02 avril 2008

Après m’être trouvé trop vieux

Voilà que je me trouve comme un adulte retombant en enfance. Ca fait bizarre de le dire ainsi mais j’ai ma période dessins animés, notamment les animés japonais (injustement appelés mangas car un manga est une bande dessinée). Entre ceux qui connaissent le sujet et ceux qui n’en voient qu’un petit bout, il y a un fossé terrible qui tend à ne pas se combler tant l’image du dessin animé japonais se réduit généralement à la sélection faite par AB production (Dorothée) pendant les années 80 : dessins niais, violence gratuite ou sexe trop voyant, enfin bref des travers inacceptables pour la génération de mes parents. Aussi bizarre que cela puisse paraître mes géniteurs se sont gardés de toute censure et m’ont fait confiance… n’allons pas dire que bien leur en prit vu ce que je suis devenu ! Pour revenir au sujet l’animé japonais me plait tant par l’aspect technique plus fouillé et riche que partout ailleurs, ainsi que pour l’aspect contenu qui est incomparablement plus divers qu’en Europe par exemple.

Tout d’abord je tiens à rappeler quelques petites choses intéressantes. Je ne suis pas un expert, loin de là, de la culture japonaise et du manga. Donc, ce que je vais déclarer ici n’est qu’une partie congrue mais suffisante pour s’intéresser. Au-delà, il existe un vocabulaire très riche définissant le style du dessin, le type d’histoire ainsi que le public visé. Par exemple une BD (donc manga) pourra être fait pour les adolescentes romantiques ou pour les adultes golden boy… c’est d’ailleurs le point central qui compte énormément : le manga n’est pas comme la BD européenne, il est aussi bien lu par un PDG que par un gosse. Chacun a son style, des magazines spécialisés dans un style ou une tranche d’âge donnée regroupent des séries d’histoires afin de fidéliser les lecteurs, puis finalement si le manga devient vraiment populaire on en fait une série animée, voire même des films (ou appelés OAV). Le format classique de l’animé est un épisode d’une vingtaine de minutes avec une coupure au milieu (pour la publicité) et dispose généralement d’une accroche à la fin pour inviter le spectateur à voir l’épisode suivant. Les séries sont nombreuses mais généralement le nombre d’épisode par saison (c'est-à-dire par vague de diffusion) est de 13 ou un multiple, sans compter des épisodes « spéciaux » pour la Saint Valentin, Noël, ou l’été.

Généralement une série animée suit plus ou moins fidèlement la série manga papier, mais il arrive très souvent que des détails divergent ou que des pans de l’histoire ne soient pas reproduits. Pour ma part j’ai tendance à déconseiller la lecture du manga et la vision de la série en simultané pour ne pas perdre le fil des deux histoires. Après, le lecteur/spectateur pourra faire des comparaisons en choisissant l’ordre qu’il souhaitera. L’autre point important du point de vue histoire c’est qu’il est également possible de tomber sur des séries animées basées sur l’environnement et non les personnages en eux-mêmes. Par exemple, si l’ambiance de fond est une ville du futur, il sera possible d’avoir une série se passant dans cette ville sans pour autant utiliser les personnages du manga original. C’est souvent le cas concernant les films tirés des BD, les fameux OAV qui peuvent être diffusés au cinéma avec un certain succès, mais utilisant une histoire totalement originale dissociée ou difficilement positionnable dans la trame de départ.

Comme je l’ai abordé par le passé, la musique des animés japonais mérite à elle seule le détour. Souvent composée par des pointures du moment, elles embellissent et enrichissent l’image par des mélodies allant plus loin qu’un simple soutien. Pour caricaturer, ce serait comme si Pascal Obispo (oui je sais… beurk aussi) ou Florent Pagny composaient de la musique pour un dessin animé français. Je vous invite à chercher sur le web la chanteuse compositrice Yoko Kanno pour voir à quel point c’est une vedette, ainsi que sa discographie dédiée aux animés.

Abordons un peu les histoires… allant du fantastique au totalement réaliste, elles ont pour principale force d’être bien enrichie en second rôle ayant une épaisseur non négligeable. La plupart des « bons » (selon mes goûts) animés contiennent, de plus, une part d’humour bien dosé qui permet de soulager la tension dans les séries aux thèmes difficiles ou bien de maintenir le rire tout au long des comédies. Je préviens par avance les spectateurs : les japonais ont des critères différents des nôtres sur la violence et le sexe, il est donc vivement recommandé de se renseigner sur Internet avant d’acheter ou télécharger (…) des épisodes. Typiquement, le mot « pervers » en français est très négatif et connoté sadique, alors qu’au Japon le mot « hentaï » est plus un aspect taquin sur le sexe. De fait, des séries abordent la question avec humour et désinvolture sans pour autant en devenir des pornos. Ils font rire, rire du sexe quoi de meilleur finalement ? Il existe aussi un autre côté difficile à comprendre pour nous européens c’est l’usage récurrent de la bombe atomique ou du monstre gigantesque apparaissant à tout bout de champ. Pour le premier il est évident qu’Hiroshima et Nagasaki sont encore des traumatismes, le second c’est essentiellement à cause du personnage de Godzilla, monstre né de la radioactivité et devenu culte au Japon. Ah si, j’allais oublier les méchas : robots de grandes tailles, pilotés par des humains (ou y ressemblant) , ils symbolisent un style à eux seuls. Pour ceux qui se souviennent Goldorak (Mazinger en Japonais) est un mécha.

Une liste de bons animés ? Et bien, selon mes goûts… Difficile de ne pas en citer des dizaines mais je peux déjà vous orienter vers quelques références en la matière :
  1. Full metal alchemist : 51 épisodes et un film. Série d’action avec de l’humour et un scénario en béton.

  2. Love Hina : 24 épisodes, plus deux spéciaux (été et hiver), puis enfin trois épisodes pour clore la série (mini série appelée « Love Hina Again »). Excellent, à hurler de rire ! Une histoire romantique et comique dans une pension de jeunes filles… à voir, revoir et à mourir de rire.

  3. Hellsing : 13 épisodes. Série fantastique / policière avec pour héros un personnage vampire d’un cynisme exacerbé et à l’humour noir décapant.

  4. Ghost in the shell : deux films, deux séries de 26 épisodes, et un troisième film tiré de l’univers des séries. Culte… futuriste mais très réfléchi, un summum (pour moi) de la vision du futur des pays comme le Japon qui s’orientent énormément vers la technologie au détriment de l’humain.

  5. Cowboy Bebop : 26 épisodes. Tout aussi culte que la précédente, c’est un mélange entre un futur envisageable, un humour fin et plein de ressources, ainsi que des personnages très typés. A voir pour rire et parfois aussi pleurer.

  6. Planetes : 26 épisodes. Une série qui parle d’un futur proche où le travail dans l’espace se banalise. Très bien documentée, elle présente aussi un humour décalé très savoureux. Pour tout dire, c’est une des seules séries où je suis allé chercher des informations complémentaires sur les thèmes abordés pour comprendre de quoi il en retournait ! Passionnant.
J’en oublie énormément tant les séries abondent, et qui plus est de plus en plus sont distribuées en France (sous titrée voire doublées), donc ne vous en privez pas !

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