit détruite par notre folie,
Et qu’on assassine et viole à l’envi,
Personne ne se souviendra des bourreaux,
A part peut être des murs et des barreaux,

Qui ont servi de cellules aux résistants.

10 décembre 2006

Je ne hurlerai pas avec les loups

Chanson de Gilles Servat...

Je suis fan (merci à jamais à vous Monsieur Thoraval Mc Benah (qui mérite les majuscules de la dignité d'être un Homme)

A quoi bon les vers et les rimes
Ces bijoux dérisoires
Ces mots qu'on cisèle et qu'on grime
Au jeu de l'illusoire
A quoi bon les vers et les rimes
Quand la rage a rendez-vous
Avec le désespoir

Je ne hurlerai pas avec les loups, ne comptez pas sur moi. Je ne vomirai pas avec la droite, sèche comme un coup de trique. Pendant vingt ans elle a joué matraque et réprime. Sur Plogoff elle a lâché ses chiens farouches. Aux jours éclatants de 68, quand ses grenades offraient leurs fleurs de larmes aux barricades, quand noire était l'étoffe qui protégeait nos yeux, elle avait pris la fuite pour embrasser l'armée sur la bouche! Maintenant elle pleure sur Varsovie, dans un mouchoir de soie brodé d'or, parfumée 'Soirs de Paris'. C'est un crocodile. C'est un cannibale qui pleure en suçant les os de sa mère!

Je ne hurlerai pas avec les loups, ne comptez pas sur moi. Je ne brandirai pas mon flingue avec "Battling Sam", le shérif de l'ouest. Regardez le nouveau monde : c'est une guêpe! W.A.S.P. White-Anglo-Saxon-Protestant. Au nord, la tête. Au sud, l'Amérique latine, l'abdomen des States. Au centre, la taille qui se déglingue. Le COW-boy dégaine, assis sur Saint-Domingue, les éperons griffant les flancs du Salvador, le Chili marqué au fer qui fume encore. "Battling Sam" le vengeur dégaine, yeah! Deux larmes aux coins des yeux : l'une pour la Pologne, l'autre pour Somoza 1 C'est un crocodile. C'est un cannibale qui pleure suçant les os de sa mère!

Je ne hurlerai pas avec les loups, ne comptez pas sur moi. Je ne défilerai pas avec ce général qui sanglote, lui aussi. Peut-être est-il sincère. Pourtant à Gdansk, c'est bien un militaire, général comme lui, qui dicte la loi de l'artillerie! Une larmichette, au bord de sa paupière lourde, tremblote et puis ruisselle sur ses balafres. Instant d'émotion et de gêne. Car naguère, en Algérie, quand il n'était que colonel, c'était un tortionnaire! Les droits de l'homme, il leur mettait une dynamo, des pédales, un guidon, une selle, et s'asseyait dessus pour alimenter la gégène. C'est un crocodile. C'est un cannibale qui pleure en suçant les os de sa mère!

Et la France est indignée! Quoi? Comment? Qu'ouïs-je? Qu'entends-je? Rêve-je? Pendant le partage de la Pologne, l'Allemagne et la Russie interdisaient aux petits Polskis de parler leur langue à l'école! Quelle horreur! s'écrie l'ange au bonnet phrygien. Vilains Russes! Méchants Prussiens! Honte sur vous, et pire encore! Elle verse un pleur et se déchire les seins Peut-être le remords Il n'y a pas longtemps elle en faisait autant et sans vergogne, en Bretagne et ailleurs

Je ne hurle pas avec les loups. Je dis, tourné vers le soleil levant qu'avez vous fait des espérances de 1917 ? Les fleurs vermeilles des Soviets, écloses sous les nuées ardentes de l'aurore du siècle, se sont fanées peu à peu sous la neige pesante des années Et les sinistres corneilles de la sclérose n'ont pas laissé germer le grain semé. A présent leurs corps noirs couvrent votre terre, et l'air vibre de leurs cris tristes et sonores ! Camarades ! Peuple des tourbillons, peuple des vents cinglants, le Staline d'or est toujours debout! Aujourd'hui, les pays frères sont votre Amérique latine, votre drapeau c'est la faucille et la carabine, et c'est l'état-major qui vous dirige. Aujourd'hui, les militaires sont le dernier rempart du parti contre la classe ouvrière. Camarades, peuple des tourbillons, peuple des vents cinglants, peuple des cyclones irrésistibles, peuple ses ouragans de l'histoire, un hiver terrible étend sa banquise sur l'espace de vos vies, et sous l'emprise de ses glaces, vos pensées sont prisonnières Aujourd'hui, l'armée rouge, pour que rien ne se passe, tire sur tout ce qui bouge! Demain, ses cibles seront les vagues, ou le feuillage sous la brise, ou le courant des fleuves, ou l'éclosion des fleurs vermeilles.

Je ne hurle pas avec les loups, même si l'on m'en accuse, et ils m'en accuseront! Je dis qu'il est beau comme un songe de liberté ce peuple otage des partageurs de monde, bloqué dans les cachots de l'Europe, étouffé par des brontosaures et plaint par des paralytiques, prisonnier de, trouillards planétaires, piqué au formol par des croque-morts blafards, encamisolé de force par des infirmiers fous, lobotomisé par des docteurs paranoïaques Il vit! Écoutez battre son coeur! Il vit sous le couvercle kaki! Il est beau, ce peuple qui ne plie pas! Beau comme le rêve d'un étang qui se voudrait rivière! Et je crie merde à Pinuchevski, triste pantin roide! Mais c'est facile à crier, ici, loin, dans l'incroyable confusion. Ici où les cadres critiquent l'autogestion avec Solidarité au revers de la veste! Même le gouvernement turc ose soutenir Solidarité! Marécage des idées, sables mouvants, brouillards, feux follets, apparences, fantasmagories, attrape-nigauds, vessies, lanternes! Solidarnosc! On se sert de toi! Des mains adverses te manipulent te triturent te transforment! Déjà, pour certains, tu n'es plus qu'un ballon qu'ils se disputent pour se marquer des buts!

Je ne hurle pas avec les loups! Je dis, à vous tous qui m'écoutez : méfiez-vous. Les gentils, les méchants, c'est pour les enfants. Le bien est dans le mal comme la chaleur est dans Ia flamme. La vie est confuse, les héros vieillissent, les martyrs enfantent des bourreaux! Rien n'est simple, même Solidarité! Rappelez-vous, Israël, le Liban, Pnom-Pehn libérée, le départ du tyran de Perse Vers.I'Ayatollah, vers le vieil homme à la barbe lumineuse coulait la sympathie comme un fleuve invincible. Et voici : le flot de ferveur est devenu fanatisme. La dictature des croyants a éteint la lumière. Le vieillard noir, assis sur les cadavres, nous l'avons chassé de nos coeurs. Dans nos poitrines, la place était vacante pour accueillir les résistants des vallées afghanes. L'imam, démon obscur, les Afghans, héros clairs et purs, voilà l'image qu'on nous présente! La même religion les guide et les arme. Quand les résistants gagneront quel voile viendra cacher la face de l'afghanistan? Non, je ne soutiens pas l'envahisseur. Il est exécrable, indigne, brutal, odieux, méprisable, inhumain, dégueulasse! Il doit quitter le territoire afghan tout de suite, aujourd'hui, ce soir, et cesser sa soie guerre honteuse et inutile. Je crie dehors! Mais ne m'en demandez pas plus. L'agression ne change pas l'agressé en héros clair et pur. Ne me demandez pas d'entrer dans le jeu truqué du choix simpliste le Coran ou le Capital, le tchador l'american way of life, le Pape ou le P.O.U.P., les catholiques ou les protestants, l'infarctus ou le cancer, le gaz russe ou l'atome, le coup de poing dans la gueule ou le coup de pied au cul, les SS 20 ou les Pershings. Choisis! Dans les airs se joue un opéra titanesque. A l'ouest les cons d'or. A l'est, les cons d'acier. Au milieu, les pauvres cons! Choisis ton con, camarade!

Je choisis le doute! Fini les mains jointes, les yeux fermés, la bouche ouverte! Je ne veux plus croire. Je veux savoir, connaître, comprendre, pénétrer, saisir, appréhender, juger en connaissance de cause, poser le doute comme principe Je veux laisser les certitudes aux bulldozers!

Je choisis le doute et la non-violence! Il y a deux violences. La première, celle qu'on impose, l'ordinaire, avec sa gueule d'homme ordinaire La seconde, celle qui répond au silence. Celle-là, je la comprends. C'est un cri! Se taire sur l'injustice précipite la violence. Le silence, notre silence est lui-même une violence! Censeurs, tripatouilleurs d'informations, trieurs de nouvelles, menteurs, étouffeurs de vagues, toutvabienistes, jeteurs de voiles pudiques, autocenseurs peureux, complices par omission, vous êtes tous des allumeurs de violence! Combien faut-il de morts pour desserrer vos dents? Envoyez vos barèmes! La seconde violence, je la comprends. Mais, une fois brisé le silence, quand elle continue, elle devient ordinaire. Elle ne règle rien. Elle est injuste. Elle affaiblit les causes justes. Quelque part, en Angleterre, une bombe. Sur le trottoir, un enfant tombe, le visage arraché Le sacrifice de Bobby Sands et de ses amis s'estompe Les index braqués sur Londres s'abaissent .. Et l'Irlande, seule, pleure ses fils et leur message anéanti...

Je choisis le doute, la non-violence et la dignité. Je défendrai la dignité des êtres et même des choses. La dignité des hommes, des animaux, des plantes, des pierres, des pays, des langues, du travail, des peuples, des mers, des paysages, des sols, des algues, des tribus, des pensées, des enfants, des poissons, des insectes, des races, des continents, des céréales, des femmes, des labours, des maisons, de la paix, des étoiles, des planètes Qu'elle est belle, dans l'espace, la Terre d'azur spiralée de lait! Sa dignité est entre nos mains! L'homme seul peut la dégrader, car l'homme, seul, est conscient!

La dignité de la Terre est entre nos mains. Partout s'assemblent et s'organisent des hommes et des femmes qui refusent la rigidité d'un monde cadavérique. Partout de nouvelles formes d'action paraissent, pour en finir avec l'économie coloniale, brûler les racines de la misère, court-circuiter les multinationales cachées derrière les dictatures, abattre les murailles entre les races, pulvériser les temples du profit, déchausser la médecine, reprendre les terres, diversifier les cultures, produire sur place des médicaments simples, abolir les tortures, apprendre à lire, ouvrir les prisons, donner la parole aux pauvres, écouter ce qu'ils ont à dire! Partager! Partager la Terre entière! Chaleureusement!

Enfin arrive le temps du concret! Enfin, on cesse de faire entrer de force la réalité dans le moule des idées! Enfin arrive le temps du respect! Difficulté suprême.. Laisser libres les pensées différentes Que chacun regarde en soi. La bête est là, tapie, sournoise, prête à tout dévorer. L'hydre du fascisme est en chacun de nous. Chaque soir je la décapite. Chaque nuit ses tètes repoussent dons ma tète. Parfois, elle me soumet. Parfois, je suis vainqueur En moi : l'intolérance, moisissure fadasse je ne vaincrai jamais définitivement Mais, sans relâche, je décapiterai le monstre. Jamais je ne prendrai la Kalachnikov pour imposer mes idées, ma loi ou ma croyance. J'ai trop peur d'avoir tort!

Merci à vous Monsieur Servat
F.H

Pink Floyd, un moment de plaisir auditif

Ce n'est qu'un lien simple pour écouter tranquillement le morceau "Welcome to machine".

Comme disent les anglais "just enjoy"


06 décembre 2006

Ecophobie

Ce néologisme étrange n’est pas anodin. Si je l’utilise ce n’est certes pas dans un refus obstiné de faire preuve de civisme pour la nature mais c’est essentiellement dans un esprit critique exacerbé que je le revendique haut et fort. Alors la contradiction est flagrante : d’un côté je prétends accepter de bonne grâce les petits gestes quotidiens pour préserver notre habitat « naturel » (si tant est que le béton soit une forme naturel d’habitat pour le vertébré décérébré que nous sommes tous) et de l’autre je clame ma haine féroce contre l’écologie au point d’en faire une phobie. Mais est-ce-que je parle réellement de l’écologie dans ses concepts fondateurs ?

L’humanité a pour particularité somme toute étrange d’utiliser son intelligence à ses dépends : pollution systématique de ses espaces de vie, destruction irréfléchie de ses ressources et pardessus le marché une fâcheuse tendance au nihilisme. De fait, s’entendre reprocher par ses con-frères son manque de respect pour mère nature a un petit quelque chose de savoureux. Bien sûr qu’il faut progresser, améliorer sans cesse notre relationnel avec la Terre, mais de là à s’entendre reprocher ce que soi même l’on ne fait pas, c’est de l’ordre de l’insulte ! les « verts » ont cette faculté d’occulter aisément les réalités quotidiennes au profit d’idéaux sympathiques mais anti pratiques au possible. Faisons un point (ou plusieurs pour permettre aux plus lents de suivre tout de même le raisonnement) sur les suggestions et les faits avérés.

Ecotaxe, et une idée saugrenue une ! qui va-t-on taxer ? les entreprises ? non, les consommateurs, vous et moi donc à hauteur d’une portion congrue de notre consommation dilettante. C’est joli, intéressant même mais dans l’absolu ne serait-il pas plus intelligent (insulte à ceux se disant géniaux) d’anticiper et d’exiger une fabrication plus rationnelle et réfléchie ? dosettes individuelles, emballages sur emballages au point d’en oublier le contenu au profit du contenant, qu’est ce qui empêcherait l’industrie de se contenter d’un minimum nécessaire au lieu d’en faire des tonnes (de déchets) ? si l’on prend le simple plat cuisiné, on touche en un instant au sublime de la bêtise : un carton sérigraphié (donc encres, vernis ; colle et bois), une barquette en plastique et/ou aluminium, le tout pour contenir environ 200 grammes de nourriture aseptisée. Splendide, on en a pour plus cher de matière première que de produit manufacturé et réellement ingérable par le client final. Dans la même démarche il y a de quoi frémir sur le contenu de nos poubelles tout de même : hystérie sur les cartonnages, folie des grandeurs de la multiplicité des formats de vente, hérésie des fameux sachets fraîcheur qui ne ferment plus au bout de la première utilisation. Si réduction de la pollution il y a cela passera par la mise à mort des emballages inutiles et difficiles à retraiter.

Les énergies alternatives, je ne demande que ça de se débarrasser de la puanteur du mazout, de l’infection nucléaire et enfin bannir le millénaire charbon fumeux de nos nécessités. Aujourd’hui des solutions sont proposées en vrac sans la moindre réflexion de fond, juste pour en valoriser la forme la plus simplette, histoire que les électeurs aient quelque chose à apprécier. Prenons l’éolienne. Qui en veut une près de chez lui ? personne bien entendu, ça enlaidit le paysage et génère une nuisance sonore, et c’est sans compter le rendement somme toute faible par unité… ceci engendrant la création de véritables forêts à hélices. Donc voilà : on veut se séparer du nucléaire mais pas question d’envahir notre « espace vital » de poteaux décamétriques surmontés de pales métalliques. Faudrait savoir les gars, la France n’est pas du genre à pouvoir s’étendre (sauf phénomène climatique ou géologique sans précédent) dans quelque direction que ce soit. Il est donc clair qu’on veut le beurre, l’argent du beurre (je vous laisse réciter le reste de la maxime). L’énergie hydraulique ? et les lacs artificiels en veut-on ? inutile de tergiverser plus longtemps, on n’a pas de solution à court terme sur ce thème.

Les thèmes sont nombreux au fond. A chaque nouvelle crise de nerf écologiste on peut systématiquement leur opposer un côté pragmatique qu’ils semblent laisser pendre au guidon de leurs vélos. Je constate simplement avec un agacement plus que profond que la plupart s’attaquent aux consommateurs au lieu de taper sur les producteurs. C’est tout de même effarant qu’on se rende compte qu’aujourd’hui que l’automobile utilise des dizaines de formes de plastiques différentes et que quasiment aucune d’elles peuvent se recycler en même temps : ABS, PP, PA, PVC, thermoformables, thermodurcissable, le panel est tel qu’il est pour ainsi dire impossible de recycler intégralement une voiture et c’est paradoxalement sur le portefeuille de l’acheteur qu’on va venir encore et encore taper.

L’écologie est une affaire non pas personnelle mais sociale et à faire fonctionner de manière mondiale et pas juste locale. Les exemples sont légions et rien n’incite vraiment à être respectueux de l’environnement sans toucher aux libertés fondamentales de l’économie de marché qui sont consommer et dépenser sans contrainte. Les petits gestes font les grandes causes parait il dans les publicités incitatives, mais j’aurais une flopée de questions pour les pourfendeurs du monde vert :
  • Dis Nicolas Hulot, ton ULM il marche à l’éco carburant ? et quand tu prends l’avion pour faire ton émission en Afrique, il tourne au colza ?
  • Dis madame Voynet ton logement tu le chauffes au solaire ou à l’électrique ?
  • Dites les verts, vos prospectus sont ils intégralement écologiquement acceptables ? l’encre est-elle propre, le papier 100% recyclé et la colle pour les affiches non toxique ?
  • Dites les dirigeants des verts, vous vous déplacez en voiture de fonction ou bien en transports en commun ?

Je suis vachard mais j’ai surtout horreur qu’on se foute de moi et par la même occasion du monde !

Ecolo oui mais pas n’importe comment !