18 juin 2008

Qu’ils sont pénibles !

Toujours à maugréer, à couiner pour n’importe quoi, à faire de quelques difficultés ou contrariétés des choses insurmontables. Un lacet qui casse et c’est la retraite de Russie, un bus de raté et c’est déjà l’enfer de Dante… Mais pourquoi serions-nous tenus de supporter les plaintes suggestives de larves à peine capables de se prendre en main ? Méchanceté mise à part, avons-nous l’obligation morale de laisser nos tympans subir cette agression sonore qu’est le discours geignard d’un emmerdeur indécis ?

C’est qu’il y en a partout des malheureux qui trouvent leur sort peu enviable et qui s’en font toute une couverture bariolée à exhiber aux passants ! Je pense que ce phénomène existe depuis que l’Homme a découvert qu’il avait conscience de son existence, et qu’à ce moment précis de l’évolution, il a par la même occasion compris son ridicule et sa petitesse dans le monde qui l’environne. J’imagine bien le « plus intelligent » (toute proportion gardée) dans sa grotte ou sous sa hutte se lamenter sur l’épine qui s’est fichée dans sa voûte plantaire… Là, franchement l’image prêterait à rire non ? Et pourtant nous ne rions pas de l’homme moderne qui lui se sentira frustré de ne pas avoir réussi à enfoncer sa carte bleue dans le distributeur, ou pire encore quand celui-ci rétorquera à notre malheureux de service que son compte est débiteur. Attention ! Dans ce genre de cas le seigneur des lamentations viendra vous taper de cinquante sacs en versant d’immenses torrents de larmes et de douleurs sur votre complet marine (ou votre robe neuve, c’est selon) , avec à l’appui le larmoyant témoignage de sa foi en votre indéfectible amitié. Fuyez ! Vite ! C’est un piège aussi grossier que le trou béant au milieu de la route… Quoique, il existera toujours une population prête à plonger, se faire avoir, puis remettre le couvert à la moindre occasion.

« A tout malheur quelque chose est bon », c’est le genre de slogan qui n’entre jamais entre les oreilles du couineur professionnel. Pour lui, s’il est au chômage c’est de la faute aux immigrés, s’il a des difficultés avec sa femme c’est la faute aux médias et à la pollution, et surtout s’il est con c’est parce qu’il n’a pas appris à « causer meilleur ». Pensez-vous que cet animal tenterait de se sortir de sa propre misère intellectuelle ? Sûrement pas, il est tellement plus simple de se plaindre que d’agir ! Bien entendu, on pourra me taxer de méchanceté gratuite tant certaines situations ne permettent vraiment pas de s’en sortir, mais de là à tout avaler et tout pardonner, désolé mais la pilule ne passe que difficilement. Moi qui vous parle, je tolère très aisément les larmoiements et la promiscuité avec un chialeur, une plaintive, mais si ce n’est pas tant par simple amitié teintée de charité, j’avoue que je coupe volontiers court avec celles et ceux qui espèrent faire commerce de leurs malheurs. Gentil d’accord, idiot non. A ces inactifs irritants je réponds souvent « Charité ordonnée commence par soi-même », chose qui a tendance à irriter celui qui désirait devenir un assisté au lieu d’être une personne autonome.

Et puis il y a cette population qui détruit ces clichés, ces gens qui résistent à tout, qui ne montrent que peu leurs douleurs et dilemmes intérieurs. Ils sont là, près de vous, silencieux et souriants alors qu’ils ont de quoi vous faire pâlir de honte et de souffrance. Pourquoi ne les remarque-t-on pas ? La dignité n’a plus de sens quand le ventre réclame, la fierté est facile à faire taire si la vie d’un enfant est en jeu, et de toute façon l’orgueil est plus souvent un mauvais conseiller qu’un guide raisonnable. Vous en voulez du concret dans ce genre ?

Le site coverit

Pourquoi ce site ? Flânez dessus, observez la qualité de présentation, d’idées et de concepts bien agencés. Et bien… C’est l’œuvre d’un ami, un vrai grand ami qui me fait la leçon à chaque seconde qui passe. Tétraplégie haute… cherchez donc sur le réseau les implications que cela représente et vous vous ferez une idée du travail et de la patience nécessaire pour réaliser quelque chose de ce niveau sans avoir l’usage de ses bras.

A tous les plaintifs sans raison, faites vous une idée d’une vie sans mouvement… mais une vie remplie tout de même ! Merci mon pote...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

OK, c'est pénible... Mais imagine, lorsque tu vas venir que le pub soit fermé ou en rupture de Stout en stock!... Hum? Tu ne râleras pas?

JeFaisPeurALaFoule a dit…

Argh! (comme pourrait hurler un Homer Simpson soiffard bloqué face à la porte close de son échoppe favorite...)

Anonyme a dit…

Râleur!!