03 août 2010

Une impression pénible à la longue

Que le billet d’hier vous ait paru un tantinet de « droite », voire même « frontiste » n’a rien de surprenant. En effet, aborder le sujet de l’immigration, c’est comme aller danser la polka dans un champ de mines : la chance peut aider, mais généralement, ça vous pète à la tronche et ça vous fusille les guiboles dans la seconde. De ce fait, je me suis amusé à imaginer les réactions outrées des plus gauchisants, décrétant que mes propos sur l’aspect séduisant de l’idée du « on vire les immigrés criminels » sont scandaleux. Peu me chaut, je dirais même que je serais ravi d’argumenter avec de tels détracteurs. Dommage que rare soient ceux qui viennent s’opposer, par commentaire interposé, à mes idées. J’ai pour politique de ne pas censurer, bien au contraire même, de laisser toute trace de contradiction, et d’y répondre. Donc… critiques, râleurs, venez, je n’attends que vous !

Qu’est-ce qui m’amène à avoir une impression pénible aujourd’hui ? Le fait que tous les médias assaisonnent les propos de notre président, ceci dans le but de vendre leurs salades pas fraîches. Des sportifs Français (oui oui !) gagnent des médailles ? Hop, on rappelle indécemment qu’ils ne sont pas tous blancs, pas tous catholiques, et je passe sur les pires rapprochements. Mais quand comprendrez vous, tas de scribouillards dénués de la moindre compétence rédactionnelle, qu’un propos politique n’a rien à faire dans le sport, et qu’au surplus, ce propos n’a aucun lien direct ou indirect avec l’ethnie ou l’obédience ? C’est même insultant pour ces athlètes que de faire un tel amalgame, d’autant plus qu’ils défendent, avec compétence et honneur, les couleurs de la France ! D’origine Marocaine, Tunisienne, ou bien encore natif de Madagascar (ce sont des exemples, donc inutile de chercher un lien quelconque avec un athlète en activité ou non) ? Et alors !? Le sportif qui porte haut le drapeau fait d’une part ce qu’il aime, à savoir courir, sauter, ou encore nager, et d’autre part il montre l’exemple à des générations d’enfants en leur prouvant qu’être né étranger, que de choisir la nationalité Française, et qu’être quelqu’un de reconnu en France, c’est possible. Mais bon sang, rendez vous compte : rappeler aux sportifs qu’ils sont nés « ailleurs », c’est être, quelque part, raciste, non ? Leur dire « vous avez réussi en France », c’est leur dire à demi mot « mais pas chez vous, hein ? ». Et ça me gonfle profondément. Donc, simplement : merci pour ces exploits personnels, merci pour leur cohésion, et enfin merci pour leurs résultats. Rien de plus, rien de moins.

C’est quand même pénible à la fin ! J’ai toujours estimé qu’en tant que profond légaliste mâtiné de nationalisme, il est notoirement important d’assumer tous les débats en politique. Je ne vois pas pourquoi aborder certaines questions épineuses rendrait donc indispensable une chape de plomb sur ces sujets. Racisme, xénophobie, fascisme, prosélytisme, que de mots utilisés à tort et à travers ! L’immigration, la violence urbaine, l’assassinat de policiers, ce sont autant de thèmes qu’on aimerait pousser sous le tapis comme des poussières de problèmes, alors qu’ils sont, aujourd’hui LES problèmes qui perturbent les Français dans leur ensemble. L’immigration est pour tous une question délicate, car elle touche l’assimilation de populations parmi des populations qui, malheureusement, ne sont déjà pas correctement assimilées. Difficile alors de discuter sereinement. Tenez, prenons la question des minarets et des mosquées : en quoi laisser le droit d’avoir un lieu de culte est inacceptable ? Peut-être parce que la majorité silencieuse préfère simplement se dire que « les mosquées, c’est mieux chez eux, pas chez nous ». Malsain, vous en conviendrez, mais on ne peut plus proche d’une réalité quotidienne. Qu’on ne s’étonne pas que cela crée des foyers de discrimination, et donc de révolte, ce qui, finalement, offre un terreau fertile aux fondamentalismes les plus dangereux.

Aujourd’hui, je crois que c’est une lâcheté généralisée qui touche les élus. « Il ne faut pas en parler, c’est délicat » est la norme. Ne parlons pas de l’oppression des femmes sous la coupe d’extrémistes religieux, c’est du racisme. Ne parlons pas de la gestion des nouveaux migrants, c’est du racisme. Ne parlons pas de sanctionner ceux qui ne se plient pas aux lois françaises, c’est du racisme. Ne parlons pas de la sécurité en France, c’est du fascisme. N’abordons pas le respect des libertés fondamentales, c’est encore du fascisme. Enfin, ne parlons surtout pas du quotidien des démunis, des sans abris, des « SDF » (ça fait plus chic), de ceux qui vivent avec trois fois rien, ça dérange tout le monde. MERDE ! Simplement MERDE ! Une nation, et la France en particulier, a un héritage complexe et lourd à porter. Immigration, colonisation, guerres, défaites, échecs de la gestion des arrivants, racisme à peine camouflé sous des lois « coloniales » et j’en passe. Et alors ? On se doit de prendre ces critères en compte pour faire avancer la France. Je trouve particulièrement odieux de refuser le débat de l’identité nationale, qui, malheureusement, a été saboté de tous les côtés, tant par la vindicte de l’opposition, que l’incompétence crasse de nombre d’élus de la majorité.

Quand comprendrez vous qu’être Français, ce n’est plus avoir une ascendance Française sur dix générations ? Quand admettrez vous enfin qu’un Français, c’est un citoyen : celui qui bosse, qui se lève tôt, qui fait son devoir d’aller aux urnes, qui respecte son prochain, et qui en accepte les différences. La France, elle est multicolore, métisse. Elle va à l’église, à la synagogue, à la mosquée. La France d’aujourd’hui, elle est souvent bilingue, voire plus. La France d’aujourd’hui, elle devrait conspuer les idiots qui refusent de comprendre qu’on doit savoir discuter de tous les sujets, d’argumenter, et de défendre intelligemment chaque cause. Je dis qu’il faut gérer l’immigration. Je suis fasciste ? Alors, faisons venir dix millions de Chinois pour qu’ils travaillent ici à bas prix, et reparlons des bonnes volontés « de gauche » qui parlent de régularisation automatique des immigrés. Je dis qu’il faut savoir prendre en compte les nouvelles réalités de l’islam en France. Et je suis donc un soutien pour les fondamentalistes ? Alors, continuons à traiter cela comme étant un « rien », et attendons gentiment que les mosquées illégales fleurissent, et que l’on croise encore plus d’adolescents prêts à se faire sauter pour une cause qu’ils comprennent à peine. Je dis que nous devons absolument rétablir une certaine forme de respect mutuel entre les citoyens et les forces de l’ordre. Je suis fasciste ? Et tirer sur les garants de notre sécurité, les tuer en pleine rue, c’est acceptable ? Est-ce plus acceptable encore que les gens traînent dans la boue celles et ceux qui font tout pour les protéger contre les risques dont, justement, ils ont une peur bleue ?

Dégonflés. La France se dégonfle, comme nombre de gens se sont dégonflés en 1940. Peur de bouger, peur de réfléchir, envie du petit confort bourgeois, refus de la réflexion profonde sur sa propre condition de citoyen.

« Après tout, si je ne vote pas, un autre le fera à ma place ».
« Après tout, si je ne dénonce pas le salaud qui bat sa femme, quelqu’un le fera tôt ou tard »
« Après tout, si je refuse d’être respectueux avec les autres, c’est parce que eux, d’abord, doivent me respecter ».
« Après tout, pourquoi je bosserais honnêtement ? Je peux vivre aux crochets des autres, et légalement qui plus est ».
« Pourquoi je cotiserais, puisque les autres seront solidaires au moment de ma retraite ».
« Après tout… Pourquoi m’inquiéter quand je vois le quartier se déliter. Ils n’ont qu’à l’entretenir, eux ! ».

Et c’est ça la France ? Pas celle que j’aime, pas celle qui m’accueille, pas celle que je respecte, et surtout pas celle que je veux voir devenir un jour !

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