30 avril 2008

L'épisode 16 est publié

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Bientôt la guerre en Russie?

« Tiens, il fait son oiseau de mauvais augure » me toisera le lecteur non averti qui débarque par ici, le visage blêmi par l’absence de soleil et les neurones pétris par le boulanger grouillot du journal télévisé. En ce moment même il s’avère que les tensions entre la Géorgie et la Russie sont à un point que l’on pourrait taxer de « culminant », mais à mon sens il est plus qu’étrange que cette situation ait mise autant de temps à se dégrader. Oh, je sais, c’est facile de dire que tous les pays fantasment sur la guerre, et que « ah caca la bombe, et ah que beurk les bombardiers »… Dites les enfants, au lieu d’envisager les conflits comme une partie de monopoly, ça ne serait pas plus malin de les regarder comme elles sont réellement, c'est-à-dire comme un exutoire économique et moral ?

Lorsque l’URSS s’est effondrée avec la bienveillante aide des USA en tache de fond, nombre de personnes avertirent l’opinion mondiale sur les risques inhérents à l’éclatement d’une telle structure. Représentant le plus grand empire territorial du monde à son époque, étant un des acteurs majeurs de la production de matières premières et surtout en étant la seconde superpuissance atomique de notre jolie planète, l’URSS fut un désastre alors que la majorité des gens crurent à un bienfait. Pourtant, nous avons là le syndrome de l’orange et du mur. Je m’explique : prenez une orange, elle semble ferme, elle contient son jus et résiste à la pression de vos mains. A présent jetez la violemment contre un obstacle immuable comme un mur. Il s’avère que le fruit éclate, se sépare en morceaux sans pour autant totalement se disloquer, et son jus se répand un peu partout, souillant tout ce qui se trouve aux alentours. Ramenons cela à l’URSS : l’empire s’est pris de plein fouet la mondialisation des échanges ainsi que l’obsolescence de ses moyens de productions, le tout surchargés par une bureaucratie vacillante. De là, lorsque enfin l’étoile rouge fut déposée, les différents nouveaux états indépendants se retrouvèrent jetés aux quatre vents, sans économie stable, avec en charge une armée démesurée et disposant de la force de frappe nucléaire, et au surplus des velléités nationalistes trop longtemps étouffées par le pouvoir central. Donc, tous ces morceaux se sont vus expulser du noyau, se sont vus essorés par le choc, et ont tentés de survivre comme ils purent.
Maintenant que nous avons jetés les bases (des pays mal gouvernés, gangrenés par la corruption, disposant d’armes sans possibilité de les entretenir), il faut alors prendre en compte un autre facteur déterminant : l’énergie. Depuis l’arrivée de Poutine au pouvoir, les entreprises qui furent démantelées par une privatisation à outrance (et majoritairement illégitime) se virent nationalisées pour revenir dans l’escarcelle de l’état. Cela fait, il fallut bien aussi admettre la disparition de nombre de ressources auparavant produites dans les satellites (ex républiques devenues autonomes). Difficile d’encaisser un tel manque à gagner. Ce n’est pas innocent si nombre de pays se sont associés de manière « officieuse » pour s’offrir des droits douaniers avantageux ou des échanges de ressources sans taxes exorbitantes. Maintenant, regardons alors ceux qui se refusent à participer à ce jeu de dupe qui est de reconstituer l’URSS sous l’égide d’une Russie toute puissante. La Géorgie n’est pas, loin s’en faut une démocratie. Ne nous leurrons pas : sa situation géographique favorisée (frontière commune avec la Turquie qui est une porte ouverte sur l’OTAN, accès à la mer…) ne saurait l’inciter à se plier aux exigences de Moscou. Pire encore, ce serait même intéressant pour eux de les provoquer de sorte à maintenir un climat d’absence d’entente, et faire ainsi un appel du pied vers les USA et l’Europe, deux pôles qui se voient aujourd’hui pris à parti par le Kremlin.
Si la crise en Abkhazie existe, c’est par l’aspect sécessionniste de ce territoire à majorité Russophone au cœur de l’état Géorgien. Il est d’autant plus difficile d’obtenir une stabilité que Moscou offre son soutien armé aux habitants (et aux soldats) de cette région. Techniquement on ne peut que qualifier cela que d’ingérence dans les affaires de la Géorgie, et contrairement à l’idée de Tbilissi de se rapprocher de l’OTAN Moscou pense à raison que faire dégénérer le conflit fermerait les portes de l’organisation à un président Saakachvili espérant un soutien de l’ouest. En effet, qui dit instabilité et conflit avec la toute puissante nation russe dit obligation tacite d’engagement des forces de l’ONU, situation inacceptable étant donné les possibilités de l’ex armée rouge.

A l’heure actuelle, Abkhazie et Ossétie du nord sont deux objectifs de regroupement basés sur l’appartenance ethnique russe, ce qui est un aspect très commode pour justifier une guerre d’agression. N’oublions pas par exemple que les Sudètes furent « saisies » par le Reich d’Hitler pour des raisons (prétextes ?) similaires. Je n’ai guère envie de comparer deux chefs d’état différents, toutefois je crains fort que la problématique soit biaisée au titre que la Russie fournit une part trop importante de gaz à l’Europe pour que celle-ci se permette de se mettre à dos ce fournisseur énergique. En ce moment il ne fait évidemment pas bon d’alourdir la note, surtout qu’elle suit l’augmentation graduelle du pétrole… Allons-nous donc devoir économiser le butane pour ne pas prendre un contrecoup économique de cette crise ? Si la Russie a besoin de financer une guerre, nul doute qu’elle le fera en augmentant ses tarifs, prix qui seront de toute façon à payer vu notre absence de solution de rechange. Je conseille donc vivement à l’Europe d’inciter la Russie à ne pas commettre l’irréparable, de ne pas mettre le feu dans les anciennes républiques, et qui sait réveiller les idéologies nationalistes qui sont latentes dans les pays de l’est.

29 avril 2008

L'épisode 15 est publié

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Ah le printemps

Cette saison unique où la renaissance est le maître mot, où l’hiver disparaît en fondant paisiblement au soleil, et où la Nature s’éveille en s’étirant lentement tel un géant assoupi… Le printemps est fabuleux car il est le symbole de la couleur, il est un prisme qui divise la lumière et la disperse sur toutes choses : le vert des plantes, le rouge des fleurs, le violet de l’ancolie perçant la terre… C’est une indescriptible magie, une sensation incomparable sur la peau et dans le cœur. Qui aime le printemps aime la Vie, qui aime la Vie apprendra à aimer le printemps.

Ouvrez la fenêtre qui donne sur la cour grise qui fut inondée, souillée et flétrie par la nuit et tendez l’oreille. Malgré le bitume des chants, des mélopées percent le silence, vous entendrez alors le merle, le pigeon envahissant mais si vivant et avec de la chance vous percevrez le gazouillement d’une portée de moineaux venant d’ouvrir leurs yeux sur la ville. Dans les premières feuilles d’un vert émeraude on imaginerait presque le félin domestique avachi sur une branche, les pattes pendant nonchalamment sur le monde et son bâillement s’étirer en longueur pour marquer son éveil. Doux moment pour les animaux, retour aux sources pour énormément d’espèces, ils vivent sans nous, se moquent de nos conflits et reflètent ce qu’est la paix intérieure. Et pourtant, que n’avons-nous pas dits sur le printemps ? Attendre le printemps pour l’offensive, au printemps les manœuvres sont possibles… Imbéciles que vous êtes, le printemps est là non pour nous donner la malchance de nous battre mais au contraire donner la chance à la Vie d’avancer coûte que coûte.

Perdu dans la glace, enterré vivant pour s’isoler du givre, l’hivernage est terminé. Ils revivent, s’éveillent, cherchent à se nourrir et réapparaissent dans nos forêts. L’ours secoue sa fourrure, sa progéniture sera peut-être enfin tranquille pour cette année, et le miel recommencera à s’agglutiner dans les ruches d’abeilles enfin arrachées à la torpeur. Certains se plaignent de la pluie mais elle est ondée, elle est gouttes légères arrosant l’herbe qui vous parfume l’âme et vous asperge les yeux de sa foison. Pâquerettes éparses dans les jardins publics, que d’enfants vous aurez amusés en subissant le jeu d’amour du « un peu, beaucoup… ». Voyez donc, pauvres fous, à quel point la Nature renaît et elle n’est pas cendres comme nous le sommes hélas trop souvent. Admirez la, aimez la, chérissez la tout comme vous lui demandez de vous héberger, de vous nourrir, de vous supporter. Merci à toi, printemps, corne qui prépare l’abondance de l’été, bourgeons qui s’apprêtent à m’offrir des abricots, des pommes ou des pêches. Beaux buissons, je n’attends que votre bon vouloir pour que je puisse picorer vos baies et autres fruits des bois. Je m’en délecte déjà par le souvenir, j’en attends la saveur avec impatience et tendresse. Souvenirs ? Pas seulement, avenir aussi, désir de partager ma récolte avec l’être aimé, de lui tendre un petit sac maigrelet mais qui sent si bon !

Ne vous plaignez pas de la bruine qui persiste, ne râlez pas après les derniers brouillards, montagnards abandonnez la neige qui s’enfuit… nous n’avons à dicter aux saisons ce que nous désirons, apprécions ce que l’on peut obtenir dans l’instant présent. Qu’il est bon de flâner au bord d’un lac et d’y écouter les canards s’ébrouer, de fouler l’herbe perlant de rosée et de trouver une souche pour s’y asseoir. Certains disent « vivement l’été », moi j’aime le printemps qui selon moi devrait être éternel. Revivre, encore et encore, s’émerveiller comme le gosse que j’ai été en voyant les premiers rayons du soleil assécher mon petit parc sablonneux, le fouler du pied et me dire qu’enfin le ballon pourra à nouveau rouler sans la boue. C’est si difficile d’aimer quelque chose d’aussi simple ?

Et enfin, printemps, grâce à toi j’accueille le retour des fleurs comme l’on attendrait quelqu’un trop longtemps parti et qui revient enfin. Déjà un an et pourtant j’ai l’impression que c’était hier. Le temps passe, inexorable, patient et déterminé. Il n’est pas humain, il se moque bien de planifier quoi que ce soit. Pour lui, tout est écrit, le retour des hirondelles, le départ des cigognes, la neige sur les cheminées… Tout est normal pour lui, rien ne le choque ni le presse, quoi qu’on puisse en dire. Nous autres nous nous pressons, pas le monde, pas la nature, pas la mer qui se démonte parfois pour se remonter ensuite en huile bleutée. Voir la mer au printemps, c’est sentir le monde qui ne change finalement que parce que l’on croit que nous sommes éternels. La pierre prend son temps, faisons en autant. La mousse revit sur la roche… soyons mousses agglutinées, heureuses de vivre un peu de quiétude….

28 avril 2008

L'épisode 14 est publié

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Monsanto mon amour! (bis!)

comme promis Thoraval m'a fourni l'article du canard enchaîné concernant Monsanto...

Bonne lecture!
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Mon grand frère a dit

Je réagis suite à l’arrestation d’un délinquant multi récidiviste qui aurait avoué le meurtre d’une jeune suédoise de 19 ans… je passe bien entendu tant par respect pour la famille que pour la clarté des informations que détiennent les journalistes sur les faits en soi, mais j’ai envie de prendre en main la réaction de notre ministre de la défense concernant un (je cite) « dysfonctionnement du système de fichage des délinquants sexuels ». Bien sûr, au premier abord la chose est on ne peut plus raisonnable et même nécessaire mais j’ai comme une drôle d’impression, notamment si l’on rapproche cette remarque à celle émise par la CNIL (Commission nationale de l’Informatique et des Libertés) dont le but est d’empêcher toute dérive sur le domaine du fichage justement concernant le système Ardoise. Connaissez-vous Ardoise ? C’est l’acronyme pour « Application de recueil de la documentation opérationnelle et d’informations statistiques sur les enquêtes ». Ce n’est pas plus clair ? En gros c’est une application informatique de la recherche et de recoupement des données disponibles dans les systèmes informatiques de tous les services de la police nationale.

Voyez-vous de quoi je parle ? Le titre ne vous semble toujours pas explicite ? Bon… précisons alors un peu le problème. Le fameux Ardoise a été mis en doute et surtout mis sur le devant de la scène à cause de la présence de mentions sur la sexualité des personnes fichées, leur obédience ou bien leur appartenance syndicale. Là déjà c’est autrement plus « douteux » qu’un simple principe de pouvoir rapprocher criminels et délits potentiels ! Allons plus loin : Ardoise contiendrait donc des informations du genre « homosexuel », « transsexuel », « handicapé », « sans domicile fixe », « personne se livrant à la prostitution », « travesti », « relation habituelle avec personne prostituée », « personne atteinte de troubles psychologiques », « usager de stupéfiants », « permanent syndical ». Conséquence ? Un niveau de fichage que la France n’a connue (officiellement) que du temps de l’occupation avec les fiches de la Gestapo. Ca y est ? Vous tremblez ? Mes pauvres lecteurs, vous avez sûrement l’impression que j’agite un épouvantail malsain histoire de prôner la liberté d’opinion et bien entendu me refuser à être un matricule… hélas non, je me dois de me récrier car dans l’absolu je ne saurais contester la nécessité d’un certain nombre d’outils pour les forces de l’ordre. Là où cela coince c’est avant tout sur l’usage qui est fait de tels dispositifs.

Revenons un peu sur les fiches des délinquants sexuels. Qu’est-ce qu’un délinquant sexuel ? Si l’on me dit violeur, pédophile, agression de tout ordre ayant un trait au sexe là oui je ne peux qu’accepter que de tels individus potentiellement récidivistes (c’est d’ailleurs le plus fort taux de récidive parmi les crimes recensés) soient listés et correctement identifiés. A présent, si l’homosexualité devient un « crime » vu le puritanisme qui va bon train, à quand les fétichistes, les SM et autres « déviants » en microfiches ? Ce que je crains ce n’est pas tant que l’on se dote d’un outil efficace pour la traque de la criminalité, c’est avant tout qu’on puisse l’en détourner justement ! Si l’on ajoute les mentions déjà condamnables de Ardoise à celles présentes dans le fichier des délinquants (emprunte ADN pour information essentielle), m’est avis qu’il sera alors plus simple de pister n’importe qui… n’importe où.

Ce que je conteste donc c’est l’aberration latente qui ne saurait trop traîner : sous prétexte d’une terminologie criminelle tous nous serons susceptibles d’être interrogés et donc traqués sous prétexte que la machine nous aura sorti dans une liste de « suspects potentiels ». L’ordinateur serait big brother ? Contrairement à George Orwell je ne vois pas la machine prendre de décision par elle-même, les critères entrés étant à l’appréciation des enquêteurs. C’est dans la même essence que l’on peut dire qu’un fichier médical est une bonne chose, mais qu’il pourrait devenir quelque chose de dangereux si l’on s’en servait pour lister les handicapés mentaux ou les malades du SIDA par exemple.

Si je suis plutôt circonspect sur les tenants et aboutissants de ces applications, je suis tout aussi inquiet sur la dérive de nos institutions qui tendent à de plus en plus de moyens de rétention de la population. Entre
la Schutzhaft que j’ai décriée il y a quelques temps (cliquer sur le mot pour relire l’article en question) et cette véritable incertitude concernant la protection de notre liberté la plus élémentaire d’être quelqu’un, je n’ai que peu de charité pour ceux qui revendiquent la nécessité de cet arsenal judiciaire. Certes, tout état de droit a le devoir de protéger sa population, mais doit-elle le faire envers et contre tout ? Nous infantilisons notre relation à l’état, et d’électeurs à élus nous allons vers une relation paternaliste peu propice à la réflexion. Hier j’ai râlé contre la propagande de nos médias, aujourd’hui je râle contre le fait que nous taisons ces atteintes à nos fondamentaux. Vous voulez rester aveugles à ces dangers ? Qu’importe, la littérature dite de science fiction (merci 1984 !) saura devenir réalité… Tôt ou tard.

25 avril 2008

L'épisode 13 est publié

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YahoooOoooO?

Que j’aime la manipulation sous forme de propagande à destination des « jeunes ». La méthode a fait ses preuves et elle s’est affinée avec l’explosion du multimédia. Du vulgaire papier édité sous toutes les formes l’informatique a pris le relais avec plus ou moins de bonheur. Vu de loin on pourrait suggérer que la propagande n’est plus d’actualité mais là, en cliquant sur Yahoo, j’ai listé un certain nombre de brèves qui ont le mérite non pas d’épingler l’actualité mais au contraire de se faire chantres d’une réaction non pas populaire mais au contraire populiste. Détaillons un peu ce que l’on trouve pour me faire fort de préciser le fond de ma pensée.

France : Les affiches, l’héritage artistique de mai 68.
Splendide ! En effet, il s’est avéré passionnant de déterrer les slogans « anarcho-crypto-bourgeois » des étudiants inventifs de la fronde de 1968 et d’en faire une exposition. Certes, quarante ans après les évènements du quartier latin restent l’icône des gauchistes mais aussi l’idéal pseudo révolutionnaire d’une jeunesse en mal de symboles forts. Que de fois j’ai pu lire des inepties sur les émeutes, que de fois l’on peut trouver de véritables apologies débilitantes pour amener à la révolte populaire. En substance, bon nombre de professeurs et autres enseignants sont les dignes héritiers du discours de gauche « sous les pavés, la plage ». C’est oublier que finalement, de résultats obtenus furent très loin de ce qui fut demandé, et que la société française aurait tout aussi bien pu évoluer dans le bon sens sans avoir à constater que les jeunes savaient lancer des pavés. Jusque là, en quoi cela pourrait apparaître comme un acte de propagande ? Me taxerait-on de faire dire à nos politiques qu’ils veulent des actes vindicatifs de la part des jeunes ? C’est tout le contraire ! La patine de l’âge et l’épreuve du concret ont ébréchés les vases emplis de pureté et aujourd’hui plus aucun étudiant n’avalera de telles couleuvres, ils tanceront plutôt leurs prédécesseurs en leur démontrant que rien n’a bougé depuis mai 68 et que finalement, se révolter ne sert à rien. Vieillot, démodé et donc profondément ringard.

Nicolas Sarkozy corrige son image mais pas sa popularité.
Depuis quand les réformes sont-elles populaires ? A l’heure actuelle l’épreuve du temps s’est déjà chargée d’entamer le capital confiance des électeurs envers le président en poste. Comme toujours, les français se chargent alors de matraquer l’homme en poste pour lui faire comprendre qu’il s’est raté. Ah, parce que des idées vous en avez peut-être ? J’avais pourtant crû que nous avions signés un chèque en blanc en l’élisant et en maintenant la majorité de son côté. Certains se plaindront de ne pas avoir été entendus, d’autres d’avoir été bernés… mais c’est le jeu de tout politicien ! Encore une fois l’on me murmure avec ironie qu’il n’y a pas de propagande dans ce genre d’article. Pourtant, il me semble que bien que nous nous soyons plaints de l’excès de présence de M.Sarkozy dans les médias, celui-ci réapparaît, communique, perfectionne sa présence et probablement va séduire encore une fois une part de l’électorat. Je suis amusé par les râles des analystes de bistrot décrétant qu’il a été mauvais, une fois de plus ajouteront-ils en déglutissant un verre de mauvaise bière. Erreur ! Il a été parfait, parfaitement rigoureux, ce qu’il faut d’humble pour calmer les esprits chagrins et suffisamment ferme pour encadrer SES troupes. N’oublions tout de même pas que le peuple vote et que l’exécutif décide et non l’inverse. Encore une fois la maîtrise du discours était à l’ordre du jour et je ne puis que concéder que l’homme a réussi son numéro. Parions également sur une remontée dans les sondages : timide certes, peu significative, mais probablement assez pour faire tiquer les analyseurs de courbes inutiles. Je complète également cela par les actions menées par le gouvernement concernant le Tibet : ira, ira pas aux JO ? On s’en fout ! Ce que l’on sait c’est que les marchés publics chinois sont une manne à côté de laquelle l’on seraient sots de passer en rechignant sous prétexte d’une démocratie qui n’a jamais existée dans l’empire du milieu. Un peu d’honnêteté : nous ne regimbons pas à acheter des grolles pas chères, des fringues cousues par des mains de gosses, mais tout à coup la répression visible au Tibet nous serre les tripes ? A vomir… et pratique pour s’y engouffrer.

Le Pen récidive sur l’affaire des chambres à gaz.
Tiens il n’avait pas fait naufrage celui-là ? A l’instar d’un Mitterrand instrumentalisant les extrêmes, les médias ressortent l’épouvantail fasciste en la personne du borgne octogénaire. Qu’on arrête les frais bordel ! C’est une grande gueule qui sait s’en servir, qui n’hésite pas à se mouiller quitte à finir au pilori judiciaire… et malgré tous les scandales et le temps qui passe le revoilà aussi pimpant et gargouillant qu’au premier jour. Sommes-nous si bêtes pour replonger dans la manipulation ? Sa réapparition est une bénédiction pour le LICRA tout comme pour le gouvernement qui s’est fait fort de parler d’intégration et de gestion des religions. Nous subissons tous le syndrome victimaire de la seconde guerre mondiale, on nous sert des tartinées de Shoah à toutes les sauces et chaque moment est bon pour nous faire sentir nos responsabilités à tout propos. Merci à la propagande de réveiller la momie frontiste, elle finissait par manquer dans le paysage des grands méchants. Bah oui, depuis que l’Irak n’a plus de tortionnaire, depuis que Pol Pot a passé l’arme à gauche et que l’URSS n’est plus il nous faut des ennemis, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. On a notre front national… profitons en pleinement ? Sans rire, c’est quand même du réchauffé cette affaire, non ? Et le pire… dire « Les chambres à gaz sont un détail de l’Histoire » n’a rien d’antisémite sur la forme ni le fond puisque finalement tout évènement est un détail sur la masse de l’histoire de l’humanité. Ah mais vous savez, dire qu’un déporté est un détail est scandaleux alors que dire que les guerres civiles (ex Yougoslavie, guerre d’Espagne, Tchétchénie…) le sont ne dérangerait personne ici. Allez savoir pourquoi l’on fait deux poids deux mesures : un mort reste un mort.

Kerviel avait engagé 11 milliards…
Et allez, on touche au portefeuille, faisons trembler la ménagère soucieuse de ses économies ! Comme si ces sommes n’étaient pas engagées par d’autres sans que nous le sachions… Encore un qui aurait été félicité s’il avait réussi son coup de bluff ! Circulez y a rien à voir, à part peut-être une incitation à peine dissimulée à faire confiance non aux banques mais aux placements de l’état (obligations, SICAV et j’en passe…)

Globalement je ris jaune : incitation à rester confinés, chantres de la stabilité, effrayons le bourgeois avec les gauchistes de 68 et la droite fasciste des années 90… joli topo sur notre information et surtout sur la façon d’en faire une soupe digeste… Je la vomis personnellement, et vous ?

24 avril 2008

L'épisode 12 est publié

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Chat

Chat perché qui court dans la cour, qui tombe et accourt pour se percher sur un banc… ritournelle enfantine de gamins cavalant, se chassant pour de faux de leurs mains potelées. Ah, le chat ! Quel animal de compagnie ! Qu’il soit de gouttière ou de salon le chat représente aujourd’hui un compagnon incontournable, tout aussi inévitable que la puce sur le dos d’un chien. Rares sont ceux qui n’aiment pas les chats, tout au plus certains les fuient pour des problèmes d’allergie à leur fourrure. Et pourtant, pourquoi un tel culte à ce félin sédentarisé ? Ca me laisse souvent perplexe, d’autant plus qu’en le regardant de plus près le maudit matou n’a rien de si noble !

Tour à tour déifié chez les égyptiens puis honni au moyen âge, l’animal a eu une existence des plus étranges. On ne peut pas dire qu’il fut ignoré comme l’est le mulot par exemple, alors que les deux sont des parasites de nos cités. Oui je sais, le chat a le mérite d’être propre et de chasser le mulot en question, toutefois j’objecte qu’il me semble incompréhensible que le chat ait été une divinité. A qui cela semblerait logique d’édifier un sanctuaire à un mammifère à la fidélité plus que douteuse, aux pénibles miaulements nocturnes et aux comportements des plus incongrus ? Le chat n’est fidèle qu’à sa gamelle et il est sidérant de constater que la bestiole ait pu survivre à travers les âges sur notre dos, alors qu’une fois en pleine vraie nature il s’avère un piètre prédateur. Ne comparons pas le tigre et le chat, le premier ayant conservé un véritable instinct et des actes indispensables à sa survie, le second n’étant qu’une imitation au mieux comique, au pire insupportable. Je parlais des miaulements… ah ces moments où l’envie de les ébouillanter, étriper ou dégommer à coups de godasses lancées se font plus fortes que la raison ! Que de nuits passées à savourer les doux sifflements de ces chats en goguette ! Vous me gonflez saletés de matous ! Tout comme vous vous octroyez un sommeil diurne, j’aimerais pouvoir savourer le mien qui se veut nocturne !

Je ne saurais oublier leurs actes de dégradations volontaires. A l’instar du voyou en quête d’un mur à barbouiller de mots pétris par l’ignorance et l’inintelligence, le chat lui se fait un devoir de griffer vos meubles, baptiser de ses excréments tout endroit incongru qui soit et même, suprême provocation, décréter que votre estomac est un bien meilleur matelas que sa couche habituelle. J’ai ouie dire que l’aspect griffeur proviendrait de la nécessité de marquer son territoire pour signaler sa présence aux autres chats. Ah, parce que ma piaule est infestée de félins en miniature ? Saleté ! Le canapé n’est pas un arbre, pas plus que la chaise de la cuisine n’est une litière ! Fous moi le camp ! Difficile de rester serein je l’avoue, d’autant plus quand le voyou trouve le moyen de se faire la malle pour trouver meilleure pitance ailleurs. J’ai failli oublier ce « détail » : aussi dépité qu’il soit par de vaines recherches, le chat aura le culot de revenir dans un délai plus ou moins long pour vous réclamer ce qu’il estime être son dû. Pour un animal portant comme vertu la dignité on a vu plus crédible je trouve…

Bref, le chat est un vrai parasite, l’empereur des faux culs et d’une impertinence rare. S’il estime vos attentions trop pénibles il griffera la main nourricière ; s’il choisit d’être caressé il fera en sorte de s’imposer à vous sans autre forme de procès, et le repousser pourra vous valoir à nouveau une belle griffure. Là, j’en viens même à me dire que les égyptiens avaient édifiés non des temples mais des restaurants où le chat était servi sous toutes ses formes. Il serait alors sage de demander à nos experts de relire les tombeaux et autres hiéroglyphes pour s’assurer qu’il n’y a pas eu une grossière erreur dans la traduction. Certaines cultures servent le chat en rillettes ou en grillades… ceci pourrait alors expliquer cela.

Et dire qu’on lui pardonne tout avec sa démarche assurée, ce regard un rien vicieux qui nous laisse toujours perplexe sur ses intentions. Comment résister à la douceur d’un tel pelage si bien entretenu, et comment ne pas se plier au plaisir de lui flatter la nuque quand il émet ce ronronnement si particulier ? J’admets que là, malgré tout ce que je puis lui trouver à redire le chat arrive encore et encore à me prendre au piège et je tolère, moi aussi, sa présence dans la même pièce. Côté intelligence nous avons trouvés comment le piéger et jouer de ses penchants inhabituels : la pelote de laine tout comme la ficelle ne sont pas des amies pour le chat, elles sont nos armes pour le distraire et ainsi, si possible, l’épuiser pour qu’il se tienne tranquille. Et puis parfois il se fait si drôle quand il se cherche une place sur un matelas, qu’il se tortille à n’en plus finir puis qu’il tombe du lit, vexé de ne pas avoir été attentif. Un chat, c’est finalement assez humain dans le comportement : juste ce qu’il faut d’égoïsme et de pragmatisme, le soupçon de tendresse qui fait craquer et l’incroyable bêtise qui le rend si sympathique.

Foutu chat !

23 avril 2008

L'épisode 11 est publié

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Incompréhensible

C’est le seul terme qui me soit venu à l’esprit lorsque j’ai lu quelques brèves concernant la gestion des immigrés sans papier mais salariés en France. Encore une fois la médiatisation d’une situation invraisemblable met en lumière les paradoxes de la gestion de l’immigration, et ce dans tous les sens du terme. En observant de loin bon nombre de personnes mettront en avant que la France n’a pas besoin d’un afflux d’immigrants en arguant qu’il y a déjà fort à faire avec ceux présents. Soit. J’admets sans difficulté le discours qui contient un certain nombre de vérités, toutefois le débat est plus complexe et le malaise plus profond que l’on veut bien le dire.

Dans un premier temps analysons un peu la grogne des patrons concernant le traitement des salariés risquant l’expulsion. Ces hommes et ces femmes sont déclarées, travaillent de manière (majoritairement) légale et leurs employeurs sont satisfaits de ces employés. Pour eux, il y a donc tant une question morale que financière qui entre en ligne de compte. A partir de là, comment se fait-il qu’une personne sans papier puisse être salariée de manière tout à fait légitime ? En ce qui me concerne ce n’est pas choquant au titre que tout emploi devrait être laissé à toute personne désireuse de s’en acquitter avec conscience professionnelle, ceci d’autant plus dans des domaines où il est difficile de recruter. Hôtellerie, restauration et commerce sont touchés par le manque de main d’œuvre, notamment pour des raisons évidentes soit de conditions de travail soit de salaire peu engageants. Une fois ce tableau brossé il reste donc à se dire qu’un employeur sera plus enclin à prendre celui qui se présente que d’aller lui faire un discours sur ses documents…

Elargissons à présent l’analyse. Nous avons donc des immigrés qui sont salariés parfois depuis des années et qui ne se sont pas vus accorder la moindre chance de devenir légitimement résidents français. Certes, il est vrai que la plupart ne sont pas sur le territoire de manière officielle et que bien souvent c’est la peur du gendarme qui pousse ces personnes à ne pas faire la moindre démarche, toutefois ne serait-il pas logique d’offrir un moyen juridique légal de prendre en compte ces actifs qui finalement n’entrent pas dans un cadre légal ordinaire ? C’est tout l’imbroglio entre droit du travail et droit territorial, et au surplus la contradiction entre embaucher un étranger sans nécessité de se poser des questions et l’obligation pour ces derniers d’être enregistrés. Sachant que le système impose des quotas et des brides sur le nombre d’entrants, difficile de faire partie du pourcentage de « reçus », non ? Je n’irai par contre pas invoquer la notion de France terre d’asile pour un certain nombre de raisons qui dépassent le pur conservatisme ou la problématique d’assimilation de populations à la culture différente. A mon sens le problème ne provient clairement pas d’une religion ou d’une façon de vivre différente, mais avant tout d’une capacité d’accueil. La notion du plein emploi n’est plus qu’un fantasme, et qui plus est la possibilité d’ouvrir tous les services dont la France dispose au tout venant s’amenuise fortement. On ne peut pas concilier réduction des dépenses tout en autorisant l’augmentation des assistés potentiels. J’entends déjà le râleur invétéré me taxer de xénophobie alors qu’il ne s’agit pas de cela. A ceux qui pensent ainsi je pose une seule question : à partir de combien de personnes par an la France sera asphyxiée ? Un million ? Dix millions ? Soyons honnêtes : comme toute nation la capacité d’emploi du pays est limitée, et ce n’est pas en ouvrant en grand les portes que cela s’améliorera.

Je parlais de mes contradictions sur le terrain de l’immigration. Etant moi-même issu de celle-ci jamais je n’oserai prétendre que l’immigration doit être totalement interdite, pas plus que je ne saurai tolérer quelque discours raciste ou xénophobe. La France est une nation souveraine qui a une histoire riche, comportant la naissance de la tolérance dans bien des domaines, et qui a su démontrer plus d’une fois une capacité de progrès sur des domaines où d’autres sont encore fort rétrogrades. Ne nous gargarisons toutefois pas avec ces idéaux car ils doivent être soumis à l’épreuve de la lucidité. La France n’est à l’heure actuelle pas totalement capable de faire des immigrants déjà présents des français à part entière. Entre les anciennes colonies et les arrivants d’autre régions du monde, nombre de gens sont des laissés pour compte ou juste classé dans la très pratique boîte des minorités visibles. L’intégration n’est pas une chose acceptable car ce qui existe déjà ne doit pas être oublié, tout comme la France est une nation bâtie sur le catholicisme, puis devenue une république fondée sur la séparation de l’église et de l’état. Mettre cela en cause c’est déjà renier le droit à une légitimité historique et au devoir de mémoire de tout un peuple. De fait, est-il donc si facile d’accueillir des masses de gens n’ayant pas même une connaissance élémentaire de la langue ? Il y a là un vide qu’il serait urgent de combler. D’ailleurs, je trouve tout particulièrement inepte de pas tenir compte de ce critère minimal et cautionne l’obligation d’une formation dispensée par des professeurs sur le territoire Français. A quoi bon vivre en France si l’on est incapable de vivre au quotidien ? Aucune question d’accent ou de fautes, l’élémentaire expression orale est à imposer. Je songe donc à une assimilation (réussie par énormément de gens convenons en tous).

Donc, écouter les politiques vociférer et louvoyer à la fois sur l’épineuse question des sans papier est difficilement acceptable à mes yeux. L’état se doit d’être déterministe et non pas fataliste. L’immigration est un fait impossible à camoufler, tout comme il serait de bon ton d’être ferme sur certains points. On reconduira peut-être des salariés honnêtes et faisant preuve d’une véritable volonté d’être acteur dans le pays, mais à contrario l’on laissera le sésame du titre de résidence à tout un tas de personnes s’étant rendues coupables d’actes délictueux. J’ai en travers de la gorge l’idée même d’expulser un homme honnête pour qu’il cède sa place à un fainéant. Rien à voir avec la « race », couleur ou obédience, c’est une question d’équité pure et simple. C’est étrange : tout immigré prétendra être là pour le boulot, et toute une population sera en fait parasite du système, comme le sont déjà un nombre non négligeable de français « de souche ». C’est là tout le travers des libertés individuelles : le droit de se foutre de ceux qui font l’effort d’être actifs. Rappelons nous enfin que c’est sur cette incurie que s’est bâtie la force des partis nationalistes ou extrémistes. Je ne saurais trop recommander à nos politiques d’être plus clairs et surtout plus logiques dans leurs choix. Régularisons, mais faisons le pour ceux qui sont là pour être comme tout français se devrait d’être : constructif.

22 avril 2008

L'épisode 10 est publié

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Le jour de l’atterre

Amusantes ces journées où la bonne conscience s’étale en quatre par trois sur les murs des villes, dans la lucarne à propagande ou sur les ondes hertziennes. Amusantes aussi ces réactions épidermiques où tous les vindicatifs s’engouffrent pour taxer leur voisin de sagouin, de mauvais bougre et de tirer les sonnettes d’alarmes qui sont à leur disponibilité. Et puis tout aussi amusantes les démonstrations de bonne foi qui ne durent qu’un jour. Tout comme je fus un râleur pour la journée de la femme je râle pour celle de la planète. C’est tout de même bien facile de nous en coller pour une journée alors que la terre est notre environnement quotidien, non ? Nous sommes donc si bornés qu’il faut nous marteler notre incurie à coups de publicités ? Comme si les concepteurs de réclames, vendeurs de bienséance et afficheurs d’états d’âmes travaillaient gratuitement. Allons, il est de notoriété publique que les annonceurs sont des œuvres de charité…

Je suis atterré par cette dégoulinante démonstration de faux espoir qui engorge tant nos téléviseurs que finalement tous les médias disponibles. Entre un site tel que Yahoo ou Google qui affichent ostensiblement leur déterminisme écologique, et des journaux financés par la publicité se targuer d’être recyclables, j’ai de quoi me demander qui est l’idiot dans l’histoire. Pourquoi ne pas commencer par les fondamentaux en éduquant simplement les enfants pour qu’ils mettent en œuvre les gestes simples du tri sélectif ou du pourquoi il ne faut pas jeter ses déchets par terre. D’une certaine manière on veut moraliser les choses au point qu’on fait de tout citoyen un terroriste écologique. Oui nous polluons, oui nous souillons, mais merci d’éviter de jouer les hypocrites en matraquant les gens sur le terrain de la mauvaise conscience ! Le réalisateur est-il plus écolo que le spectateur ? Je ris d’ironie en observant les jolis documentaires et autres films supposés nous montrer la beauté de la nature, le tout tourné depuis… un hélicoptère. J’ignorais franchement qu’un hélico était le moyen le plus propre pour se déplacer. Enfin bon, je ne serai pas cynique là-dessus, quoique ce serait tentant de poser la question aux caméramans et autres financiers de ces jolies démonstrations de moralisation.

Bref, l’écologie est un terrain meuble où se plante pêle-mêle les aspirations de vieux anarchistes qui ne sont toujours pas revenus des idéaux de 68 et celles de fanatiques au moins aussi misanthropes que je le suis. La démarche écologiste ne devrait pas être un combat contre l’homme, elle devrait être un combat pour la cohabitation avec l’homme, c’est une nuance de taille qui, semble-t-il, n’effleure pas les pires extrémistes dans ce domaine. Loin de moi toute idée de rejeter la démarche avec virulence car sans quelques volontaires rien ne serait fait, mais à tout choisir choisissons la pédagogie et non l’affrontement. Chacun à notre échelle nous pouvons faire du bien, charge aux politiques d’engager des actions d’éducation et non de répression. Considérons aussi que le citoyen est un maillon important certes, c’est aussi oublier le rôle des industriels. Pour l’heure, être propre coûte plus cher que d’être sale, et payer les amendes forfaitaires n’engage en rien la responsabilité des grands groupes. Ce n’est pas pour rien que Total se débat pour ne pas payer les dégâts de l’Erika, tout comme les compagnies responsables du trafic de déchets à destination de l’Afrique font en sorte de se cacher derrière des sociétés fictives. C’est par le bout de la grande échelle que nous pourrons alors prendre en main notre avenir, pas en martelant à qui veut l’entendre que nous sommes tous des pourris … quant bien même je serais assez d’accord avec cette description.

Somme toute l’action écologique doit avant tout partir d’une démarche pragmatique et non pas d’une fleur au fusil. L’esprit du « flower power » est bien oublié et le gain d’institutionnaliser l’amour est absolument nul. Tant qu’à faire écologique autant le faire avec à l’esprit l’obligation de le faire de manière constructive. Prenons quelques exemples simples : en légiférant sur les contenus des produits de construction nous pourrions donc introduire des éléments non polluants, économiquement viables et même issus du recyclage dans le BTP. Des exemples ? l’isolation basée sur des plantes renouvelables comme le chanvre, des peintures à pigments naturels et sans solvant, l’amélioration des procédés de fabrication des structures pour les immeubles, l’incitation à la conception de ces structures pour économiser l’énergie… tout ceci ne tient pas d’un fantasme d’écolier mais d’une cible à atteindre. Continuons plus avant : les gens « pleurent » le prix du pétrole en oubliant (confortablement installés dans un canapé) que le dit carburant est fossile et non renouvelable… donc de plus en plus rare. C’est inéluctable, tôt ou tard nous serons à court. Alors, pourquoi pas les nouvelles technologies ? Parce que nous, autant que les industriels, nous refusons tous de mettre la main dans la poche pour financer les études et trouver de vraies solutions durables à un problème délicat. On ne se passera pas de pétrole (et dons de ses effets pervers) comme si l’on décidait du jour au lendemain d’arrêter la production de tabac par exemple. C’est une démarche citoyenne qui s’imposera d’elle-même avec une véritable décision d’informer et non de culpabiliser. J’ai en mémoire la campagne supposée faire rendre les gens prudents sur l’éclairage domestique. Le bon sens veut qu’on éteigne en quittant une pièce, le manque d’habitude fait qu’on l’oublie. Pourquoi dire aux gens qu’ils sont cons quand ils ne font pas ce geste simple ? Mieux valait leur dire simplement qu’un peu de volonté nous rend intelligents…

Enfin bon, vive la Terre, celle de tous les jours, pas celle d’une journée de bonne conscience collective.

21 avril 2008

L'épisode 9 est publié

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Un lac

Lac, beauté de la nature, étendue d’eau qui apaise, nourrit et sait donner la tranquillité à ceux qui le côtoient, toi qui donne tant de beaux poèmes que de légendes, tu sais aussi offrir un paysage à mon regard trop souvent noirci par le monde et les Hommes. Rien que pour ce don que tu as de refléter le ciel tu mérites un respect que nous n’accordons jamais assez aux choses qui nous entourent. Pourtant, est-ce si difficile de ne pas se comporter en imbécile et d’éviter la destruction des miracles du monde ?

Observez cette surface, écoutez ce clapotis qui s’échoue lentement sur les berges, humez l’air et revivez par la légère humidité ambiante. Sommes-nous si sots pour ne pas voir cette richesse juste sous nos yeux ? L’avidité de l’homme n’est-elle pas touchée quand l’or du soleil coule sur les flots limpides ? Les arbres centenaires, partenaires de ces mers intérieures nous dessinent le contour du monde, duvet sur la peau de la terre et refuge pour ce que nous n’avons pas encore saccagés. Merci à toi, lac de mes rencontres intimes, toi lac aimé par celle qui m’a offert ses lèvres, merci d’être un fidèle compagnon qui ne me demande que la simple tendresse que tous nous devrions avoir pour toute chose vivante. Oui, l’eau d’un lac est vivante, elle palpite au rythme de la brise, se trémousse autour des nageoires, ondule sous les plumes des cygnes gracieux. La Vie est là, elle y pousse, elle y est apparue par la magie de ces choses que nous ne devrions jamais saboter ou modifier. Nature, pardonne-nous nos offenses et apprends nous à vivre en harmonie avec toi.

Toi le lac, tu es le domaine de la dame, tu es son antre et tu caresses la vue comme peu de choses savent le faire en ce monde. J’aime à plonger mes mains dans ton corps, à sentir ta fraîche étreinte, et je me passionne pour les pas de l’être aimé laissés dans ta surface si fragile. Bleu ? Violet ? Rouge ? Tu es couleur du ciel, couleur des cieux, et la nuit tu t’émailles des éclats d’étoiles, perles scintillantes étrangement suspendues entre ciel et terre. Sur toi tout apparaît, tout disparaît, miroir du monde, mémoire éphémère d’un instant sitôt disparu. Que ne donnerais-je pas pour que mon âme puisse être comme toi, aussi souple que ton eau pour t’infiltrer partout et aussi immuable dans ta grandeur. Serais-tu perfection ? Serais-tu donc ce que nous sommes supposés être, lisses et rugueux à la fois, doux et vivants?

Tu es aussi la mémoire éternelle car tu renais sans cesse dans l’esprit des gens. Où que tu sois, quelqu’un se souvient de toi. Il y aura toujours un enfant pour se baigner en toi, toujours un adulte pour se remémorer l’apaisement ressenti à ta rencontre. Mieux qu’un confesseur tu ne juges personne, tu te laisses absorber et tu t’offres sans compter. Meilleur ami que puisse avoir l’humanité, tu lui sers de repère, de lieu de vie, d’avenir et de passé mêlés. Légendes pour souvenir… Naissances et baptêmes pour le futur…

Lac, que de rames ont poussés barques et bateaux sur ton dos ! Tu es lieu de divertissement, de rencontres et d’amour, de ricochets des galets jetés, des ondulations des nageurs heureux. Tu as su aussi nourrir des générations de pêcheurs, accueillir les familles et satisfaire les enfants affamés. Grâce à toi le petit monde intérieur de tes amis s’est agrandi, le mien s’est éclairé de tes couleurs mélangées. Tu es la palette sur laquelle s’est dessiné son visage, rien que pour ce beau portrait je te remercie…

Au plaisir de te revoir…

18 avril 2008

L'épisode 8 est publié

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Vingt ans déjà, étonnant non?

A toi, le génie littéraire, à toi la plume acide qui a su élever mon sens de l’ironie au firmament de l’aigreur, je dédie ces quelques lignes. J’espère que de là où tu es tu sauras apprécier ma pauvre écriture si fade et que tu seras heureux de savoir que tu as au moins un passionné qui écoute et lit sans cesse tes diatribes.

A toi Pierre, l’ami sincère de mes soirées d’hilarité teintée de réflexion sur le non sens de l’existence, je dis en toute franchise qu’aujourd’hui je pleure un peu ton absence. Parti trop vite et sans laisser d’héritier, tu es encore à cette heure le phare linguistique rappelant que l’humour n’a pas besoin d’être graveleux et qu’être grave peut être drôle. Deux décades passent comme un ouragan, les voitures sont plus moderne, les quartiers se voient transformés et pourtant tes mots d’esprits visionnaires sont toujours d’actualité. Cela confirme, hélas, que l’affirmation pédante qui dit « L’histoire est un éternel recommencement » n’est pas si infondée que ça. Dois-je également dire qu’à force d’autocensure les gens en viennent à ne plus goûter la qualité de la verve et même à en renier l’essence même ? J’en doute, tu as toujours eu le regard suffisamment critique pour comprendre les tenants et aboutissants des choses.

A l’heure d’un désir de porter le brassard noir pour énormément de raisons, je crois que tu aurais su relever les incongruités d’un monde qui n’a pas eu de cesse de s’enfoncer dans l’absurde et l’improbable. Qu’aurais tu dit du 11 Septembre ? Je t’entends presque nous dire avec ton pince sans rire de circonstance : « Pour une fois que l’on accepte un pilote étranger aux commandes d’un avion américain, voilà qu’il trouve le moyen de le loger dans une tour de Manhattan. Si ce n’est pas un drame, ce manque de formation des pilotes ! Et puis quelle incurie ! Ne pas leur apprendre à lire les instructions affichées sur le tableau de bord… On devrait sanctionner la compagnie pour incompétence criminelle. » Bien sûr, j’ironise non sans plaisir de l’incompétence crasse de bien de nos politiciens et je vais parfois jusqu’à fustiger leur apparence de pantin aux mains de quelques imbéciles un peu plus gradés. J’avoue, je suis allé à bonne école en t’écoutant mon ami, mon cher Pierre. Grâce à toi l’obscurité ne me fait plus peur, elle me fait sourire et souvent rire car, tout comme toi je me dis « Plus cancer que moi, tumeur. » Tiens, encore un sujet que tu as abordé le sourire narquois aux lèvres en te sachant toi-même condamné. Si ce n’est pas ça, le courage du comique…

Le temps, comme je l’ai dit, a passé dans un battement d’aile de mouette mazoutée. Après l’Amoco à ton époque il y eut l’Erika à la mienne. Eternelle répétition de la bêtise humaine, incessante course à la connerie. Je savoure tes réquisitoires, je m’abreuve de tes spectacles en songeant à la chance de celles et ceux qui ont pu te voir, vivant, authentiquement engoncé dans un costume de cynique pour camoufler ton véritable amour de la lettre et ta tendresse pour les travers de l’humanité. Tu te moquais de Pinochet, nul doute que tu te moquerais de Bush, des réseaux terroristes, de notre nouveau président, et qui sait, peut-être trouverais tu un mot presque aimable pour saluer la mémoire d’un Coluche parti trop tôt lui aussi. Cela relève du fantasme j’en conviens, mais après tout, ne dit-on pas que les morts voient le monde d’en haut ? Rien qu’envisager cela me rend fier de coucher quelques phrases à toi gloire Pierre. Si tu as le loisir de te moquer de moi de là-haut, ne t’en prive pas : si tu daignes te moquer, c’est que cela t’aura intéressé. Ah fierté mal placée, quand tu nous tiens…

Nous avons tous les deux la même antipathie pour un autoproclamé, ce chevelu prétentieux qui a pris pour son grade de ta part, puis un peu de la mienne avec une qualité moindre hélas. Cela me rapproche un peu du personnage que tu fus, du père aimant qui est décrit par ta famille, et de la plume agile que je goûte sans cesse. Avouez chers lecteurs que cumuler le don d’écrire et celui d’être un bon père ce n’est pas donné à tout le monde ! Certains furent tes détracteurs, te taxant d’avoir la rancune tenace contre les juifs ou les politiques. Messieurs dames, lisez entre les lignes je vous prie : Pierre n’a jamais haï que les cons, il n’a jamais toléré qu’on vienne lui ajouter sous le nez des responsabilités qui n’étaient pas les siennes. A l’instar de ses 25 ans en 1940, je suis la même ligne de conduite estimant que le temps présent me suffit bien assez pour ne pas aller prendre sur mes épaules le poids du passé.

Pierre Desproges est mort le 18 Avril 1988. C’était un cancer, cette saloperie qui emporte tout sur son passage. Tu t’es foutu de sa gueule, j’en fais autant en songeant à mon trépas. Ami Pierre, j’espère pouvoir te croiser là-haut… si tant est que tu sois là-haut ! Plus j’y songe plus je crois que nous aurons l’occasion de nous réchauffer la paillasse dans la lave !

Etonnant non?

Ton passionné, ton fan inconditionnel.

17 avril 2008

L'épisode 7 est publié

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Monsanto mon amour!

Ah, les débats incongrus qui mêlent intelligence et bonne foi… ah ces moments où l’intellectuel tente désespérément de conserver sa conscience face à ses engagements politiques… Notre chère gouvernance a quelques problèmes avec ces principes, notamment quand il s’agit de museler les déviants qui ont le malheur de ne pas cautionner la pensée unique. Certes, il est compréhensible qu’un gouvernement ait pour objectif de maintenir une cohésion esthétique, cependant espérer faire taire les divergences à coups de remontrance, je trouve que cela a un petit parfum de déjà vu… Allons, allons, pas de panique, je ne vais pas vous faire l’affront de lister quelques exemples bien sentis, notamment ceux qui font que la couleur brune ait été à la mode, quoiqu’il serait de bon ton, justement, d’admettre qu’à force de refus de dissonances l’on en arrive à l’absence même de démocratie.

Ces derniers mois furent édifiants à plus d’un titre : d’un côté une population s’acharnant sur l’image surmédiatisé du président et de l’autre des outrecuidants attaquant de front leur propre étiquette et donc caution politique. A tout regrouper, nous en sommes donc à un bilan des plus lamentables : les gens s’en foutent, les politiques jouent aux billes sur notre dos et les médias nous inondent de sujets puérils. Mais bordel, une banderole à la con est-ce aussi marquant qu’un problème de santé publique comme les OGM ? A en croire les journaleux oui ! Non messieurs les propagandistes, pour ma part j’ai plus d’intérêt pour l’avenir de ma gamelle que celui de quelques demeurés en mal de publicité. Au surplus, tout est bon pour faire une montagne qui accouchera d’une souris : Et que les chtis ça passe bien sur ton téléphone, et que les chtis ont fait mieux que la grande vadrouille, et que l’accent chti ce n’est plus ringard… Merde ! Je dis merde, oui ça me gave prodigieusement de bouffer de la soupe chti à toute heure du jour ou de mes errances télévisuelles et noctambules.

C’est quand même ahurissant : si un membre du parti unique, pardon au pouvoir a une once de courage et d’aller à l’encontre du mouvement, on fait tout pour en faire une cible choix. Tout est bon pour le ou la désavouer : déformation des propos, menaces à peine voilées sur la carrière de la cible, et pire encore analyse partisane de la part de groupes supposés faire de l’investigation « sérieuse ». A quand le critère « il porte des slips, c’est un looser ! » pour créer de nouveaux parias ? Je n’ai cure d’aucune obligation électorale ou morale au titre que j’estime qu’il est indispensable de raisonner par soi même avant même d’accepter d’enfourner un vote dans une urne. Pour moi, se sentir obligé de soutenir une mouvance sans prêter attention à ses idées c’est alors tout accepter comme un chèque en blanc laissé au parti. Merci, mais… non merci !

Revenons aux OGM : A l’heure du vote qui fut expédié comme une lettre à la poste, celle-ci s’est vue raccommodée, rapiécée et triturée au point d’en faire un simulacre de caution morale contre les OGM…. A ceci près qu’il y a un manque flagrant dans la loi ! Absence totale de définition de ce qu’est du « sans OGM » ! Tout de même, ça dépasse l’entendement ! C’est un problème grave de santé publique et d’écologie et étrangement personne ne semble se soucier du résultat à long terme. On murmure de temps en temps les risques de contamination des parcelles sans OGM, voire des croisements d’espèces proches s’hybridant sans contrôle, et au pire on ose déclarer que les OGM « peuvent » éventuellement contaminer la chaîne alimentaire, par inadvertance bien entendu. Rien n’arrive par hasard, encore moins quand il s’agit d’intérêts financiers. Le monopole des OGM est la société américaine Monsanto. Dans le genre cynique celle-là m’enfonce six pieds sous terre. Je m’explique. Dans un premier temps elle vend des semences brevetées et interdit par contrat de ressemer (en gros, vous faites du blé, mais interdiction d’utiliser les graines récoltées pour l’année suivante). Ces graines OGM viennent contaminer votre voisin… et celui-ci se fait attaquer par Monsanto pour avoir produit des graines OGM sans les avoir achetées. Chouette ! Donc le producteur sans OGM se voit alors de produire de l’OGM contre son gré ! C’est tout de même ahurissant qu’on offre un tel pouvoir à une entreprise privée qui, quid de toute morale ou toute précaution, lance sur le marché des produits bricolés, peu fiables et qui plus est potentiellement dangereux. Car oui au fait, on se gargarise avec les techniques de manipulation mais sachez qu’à l’heure actuelle celles-ci sont de la bidouille et l’on tâtonne dans les croisements.

La véritable maîtrise des OGM ne sera pas effective avant des décennies… d’ici là nous aurons eu le temps de faire un vrai et irréversible désastre écologique. A vous de voir si vous cautionnez, si non alors triez les produits et si vous voyez « avec OGM » ou bien « proportion de moins de x% d’OGM », fuyez. C’est en boycottant ces produits peu sûrs que nous aurons une chance d’y faire barrage, pas en jouant les imbéciles comme José Bové qui détruisent la production de paysans réduits à faire le l’OGM et non pas pour le plaisir d’en faire.

16 avril 2008

STEAM?

Où que ça se passe?

Et bien ici : http://steamleroman.blogspot.com

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Ne me faites pas rire, ça fait mal aux côtes

Bon, après quelques messages d’élucubrations (que je compte bien continuer par ailleurs), me revoici sur la brèche pour vilipender la publicité malsaine qui est fait sur une thématique récurrente : la famine dans le monde.

Au fait, désolé pour le silence d'hier, je n'ai pas eu le loisir de travailler ma plume. Voici donc un retour en fanfares (et puis les violettes pour tapisser mon chemin jusqu'à la gloire... bon d'accord je deviens mégalo et alors?!)

Tiens, c’est marrant, les gens constatent avec effroi que le tiers monde ne se nourrit pas correctement, qu’une part importante de l’humanité vit sous le seuil de pauvreté et que pardessus le marché que ces pauvres erres ne consomment quasiment aucun produits manufacturés. Quel drame ! Quel gâchis ! Ils pourraient nous acheter des céréales en boîte au moins ! Et non mes chers fumeurs de havane (je sais c’est cliché, mais on ne se refait pas), les pauvres ont pour priorité de favoriser l’économie locale bien assez catastrophique pour ne pas subir d’importations sauvages. Raisonnons à l’échelle d’un pays pauvre : pourquoi aller s’endetter avec des biens produits ailleurs alors que les mêmes sommes pourraient être allouées au développement local ? Pour la simple et bonne raison que les investissements et crédits sont proposés par les mêmes sociétés (et états) qui vendent les dites boîtes de céréale. En conséquence, nous avons donc le paradoxe de pays capables de produire de quoi se nourrir, mais qui achètent les marchandises pour faire tourner l’économie de nations riches. Ca semble compliqué ? Pas tant que cela, nous cautionnons même ce principe sans le savoir en favorisant l’importation et non en tentant de maintenir des industries. Typiquement il est devenu de plus en plus difficile, voire impossible de consommer des fruits et des légumes uniquement français car la demande du client ce n’est pas une appellation d’origine, c’est avant tout un prix de vente. En conséquence, nous avons des marchandises trop chères, soumises à des quotas et qui finissent souvent à la destruction en échange d’aides financières. Merci à la PAC (Politique Agricole Commune) de décréter qu’un agriculteur ne doit pas dépasser un taux maximal de production pour ne pas faire chuter les cours, mais sans pour autant s’assurer que les importations en provenance de l’extérieur de la zone soient régulées.

Que ce soit le Mexique, plus généralement l’Amérique du sud, l’Afrique ou bien des pays d’Asie, toutes ces régions vivent sous la pression de pôles industriels qui sont de véritables dictatures du prix bas : tu veux vendre et donc vivre ? On achète, mais pas cher ! Telle est la devise courante de ces systèmes où le petit commerce n’a pas à être cité. On vous expliquera que ces majors de l’agroalimentaire font en sorte de faire tourner ces pays, mais prenons la mécanique globale et détaillons là par étapes simples pour comprendre comment tant les pays pauvres que les clients en bout de chaîne, nous, les couillons en l’occurrence, nous subissons cette aberration morale (mais pas économique vu l’amoralité de l’économie de marché) :
1 Le producteur réalise un volume donné d’une denrée A. Ce volume subit bien entendu le prix du marché et il est difficile de le vendre à qui que ce soit plus cher que ce prix fixé par les majors. Ce prix a pour particularité d’ôter toute possibilité d’évolution de l’entreprise, tout juste permet-il de couvrir frais et dépenses courantes et de payer un salaire décent (et encore à l’entrepreneur).
2 La major, en s’assurant un prix bas et des volumes d’achat gigantesques maintient donc d’une part le producteur comme une société annexe, mais sans les risques financiers, et d’autre part s’offre une marge confortable à la revente.
3 Le produit est importé, subit le surcoût du transport, passe par des intermédiaires souvent de paille puis atterrit dans une usine de transformation. On applique donc encore une fois une marge confortable.
4 Le produit « transformé » (oui, laver des tomates c’est une transformation !) est alors vendu aux centrales d’achat des distributeurs nationaux. Re-marge.
5 Le produit est vendu (VENDU AVEC MARGE !) au magasin final qui lui-même le revend enfin à nous, pauvres pigeons incapables de se séparer de ce système inepte.

De fait entre le producteur et l’acheteur final, nous, le prix peut aller jusqu’à se décupler ! Colossale culbute, colossale escroquerie morale, et parfois même cautionnée par des politiques comme celle d’échange « Matière première contre biens manufacturés ». Donnez-nous vos bananes à pas cher, nous vous donnerons des radios produites à moindre coût. Tout le monde y gagne sauf évidemment les personnes ayant besoin de devises pour progresser.

A l’heure actuelle la misère mondiale est maintenue et même souhaitée de manière à ce qu’aucun monopole ne soit remis en question. Est-il par exemple logique que des milliers de tonnes de céréales soient détruites chaque année sous prétexte que celles-ci seraient dangereuses pour le cours du marché ? Allons, un peu de sérieux : le cours est déjà fixé et la production subit et n’a pas son mot à dire. Il y a quelques années les éleveurs de porcs français avaient demandés à ce que le cours de la viande soit revalorisé pour leur éviter un endettement fatal à leur activité. Qu’a-t-on fait ? On a simplement décrété des aides à la branche au lieu de faire levier sur les distributeurs. Aussi absurde que cela puisse paraître, les gouvernants n’ont pas osé toucher aux bénéfices de ces sociétés, et bien entendu en arguant que le prix de vente final augmenterait. Tiens donc, ce n’est pas déjà le cas ?

Enfin, n’oublions surtout pas que le principe même de l’économie de marché voudrait que la concurrence soit ouverte à tous les étages, et que le plus productif (et surtout le plus performant) gagne la mise. Là, on est dans un schéma où aucune concurrence n’est possible puisque le gros « possède » indirectement le petit. Si le Mexique est affamé c’est donc que d’une part ils doivent de l’argent aux gros, que cet argent servait à acheter des biens chez les mêmes gros… et que là les prix des gros sont montés ! Imaginez le cercle vicieux : j’ai besoin de me nourrir, donc j’achète. Il n’y a qu’un vendeur… je n’ai pas d’argent donc j’emprunte. A qui ? Au vendeur pardi ! Donc on lui reverse sa propre monnaie tout en lui devant les intérêts dessus. Allons au bout du raisonnement cette fois ci : pour peu qu’on veuille couler une nation, rien n’est plus simple, il suffit d’augmenter le prix des matières premières, assassiner l’économie en la plombant d’un coût alimentaire inacceptable, et finalement de réclamer son dû à l’état déjà moribond. Qui a osé parler d’aide alimentaire ? J’en ris d’avance rien qu’en imaginant les bonnes âmes déposer des paquets dans les banques alimentaires, produits qui bien entendu arriveront en retard, pillés, ou pire encore dégradés par le transport. Ca vous paraît logique, à vous qu’un pays qui puisse cultiver la canne à sucre ait besoin de sucre en poudre ?

14 avril 2008

Tiens un vote à non.

Heureux de voir que vous preniez le temps de voter, j'aimerais bien avoir un commentaire sur le pourquoi d'un "non". Cela m'aiderait à me faire une idée sur l'état des choses et à ne pas léser qui que ce soit.

Cordialement,

Frédéric / JeFaisPeurALaFoule

08 avril 2008

Des idées plein la tête

Après m’être souvent déchaîné sur mes pairs et de les avoir affublés de bien des noms d’oiseaux, il s’avère qu’aujourd’hui j’ai envie d’innover. Loin de moi l’idée de cesser de vilipender la bêtise humaine, c’est juste que j’ai eu comme une espèce d’inspiration (non, je ne me moie pas du tout !), un moment de divagation imaginative m’emmenant par delà certaines frontières… Pour ceux qui me lisent pour la première fois non je ne consomme pas de stupéfiants ou de psychotropes.

Alors… laissons donc l’esprit divaguer et se lancer dans une petite histoire qui, je l’espère, saura un jour être autre chose qu’une introduction à un « autre monde ».

Votre serviteur.

Je m’en souviens encore, comme si cinquante ans de vie pouvaient être résumées à une seule et unique journée. J’arrivai de ma petite ville nichée dans les replis de la lande de l’est, et des idées préconçues plein la tête : diplôme technique en poche, mes vingt ans orgueilleux et le sourire en coin, je descendais pour la première fois à Varia, la capitale de l’état. J’avais la jeunesse enthousiaste surtout que c’était la première fois que je voyais un train en action. Ah ces machines à vapeur ! J’avais passé toute ma scolarité à étudier ces machines et ce dans l’unique but d’obtenir mon diplôme de vaporiste. Ranetta était une petite ville agréable avec son université, mais franchement, quel aurait été mon avenir si ce n’est l’entretien des machines agricoles ou au mieux celles des grandes mines de fer ? Je n’avais aucune envie d’être qu’un vulgaire agent de maintenance. Bref, je bavais littéralement sur la huit essieux qui avaient tirée notre train quand un policier vint à ma rencontre. Aussi étonnant que cela puisse paraître, je n’avais encore jamais vu un agent en livrée de mon existence car tout au plus nous avions eu pour service d’ordre une petite brigade de volontaires tous atteints d’embonpoint chronique. Il se mit à m’interroger avec un accent à couper au couteau, me demandant papiers, destination et si je connaissais quelqu’un. Je répondis simplement que, étant donné mon statut de jeune diplômé j’avais eu le droit de venir tenter deux années supplémentaires à la faculté STEAM de Varia. Il sourit, me rendit mes documents et m’orienta vers un guichet. C’est alors que je remarquai la structure de la gare. Monumentale ! Faite de larges voûtes et arches en fer forgé et riveté, elle s’étendait sur des surfaces immenses ! Rien qu’en comptant depuis mon train je pus identifier vingt quais différents et tous intégralement couverts. Tout en bout se logeaient contrôleurs et commerces bigarrés, tous nichés sous les grands piliers de soutien. De là où je me trouvais je vis que toute la partie haute était vitrée avec soin, l’intégralité semblant dessiner pour les cieux le symbole de la compagnie et le drapeau de notre pays. Aussi étrange que cela puisse paraître c’est avant tout la suie qui me prit de court : la peinture vert olive semblait s’être étiolée pour laisser sortir un noir gras, une sorte de gangrène par flaques éparses jusqu’à se concentrer à la verticale des motrices. Plus loin, la lumière filtrait aisément et donnait donc un contraste bizarre entre les quais sombres et les allées illuminées.

Un sifflet me tira de mes songes, il était temps que je rejoigne les trolleys dont m’avait parlé l’agent. Je suivis alors des flèches jaunes m’indiquant un chemin particulier… et ce fut à nouveau un choc, en tout cas pour moi jeune étranger n’ayant vu que des petites maisonnées ou au plus des immeubles râblés et cossus. Ici, les rues semblaient être mes avenues, et les avenues ma ville toute entière. Varia dans son gigantisme avait étirée ses tentacules de pierre et de brique à des kilomètres à la ronde, et ce que j’en avais vu depuis les fenêtres de mon wagon n’était rien comparé à ce que je voyais là. Tous les immeubles semblaient avoir des hauteurs sans fin, chaque façade arborant un symbole familial ou des gargouilles finement taillées dans le marbre. Les fenêtres m’apparaissaient par milliers, innombrables trouées dans ces bâtiments orgueilleux. Au pied de ceux-ci se déroulait de l’asphalte, cette nouvelle matière dont on m’avait déjà vanté les mérites et qui tardait à sortir de la capitale. Des engins tractés par des chevaux croisaient la route de petites locomotives autonomes et sans rail, des voitures comme me l’a dit un passant à qui je posai quelques questions. Elles fonctionnaient à la vapeur, quelle question ! Cela sifflait, chuintait tant que faire se peut mais visiblement elles roulaient à de bonnes vitesses ! L’esplanade de la gare était si grande que des dizaines de ces engins y étaient garé et je pouvais aisément en dénombrer des centaines d’autres qui allaient et venaient. Ca et là des vendeurs à la sauvette tentaient de caser quelques cacahuètes grillées ou des journaux du jour en vantant leur marchandise en braillant.

Je m’approchai du symbole « T » du trolley et vit arriver cet engin étrange : c’était une locomotive mue par une chaudière à l’avant, le conducteur assis juste à côté, le tout tractant trois wagonnets à deux étages. L’ensemble était d’un rouge vif impossible à confondre avec quoi que ce soit d’autre. Les gens montaient, descendaient, se bousculaient et je fus pris dans le mouvement. En quelques instants je fus donc dans la masse de passagers, à attendre le premier à-coup du démarrage. Une soupape siffla, on entendit le conducteur annoncer le départ, un coup de corne pour alerter les voitures et l’engin s’élança. Il grinça, se plia un peu telle une mule sous l’effort et nous partîmes. J’avais l’air malin, à remonter ces voies en pleine ville sans savoir où aller. A force de fouiner dans le wagon je remarquai enfin le plan collé à la corniche : la gare centrale se trouvant là, je remontai probablement une de ces … dix sept lignes ?! Rapidement je vis l’ampleur du désastre. Où allais-je ? Un passager qui sortait à l’un des arrêts me dit rapidement « ligne huit » puis s’en alla avant que les portes ne se refermassent sur lui. J’étais donc entre la gare et … nulle part, cherchant à aller à la faculté STEAM… Le conducteur me sourit en remarquant mon désarroi et se mit à m’expliquer où aller, quelle correspondance, et je fus perdu en l’espace de trente secondes. Toujours aussi patient, il me nota le chemin à prendre et ce que je devais faire. Il me déposa donc à l’arrêt convenu, me salua, et reprit sa route comme si faire rouler un train en pleine ville avait quoi que ce soit de normal.


Voulez-vous une suite ? Dites le moi et je commencerai alors une petite histoire à suivre ici même !

Frédéric / JeFaisPeurALaFoule.

07 avril 2008

Allumer le feu

Non, je ne suis pas en train de reprendre les hurlements de la chanson de notre Johnny « national », mais simplement je me suis un peu penché sur la question de la flamme olympique ainsi que ses pérégrinations à travers le monde. Aussi symboliques que puissent apparaître les interventions tentée par quelques acharnés pour faire parler du Tibet, il s’avère malheureusement que tout ceci n’a guère d’autre ampleur que le tragi comique. Certes, revendiquer la paix, la démocratie et la liberté d’expression se justifient pleinement et ce surtout dans un pays comme le nôtre, toutefois j’objecte encore une fois que sans connaissance de la situation nous en sommes encore une fois réduits à regarder le monde par une minuscule lorgnette déformante qu’est la télévision.

C’est ahurissant : les gens découvrent que la Chine n’est pas une démocratie et que le Tibet est un territoire qui a été envahi par les troupes chinoises… il y a environ un demi siècle. Quelle révolution ! C’est dingue ça, on nous avaient rien dit ! Pourtant les médias doivent nous informer, non ? Bon, j’arrête de faire l’idiot à bon compte sur le dos des publications de masse car après tout ce n’est malheureusement pas le seul état de part le monde qui est sous le joug d’un système étatique tentant d’effacer toute différence et toute culture classée comme déviante. Raisonnons peu mais raisonnons bien : le Tibet n’est plus rien d’autre qu’une des républiques de la Chine « populaire » (je m’étouffe à chaque fois que ce mot est prononcé en ma présence), et qui plus est la politique d’assimilation à marche forcée rend aujourd’hui délicate la simple identification de ce qu’est un tibétain. Entre interdiction de la langue, internement des autorités intellectuelles et religieuses, et pire encore implantation de chinois de manière à annihiler toute différence « raciale », le Tibet vit ce que bien des territoires ont vécus lors des occupations longues de l’histoire du monde.

A l’heure actuelle le droit d’expression, l’utilisation d’Internet, le droit de réunion, le droit de penser différemment est sévèrement sanctionné en Chine. Comment diable les gens reçoivent-ils les informations ? Par pigeon voyageur ou quoi ? Comment font ils pour avoir la bagatelle de 70 ans de retard ? La notion même de liberté est bafouée sans arrêt et personne ne vient plaindre le peuple chinois, première victime de l’oppression militaire. Un autre point m’inquiète : l’information qui nous est distribuée est plus fragmentaire que documentaire tant seules des tranches de vidéos nous sont servies sur la question. A titre de comparaison j’ai dans l’idée que la banderole des imbéciles passionnés de football et gavés à la bière et à la haine raciale a été plus longuement discutée que le sort des tibétains ou du passage de lois sur les OGM. Comme quoi, il ne faut pas froisser ni les industriels de l’agroalimentaire ni les dirigeants chinois. Ce serait dommage de rater l’occasion de leur vendre notre beau TGV…

Que demandent les tibétains ? La reconnaissance de leur identité ainsi que la possibilité élémentaire de préserver leur culture. La présence chinoise est déjà si longue qu’elle a été acceptée… car finalement le Tibet n’a rien d’économiquement viable. Tout comme le Népal proche, ces états vivent et dépendent du grand voisin à l’étoile rouge, et que ce soit d’un point de vue économique ou politique il leur est à présent impossible de refuser l’ingérence de la Chine dans leur politique locale. Par conséquent il est clair que bon nombre d’opposants bien au chaud dans leurs maisons en Europe ne pensent clairement pas aux conséquences de leurs propos. Tout analyste un peu finaud saura défendre les vraies exigences du peuple tibétain… vivre et le faire de manière décente.

Revenons à présent sur le terrain de la flamme olympique. Déjà, j’estime que la dite flamme symbolise tout autant l’effort sportif que la revendication politique. Que ce soit en 1936 à Berlin ou en 1980 à Moscou, le boycott ne fut là que pour l’aspect peu reluisant du « on ne vous soutient pas ». Cela a changé l’histoire ? Cela a évité la guerre ? Cela a fait s’effondrer des systèmes iniques ? Tous nous savons que ce n’est pas en censurant qu’on obtient la faillite de l’adversaire…. L’URSS s’est démantelée à cause d’une économie délabrée et d’une direction politique incompétence au possible. Faillite de l’état et par voie de conséquence des différentes branches « viables » de l’industrie. La Chine ne pâtira sûrement pas de la défection des dirigeants aux commémorations, et qui plus est nos chefs d’états ont plus à perdre qu’à y gagner. La Chine est un acteur incontournable du marché mondial, sa production de masse est déjà omniprésente et tenter d’éviter un marché potentiel tel que la Chine s’est se refuser un milliard de consommateurs en puissance. Bref, que ce soit politiquement ou économiquement, boycotter n’est pas acceptable.

Prenons l’aspect encore plus pervers de la chose : la flamme symbolise aussi une espèce d’unité des hommes, une force commune menant au dépassement de soi. Certes, l’idéal est là, plaisant et attirant même, mais (toujours ce foutu « mais »…) combien de nations jouent le jeu ? Depuis la RDA experte en dopage (à son époque) jusqu’aux records remis en doute de Ben Johnson et de bien d’autres après lui, ce bel idéal a-t-il encore une quelconque existence ? Le marketing de masse, les campagnes d’affichage, la vente de produits dérivés, ce n’est pas anodin comme revenus. L’Espagne avec les JO de 1992 à Barcelone a vu une manne financière sans précédent inonder la région. Quel pays pourrait repousser la possibilité de vendre son savoir faire à cette occasion ? Un chef d’état se présente toujours avec une suite de commerçants affûtés et prêts à distiller compétence, matière et produits chez l’organisateur… Dans ces conditions l’aspect olympique semble bel et bien compromis.

Finissons par le côté comique de la chasse à la torche : ce serait peut-être l’occasion pour Sicli de vendre des extincteurs et d’ironiser sur les tentatives d’interruption du cheminement de la flamme… C’est cynique mais si proche de la réalité consumériste, vous ne trouvez pas ?

Par principe...

Par principe…

Tiens, une fois de plus un message aussi creux qu’inutile ? Et bien oui, comme énormément de gens superstitieux je ne laisserai pas un 293 être le dernier message du jour. Je sais, c’est ridicule, enfantin et au combien vain, mais comme tous les idiots j’applique la doctrine du « Si ça ne marche pas… entête toi. Si c’est une erreur, à force de la répéter qui sait ça en deviendra une vérité ! ». Bon, soit… Je concède sans effort aucun la vacuité d’un tel raisonnement, notamment eut égard à l’absence de logique ou de côté scientifique à l’affaire. Mais alors, pourquoi chacun de nous applique-t-il des rituels dans sa vie courante ? Le petit truc posé à l’endroit précis et pas ailleurs, la chaise comme ci et surtout pas comme ça, c’est le drame quotidien de tout être humain !

C’est ça, défendez-vous d’être atteint de ces tics (ou TOC) ! Faites nous croire que vous n’agissez pas de manière conditionnée par vos névroses ! quand je me regarde, j’y trouve quelques habitudes certes agaçantes mais qui sont un rituel quotidien : je viens écrire ici pour vous bourrer la tête d’inepties fallacieuses et tendancieuses, j’essaie de me justifier en prétendant qu’il s’agit là d’une faconde logique et documentée, et au bout du compte j’arrive même à en tirer une gloriole éphémère certes, mais fort gratifiante. Bref, rien que cet aspect de ma personnalité mériterait le bûcher, non ? Ajoutons à cela la fâcheuse tendance à toujours placer d’une manière donnée mon paquet de cigarettes (non ne râle pas ma violette… je m’en passerai… un jour !) ou à me distinguer des autres en ne consommant que des alcools que toute personne sensée taxerait de détachant ou détergeant à neurones, j’ai de quoi révolter les plus patients des observateurs.

Prenez un miroir… non le décrochez pas, regardez vous dedans ! (Il faut tout leur expliquer…) La nature humaine est de vouloir contrôler, maîtriser et mettre en équation chaque moment de la vie quotidienne. Les différents gestes que nous effectuons n’ont pour but que de nous rassurer, de nous confirmer dans notre existence propre et ainsi nous offrir un moment de quiétude. Pour tester cette affirmation prenons un enfant dont le prénom nous indiffère, choisissons le suffisamment jeune pour qu’il apprécie encore les peluches. Arrachons lui l’objet qui lui donne tant de réconfort et que se passe-t-il ? Il braille, réclame l’ourson brun mignon et borgne, il est même prêt à mordre pour le récupérer. Donc il est scientifiquement prouvé que… Comment ça ce n’est pas valide ? C’est vrai que la méthodologie expérimentale pratiquée de la sorte a quelques aspects négatifs, mais comme disait Pavlov « Quand on fait chialer un gosse pour lui apprendre à avoir la trouille d’un lapin, faut pas s’étonner qu’il chiale devant une peluche de lièvre ! »

Ah, les mauvaises habitudes, les petits riens qui vous pourrissent l’existence… cette incompréhensible réflexe de se fouiller les naseaux en public, ce geste à la limite de l’obscène qu’est de se gratter le … enfin bref, tous ces gestes irréfléchis qui font de nous des gorets, des tordus, des malsains, des humains en somme ! J’en suis d’autant plus amusé que pour chaque petit TOC contrôlé un autre se fera jour d’une manière ou d’une autre. Certains cumulent : tiens il se fume une cigarette de la main gauche tandis qu’il marmonne une espèce de prière en serrant son briquet de la main droite. Ca n’a rien à voir ? Probablement… mais ça fait réfléchir sur la vacuité des études !

05 avril 2008

Quelques vidéos

Il m'arrive de laisser parler l'image et le son à la place de mes chroniques. En voici l'occasion.




04 avril 2008

Je ne mange pas de ce pain là !

Ah le pain, cette addition de farine, d’eau et de quelques petites autres choses qui en font le morceau indissociable tant de l’histoire de France que du repas traditionnel. Vital pour la société, il a été l’aliment de base des années durant avant que le commerce et l’industrialisation de l’agriculture permettent que la viande soit présente à chaque tablée. De toutes les formes, à toutes les cuissons, agrémenté d’épices ou de fruits, le pain est toujours symbolique d’une pause, de l’indispensable nourriture partagée. On rompt le pain pour en donner une part à chacun, chez les chrétiens on le marque d’une croix en signe de remerciement à Dieu, chez les arabes il fait partie de l’alimentation traditionnelle, bref le pain est partout !

Qui ne s’est pas senti saliver à l’odeur incroyable des fournils du boulanger au petit matin frileux d’un hiver rigoureux ? Qui n’a pas dévoré sa part de baguette juste par gourmandise tant son inimitable tiédeur était irrésistible ? J’avoue, le pain est à mes yeux autant un galant accompagnateur des plats en sauces que la fine pâtisserie que je dégustais étant enfant. Ah, ce pain au maïs à la dorure si particulière, à la mie si compacte… Que de tranches j’ai pu manger en lieu et place d’un biscuit ! Parlez moi de pain je vous parlerai des baguettes chaudes serrées entre mes bras pour les ramener à la maison, parlez moi de mie je vous expliquerai les marches avec la miche d’un kilo serrée contre mon cœur pour me délecter de son parfum, parlez moi de croûte je sourirai en mémoire de ces tunnels creusés par mon frère au cœur des baguettes, au grand dam de mes parents. Souvenirs d’enfance, attente dans la queue à saliver face aux spécialités aux noix, à la farine de froment, le pain complet, le bâtard, le fameux « pain »… et puis cette monnaie qui tintait pour pouvoir être dépensée en réglisses et carambars, comment vous dire, c’est une part de passé qui m’est indispensable tant elle m’est agréable.

Le pain, je le ressens aussi comme une histoire, des propos de parents qui expliquent quelle en était l’importance à table, comment l’on faisait pour l’économiser et le consommer jusqu’à la dernière miche. Que de pain perdu mon père a pu manger étant enfant ! Il dit souvent que le pain se respecte car il lui a apporté nourriture et réconfort quand la viande et même le lait se faisait rare à table. C’était la première dépense : le pain, la miche de campagne dorée à point qui devait faire la semaine et qu’on enveloppait avec soin dans un torchon pour qu’il ne sèche pas trop vite. Recyclé à l’envi, servant une fois trop sec de panure, jamais l’on ne gâchait ce précieux aliment. La religion catholique parle de la multiplication du pain et de l’eau changée en vin… c’est un signe, un symbole fort qu’aujourd’hui l’on a un peu tendance à oublier. Dans une société où le gâchis est élevé au rang de mode de vie, cette pauvre miche un peu rude finit souvent sa course dans la poubelle au lieu d’être l’amie des moineaux. Après tout, le cycle naturel est que toute chose qu’un maillon de la chaîne alimentaire ne consomme pas le sera par un autre maillon plus bas…

Il me suffit de fermer les yeux pour que mes narines frémissent, pour que je sente ce petit matin, quand tout le monde dort encore ou presque, à attendre que le premier bus daigne arriver. La chaussure bat le bitume pour que les doigts restent chauds on se réchauffe les mains dans les poches… et là à proximité une fumée blanche, épars brouillard se diffusant depuis le sol m’apporte les senteurs du four qui s’active pour la première cuisson. Il est là, arpentant la pièce armé d’une pelle démesurée, glissant pâtons divers dans la masse chaleureuse du four. Je m’approche, renifle, goûte du nez les boules en les imaginant déjà cuites et prêtes à être mordues à pleines dents. Voilà ce qu’est le pain, le réconfort alors que l’envie d’aller travailler se fait manquante à l’appel, que la journée s’annonce morne et monotone, et qu’au final l’on monte dans l’autobus avec le sourire aux lèvres.

La langue, elle aussi s’est emparée du pain pour qu’on n’en oublie jamais l’importance… réfléchissez, souvenez vous de toutes ces expressions dont on se sert et auxquelles l’on ne songe qu’au moment opportun. « Enlever le pain de la bouche », « c’est du pain béni » et j’en passe. Tous nous aimons alors le pain, que nous en mangions, que nous le cuisinions, ou que nous l’achetions pour les autres. Il en va ainsi depuis des millénaires, les boulangers sont signe de vie dans un village, ils sont la preuve que le pain est une chose autour de laquelle il y a consensus. Vous connaissez des gens qui n’aiment pas au moins une sorte de pain ? Pas moi en tout cas…

Et que dire de ces moments partagés à casser la croûte, à remplir une baguette ou un bagnat avec ce qui reste dans le réfrigérateur, ces pique-niques où l’on brise le pain à la main pour le tendre à ses amis. Un bon appétit, des rires, un verre de vin et voilà que le bonheur est dans le pain, dans le pré pardon. Pain je t’adore !

03 avril 2008

Silences

Bnjour à tous!

Aujourd'hui point de texte, je n'ai hélas pas le temps de me pencher sur mon clavier pour rédiger ma ration quotidienne de mots acides. Donc... je vous dis à demain!

Frédéric / JeFaisPeurALaFoule

02 avril 2008

Après m’être trouvé trop vieux

Voilà que je me trouve comme un adulte retombant en enfance. Ca fait bizarre de le dire ainsi mais j’ai ma période dessins animés, notamment les animés japonais (injustement appelés mangas car un manga est une bande dessinée). Entre ceux qui connaissent le sujet et ceux qui n’en voient qu’un petit bout, il y a un fossé terrible qui tend à ne pas se combler tant l’image du dessin animé japonais se réduit généralement à la sélection faite par AB production (Dorothée) pendant les années 80 : dessins niais, violence gratuite ou sexe trop voyant, enfin bref des travers inacceptables pour la génération de mes parents. Aussi bizarre que cela puisse paraître mes géniteurs se sont gardés de toute censure et m’ont fait confiance… n’allons pas dire que bien leur en prit vu ce que je suis devenu ! Pour revenir au sujet l’animé japonais me plait tant par l’aspect technique plus fouillé et riche que partout ailleurs, ainsi que pour l’aspect contenu qui est incomparablement plus divers qu’en Europe par exemple.

Tout d’abord je tiens à rappeler quelques petites choses intéressantes. Je ne suis pas un expert, loin de là, de la culture japonaise et du manga. Donc, ce que je vais déclarer ici n’est qu’une partie congrue mais suffisante pour s’intéresser. Au-delà, il existe un vocabulaire très riche définissant le style du dessin, le type d’histoire ainsi que le public visé. Par exemple une BD (donc manga) pourra être fait pour les adolescentes romantiques ou pour les adultes golden boy… c’est d’ailleurs le point central qui compte énormément : le manga n’est pas comme la BD européenne, il est aussi bien lu par un PDG que par un gosse. Chacun a son style, des magazines spécialisés dans un style ou une tranche d’âge donnée regroupent des séries d’histoires afin de fidéliser les lecteurs, puis finalement si le manga devient vraiment populaire on en fait une série animée, voire même des films (ou appelés OAV). Le format classique de l’animé est un épisode d’une vingtaine de minutes avec une coupure au milieu (pour la publicité) et dispose généralement d’une accroche à la fin pour inviter le spectateur à voir l’épisode suivant. Les séries sont nombreuses mais généralement le nombre d’épisode par saison (c'est-à-dire par vague de diffusion) est de 13 ou un multiple, sans compter des épisodes « spéciaux » pour la Saint Valentin, Noël, ou l’été.

Généralement une série animée suit plus ou moins fidèlement la série manga papier, mais il arrive très souvent que des détails divergent ou que des pans de l’histoire ne soient pas reproduits. Pour ma part j’ai tendance à déconseiller la lecture du manga et la vision de la série en simultané pour ne pas perdre le fil des deux histoires. Après, le lecteur/spectateur pourra faire des comparaisons en choisissant l’ordre qu’il souhaitera. L’autre point important du point de vue histoire c’est qu’il est également possible de tomber sur des séries animées basées sur l’environnement et non les personnages en eux-mêmes. Par exemple, si l’ambiance de fond est une ville du futur, il sera possible d’avoir une série se passant dans cette ville sans pour autant utiliser les personnages du manga original. C’est souvent le cas concernant les films tirés des BD, les fameux OAV qui peuvent être diffusés au cinéma avec un certain succès, mais utilisant une histoire totalement originale dissociée ou difficilement positionnable dans la trame de départ.

Comme je l’ai abordé par le passé, la musique des animés japonais mérite à elle seule le détour. Souvent composée par des pointures du moment, elles embellissent et enrichissent l’image par des mélodies allant plus loin qu’un simple soutien. Pour caricaturer, ce serait comme si Pascal Obispo (oui je sais… beurk aussi) ou Florent Pagny composaient de la musique pour un dessin animé français. Je vous invite à chercher sur le web la chanteuse compositrice Yoko Kanno pour voir à quel point c’est une vedette, ainsi que sa discographie dédiée aux animés.

Abordons un peu les histoires… allant du fantastique au totalement réaliste, elles ont pour principale force d’être bien enrichie en second rôle ayant une épaisseur non négligeable. La plupart des « bons » (selon mes goûts) animés contiennent, de plus, une part d’humour bien dosé qui permet de soulager la tension dans les séries aux thèmes difficiles ou bien de maintenir le rire tout au long des comédies. Je préviens par avance les spectateurs : les japonais ont des critères différents des nôtres sur la violence et le sexe, il est donc vivement recommandé de se renseigner sur Internet avant d’acheter ou télécharger (…) des épisodes. Typiquement, le mot « pervers » en français est très négatif et connoté sadique, alors qu’au Japon le mot « hentaï » est plus un aspect taquin sur le sexe. De fait, des séries abordent la question avec humour et désinvolture sans pour autant en devenir des pornos. Ils font rire, rire du sexe quoi de meilleur finalement ? Il existe aussi un autre côté difficile à comprendre pour nous européens c’est l’usage récurrent de la bombe atomique ou du monstre gigantesque apparaissant à tout bout de champ. Pour le premier il est évident qu’Hiroshima et Nagasaki sont encore des traumatismes, le second c’est essentiellement à cause du personnage de Godzilla, monstre né de la radioactivité et devenu culte au Japon. Ah si, j’allais oublier les méchas : robots de grandes tailles, pilotés par des humains (ou y ressemblant) , ils symbolisent un style à eux seuls. Pour ceux qui se souviennent Goldorak (Mazinger en Japonais) est un mécha.

Une liste de bons animés ? Et bien, selon mes goûts… Difficile de ne pas en citer des dizaines mais je peux déjà vous orienter vers quelques références en la matière :
  1. Full metal alchemist : 51 épisodes et un film. Série d’action avec de l’humour et un scénario en béton.

  2. Love Hina : 24 épisodes, plus deux spéciaux (été et hiver), puis enfin trois épisodes pour clore la série (mini série appelée « Love Hina Again »). Excellent, à hurler de rire ! Une histoire romantique et comique dans une pension de jeunes filles… à voir, revoir et à mourir de rire.

  3. Hellsing : 13 épisodes. Série fantastique / policière avec pour héros un personnage vampire d’un cynisme exacerbé et à l’humour noir décapant.

  4. Ghost in the shell : deux films, deux séries de 26 épisodes, et un troisième film tiré de l’univers des séries. Culte… futuriste mais très réfléchi, un summum (pour moi) de la vision du futur des pays comme le Japon qui s’orientent énormément vers la technologie au détriment de l’humain.

  5. Cowboy Bebop : 26 épisodes. Tout aussi culte que la précédente, c’est un mélange entre un futur envisageable, un humour fin et plein de ressources, ainsi que des personnages très typés. A voir pour rire et parfois aussi pleurer.

  6. Planetes : 26 épisodes. Une série qui parle d’un futur proche où le travail dans l’espace se banalise. Très bien documentée, elle présente aussi un humour décalé très savoureux. Pour tout dire, c’est une des seules séries où je suis allé chercher des informations complémentaires sur les thèmes abordés pour comprendre de quoi il en retournait ! Passionnant.
J’en oublie énormément tant les séries abondent, et qui plus est de plus en plus sont distribuées en France (sous titrée voire doublées), donc ne vous en privez pas !

01 avril 2008

La grande évasion et "mon" cinéma personnel

C’est en regardant la bande annonce d’un film à sortir (dont je parlerai le moment venu : Wall-E), je me suis souvenu que le thème musical utilisé est celui du film « La grande évasion » que j’estime être un des monuments du cinéma. Mélange fin et intelligent d’action, de stress mais aussi d’humour et d’humanité, ce film relate la détention et la tentative d’évasion en masse de soldats prisonniers de guerre dans un Stalag. Ce récit reprend des faits réels et les romance, toutefois il reste cohérent particulièrement agréable, ceci notamment grâce à la présence de monstres sacrés du cinéma : Steve Mc Queen, James Garner, Charles Bronson… enfin la crème des acteurs de l’époque. Je n’y résiste pas, j’adore ce film car les personnages sont humains, même les geôliers sont réalistes et ne font pas dans le cliché antinazi primaire. Un grand moment en somme que je vous recommande tout particulièrement.

C’est étrange comme j’ai une certaine tendresse pour ces films ayant des années de vol. Sorti en 1963 il a un cachet inimitable : couleurs un rien criardes, image un peu granuleuse, son « stéréo », la panacée de l’époque qui semble aujourd’hui dépassée. Techniquement je concède que les nouveautés ont su offrir un spectacle réjouissant mais citez donc des films majeurs capables d’éclipser leurs aînés et nous en reparlerons. Entre remakes foireux et scénarios sans idée il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Bon, effectivement l’informatique a permis de créer les films Pixar, le son ultra dolby chose de se sentir littéralement au chœur de la bataille, mais de là en faire des titres cultes je trouve que la marche est encore loin d’être montée. Serais-je un brin intolérant contre la cinématographie actuelle ? Absolument pas, il est vrai que bien des tabous ne sont plus présents comme l’homosexualité, les stupéfiants ou la violence pure et dure, mais bien trop souvent ces libertés de ton sont usées et exagérées. Quel intérêt de choquer le spectateur avec une scène de viol pendant dix longues (interminables ?) minutes ? Quel est le but de mettre plus de sang et moins de suggestion ? A l’heure de la télévision poubelle énormément de jeunes sont aujourd’hui blasés par les séries brutales et le journal voyeur. Rien qu’en changeant de chaîne il est pour ainsi dire impossible d’éviter le sang et les tripes dans le poste. Merci à vous les diffuseurs d’avoir fait de ma télévision une annexe de la boucherie Vincenzo !

Suggérer, inviter à, faire rêver… le cinéma n’est-il pas moteur dans ces mots ? En tout cas pour moi il est supposé offrir à l’imagination de nouvelles images et de nouveaux sons de manière à ce que je puisse m’évader ou réfléchir, ou les deux à la fois. Je ne suis pas un nostalgique étant donné que je suis bien trop jeune pour avoir connu cette époque (et celui qui dit le contraire va découvrir de quel bois je me chauffe…) et qui plus est pour certaines œuvres mes parents eux-mêmes étaient jeunes, voire très jeunes… C’est fou tout de même : film de guerre = film ketchup, ou alors film de guerre = film bourrin. Non ! La guerre est faite par des hommes, donc avec leurs faiblesses, leurs forces, et un bon film doit soit divertir (comme c’est le cas pour la grande évasion) soit faire réfléchir (offrez vous « Croix de fer » de Sam Peckinpah pour comprendre). La violence ne doit pas être gratuite sur l’écran sinon autant voir un film d’horreur dont c’est le créneau. Apprécier de grands films sans excès de morts est alors comme déboucher un bon vin, verser le liquide parfumé et s’en imprégner avec soin sans overdose. Le cinéma c’est cela à mes yeux, apprécier sans saturer.

Un avertissement tout de même : croix de fer est dur, très dur et n'épargen rien au spectateur, surtout par sa violence suggérée. Ames sensibles passez votre chemin.

Enfin, j’avoue un faible pour l’acteur Steve Mc Queen : roi des personnages hésitant entre le dandy et le voyou, toujours à l’affût d’une action « intelligente » ou du moins jamais dénuée de sens, un peu roublard sans être vulgaire, il représente ce que je peux apprécier chez un « héros », c'est-à-dire quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux et qui ne se prend pas pour un sauveur. Il fait ce qu’il doit faire, bien ou mal fait il ira au bout. Il fut aussi (et nous avons cela en commun) passionné de mécanique… Bullit, film culte pour les poursuites automobiles est un de ses films les plus connus, et que dire de son film, son œuvre à lui : le Mans qui est une ode au sport auto, même si je trouve ce dernier un tantinet suranné (mais ça a son charme).

Merci à ces anciens de la caméra qui ont laissé dans la gélatine de belles histoires sans les gâcher à coups d’effets spéciaux superflus et malvenus.


Un « générique » pour La grande évasion

Un extrait de Croix de fer