31 octobre 2007

J’ai changé d’avis! Nous sommes en 2035!!!

Comme l’homme peut être versatile parfois… on peut changer d’avis comme de chemise, et pour le coup j’ai décidé de revenir aux affaires avant même la fin du délai que je m’étais offert pour me reposer. Enfin bref, j’ouvre ma gueule parce qu’en accord avec moi-même (encore heureux !) j’ai eu envie de me remettre au boulot.

Donc ce soir, dans ma popote pseudo journaleuse et bourrée à la prétention d’être utile à l’humanité, voici que mon esprit s’est mis depuis quelque temps à divaguer sur un futur sombre qui correspondrait à l’évolution de notre société. Pourquoi sombre ? Suis-je donc si cynique et névrosé au point d’aller voir le monde peint intégralement en noir (ça me rappelle une chanson ça tiens). Pourtant certains faits sont éminemment réalistes comme la fonte des pôles, l’augmentation de la température moyenne, les crises nationales et mondiales à propos de la pollution, bref toutes ces réalités déjà bien actuelles peuvent être insérées dans un modèle de projection à un terme de trente ou quarante ans par exemple. Plaçons-nous en 2035 chers lecteurs… et laissez-vous mener dans la visite d’un « autre aujourd’hui ».

« 31 Octobre 2035, il est à présent 18h00… les infos sur votre WebRadio ! Pluies acides récurrentes sur le territoire Américain, le congrès vote une loi de protection des personnes obligées de s’exiler des zones sinistrées. Moyen Orient : la fin du pétrole est définitive, la crise financière internationale ruine totalement les Emirats… »

Durant les vingt-cinq ans à venir, l’obligation de s’affranchir du pétrole est devenue de plus en plus chronique : tarifs intolérables pour les particuliers, transporteurs paniqués répercutant sur le prix du fret le surcoût engendré par la flambée des prix, rapidement les solutions alternatives peu viables sur la durée se sont mises en branle : biocarburants, utilisation massive du gaz naturel et même quelques tentatives avec l’hydrogène, tout s’est soldé par de grands désastres écologiques. Les USA, premier pays importateur de pétrole s’était lancé dans le biocarburant dès 2020, ceci en comptant sur l’agriculture nationale, la rendant ainsi économiquement ultra performante... jusqu’à la grande sécheresse de l’été 2027. Pendant des mois, pas une goutte de pluie ne tomba sur les grands états du Kansas ou du Wyoming, laissant alors un sol déjà lourdement abimé par la culture intensive totalement aride et stérile. Des milliers d’hectares furent ainsi changés en désert, et ce malgré l’apport massif d’arrosage, détruisant ainsi les maigres ressources en eau potable encore disponibles dans les nappes phréatiques. En l’espace de six mois, la solution biocarburant fut si mise à mal que la plupart des grands groupes pétroliers et de leurs associés de l’agroalimentaire furent acculées au bord de la faillite. Dans la foulée, l’augmentation du prix du gaz se raréfiant fit que l’automobile et tous les moyens de transports « inutiles » furent lourdement taxés.
Durant cette même période, plusieurs constructeurs automobiles ayant pariés sur le tout électrique virent la demande exploser, et ce malgré des faiblesses de conception assez grave, notamment sur la gestion des déchets et de la pollution découlant des batteries usagées. La première génération provoqua ainsi un véritable marché de la batterie de contrefaçon, solution temporaire pour contourner le prix exorbitant des éléments dépollués vendus en concession, provoquant ainsi des incendies et des accidents vu la piètre qualité des copies installées. La névrose de la voiture « propre, chère et potentiellement dangereuse » fut telle que la demande s’effondra au point que les mois de Novembre et Décembre 2029 furent les pires pour les ventes de l’histoire du marché de l’automobile.

Pendant cette période, la Chine, avide de ressources mais ne disposant pas des fonds suffisants pour pouvoir s’approprier les quantités nécessaires à sa consommation se lança dans une grande politique du « biogaz-carburant », en partant du méthane dégagé par les déchets des particuliers. Rapidement on vit fleurir sur tout le territoire Chinois des usines aux couleurs des sociétés nationales, produisant alors un gaz à faible prix de revient, et résorbant un peu les problèmes de pollution connus depuis des décennies par l’empire du Milieu. Malgré l’incident de 2031 où une de ces usines explosa et raya une agglomération de plus de 3000 habitants (sans précision du bilan, l’état ayant alors totalement bâillonné les journalistes et les médias de l’internet), le régime continua et continue encore sa croissance sur ce carburant « nouvelle génération ». De nombreux partenariats commencèrent à fleurir, au point que la Chine commence à devenir l’acteur numéro un de la vente de gaz dit « naturel ».

Au rythme terrifiant de consommation de la première et deuxième décennie de ce siècle, les états du Golfe furent mis à sec par la demande, et financièrement se retrouvèrent rapidement à court de capitaux. Ayant investi des sommes considérables pour maintenir une haute productivité, bien des états pétroliers se virent subir une crise sans précédent : émeutes de la faim, gouvernements en cessation de paiement, coups d’états à répétition, même les USA, anciens alliés naturels des pays producteurs furent expulsés manu militari des pays de la région. Le cas le plus notable fut la défaite en Iran : après la crise de 2007 continuant jusqu’en 2010, et explosant alors par une intervention massive des troupes Américaines sur le territoire Iranien, et malgré un conflit non résolu en Irak ayant déjà coûté des milliers de vies aux troupes US, les deux crises finirent par être internationales au moment de l’utilisation d’un engin nucléaire par les dernières troupes régulières Iraniennes. L’explosion atomique, survenant en plein désert, provoqua énormément de pertes dans les deux camps. Aujourd’hui encore le bilan est estimé à 35.000 victimes cumulées, chose que ni les Américains ni les Iraniens ne confirment ni infirment. Après ce massacre, l’opinion Américaine, pétrifiée à l’idée que l’Iran puisse en faire autant sur leur propre territoire, accula le président en poste à faire revenir immédiatement toutes les troupes stationnées dans la région, et lancer également des réformes drastiques sur la politique énergétique. Tributaire des grands groupes pétroliers, le président choisit alors la démission pour laisser ce soin à son successeur… qui n’est pas encore arrivé à s’affranchir du pétrole et des lobbies affiliés.

L’Europe, vieillissante mais riche, fut parmi les moins perdants de la fin de l’ère pétrolière. Rapidement décidé à se sortir d’une spirale infernale du baril flambeur, mais également satisfait de la fiabilité de son premier tokamak opérationnel, l’union Européenne poussa la production de solutions mixtes électriques biogaz afin d’une part ne pas dépendre du gaz naturel se tarissant à vue d’œil, et de technologies problématiques comme le tout électrique. Les premières « Elégaz » furent mises sur le marché dès 2018, puis remplacèrent très rapidement les solutions à carburant classique. L’offre de remotorisation des véhicules existants fut aussi une source d’essor pour les groupes Européen. L’électricité, devenant une ressource essentielle pour tous les secteurs d’activité, vit le secteur de l’énergie à nouveau nationalisé après les vagues de privatisations du début du siècle. Les états, soucieux de ne pas être dépendants d’opérateurs privés choisit donc de racheter à tout prix les actions et même prit parfois le parti de saisir l’entreprise, comme ce le fut en France et en Suède.
L’aviation civile et le transport maritime devinrent les bêtes noires du marché de l’énergie, et ce malgré des choix malheureusement inévitables : aucun cargo ne put réellement être converti à autre chose que les carburants classiques, de par les coûts de transformation et par le rendement inférieur des solutions disponibles. Ce fut un moment douloureux notamment pour le low cost qui dut s’aligner sur les tarifs des autres compagnies, et ce malgré des choix salariaux scandaleux (proche de l’esclavage moderne) ainsi que des produits sans confort. Les clients, soucieux d’avoir des prestations à la hauteur des augmentations, boudèrent alors le bas prix au profit des compagnies traditionnelles et plus richement dotées en terme de services tiers.



Et ce n’est qu’un début, je pourrais en faire un roman tiens !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je viens de tomber sur ce blog... J'adore. Ce que tu nous décris (je me permet de te tutoyer, au risque de passer pour un malfrat), ne doit pas être très loin de la réalité. Je crois que la guerre de l'eau ne doit pas être très loin non plus...

Bonne continuation !

JeFaisPeurALaFoule a dit…

Tout d'abord merci pour ce commentaire, ça fait toujours plaisir de lire quelqu'un qui se préoccupe de faire valoir son opinion.

Sinon oui je confirme, la guerre de l'eau aura bien lieu, mais cet essai avait avant tout pour but de placer un début, pour ne pas dire un embryon d'idée. Après, l'eau, le gaz, le pétrole, les territoires agricoles bordant des territoires arides, toutes ces raisons et prétextes seront sûrement les guerres de demain!