09 novembre 2010

J’adore les politiciens

Je confirme, je les adore, parce que je peux rire jaune à leurs dépend. Qu’ils soient de gauche, de droite, de centre, d’extrême, de n’importe quoi, ils ont un don commun pour se lancer dans des gags involontaires, à tel point qu’il suffirait de les vêtir en costume de clown pour que Patrick Sébastien puisse avoir un spectacle permanent à peu de frais. Pourtant, nombre de politiciens sont instruits, et pire encore, ils sont convaincus que leurs propos sont cohérents et intelligibles pour la foule. Dites, les cols blancs, à quand remonte votre dernier passage dans une cité ouvrière, un quartier de banlieue, ou encore dans un lycée poubelle ? Apparemment, le prix du costume cravate a la fâcheuse tendance à effacer la mémoire et les souvenirs de la rue, même si nous savons que la plupart ont connu plus les rues de Neuilly que celles de Sarcelle. Question d’ambiance, je suppose.

Pourquoi je suis hilare ? Parce qu’un De Villepin, bien qu’il ait de quoi en vouloir au président Sarkozy, s’est lancé non pas dans une fronde, mais plus dans une pantalonnade digne des meilleures comédies de mœurs à la française. Tout y est : scandale bidon, engueulades du genre « je t’aime, moi non plus », magouilles en arrière-plan, ambitions des uns et des autres, et jeu de l’image pour se faire remarquer. Concrètement, qu’est-ce que cela donne ? Un type sans poste probant qui couine à qui veut l’entendre (sûrement pas son parti politique) qu’un des maux de la France est son président. Dans le genre suicide politique, on n’a pas fait mieux depuis le « Au revoir » de VGE ! Monsieur De Villepin, je tiens à vous rappeler que vous êtes adhérent du même parti politique que celui que vous attaquez. Certes, il est loin d’être irréprochable, tout comme il est loin de faire l’unanimité. Je peux même convenir qu’il sera peut-être sanctionné par les urnes à la prochaine présidentielle, mais de là à soutenir qu’il est le seul responsable, j’ai du mal. Pourquoi ? Parce qu’un gouvernement, cela se fait à plusieurs (comme les conneries d’ailleurs), ce qui vous inclus, en tant qu’ancien ministre. Dommage, mais les additions et les comptes d’épicerie ne s’arrêtent pas quand on quitte un poste, elles se prolongent dans le temps. Et puis, franchement, dire à son propre parti « on a voté pour un con », c’est la meilleure manière de finir au placard. D’autres ont essayés, ils ont eu des problèmes... Souvenez vous de J.Chirac après ses déboires en tant que premier ministre de VGE : combien d’années à errer en attendant la bonne élection ? Méditez là-dessus avant de cracher dans la soupe électorale.

Mais il n’est pas le seul à faire et dire n’importe quoi, loin s’en faut. Le PS pédale littéralement dans la choucroute : entre une gourde qui appelle les étudiants à manifester (pour un sujet qu’ils ne comprennent pas, qu’ils ne maîtrisent pas, et qui changera quand ils seront enfin concernés, soit dans trois décennies), et une passe d’armes à venir pour choisir le présidentiable, on est passé de la comédie de mœurs au Muppet show. Des marionnettes, des mots, des boutades, des bavures, vous ne manquez pas de clowns, et pourtant, je suis certain qu’il y a encore quelques intellectuels parmi vos poids lourds ! Une belle preuve ? La dernière statistique relevant le présidentiable de la foule pour le PS n’est pas S.Royal, mais un certain DSK. Et merde ! On ne l’attendait pas tant que ça, celui qui passe pour être un traître à la cause en ayant accepté un poste au FMI ! En même temps, cela ne fait que connoter le délabrement de l’écheveau politique d’un parti qui n’a toujours pas compris que mêler populisme gras et démagogie à la soupe électorale s’avère être le meilleur moyen de se mettre soi-même des bâtons dans les roues. Le PS ? Quel PS ? Des brontosaures indéboulonnables et influents, des jeunes loups prêts à se dévorer comme aux pires heures faisant suite à la disparition de F. Mitterrand, et une donzelle plus soucieuse de son sourire que de la cohérence de son discours. J’adore. Je me marre !

Et enfin, que dire de nos chers « amis » de la NPA, ces proto communistes qui laissent l’étiquette à étoile rouge pour faire plus à la mode ? Est-ce que changer de nom dédouane d’un passé anar, d’un passé lié à Krivine et consoeurs ? J’adore les écouter parler, surtout quand ils s’entêtent à supposer qu’une solution globale existe, alors que la France ne peut que pâtir de mauvais choix, surtout s’ils vont à l’encontre des intérêts économiques du pays. Non messieurs les rêveurs, un pays, ce n’est pas une utopie, pas plus qu’une île qu’on pourrait isoler à loisir. Aujourd’hui, le collectivisme, tout comme l’isolationnisme ont fait leurs preuves, négatives bien entendu à tous points de vue. Même les USA ne tentent plus de telles manœuvres ! Les intérêts sont mondiaux, capitalistes, que cela vous fasse hurler ou pas. Et puis, de mémoire, les deux principaux systèmes qui se sont affrontés depuis un bon siècle sont justement le capitalisme... et le communisme. Donc, si vous êtes anticapitalistes, vous êtes communistes, non ? Alors pourquoi se garder de le revendiquer ?

Ah que je me marre en écoutant les uns et les autres ! Continuez, vous me donnez de la matière pour toute une vie de plume !

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