30 juin 2009

Oppressif

J’ignore totalement ce qui m’a incité à songer au texte qui va suivre… Je ne suis ni déprimé, ni vraiment obsédé par quelques réflexions philosophiques sur la liberté d’action et de penser, et pourtant, voilà que j’éprouve l’envie de rédiger un pseudo discours d’un dictateur, le genre de propos que l’on pourrait fort bien entendre à une tribune si ne nous y prêtons pas attention dès maintenant. En effet, depuis l’élection de notre président (et je tiens à rappeler mes articles alertant l’opinion sur les potentielles dérives de ses méthodes), les gens braillent à tort à et à travers sur « une France en dictature », ou encore « Le Roi Sarkozy ». Dans ces conditions… lisez ce discours, et comparez le : vous y retrouverez peut-être des tics de nombre de despotes, et paradoxalement bien peu de liens avec les gouvernants en place en France. J’exprimerai par ailleurs mes opinions sur la situation des libertés individuelles ici bas dans un prochain article.

« Mesdames, messieurs, notre président ! »

« Mes chers concitoyens,

C’est un avec un plaisir non dissimulé, que je prends la parole pour vous annoncer, que je suis très satisfait de la situation actuelle dans notre nation. Depuis ma prise de pouvoir il y a une décennie, jamais la situation économique et sociale ne fut aussi florissante. Aux dires des experts, nous sommes entrés dans une phase de croissance sans précédent dans l’histoire moderne. Ainsi, grâce à votre plébiscite dans les urnes, puis votre détermination à mettre en œuvre notre révolution sociale, nous avons pu redresser le pays pour en obtenir le meilleur. Mes amis, je vous dis donc à tous merci.

Pendant mes années sombres où je devais taire mes idées, j’ai pu observer les microcosmes moraux, les déviances de la pauvreté, ainsi que la désagrégation des cellules familiales à cause du manque d’instruction de notre population. Drogue, alcool, luxure, tout était bon pour assouvir des besoins d’exutoires ainsi qu’une vengeance contre le système broyant les individus au profit d’oligarques sans scrupules. Quand, enfin nous marchâmes sur le parlement, quand nous fûmes élus à de nombreux postes, votre décision par les urnes put se convertir en action sur le terrain. L’unité nationale mes amis, l’unité des esprits dans un seul but : la richesse et la gloire de notre nation !

Les premières périodes où nos élus apparurent dans le paysage politique furent très difficiles : censure, rejet de l’ancienne génération et même sabotage dans les mairies et préfectures… mais tous, nous conservâmes l’esprit conquérant, celui qui qualifie le mieux l’inébranlable volonté de changement de notre parti, votre parti à tous. Ce fut rude, douloureux, et parfois violent, mais sans effort, sans le prix du sang versé par nos héros, nous n’aurions pas pu parvenir au résultat qui est le vôtre aujourd’hui ! Admirez donc nos villes, regardez nos industries qui exportent à ne plus savoir qu’en faire. Nous sommes compétitifs, efficaces, et nos voisins envieux nous craignent autant qu’ils nous respectent. Grâce à chaque voix collectée, ce sont non des hommes qui furent mis en place mais des idées : rénovation de l’éducation, rééducation des populations indigènes, restauration des pouvoirs policiers, disparition quasi-totale de la délinquance, et enfin le renouveau d’un vrai respect pour le drapeau.

Toutes ces réformes ne furent pas sans heurts : les contre révolutionnaires, anarchistes à la solde des oligarques déchus, tentèrent plus d’une fois de nous renverser. La presse tenta bien de nous souiller de leur bile, on tenta même de m’associer à des perversions innommables aujourd’hui passibles de la peine de mort, mais rien n’y fit : vous avez continué à me soutenir pour que de mes mains je puisse serrer le cou à l’hydre contestataire. Battez vous, luttez contre la réaction, montrez leur que l’unité nationale n’est pas qu’une devise, c’est aussi un acte de foi, un acte de civisme pardessus tout. Je ne saurai accepter que l’on plonge un pays dans le marasme et même le néant sous des prétextes prétentieux comme l’individualisme et le profit personnel. Tous, mes amis, connaissez précisément mon train de vie, mes revenus, ainsi que mes dépenses. C’est sur vous que repose mon pouvoir, c’est sur votre détermination à me suivre que s’appuie ma force. Ma main, c’est en quelque sorte vos millions de poings serrés, ce poing qui saura imposer sa volonté au monde. Ayons le courage de nos opinions et de nos actes, agissons ! Action !

Enfin mes amis, ne faiblissons pas, nous n’avons parcouru que la moitié du chemin. Dix ans, un anniversaire, mais dix de plus seront nécessaires pour que nous devenions le plus grand pays du monde, la nation à laquelle toutes les autres souhaiteront ressembler.

Merci à tous ! Vive la France ! »

Terrifiant… n’est-ce pas…

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