01 avril 2008

La grande évasion et "mon" cinéma personnel

C’est en regardant la bande annonce d’un film à sortir (dont je parlerai le moment venu : Wall-E), je me suis souvenu que le thème musical utilisé est celui du film « La grande évasion » que j’estime être un des monuments du cinéma. Mélange fin et intelligent d’action, de stress mais aussi d’humour et d’humanité, ce film relate la détention et la tentative d’évasion en masse de soldats prisonniers de guerre dans un Stalag. Ce récit reprend des faits réels et les romance, toutefois il reste cohérent particulièrement agréable, ceci notamment grâce à la présence de monstres sacrés du cinéma : Steve Mc Queen, James Garner, Charles Bronson… enfin la crème des acteurs de l’époque. Je n’y résiste pas, j’adore ce film car les personnages sont humains, même les geôliers sont réalistes et ne font pas dans le cliché antinazi primaire. Un grand moment en somme que je vous recommande tout particulièrement.

C’est étrange comme j’ai une certaine tendresse pour ces films ayant des années de vol. Sorti en 1963 il a un cachet inimitable : couleurs un rien criardes, image un peu granuleuse, son « stéréo », la panacée de l’époque qui semble aujourd’hui dépassée. Techniquement je concède que les nouveautés ont su offrir un spectacle réjouissant mais citez donc des films majeurs capables d’éclipser leurs aînés et nous en reparlerons. Entre remakes foireux et scénarios sans idée il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Bon, effectivement l’informatique a permis de créer les films Pixar, le son ultra dolby chose de se sentir littéralement au chœur de la bataille, mais de là en faire des titres cultes je trouve que la marche est encore loin d’être montée. Serais-je un brin intolérant contre la cinématographie actuelle ? Absolument pas, il est vrai que bien des tabous ne sont plus présents comme l’homosexualité, les stupéfiants ou la violence pure et dure, mais bien trop souvent ces libertés de ton sont usées et exagérées. Quel intérêt de choquer le spectateur avec une scène de viol pendant dix longues (interminables ?) minutes ? Quel est le but de mettre plus de sang et moins de suggestion ? A l’heure de la télévision poubelle énormément de jeunes sont aujourd’hui blasés par les séries brutales et le journal voyeur. Rien qu’en changeant de chaîne il est pour ainsi dire impossible d’éviter le sang et les tripes dans le poste. Merci à vous les diffuseurs d’avoir fait de ma télévision une annexe de la boucherie Vincenzo !

Suggérer, inviter à, faire rêver… le cinéma n’est-il pas moteur dans ces mots ? En tout cas pour moi il est supposé offrir à l’imagination de nouvelles images et de nouveaux sons de manière à ce que je puisse m’évader ou réfléchir, ou les deux à la fois. Je ne suis pas un nostalgique étant donné que je suis bien trop jeune pour avoir connu cette époque (et celui qui dit le contraire va découvrir de quel bois je me chauffe…) et qui plus est pour certaines œuvres mes parents eux-mêmes étaient jeunes, voire très jeunes… C’est fou tout de même : film de guerre = film ketchup, ou alors film de guerre = film bourrin. Non ! La guerre est faite par des hommes, donc avec leurs faiblesses, leurs forces, et un bon film doit soit divertir (comme c’est le cas pour la grande évasion) soit faire réfléchir (offrez vous « Croix de fer » de Sam Peckinpah pour comprendre). La violence ne doit pas être gratuite sur l’écran sinon autant voir un film d’horreur dont c’est le créneau. Apprécier de grands films sans excès de morts est alors comme déboucher un bon vin, verser le liquide parfumé et s’en imprégner avec soin sans overdose. Le cinéma c’est cela à mes yeux, apprécier sans saturer.

Un avertissement tout de même : croix de fer est dur, très dur et n'épargen rien au spectateur, surtout par sa violence suggérée. Ames sensibles passez votre chemin.

Enfin, j’avoue un faible pour l’acteur Steve Mc Queen : roi des personnages hésitant entre le dandy et le voyou, toujours à l’affût d’une action « intelligente » ou du moins jamais dénuée de sens, un peu roublard sans être vulgaire, il représente ce que je peux apprécier chez un « héros », c'est-à-dire quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux et qui ne se prend pas pour un sauveur. Il fait ce qu’il doit faire, bien ou mal fait il ira au bout. Il fut aussi (et nous avons cela en commun) passionné de mécanique… Bullit, film culte pour les poursuites automobiles est un de ses films les plus connus, et que dire de son film, son œuvre à lui : le Mans qui est une ode au sport auto, même si je trouve ce dernier un tantinet suranné (mais ça a son charme).

Merci à ces anciens de la caméra qui ont laissé dans la gélatine de belles histoires sans les gâcher à coups d’effets spéciaux superflus et malvenus.


Un « générique » pour La grande évasion

Un extrait de Croix de fer

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pas beaucoup de temps en ce moment; un peu déborder par le boulot et l'ouverture d'une entreprise... Mais encore une fois, je marque mon accord avec les choix.
Sais-tu que dans ton colis, tes choix sont presque le reflet exact de mes goûts. Cela ne m'étonne pas que nous mangions la même soupe, puisque nous adorons les mêmes aliments...
Bonne continuation.