Anniversaire
Tout d’abord, désolé pour hier, j’étais en pleine découverte de ce qu’est la plongée sous-marine, avec tout l’équipement qui va bien : bouteille, détendeur… Bref, une baleine apprenant à respirer avec un tuyau ! Mais passons.
Ce qui m’inspire aujourd’hui, c’est quelque chose de bien plus intime qu’à l’accoutumée. La plupart du temps, je préfère taire ce que je suis, et encore plus ce que je ressens. Je suis probablement un rien pudique, parce que j’estime que mes proches n’ont pas à être exposés à la « vindicte » virtuelle, d’autant plus sans qu’ils soient au courant de quoi que ce soit. Toutefois, j’ai eu l’esprit pris par une seule pensée, celle de l’anniversaire de mon géniteur, celui que j’appelle affectueusement « mon vieux ». Du haut de ses 62 printemps, mon vieux est une personne que je respecte profondément, et qui, à mon sens, mérite quelques mots de ma part.
La plupart des gosses sont fiers de leurs parents, ils revendiquent le « mon père va te casser la gueule » comme argument définitif lors d’une dispute, et se ruent dans ces bras attentifs et forts dès que l’occasion se présente. Est-ce que je garde de tels souvenirs de mon passé ? Peut-être bien qu’il m’arrive de déterrer les bons moments pour effacer les mauvais, qu’il m’arrive aussi de songer à la candeur trop vite détruite par les réalités. Etre immigré, avoir un accent slave, devoir apprendre la langue, se faire une place dans la société, c’est quelque chose que mes parents ont affrontés au quotidien. Faire des choix comme « Le lait du petit, ou les clopes », ça n’a rien d’anodin, c’est du vécu, aussi dur que fut ce choix. Quand j’entends certains se plaindre de ne pas pouvoir accéder à la dernière télévision grand écran, immédiatement je songe à la fierté de cet homme achetant sa voiture d’occasion avec l’argent difficilement épargné sou à sou, je pense aussi à ces heures passées à se détruire la santé pour nous nourrir, nous habiller, et faire de nous des « hommes ».
Vais-je lui reprocher le passé, les errements, les erreurs, les douleurs ? Je préfère les laisser au vent, les laisser aux autres. Trop de choses marquent les cœurs, et mon cœur, lui, préfère dorénavant laisser les plaies de côté pour vivre aussi longtemps que possible le bonheur de partager quelque chose de vrai, d’authentique. Dur, c’est indéniable. Fier, il peut se le permettre. Honnête, sans conteste. C’est un homme, de ceux que j’aimerais être un jour. Arrivé avec sa femme et cent francs en poche, il peut aujourd’hui prouver qu’il n’a ni volé sa situation, ni à avoir honte de la manière dont il a réussi. Je tiens énormément de lui à ce sujet, et, c’est avec lui que j’ai versé mes premières gouttes de sueur au labeur, que j’ai appris le prix du travail, de l’abrutissement physique avec pour seul objectif réussir, quoi qu’il en coûte.
Aujourd’hui, mes neveux l’appellent « papi », et ça m’arrive aussi, tant par tendresse que par taquinerie. Il sourit, se moque de lui-même en parlant de sa carcasse qui rouille sévèrement, de ce corps qu’il a sans cesse mis à rude épreuve pour nous. Ce n’est pas forcément un bavard quand c’est de lui qu’il s’agit. Ce n’est pas plus un revanchard concernant son propre passé. C’est juste quelqu’un qui tient à marcher droit, et qui souhaite pouvoir se raser sans honte.
La Vie ? J’ai reçu quelques enseignements qui me suivent chaque jour :
Fais ton boulot correctement, pour ne pas à en avoir honte
Tous les boulots sont bons, il n’y a pas plus de fierté à être bureaucrate qu’à lever des poubelles
Si tu choisis une voie, fais le avec intelligence, pour ne pas avoir à le regretter. Mais une fois ce choix fait, assume le jusqu’au bout
Aime. Aime vraiment. Ce n’est pas être faible que de le dire et de le revendiquer.
Sois fier de ce que tu es. Sois fier d’où tu viens. Mais ne l’impose pas aux autres.
Montre ta valeur
Il m’a montré qu’il faut du courage pour avancer. Il m’a appris à ne pas baisser la tête, à me tenir droit, vaille que vaille. Il m’a également appris à aimer ma terre, si pauvre soit-elle. Il m’a sans cesse martelé qu’avoir des opinions n’est pas une tare, mais une marque de courage.
Et enfin, il m’a enseigné qu’il faut respecter autrui si l’autre en fait autant.
Je t’aime papa, bon anniversaire.
Ton fils.
Ce qui m’inspire aujourd’hui, c’est quelque chose de bien plus intime qu’à l’accoutumée. La plupart du temps, je préfère taire ce que je suis, et encore plus ce que je ressens. Je suis probablement un rien pudique, parce que j’estime que mes proches n’ont pas à être exposés à la « vindicte » virtuelle, d’autant plus sans qu’ils soient au courant de quoi que ce soit. Toutefois, j’ai eu l’esprit pris par une seule pensée, celle de l’anniversaire de mon géniteur, celui que j’appelle affectueusement « mon vieux ». Du haut de ses 62 printemps, mon vieux est une personne que je respecte profondément, et qui, à mon sens, mérite quelques mots de ma part.
La plupart des gosses sont fiers de leurs parents, ils revendiquent le « mon père va te casser la gueule » comme argument définitif lors d’une dispute, et se ruent dans ces bras attentifs et forts dès que l’occasion se présente. Est-ce que je garde de tels souvenirs de mon passé ? Peut-être bien qu’il m’arrive de déterrer les bons moments pour effacer les mauvais, qu’il m’arrive aussi de songer à la candeur trop vite détruite par les réalités. Etre immigré, avoir un accent slave, devoir apprendre la langue, se faire une place dans la société, c’est quelque chose que mes parents ont affrontés au quotidien. Faire des choix comme « Le lait du petit, ou les clopes », ça n’a rien d’anodin, c’est du vécu, aussi dur que fut ce choix. Quand j’entends certains se plaindre de ne pas pouvoir accéder à la dernière télévision grand écran, immédiatement je songe à la fierté de cet homme achetant sa voiture d’occasion avec l’argent difficilement épargné sou à sou, je pense aussi à ces heures passées à se détruire la santé pour nous nourrir, nous habiller, et faire de nous des « hommes ».
Vais-je lui reprocher le passé, les errements, les erreurs, les douleurs ? Je préfère les laisser au vent, les laisser aux autres. Trop de choses marquent les cœurs, et mon cœur, lui, préfère dorénavant laisser les plaies de côté pour vivre aussi longtemps que possible le bonheur de partager quelque chose de vrai, d’authentique. Dur, c’est indéniable. Fier, il peut se le permettre. Honnête, sans conteste. C’est un homme, de ceux que j’aimerais être un jour. Arrivé avec sa femme et cent francs en poche, il peut aujourd’hui prouver qu’il n’a ni volé sa situation, ni à avoir honte de la manière dont il a réussi. Je tiens énormément de lui à ce sujet, et, c’est avec lui que j’ai versé mes premières gouttes de sueur au labeur, que j’ai appris le prix du travail, de l’abrutissement physique avec pour seul objectif réussir, quoi qu’il en coûte.
Aujourd’hui, mes neveux l’appellent « papi », et ça m’arrive aussi, tant par tendresse que par taquinerie. Il sourit, se moque de lui-même en parlant de sa carcasse qui rouille sévèrement, de ce corps qu’il a sans cesse mis à rude épreuve pour nous. Ce n’est pas forcément un bavard quand c’est de lui qu’il s’agit. Ce n’est pas plus un revanchard concernant son propre passé. C’est juste quelqu’un qui tient à marcher droit, et qui souhaite pouvoir se raser sans honte.
La Vie ? J’ai reçu quelques enseignements qui me suivent chaque jour :
Fais ton boulot correctement, pour ne pas à en avoir honte
Tous les boulots sont bons, il n’y a pas plus de fierté à être bureaucrate qu’à lever des poubelles
Si tu choisis une voie, fais le avec intelligence, pour ne pas avoir à le regretter. Mais une fois ce choix fait, assume le jusqu’au bout
Aime. Aime vraiment. Ce n’est pas être faible que de le dire et de le revendiquer.
Sois fier de ce que tu es. Sois fier d’où tu viens. Mais ne l’impose pas aux autres.
Montre ta valeur
Il m’a montré qu’il faut du courage pour avancer. Il m’a appris à ne pas baisser la tête, à me tenir droit, vaille que vaille. Il m’a également appris à aimer ma terre, si pauvre soit-elle. Il m’a sans cesse martelé qu’avoir des opinions n’est pas une tare, mais une marque de courage.
Et enfin, il m’a enseigné qu’il faut respecter autrui si l’autre en fait autant.
Je t’aime papa, bon anniversaire.
Ton fils.
Rekli su mi najgore o tebi nisu nikad pricali o sebi rekli su mi ono ca su tili virova san, stariji su bili | Ils m'ont dit des horreurs sur toi Ils n'ont jamais parlé de leurs erreurs Ils ont pu dire ce qu'ils voulaient Ils étaient plus vieux, je les croyais |
Rekli su mi da si svugdi bija rekli su mi da si puno pija rekli su mi ono ca su znali virova san jer san bija mali | Ils m'ont dit que tu battais ta femme Ils m'ont dit que tu buvais beaucoup Ils m'ont dit ce qu'ils savaient Je les ai écoutés, j'ai si petit |
Oprosti mi, pape sve te grube rici i moj zivot sada na tvoj zivot slici Oprosti mi, pape sad razumin tebe gledan tvoju sliku gledajuci sebe | Pardonne moi papa, Tous ces mots méchants Parce que ma vie maintenant, Ressemble à la tienne. Pardonne moi papa, Je te comprends maintenant, Je regarde ta photo, Et j'apprends de toi. |
Rekli su mi da si zenske jubi na kartama da si solde gubi rekli su mi ono ca su znali virova san jer san bija mali | Ils m'ont dit que tu as connu beaucoup de femme, Ils m'ont dit que tu perdais tout aux cartes, Ils m'ont dit ce qu'ils savaient Je les ai écoutés, j'ai si petit |
Rekli su mi da si 'sova Boga rekli su mi prikovise toga rekli su mi ono ca su znali virova san jer san bija mali | Ils m'ont dit que tu as blasphémé, Ils m'ont dit pire et plus que ça, Ils m'ont dit ce qu'ils savaient Je les ai écoutés, j'ai si petit. |
Oprosti mi, pape sve te grube rici i moj zivot sada na tvoj zivot slici Oprosti mi, pape ca san druge slusa ja san, pape, isti jer san zivot kusa | Pardonne moi papa, Tous ces mots méchants Parce que ma vie maintenant, Ressemble à la tienne. Pardonne moi papa, Il m'est arrivé de les écouter Maintenant je suis papa moi aussi Parce que, comme toi, j'ai essayé la vie. |
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