02 mai 2008

Son combat ?

Il y a comme une odeur de soufre dans le milieu de l’édition. Suite à une brève émise récemment (je n’ai pas retenu la date, désolé) concernant le passage dans le domaine public de nombre de livres, il s’avère que des sujets épineux sont venus sur le terrain, notamment toute la « littérature » antisémite ainsi que le livre le plus sulfureux de l’histoire de l’humanité - si l’on excepte bien entendu les livres religieux -, c'est-à-dire « Mein Kampf » de Adolf Hitler. Exorcisons immédiatement les démons : je n’ai nulle envie de faire l’apologie de crimes de guerre et encore moins prétendre que ces livres méritent d’être lus au sens militant du terme, non là j’ai envie de poser quelques vraies questions de fond sur cet ouvrage.

Commençons par l’esprit du domaine public. L’idée est que toute œuvre passe dans le domaine public au-delà d’un délai légal, ceci afin que la communauté toute entière puisse en profiter et voir ces œuvres éditées par un maximum de moyens. Typiquement, un livre écrit il y a plusieurs décennies finira par passer dans le domaine public et pourra alors être imprimé par toutes les maisons d’édition. C’est par exemple le cas pour les livres d’Emile Zola qui sont disponibles dans un nombre incalculable de formats et d’éditeur. Toutefois, il y a l’obligation de mentionner « texte original » afin que le contenu ne soit pas dénaturé par des corrections ou rectifications inopportunes.
Là, Mein Kampf tombera dans le domaine public en 2015, soit 70 ans après la mort de l’auteur. Evidemment, il sera alors en principe possible de voir ce livre mis en vente par n’importe quelle société… Mais cela serait alors oublier que la loi a fait censurer et interdire le dit ouvrage pour tout un tas de bonnes raisons que je soutiens. Oui, c’est une apologie du national socialisme, oui c’est aussi un pseudo livre de chevet pour tout fasciste ou xénophobe se cherchant une idéologie à soutenir, mais pour autant doit-on proscrire son impression et donc son étude par les générations futures ?

J’aimerais que l’on recadre un peu les choses pour une fois : je n’ai aucune amitié pour les bras tendus ou le bruit des bottes battant le pavé des villes conquises, mais pour autant peut-on alors autoriser la publication des œuvres de Marx et Engels en sachant que celles-ci sont la cause première des dérives totalitaires dans les anciennes nations communistes ? De qui se moque-t-on ? Nous pouvons mettre en perspective les résultats de l’Histoire et de fait ne pas jouer les autruches en sachant que l’innocence en politique n’a pas de valeur. Lorsqu’un livre est interdit, il ne peut être qu’une source d’attrait et ce qu’il soit de bonne ou de mauvaise qualité. Chacun sait que l’interdit attire et fascine, même s’il pue et même s’il est source de mort et de conflit ! Il est vrai que le spectre du nazisme suffit à nous faire tous frémir de terreur, que l’image des camps est en soi une horreur absolue comme jamais (à une telle échelle et à un tel niveau d’organisation) cela ne fut fait, alors que paradoxalement les crimes contre l’humanité commis en URSS sont tus et même censuré. Le goulag n’avait rien de si différent du camp nazi, tout au plus manquait-il les chambres à gaz pour compléter le tableau.

Je ne tolère pas que l’on fasse deux poids deux mesures, surtout dans ce genre de conditions. Avoir chez soi un livre tel que Mein Kampf n’est pas nécessairement une preuve d’appartenance ou même d’amitié voilée pour des mouvances d’extrême droite, tout comme les criminels de guerre n’ont pas forcément le profil de l’assassin type des portraits de police. Arrêtons un peu la mascarade : si un tel livre fait débat c’est avant toute chose le fait qu’une part non négligeable des biens pensants estiment le peuple trop stupide pour pouvoir faire la part des choses, et qui plus estime que nous mettre entre les mains un livre si sulfureux serait une incitation à être fascistes. Splendide non ? C’est avant tout par l’information et l’éducation que nous pourrons envisager de voire s’étouffer ce genre de mouvements, d’autant plus que la sur médiatisation actuelle permet de donner à tous un aperçu de l’horreur de la guerre. Certains se plaignent du pacifisme de bonne conscience dont s’ornent la jeunesse, certains vont même jusqu’à s’offusquer que l’on puisse dire que l’armée est inutile. En fait, n’étant plus un enfant je sais que l’armée est un mal nécessaire, que son fonctionnement lorsqu’il est entre les mains de gens loyaux aux idéaux de la république est une dague équipant la justice et non la dictature, mais ce n’est pas pour autant que l’utopie antimilitariste est une mauvaise chose. Pour que le monde progresse il doit savoir, et ce n’est pas en coulant une chape de plomb sur les cendres de la seconde guerre mondiale que nous étoufferons les braises de la croix gammée. Le plus gênant c’est que ceux qui font en sorte de vouloir éradiquer le nazisme sont les mêmes qui tentent de poser la culpabilité sur les épaules des petits enfants des coupables. Quelle idée ! Comme je n’ai eu de cesse de le répéter je ne suis pas nazi et ne le serai jamais et je ne porterai pas la faute des autres sous prétexte que j’habite sur les lieux d’un désastre.

Par conséquent et pour conclusion temporaire je me fous de voir ou non Mein Kampf publié, ce que je demande en revanche c’est que sa lecture soit accompagnée de commentaires historiques NEUTRES et non pas partisans, et que l’enseignement permette le suivi et la compréhension des spécificités d’une époque que tous ou presque nous souhaitons révolue. Le monde avance et avancera avec ou sans ce livre, mais pour autant il sera essentiel d’avancer avec le matériel de l’époque et non pas avec celui que l’on veut bien nous présenter…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il est une évidence pas forcément évidente, en ce sens que si l'on se replace dans le passé, par exemple à l'époque romaine et que l'on étudie leur mythologie, il est frappant de constater la dementielle violence de leur divinités ... Zeus par exemple est une sorte d'obsédé sexuel insatiable baisant tout sur son passage au fil de conquêtes militaires continuelles ornées d'une multitude de viols. Même sa propre mère est passée à la casserole et c'est dire l'obscurantisme et l'ultime violence qui imprègnait une divinité louée et notament par les oeuvres de grands artistes sculteurs que l'on admire encore aujourd'hui avec souvent beaucoup d'inconscience.

Vous imaginez, un monde avec une religion mère de tels vices ? Vous imaginez la violence de cette époque ou l'on admirait une force qui pronne le viol ? Et pourtant il fût le berceau de la démocratie et à ce titre on doit être conscient qu'à un moment donné, des gens, des guerriers partisans du progres ont violament lutté pour se libérer de tels jougs fait d'infamie ! C'est par exemple aussi l'histoire de la guerre de cecession aux Etats-Unis pour dire non à l'esclavage ...

Il n'empeche que devant diverses philosophies de vie les peuples, plus simples, semblent toujours choisir plutôt la paix et la lumière plutot que la barbarie. Les peuples en général suivent leurs chefs ! Et même quand tout un peuple sombre dans la nuit comme certains obscurantistes peuvent le reprocher aux peuples Allemand ou Russe ou Chinois, c'est toujours parce qu'il sont victimes du mensonge de leurs chefs !

Encore il y a tres peu de temps, il a fallu lutter violament pendant la seconde guerre mondiale contre les forces des ténèbres qui basaient leur pouvoir sur la violence, l'obscurantisme intellectuel et le mensonge. Et encore à l'heure actuelle dans de nombreux endroits du monde il y a des gens qui doivent se battre contre le pouvoir de la corruption au service de quelquonques totalitarismes.
La violence canalisée sous la forme militaire "noble" est en ce sens un outil historique et viendra peut-être une ère ou cet outil sera tombé definitivement en désuetude ... peut-être que c'est là le challange humain que d'aprendre à progresser autrement que par la violence ?

Toujours est-il qu'un livre comme "Mein Kempf" ne doit pas être censuré car ce serait le couper de la réalité qu'il a contribué à engendrer. Il doit tomber dans le domaine publique et rester la référence historique abominable dont il est l'une des fondations. Là il n'y a aucune interpretation a donner autre que celle de la réalité historique indiscutable. Le censurer c'est lui enlever, si l'on pouvait s'exprimer ainsi pour un objet, la responsabilité historique a laquelle il est lié.

Après tout, ce sont les adeptes de ce livre qui brulaient ... les livres ! Et en général, dans l'histoire humaine, ceux qui brulaient les livres ne sont certainemt pas les meilleurs artisans du progres qu'il y ai eu ... surtout pas quand bruler les livres des autres n'était que le seul moyen pour leur mauvaise littérature basée sur des mensonges de se faire une place dans la tête de leur victimes.

JeFaisPeurALaFoule a dit…

Voilà une réponse construite et censée... cela fait plaisir.