30 mai 2008

L'épisode 24 est publié

Rejoignez la série "STEAM, un roman en ligne" pour l'épisode 24
Vous remarquerez également le bandeau en haut. Il suffit de cliquer dessus pour rejoindre le site STEAM!Cliquez ici pour rejoindre le site du roman

La Mort

Pour l’avoir abordée plus d’une fois dans mes propos et avoir tourné en dérision ses frasques ainsi que son inusable sens (particulier) de l’humour, j’ai eu enfin l’envie d’en parler avec la sérénité de quelqu’un qui se sait condamné comme chacun d’entres nous. Certes, l’expression horrifiée qui se fige sur les visages au moment d’envisager le trépas n’est pas engageante, mais pour autant que je sache celle-ci est aussi inéluctable que le peut être le mot « fin » sur un film, aussi bon soit-il. Alors, tel un rat de bibliothèque classant ses livres favoris avant la fermeture définitive de son antre pour cause de manque de visite, écoutons nous parler de la fin de la vie tout comme l’on écouterait le dernier morceau d’un bel album apprécié à sa juste valeur.

Pourquoi être terrifié par la Mort ? Est-elle si mauvaise après tout ? Dans l’absolu on peut lui reprocher de raccourcir de façon brutale notre potentiel tant de reproduction que de création, d’autant plus que l’âge frustre terriblement ces deux emblèmes de notre existence. D’un côté la ménopause et l’impuissance, de l’autre Alzheimer veillant à la disparition du grain, le temps est tout autant un ennemi que la Mort peut devenir salvatrice. Alors, à quoi bon s’accrocher aux branches du baobab qu’est la société si c’est pour de toute façon se voir la dernière branche se briser dans un fracas aussi assourdissant que définitif ? Clairement, ce n’est donc ni l’enfant ni le meilleur tableau à venir qui nous torture… Alors qu’est-ce don ? Peut-être pourra-t-on parler des relations humaines, des gens qui vont nous manquer et à qui l’on va inévitablement manquer un temps, mais encore une fois ce n’est qu’une vue de l’esprit étriqué de l’homme épris de sa propre suffisance. Nous sommes nécessaires parce que nous pouvons disparaître, et nous sommes donc inutiles puisque nous finissons par trépasser. Paradoxal, certes, mais au combien réaliste. D’ailleurs, pleurons-nous le défunt ou notre égoïste vide intérieur ? Regrettons nous sa vie qui a pu être douloureuse et épuisante, ou bien le bienfait que le décédé nous a apporté ? La réponse est malheureusement rapidement vue, et nul doute que (encore une fois) le temps apporte sa sinistre réponse : on finit par s’accoutumer au manque de l’autre puis tôt ou tard on apprend à faire sans. C’est dans l’ordre des choses.

Si donc la Mort nous terrifie c’est par notre égocentrisme. Soit. Convenons de cet état de fait, mais il y a autre chose d’aussi profond, si ce n’est pire encore. Qui sait ce que la Mort nous réserve si ce n’est l’éternité ? Enfin, éternité c’est encore bien prétentieux puisque c’est la mémoire qui fait que l’on perdure dans le temps : un barbare dont le squelette anonyme réapparaît des millénaires après sa chute de cheval fatale à ses vertèbres n’est plus reconnu ni par ses descendants ni par l’état civil. De personnage avec une âme, un visage et des sentiments il n’est que sujet de laboratoire et d’anthropométrie laborieuse. Dénué de prénom ou de nom notre corps est alors de la matière et non du philosophique. Alors, éternelle l’âme humaine ? Nombre de religions prêtent à la Mort un passage vers un au-delà meilleur, un paradis dont nous aurions été remerciés de part notre incurie et notre irrespect, ce qui tend à penser que les auteurs de ces règles de bonne mort ont eu la fibre visionnaire : le jour où nous périrons tous par une apocalypse quelconque, m’est avis que notre passage sera comme un pet dans une baignoire… malodorant, fétide et temporaire. La nature reprendra ses droits et nous serons donc expulsés une fois de plus de l’Eden pour que celui-ci nous survive. Belle ironie non ? N’étant qu’un pragmatique, j’estime pour ma part que de paradis nous n’avons aucune possibilité d’en rêver un au titre que si l’Homme grimpe avec ses tares morales, aucune chance que celles-ci deviennent qualités une fois la grande ablution menée sur nous. On ne détache pas le cœur de l’Homme comme on nettoie le bavoir de bébé !
Par conséquent, si nous ne savons rien de la Mort (personne n’est revenu nous faire un résumé circonstancié), que nous envisageons tant le néant, le paradis, l’enfer que le on ne sait pas, c’est donc la trouille de l’inconnu qui guide l’Homme vers une maladive trouille du trépas. « Crevez… enfin avant moi ! » s’écriera-t-il avec satisfaction. Quitte à mourir donc, autant mourir le plus tard possible.

Et dans le fond, rien n’empêche de dire et de revendiquer que nous marchons main dans la main avec la grande faucheuse. Je me plais à croire que la Mort est une amie chère, efficace, exigeante même et qu’elle se paie des bijoux sur le corps aviné des moribonds attendant la libération et le dernier soupir salvateur. Croyez-vous que la non-vie soit une solution acceptable ? Aujourd’hui l’espérance de pouvoir atteindre le siècle de présence sur cette terre n’a rien de démesurée, et de ce fait subir les frasques d’une vieillesse agrémentée par le cancer, le handicap physique, l’affaiblissement des sens et enfin l’aliénation mentale provoquée par la dégénérescence de notre esprit n’a au fond rien d’enviable. J’ai du mal à estimer enviable le sort d’une personne ayant perdue totalement le sens des réalités, qui radote et qui a besoin d’un déambulateur et de couches confiance. Humour noir mis à part (pour une fois), je trouve que vivre se mérite, que le faire se doit d’être correctement, et qu’à notre passif nous devons ajouter notre imperturbable mépris de la dignité. Il n’y a rien de digne à embastiller nos aïeux dans les hospices sous prétexte qu’ils sont difficiles à trimballer à la plage, tout comme je trouve indigne de croire que le respect passe par la signature de chèques à la dite maison de repos (euphémisme, quand tu nous tiens).

Mourons, mais mourons bien. L’Homme doit apprendre non à craindre sa fin, mais à mon avis apprécier tout ce qui précède cette clôture de ses actifs. Telle une banque aimant les comptes ronds, je crois que je serai heureux de pouvoir dire un jour « j’ai bien vécu » et non ressasser mes bévues et aller faire subir mes humeurs à ma pénible descendance. « Dis papi, tu casses ta pipe bientôt ? »… si j’entends cette phrase, là par contre je serai un acharné, non par plaisir d’exister mais par suprême vengeance d’aller emmerder les plans d’un rejeton trop content de toucher le pactole sur ma carcasse encore palpitante. T’inquiète moustique devenu adulte, je ferai piéger ma paillasse pour que tu te fasses sauter la tronche en tentant de m’ôter la bagouse à caillasse qui clignote à mon annulaire !

Juste pour le plaisir, voici un morceau fort sympathique, à écouter jusqu'au bout (c'est essentiel!)...


29 mai 2008

L'épisode 23 est publié

Rejoignez la série "STEAM, un roman en ligne" pour l'épisode 23.
Vous remarquerez également le bandeau en haut. Il suffit de cliquer dessus pour rejoindre le site STEAM!Cliquez ici pour rejoindre le site du roman

Un pavé sur la gueule ou dans la mare?

Oh ça, finalement je suis rôdé tant je revendique haut et fort mon appartenance à cette caste ouverte au tout venant faite de personnes chroniquant avec énergie de toute chose faisant la nature humaine. J’ai le cynisme en bandoulière, ou plutôt en cartouchière pour ouvrir le feu sans discernement sur les politiques, les hommes, les femmes, les sportifs, ou ceux qui se fringuent comme des sacs à patate. Mais alors, qu’est ce qui va faire que je vais être encore étiqueté « emmerdeur public » ? Et bien le jugement aux assises des délinquants ayant lapidés (caillassé étant un barbarisme de banlieusard sans culture) des policiers en 2006 ! Huit à dix ans ferme, une jolie démonstration de déterminisme judiciaire contre des vandales ayant eu recours aux représailles à l’inspiration romaine pour se venger de la police. En toute franchise, je vais être infect concernant aussi bien les prévenus que les victimes...

Tout d’abord élevons le débat au-delà d’une action tout à fait inacceptable et méritant sanction. Pourquoi mettre en avant ce jugement, pour en faire un symbole de la fermeté étatique contre l’agression du symbole de sa trique ? Certes, cela se comprend mais cela ressemble plus à une propagande indigne qu’à une explication mesurée et nécessaire des sanctions encourues lors de telles exactions. J’estime en effet qu’il n’est pas nécessaire d’avoir systématiquement recours aux médias lors de la mise en accusation de morveux (je pèse mes mots) se prenant pour des bandits et qui en guise de révolte (parfois légitime hélas) jouant les Thierry La Fronde au lieu d’agir pour leur propre bien. Plus je vois la mise en avant de ces tribunaux emballant des ados violents plus j’imagine la réaction du paysan totalement déconnecté de cette réalité qui s’effraie alors du « Encore ces branleurs de jeunes ! Z’ont qu’à bosser ! ». Dites… C’est si constructif que ça, d’effrayer la ménagère de moins de cinquante berges avec des mouflets cavalant entre les immeubles insalubres, chiffon sur la tronche et braillant « mort aux flics » ? Avant toute chose il serait sain d’arrêter la gestion infecte des cités dortoirs bâties pour parquer des ouvriers immigrés, enclavées et à peine entretenues, et à qui l’on colle tous les défauts de la terre. Une cambriole ? Des mômes de banlieue. La drogue ? Encore eux. Des émeutes ? Pas de souci, ils sont bons au « fous le feu à la tire du voisin ». Quatre décennies et rien n’a changé : Mouloud sera toujours Mouloud, l’arabe qui dérange et qui ne se reconnaît pas dans les institutions qui le mettent en ZEP, feront de lui le symbole d’incivisme (malgré son exemplaire assiduité au lycée poubelle qui daigne lui distiller un semblant d’éducation) et qui au bout du compte sera écoeuré d’être rejeté par certaines entreprises de part sa couleur de peau trop basanée pour être honnête.
Pour pondérer ce discours, j’estime également qu’il est du ressort des parents d’éduquer (et non d’instruire) les enfants et de faire en sorte qu’ils respectent les lois en vigueur. Tant que « mineur=protection » nous n’aurons qu’une faible emprise sur les délinquants juvéniles. Sanctionnons financièrement les parents (quitte à perdre l’aspect social qui tient tant à cœur à toute une bande de bobos aussi désinformés que trop riches pour comprendre ce qu’est la misère des banlieues) et nous aurons un progrès indéniable dans le maintien naturel de l’ordre des choses.

La loi de sécurité de 2007 a été votée (dans un silence monacal et entendu des médias) et a permis la mise le renvoi aux assises de toute personne « agressant un policier, un pompier, ou un gendarme » (N.Sarkozy). Bien évidemment il est intolérable de voir un pompier se faire agresser ou lapider lors de son travail de sauvetage, d’autant plus qu’il n’a pas le recours à la force pour se préserver, mais là où le problème est plus profond c’est qu’est ce qu’une agression ? En partant du principe que le liberticide pourrait devenir la règle, manifester et se défendre contre une charge de CRS serait donc une agression passible de plusieurs années de prison. Dans mon vocabulaire ce n’est plus de la démocratie mais de la dictature. A quand le stade de France devenant le stade Santiago de triste mémoire ? A trop vouloir être ferme on en devient non pas sévère mais violent, et ce qui est terrifiant à penser c’est que la violence appelle la réaction violente. Les dernières émeutes de masse symbolisent bien l’incompréhension grandissante des jeunes et de l’état. D’un côté une partie de jeunes désoeuvrés menés par des gens soucieux de garder une autorité violente sur leurs quartiers, de l’autre des policiers en charge de la sécurité allant parfois au-delà de leurs prérogatives. Porter un uniforme n’autorise pas tout, tout comme être citoyen ne permet pas des écarts de conduite de cet ordre. L’équilibre est une position difficile à trouver, d’autant plus quand les caisses de l’état sont si vides qu’y trouver une pièce serait un exploit. Comment financer un retour à une ville plus humaine et non simplement rafistoler des tours et des barres de béton uniformes et déshumanisantes ? Je ne suis pas prophète ni expert, mais il me semble que commencer par d’une part impliquer les familles dans l’éducation (en allant jusqu’à la sanction comme je l’ai dit) et d’autre part en s’acquittant du devoir de l’état d’offrir les mêmes chances à tous (si possible…), peut-être aurons nous moins de feuilles de faits divers et plus de feuilles vantant la réussite des « fils de mécanos sur les chaînes de l’île Seguin ».

28 mai 2008

L'épisode 22 est publié

Rejoignez la série "STEAM, un roman en ligne" pour l'épisode 22.
Vous remarquerez également le bandeau en haut. Il suffit de cliquer dessus pour rejoindre le site STEAM!Cliquez ici pour rejoindre le site du roman

Largesses et étroitesse

En cette époque où le tout venant se croît être détenteur de toutes les libertés dont celle redoutable de critiquer son voisin, sans autoriser lui-même sa propre mise en lumière, il s’avère difficile de passer au travers des gouttes de l’exposition artificielle par les quolibets mais surtout l’esquive agile des critiques acerbe. C’est l’évidence : il faut être vu sans pour autant se montrer, voir sans être voyeur, et à ce petit jeu chacun suppose que son concitoyen de voisin est tenu de lui dévoiler ses secrets, dans le respect de la vie privée ça va de soi. Largesse de l’Homme vis-à-vis du désir d’être informé, ou étroitesse d’esprit permettant la gymnastique du « on peut espionner les gens tant que les gens ce n’est pas moi ».

Que de bêtises n’a-t-on pas raconté sur les services secrets, sur les réseaux de surveillance et sur les écoutes téléphoniques ! Que n’a-t-on pas vendu à la population avide d’informations croustillantes sur les muets de nos services de sécurité ! Depuis la période faussement libertaire de la fin des années soixante à celle contemporaine des attentats dits « islamistes » en passant par celle où tout passait par l’argent et le pouvoir (merci les années 80), l’ère est au déni de nécessité d’avoir un organe de sûreté tout en étant paradoxalement passionné par les frasques politico financières voire sexuelles de nos dirigeants ou de nos stars. Il y a deux camps qui s’affrontent : les paranoïaques et les voyeurs. Les premiers sont faciles à identifier, ce sont ceux qui n’hésitent pas à écrire une lettre anonyme (par timidité) au commissariat pour dénoncer le voisin turc et barbu, ce sont ces mêmes paranoïaques qui crient sur les toits que toute personne portant un sac à dos est un danger potentiel, ou bien qui se gave de chaînes d’information tout en oubliant de faire un tri indispensable entre le propos populo, l’info pure et dure, et l’analyse mal dégrossie. Le deuxième, ce voyeur est plus fin, plus dangereux et perfide. Le voyeur, c’est celui qui vous soutient qu’il se fout de la vie privée du président, qui se targue d’être totalement largué concernant les informations du jour et qui achète gala et/ou VSD en cachette de son entourage. Ces deux espèces sont donc contre l’espionnage (ah caca la violation des libertés individuelles) mais qui ne voient pas d’objection à la traque des personnalités par des charlots armés d’appareils photos ou de caméscopes.

En un mot : lamentable.

Pourtant, rien n’est plus nécessaire que d’avoir des espions… Ca y est, vous me regardez avec cet air de dire que je prône le retour d’une Gestapo… mais non tas d’hurluberlus soucieux de vos écarts conjugaux et de vos fraudes au FISC, si j’estime le besoin d’officines peu légales comme la DGSE ou bien la CIA, c’est qu’après tout la liberté n’est qu’une vue de l’esprit et que par conséquent c’est l’intérêt du plus grand nombre qui primera sur le petit intérêt égoïste de l’individu. Au surplus, je suis hélas convaincu que plus d’une fois les dits services se sont faits forts de désamorcer des situations épineuses sans en tenir informé le peuple. Regardez : une bombe explose dans le RER, tout le monde crie au scandale « Quoi ? Y z’étaient pas au courant ??? ». Un attentat est évité mais personne ne le dit ? Ah mais ma bonne dame, c’est le jeu du secret : on ne voit que ce qu’on est supposé voir, pas plus.
Il est de notoriété publique que bien des fois enfreindre les lois c’est préserver La Loi, la seule qui mérite d’être conservée à tout prix : la sécurité de la population. Je n’ai que peu d’estime pour celui qui, sous couvert d’un militantisme libertaire puant à pleins nasaux l’égocentrisme indécrottable affirme sans frémir que l’on peut se passer d’armée et d’espions, voire de police. Bah voyons, c’est si simple de prôner l’anarchie tout en tenant bien au chaud dans sa poche le numéro du commissariat le plus proche…

Un autre mot dans ce dernier cas : ridicule.

Enfin, s’il m’est donné de dire que je trouve légitimes (malgré ses aspects peu reluisants et liberticides) les actions des services secrets, ce n’est pas pour autant que j’admettrai un usage immodéré et inconsidéré d’un tel pouvoir. DGSE ne devra jamais rimer avec STASI, pas plus que nous, population assujettie au bon vouloir des politiques, saurions accepter sans rechigner des écoutes comme elles purent être pratiquées pour des buts purement personnels. L’usage de la force, tout comme celui du déni de démocratie doivent être des armes dans un arsenal dissuasif, pas répressif. Merci de ne pas amalgamer à tort le pardessus noir et la traction avec le costume trois pièces de ces fonctionnaires et serviteurs de l’état. J’ai en mémoire la phrase d’un ancien de la DGSE (lors d’une interview… je n’ai rien d’un membre de la « piscine ») : « Les présidents et les ministres passent, nous, nous restons ».

Une phrase : tout est dit.

27 mai 2008

L'épisode 21 est publié

Rejoignez la série "STEAM, un roman en ligne" pour l'épisode 21.
Vous remarquerez également le bandeau en haut. Il suffit de cliquer dessus pour rejoindre le site STEAM!Cliquez ici pour rejoindre le site du roman

Et la politique dans tout ça ?

Bien des lecteurs auront remarqués une absence totale de chroniques sur l’anniversaire de la création d’Israël, sur la « messe » populiste et sponsorisée pour cette occasion à Paris, la chute de la Clinton dans les primaires, ou bien la Birmanie et ses morts en pagaille. Oui, j’avoue sans difficulté, l’actualité et la politique me sont en ce moment particulièrement indifférentes, d’autant plus qu’il ne me semble pas constater quoi que ce soit de si révolutionnaire que cela. Comment ça ? Un noir aux élections présidentielles aux USA, ce n’est pas une petite révolution ? Quoi ?! Des dizaines de milliers de morts et une junte militaire cherchant à tout prix à maintenir les frontières fermées, ça n’a rien d’atroce ? Allons, un peu de sérieux (et de cynisme) je vous prie : il n’est rien ici qui ne soit déjà arrivé d’une manière ou d’une autre. Combien de tremblements de terre se sont produits sous Mao et que nulle personne en occident n’a eu ouie dire ? Combien de millions de Chinois ont péris lors d’inondations non confirmées ? Et que dire de cette « investiture » qui placera au bout du compte un clone de Bush à la tête de l’état étoilé ? Soyons raisonnables et surtout lucides, la politique, c’est comme les oignons : plus on épluche plus on constate que les couches sont toutes les mêmes…

Il est vrai qu’aller dire qu’on se fout du résultat d’une élection aussi attendu soit-il est particulièrement peu malin de ma part, mais à tout bien réfléchir je doute qu’une femme ou un noir puisse jouer les vindicatifs dans une arène sexiste et souvent peu au fait des avancées sociales. N’oublions pas que le droit de vote aux noirs n’est pas quelque chose de si vieux que cela dans les états du sud (malgré l’abolition de l’esclavage), et que le racisme et surtout la xénophobie fait malheureusement partie intégrante des mœurs du quidam moyen. Raisonnons par l’absurde : Admettons un de ces deux candidats élu, puis plaçons ce candidat en situation. Comment résoudre la crise Irakienne sans pour autant provoquer un désastre tant économique que moral aux USA ? Qui va pouvoir affirmer sans frémir qu’il est aisé de retirer ses troupes et de laisser ainsi un pays être la proie des flammes de l’insurrection fondamentaliste ? N’omettons pas de plus que le côté financier de la chose a permis à toute une tranche de la population américaine de s’enrichir sur les cercueils de leurs enfants. Et oui, une industrie lourde, l’acheminement et le conditionnement de vivres, ça rapporte un maximum, sans compter tout ce que peut compter la logistique indispensable à un bidasse : uniformes, équipements divers, véhicules, électronique… Bref, les USA dépensent, mais au fond elle finance sa propre croissance. Pratique non ? A l’époque du Vietnam la fin des hostilités fut réellement difficile et peu retiendront que c’est à Lyndon Johnson (celui qui prit la place de Kennedy au pied levé) que l’on doit la première tentative raisonnée de mettre fin au conflit et de négocier une sortie de guerre raisonnable… et ses efforts ne furent pas suivis d’effets puisqu’il fit cette déclaration en 1968 et le conflit cessa en 1975. Alors, qui des deux pourrait se saisir des rênes et tenter une telle action ? Ce n’est pas demain la veille que les opérations militaires cesseront en Irak.
Et puis je suis sympa avec le futur président, j’omets la gestion de la crise des « subprimes », petit bonheur économique s’il en est…

Comme je l’ai déjà dit, j’aime beaucoup l’attitude des nations européennes vis-à-vis de la crise en Palestine. Cette région nous doit son découpage, ses expulsions et l’installation anarchique d’un pays non pas fondé sur un besoin territorial mais sur des thèses religieuses. Quand j’entends un Israélien critiquer les fondamentalistes et les troupes du djihad, j’ai le sourire ironique aux lèvres. Merci aux pays européens qui, au sortir du conflit mondial, se sont empressés d’aider les juifs à s’installer là-bas pour ne pas avoir à eux-mêmes les nourrir et les reloger. Merci à l’Angleterre d’avoir filé (à l’anglaise, le mot d’esprit n’est finalement pas usurpé !) et laissé une région se véroler ainsi, et merci enfin aux USA qui se sont bien remplies les poches avec les marchés d’armement, la gestion des fonds destinés à l’état d’Israël et qui aujourd’hui n’ont de cesse de se poser en arbitre « impartial » via des accords aussi inutiles qu’iniques.

Bon… finalement j’en ai parlé et là le lecteur chagrin râlera que je n’ai pas abordé la question de notre président remarié et toujours aussi médiatique que mal aimé. Mais je m’en fous ! Qu’il fasse le zouave à une finale de coupe de France, se fasse insulter pendant un salon de l’agriculture ou colle un guignol au placard pour avoir balancé des yaourts, pour ma part ce côté pittoresque est et restera sans aucun intérêt. C’est dingue, des actions politiques lourdes de sens se préparent, comme par exemple le démantèlement possible du système de gestion des contrats de travail, la promulgation de lois liberticides (dont j’ai déjà longuement parlé précédemment) et tout cela personne n’en tient compte ? Mais dites, qui de moi ou vous a des œillères finalement ? Je revendique donc un désintérêt total pour les USA vu qu’au mieux le candidat ne sera pas un pro Bush mais sera prisonnier du bilan de son prédécesseur, je me fous d’Israël puisque de toute façon personne n’a à cœur de faire la paix, et je me fous enfin de l’imagerie populaire de mon président puisque personne ne semble prêter d’attention au fondamental au profit de l’inutile.

Vous en aurez du pouvoir d’achat, à défaut du pouvoir d’ouvrir votre gueule… C’est votre choix !

26 mai 2008

L'épisode 20 est publié

Rejoignez la série "STEAM, un roman en ligne" pour l'épisode 20.
Vous remarquerez également le bandeau en haut. Il suffit de cliquer dessus pour rejoindre le site STEAM!Cliquez ici pour rejoindre le site du roman

Bon... me voici de retour!

Bon...

Puisqu’il faut revenir tôt ou tard aux affaires, me voici de retour pour le grand plaisir des uns et le désagrément du plus grand nombre. N’étant pas exhibitionniste outre mesure (bien qu’un blog soit par essence une façon peu orthodoxe de se dénuder l’âme en public) je me garderai de vous donner trop de détails sur mes pérégrinations balkaniques et me contenterai de dire que je me suis reposé, que j’ai eu plaisir à revoir « mes » terres, et que surtout j’ai en réserve de quoi vous abîmer les rétines pour quelques temps encore.

Passons au sujet qui me titille le melon surmontant mon cou et mes épaules. Au cours d’une conversation d’une hauteur intellectuelle insoupçonnée avec un collègue dont je tairai le nom tant par respect de sa dignité que parce que… et bien parce que ce détail est inintéressant, il s’est avéré que le langage fut pris en défaut d’une manière fort convenue mais totalement impromptue. A la sempiternelle phrase de convenance « Tu vas bien ? » fut répondu un « Boarf ! » sonore, peu avenant et qui plus est particulièrement lourd de sens cachés. Le Boarf ? Quelqu’un en connaît la définition exacte ? Pour ma part, bien qu’il s’agisse d’une onomatopée classique, il s’avère être un terme qui à lui seul rebâtit et déstructure les discussions avec une terrifiante efficacité. Regardons y de plus près (pas de trop près cela pourrait nous faire perdre énormément de mots de notre vocabulaire, bien qu’il y ait des millions de personnes capables de survivre avec un vocabulaire de 300 mots, enfin passons).
« Boarf », ce n’est ni oui, ni non, ce n’est pas plus une affirmation joyeuse qu’un non triste et déprimant. « Boarf », c’est la nébuleuse, le « on ne sait pas trop où, mais c’est dans le coin » qui vous donne un avant goût de déprimante banalité sans pour autant avoir l’arrière goût amer d’une situation désagréable. Ce n’est pas clair ? « Boarf » l’est pourtant ! Aussi surprenant que cela puisse paraître ce passe partout oral sacrifie certes la syllabe et la forme au profit du fond, mais il donne avant toute chose la profondeur d’absence d’intérêt pour la question posée. Vous demandez « Alors ce week-end ? » et on vous répond « Boarf… » c’est on ne peut plus évident : c’est une fin de semaine placide, sans sortie exceptionnelle, le nez dans un plateau repas quelconque et les yeux plantés sur un programme décérébrant. Ca y est ? Vous me suivez ?

Il y a quantité de choses que la voix peut crachoter tel un phonographe hors d’âge : entre le « mouais », les « heu… » de sauvetage, ou encore les « hum » passe partout, toutes les émotions peuvent être résumées par quelques grognements sonores et signifiants. Le linguiste -que je ne suis pas vous noterez- est souvent confronté à ces gémissements tantôt maussades, tantôt joyeux mais souvent surannés qui viennent égayer le quotidien des propos tant de comptoir que de boudoir. Qui serait foutu d’aller fouiner l’origine du « boarf » si ce n’est un acharné espérant à tort pouvoir coller une étiquette et un pedigree soit latin ou … on s’en fout tant que c’est tatoué et estampillé quelque chose de connu ? Je m’amuse rien qu’à l’idée du pauvre type penché sur des volumes de grec ancien, décortiquant phonétiquement « Boarf » en espérant découvrir le saint Graal, la définition et la source de ce « ni oui ni non » morose sans être triste. Bonne chance, lui lancerais-je alors d’un sourire cynique mêlant moquerie à peine voilée et désespoir de la bêtise humaine lui totalement revendiqué.

Ma foi, si la langue s’offre alors le luxe du superfétatoire dans les formes et les circonlocutions, l’oral lui trouve le raccourci idéal sans qui toute discussion irait s’éterniser tout en gaspillant énormément de salive, à la grande joie des cafetiers et teneurs de tripots aussi peu reluisants qu’ils sont indispensables à la vie en société. D’ailleurs, si l’on allait faire un parallèle entre « Boarf » et la vie de tous les jours, n’est-ce pas « Boarf » qu’un shampoing à je-ne-sais-quoi supposé pêle-mêle protéger le cuir chevelu, vous délester des pellicules et même créer une brillance dans la tonsure d’un moine, ce foutu shampoing n’est-il pas « Boarf » en diable ? Ahurissant ! L’objet devenant signe de « On s’en fout, sans intérêt mais on s’en sert quand même ». Dans cette optique on pourrait pousser le vice (si j’ose dire) jusqu’à créer le label « BOARF » : la patère à torchon au double face ne collant jamais correctement, la télécommande universelle qui ne gère qu’un dixième des fonctionnalités, ou bien la fabuleuse invention offrant le confort du… non en fait la toute bête pince à billets qui n’est utilisée que par gage de prétention et de luxe ostentatoire. Risible ? Certes, mais l’Homme n’est-il pas par sa propre essence objet de railleries permanentes ? Arguons de notre intelligence pour pouvoir se moquer de nous-mêmes à défaut de pouvoir, hélas ne plus avoir à être pathétiques dans notre superbe… Boarf quoi !

09 mai 2008

Congés

Il était temps! Voilà que je prends deux semaines de repos (que j'estimé mérité). je serai donc probablement silencieux... ou je tenterai des mises à jour sporadiques.
D'ici là vous pouvez éteindre vos micros!
Votre serviteur,
Frédéric / JeFaisPeurALaFoule

07 mai 2008

L'épisode 19 est publié

Rejoignez la série "STEAM, un roman en ligne" pour l'épisode 19.
Vous remarquerez également le bandeau en haut. Il suffit de cliquer dessus pour rejoindre le site STEAM!Cliquez ici pour rejoindre le site du roman

Que faut-il faire pour atteindre la célébrité ?

Question épineuse n’est-ce pas ? Dans un monde où le paraître a plus de poids que la compétence ou le talent, devenir une vedette, être connu et surtout reconnu me semble ne plus avoir aucune véritable valeur. Difficile en effet de parler de compétence ou de talent pour les braillards qui nous tiennent lieu de chanson française, tout comme il serait inconvenant d’élever les scribouillards vendeurs sur l’estrade de l’écrivain. Entre brouillon et bouffonnerie j’ai dans l’idée qu’il n’y a que peu de place pour l’émergence d’un autre chose, d’une vraie vedette méritant son statut et son chèque.

Musique, mélodies qui viennent me chatouiller les sens à travers mes oreilles, tu n’es plus respectée que par des autochtones taxés de ringardises quand on leur annonce qu’on écoute encore du Bécaud ou du Brel. Que voulez-vous : il est plus simple de reprendre une soupe et de la réchauffer que de se taper tout le travail d’épluchage des légumes, de cuisson de ceux-ci et d’offrir un service valable pour une prestation de talent. Un chanteur à voix ? La plupart m’irritent les tympans comme si l’on écoutait le bêlement d’une chèvre dans un pré plus que de l’expression des cordes vocales d’un nouveau chanteur. Et que dire de la chanson dite féminine : l’immense majorité se contentent de pousser des hurlantes déchirantes hésitant entre un accident de voiture et le tabassage en règle. Sans rire, si l’on excepte le rythme sans imagination et les paroles insipides autant que mielleuses, les jeunes gosses (souvent typées pour faire plus « intégration réussie ») s’échinent à montrer plus de compétence dans le déhanchement que dans le chant à proprement parler. Si l’on ajoute dessus l’élevage en batteries des poulains remuants sur lesquels le voyeurisme est devenu culture, j’ai de quoi frémir de honte. Certains me sortiront le talent textuel d’un tel, ou bien la voix exceptionnelle d’un autre… tiens donc, c’est étrange mais à mon sens ça n’est rien de plus que des minauderies enfantines faciles à retenir et surtout bien consensuelles. Petit défi : trouvez un seul chanteur suffisamment gonflé pour nous sortir un truc aussi pamphlétaire que « Les bourgeois c’est comme les cochons… » Fantasme, quand tu nous tiens.

Après, il y a évidemment d’autres méthodes que celles de correspondre à un cliché/format parfait pour les médias, il y aussi la méthode de la boîte à cirage. Prenez une boîte de cirage, un chiffon doux et échinez vous à faire briller les grolles d’une pointure des grandes chaînes. Au surplus, pensez bien à toujours remercier le producteur, le régisseur, vos trente sponsors aussi glauques que vendeurs puis enfin félicitez vous d’avoir eu une chance de percer. Qui me fera avaler que la plupart des pseudos groupes à la mode ont réussi par talent ? C’est une plaisanterie j’espère ! Vous voulez des noms ? Prenez les catalogues et le top des ventes et trouvez moi quoi que ce soit qui ne semble pas tout droit sorti du même moule aux bords bien arrondis. Alors, dans la compétition du « A qui réussira à plaire au producteur », il sera indispensable de savoir comment attraper la savonnette… No comment.

Il y a pire encore si j’ose parler ainsi. Si l’on se bornait à faire les bonnes poires avec le patron, il y a ceux qui finissent par l’horizontale avec ce même patron. Ca, c’est d’autant plus glauque que tôt ou tard nous avons le droit à des photos compromettantes (pour qui d’ailleurs ? On s’en fout, en tout cas moi je m’en fous totalement !) ainsi que des commentaires acerbes des différents joueurs dans la partie de dupes. Quelle infamie ! Comme si je me complaisais à lire et surtout à admirer telle ou telle vedette pour son statut et sa réussite aussi fulgurante qu’éphémère. A mon sens, la vedette se doit de respecter quelqu’un avant toute chose : nous. A ce jour, l’immense majorité des vedettes se foutent de savoir si l’on aime ou non, de savoir ce que nous pensons non de sa vie mais de ses morceaux… Bref ils et elles se moquent bien de comprendre qu’une proportion de gens ne demandent pas à danser en boîte de nuit mais à écouter des textes bâtis avec sérieux et de la musique qui a besoin plus que d’un synthétiseur Bontempi. C’est quand même tout sauf la mer à boire, non ?

Bon, je sais j’ai l’exigence de celui qui a aimé les textes anticonformistes qui furent la panacée des groupes punk, qui aime la musique « anar » parce qu’elle ose aborder des terrains en jachère et qui se targue d’apprécier toute musique du moment qu’elle sort des tripes. Je n’ai pas la prétention de vouloir que de l’intellectuel, mais merde, un peu d’innovation, pas forcément des assiettes de soupe prête à grailler (et accessoirement à jeter) qui me sortira de la tête au bout d’une semaine. Petit défi (un autre) : tentez de vous souvenir de ce qui est sorti l’année dernière et qui fut au top des ventes. Essayez de réitérer l’exploit de vous souvenir des cinq meilleurs de l’année précédente ; Pas de triche, faites le avec sérieux puis allez vérifier sur le réseau… Alors, déçu ou irrité de ne pas vous rappeler ? Tout est dit par ce légitime agacement.

06 mai 2008

Ce soir rien qu'un épisode, pas de chronique

Je dois parfois faire des choix douloureux. Le temps m'étant compté, je n'ai pas pu concilier écriture du roman et celle d'un article de chronique. Désolé pour ceux qui ne suivent pas "STEAM", mais parfois la préférence va à l'imagination qu'à la colère...

Frédéric / JeFaisPeurALaFoule

L'épisode 18 est publié

Rejoignez la série "STEAM, un roman en ligne" pour l'épisode 17.Vous remarquerez également le bandeau en haut. Il suffit de cliquer dessus pour rejoindre le site STEAM!Cliquez ici pour rejoindre le site du roman

05 mai 2008

Ne pas se mettre en rogne

Ne pas se mettre en rogne... Ne pas se mettre en rogne ... je me répète cette phrase comme un mantra, comme une prière... Qu’il m’est difficile de ne pas avoir une démangeaison nerveuse et sentir mes doigts désirer l’étranglement inexorable de l’opinion publique ! Que cela peut me tenter de voir la trachée de cette bête aussi stupide qu’informe s’effondrer sous la pression de mes phalanges. Sans rire, à les écouter la moindre tentative de rationalisation tient du crime plus que du bon sens. Pourtant, à chaque remarque vindicative de sa part j’ai l’impression que sont hypocrisie n’a d’égale que son incurie, et c’est d’autant plus flagrant quand on reprend les résultats d’une élection et qu’on les compare avec les indices de confiance du candidat élu.

Ca gueule à tout va concernant la réforme de la gestion du chômage. Oui, il est vrai qu’il n’est pas toujours évident de trouver un emploi, pas plus qu’il n’est simple d’accepter d’être rémunéré au minimum légal, mais à ce que je sache aussi, le principe d’être payé pour un travail fourni fait aussi partie de notre principe économique, non ? Nous avons rejetés le communisme, dilapidé les idéaux marxistes et réussis à terme à voir le bloc étoilé s’effondrer sous les coups du marché mondial. Alors, d’un côté nous prônerions donc la libre concurrence et de l’autre la possibilité d’être trop payé ? Tout a un coût : vendre des bananes tout comme construire des voitures nécessite une main d’œuvre et celle-ci doit être rémunérée. De là, si l’on estime que les salaires sont trop faibles et que l’on doit les augmenter, comment ne pas répercuter ce surcoût sur la facture ? L’équilibre est que trop précaire et c’est l’homme à pas cher qui fait que nos industries sont condamnées par le système mondialisée. Bref : on a donc ceux qui veulent une grosse paie pour un emploi « facile » et surtout qui ne soit pas trop épuisant. C’est hélas impossible.
A présent abordons aussi la question de la gestion des offres d’emploi : je n’ai aucune indulgence pour toute une population qui s’offre le luxe de refuser chaque poste à pourvoir sous prétexte que celui-ci ne leur convient pas. En quoi travailler est si mauvais ? Oui cela peut devenir avilissant, mais c’est un choix d’existence et de système que nous devons à chacun d’entres nous ! C’est si difficile d’admettre que bien des emplois ne sont plus pourvus pour la simple et mauvaise raison que personne ne veut plus les faire ? Est-ce si honteux de lever des caisses ou bien se salir les mains en ponçant des murs ? Nous sommes coupables de refuser d’être constructifs et donc productifs. Là, la réforme porte sur un principe où le chômeur aurait « l’obligation » d’accepter un emploi où la perte de rémunération ne serait pas trop forte et que la situation géographique ne serait pas impossible à gérer. J’entends déjà gueuler les comités de tous poils me braillant dans les esgourdes que « Loin ? C’est quoi loin ? ». Combien ont la clause de mobilité et sont tenus de se taire et d’aller bosser ? Nous ne sommes pas au pays des Bisounours bordel !

Autre point où la vindicte me les brise sévèrement : en quoi réformer est une incurie ? Vous le vouliez ce président oui ou non ? A écouter la foule personne n’a pris la décision, chacun est alors déresponsabilisé et s’offre le luxe de dire à qui veut l’entendre que le président est un salaud. Personnellement je n’apprécie pas le personnage, mais encore faut-il lui reconnaître (hélas) qu’il fait ce qu’il s’est engagé à faire ! C’est encore une fois le syndrome de l’acheteur aveugle : il prend un produit sans savoir ce qu’il contient ou comment on l’utilise, puis il engueule le vendeur en décrétant que sa marchandise est de la camelote. Hé, dites les couineurs et geignards, vous n’avez pas lus son programme, vous n’avez pas daigné faire en sorte de vous renseigner ? Mais dans quel monde vit-on ! On ne jette pas dans l’urne un bulletin comme l’on jette une feuille de papier à la corbeille.
Je me marre avec cynisme : les gens pensent que la foule et les manifestations ont une quelconque influence sur les décisions… N’oubliez pas que vous avez cautionné tant sa présence que son administration ainsi que l’assemblée nationale, et qu’en dehors d’une décision de dissolution qui ne tombera pas, rien ne saurait le déloger. Oubliez aussi toute forme de révolution : votre opinion publique est aussi râleuse que la « répression » est molle. Si des fusils s’alignaient, m’est avis que la grande gueule parisienne se ferait rapidement bouche cousue. Le délire du quartier latin dépavé est aujourd’hui une belle image d’Epinal qu’aucun citoyen ou presque ne saura assumer jusqu’au bout. Quand on se veut révolutionnaire, on ne l’est pas dans un salon de thé.

Dernier point : Je suis gavé par cette façon malsaine qu’ont les gens de se dédouaner des lois en décrétant qu’il s’agit de répression. Prenons les radars automatiques : tant qu’il n’y en a pas dans leur coin ils trouvent l’idée « intéressante » mais dès le premier cliché tiré de leur trombine, étrangement ils hurlent à la répression inutile. Dites, ce programme a été mis en place parce que la foule est assez stupide pour se vider les poches dans un photomaton d’autoroute, le tout parce que la majorité n’est pas foutue de respecter les élémentaires vitesses réglementaires. Alors donc la foule est égoïste et bête à bouffer du foin ? Ai-je jamais douté de cela ? Pleins les grolles de ces couineurs qui veulent une justice et un droit à géométrie variable.

Vous le vouliez ? VOUS L’AVEZ !

02 mai 2008

L'épisode 17 est publié

Rejoignez la série "STEAM, un roman en ligne" pour l'épisode 17.Vous remarquerez également le bandeau en haut. Il suffit de cliquer dessus pour rejoindre le site STEAM!Cliquez ici pour rejoindre le site du roman

Son combat ?

Il y a comme une odeur de soufre dans le milieu de l’édition. Suite à une brève émise récemment (je n’ai pas retenu la date, désolé) concernant le passage dans le domaine public de nombre de livres, il s’avère que des sujets épineux sont venus sur le terrain, notamment toute la « littérature » antisémite ainsi que le livre le plus sulfureux de l’histoire de l’humanité - si l’on excepte bien entendu les livres religieux -, c'est-à-dire « Mein Kampf » de Adolf Hitler. Exorcisons immédiatement les démons : je n’ai nulle envie de faire l’apologie de crimes de guerre et encore moins prétendre que ces livres méritent d’être lus au sens militant du terme, non là j’ai envie de poser quelques vraies questions de fond sur cet ouvrage.

Commençons par l’esprit du domaine public. L’idée est que toute œuvre passe dans le domaine public au-delà d’un délai légal, ceci afin que la communauté toute entière puisse en profiter et voir ces œuvres éditées par un maximum de moyens. Typiquement, un livre écrit il y a plusieurs décennies finira par passer dans le domaine public et pourra alors être imprimé par toutes les maisons d’édition. C’est par exemple le cas pour les livres d’Emile Zola qui sont disponibles dans un nombre incalculable de formats et d’éditeur. Toutefois, il y a l’obligation de mentionner « texte original » afin que le contenu ne soit pas dénaturé par des corrections ou rectifications inopportunes.
Là, Mein Kampf tombera dans le domaine public en 2015, soit 70 ans après la mort de l’auteur. Evidemment, il sera alors en principe possible de voir ce livre mis en vente par n’importe quelle société… Mais cela serait alors oublier que la loi a fait censurer et interdire le dit ouvrage pour tout un tas de bonnes raisons que je soutiens. Oui, c’est une apologie du national socialisme, oui c’est aussi un pseudo livre de chevet pour tout fasciste ou xénophobe se cherchant une idéologie à soutenir, mais pour autant doit-on proscrire son impression et donc son étude par les générations futures ?

J’aimerais que l’on recadre un peu les choses pour une fois : je n’ai aucune amitié pour les bras tendus ou le bruit des bottes battant le pavé des villes conquises, mais pour autant peut-on alors autoriser la publication des œuvres de Marx et Engels en sachant que celles-ci sont la cause première des dérives totalitaires dans les anciennes nations communistes ? De qui se moque-t-on ? Nous pouvons mettre en perspective les résultats de l’Histoire et de fait ne pas jouer les autruches en sachant que l’innocence en politique n’a pas de valeur. Lorsqu’un livre est interdit, il ne peut être qu’une source d’attrait et ce qu’il soit de bonne ou de mauvaise qualité. Chacun sait que l’interdit attire et fascine, même s’il pue et même s’il est source de mort et de conflit ! Il est vrai que le spectre du nazisme suffit à nous faire tous frémir de terreur, que l’image des camps est en soi une horreur absolue comme jamais (à une telle échelle et à un tel niveau d’organisation) cela ne fut fait, alors que paradoxalement les crimes contre l’humanité commis en URSS sont tus et même censuré. Le goulag n’avait rien de si différent du camp nazi, tout au plus manquait-il les chambres à gaz pour compléter le tableau.

Je ne tolère pas que l’on fasse deux poids deux mesures, surtout dans ce genre de conditions. Avoir chez soi un livre tel que Mein Kampf n’est pas nécessairement une preuve d’appartenance ou même d’amitié voilée pour des mouvances d’extrême droite, tout comme les criminels de guerre n’ont pas forcément le profil de l’assassin type des portraits de police. Arrêtons un peu la mascarade : si un tel livre fait débat c’est avant toute chose le fait qu’une part non négligeable des biens pensants estiment le peuple trop stupide pour pouvoir faire la part des choses, et qui plus estime que nous mettre entre les mains un livre si sulfureux serait une incitation à être fascistes. Splendide non ? C’est avant tout par l’information et l’éducation que nous pourrons envisager de voire s’étouffer ce genre de mouvements, d’autant plus que la sur médiatisation actuelle permet de donner à tous un aperçu de l’horreur de la guerre. Certains se plaignent du pacifisme de bonne conscience dont s’ornent la jeunesse, certains vont même jusqu’à s’offusquer que l’on puisse dire que l’armée est inutile. En fait, n’étant plus un enfant je sais que l’armée est un mal nécessaire, que son fonctionnement lorsqu’il est entre les mains de gens loyaux aux idéaux de la république est une dague équipant la justice et non la dictature, mais ce n’est pas pour autant que l’utopie antimilitariste est une mauvaise chose. Pour que le monde progresse il doit savoir, et ce n’est pas en coulant une chape de plomb sur les cendres de la seconde guerre mondiale que nous étoufferons les braises de la croix gammée. Le plus gênant c’est que ceux qui font en sorte de vouloir éradiquer le nazisme sont les mêmes qui tentent de poser la culpabilité sur les épaules des petits enfants des coupables. Quelle idée ! Comme je n’ai eu de cesse de le répéter je ne suis pas nazi et ne le serai jamais et je ne porterai pas la faute des autres sous prétexte que j’habite sur les lieux d’un désastre.

Par conséquent et pour conclusion temporaire je me fous de voir ou non Mein Kampf publié, ce que je demande en revanche c’est que sa lecture soit accompagnée de commentaires historiques NEUTRES et non pas partisans, et que l’enseignement permette le suivi et la compréhension des spécificités d’une époque que tous ou presque nous souhaitons révolue. Le monde avance et avancera avec ou sans ce livre, mais pour autant il sera essentiel d’avancer avec le matériel de l’époque et non pas avec celui que l’on veut bien nous présenter…