Quand l'expression devient une marchandise
Dans un monde où l'information circule à travers des fils et qui est stockée sur une toile totalement obscure pour le commun des mortels, l'accès à la dite information semble être simple, et surtout complètement libre. Bien entendu, cela n'est envisageable que dans des démocraties, car la censure est quelque-chose de totalement admis et courant dans les dictatures (Chine, Syrie...). Seulement voilà, est-ce réellement aussi libre et aisé qu'on le suppose? A-t-on une image complète de la toile quand nous faisons nos recherches de données?
tout d'abord, quelques faits simples afin de faire comprendre le fonctionnement de la recherche. Pour procéder à une comparaison, nous devons nous intéresser au fonctionnement même de la toile, et la comparer à un autre fonctionnement qu'on pourrait croire "identique", celui de la téléphonie fixe. Pourquoi? Parce que dans un cas comme dans l'autre, nous supposons qu'un annuaire permet d'accéder à la liste complète des abonnés (numéros de téléphone, ou adresses de sites web), or c'est tout sauf le cas: le réseau téléphonique est centré, le réseau internet est sans véritable "centre", où chacun peut devenir client et serveur d'informations. Le résultat? Autant, tenir une liste de numéros de téléphones est particulièrement simple, puisque l'opérateur détient naturellement la liste des abonnés, autant créer un annuaire sur internet tient du miracle, puisque chacun peut, quand il le désire, offrir du contenu à chacun de nous.
En quoi est-ce si différent? Ca l'est pour trois aspects.
Un: les annuaires, ou ce que nous supposons à tort en être, doivent soit prendre des informations par les tiers en s'y inscrivant, soit le système de l'annuaire scanne la toile pour ajouter, mettre à jour, ou supprimer les références des sites dont il dispose déjà. Google en est l'exemple concret: les milliers de machines du géant Américain scrute constamment le réseau afin d'identifier le plus souvent possible les changements, et les répercuter aux utilisateurs quand ils interrogent ce listing mondial. Donc, le résultat est particulièrement impressionnant: non seulement l'annuaire ne peut être qu'incomplet, car le moteur de recherche ne peut pas accéder à tous les sites, mais en plus le fournisseur (Google dans notre exemple) peut tout à fait filtrer les résultats, exclure des informations, donc censurer l'annuaire! Est-ce de la donnée libre et complète? Assurément pas étant donné ce premier point.
Deux: les lois sur le droit d'affichage de l'information, les règles locales sur le droit à l'image, le copyright, ou encore la protection des mineurs sont particulièrement variables. Typiquement, les USA comme la France donnent la chasse aux contenus indésirables (selon des critères souvent douteux), tandis que d'autres pays sont particulièrement permissifs... Quand ça les arrange (propagande notamment). De ce fait, les dits annuaires ne restituent alors plus les mêmes contenus d'un pays à l'autre, voire même vont jusqu'à censurer automatiquement partout par défaut, afin de ne pas être en conflit avec une nation précise. Résultat des courses, encore une fois ce que vous affichez n'a rien à voir avec la réalité du réseau!
Trois: les propriétaires de droits (éditeurs, majors de la musique/cinéma...) sont des structures qui pèsent, en tant que clients de Google, des milliards chaque année. Clients? Oui, tout à fait! Sachez que Google se finance essentiellement grâce à ces sociétés, car le classement des sociétés et des sites sur "l'annuaire" est surtout tributaire des sommes versées par ces sociétés pour les faire progresser dans le classement. Quand vous cherchez des mots clés qui ne sont pas liés à ces structures, vous obtenez un classement à peu près légitime, lié au nombre de visites, ainsi qu' à la pertinence de la réponse. Par contre, dès que vous abordez la notion de média ou de produits manufacturés, là la chanson change complètement, car le classement n'a plus rien à voir avec une réalité en terme de restitution du classement. Quoi de plus énervant de voir en premières lignes des sites marchands, et non pas le site d'un fabricant? Quoi de plus gonflant que de passer des pages et des pages pour aller enfin trouver la bonne information? Encore une fois, ce qu'on vous affiche n'a plus rien à voir avec la réalité.
Là où tout devient particulièrement grave, c'est que ce dernier point est le plus important à retenir. Certains pensent que la censure est l'outil le mieux utilisé par les dictatures. Il n'en est rien. Le véritable maître de la censure est en fait le propriétaire des droits sur l'information: ayants-droits (musique, cinéma, livres, articles...), car lui et lui seul peut obtenir une censure mondiale de toute page ayant le culot de distribuer l'information sans son accord... ou sans lui reverser une dîme. Prenons un cas très concret: toutes les majors courent après les sites de diffusion en ligne pour faire censurer les musiques, extraits de films, ou encore traductions sous titrées de leurs oeuvres. C'est comme ça que Youtube (encore du Google) voit du contenu apparaître, puis disparaître... pour réapparaître plus tard via un autre compte quelconque. Cette chasse permanente pourrait sembler légitime, sauf qu'elle ne se cantonne pas à la musique et au cinéma! Est-ce normal qu'on puisse encore parler de droits d'auteurs sur des oeuvres de Hemingway? Oui, puisque la traduction en elle-même est une forme de droits d'auteurs. Est-ce logique de voir que le requiem de Mozart subit le même droit? Oui, puisque c'est l'interprétation qui a la notion. Est-ce normal de voir des droits sur le discours de M.Luther King? Oui, puisque les héritiers les ont réclamés!
Une fois ce tableau brossé, on comprend donc que si l'information écrite, filmée, ou enregistrée sur magnétophone peut être étiquetée avec un label, rien n'empêche ce même label de procéder à une censure systématique dans les médias de la toile. Concrètement, on a donc des organes qui peuvent décréter que tel discours historique doit quitter la scène, avec pour prétexte pourri qu'il n'y a pas de droit à le diffuser. Vous en voulez une preuve lamentable? (je vais atteindre ce foutu point Godwin, mais qu'importe): tous les discours filmés durant la seconde guerre mondiale. Chaque société équivalente à l'INA détient des droits sur les bandes de ces discours... Et réclament des droits pour les diffuser ou pour les exploiter. Cela veut dire quoi? Que vous ne disposez même pas d'images d'actualité sans qu'il y ait quelque-chose de versé à ces propriétaires. Hé, dites, l'Histoire n'est pas à vous, elle est aux citoyens! Pour moi, toute émission à but informatif (débat, discours, reportages) devraient être exclus du droit à l'image, parce que JUSTEMENT le rôle de l'information c'est de passer à tout le monde, de donner à chacun la possibilité d'en savoir plus; pas de vous gaver à chaque visionnage supplémentaire sur la toile!
La façon de régler ce problème? Trois étapes!
Un: plus de droits sur les documents à valeur historique. Plus question qu'un discours comme celui du pasteur King puisse être l'objet d'une gestion de droits.
Deux: revoir complètement le modèle économique sur la gestion des droits. Qu'on n'autorise plus ces renouvellements iniques de droits sur les traductions!
Trois: Réfléchir avec ces industriels une façon d'accéder librement aux contenus, sans avoir à pirater/contourner les lois. Pourquoi pas des abonnements inclus dans notre Internet? Pourquoi ne pas raisonner autrement? Le vol, ce n'est pas la copie. La copie, c'est la duplication. Je ne vole ni ne falsifie une donnée quand je la duplique... Donc qu'on arrête de dire qu'on vole. Qu'on lèse les auteurs, ça oui c'est réel, c'est malhonnête, mais ça n'est ni un vol ni même un hold-up. Et surtout, chères majors, rappelez moi combien vous versez aux ayants-droits "réels" face à vos rémunérations, et ensuite nous parlerons d'honnêteté intellectuelle.
Je suis gavé par ce mensonge global où l'on fait passer les Chinois pour les pires, alors que sous notre nez des Google, des Columbia, des cabinets obscurs d'avocats vous transforment l'information à votre insu, le tout en prétendant que "c'est pour votre bien". Maintenant, interrogez-vous, ne vous arrêtez surtout pas à la première page de quelque moteur de recherche que ce soit. Creusez, piochez, comparez, recoupez. Plus vous fouillerez, plus vous serez écoeurés par l'attitude de ces structures... Et plus vous les combattrez "passivement" en évitant leurs services, en boycottant ceux qui utilisent vos données pour s'enrichir, bref en faisant un usage citoyen du net.
tout d'abord, quelques faits simples afin de faire comprendre le fonctionnement de la recherche. Pour procéder à une comparaison, nous devons nous intéresser au fonctionnement même de la toile, et la comparer à un autre fonctionnement qu'on pourrait croire "identique", celui de la téléphonie fixe. Pourquoi? Parce que dans un cas comme dans l'autre, nous supposons qu'un annuaire permet d'accéder à la liste complète des abonnés (numéros de téléphone, ou adresses de sites web), or c'est tout sauf le cas: le réseau téléphonique est centré, le réseau internet est sans véritable "centre", où chacun peut devenir client et serveur d'informations. Le résultat? Autant, tenir une liste de numéros de téléphones est particulièrement simple, puisque l'opérateur détient naturellement la liste des abonnés, autant créer un annuaire sur internet tient du miracle, puisque chacun peut, quand il le désire, offrir du contenu à chacun de nous.
En quoi est-ce si différent? Ca l'est pour trois aspects.
Un: les annuaires, ou ce que nous supposons à tort en être, doivent soit prendre des informations par les tiers en s'y inscrivant, soit le système de l'annuaire scanne la toile pour ajouter, mettre à jour, ou supprimer les références des sites dont il dispose déjà. Google en est l'exemple concret: les milliers de machines du géant Américain scrute constamment le réseau afin d'identifier le plus souvent possible les changements, et les répercuter aux utilisateurs quand ils interrogent ce listing mondial. Donc, le résultat est particulièrement impressionnant: non seulement l'annuaire ne peut être qu'incomplet, car le moteur de recherche ne peut pas accéder à tous les sites, mais en plus le fournisseur (Google dans notre exemple) peut tout à fait filtrer les résultats, exclure des informations, donc censurer l'annuaire! Est-ce de la donnée libre et complète? Assurément pas étant donné ce premier point.
Deux: les lois sur le droit d'affichage de l'information, les règles locales sur le droit à l'image, le copyright, ou encore la protection des mineurs sont particulièrement variables. Typiquement, les USA comme la France donnent la chasse aux contenus indésirables (selon des critères souvent douteux), tandis que d'autres pays sont particulièrement permissifs... Quand ça les arrange (propagande notamment). De ce fait, les dits annuaires ne restituent alors plus les mêmes contenus d'un pays à l'autre, voire même vont jusqu'à censurer automatiquement partout par défaut, afin de ne pas être en conflit avec une nation précise. Résultat des courses, encore une fois ce que vous affichez n'a rien à voir avec la réalité du réseau!
Trois: les propriétaires de droits (éditeurs, majors de la musique/cinéma...) sont des structures qui pèsent, en tant que clients de Google, des milliards chaque année. Clients? Oui, tout à fait! Sachez que Google se finance essentiellement grâce à ces sociétés, car le classement des sociétés et des sites sur "l'annuaire" est surtout tributaire des sommes versées par ces sociétés pour les faire progresser dans le classement. Quand vous cherchez des mots clés qui ne sont pas liés à ces structures, vous obtenez un classement à peu près légitime, lié au nombre de visites, ainsi qu' à la pertinence de la réponse. Par contre, dès que vous abordez la notion de média ou de produits manufacturés, là la chanson change complètement, car le classement n'a plus rien à voir avec une réalité en terme de restitution du classement. Quoi de plus énervant de voir en premières lignes des sites marchands, et non pas le site d'un fabricant? Quoi de plus gonflant que de passer des pages et des pages pour aller enfin trouver la bonne information? Encore une fois, ce qu'on vous affiche n'a plus rien à voir avec la réalité.
Là où tout devient particulièrement grave, c'est que ce dernier point est le plus important à retenir. Certains pensent que la censure est l'outil le mieux utilisé par les dictatures. Il n'en est rien. Le véritable maître de la censure est en fait le propriétaire des droits sur l'information: ayants-droits (musique, cinéma, livres, articles...), car lui et lui seul peut obtenir une censure mondiale de toute page ayant le culot de distribuer l'information sans son accord... ou sans lui reverser une dîme. Prenons un cas très concret: toutes les majors courent après les sites de diffusion en ligne pour faire censurer les musiques, extraits de films, ou encore traductions sous titrées de leurs oeuvres. C'est comme ça que Youtube (encore du Google) voit du contenu apparaître, puis disparaître... pour réapparaître plus tard via un autre compte quelconque. Cette chasse permanente pourrait sembler légitime, sauf qu'elle ne se cantonne pas à la musique et au cinéma! Est-ce normal qu'on puisse encore parler de droits d'auteurs sur des oeuvres de Hemingway? Oui, puisque la traduction en elle-même est une forme de droits d'auteurs. Est-ce logique de voir que le requiem de Mozart subit le même droit? Oui, puisque c'est l'interprétation qui a la notion. Est-ce normal de voir des droits sur le discours de M.Luther King? Oui, puisque les héritiers les ont réclamés!
Une fois ce tableau brossé, on comprend donc que si l'information écrite, filmée, ou enregistrée sur magnétophone peut être étiquetée avec un label, rien n'empêche ce même label de procéder à une censure systématique dans les médias de la toile. Concrètement, on a donc des organes qui peuvent décréter que tel discours historique doit quitter la scène, avec pour prétexte pourri qu'il n'y a pas de droit à le diffuser. Vous en voulez une preuve lamentable? (je vais atteindre ce foutu point Godwin, mais qu'importe): tous les discours filmés durant la seconde guerre mondiale. Chaque société équivalente à l'INA détient des droits sur les bandes de ces discours... Et réclament des droits pour les diffuser ou pour les exploiter. Cela veut dire quoi? Que vous ne disposez même pas d'images d'actualité sans qu'il y ait quelque-chose de versé à ces propriétaires. Hé, dites, l'Histoire n'est pas à vous, elle est aux citoyens! Pour moi, toute émission à but informatif (débat, discours, reportages) devraient être exclus du droit à l'image, parce que JUSTEMENT le rôle de l'information c'est de passer à tout le monde, de donner à chacun la possibilité d'en savoir plus; pas de vous gaver à chaque visionnage supplémentaire sur la toile!
La façon de régler ce problème? Trois étapes!
Un: plus de droits sur les documents à valeur historique. Plus question qu'un discours comme celui du pasteur King puisse être l'objet d'une gestion de droits.
Deux: revoir complètement le modèle économique sur la gestion des droits. Qu'on n'autorise plus ces renouvellements iniques de droits sur les traductions!
Trois: Réfléchir avec ces industriels une façon d'accéder librement aux contenus, sans avoir à pirater/contourner les lois. Pourquoi pas des abonnements inclus dans notre Internet? Pourquoi ne pas raisonner autrement? Le vol, ce n'est pas la copie. La copie, c'est la duplication. Je ne vole ni ne falsifie une donnée quand je la duplique... Donc qu'on arrête de dire qu'on vole. Qu'on lèse les auteurs, ça oui c'est réel, c'est malhonnête, mais ça n'est ni un vol ni même un hold-up. Et surtout, chères majors, rappelez moi combien vous versez aux ayants-droits "réels" face à vos rémunérations, et ensuite nous parlerons d'honnêteté intellectuelle.
Je suis gavé par ce mensonge global où l'on fait passer les Chinois pour les pires, alors que sous notre nez des Google, des Columbia, des cabinets obscurs d'avocats vous transforment l'information à votre insu, le tout en prétendant que "c'est pour votre bien". Maintenant, interrogez-vous, ne vous arrêtez surtout pas à la première page de quelque moteur de recherche que ce soit. Creusez, piochez, comparez, recoupez. Plus vous fouillerez, plus vous serez écoeurés par l'attitude de ces structures... Et plus vous les combattrez "passivement" en évitant leurs services, en boycottant ceux qui utilisent vos données pour s'enrichir, bref en faisant un usage citoyen du net.
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