19 février 2007

Questions...

Si je devais mener une interview avec moi-même, chose dont je suis capable vu mon égo démesuré et ma faculté à me dédoubler mentalement, je disais donc si je devais me poser des questions et en rédiger un bilan je crains que le résultat serait des plus navrants. A force de croire à mon identité et mon statut d’être unique et indivisible avec mon corps (bien que l’âme s’envole tôt ou tard, avec un poids de 21 grammes d’après S.Freud) soient acquis, j’ai fini par m’auto convaincre de qualités dont je ne suis pas le détenteur. Quel drame d’accepter bon gré mal gré que, finalement, je suis tout aussi corrompu, bas et fielleux que n’importe quel être qui a eu le malheur de traîner son uniforme noir… pardon ses guêtres sur cette hostile.

A qui dois-je donc des comptes en dehors de Dieu ? suis-je finalement comme tout bon cotisant du tout-puissant, l’âme en attente du passage à la balance céleste afin d’en peser la noirceur et les escarres moraux ? toute proportions gardées je ne me crois pas en position de réclamer un jugement équitable et encore moins exécutable sur le champ de la part des instances éternelles. Qu’on en m’en veuille pas, ce n’est pas mon manque de foi qui va à l’encontre des juridictions bibliques, c’est surtout que moi et les soutanes, c’est un peu comme les déportés et les miradors, ça n’a jamais fait bon ménage. Bien évidemment, le doute reste encore de mise, l’équation permettant d’identifier que Dieu est en chacun de nous n’est pas rédigée en termes scientifiques et c’est tout juste si l’ésotérisme a une quelque efficacité pour me convaincre des valeurs des slogans patriarcaux gravés dans la roche.

Tu ne tueras point… ça il serait temps de l’enfoncer dans les crânes vides des soldats arpentant les rues trois par trois le fusil à l’épaule. C’est vrai quoi, en quoi tuer devient un pêcher ? oublierait on qu’on a tué, torturé et brûlé vif pour la seule présence d’une écriture aux capacités infinies d’interprétations ? l’inquisition a fait un véritable plaidoyer pour la torture, le massacre de masse et la diabolisation des symboliques telles que le chat noir, la femme hirsute et l’utilisation de plantes dans les soins dentaires. De fait, ma position est délicate puisque je dois me poser la question (non sens tant psychologique que littéraire) du bien fondé du meurtre dans notre société. Une fois de plus je n’ai pas la réponse, mais j’avoue qu’un petit massacre… et puis non il faudrait alors qu’on me confie des travaux de terrassement et d’aménagements du territoire pour la création de grandes fosses communes.

Suis-je donc stupide au point de croire que mes opinions ont une quelconque portée en dehors du tube cathodique (ou pour les plus modernes l’écran plat dit LCD) ? Je doute que ma position est celle qui me va droit au cœur, celle du néant. Je serai oublié, effacé, dégradé et pas même censuré puisqu’il n’y aura pas de critique suffisamment fou pour perdre son temps avec mes élucubrations linguistiques. Ah, que n’aurais je donc donné pour être représentatif de la colère intérieure des adultes déprimés ! que n’aurais je pas dit pour être le symbole d’un réveil social ! ah… et puis non mon emploi du temps n’aurait pas convenu… encore une question qui ne mène qu’au constat de mon impuissance morale et de ma vacuité intellectuelle.

Alors donc si ça ne sert à rien pourquoi suis-je encore là à m’obstiner à déblatérer des lieux communs sur ma petite personne égocentrique ? pour le plaisir (ta gueule Herbert !) voyons ! les rares paires d’yeux se couchant sur ma prose sont autant de caresses murmurées par un être délicat au réveil d’une nuit trop courte et d’un ébat jamais assez long. Ainsi, je suis probablement l’anti exhibitionniste primaire qui se cache en chacun de nous, celui qui va vomir sur les propos des autres, tout en entretenant pour lui-même la fausse prétention d’avoir une once de jugeote.

Conclusions : je me pose trop de questions, et ma double personnalité s’accommodera mal avec le silence. J’ai besoin de râler, pester et grogner gratuitement sur en vrac les imbéciles, les non votants, les politiciens, les cons qui ne réfléchissent pas (pléonasme), les riches, les puissants et j’en passe.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis outré !!!! Freud croyais à cette histoire d'âme ?!

XD