22 juillet 2009

Miniaturisation

C’est en regardant un de ces accessoires électroniques devenus vitaux dans le quotidien, que je me suis soudain rendu compte de sa taille ridicule. Hé oui ! La clé USB en question n’est pas plus grosse qu’une pièce de monnaie, et contient un volume équivalent à un DVD, ou bien à une dizaine de CD, ou plusieurs milliers de disquettes. Oui ! Les disquettes ! Vous ne connaissez pas ? Bon, rappel pour les deux ou trois morveux qui ne connaissent l’informatique que depuis l’avènement des galettes réfléchissantes, la disquette fut un média très employés par vos ancêtres, et fonctionnaient sur un principe non pas optique (le laser), mais magnétique (tête de lecture). Alors, en quelques années, nous sommes passés du « une photo par disquette », à « un millier de photo par DVD ». Fantastique, non ?

Dans l’absolu, c’est génial de miniaturiser, de réduire à outrance la taille de ces objets devenus communs… Mais si je pouvais tenir l’abruti qui a considéré que « plus c’est petit mieux c’est », je lui ferais bien voir, moi, mes godasses pointure 45 fillette ! Non, sans rire, quelle idée de TOUT passer à la moulinette des échelles ? C’est quoi ce principe où le téléphone doit venir inutilisable de par un clavier trop petit ? Certains modèles sont si peu ergonomiques qu’il me faudrait une aiguille pour aller presser les touches du clavier. Et qu’on ne vienne pas me tanner les esgourdes avec mes paluches de maçon, ou les bourres pifs vont se distribuer ! Rhaa les cons ! Faire tenir dans la poche c’est bien, permettre de s’en servir, c’est mieux !

Et tout est à l’avenant, sans pour autant que le prix soit en regard. Car oui, la technologie fonctionne à l’envers : plus c’est petit, plus c’est cher. Ainsi, un téléphone format timbre poste sera autrement plus cher que les lessiveuses semi autonomes que nous avons connus aux aurores de la téléphonie mobile. Et puis, ajoutez à cela la fumeuse idée de tout intégrer dedans, et vous aurez le cauchemar de tout ceux qui ne sont pas asiatiques, comprendre tout ceux qui n’ont pas les doigts taillés comme des baguettes chinoises. En l’occurrence, vous et moi, les Européens légèrement bouffis par l’inactivité et la malbouffe… Un téléphone, ça sert à téléphoner il me semble, du moins jusqu’à tout récemment où, au quotidien, j’ai pu constater l’apparition de choses rigolotes comme la lecture des médias, le GPS, voire même l’allume cigare (authentique !). Dites, regarder un film sur un écran que je couvre dans difficulté de mon pouce, ça me sert à quoi, concrètement ? Non pas que la mobilité des médias soit saugrenue, mais pour ma part, tenir une loupe en plus de l’appareil pour aller lire les sous titres, j’ai quelques difficultés à comprendre le concept.

Un amateur de la firme à la pomme braille là-bas, au fond de la salle, que son appareil peut me lire des vidéos d’un format acceptable, qu’on peut sans difficulté se taper un bon film avec son téléphone. Tiens, ils ont fait des progrès sur l’autonomie ? Ironie mise à part, miniaturiser tout nous amène à des paradoxes amusants : la télécommande multifonction au nombre de boutons tel qu’elle en devient inexploitable, les écrans d’informations aux caractères si ridicules que la moindre myopie fait de vous un aveugle, ou encore ces damnés affichages dans les automobiles supposés vous assister, mais qui en pratique s’avèrent inutiles puisque trop chargés pour être lisibles. Faudrait savoir si l’on veut donc déconcentrer le client, ou l’inciter à tenir informé, ce qui fondamentalement n’est pas la même chose !

Bien entendu, il est agréable d’avoir des ordinateurs d’une taille décente, surtout en la comparant aux monstres qui peuplaient les entreprises il y a seulement deux décennies. De plus, il est tout aussi savoureux de pouvoir être connecté partout dans le monde, sans pour autant envisager de trimballer sa rallonge téléphonique avec soi. Mais faut-il pour autant sacrifier l’ergonomie pour autant ? J’ai beaucoup ri quand on a taxé mon téléphone mobile de « frigo ». Oui, il n’a pas la taille des mini bidules choses, mais je l’ai choisi tant pour ses technologies embarquées… que pour son clavier avec lequel je ne suis pas frustré !

Certains iront crier que je suis un « rétrograde », un de ces réfractaires amish qui prônent un retour aux sources. Point de conneries tas d’ânes ! Je considère que la technologie doit se mettre à mon service, et que je n’ai pas à me plier à sa conception bancale ou encore à son ergonomie défaillante. Je serais amusé de voir votre réaction si vous deviez pédaler sur un vélo dont une des roues est voilée. Pour moi, c’est du même niveau, cela me rend l’appareil impropre à l’utilisation. Tournez cela comme vous voulez, miniaturiser, ce n’est pas rendre les boutons plus petit !

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