Quelles libertés?
Nos élites se moquent de nous, parce qu'elles ont la conviction que nous sommes trop stupides pour "comprendre" notre monde. Ah, ces cons de prolos qui ne pigent rien à l'économie, à la diplomatie, qui gueulent un peu à chaque nouveau coup de couteau dans le dos de dame Liberté... Ils finissent toujours par se soumettre, et même leurs leaders finissent par se taire (ou mieux encore, qu'on fait taire discrètement).
Alors, forcément, quand on a la conviction que la justice devrait être une évidence, que la loi devrait être faite pour tous et pas contre la majorité, on ne peut guère que l'accepter, ou au contraire grogner et chercher un moyen d'exprimer cette colère. Et pourtant, les moutons aiment qu'on les flatte à coups d'annonces sitôt démenties par les faits, ils adorent même qu'on les mène à l'abattoir, à partir du moment où les locaux sont propres et attirants. C'est, au fond, le jeu: mentez donc aux masses, ils avalent tellement bien les mensonges!
Mais certains gueulent, fustigent, défendent d'autres idées. Le patriote défendra une autre ambition que celle de s'enrichir; le légaliste affirmera qu'on peut avoir une justice autant sociale que morale; le défenseur des droits civiques revendiquera que la liberté ne doit jamais être mise en veille pour des intérêts autres que ceux de la patrie; le moraliste, enfin, espérera que c'est une idée de la fonction et non des avantages associés à celle-ci qui guideront un jour les politiques. Et là dedans, où sommes-nous? Dans le rêve? Dans l'utopie? Non, dans la défense des fondamentaux qu'on semble vouloir vendre au plus offrant. Et ce n'est pas nouveau, loin s'en faut.
J'ai toujours la conviction que nous pourrions améliorer ce monde, non pas en le dynamitant à la Ravachol, pas plus qu'en le vendant comme les banquiers espèrent le faire, mais simplement en faisant collaborer ceux qui ont une haute idée du progrès avec ceux qui détiennent le pouvoir. Quand on absorbe la réalité, on perd de vue tout ce qui pourrait être fait pour la faire évoluer. Prenons n'importe quel ministre. Combien connaît encore la réalité des gens qu'il doit gérer au quotidien? Sorti des statistiques, des trop rares écueils liés à leur fonction, tout bon ministre ne saura jamais ce qu'est le fond de son activité... faute de contact avec la réalité qu'il doit pourtant gérer! Absurde? Non, évidence. Quand on dirige, on donne des ordres, quitte à ce qu'ils soient contradictoires avec les résultats escomptés.
Je me retrouve à la croisée des chemins. La dynamite ou la discussion? Difficile à dire. D'un côté, certains monstres mériteraient la guillotine, mais cela ne ferait que légitimer une forme de répression contre les masses. Prenez par exemple les réactionnaires anti mondialisation. Malgré un discours de fond souvent légitime, ils finissent par se radicaliser et prêter le flanc à la critique. Pire encore, ils finissent tabassés par les milices lors de leurs manifestations, le tout sous l'oeil complaisant du caméraman, et le regard incrédule des foules qui les prennent pour "encore ces anars de merde qui ne veulent pas voir le monde tel qu'il est". Désolé, mais choisir entre la défense de ses droits et le silence... Enfin vous voyez la suite. Seulement, se radicaliser c'est aussi s'isoler, et souvent se tromper de voie. Ce n'est pas en terrorisant qu'on s'allie les masses, mais ce n'est pas non plus en leur dorant la pilule qu'on les fait avancer.
Difficile débat, insoluble je dirais même. Nous avons peur de perdre ce que nous avons, et pourtant nous voudrions bien défendre nos libertés. Et là, ce n'est que trop tard, sous la menace d'un état policier, d'une dictature sanglante, ou simplement du chômage galopant qu'on en vient à se révolter. Dites, les moutons, ça fait quel effet d'être sous la pointe du boucher et de se mettre à bêler de désespoir? Personnellement, je crois que je suis comme tout le monde, que je bêle, mais j'essaye de le faire avant de passer entre les mains expertes de la tonte! Dites vous bien que le silence est une arme aussi mortelle qu'un fusil, et votre silence, notre silence est assassin. En un mot : révolte. En une idée: liberté. En une action: pacifique.
Alors, forcément, quand on a la conviction que la justice devrait être une évidence, que la loi devrait être faite pour tous et pas contre la majorité, on ne peut guère que l'accepter, ou au contraire grogner et chercher un moyen d'exprimer cette colère. Et pourtant, les moutons aiment qu'on les flatte à coups d'annonces sitôt démenties par les faits, ils adorent même qu'on les mène à l'abattoir, à partir du moment où les locaux sont propres et attirants. C'est, au fond, le jeu: mentez donc aux masses, ils avalent tellement bien les mensonges!
Mais certains gueulent, fustigent, défendent d'autres idées. Le patriote défendra une autre ambition que celle de s'enrichir; le légaliste affirmera qu'on peut avoir une justice autant sociale que morale; le défenseur des droits civiques revendiquera que la liberté ne doit jamais être mise en veille pour des intérêts autres que ceux de la patrie; le moraliste, enfin, espérera que c'est une idée de la fonction et non des avantages associés à celle-ci qui guideront un jour les politiques. Et là dedans, où sommes-nous? Dans le rêve? Dans l'utopie? Non, dans la défense des fondamentaux qu'on semble vouloir vendre au plus offrant. Et ce n'est pas nouveau, loin s'en faut.
J'ai toujours la conviction que nous pourrions améliorer ce monde, non pas en le dynamitant à la Ravachol, pas plus qu'en le vendant comme les banquiers espèrent le faire, mais simplement en faisant collaborer ceux qui ont une haute idée du progrès avec ceux qui détiennent le pouvoir. Quand on absorbe la réalité, on perd de vue tout ce qui pourrait être fait pour la faire évoluer. Prenons n'importe quel ministre. Combien connaît encore la réalité des gens qu'il doit gérer au quotidien? Sorti des statistiques, des trop rares écueils liés à leur fonction, tout bon ministre ne saura jamais ce qu'est le fond de son activité... faute de contact avec la réalité qu'il doit pourtant gérer! Absurde? Non, évidence. Quand on dirige, on donne des ordres, quitte à ce qu'ils soient contradictoires avec les résultats escomptés.
Je me retrouve à la croisée des chemins. La dynamite ou la discussion? Difficile à dire. D'un côté, certains monstres mériteraient la guillotine, mais cela ne ferait que légitimer une forme de répression contre les masses. Prenez par exemple les réactionnaires anti mondialisation. Malgré un discours de fond souvent légitime, ils finissent par se radicaliser et prêter le flanc à la critique. Pire encore, ils finissent tabassés par les milices lors de leurs manifestations, le tout sous l'oeil complaisant du caméraman, et le regard incrédule des foules qui les prennent pour "encore ces anars de merde qui ne veulent pas voir le monde tel qu'il est". Désolé, mais choisir entre la défense de ses droits et le silence... Enfin vous voyez la suite. Seulement, se radicaliser c'est aussi s'isoler, et souvent se tromper de voie. Ce n'est pas en terrorisant qu'on s'allie les masses, mais ce n'est pas non plus en leur dorant la pilule qu'on les fait avancer.
Difficile débat, insoluble je dirais même. Nous avons peur de perdre ce que nous avons, et pourtant nous voudrions bien défendre nos libertés. Et là, ce n'est que trop tard, sous la menace d'un état policier, d'une dictature sanglante, ou simplement du chômage galopant qu'on en vient à se révolter. Dites, les moutons, ça fait quel effet d'être sous la pointe du boucher et de se mettre à bêler de désespoir? Personnellement, je crois que je suis comme tout le monde, que je bêle, mais j'essaye de le faire avant de passer entre les mains expertes de la tonte! Dites vous bien que le silence est une arme aussi mortelle qu'un fusil, et votre silence, notre silence est assassin. En un mot : révolte. En une idée: liberté. En une action: pacifique.
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