28 décembre 2009

Foutus démagos

J’ai comme la désagréable impression que les gens aiment se réapproprier les vrais débats pour les saboter et s’en servir contre ceux qui les lancent. Ainsi, il est bien plus facile de casser du sucre sur ceux qui tentent de communiquer, plutôt que d’être force de proposition. Les problèmes de société, ce n’est pas comme la poussière dans le salon : ce n’est pas en les poussant sous le tapis qu’on ne va plus les voir ! On peut m’accuser d’être réactionnaire quand j’affirme cela, mais le quotidien, et surtout les derniers mois sont assez symboliques pour qu’on mérite qu’on se penche sur le débat qui fait sensation : « l’identité nationale ».

Déjà, petit rappel : la question n’a pas été lancée dans un esprit polémique, mais pour prendre la température de la société Française. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il y a eu nombre d’évènements qui sont à l’origine de la société actuelle : décolonisation, immigration internationale, émergence du phénomène des banlieues (les cités dortoirs créées pour héberger la main-d’œuvre internationale), et donc, en perspective, les problèmes de xénophobie, la démagogie poste fasciste en France, ainsi que le « bien penser » forgé à coups de victimisation de certaines tranches de la population Française. De ce fait, qu’est-ce qu’un Français ? Est-ce sa couleur de peau, sa foi, ou encore son obédience politique qui fait de lui un citoyen ? Ou alors doit-on chercher plus loin et se demander, en toute bonne foi, ce qu’est un Français d’aujourd’hui ?

Dans ces conditions, il est élémentaire de réfuter les classements séculaires tournés vers la croix des églises, et d’une « bonne couleur », comme trop de xénophobes l’affirment avec vigueur. Le musulman, le catholique, quelle différence ? Celui qui aide sa nation, et ceci qu’elle soit d’adoption ou de naissance, est un patriote. Celui qui vomit sa haine sur le drapeau, qu’il soit né Français ou étranger, est un nécessairement une pourriture qui fait fi de ce que le dit drapeau peut représenter. J’ai honte pour les ordures qui sifflent la Marseillaise : trop de gens sont tombés pour les trois couleurs, trop de gens ont péri pour l’hymne, et je ne saurais accepter un tel manque de respect pour ces gens là. Que l’on soit antimilitariste ou, comme moi, pragmatique et donc tenu d’accepter (sans non plus l’exiger) l’existence d’une armée, on ne doit en aucun cas maudire les symboles des nations. C’est une identité en soi, pas une orientation politique. D’ailleurs, la bannière nazie qui sert de prétexte aux critiques contre le débat de l’identité nationale, c’était un symbole de parti, pas d’un pays. Donc, ne mélangeons pas tout.

On accuse le débat de virer à une analyse digne des enquêtes de Vichy. Un seul mot : abrutis ! Vichy a instauré des lois raciales issues du système de l’occupant. Que Vichy ait pratiqué la collaboration active est une chose, qu’on taxe de vichyste l’idée de parler de « l’identité nationale » me révolte ! Et quoi ? Quelles lois, en France, sont basées sur des critères raciaux ? Celles de la discrimination positive, celles mêmes instaurées et revendiquées par les démagogues de gauche ! Dans ces conditions, qu’est-ce que c’est que cette idée de dire que de discuter de l’identité nationale puisse être une idée vichyste ? Il serait temps qu’on arrête de dire n’importe quoi, n’importe comment. Je suis d’autant plus furieux contre de telles affirmations qu’il est aujourd’hui indispensable de discuter intelligemment du devenir du peuple Français : la montée de l’Islam en France, l’assimilation de populations n’ayant rien à voir avec les anciennes colonies françaises (Balkans, Inde, Pakistan…) impose une profonde réflexion sur la façon d’aborder les problèmes culturels et ethniques. Et là-dedans, rien de fasciste, juste une obligation de savoir comment traiter des crises comme celles du voile ou de la burqa. Cela vous choque ? Moi, ce qui me choque, c’est de tenter de bâillonner le débat parce qu’il dérange.

L’autre aspect insupportable, c’est celui qui reste en travers de la gorge de la France depuis 1945. Oui, la France a collaboré. Oui, il y a eu des déportations. Pour autant, doit-on en assumer le deuil à tout jamais ? Doit-on se plier sans arrêt aux « victimes »… surtout quand ceux qui s’en réclament en sont les petits enfants, et non les victimes elles-mêmes ! Posez vous la question : êtes vous d’abord Français, ou juifs ? Etes vous Français, ou catholiques ? Dans un état comme la France, nous sommes tous citoyens, dans une nation laïque, ce qui a pour conséquence qu’il est normal qu’on estime la citoyenneté (du domaine public, et donc de la société) être supérieure à l’identité religieuse (qui, elle, appartient au domaine privé). Je ne le répèterai jamais assez : celui qui m’assène ma responsabilité concernant les camps de concentration peut s’attendre à prendre ma main sur la gueule. Je n’ai pas voté Hitler, je n’ai pas dénoncé de juifs, je ne pratique pas de prosélytisme. Je suis patriote, citoyen, fier de mon identité de sang (Croatie), et d’adoption (France). Si vous estimez votre foi supérieur à votre citoyenneté, ne vous étonnez pas d’être ceux qui seront visés comme étant les responsables de la prochaine crise, comme ce fut déjà le cas en 1933. On ne peut pas résider où que ce soit sans prendre part à la vie sociale, en se démarquant et en s’excluant de fait des débats.

Je suis resté muet un bon moment concernant tout ceci, car j’attendais d’avoir une certaine visibilité concernant les faits, et je ne suis pas déçu. Les imbéciles de gauche veulent le retrait du débat, les crétins de droite instrumentalisent ceux de gauche en braillant, à qui veut l’entendre, que le citoyen Français est en péril. Nous sommes loin de tout ceci. Où en sommes nous ? A une société qui a perdu ses marques, qui confond acte citoyen et consommation, qui n’a plus de respect ni pour elle-même ni pour autrui, et qui se demande si, au fond, être citoyen Français, ça n’aurait plus de sens. Mais, contrairement à l’idée trop répandue que la problématique est politique, la vraie crise est intérieure, propriété des citoyens, et à leur charge de la faire évoluer. Comment ? En sachant quelques petites choses : un pays, ça se respecte. Une autorité : ça se choisit, et impose alors le respect des choix faits par le peuple. Un drapeau : c’est une histoire qu’on ne doit pas oublier, sans pour autant en pâtir à tout jamais. De ce fait : Je suis Français, j’aime la France, je la respecte. Ceux qui ne comprennent pas ce discours, je m’en méfie encore plus que les nationalistes qui, eux, confondent et affichent un patriotisme de bon ton, alors qu’il s’agit d’un fascisme à peine déguisé. Siffler la Marseillaise est à mes yeux aussi dangereux que de porter haut le nom de Ben Laden. Vomir sans raison sur la politique, sans rien proposer, c’est offrir des voix aux pires extrêmes de la politique. Ne vous demandez pas pourquoi les partis nationalistes font à nouveau recette en Europe : parce que les citoyens, qu’ils soient immigrés ou non, ne font aucun effort pour se comprendre. Entre égocentrisme et ethnocentrisme, il y a de quoi jubiler pour les fascistes, et frémir pour les gens comme moi.

L’identité nationale ? Bleu, Blanc, Rouge sur le drapeau, et n’importe quelle couleur ou religion en dessous. Tout simplement !

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