06 novembre 2009

Ordre de marche

L’exercice de créer un texte servant d’harangue pour la foule, pour la motiver à agir est souvent délicat. En effet, s’il doit contenir des thématiques précises et même spécifier des actions, il ne doit néanmoins pas oublier sa part incitative et fédératrice. Ainsi, cumulant propagande, volontarisme, et stratégies, ce genre d’appel doit avoir un impact fort, du moins suffisamment pour qu’il reste gravé dans les esprits comme une prière. L’usage de tels messages doit donc éviter les écueils de l’excès technique et surtout du populisme exagéré. Rendre trop simple un texte, c’est alors lui faire perdre toute force d’intention. Maîtrisé, cet art peut emmener tout un peuple au combat, tout comme le mener à agir pacifiquement contre un occupant ou un oppresseur.

M’étant déjà essayé à cet exercice, je me suis dit qu’une seconde tentative serait intéressante, ne serait-ce que pour éclairer la progression de ma plume et d’en identifier les éventuelles lacunes. Sur ce, bonne lecture à tous et merci de votre attention.

Vous êtes tous là, debout dans les ruines de nos villes, à pelleter les cendres de nos maisons. Nous subissons, chaque jour et chaque nuit, les bombardements continuels de nos ennemis, et nous avons toutes les peines du monde à enterrer dignement nos morts. Nos larmes sont vaines, elles sont aujourd’hui impossible à verser tant elles ont coulées par le passé. Ce qui est utile, camarades, c’est le combat. Se lamenter, pleurer sur notre sort, c’est déjà accepter notre défaite. Nous devons, tous, ensemble, d’un seul pas décidé, affronter l’envahisseur et lui montrer notre détermination. Les villes se reconstruisent, les toitures se réparent, mais la liberté d’être ne saurait souffrir d’être entravée ou limitée. C’est notre nation que l’ennemi foule de son pied infâmant, c’est notre pain qu’il dévore et qu’il nous vole. Nous ne pouvons pas accepter la reddition.

En ces heures sombres où le canon tonne, où les avions vrombissent sans cesse au-dessus de nos têtes, nous n’avons plus le droit de baisser les bras. Ils brûlent notre passé, détruisent notre présent, et avilissent notre futur. Ne leur offrons pas notre destin, disputons leur notre identité et notre indépendance. Que chacun soit libre de faire son choix, que chacun prenne la responsabilité individuelle de se battre. Prendre les armes, c’est en accepter l’importance et le quotidien, et très certainement le destin de mourir pour son peuple et sa patrie. Je n’imposerai pas qu’on mobilise d’office, je refuserai toute personne ayant été forcée à se battre à mes côtés. Je veux que chacun soit assuré que ce choix sera à faire individuellement. Si nous sommes une armée, je la veux populaire. Je ne suis pas un chef, je me fais porte voix pour tous ceux qui sont au combat pour notre patrie. Elle est en danger, aidez nous.

Si j’ai peur ? J’ai aussi peur que celles et ceux qui se battent, à chaque instant, avec moi. J’ai choisi les armes. D’autres ne savent ou n’osent pas tenir le fusil ? Alors que chacun devienne force d’aide pour nos milices, que chacun permette à tout combattant de se savoir soutenu par la population qu’il chérit et honore par ses actes. Offre z leur gîte et couvert, ne les abandonnez pas à l’ennemi. Votre avenir doit vous appartenir, pas à un occupant indigne. Ne cautionnez pas les actes de l’ennemi en assistant passivement, ne leur accordez ni aide ni soutien de quelque manière que ce soit.

La résistance peut être aussi active que passive. Rendez le système inefficace, grippez en le moindre rouage. Ne déblayez pas les routes susceptibles d’être utilisées pour acheminer l’occupant sur le front, abattez des arbres pour l’entraver dans son avance, sabotez ses communications dans la mesure du possible. Ne leur vendez rien, détruisez si nécessaire les réserves qu’il pourrait saisir chez vous. Ne le nourrissez pas, assoiffez le par tous les moyens possibles. L’ennemi doit craindre notre action, il doit hésiter en tirant l’eau d’un puit, fuir notre nourriture et s’inquiéter dès la nuit tombée. Agissez, même à petite échelle, pour que les mécanismes de l’état soumis soient incapables de fonctionner. Ces actions, si modestes soient-elles, seront toujours utiles pour démoraliser notre oppresseur.

Si vous avez des spécialités, que vous pensez pouvoir nous offrir votre aide de quelque manière que ce soit, présentez vous dès que possible à un groupe combattant. Chacun a pour consigne d’orienter et former tout candidat à la résistance armée, et d’assurer avec certitude de votre détermination.

Agissons.

Message de révolte

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