12 août 2010

Musique stupéfiante

Les gens ne manquent vraiment pas d’air. Entre les sons que seuls les jeunes peuvent entendre, et la musique supposée pouvoir avoir des effets similaires à la prise de stupéfiants, on va vraiment prêter toutes les propriétés aux sons ! J’adore l’idée : collez vous le baladeur sur les oreilles, balancer « Lsd_Effets_psychédéliques.mp3 » dans les tympans, et en voiture pour le monde des hallucinations, le tout sans risque chimique (pas d’absorption de substances douteuses), avec probablement une forte accoutumance. A quand une vente légale de musique planante sur les grands réseaux de distribution ? M’est avis que Apple pourrait alors se targuer d’être un défenseur des plaisirs virtuels à travers une vente de ces musiques.

Plaisanteries mises à part, l’idée a tout de même de quoi séduire. La détention, la consommation et la vente de produits stupéfiants est interdite. Mais comment mettre la main sur un trafiquant de morceaux ? En contrôlant tous les médias numériques, ce qui comprend aussi bien le baladeur à la pomme de tata Fernande, que la clé USB du petit dernier, ou encore le téléphone mobile de monsieur tout le monde. Et de là, il faut donc une compétence technique pour aller piocher dedans, vérifier chaque fichier, s’assurer qu’aucun ne contient la ou les fréquences susceptibles de nous envoyer dans le monde des rêves. Un boulot de fourmi, inabordable par les agents qui ont déjà de quoi faire par ailleurs. Bon, c’est caricatural, car c’est en partant du postulat que cela fonctionne réellement. Franchement, je crois que les grands réseaux criminels se régaleraient d’un tel concept : achetez des CD pour vous défoncer sans risque d’être pris en flagrant délit ! Et que dire des éventuelles retombées thérapeutiques, pour aider les malades à soulager la douleur, ou encore pour se substituer aux drogues dures, ou en cure pour les maladies mentales ? Ce serait la fin de bien des dépendances, la possibilité de soigner sans altérer le corps, bref, de jouer la « médecine douce ».

Si l’on regarde un tant soit peu le principe, il s’agit d’user des fréquences musicales pour en générer d’autres dans le cerveau. Sur le principe, cela semble intéressant, voire même facile, puisque, après tout, il suffit patiemment de coller un type à côté un haut parleur, et de balancer des gammes jusqu’à temps qu’il présente des réactions anormales. Pour l’instant, je n’ai ni vu, ni même entendu ces fameux morceaux, donc je me garderai bien de rejeter en bloc leur existence et leur fiabilité, mais permettez moi de faire preuve d’une perplexité tout à fait normale. De la musique pour planer ? Mais chacun de nous est différent, et, mis à part une injection d’un produit dont les effets sont réellement connus, je doute que la simple émission d’une fréquence déterminée puisse réellement semer un tel trouble dans le système interne du cerveau. Quoique : on voit bien des gens se mettre à hurler, se rouler par terre, des midinettes se mettre à pleurer, ceci pendant les concerts d’un groupe de rock gothique, ou un spectacle d’une star sexy et éphémère…

Mais cela ne semble pas être une plaisanterie pour autant. Nombre de médias abordent la question avec sérieux, et je pense que les systèmes de contrôle se posent des questions. Censurer de la musique ? A quel titre ? On différencie musique et drogues. Le média, le support ne peut pas être qualifié de drogue, seul le contenu le serait. Alors comment classer ces nouvelles opportunités de se démolir la tête ? Parmi les nouvelles molécules inconnues au bataillon ? En sachant que le mal (s’il existe) est déjà fait : la question fait le tour de la toile, les gens cherchent à savoir, si ce n’est à télécharger les fameux morceaux si sulfureux. Personnellement, je préfère éviter car, au mieux, c’est une arnaque, au pire, cela peut s’avérer tout aussi dangereux que la prise de vrais produits. Vous en doutez ? Pensez donc que si la façon d’opérer de ces ondes est réelle, cela veut dire que c’est notre corps qui produit alors les drogues supposées nous mettre en transe. Concrètement, c’est une altération sévère du fonctionnement chimique de notre boîte à gamberge ! Donc, à tout choisir... sans moi.

Enfin, et pour le moment, je crois que je peux dormir, et les douaniers aussi : ces études sont aussi vieilles que la notion d’enregistrement de la musique. Chacun a cherché à trouver des choses absurdes dans les disques (chants sataniques en passant un vinyle à l’envers, messages politiques dans les rimes d’un chanteur…), mais au final, rien n’a été prouvé d’autre que nous sommes tous sensibles à la musique, et que nous l’aimons parce qu’elle dépasse la simple réflexion. C’est sensoriel, inné, étrange, passionnant. Pourquoi aimer un chanteur plus qu’un autre ? Seuls nos sentiments, des choses dépassant complètement les notions de fréquence et d’analyse, nous dictent nos choix musicaux. Et c’est mieux ainsi... Imaginez une société qui se servirait des fréquences psychotropes pour nous amener à acheter des disques en masse.

Ce n’est pas comme cela qu’ils feraient pour réussir à vendre de la Star Ac’, par hasard ? Mais là je m’égare...

I-doser, la drogue musicale!(article en Français)
I-doser, le site officiel (en Anglais)
La sonnerie que les "vieux" ne peuvent pas entrendre! (article descriptif)

11 août 2010

Brutale séduction

Sous ce titre ne se cache pas du tout une réflexion concernant les femmes battues, même si, dans l’absolu, je trouve qu’on ne traitera jamais assez le sujet. Non, là je songe surtout à la surprenante alchimie qu’il y a entre la violence et le fait qu’elle devienne plaisante pour l’être humain. Comment diable une brute peut-elle devenir attirante ? Comment un monstre, un assassin en série peut-il susciter un amour inconditionnel ? Depuis que la médiatisation des crimes est devenue monnaie courante, avec par exemple Charles Manson (cliquez sur le nom pour voir de qui il s’agit), il est indiscutable que la violence fascine telle une ampoule attirant les papillons de nuit.

Comment analyser cela ? Difficile d’admettre que l’on puisse tomber « amoureux » d’un bourreau, d’un assassin, de lui vouer un culte ! Je pense qu’il y a de quoi réfléchir très sérieusement à notre condition d’être humain. En effet, si nous considérons la vie comme précieuse, et le respect d’autrui comme une règle fondamentale de la vie en société, force est de constater que cet esprit altruiste est à géométrie variable. Donner l’ordre de tuer au front, est-ce une marque de respect de l’humanité ? Devenir bourreau lors d’un bombardement, ou encore tenir le fusil lors d’un peloton d’exécution, sont-ce des aptitudes naturelles à l’homme ? Hélas oui. Nous faisons varier notre moralité en fonction des conditions. Prenez la peine de mort : dans l’absolu, il s’agit là d’un châtiment extrême, atroce, expéditif. Posez la question à votre entourage, vous serez alors confrontés à deux doutes : le premier, de savoir « la peine de mort pour qui ? » ; le second, de vous demander « Seriez-vous alors capable d’appliquer la sentence ? ». Certains iront répondre à la seconde question, sans frémir, un oui irrévocable et dénué de doute. Effrayant.

La violence fait partie intégrante de toute forme de vie. Il faut survivre avant de vivre, il faut résister aux éléments, aux prédateurs, aux « autres » au sens large du terme. Dans une société où la sociabilité est un pilier, cette violence est devenue plus insidieuse. De guerres et duels, il est resté l’agression verbale, la représentation homérique de la violence par les médias et la littérature, et notre exutoire moderne des jeux vidéo permet à beaucoup de s’adonner à la violence, sans avoir pour autant mauvaise conscience. Il est d’ailleurs particulièrement fascinant de voir l’impact du stress et de la violence graphique sur les joueurs : sueur, respiration haletante, tremblements, sursauts lors de moments « effrayants »… Tout l’attirail des réactions physiques qu’on aurait crûes réservées à la réalité, et non à un simple jeu. Cela démontre aussi une capacité à s’impliquer fortement dans les moments de brutalité. Il n’est pas rare, hélas, de voir affluer les témoignages (souvent involontaires) de la part de joueurs dont l’addiction les pousse à tenir des propos haineux, à insulter leurs camarades, surtout en cas de défaite. Exutoire mal assumé ? Plutôt réalité pervertie par des esprits faibles se raccrochant à des victoires éphémères.

Au quotidien, cette violence n’est majoritairement qu’esthétique. On pousse même le vice jusqu’à rendre la chose impersonnelle, notamment à travers les médias d’information. Le journal télévisé, grand messe du repas du soir, s’avère être un expert dans la présentation de la brutalité de manière peu édulcorée : sang sur les trottoirs après un attentat, le cercueil d’une victime sur les épaules des amis et voisins, ou encore la rediffusion en boucle des attentats du 11/09. Est-ce nécessaire ? Notre violence personnelle s’est muée en voyeurisme malsain, où toutes les formes de violence sont réduites à de l’artificiel, du « plat » à travers la télévision… Mais pour certains, cette pseudo fiction finit parfois par devenir la réalité, celle qu’ils veulent mettre en place. Nombre de méthodes d’embrigadements passent par la vidéo, la diffusion perpétuelle d’images sanglantes, de thématiques bien connues, ceci dans le but d’enfoncer dans la tête des recrues le message « Nous défendons une noble cause ».

L’empathie, la passion, l’amour, tous les sentiments forts de l’humanité peuvent être pervertis, car ils sont souvent exacerbés et intransigeants. En usant de l’amour, un jaloux peut devenir une brute, alors que, paradoxalement, il aime profondément sa femme. Une femme, poussée au désespoir par un amour non réciproque, pourra aller jusqu’à tuer l’objet même de ses sentiments. Enfin, la violence retournée contre soi-même est souvent la dernière des solutions, quand toutes les autres ont été épuisées. Nous sommes tous ainsi, fascinés par le pouvoir de la destruction, de la haine, du meurtre. Nous évoquons même la question avec une étrange légèreté, tant nous sommes devenus impassibles devant le défilé des scènes d’horreur autour de nous. La violence urbaine, si elle semble pourtant anormale, n’est qu’un des effets pervers de l’entassement de la foule. Prenez une population, barricadez la dans un périmètre à la réputation nauséabonde. Ensuite, oppressez la de diverses manières : présence policière, discours haineux ou caricaturaux. Enfin, observez ceux du dehors regardant ceux du dedans ; Vous obtenez alors les cités : des jeunes désoeuvrés à qui l’on ne prêtera jamais aucune confiance, à qui la ville n’offre qu’un panier de basket, au lieu de leur offrir des perspectives éducatives et salariales, qui, finalement, en guise d’expression, brûlera des voitures, car ce sera la seule chose que daignera passer les médias. Violence, haine, destruction. Cercle vicieux de la haine réciproque entre le gamin et le bourgeois effrayé.

Finalement, je songe aussi à ces femmes et ces hommes qui épousent des détenus. Loin de moi l’idée de juger de telles relations. Je me demande simplement si, pour certains des condamnés, s’il n’y a pas plus une passion morbide pour les crimes perpétrés par le détenu, plus que pour la personne elle-même. Effrayant ? Juste humain : les grands monstres de l’histoire ont fascinés, et fascinent encore les foules. Je ne les listerai pas, vous les connaissez tous, vous les retenez justement parce qu’ils ont été monstrueux. Aussi grave que cela semble être, c’est un fait indéniable : on ne retient pas les dictateurs, on retient ceux qui ont ajoutés la violence à leur attirail répressif. Et cela a toujours un pouvoir d’attraction sur les plus faibles, ou les plus fanatiques…

10 août 2010

La vulgarité

Il est d’usage d’associer la vulgarité à la foule, car, par défaut, nous l’estimons mal éduquée, mal dégrossie, et donc capable d’utiliser un vocabulaire des plus restreints. En guise d’expression orale, on lui prêtera donc plus volontiers des insultes que des propos construits, et ce n’est pas les médias qui se priveront de véhiculer une telle image, notamment concernant la jeunesse des banlieues. Du « Fils de pute » à la pelle, des mots tirés de diverses langues étrangères, voire même d’un argot local incompréhensible pour le béotien que je suis, la vulgarité semble être la chasse gardée des couches sociales les moins aisées. Et pourtant, si vous observez plus attentivement, il n’en est rien ! Le vulgaire, le mauvais goût est partout, et ni les riches, ni les nantis, et encore moins les prétentieux à la langue de bois ne sont épargnés par la vulgarité.

Vous ne me croyez pas ? Et dire que cela semble évident ! La vulgarité n’est pas seulement d’ordre linguistique, elle peut être éthique, morale, physique ou visuelle. Qu’on n’aille pas me dire qu’un politicien qui parle, sans frémir, d’immigration contrôlée, de politique sécuritaire, ou encore de « moralité » (alors qu’il patauge probablement soit dans l’adultère, soit dans une magouille financière… ou les deux tant qu’à faire !) n’a rien de vulgaire ! A les écouter, ces femmes et ces hommes aux costumes impeccablement taillés sont les garants de la morale et de la bonne tenue des choses. Comme disent les vrais charretiers « Mon cul ! ». Nous prendraient-ils pour des demeurés prêts à tout avaler sous prétexte que cela sort de leurs bouches ? Grossières erreurs, chers élus : nous ne gobons pas vos mensonges, vos vulgaires transformations de la vérité, nous les acceptons, à défaut d’avoir mieux à se mettre sous la dent. Malheureusement, c’est ce fossé creusé entre celui qui pense tout savoir, et celui qui sait que l’autre ne sait finalement rien qui fait, qu’à défaut d’une expression honnête et salutaire, nous mâchons de la vulgarité morale et politique à longueurs de journées. Affligeant.

La mode, ça aussi c’est du vulgaire en barres ! Entre la gosse tirant vers la morue qui n’a pas compris qu’un string dépassant d’un pantalon, ça n’a rien de sexy, et la vieille rombière qui, sous des litres de peinture pour façades craquelées, espère obtenir un visage plus présentable qu’un lendemain de bombardement à Berlin, il y a de quoi faire. Quoi penser de cet acharnement à créer des motifs absurdes, à choisir les couleurs les plus criardes, et surtout à les agencer de sorte à créer la nausée ? Nous sommes tous victimes de cette vulgarité, et cela ne manque pas d’être présent partout : la télévision, avec le défilé ses squelettes, pardon mannequins vêtus comme des berlingots ou des papillotes premier prix, les gens, qui, sous couvert de suivre la mode, se rendent ridicules, ou encore les magazines qui colportent ces horreurs. Quoi ? Vous n’êtes pas d’accord ? Et croiser un ado androgyne qui semble tout droit sorti d’un camp de concentration tant sa maigreur fait peine à voir, ça n’a rien de vulgaire ? Et ces quadras qui s’entêtent à se fringuer comme leurs gosses, ils ne sont pas ridicules peut-être ? Et puis, celle qui porte son tailleur Chanel rose bonbon… je ne la remercie pas non plus tiens !

Le parler crade, le vulgaire oral n’est qu’une petite chose parmi tant d’autres : on exhibe sans manière ni respect le corps des hommes et des femmes (alors qu’un nu, cela peut être très beau !), on fait de la femme un objet, avec le vocabulaire dégradant qui va avec. « Pute », « chienne » et j’en passe. Et ça, étrangement, on ne parle pas de vulgaire, mais d’effet de mode. Mais comme la mode est vulgaire, comme je l’ai précisé précédemment… Sans rire, dire des insanités n’a jamais été quelque chose d’anormal dans la langue. D’ailleurs, toutes les langues disposent d’atrocités auditives pour invectiver son voisin, pour lui rappeler que sa naissance est le résultat d’amours adultères, ou encore que son épouse n’est pas la dernière à le tromper. Bref, tout le monde peut devenir verbalement infâme, mais pour autant, est-ce que cela fait de chacun de nous des gens vulgaires ? Pas du tout ! Il est d’autant plus drôle de dire des atrocités qu’il peut s’avérer malsain de prétendre à ne jamais dire de vulgarités. Qui n’a pas gueulé, après s’être refait le petit doigt de pied contre un coin de meuble « Putain de merde ! » ? Qui n’a pas dit à sa voiture, dans un moment de colère noire « Saloperie de bagnole ! » ? Qui n’a pas lancé, à haute voix, un « Connard ! » à un autre conducteur ? Tout le monde le fait !

Alors, assez d’hypocrisie : préférez vous le « Veuillez agréer de ma sodomie la plus vigoureuse », ou bien un bien franchouillard, graveleux et vulgaire « Va te faire enculer » ? Je ris d’avance de la réponse !

09 août 2010

Destruction massive

Par le passé, j’ai déjà abordé la question de la bombe atomique sur Hiroshima puis Nagasaki. Atroce, inhumain, démesuré, le massacre de civils à travers ces deux attaques ne me laissa que peu de doutes sur la nature humaine. Ainsi, j’ai donc chroniqué l’après guerre, la façon de réduire à néant les bonnes volontés au profit des extrémismes, et donc d’inciter le retour à une situation terrifiante, celle d’une guerre en attente. Le Japon, aujourd’hui, commémore 65 années de souvenir de l’holocauste nucléaire, 65 années de course à l’armement, aux essais atomiques, à la dissémination anarchique de l’arme de destruction massive par excellence. A-t-on retenu les leçons de ce désastre ?

Nombre d’analystes posent l’équation militaire comme suit : envahir le Japon, sans lui avoir asséné un coup terrible, aurait mené à l’échec, ou du moins à un massacre et à une guerre d’usure. Exact. Calcul probant, si l’on part du principe que le Japon n’aurait pas capitulé en ayant la flotte Américaine à ses portes. De là, le « calcul par la terreur » a été appliqué : rasons deux villes de la carte, et validons par la même occasion le fonctionnement de la bombe atomique. Bilan : Hiroshima et Nagasaki. Si l’on y réfléchit, ces bombes auraient pu être utilisées en Europe, mais la décision s’est faite trop tôt, par la victoire Soviétique à l’est et par la chute de Berlin. Dans ces conditions, la bombe A n’aurait pas pu être testée de manière offensive si le Japon avait cédé plus tôt ! Ignoble, cynique, mais totalement fondé. N’oublions pas que le budget alloué au projet Manhattan fut colossal, à tel point que nulle nation ne pourrait, aujourd’hui, absorber une telle dépense. Pas même les USA (dans un contexte de paix s’entend, pendant la guerre, on ne compte plus les deniers de l’état…).

Où cela nous mène-t-il finalement ? A l’invraisemblable, à l’inepte, à la terreur mondiale. A rien d’autre. Tout comme pour Dresde, raser deux villes ne fut pas efficace militairement, ni même stratégiquement. La seule chose qui différencie ces villes martyrs, c’est que l’empereur a compris que les USA auraient utilisées la bombe sur d’autres villes, dont la capitale, jusqu’à ce que l’empire nippon cède. Sa capitulation fut donc une décision dictée par le bon sens ; le nihilisme a ses limites, limites que le IIIème Reich, lui, n’a jamais connue. Dresde réduite en cendres, le pouvoir nazi a tout de même continué à inciter à la résistance, utilisant de fait la ville martyre comme exemple de la barbarie des alliés. Efficace pour pousser à se battre toute personne capable de le faire. De ce fait, ce fut aussi la preuve de l’inefficacité de la terreur face à la propagande.

Et dire que la politique mondiale est aujourd’hui encore dictée par le nucléaire ! Armement, menace des missiles, crise Cubaine, essais à répétitions, désarmement, détente, effondrement soviétique, puis armement des nations du tiers-monde… finalement, chaque moment clé du vingtième siècle est tributaire, directement ou indirectement, de la menace atomique. Crise de Cuba ? Menace de missiles balistiques Soviétiques contre les côtes Américaines. Berlin-est ? Lieu de stigmatisation de la peur de l’armement du pacte de Varsovie contre les forces de l’OTAN en Europe. Crise Inde Pakistan ? Menace mutuelle de l’usage de la bombe, ceci permettant de « calmer » chaque camp… temporairement. Accession d’Israël au statut de nation nucléarisée ? Théorie de l’autodéfense contre les nations arabes entourant l’état juif. Naufrage des républiques ex Soviétiques ? Fin du financement des bases militaires par le pouvoir central, déliquescence de la gestion de l’arsenal nucléaire, corruption, revente de l’armement présent dans les casernes, et j’en passe. Irak ? Présence potentielle de la bombe entre les mains d’une nation devenue « politiquement ingérable ». Et ainsi de suite. La bombe a dicté la loi des années 19xx, elle dictera encore très longtemps les relations entre les puissances équipées, et celles n’en disposant pas.

Nagasaki et Hiroshima représentent pour moi la crucifixion de l’humanité, comme un parallèle écoeurant avec la situation de Jésus. Le peuple, représentant une possibilité de penser, d’être différent, d’être en accord avec chacun, se voit alors trahi par son plus proche contact : le gouvernement. De là, souffrance des peuples soumis à la torture, incapables de se libérer physiquement de l’oppression et du supplice, et pourtant libre de penser, de réfléchir, de rêver à un avenir meilleur pour tous. Et finalement, la mort ? La mort des peuples ? L’holocauste ? La fin du monde ? Puis, une renaissance ? L’allégorie est osée, provocatrice, mais proche de la réalité. Nous avons vécu sous le parapluie atomique, il est toujours là, prêt à anéantir l’ennemi en représailles de notre propre anéantissement. La violence des actes n’a jamais mené qu’à la riposte. L’impossible pardon pour l’atrocité est là, bien ancré. Le Japon est un pays qui, aujourd’hui, reste névrosé par ces deux abominations : films, dessins animés, littérature, souvenirs des survivants, tout rappelle aux Japonais que le nucléaire est une horreur. Tout rappelle au Japon qu’ils furent les premières victimes de la technologie atomique.

Et Dieu merci (ou merci l’humanité de craindre pour sa propre existence), ce furent les seuls. Jusqu’à quand ? Quand un autre fou prendra le pari d’utiliser la bombe ? La Corée du Nord ? Le Pakistan ? L’Inde ? La Chine ? Les USA ? La Russie ? Nous ? Qui osera presser le bouton pour déclarer ainsi, par une signature éternelle « J’ai décidé de réduire à néant l’humanité. Je me suis pris pour Dieu, qu’il me pardonne. ». Faites que personne n’y consente jamais !

Mon article (2006) sur Hiroshima et Nagasaki

06 août 2010

Quand on se bat

Non, je ne vous resservirai pas mes ritournelles sur le devoir de se battre, celui de résister contre l’oppresseur, et tout le blabla de mes obsessions libertaires. Là, ce que j’ai envie d’aborder, et je l’espère, avec la décence et le respect nécessaire à ma réflexion, c’est le combat des anonymes qui sont confrontés directement à la mort, à travers une lutte incessante contre le cabre, l’oursin, la balle de golf, enfin, cette chose qu’ils appellent « tumeur » ou « cancer ». Nous autres, ceux qui, grâce à la chance, sommes encore en bonne santé, nous abordons la question sans réelle pudeur, et surtout sans le moindre abord à la réflexion qui est « Et moi, je tiendrais le coup ? ».

La vie s’éteint déjà à la naissance. L’allégorie d’Hamlet avec le fossoyeur n’est pas innocente : on meurt déjà à notre première prise de respiration, à notre premier cri à la naissance. Ainsi, nous nous savons totalement tributaires d’une vie somme toute courte, fragile, et qui plus est tributaire de choses sur lesquelles nous n’avons aucune prise : la maladie, le cancer, la tumeur maligne, tout ceci peut nous anéantir et nous faire disparaître en quelques mois, voire moins. Et qui blâmons nous alors ? Un Dieu auquel on s’efforce de prétendre croire, une existence aussi vaine que futile, la consommation d’alcool, de tabac, de stupéfiants, ou encore le destin à qui l’on en veut tellement qu’on finit par le maudire. Et en quoi sont-ils responsables ? Est-ce nos choix qui dictent notre destin ? Pas seulement. L’ironie de la vie, c’est qu’elle peut aussi s’arrêter sur un imprévu, un accident où l’on trébuche pour toujours. Le cancer se fout de la classe sociale, il n’éprouve aucun ressentiment envers le pauvre. Il s’installe, il détruit, il nous pourrit, jusqu’à l’extrême fin qui nous emporte ailleurs qu’ici.

Et les combats sont quotidien : ces médicaments qui détruisent autant la tumeur et détruisent les cellules adjacentes, ces douleurs incessantes que même la morphine ne sait stopper, et cette impression permanente de ne pas guérir, mais uniquement d’être en « rémission ». C’est quoi, la rémission ? Le fait d’être entre deux états ? Celui de mort vivant, et de vivant bientôt mort ? Nous sommes coupables de nous plaindre de leurs plaintes, de regarder ailleurs, parce que nous n’osons pas affronter ce qui peut devenir notre futur. Oui, la mort nous attend, tout comme potentiellement le cancer, mais pour autant, nous ne pointons pas avec franchise et honnêteté nos yeux vers ceux qui en souffrent. On se dit juste « à quoi bon se torturer ? ». Et c’est cruel. Détourner le regard, ou bien fixer les yeux comme lorsqu’on regarde des animaux au zoo, c’est tout aussi cruel.

Personne ne rêve de finir ses jours sur un lit d’hôpital. Personne ne fantasme sur une existence rythmée par les rayons, les drains, la pompe à morphine, et les perfusions. Personne ne demande à vivre le calvaire d’être entre deux zones, et parfois même, certains rêvent de passer de l’autre côté, rien que pour en finir avec cette non existence. Pourquoi non existence ? Parce qu’à nos yeux, ils n’existent plus. Ils ne sortent plus comme « dans le temps », ils ne peuvent plus faire du vélo ou même simplement aller au cinéma… Mais ils vivent, ils se battent, et nous les excluons. Tôt ou tard, c’est l’isolement qui prime, qui prend le pas, et ceux qui viennent encore sont ceux qui aiment vraiment. Les amis, les vrais, la famille, du moins ceux qui comptent de manière authentique et sincère.

Et certains s’expriment, ils racontent cette lutte, parfois jusqu’à la guérison, parfois on les raconte à travers des épitaphes déchirants. Ils méritent qu’on les lit, et qu’on les soutient en leur affirmant « Non, vous n’êtes pas seuls. On a tous quelqu’un qu’on aime qui souffre, qui demande à vivre, et qui pourtant sent sa vie s’envoler chaque jour… chaque seconde… »…

Venez lire ces histoires ici !
C'est beau un humain, sur "Je dis du bien"

05 août 2010

Le monde, en progrès ?

Je ne parle pas du journal homonyme, je songe à notre monde, celui où nous vivons, notre chère à tous. C’est en regardant avec dédain l’actualité, à travers l’objectif réducteur d’une chaîne de grande diffusion, que je me suis rendu compte à quel point nous utilisons l’écologie comme support à nos frayeurs, ainsi qu’aux nouvelles niches économiques. Songez donc : plus aucun évènement n’est traité sans un volet « vert », plus aucune crise n’est séparée d’un aspect écolo. Fondamentalement, je dirais qu’il était évidemment nécessaire de protéger notre nature, notre environnement, mais que là, honnêtement, il s’agit bêtement et méchamment de business (comme disent les bouffeurs de gelée et les mâcheurs de hamburgers).

Prenons quelques informations notables : les incendies en Russie, le puit de pétrole aux USA, et les vacances. Pour le premier de ces faits d’actualité, il est logique de se préoccuper des dégâts faits à la nature, ainsi qu’aux morts dans les flammes. Naturellement (si j’ose dire), on a le droit aux images d’un Moscou enfumé, crasseux, croulant sous la chaleur et la suie. Pour cet incident, je peux encore plus ou moins comprendre que les aspects écologiques soient pris en compte, mais, honnêtement, cela ne devrait pas être fait après la maîtrise des feux ? Je dis ça comme ça, moi, mais, pour le moment, il me semble que ces incendies sont loin d’être éliminés, et qu’ils continuent à ronger rapidement les forêts Russes dans de nombreuses régions. Qui plus est, la météo ne semble pas prompte à aider les pompiers, loin s’en faut : canicule et sécheresse, vents violents, tout pour maintenir la situation dans un état dramatique. Alors, au lieu de se préoccuper des hectares déjà rongés, préoccupons nous de savoir ce qui peut encore l’être, non ?
Le cas BP avec son fameux puit cassé est encore plus préoccupant. Non seulement la marée noire induite par ce désastre est soit minimisée, soit au contraire dramatisée, mais pardessus le marché cette situation permet de vanter les compétences de l’entreprise qui, justement, en est responsable ! BP se targue d’être parvenue à endiguer le flux de brut, et actuellement d’opérer, à grande profondeur, au colmatage définitif du puit. Ils ne manquent pas d’audace : se vanter d’être parvenus à réparer… leurs conneries. Ce serait comme si un gosse, ayant cassé un vase, affirmerait « Pas grave, j’ai quand même vachement bien balayé les bouts, hein maman ? ». Comme on le dit vulgairement : « Ne vous foutez pas de nos gueules ». Un désastre écologique n’est pas une occasion de se faire de la bonne publicité. Un, on fait amende honorable. Deux, on répare sa connerie. Trois, on prend le maximum de mesures pour éviter que cela se reproduise. Là ? C’est le cas d’école du « green washing », qui correspond à une communication sur des produits salissants, mais rendue plus tolérable grâce au lavage à l’aide de thèses écolos. A vomir.
Enfin, les vacances. Ah, c’est qu’il en faut des vacanciers sur les plages, pour venir y larguer des tonnes de détritus, d’objets perdus, de bouteilles abandonnées en mer, ou qui dégazent leurs gros navires bien planqués, dans les calanques… Ca fait marcher les restaurants et les hôtels, ça se prend quelques prunes bienvenues dans les caisses des localités, et puis, au fond, ça se ramasse bien, les déchets, aux frais des contribuables ! Ajoutez le risible acharnement des médias à nous vendre leur soupe écolo, et vous obtenez des pseudo reportages qui rappellent qu’il faut jeter les détritus dans les poubelles, que le toutou n’a pas faire sa crotte sur le trottoir, et qu’on ne balance pas son vieux canapé en pleine forêt. Parce que ce n’était pas des évidences, tout ça !? Si les Français sont infoutus de ce bon sens, alors ni la propagande d’état, ni les amendes, n’auront raison de nos comportements infects. Ceci dit, cela offre un support publicitaire des plus efficaces pour les gammes dites « bio », les « éco emballages » et j’en passe. Fumisteries de distributeurs, car, oui, la barquette est en alu recyclé, tout comme le carton qui l’entoure, mais pourquoi diable y a-t-il plus de poids de déchets que de nourriture emballée dedans ? J’ai dû rater un épisode, moi.

Nous ne progressons que peu. Nous avons multiplié le volume de nos déchets. Nous avons multiplié le nombre de voitures en circulation. Nous avons multiplié le nombre de polluants que nous utilisons au quotidien. Nous avons multipliée la consommation d’électricité par habitant. Et pourtant, nous n’arrivons toujours pas à comprendre que l’immense majorité de cette surconsommation est non seulement vaine, mais avant tout suicidaire. N’écoutez pas les pouvoirs publics, écoutez votre cœur : est-ce tolérable, une canette dans une magnifique forêt ? Est-ce acceptable un sac de supermarché au milieu d’un lac ? Est-ce joli, une bouteille de bière coulée dans la mer ? Est-ce si plaisant, cette masse gluante et puante au sortir des estuaires industriels ? Non. Vous le savez bien, alors faisons tous un effort. Fuyez le suremballage, revenez sur les marchés pour acheter des produits frais, et surtout, surtout, pratiquez le bon sens. On ne laisse pas une ampoule éclairer pour faire joli, on l’utilise… pour s’éclairer, donc ponctuellement. On n’utilise pas la climatisation en permanence, on l’enclenche qu’en cas de réelle grosse chaleur. On ne chauffe pas à outrance, on ne chauffe que le nécessaire. On achète ce dont on a besoin, pas deux fois trop pour en jeter le reste après péremption. Et enfin, on se fend de faire de temps en temps la cuisine, parce que c’est bon, sain, et souvent moins cher !

04 août 2010

Revanche de la nature

Contrairement au fantasme communément présent dans les esprits féconds des dictateurs et autres despotes, la nature ne se plie jamais totalement aux désirs de l’homme. En effet, les colosses de béton, les géants d’acier, les titans de pierre finissent tous, tôt ou tard, par fléchir sous l’impact de mère Nature. Ainsi, notre orgueil aussi démesuré que mal placé, finit toujours par être étouffé sous le lierre et la rouille. Une bien belle idée, notamment quand il s’agit de notre soif insatiable de détruire le naturel au profit de l’artificiel.

Regardez donc ces géants des mers, ces navires prétentieux qui, du haut de leurs milliers de tonnes de tôles soudées, prétendent à l’immortalité ! Tous finissent rouillés, rongés par le sel, littéralement squattés par des millions de mollusques, et finalement, cèdent sous ces assauts pour finir découpés en Inde, ou bien coulés, brisés par les éléments. Et dire que les grands pays supposent ces engins invulnérables… Lamentable bilan, quand on sait qu’en moyenne trois ou quatre décennies suffisent à réduire en poussière ces machines, et ce malgré tous les soins qu’on apporte à leur entretien. La peinture ? Quelques années de répit. Le grattage des organismes vivants ? Quelques semaines suffisent pour que la faune reprenne ses droits. Et là, je parle de machines énormes, dont la taille démentielle ferait frémir tout homme, alors que dire de ces voitures qui, une fois traitées à coup d’abandon en forêt, de neige, de pluie, de ronces, et même d’arbres, finissent en lambeau en un demi siècle ? Cela a quelque chose de poétique : le fer pris à la terre avec violence, qui revient à la terre lentement, au rythme des saisons…

Et le béton n’est pas étranger à cela. Les villes, aussi résistantes qu’elles semblent être, seraient rapidement rongées par les mauvaises herbes et les plantes grimpantes, et ce sous toutes les latitudes ! Nous nous acharnons à nous en débarrasser, payant traitements chimiques et jardiniers pour conserver l’immaculée horreur du gris des façades urbaines. La nature, elle, se moque de nos envies et autres désirs ridicules. La Vie se fout de nos habitats en dur, elle les sape aussi sûrement qu’une inondation réduit une maison à néant en quelques minutes. Il y a des milliers de photographies sur Internet qui démontrent la force du temps sur les choses. Une des plus remarquables séries de clichés se trouvent sur le site ci-dessous : allez dessus, et observez une île Japonaise à l’abandon. Stupéfiant, effrayant, et fascinant à la fois, surtout pour constater à quel point notre acharnement à bétonner est vain. Et maintenant, qui osera se charger de rendre à cette île un visage plus présentable ? Personne hélas.

L'île d'Hashima (Japon) en photos (site en Anglais)

Les lierres aiment les murs. Cette plante adore grimper, comme dans un désir fou de prouver aux humains que ce qu’ils construisent n’est rien de plus que des vivariums, et non des lieux où la Vie perdure. Les grands temples, les villes oubliées d’Amérique du sud furent découvertes sous la jungle, abandonnés de l’homme depuis des siècles. Heureusement que la pierre a un comportement des plus stoïque, puisque c’est une matière totalement naturelle. Ainsi, la jungle a repris ses droits sur nos zones temporairement exploitées à outrance, et l’on peut dire que le Machu Pitcchu n’est plus une ville, mais un sanctuaire du passé dédié à la Vie végétale et animale. Encore une fois, notre grandeur est donc vaine, et sans défense… Et dans le même ordre d’idée, pour ceux qui parleraient des pyramides d’Egypte, qu’ils n’oublient pas qu’il y a probablement des cités entières qui sont, aujourd’hui encore, sous le sable du désert, inaccessibles à jamais, et sans cesse recherchées par les chasseurs de trésors et autres archéologues.

Je trouve réellement stupéfiant le travail de la nature sur les choses oubliées. La rouille, l’effondrement progressif de ce qui faisait notre orgueil, la déchéance des symboles déjà oubliés, la nature trace alors dans nos idées des dessins et arabesques étranges. Voici quelques liens vers des séries de photographies qui expliquent bien mieux le propos que je ne le ferai jamais.

Visionnez, admirez la Nature reprenant ses droits… Moi, j’aime !
Les monstres de Lopatino (Mine de Russie, où des machines gigantesques sont aujourd'hui abandonnées)
Un parc d'attraction abandonné, en Corée du Sud
Des navires naufragés, échoués, de par le monde
Exploration urbaine, et la déchéance de notre modernité
Tout ceci sur le même site (en Anglais): Dark roasted Blend!

03 août 2010

Une impression pénible à la longue

Que le billet d’hier vous ait paru un tantinet de « droite », voire même « frontiste » n’a rien de surprenant. En effet, aborder le sujet de l’immigration, c’est comme aller danser la polka dans un champ de mines : la chance peut aider, mais généralement, ça vous pète à la tronche et ça vous fusille les guiboles dans la seconde. De ce fait, je me suis amusé à imaginer les réactions outrées des plus gauchisants, décrétant que mes propos sur l’aspect séduisant de l’idée du « on vire les immigrés criminels » sont scandaleux. Peu me chaut, je dirais même que je serais ravi d’argumenter avec de tels détracteurs. Dommage que rare soient ceux qui viennent s’opposer, par commentaire interposé, à mes idées. J’ai pour politique de ne pas censurer, bien au contraire même, de laisser toute trace de contradiction, et d’y répondre. Donc… critiques, râleurs, venez, je n’attends que vous !

Qu’est-ce qui m’amène à avoir une impression pénible aujourd’hui ? Le fait que tous les médias assaisonnent les propos de notre président, ceci dans le but de vendre leurs salades pas fraîches. Des sportifs Français (oui oui !) gagnent des médailles ? Hop, on rappelle indécemment qu’ils ne sont pas tous blancs, pas tous catholiques, et je passe sur les pires rapprochements. Mais quand comprendrez vous, tas de scribouillards dénués de la moindre compétence rédactionnelle, qu’un propos politique n’a rien à faire dans le sport, et qu’au surplus, ce propos n’a aucun lien direct ou indirect avec l’ethnie ou l’obédience ? C’est même insultant pour ces athlètes que de faire un tel amalgame, d’autant plus qu’ils défendent, avec compétence et honneur, les couleurs de la France ! D’origine Marocaine, Tunisienne, ou bien encore natif de Madagascar (ce sont des exemples, donc inutile de chercher un lien quelconque avec un athlète en activité ou non) ? Et alors !? Le sportif qui porte haut le drapeau fait d’une part ce qu’il aime, à savoir courir, sauter, ou encore nager, et d’autre part il montre l’exemple à des générations d’enfants en leur prouvant qu’être né étranger, que de choisir la nationalité Française, et qu’être quelqu’un de reconnu en France, c’est possible. Mais bon sang, rendez vous compte : rappeler aux sportifs qu’ils sont nés « ailleurs », c’est être, quelque part, raciste, non ? Leur dire « vous avez réussi en France », c’est leur dire à demi mot « mais pas chez vous, hein ? ». Et ça me gonfle profondément. Donc, simplement : merci pour ces exploits personnels, merci pour leur cohésion, et enfin merci pour leurs résultats. Rien de plus, rien de moins.

C’est quand même pénible à la fin ! J’ai toujours estimé qu’en tant que profond légaliste mâtiné de nationalisme, il est notoirement important d’assumer tous les débats en politique. Je ne vois pas pourquoi aborder certaines questions épineuses rendrait donc indispensable une chape de plomb sur ces sujets. Racisme, xénophobie, fascisme, prosélytisme, que de mots utilisés à tort et à travers ! L’immigration, la violence urbaine, l’assassinat de policiers, ce sont autant de thèmes qu’on aimerait pousser sous le tapis comme des poussières de problèmes, alors qu’ils sont, aujourd’hui LES problèmes qui perturbent les Français dans leur ensemble. L’immigration est pour tous une question délicate, car elle touche l’assimilation de populations parmi des populations qui, malheureusement, ne sont déjà pas correctement assimilées. Difficile alors de discuter sereinement. Tenez, prenons la question des minarets et des mosquées : en quoi laisser le droit d’avoir un lieu de culte est inacceptable ? Peut-être parce que la majorité silencieuse préfère simplement se dire que « les mosquées, c’est mieux chez eux, pas chez nous ». Malsain, vous en conviendrez, mais on ne peut plus proche d’une réalité quotidienne. Qu’on ne s’étonne pas que cela crée des foyers de discrimination, et donc de révolte, ce qui, finalement, offre un terreau fertile aux fondamentalismes les plus dangereux.

Aujourd’hui, je crois que c’est une lâcheté généralisée qui touche les élus. « Il ne faut pas en parler, c’est délicat » est la norme. Ne parlons pas de l’oppression des femmes sous la coupe d’extrémistes religieux, c’est du racisme. Ne parlons pas de la gestion des nouveaux migrants, c’est du racisme. Ne parlons pas de sanctionner ceux qui ne se plient pas aux lois françaises, c’est du racisme. Ne parlons pas de la sécurité en France, c’est du fascisme. N’abordons pas le respect des libertés fondamentales, c’est encore du fascisme. Enfin, ne parlons surtout pas du quotidien des démunis, des sans abris, des « SDF » (ça fait plus chic), de ceux qui vivent avec trois fois rien, ça dérange tout le monde. MERDE ! Simplement MERDE ! Une nation, et la France en particulier, a un héritage complexe et lourd à porter. Immigration, colonisation, guerres, défaites, échecs de la gestion des arrivants, racisme à peine camouflé sous des lois « coloniales » et j’en passe. Et alors ? On se doit de prendre ces critères en compte pour faire avancer la France. Je trouve particulièrement odieux de refuser le débat de l’identité nationale, qui, malheureusement, a été saboté de tous les côtés, tant par la vindicte de l’opposition, que l’incompétence crasse de nombre d’élus de la majorité.

Quand comprendrez vous qu’être Français, ce n’est plus avoir une ascendance Française sur dix générations ? Quand admettrez vous enfin qu’un Français, c’est un citoyen : celui qui bosse, qui se lève tôt, qui fait son devoir d’aller aux urnes, qui respecte son prochain, et qui en accepte les différences. La France, elle est multicolore, métisse. Elle va à l’église, à la synagogue, à la mosquée. La France d’aujourd’hui, elle est souvent bilingue, voire plus. La France d’aujourd’hui, elle devrait conspuer les idiots qui refusent de comprendre qu’on doit savoir discuter de tous les sujets, d’argumenter, et de défendre intelligemment chaque cause. Je dis qu’il faut gérer l’immigration. Je suis fasciste ? Alors, faisons venir dix millions de Chinois pour qu’ils travaillent ici à bas prix, et reparlons des bonnes volontés « de gauche » qui parlent de régularisation automatique des immigrés. Je dis qu’il faut savoir prendre en compte les nouvelles réalités de l’islam en France. Et je suis donc un soutien pour les fondamentalistes ? Alors, continuons à traiter cela comme étant un « rien », et attendons gentiment que les mosquées illégales fleurissent, et que l’on croise encore plus d’adolescents prêts à se faire sauter pour une cause qu’ils comprennent à peine. Je dis que nous devons absolument rétablir une certaine forme de respect mutuel entre les citoyens et les forces de l’ordre. Je suis fasciste ? Et tirer sur les garants de notre sécurité, les tuer en pleine rue, c’est acceptable ? Est-ce plus acceptable encore que les gens traînent dans la boue celles et ceux qui font tout pour les protéger contre les risques dont, justement, ils ont une peur bleue ?

Dégonflés. La France se dégonfle, comme nombre de gens se sont dégonflés en 1940. Peur de bouger, peur de réfléchir, envie du petit confort bourgeois, refus de la réflexion profonde sur sa propre condition de citoyen.

« Après tout, si je ne vote pas, un autre le fera à ma place ».
« Après tout, si je ne dénonce pas le salaud qui bat sa femme, quelqu’un le fera tôt ou tard »
« Après tout, si je refuse d’être respectueux avec les autres, c’est parce que eux, d’abord, doivent me respecter ».
« Après tout, pourquoi je bosserais honnêtement ? Je peux vivre aux crochets des autres, et légalement qui plus est ».
« Pourquoi je cotiserais, puisque les autres seront solidaires au moment de ma retraite ».
« Après tout… Pourquoi m’inquiéter quand je vois le quartier se déliter. Ils n’ont qu’à l’entretenir, eux ! ».

Et c’est ça la France ? Pas celle que j’aime, pas celle qui m’accueille, pas celle que je respecte, et surtout pas celle que je veux voir devenir un jour !

02 août 2010

Vite un passeport Français !

Je suis de retour, ceci après une « longue » absence. Je note toutefois qu’il y a encore des acharnés pour passer régulièrement voir si je me suis remis au boulot… Désolé de ne pas les avoir comblés, j’ai eu bien autre chose à faire pendant ce mois de Juillet. A présent, je reviens, et c’est avec un certain plaisir que je me saisis à nouveau de ma plume, car l’actualité s’y prête, comme toujours si j’ose dire.

Ce qui m’amène aujourd’hui à rire jaune, c’est qu’en mon absence, il aura fallu que des Allemands se piétinent lors d’un festival de l’amour, que des inondations se soient produits un peu partout dans le monde, et que notre président se soit « excité » concernant l’aspect sécuritaire de sa mandature. A l’écouter, nous serions trop mous, trop souples avec la délinquance. Bon. Admettons. Il existe bien des méthodes pour traiter et gérer les voyous, dont notamment certaines qui sont aujourd’hui proscrites au nom de la dignité humaine. Lui, il suggère de supprimer la citoyenneté à certains criminels, au titre qu’attenter à la vie d’un policier ou d’un gendarme est inacceptable. Fort bien. Discutons en, car, si l’on y met le nez, ce n’est pas aussi nauséabond que le prétendent les activistes de gauche, mais c’est plus sensible qu’osent l’admettre ceux de droite. Au jeu des petites phrases et des comparaisons malheureuses, chacun ira de son « fasciste latent », ou a contrario « honnête président ».

Commençons par le volet purement moral. A quoi bon déchoir de sa nationalité Française un délinquant ? L’idée, c’est de renvoyer « dans son pays » les délinquants qui ont attentés à la vie d’un officier de l’état. Policier comme gendarme doivent bien entendu être respectés, et leur tirer dessus revient à refuser l’autorité et les règles de vie en communauté… donc à refuser les lois de la république. Sur cet aspect purement moral, j’admets volontiers que la solution de renvoyer au pays les immigrés coupables de tels crimes est séduisante, trop je dirais même ! Mais est-ce efficace ? Moralement, j’en doute, étant donné qu’il ne faut pas tout mettre dans le panier de l’immigration. Réduire le crime de sang à une naissance hors du territoire français, c’est alors jouer le jeu de partis autrement plus sales, tels que les néo nazis. Quelle différence entre dire « c’est de la faute des juifs », et « c’est de la faute des arabes » ? Aucune. Mêmes méthodes, mêmes résultats, désastreux bien entendu. De ce fait, moralement, cela rend la chose difficilement audible. Le Pen a par ailleurs bien affirmé que le président ratisse et pratique « sa » politique, chose qui est on ne peut plus vraie, mais qui fut aussi valable pour les élus de gauche. Dans ces conditions : avoir une étiquette de gauche ou de droite ne change rien, il faut appliquer un soupçon de FN pour être accepté par la population.

Passons à l’aspect purement juridique. On peut réformer le droit pour expulser ceux (re)redevenus des étrangers. Expulser, oui, mais, vers où ? Je rappelle un petit point assez délicat sur la citoyenneté : certaines nations refusent la double nationalité. De ce fait, prendre la nationalité française impose de renier la précédente. Alors, si l’on ôte à ces gens la nationalité Française, que sont-ils ? Ce n’est pas à la France de décider si un tel ou un tel est d’une autre nationalité, c’est à l’état de l’autre pays d’en juger. De ce fait, si l’on supprimer la nationalité Française, on en fera potentiellement des apatrides. Les expulser ? Vers nulle part donc ! Ce point à lui seul rend donc ce projet quasi irréalisable. J’ajoute également un autre aspect juridique : la personne, condamnée en France, ayant purgée sa peine de manière totalement légale, se voit repartir dans un autre pays, où il n’a pas été condamné (a priori) pour quoi que ce soit. Alors, est-ce une peine, une sanction que de l’envoyer dans un autre pays, à nos frais qui plus est ? Je ne vois pas vraiment la continuité juridique de la chose.
J’ajoute enfin à ce volet purement technique qu’il n’est pas raisonnable d’espérer que le pays en face accepte un flux de « punis » sans avoir à y redire. Je doute que la France serait ravie de voir revenir des violeurs ayant faits de la prison aux USA, et qui se sont vus déchus de leur nationalité Américaine !

Le sujet sera forcément miné. Parlez d’immigration, vous serez traité de fasciste. Eludez le propos, et cela ne fera que laisser l’incurie de prolonger. Jouez les modérés, les patients, et l’on vous taxera de frilosité sur le sujet. Le PS a beau jeu concernant la thématique, car, dans l’absolu, le président Sarkozy n’a pas entièrement tort sur un aspect majeur : 50 ans d’immigration non gérée, que ce soit par la gauche ou la droite. Assimilation quasi nulle, entassement des populations dans les cités dortoirs, traitement inhumain du sujet des anciens combattants indigènes, gestion inacceptable des harkis… et j’en passe ! La vérité est là, latente, explosive : la France ne se reconnaît même plus dans sa population, et en parler, c’est comme aborder le sujet d’une maladie vénérienne. Désolé, mais c’est un sujet que l’on doit absolument traiter, et malheureusement ce n’est pas une mesure « choc » et surtout populiste qui permettra de faire avancer le débat. L’idée séduit, elle peut même être acceptable, car, après tout, pourquoi garder sur le territoire quelqu’un qui ne veut pas se plier aux règles ? Mais c’est une idée qui n’aura pas de mise en application, et qui donc, finalement, revient au pétard mouillé. (au Kärcher, si ça se trouve ? Ironie, quand tu me tiens…)

31 juillet 2010

De retour... pour un passage rapide

C'est cadeau... j'adore cette chanson.