08 décembre 2008

Noël?

Fuyez !

Ca se rapproche.

Leurs pas résonnent dans les allées, ils soulèvent la poussière et font vibrer les vitrines. Fuyez tant qu’il est temps, n’attendez pas le dernier moment ! Courrez, courrez aussi loin que possible de ces monstres, ne vous laissez pas prendre vifs ! Je les entends, leurs cris stridents me déchirent les tympans, je vais m’effondrer, avancez sans moi je suis fait mes amis. Je n’ai pas de regret j’aurais lutté jusqu’à mon dernier souffle...

Hé oui ! Les gosses arrivent en trombe, c’est Noël, cette ode à la consommation de masse et à l’hypocrisie familiale. Rien que d’imaginer ces hordes de trolls abordant les rayonnages en hurlant leur rage de possession je frémis et ma nuque s’humecte de sueur froide. Cauchemar des adultes, Noël nous te haïssons de tout notre cœur ! Pourquoi s’avilir de la sorte d’autant que ce n’est pas le montant de la facture jouets qui fera que votre progéniture vous aimera plus qu’à présent. Allez, un peu d’honnêteté : si l’on se plie à la traditionnelle course aux jouets c’est avant toute chose parce que tout le monde le fait et que chacun s’impose ces damnés cadeaux. Raisonnablement on se devrait d’aimer au quotidien et de faire plaisir sans se soucier d’un calendrier, mais non c’est si rassurant de le faire à date fixe...

De ce point de vue les publicitaires sont très doués : subtilement on commence le matraque mais en douceur à partir de mi-novembre, puis peu à peu la place prise par les jouets dans la réclame augmente graduellement tandis que votre patience elle s’effondre. Les commentaires du bambin pointant l’écran du doigt sont explicites : « Je Veux ça ! » ou bien le splendide et inusable « Tu m’achètes ça papa ? » . GRRRRR ! De quoi avoir des envies de meurtre sur ces pourris qui enfoncent des merdes dans les crânes malléables de nos descendants déjà bel et bien formatés à la consommation de masse. Noël ? Une belle période ? Foutaise oui ! Ah ça les boîtes aux lettres doivent nous maudire. Entre le catalogue d’une chaîne qui tient plus de l’annuaire que d’une simple énumération et les affichages grand format, nous avons de quoi avoir plus que souper des publicités tapageuses vêtues de rouge grenat et de vert sapin. BERK ! Marre des guirlandes clignotantes explose mirettes qui dégueulent sur les étalages. Plein le fondement des ritournelles qui vous assaillent dès la porte passée par inadvertance d’un commerçant soucieux d’être « dans l’esprit ».

C’en est criminel. Oui je l’affirme c’est criminel que de nous harceler de la sorte avec toute cette imagerie minable où le père noël est débonnaire, plein de promesses qu’il ne tiendra pas et de ces couleurs la gerbe qui ne sont tolérables que de loin, très très loin si possible. Parlons en de ce gros tas de saindoux engoncé dans un costume ridicule et au rire lourdaud d’ivrogne au teint rosé ! Cette ordure promet, jure devant Dieu d’être généreux et de s’occuper de tous les enfants. Je vois bien quelques gosses afghans halluciner devant une telle hypocrisie, et puis soit dit en passant, depuis le temps que ce pochtron se tape des milliers de bornes, comment se fait-il qu’aucun radar militaire ne l’ait détecté, qu’aucun intercepteur ne se soit lancé à sa poursuite et que les états ne semblent pas soucieux de son existence ? Parce que ce gros con n’existe pas ! Ah ça t’en bouche un coin le morveux ! Oui, l’autre abruti payé à l’heure pour te chuchoter qu’il passera par la cheminé dans ton deux pièces chauffé à l’électricité, c’est un collabo, le pire de l’espèce humaine : il collabore au capital. Toi gamin de n’importe quel pays, vérifie si le père noël que tu vois ne porte pas un badge d’un sponsor, auquel cas fuis le vite ou il te refilera une de ses saloperies en plastique très cher et sans valeur réelle.

Je m’emporte, je maudis noël comme d’autres maudissent la guerre ou la famine dans le monde mais c’est avant toute chose l’Homme que je maudis. Nous nous foutons de l’esprit réel de noël, tout comme nombre de personnes se foutent de l’Homme tout court. A quoi bon s’imposer un acte de générosité feinte quand on peut être sincèrement misanthrope ? Dire merde à la belle-mère casse noix, envoyer sur les roses le frangin envahissant, ça fait du bien un coup de sang de temps en temps. Et puis bien trop souvent les dits cadeaux sont inutiles, redondants voire parfaitement infects. Je pense que les surplus des grands magasins (déco et autres pourritures du genre) se soldent à vil prix à ce moment là de manière à d’une part vider les entrepôts et d’autre par véroler les intérieurs des gens. Tenez, qui aurait l’idée de pendre chez lui une truite chantante ? Personne, par contre l’offrir à votre ami... pas de souci ! A croire que le cadeau est une vengeance... Tiens c’est une idée : et si j’offrais une grenade à mon patron, qui sait il croira que c’est un jouet !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

et c'est quoi l'amour incondtionel que l'on a pour ses enfants ?
nous allons au cinéma le 24 ! voir le dessin animé qui sort à cette période !
on en parle pendant des heures !
C'est joyeux !
ah oui ! on dine au champomy !
Corrine